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498. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IX. L’antinomie politique » pp. 193-207

., où l’on pratique le compelle intrare et le compelle remanere et où l’individu indépendant ne peut guère faire entendre sa voix au milieu du bruit tumultueux et confus des voix anonymes.

499. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

Le charme des musiques devra de même être reproduit après leur analyse ; l’intime éclosion de rêves et d’actes que provoque le lent essor d’une voix dans le silence d’une nuit, le ravissement des mélodies, le suspens des longues notes tenues, le heurt douloureux des cris tragiques sera décrit et rappelé, comme les mâles et sobres éclats des pianos, le jeu des souples doigts, les élans atrocement rompus des marches, les prestos envolés, retombants, et voletants, ou la grave insistance de ces andantes qui paraissent exhorter et calmer et apaiser les sanglots qui traînent sur le pas des suprêmes décisions ; les violons nuanceront tout près de l’oreille et de l’âme leur voix sympathique, âpre et chaude, et l’on entendra passer leur chant captif sur les sourds élans des contrebasses, l’embrasement suprême des cuivres, le ricanement sinistre des hautbois, unis en cette gerbe montante de sons, de formes et de mouvements, qui s’échappe des orchestres et porte les symphonies.

500. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

C’était plus que la voix des siècles, puisque c’était la voix de Dieu même.

501. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Rivarol disait, avec la belle voix d’or de son esprit : « La grandeur de nos facultés dépend de Dieu, mais de nous dépend leur harmonie. » Quel que soit donc celui des trois systèmes sur la nature humaine que l’on adopte, il est d’observation indéniable qu’il y a au fond de nous-mêmes une tendance prononcée à nous croire le centre de tout, à ne juger les choses que par rapport à nous, à traverser incessamment et dans tous les sens le plan de l’ordre avec mépris, et même les armes à la main. […] Mais il ne faut pas surtout, quand on est un esprit fait, de constitution normale, pour le vrai, comme Corne, prendre ces pipeaux enflés des troubadours contemporains pour la voix de la vérité.

502. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Pour conclure, il proclama sur le cercueil du héros (et n’entendez-vous pas sa voix sur toutes nos tombes ?) […] » Ces morts que nous savons meilleurs que nous-mêmes et dont nous entendrons la voix jusqu’à la fin de nos jours, pouvons-nous accepter qu’ils se taisent désormais et qu’ils ne donnent aucun avis dans la reconstruction de la patrie qu’ils ont sauvée ? ‌

503. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

La belle poétesse mêlait sa douce voix aux sons des instruments, avec une grâce divine. […] Il déclama une ode du jeune poète, avec un son de voix contrefait et force simagrées. […] Dans un décor de toile et de carton-pâte, au milieu des concetti et des pointes, il trouve moyen de faire entendre parfois la voix naturelle des choses. […] Le jour du mariage étant arrivé, le malade demanda qu’il se fit dans sa chambre ; mais à peine eut-il prononcé le oui d’une voix très faible, qu’il s’évanouit. […]                 Tel éclate un libre génie, Quand il lance aux tyrans les foudres de sa voix.

504. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Degron, Henri (18..-19..) »

Aux voix des frères de sa vingtième année, il a su joindre sa personnelle chanson et unir aux hymnes déjà grandioses de plusieurs l’humble et exquise mélodie de ses pipeaux de pâtre… Je crois que ce pastourel a été un peu à l’école du Rêve chez Shakespeare et Henri Heine, à celle des beaux vers chez Léon Cladel et Paul Verlaine, et c’est un peu pour cela que l’on ne pourrait définir absolument les endroits où il lui plaît de s’arrêter.

505. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Il parlait aux flots qui étouffaient sa voix, et moi aux partis qui cherchaient à étouffer la mienne. […] Je n’hésitai pas : les vers et la requête du prince étaient secrets, il n’y avait aucune vile complaisance à moi de sacrifier, aux susceptibilités d’un prince que je n’avais pas eu l’intention de blesser, quelques mauvais vers de circonstance qu’il me priait d’effacer par la voix toute-puissante de ma mère. […] Dites au roi que je ne puis pas compromettre mon honneur de royaliste en allant au Palais-Royal ou aux Tuileries ; je n’irais que pour lui confirmer de vive voix mon refus de ses faveurs, et le public, en m’y voyant entrer, croirait que j’y vais pour solliciter ces mêmes faveurs. […] J’échouai de peu de voix. […] Molé succomba à une ou deux voix de minorité.

506. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Former son oreille aux éléments d’une langue nouvelle ne consisterait alors ni à modifier le son brut ni à lui adjoindre un souvenir ; ce serait coordonner les tendances motrices des muscles de la voix aux impressions de l’oreille, ce serait perfectionner l’accompagnement moteur. […] L’image auditive d’un mot n’est pas un objet aux contours définitivement arrêtés, car le même mot, prononcé par des voix différentes ou par la même voix à différentes hauteurs, donne des sous différents. Il y aura donc autant de souvenirs auditifs d’un mot qu’il y a de hauteurs de son et de timbres de voix. […] Prononcé par une nouvelle voix, il constituera une image nouvelle qui s’ajoutera purement et simplement aux autres. […] Mais à moins de supposer à tous les hommes des voix identiques prononçant dans le même ton les mêmes phrases stéréotypées, je ne vois pas comment les mots entendus iraient rejoindre leurs images dans l’écorce cérébrale.

507. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Beauvoir, Roger de (1809-1866) »

Auguste Desplaces L’auteur de la Cape et l’Épée est un de ces charmants esprits qui ont pour lyre une mandoline et dont la voix n’a jamais plus de fraîcheur que les soirs de printemps, sous les balcons, lorsque des yeux très éveillés luisent à travers la persienne.

508. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montégut, Maurice (1855-1911) »

Montégut un talent réel, de l’énergie, du souffle, une voix qui a son accent personnel alors même qu’elle exprime, elle aussi, des idées et des sentiments d’emprunt.

509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veyrat, Jean-Pierre (1810-1844) »

de David et des Psaumes, la haute source première, et il les paraphrase plus ou moins en adaptant le chant à sa voix : ainsi fait Racine, ainsi fait Le Franc, ainsi fait Lamartine, ainsi fait Veyrat.

510. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

La morale est devenue l’étude principale des bons esprits, & la gloire Littéraire semble destinée, dorénavant, à quiconque plaidera d’une voix plus ferme les intérêts respectifs des Nations, citées au Tribunal de la Philosophie. […] Quand le Génie lui a prêté le tonnerre de sa voix majestueuse, quel peuple, tôt ou tard, ne l’entend point, ne se réveille point de la léthargie où il sommeilloit. […] qui défendra la multitude, des maux qu’on lui inflige, si ce n’est la voix éloquente de l’homme juste & sensible ? […] Qu’ai-je besoin d’entendre sa voix par la bouche de tel Monarque ? […] Enhardis par la voix d’un Philosophe qui connoît l’homme, la Nature & ses vrais rapports, nous ne craindrons plus désormais de heurter les petits préjugés qui parmi nous arrêtent à chaque pas le sentiment & la pensée.

511. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Geoffroy Rudel était vanté pour le tour ingénieux de ses chansons et la douceur de sa voix. […] Il fait oublier le breuvage du matin, et la voix des belles chanteuses. […] La voix puissante du pontife ne le ranima qu’à demi. […] Sa voix plus rude n’avait-elle pas aussi des accents qui méritent d’être entendus et notés ? […] Roland redouble, et enfin les veines de sa poitrine se brisent sous l’effort de sa voix ; il est vaincu par lui-même ; il tombe.

512. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

— Conscience bien écoutée, voix du cœur dans la prière, j’ose à peine ici vous dire : Conseillez-moi ! […] elle est sûre, et pourtant sa voix tremble. […] L’Océan élève sa voix. […] Et quand ils effleurent mes cordes, ils n’ont tous deux qu’une bouche pour dire : Est-ce ta voix ? […] De ce que la voix de chacune d’elles ne se peut discerner dans la grande voix, nous n’avons pas ; voulu conclure que chacune de ces voix ne contribuât pour sa part à l’universel murmure.

513. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

, dit-elle, d’une voix irritée,-en étendant une main de morte comme pour me barrer le passage. […] » dit enfin Marc d’une voix émue. […] « À plus, fit la petite voix de Josée. […] … salua une voix sonore. […] Je suis révolté, j’élève la voix, mais oh me signifie qu’étant nouveau je n’ai rien à dire.

514. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Abadie, Michel (1866-1922) »

. — Les Voix de la montagne (1897).

515. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baour-Lormian, Pierre Marie François Louis (1770-1854) »

Baour-Lormian est un de nos meilleurs versificateurs ; son style n’est cependant remarquable par aucun de ces efforts, aucune de ces tentatives qu’on observe dans celui de la plupart de nos poètes à la mode, tout est naturel et simple dans les vers de M. de Lormian… Le fond sur lequel roulent ces Veillées est bien triste et bien sombre : il ne peut plaire qu’aux âmes sensibles et mélancoliques qui aiment à entendre les Muses soupirer des plaintes sublimes et moduler de tendres regrets ; elles y trouveront, dans de beaux vers, l’expression la plus parfaite des sentiments dont elles se nourrissent, et chériront le poète aimable dont les chants mélodieux s’accordent si bien avec cette voix secrète de douleur qui retentit toujours au-dedans d’elles-mêmes.

516. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dovalle, Charles (1807-1829) »

Dans cette période où la poésie française cherchait à se régénérer par l’étude du sentiment, en attendant la rénovation puissante de forme et d’expression que devait lui donner l’auteur des Orientales , Charles Dovalle eut son heure ; sa voix a été entendue, écoutée, et méritait de l’être.

517. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Fèvre-Deumier, Jules (1797-1857) »

Tous deux, esprits brûlants et agités, ont proféré d’une voix forte de ces cris éloquents qui partent des profondeurs d’une âme en proie à toutes les orageuses anxiétés du poète.

518. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Legrand, Marc (1865-1908) »

Elles y habitent, y reçoivent un culte pieux que solennisent des hymnes dignes d’elles, parlent elles-mêmes parfois par la voix de leur hôte, le payent du noble privilège de rester presque seul à posséder l’art du beau vers français.

519. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mourey, Gabriel (1865-1943) »

Mourey, Gabriel (1865-1943) [Bibliographie] Les Voix éparses (1883). — Flammes mortes (1888). — Poèmes complets d’Edgar Poe, traduction (1891). — Lawn Tennis (1891). — L’Automne, trois actes, en collaboration avec Paul Adam (1893). — L’Embarquement pour ailleurs (1893). — Passé le Détroit (1895). — Les Brisants (1896). — L’Œuvre nuptial (1896). — Trois Cœurs, un acte (1897). — Cœurs en détresse (1898). — Les Arts de la vie et le Règne de la laideur (1899).

520. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 264-265

Il n'eut besoin que d'élever la voix & de faire entendre la raison, pour enlever aux Dulot, aux d'Assoucy, &c. leurs sots Admirateurs ; Scarron même eût été compris dans la proscription, sans les pensées naïves, les expressions ingénieuses & la gaieté qui échappent par intervalles à sa Muse bouffonne.

521. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Il a prêché la parole sainte, il a été l’homme du verbe évangélique ; il a été une grande et puissante voix. […] Aujourd’hui, ces heureuses et vives qualités de l’orateur, parmi lesquelles il faut compter l’une des premières, « une voix pleine, résonnante, douce et harmonieuse », ont disparu, et l’écrivain seul nous reste, écrivain juste, clair, exact, probe comme sa pensée, mais qui n’a rien de surprenant. […] Ce prince, qui m’avait écouté, a depuis écouté votre voix secrète, et, parce qu’il avait un cœur droit, il a suivi l’attrait de votre grâce… On voit bien que ceux qui dénient l’onction à Bourdaloue n’ont pas entendu de sa bouche ces passages, et ils les ont lus négligemment.

522. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Il avait une belle voix. » Cette belle voix était l’organe d’une belle âme. […] La voix du public le désigne et le nomme.

523. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Il avait un air prévenant ; sa voix était d’une étendue ; prodigieuse ; il prononçait fort vite, et cependant si distinctement qu’on ne perdait pas une seule de ses paroles. […] Il paraît, au contraire, si l’on en croit l’écho qui nous arrive, un peu grossi peut-être à distance, que notre abbé réunissait toutes les qualités de l’orateur, — presque toutes, — l’accent, le charme de la voix, le geste, l’action souvent animée et toujours appropriée, la mémoire, les grâces de la diction, le trésor des saintes Écritures et des Pères : que de choses ! […] On racontait quelque chose de plus merveilleux : un jour à Rouen, à la fête de la Conception de la Vierge (1667), un récollet de talent appelé Le Rret prêchait dans la cathédrale sur le texte de la fête : il avait divisé son sermon en trois points, et il terminait le premier, lorsqu’il fut pris d’une extinction de voix et d’une indisposition subite qui l’obligea de demander grâce au prélat présent et à tout l’auditoire, et de descendre de la chaire.

524. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Il faut bien se figurer ceci pour être dans le vrai de la réalité historique : de tout temps, les facultés diverses de l’esprit humain ont été représentées au complet, bien qu’en des proportions variables, et, de même que, dans les plus saintes âmes, il y a des moments d’éclipse, de doute, d’angoisse, enfin des combats, de même, dans les siècles réputés les plus orthodoxes, le gros bon sens ou la moquerie ont eu leur voix, leurs échos, pour protester contre ce qui semblait une folie sainte. […] Pendant qu’il parle ainsi sans discontinuer, d’une voix claire, les yeux baissés, une espèce de sourire vague à sa bouche (assez gracieux dans son dédain) annonce cette profonde et douce satisfaction, cette intime et parfaite certitude qu’il a de lui-même. […] Je me rappelle avoir entendu, il y a bien des années, Alexis de Saint-Priest, un jour que Montalembert développait dans un salon, de cet air d’enfant de chœur qu’il garda longtemps et de sa voix la plus coulante, une de ses théories inflexibles et absolues, lui dire avec gaieté : « Montalembert, vous me rappelez la jeunesse de Torquemada. » Passe pour la jeunesse !

525. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Il essaye de décomposer et d’expliquer la fortune d’André Chénier par toutes les raisons les plus étrangères au talent même et au charme de ses vers ; il côtoie complaisamment les suppositions les plus gratuites en finissant par les rejeter sans doute, mais avec un regret mal dissimulé de ne les pouvoir adopter : « On se demanda, écrit-il (lorsque ces Poésies parurent), si on n’admirait pas sous la garantie d’une muse posthume l’effort d’un esprit moderne ; si, sous la main d’un éditeur célèbre et poëte lui-même, telle épître ou telle élégie n’avait pas pu s’envoler d’un champ dans un autre, et sans qu’il lui fût bientôt permis de revenir à la voix de son premier maître. […] Heureusement, dans le bel Hymne à Apollon attribué à Homère, on lit ce passage dans lequel le divin aveugle n’est pas présenté autrement que ne l’a fait Chénier, si abreuvé de ces sources habituelles : « … Elles (les jeunes filles de Délos), elles savent imiter les chants et les sons de voix de tous les hommes ; et chacun, à les écouter, se croirait entendre lui-même, tant leurs voix s’adaptent mélodieusement !

526. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Les bergers, les pêcheurs et les matelots de la côte accoururent pour lui demander des oracles, comme à une voix des dieux sur la terre. […] C’est depuis cette époque, dit-on dans les îles de l’Archipel, que les hommes attribuèrent à la cécité le don d’inspirer le chant, et que les bergers impitoyables crevèrent les yeux aux rossignols, pour ajouter à l’instinct de la mélodie dans l’âme et dans la voix de ce pauvre oiseau. […] Puis vinrent les Romains, qui, de toutes leurs conquêtes en Grèce, n’estimèrent rien à l’égal de la conquête des poèmes d’Homère, et dont tous les poètes ne furent que les échos prolongés de cette voix de Chio.

527. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Ces deux vers de Racine se coupent ainsi : Oui je viens | dans son temple | adorer | l’Eternel Je viens | selon l’usage | antique | et solennel « Leur unité vraie n’est pas le nombre conventionnel du vers, mais un arrêt simultané du sens et du rythme sur toute fraction organique du vers et de la pensée.  » En d’autres termes, le distique est formé de huit petits vers de trois, trois, trois, trois ; deux, quatre, deux, quatre syllabes, — le vers étant « un fragment le plus court possible figurant un arrêt de voix et un arrêt de sens ». […] Dans le vers classique, ce déplacement n’est pas très rare : Mais vous || qui me parlez | d’une voix menaçante (Iphigénie) Vous ne répondez point | mon fils || mon propre fils (Phèdre) Il est très fréquent dans le vers romantique. […] L’on voit volontiers accouplées ces sonorités identiques, hier ennemies, cuir — buires, roi — voix — joie au mépris de la vaine habitude des yeux ; des assonances fort délicates, telles que : ciel — hirondelle, quête — verte, guimpe — limbe ; d’agréables rimes intérieures qui rappellent, avec beaucoup plus d’art, les jeux des poètes latins du XIIIe siècle : Ô Méditerranée, salut ; voici Protée qui lève de tes vagues son front couronné d’algues.

528. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Barlet (religieux lazariste), caporal-brancardier au 4e régiment de zouaves : « Au moment où une section s’élançait hors de la tranchée, pour se porter à l’attaque d’une position allemande, s’est précipité pour secourir un lieutenant blessé, puis, encourageant de la voix et du geste les hommes privés de leur chef, les a entraînés jusqu’à la tranchée allemande où il est tombé frappé de quatre blessures. » (J. […] S’est à nouveau distingué, le 1er juillet 1916, en partant en tête de la première vague d’assaut sans armes, encourageant les hommes de la voix et du geste. » (J. […] Et sa voix avait un son étrange, un son si douloureux et si fier : « Ah !

529. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delair, Paul (1842-1894) »

. — La Voix d’en haut, un acte, en vers (1872). — Garin, drame en cinq actes et en vers (1880). — Le Fils de Corneille, à-propos en vers (1881). — Les Contes d’à présent (1881). — L’Aîné, drame en cinq actes (1883). — Le Centenaire de Figaro, à-propos (1884). — Apothéose, un acte, en vers, à propos de la mort de Victor Hugo (1885)

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