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584. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

De la tragédie qu’elles jouent, la vieille tragédie de l’amour, nous ne connaissons ni le héros ni l’héroïne.

585. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Cité, tu le sais, est un mot d’un rang beaucoup plus relevé que ville, — un mot de qualité, un mot gentilhomme qui a pignon sur rue, avec vue sur les tragédies environnantes. […] Le Capitolium est une antiquité du premier Empire, — non l’Empire de César, — mais l’Empire de Napoléon ; Le Capitolium est contemporain, — non des commentaires de bello gallico, — mais des tragédies de M. de Lancival et de M. de La Harpe.

586. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Réception du père Lacordaire » pp. 122-129

une difficulté de plus, un intérêt, un péril : incedo per ignes… Et voilà ce qui fait que le genre du discours académique, dont on dira tout ce qu’on voudra, est un genre bien moderne, bien vivant, bien dramatique, et plus couru que toutes les tragédies du monde.

587. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

Auteur lui-même d’un poème épique, la Calédonie, et d’une tragédie héroïque, le Siége de Missolonghi, il y aurait eu bien des choses à lui retorquer sur cette pureté classique qu’il affichait et qu’il ne pratiquait pas sans de légères atteintes.

588. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

Plus sévère était la tragédie, avec sa fable le plus souvent banale et rebattue, la comédie avec son éternelle intrigue éternellement nouée et dénouée de même façon, plus sévères enfin les dessins sobres et nets du moraliste, les raisonnements vigoureux et serrés du prédicateur.

589. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

Aux termes de la nouvelle loi sur la propriété littéraire, mademoiselle Noëmi Trochu (c’est ainsi qu’elle se nomme) n’aurait-elle pas des droits à percevoir dans les tragédies de notre immortel poète ?

590. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

Après le couronnement de la victoire, l’Empire eut le couronnement des catastrophes, pour que tout fût complet dans sa destinée ; car la grandeur humaine ne s’achève que par le malheur, et les larmes des choses (lacrymæ rerum) ne doivent pas plus manquer à l’Épopée que les larmes des hommes au Drame… deux espèces de larmes différentes, que l’Empire, tour à tour Épopée et Tragédie, a su faire également couler !

591. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Aristote part de ces mœurs héroïques, lorsqu’il veut dans sa Poétique, que le héros de la tragédie ne soit ni parfaitement bon, ni entièrement méchant, mais qu’il offre un mélange de grands vices et de grandes vertus.

592. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Qu’il se montre, cet homme de génie qui doit placer la véritable tragédie, la véritable comédie sur le théâtre lyrique !  […] Il publia des traductions de tragédies grecques, des traductions du latin, une étude sur « le système de la Mythologie » ; par une curieuse coïncidence, quelques-uns de ces écrits furent imprimés à Bayreuth. […] On lui doit Le Drame musical (1875), La Genèse de la tragédie (1925), et Les Grands initiés (1889).

593. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Pour prouver que telle est bien l’essence de la comédie, et qu’elle s’oppose par là à la tragédie, au drame, aux autres formes de l’art, il faudrait commencer par définir l’art dans ce qu’il a de plus élevé : alors, descendant peu à peu à la poésie comique, on verrait qu’elle est placée aux confins de l’art et de la vie, et qu’elle tranche, par son caractère de généralité, sur le reste des arts. […] Le héros de tragédie est une individualité unique en son genre. […] Cette différence essentielle entre la tragédie et la comédie, l’une s’attachant à des individus et l’autre à des genres, se traduit d’une autre manière encore.

594. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Aujourd’hui que, selon une expression mémorable, la pyramide a été retournée et replacée dans son vrai sens, quand la société est remise sur sa large base et dans son stable équilibre, ne serait-il pas plus simple, dans cet ordre aussi de récompenses dramatiques, de rendre aux choses leur vrai nom, d’encourager ce qui a toujours été la gloire de l’esprit aux grandes époques, ce qui est à la fois la morale et l’art, c’est-à-dire l’Art même dans sa plus haute expression, l’Art élevé, sous ses diverses formes, la tragédie ou le drame en vers, la haute comédie dans toute sa mâle vigueur et sa franchise ?

595. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Au temps de M. de Ségur et de sa spirituelle ambassade, on jouait à Pétersbourg les tragédies qu’il faisait exprès, et pour lesquelles il n’eût pas manqué, dans ce grand monde tout français, de fort ingénieux collaborateurs.

596. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

. — La Rèino Jano, tragédie provençale (1890). — Le Poème du Rhône (1897).

597. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

J’observe chez Racine une soumission absolue aux règles de la tragédie.

598. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Elle ne nous offre, quand elle n’est pas une hideuse tragédie, que le curieux et lamentable spectacle d’une nation qui se piquait d’être à la tête du monde, et que Dieu livrait aux principes du Contrat social.

599. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Le Racine fils du romantisme, plus heureux que l’autre, qui n’osa pas toucher aux tragédies, est arrivé au bruit par le drame, comme son père… Cela parut naturel et presque juste… En fait de théâtre, Alexandre Dumas fils est tellement né là-dedans, il est tellement l’enfant de cette balle, et le théâtre de ces derniers temps doit tant à son père, que ce théâtre semblait comme tenu de le faire réussir… Il n’y a pas manqué.

600. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Rien n’est plus amusant que l’Eschyle breton ; Il nous porte à son gré du Tibre à la Tamise, Du Nil au Capitole et de Chypre à Venise, Mêle aux discours des rois les lazis des manans ; Confond les savetiers avec les conquérans ; Et des trois unités méprisant l’hérésie, Mettrait le monde entier dans une tragédie.

601. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

De là, quelques paroles d’une tristesse vraiment poétique, dans la tragédie de Thyeste : « Est roi celui qui ne craint pas, est roi celui qui ne forme pas de désir.

602. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Nous sommes dans une grande salle, tendue d’un papier chocolat, où il y a des fauteuils de tragédie, recouverts d’un velours usé et miroitant, et un buste de l’Empereur soutenu par un aigle, qui a l’air d’une oie. […] Au dîner, à propos d’un mot de je ne sais qui, la princesse s’emporte contre l’antiquité, la tragédie ; et déclare n’aimer, ne sentir, ne comprendre que le moderne, — et semble avoir pour tout le classique l’horreur d’un écolier pour un pensum. […] Nous attendons en compagnie de ce pauvre Guyard, le lecteur mélancolique de tous les ours, un homme si attristé de toutes les tragédies infiltrées en lui, qu’il rêve toutes les nuits que son ménage est dans un cachot, et assailli à tout moment, à propos de ces tragédies, d’incidents comme celui-ci : il vient de recevoir une lettre d’un malheureux qui lui écrit d’un lit de la Charité, qu’il a un pistolet sous son traversin, pour se brûler la cervelle, si sa pièce n’est pas reçue. […] Il m’a semblé que tous les vieux portraits de ce foyer sévère, les ancêtres de la Tragédie noble et de la Comédie grave, les Orosmanes à turbans et les reines à poignard, fronçaient le sourcil devant le lutin du carnaval de l’Opéra.

603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Puisque la Renaissance ne s’en prenait qu’à notre instinct de chant et de récit, elle ne présentait aucun obstacle à notre tragédie ni à notre comédie ; au contraire, elle les servait, en leur offrant des modèles, en leur marquant des cadres, dont elles n’auraient pu trouver l’équivalent dans le passé de notre propre race. […] Il abonde, cela est évident, en réminiscences, mais il se personnalise en des sentiments récents, même en des modes de sensibilité et de langage, qui, d’ailleurs, se généralisent par l’humanité de la passion ; et l’on pourrait dire en souriant que la tragédie de Racine danse, noblement et mélancoliquement, dans un temple antique, le menuet de toutes les âmes tendres et déchirées. […] Et voilà justement ce qui, de son temps et dans la postérité, lui a nui, en tant qu’auteur de tragédies et de comédies. […] Ce qui s’y perpétue, c’est l’ode d’après Jean-Baptiste, la tragédie imitée des plus viles imitations des chefs-d’œuvre de notre théâtre ; ce qui s’y prépare, c’est, dans la plate et spirituelle comédie bourgeoise et par les innombrables Madame Angot, le vaudeville et l’opérette. […] Voilà qui est fort noblement exprimé ; mais il n’est guère, je pense, de tragédie, et particulièrement de tragédie antique, à propos de laquelle on n’en pourrait dire autant.

604. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Garnier a laissé sept tragédies : Porcie, Cornélie, Marc-Antoine, Hippolyte, la Troade, Antigone, les Juives. […] Il ne cessa de travailler et il donna coup sur coup plusieurs tragédies et une foule de tragi-comédies ou simplement comédies. […] Je crois aussi que la prose n’est pas bonne pour faire vivre sur la scène une tragédie ou une haute comédie versifiées dans l’original. […] C’est une tragédie à la façon de nos classiques, mais Shakespeare a passé là-dessus. […] On lui reprochait d’avoir quitté, après cette tragédie, le noble et sévère langage traditionnel, pour se faire des habitudes de style singulières.

605. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Il écrivit beaucoup de vers français et ébaucha une multitude de poëmes, tragédies, comédies, sans compter les chansons, madrigaux, charades, etc. Je trouve des scènes écrites d’une tragédie d’Agis, des fragments, des projets d’une tragédie de Conradin, d’une Iphigénie en Tauride…, d’une autre pièce où paraissaient Carbon et Sylla, d’une autre où figuraient Vespasien et Titus ; un morceau d’un poëme moral sur la vie ; des vers qui célèbrent l’Assemblée constituante ; une ébauche de poëme sur les sciences naturelles ; un commencement assez long d’une grande épopée intitulée l’Américide, dont le héros était Christophe Colomb.

606. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

… Mais l’image, les classiques en sont pleins, la tragédie n’est qu’image. […] Soudain, il se met à nous réciter des lambeaux formidablement cocasses d’une tragédie ébauchée avec Bouilhet sur la découverte de la vaccine, dans les purs principes de Marmontel, où tout, jusqu’à « grêlée comme une écumoire » était en métaphores de huit vers : tragédie à laquelle il a travaillé pendant trois ans, et qui montre la persistance de bœuf de cet esprit, même dans les imaginations comiques, dignes d’un quart d’heure de blague.

607. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Nous sommes loin encore des romances et de la tragédie. […] Après l’épopée et les fragments épiques, la tragédie est possible : c’est au talent à l’en tirer et à la construire.

608. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

On a de lui, vers cette même date et dans ce même style spirituel, mais plus aisé, une Dissertation sur la tragédie de Racine d’Alexandre, tout à l’avantage de Corneille, et qui montre bien les sentiments de ceux qui appartenaient à cette génération d’admirateurs, restés fidèles au Cid et à Cinna. […] L’esquisse rapide qu’il fait d’une tragédie d’Alexandre telle qu’il l’aurait souhaitée, d’un Porus doué d’une grandeur d’âme « qui nous fût plus étrangère » ; ce tableau qu’il conçoit d’un appareil de guerre tout extraordinaire, monstrueux et merveilleux, et qui, dans ces contrées nouvelles, au passage de ces fleuves inconnus, l’Hydaspe et l’Indus, épouvantait les Macédoniens eux-mêmes ; ces idées qu’il laisse entrevoir, si propres à élever l’imagination et à tirer le poëte des habitudes doucereuses, nous prouvent combien Saint-Évremond aurait eu peu à faire pour être un critique éclairé et avancé.

609. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Elle n’est pas d’ailleurs si simple ni si facile à trancher, et on ne se la pose guère quand on écoute une tragédie de Racine, une comédie de Molière, une pièce de Dumas fils. […] Tous, je crois, prenaient la même sorte de plaisir à une comédie d’Aristophane ou à une tragédie de Sophocle.

610. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Le premier est une histoire familière de la cour de Louis XIV ; vrai tableau, ou plutôt vraie galerie de tableaux imposants et charmants, au-dessus desquels domine, tracé d’une main libre, pour l’histoire et non pour la tragédie, le portrait du grand roi. […] Ses craintes intermittentes pour la gloire de ses tragédies le rendent injuste pour Boileau, comme si l’Art poétique avait prédit et préparé leur décadence93.

611. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Transformée par cette abréviation pathétique et remplie du génie d’Eschyle, l’antique légende est ainsi devenue la prodigieuse tragédie qui reste encore, après deux mille ans, le chef-d’œuvre de la terreur entre les drames de tous les pays et de tous les temps. II. — La tragédie d’Agamemnon. — Le veilleur sur la tour. — Le signal de feu. — Angoisses du Chœur. — Clytemnestre proclame la victoire. — Hélène. — Le Messager du roi.

612. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

L’auteur a fait intervenir, entre les quatre amis, dans Psyché, des discussions littéraires et poétiques, discussions, par exemple, sur la tragédie, sur la différence entre la tragédie et la comédie ; des discussions et des souvenirs de l’Astrée, un grand éloge encore de l’Astrée, etc.

613. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Mais nous exagérons, il y a des théories littéraires, universelles et incontestables : Si nous recevons jamais du Kamtschatka ou des îles Orcades cette Poétique qu’attendait Voltaire, il y a à parier que nous nous entendrons avec son auteur sur les points suivants et sur quelques autres : les épigrammes doivent être courtes — la musique religieuse doit être grave — le dénouement d’une tragédie ne doit pas faire rire — celui d’une comédie ne doit pas faire trembler.

614. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

oui, on mange, on boit, on bâille, on travaille, on fait ce que font les autres, on est comme tout le monde, on n’a rien d’extraordinaire : et on meurt de désespoir et d’amour ; on meurt d’une passion fatale comme les passions de tragédie.

615. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Devant une tragédie, il émet un feuilleton gavroche ; devant un roman charnel, un feuilleton séminariste.

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