/ 1574
1407. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Mais il a peint des amants respectueux, des hommes du monde qui attendent patiemment la volonté des dames, incapables de brutalité, tout attachés à mériter par la constance de leur sentiment et l’ingéniosité de ses expressions : ils donnaient à nos gentilshommes des leçons de galanterie mondaine et de savoir-vivre.

1408. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Combien, ma chère amie, vous êtes agréable et chère à Dieu, par votre patience et votre résignation à sa sainte volonté !

1409. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Pour ma part, je m’imagine que, nouvelles venues, elles ont plus de patience, plus de volonté d’arriver.

1410. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

« Et la France va tout de même… et ce sont les petits fonctionnaires qui la font aller… oui, ces gens qui ont la probité, qui sont travailleurs, et qui font très bien la chose qu’ils font tous les jours. » Vendredi 17 novembre Dans l’ennui du procès en expectative avec mon notaire, dans l’irritation nerveuse de la rentrée du cheval des Martin du Nord en mon mur mitoyen, dans le découragement lâche de tout mon être physique et moral, l’achat que je fais, ce soir, de la « Correspondance de Balzac » me remonte, et me rend la volonté de lutter.

1411. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Elles ne font qu’un à cette époque de la civilisation où toutes les facultés de l’homme sont encore confondues, et lorsque, par l’effet d’une disposition vraiment poétique, il se reporte à cette unité première. » Mais le problème est précisément de savoir si cette unité primitive, rompue par le développement isolé des facultés, qu’exigent la constitution même et le progrès de la science, peut jamais être rétablie par un simple effort de la volonté ou par l’effet naturel d’une disposition de l’esprit.

1412. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Au moment où Fichte, Schelling, Hegel régnaient dans les universités allemandes et gouvernaient le monde littéraire, un auditeur de vingt-trois ans osa opposer système à système, et, au milieu de cette philosophie où l’idée s’évaporait en rêves, poser, comme Maine de Biran, le fondement solide de la volonté.

1413. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

X Elle est là toute, en effet, dans ces pages : instincts, passions, habitudes, double empreinte de l’esprit et de la volonté, puissances et impuissances !

1414. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Les avantages de cet artifice sont évidents : la mobilité des fiches permet de les classer à volonté, en une foule de combinaisons diverses, au besoin de les changer de place : il est facile de grouper ensemble tous les textes de même espèce, et de faire, à l’intérieur de chaque groupe des intercalations, au fur et à mesure des trouvailles. […] Ce sont les quatre catégories du temps, du lieu, de l’espèce et de la forme ; en les superposant, on obtient à volonté des compartiments réduits. […] Des qualités sont nécessaires, « auxquelles la volonté ne supplée pas ». […] Ce phénomène est lié probablement à un affaiblissement de l’attention et à une excessive activité de l’imagination involontaire (ou subconsciente) que la volonté du sujet, instable et peu vigoureuse, ne contrôle pas assez. […] L’histoire des langues seule achève de s’en dégager216. — De même qu’on assimilait les usages à des êtres doués d’une vie propre, on personnifiait la succession des individus qui composent les corps de la société (royauté, église, sénat, parlement), en lui prêtant une volonté continue qu’on traitait comme une cause agissante. — Un monde d’êtres imaginaires s’est créé ainsi derrière les faits historiques et a remplacé la Providence dans l’explication des faits.

1415. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Voilà la tragédie, la magnifique et terrible tragédie de la haine, la tragédie de la passion pure, la tragédie où Corneille a complètement mis de côté, pour une fois, toutes ses idées et toutes ses méthodes habituelles : lutte de la passion et du devoir, lutte d’une passion noble contre une passion plus noble, tension violente et exaltation de la volonté. […] Avec lui il n’a plus, non seulement d’autorité, ni de volonté, mais même de bon sens. […] Corneille, très profondément pénétré d’esprit chrétien, comme tous les grands esprits de son siècle, et on ne l’a pas fait assez remarquer, Corneille a commencé par montrer la vertu comme un immense effort, comme la chose la moins naturelle du monde, et comme l’effet violent de la volonté surexcitée ; puis, à force de voir la vertu comme un produit de la volonté, il a fini par voir la vertu dans la volonté même, et par nous présenter la volonté s’exerçant toute seule et à vide comme si elle était une vertu de soi, et se suffisait à elle-même.

1416. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Chacun devint touriste et archéologue ; l’esprit humain, sortant de ses sentiments particuliers pour entrer dans tous les sentiments éprouvés, et à la fin dans tous les sentiments possibles, trouva son modèle dans le grand Gœthe, qui, par son Tasse, son Iphigénie, son Divan, son second Faust, devenu concitoyen de toutes les nations et contemporain de tous les âges, semblait vivre à volonté dans tous les points de la durée et de l’espace, et donnait une idée de l’esprit universel. […] Ce qu’il expose, ce sont les grands intérêts de l’âme, « c’est la vérité, la grandeur, la beauté, l’espérance, l’amour, —  la crainte mélancolique subjuguée par la foi, —  ce sont les consolations bénies aux jours d’angoisse, —  c’est la force de la volonté et la puissance de l’intelligence, —  ce sont les joies répandues sur la large communauté des êtres, —  c’est l’esprit individuel qui maintient sa retraite inviolée, —  sans y recevoir d’autres maîtres que la conscience, —  et la loi suprême de cette intelligence qui gouverne tout1222. » Cette personne inviolée, seule portion de l’homme qui soit sainte, est sainte à tous les étages ; c’est pour cela que Wordsworth choisit pour personnages un colporteur, un curé, des villageois ; à ses yeux, la condition, l’éducation, les habits, toute l’enveloppe mondaine de l’homme est sans intérêt ; ce qui fait notre prix, c’est l’intégrité de notre conscience ; la science même n’est profonde que lorsqu’elle pénètre jusqu’à la vie morale ; car nulle part cette vie ne manque. « À toutes les formes d’être est assigné un principe actif ; —  quoique reculé hors de la portée des sens et de l’observation, —  il subsiste en toutes choses, dans les étoiles du ciel azuré, dans les petits cailloux qui pavent les ruisseaux, —  dans les eaux mouvantes, dans l’air invisible. —  Toute chose a des propriétés qui se répandent au-delà d’elle-même — et communiquent le bien, bien pur ou mêlé de mal. —  L’esprit ne connaît point de lieu isolé, —  de gouffre béant, de solitude. —  De chaînon en chaînon il circule, et il est l’âme de tous les mondes1223. » Rejetez donc avec dédain cette science sèche « qui divise et divise toujours les objets par des séparations incessantes, ne les saisit que morts et sans âme et détruit toute grandeur1224. » « Mieux vaut un paysan superstitieux qu’un savant froid. » Au-delà des vanités de la science et de l’orgueil du monde, il y a l’âme par qui tous sont égaux, et la large vie chrétienne et intime ouvre d’abord ses portes à tous ceux qui veulent l’aborder. « Le soleil est fixé, et magnificence infinie du ciel — est fixée à la portée de tout œil humain. —  L’Océan sans sommeil murmure pour toute oreille. —  La campagne, au printemps, verse une fraîche volupté dans tous les cœurs. —  Les devoirs premiers brillent là-haut comme les astres. —  Les tendresses qui calment, caressent et bénissent — sont éparses sous les pieds des hommes comme des fleurs1225. » Pareillement à la fin de toute agitation et de toute recherche apparaît la grande vérité qui est l’abrégé des autres. « La vie, la véritable vie, est l’énergie de l’amour — divin ou humain — exercée dans la peine, —  dans la tribulation, —  et destinée, si elle a subi son épreuve et reçu sa consécration, —  à passer, à travers les ombres et le silence du repos, à la joie éternelle1226. » Les vers soutiennent ces graves pensées de leur harmonie grave ; on dirait d’un motet qui accompagne une méditation ou une prière.

1417. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Ce n’est plus par l’ordre inévitable des destins que le crime et le malheur arrivent sur notre théâtre ; c’est par la volonté de l’homme, que la passion égare et emporte. […] La musique y fait le charme du merveilleux ; le merveilleux y fait la vraisemblance de la musique ; on est dans un monde nouveau ; c’est la nature dans l’enchantement, et visiblement animée par une foule d’intelligences dont les volontés sont des lois.

1418. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Leur chef lui déclara que sa volonté était de le retenir prisonnier jusqu’à ce qu’il fut agréable au roi de Lahore de payer, pour sa délivrance, une somme considérable : il s’agissait de trois ans de solde arriérée que S.  […] Mais ce fut l’énergie de sa volonté, aidée d’un bon remède, qui évidemment le sauva.

1419. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Il sait bien qu’il faut que tout cela devienne tableau par le moyen de l’impression poétique rappelée à volonté ; et il n’a pas la prétention de donner ses notes pour des tableaux. […] Reste à expliquer l’utilité du cheval qui, dans le langage apocalyptique, peut fort bien symboliser l’intelligence, la volonté, la vie.

1420. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Le poète a si bien atteint son but ; il est si évident que Phèdre succombe, non par sa volonté, mais parce que Dieu lui refuse la grâce efficace, qu’elle nous semble réellement irresponsable ; plus douloureuse seulement, et, par suite, plus sympathique, par la conscience inutile qu’elle a de son péché. […] Il faut bien que l’énormité et l’esprit de suite dans le crime en imposent même aux honnêtes gens, et que la volonté mauvaise ait, comme l’autre et plus que l’autre, son magnétisme : car comment expliquerait-on le bonheur et la durée de certains tyrans ? […] C’est une âme sérieuse et sans agilité, aux mouvements profonds et lents, qui, une fois commencés, continuent et se prolongent en lui, et quelquefois contre sa volonté.

1421. (1910) Rousseau contre Molière

On sait bien qu’il n’y a qu’égoïstes pour parler générosité, menteurs pour parler franchise, poltrons pour parler bravoure et qu’il est de faux stoïciens comme il est de faux braves. » D’accord ; mais c’est ici que je reviens, à un nouveau point de vue, sur des faits et des actes de Philinte que j’ai déjà signalés et que je considère maintenant comme des précautions que Molière a prises pour que l’on ne pût, décidément, pas tenir Philinte pour un égoïste, quelque mauvaise volonté que l’on y pût mettre. […] Pour moi, qui ne vous ai point dit de vous marier avec moi et que vous avez prise sans consulter mes sentiments, je prétends ne point être obligée de me soumettre en esclave à vos volontés… » Cette fois, elle a raison. […] Son sujet, par exemple, est la bêtise d’Orgon, Tartuffe est son instrument pour mettre en mouvement et pour étaler dans toute son ampleur la bêtise d’Orgon ; et remarquez que les défauts ainsi livrés à notre risée sont des défauts naturels, innés, auxquels par conséquent on pourrait pardonner, dont ne sont guère responsables ceux qui les ont ; tandis que les vices des vicieux sont des vices de caractère (méchanceté, perfidie) qui dépendent de la volonté de ceux qui les ont et qui sont donc infiniment plus haïssables. […] Si à un grave philosophe de l’antiquité, si même à un moraliste, si surtout à un sermonnaire on permet sans hésitation ni scrupule la peinture des vices, c’est que, par son caractère et par la secte à laquelle il appartient, par l’Eglise dont il est un organe, il ne peut pas être suspect d’un faible, même secret, pour les vices qu’il peint ni pour les vicieux qu’il représente, et il peut par exemple montrer les sots victimes des méchants, sans qu’on puisse, avec la plus mauvaise volonté du monde, croire surprendre chez lui plus de mépris pour les sots que d’animosité pour les fripons. […] Quand l’Angélique du Malade imaginaire croit qu’elle a perdu son père, elle a des paroles de douleur, de remords et d’obéissance aux dernières volontés du défunt qui sont les plus convenables et les plus touchantes du monde ; de paroles qui puissent faire supposer qu’elle a une religion, point du tout, pas une syllabe.

1422. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Tel est le résumé d’un fragment de l’œuvre de Henry Monnier, qui a personnifié lui-même toute une époque ; certes, une nature toute particulière d’esprit, une rare force d’observation, la volonté, ont été pour beaucoup dans la célébrité de Henry Monnier, mais ce qui est curieux à noter, c’est qu’inconsciemment il était lui-même le type qu’il croyait avoir inventé. […] Mon oncle me laissait faire toutes mes volontés et ne souffrait point qu’on y mit obstacle. […] Son œil, d’un bleu d’acier, exprimait l’intelligence et la volonté et devenait terrible dans ses colères. […] tu t’adresses mal, j’ai la sainte horreur des bras débiles, des lèvres tremblantes et des volontés flasques. […] On juge de la douleur de M. de Boisvilliers, mais un père n’a plus de volonté sur un cœur de vingt ans.

1423. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Eh comment ne pas se laisser prendre à des symptômes tels que la rougeur, la défaillance, la pâleur, qu’elles ont à volonté. […] Convenons, néanmoins, que les lettres de cachet ne sont qu’un demi-mal, quand on vient à comparer à ces exils en Sibérie, à ces redoutables inquisitions qui subsistent encore en Espagne, & dans le Portugal, enfin à ce fatal cordon que le grand-seigneur envoie pour intimer ses volontés, & pour anéantir ceux qu’il aura pris en aversion. […] Le voilà ce petit homme qui a dit qu’il vouloit être auteur, & qui l’est devenu, sans autre talent que sa volonté. […] Un autre avantage, c’est que tous les objets qui intéressent une province, y seront discutés, qu’on n’omettra rien de ce qui concerne les édifices, les bois, les eaux, & que toutes les volontés s’enchaîneront librement pour concourir au bien public.

1424. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Il racontait même qu’il avait guidé un jour dans le souterrain deux Allemands, et que ceux-ci, arrivés aux portes de métal, jugeant que ce péril n’était pas plus réel que les autres, lui avaient dit de les attendre et qu’ils essaieraient de passer ; qu’ils avaient passé en effet sans encombre, mais qu’ils n’étaient pas revenus, en sorte que « de nulle chose qui soit au-delà des portes de métal ne se trouve nul qui le sache, fors par commune renommée et par voix générale des gens du pays, qui en devisent à leurs volontés, et en disent des choses qui sont assez fors à croire, bien que je les aie entendu raconter en d’autres pays, mais non avec autant de détail ». […] C’est un œuf impayable, mais laisse-moi, pour que je te le ponde, et après mange-moi : je te jure que je viendrai à ta volonté. » Comme le renard le laissa, il s’envola et se plaça sur une branche d’arbre très élevée. […] « Vous avez fait le service qui vous plaisait, maintenant vous servirez à ma volonté. » 258. […] « J’avais à ma volonté campagne... » 260.

1425. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

En Grammaire on emploie ce mot substantivement au masculin, parce qu’on le rapporte à mode ou moeuf, & c’est en effet le nom que l’on donne à ce mode qui ajoute à la signification principale du verbe l’idée accessoire de la volonté de celui qui parle. […] Ce n’est donc point de la différence des relations temporelles que vient celle de ces deux formes également impèratives ; & il est bien plus vraissemblable qu’elles n’ont d’autre destination que de caractériser en quelque sorte l’espece de volonté de celui qui parle. […] La forme impérative ajoute à la signification principale du verbe, l’idée accessoire de la volonté de celui qui parle ; & de quelque cause que puisse dépendre l’effet qui en est l’objet, il peut le desirer & exprimer ce desir : il n’est pas nécessaire à l’exactitude grammaticale, que les pensées que l’on se propose d’exprimer aient l’exactitude morale ; on en a trop de preuves dans une foule de livres très-bien écrits, & en même tems très-éloignés de cette exactitude morale que des écrivains sages ne perdent jamais de vûe.

1426. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

et c’est ainsi qu’on va à la postérité, quand on a, outre la verve qui importe, la bonne et forte volonté d’encore mieux faire, toujours ! […] en tout cas, noble et fière de ce poète s’isolant d’une notoriété si méritée, renonçant aux caresses des admirations d’élite, pour suivre, pour vivre son rêve de nouveau, de pire et de mieux, — par le monde, à travers les choses et les gens avidement vus, comme dévorés, pour lui seul le hautain poète assoiffé, affamé, ivre, repu, inassouvi de vraie dignité, libre à souhait, toujours en avant, — mourant dans sa volonté faite ? […] Vous avez la volonté, l’élan, l’effort et mieux encore que tout cela — l’essor vers une littérature vraiment amère.

1427. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Ce nom qui a été donné généralement aux droits des peuples, aux immunités, aux asyles, a été plus particulierement affecté aux quartiers des ambassadeurs à Rome ; c’étoit un terrein autour de leurs palais ; & ce terrein étoit plus ou moins grand, selon la volonté de l’ambassadeur : tout ce terrein étoit un asyle aux criminels ; on ne pouvoit les y poursuivre : cette franchise fut restreinte sous Innocent XI. à l’enceinte des palais. […] Cette imagination passive n’a pas certainement besoin du secours de notre volonté, ni dans le sommeil, ni dans la veille ; elle se peint malgré nous ce que nos yeux ont vû, elle entend ce que nous avons entendu, & touche ce que nous avons touché ; elle y ajoûte, elle en diminue : c’est un sens intérieur qui agit avec empire ; aussi rien n’est-il plus commun que d’entendre dire, on n’est pas le maître de son imagination. […] Loin de dépendre de la volonté, elle la détermine, elle nous pousse vers les objets qu’elle peint, ou nous en détourne, selon la maniere dont elle les représente.

1428. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

En général toutefois le talent de Saint-Simon est plus impartial que sa volonté, et s’il y a une grande qualité dans celui qu’il hait, il ne peut s’empêcher de la produire.

1429. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Il lui répondit qu’il consentirait à l’annulation de leur mariage si telle était sa volonté ; mais, faisant appel à tous les sentiments du noble cœur auquel il s’adressait, il rappelait l’affection qu’il lui avait portée dès son enfance, il exprimait même le regret d’avoir respecté des susceptibilités et des répugnances sans lesquelles un lien plus étroit n’eût pas permis cette pensée de séparation ; enfin il demandait que cette rupture de leur lien, si madame Récamier persistait dans un tel projet, n’eût pas lieu à Paris, mais hors de France, où il se rendrait pour se concerter avec elle.

1430. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

LXVI Je ne sens point de tristesse ici ; l’âme est légère, quoique méditative ; ma pensée embrasse l’ordre des volontés divines, des destinées humaines ; elle admire qu’il ait été donné à l’homme de s’élever si haut dans les arts et dans une civilisation matérielle ; elle conçoit que Dieu ait brisé ensuite ce moule admirable d’une pensée incomplète ; que l’unité de Dieu, reconnue enfin par Socrate dans ces mêmes lieux, ait retiré le souffle de vie de toutes ces religions qu’avait enfantées l’imagination des premiers temps ; que ces temples se soient écroulés sur leurs dieux : la pensée du Dieu unique jetée dans l’esprit humain vaut mieux que ces demeuras de marbre où l’on n’adorait que son ombre.

1431. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Ses préméditations passaient par les trois phases successives que les natures d’une certaine trempe peuvent seules parcourir, raisonnement, volonté, obstination.

1432. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Quel secours en puis-je tirer contre les incertitudes de mon esprit et les défaillances de ma volonté ?

1433. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Plus tard, quand je connus l’Inde, je vis que mes saints étaient de vrais richis, et que par eux j’avais touché à ce que notre monde aryen a de plus primitif, à l’idée de solitaires maîtres de la nature, la dominant par l’ascétisme et la force de la volonté.

1434. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

…   Paris du 17 ; article signé Caribert :   … Ce n’est point que nous pratiquions le pardon des injures à un degré ridicule, mais nous nous refusons à être des Don-Quichotte guerroyant contre des instruments à vent … La Patrie du 18 : réponse au Gaulois du 17 :   … Il n’y a ni cabale, ni cabaleur, ou plutôt il n’y a qu’un grand cabaleur, celui à qui rien ne résiste, celui qui se dresse, qui s’impose, et qui impose sa volonté ; ce cabaleur c’est l’opinion publique, c’est encore le sentiment de la dignité nationale, c’est le patriotisme.

1435. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Et en dépit des souffrances, une volonté de travail entêtée qui triomphe de tout.

1436. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Les divergences avec Taine, malgré la volonté de réfutation, ne doivent donc pas être trop majorées.

1437. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Ces oiseaux pouvaient passer et repasser à volonté par la petite entaille que le tailleur de pierre avait faite à dessein sous le volet.

1438. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

En exprimant dans toute sa physionomie la tristesse, Douchmanta soupire : « Sans doute je connais toute la rigueur que lui impose la vie religieuse ; je sais qu’elle est entièrement soumise à la volonté de Canoua ; et cependant, semblable à un fleuve qui ne peut remonter vers sa source, rien ne peut détourner mon cœur du penchant où il est entraîné.

/ 1574