Seulement, chez l’écrivain polaire, c’est une jeune fille qui soutient publiquement cette thèse, devant sa famille, devant des hommes.
Nul peut-être n’a parlé de façon plus soutenue « le parisien » des dix dernières années ; nul n’en a mieux connu le vocabulaire, la syntaxe, les images, le ton, le geste, et ce que roule cette langue dans ses petits bouts de phrases inachevées et baroques, et les divers argots superposés qui y transparaissent.
Le style est ferme et soutenu dans toute la pièce, et, parmi des vers généralement bons, il y en a d’excellents.
Ceux que des circonstances particulières ont amenés à soutenir sur ce terrain un duel à la vie à la mort ont des raisons pour n’être pas si commodes.
Pour soutenir ce système, qui calomnie Molière et la maison Rambouillet tout ensemble, on a besoin de persuader que la pièce a été faite à Paris, pour Paris, et non en province, pour la province.
» — « Ils ne sont esclaves ni sujets d’aucun homme vivant. » — « Comment donc font-ils pour soutenir le choc de leurs ennemis ?
. — Son égide, qui la soutient dans les airs, palpite sous sa main, comme une voile enflée par le vent.
Il soutint en ses dernières années cette terreur de l’isolement que concentre l’homme des foules.
Et cette autre partie du drame non moins importante ; cet art des moeurs et des convenances, qui enseigne à faire parler chaque personnage selon son caractère et sa situation, et à mettre dans ses discours cette vérité soutenue qui fonde l’illusion du spectateur, qui l’avait appris à Racine ?
D’autres ont ajouté : — « On appelle classiques tous les ouvrages faits pour servir de modèles, et romantiques tous les ouvrages absurdes : donc, pour peu qu’on ait le sens commun, il est impossible qu’on soutienne la cause du romantisme. » Ceci est plus fort.
Nous pouvons donc compléter la proposition précédente en disant : La fonction d’un, fait social doit toujours être recherchée dans le rapport qu’il soutient avec quelque fin sociale.
Le procédé de son second volume sur la Révolution est le procédé du premier, qui surprit tant quand il parut et dont l’application désintéressée, laborieuse et soutenue, suppose un véritable enflammement de recherches et cet effacement de soi prodigieux qui fait la supériorité de l’observateur scientifique.
Et quand, après le long temps qu’il mettait à tout, il écrivit Salammbô, et fit de l’archaïsme carthaginois d’une science plus ou moins incertaine, personne, à l’exception d’un seul que je ne nommerai pas, ne vit, dans ce tour de force d’antiquaire et de lettré, l’épuisement d’un romancier tari au premier jaillissement de sa source… Et, depuis comme alors, quand le travailleur obstiné qui était en Flaubert, n’en voulant pas avoir le démenti, revint de Salammbô au roman pour nous donner ces compositions hybrides et sans nom de L’Éducation sentimentale et de La Tentation de saint Antoine, il y eut encore des timbrés de Madame Bovary qui soutinrent que le Flaubert de Madame Bovary vivait toujours.
Sur le fond de l’immense pièce noyée d’ombre et ne recevant presque de clarté que par le vitrage arrondi, où la lune montait dans un ciel lavé, bleu de nuit, un vrai ciel d’opéra, la silhouette de la célèbre danseuse se détachait toute blanche, comme une petite ombre falotte, légère, impondérée, volant bien plus qu’elle ne bondissait ; puis debout, sur ses pointes fines, soutenue dans l’air seulement par ses bras étendus, le visage levé dans une attitude fuyante où rien n’était visible que le sourire, elle s’avançait vivement vers la lumière, ou s’éloignait en petites saccades si rapides qu’on s’attendait toujours à entendre un léger bris de vitre et à la voir ainsi monter à reculons la pente du grand rayon de lune jeté en biais dans l’atelier… Ce qui ajoutait un charme, une poésie singulière à ce ballet fantastique, c’était l’absence de musique, le seul bruit du rhythme, dont la demi-obscurité augmentait la puissance, de ce taqueté vif et léger, pas plus fort sur le parquet que la chute, pétale par pétale, d’un dahlia qui s’effeuille..
Je me targue d’avoir porté mes premiers respects à l’homme le plus méconnu de la littérature mondiale, et d’avoir soutenu et aimé par-dessus tout, les inconnus et les persécutés. […] C’était la détresse fière et décente, le ménage soutenu par la vente lente d’albums, de collections, de bouquins rares, et puis la maladie aggravée. […] Il y a de tout dans ce livre, des saynètes, des chansons, des ballades qui évoquent celles des premières années, des pièces contemporaines des Châtiments, des notes naturalistes comme aux Contemplations, des strophes qui sont des conseils, débitant d’une voix large des préceptes connus, de purs développements oratoires soutenus par la connaissance des mois et l’habileté rythmique d’Hugo dans le métier qu’il fonda ; aussi des vers qui font trou, aussi des pièces crépusculaires, aux saisissantes brièvetés, puis brusquement le nom inutile de M. […] À côté de cette influence sur la façon d’écrire (car il n’en est guère trace dans l’intime pensée Que reflètent les livres), Wagner eut encore pour l’écrivain français le prestige de celui qui avait fait son œuvre, tout son œuvre, grâce au concours des circonstances et de sa volonté (voir la Légende moderne, Histoires insolites), et peut-être l’exemple du réformateur allemand arrivé, après transes, au faite de toute gloire, soutint-il souvent, dans la pénible vie littéraire, Villiers, et l’aida-t-il vers la force qui permet les œuvres de longue haleine. […] Il ne compte pas parmi les novateurs de cette fin de siècle, et non plus il n’occupe un des premiers rangs parmi les Parnassiens ; il est un Parnassien (car il se rangeait davantage à eux en vieillissant) de seconde ligne, de second mouvement, non un des chefs de file, mais un de leurs bons soutiens.
Quelle mine plantureuse d’idéal, que ce négociant soutenu, dans sa chasse aux millions, par sa foi en Homère, par l’espoir de retrouver, sous la terre, Troie ! […] Tel est le danger de ces indications par touches, de ces fusées discontinues, de cette pensée décorative qui n’est pas soutenue par une charpente logique. […] M. de Robert a soutenu la négative, sous ce titre même : Flaubert ne savait pas écrire, et il a cité à l’appui un chapelet de phrases incorrectes. […] « De la hauteur où ils étaient, toute la vallée paraissait un immense lac pâle, s’évaporant à l’air. » « La catapulte roula jusqu’au bord de la plateforme ; et, emportée par la charge de son timon, elle tomba, fracassant les étages inférieurs. » Au milieu d’une phrase, il est maçonné et soutenu par des valeurs fortes. […] Les racines des personnalités originales soutiennent, étagent en terrasses, disposent pour la production et la culture, œuvres de patience, ces terres qui sur les pentes vives s’ébouleraient avec les eaux et comme elles.
Poussés par une tendance invincible à tout anthropomorphiser, nous répugnons à concevoir un objet privé d’âme et une idée sans un corps qui la soutienne. […] Car le pauvre pécheur n’a pu soutenir jusqu’au soir « l’effort surhumain de vouloir ». […] Repoussons une fois pour toutes les railleries qu’on n’a pas ménagées aux esthéticiens du symbolisme, et gardons-nous de tenir les nombreux débats soutenus à ce sujet pour luttes pédantesques. […] Le maître de Racan créa « un vers de solide charpente, où l’idée est bien rythmiquement soutenue par quelques mots serrés dont les accents toniques sont frappés aux meilleures places ». […] Plus loin Mockel écrit : Le poète du paroxysme est toujours subjectif : sa pensée, directement soutenue par la forme, a des à-coups grandioses plutôt que d’architecturales conceptions ; la Vie le préoccupe avant la Foi d’en haut ; ce qu’il aime ou ce qu’il déteste, c’est surtout l’humanité présente, et souvent, lorsqu’il songe aux choses d’un passé lointain, comme Shakespeare il les restitue contemporaines et toutes proches.
Le Poittevin, Flaubert, Bouilhet, en attendant le neveu de Le Poittevin, Maupassant, nous voilà en présence d’une école de Rouen, ou tout au moins d’une équipe rouennaise, par laquelle Flaubert sera soutenu, encadré, continué. […] Enfin, ils demandèrent à se réunir pour célébrer une de leurs victoires, et le parti de la paix céda, en se vengeant d’Hamilcar qui avait tant soutenu la guerre. […] Ensuite l’histoire du goût public et du sentiment de la critique en ce qui concerne Flaubert, la résistance désespérée que lui opposent les soutiens du roman académique, les réticences de la critique universitaire, le dommage qu’il subit au xxe siècle quand l’oratoire est déclassé.
L’hyperbole de l’aventure est réalisée par une économie hyperbolique de moyens, et c’est soutenu par la vigueur même de son sujet que de Foë a pu, comme l’auteur du Cid et de la Princesse, écrire son chef-d’œuvre. […] Tout le raccourci de sa vie est là, et tout le drame qui se passera plus tard entre Maggie et Lucy, Tom et Stephen y est soutenu en miniature et en graine. […] Le roman du génie n’est pas capable de soutenir la concurrence de la nature, qui seule crée des génies. Et le roman de l’intelligence n’est pas capable de soutenir la concurrence de la critique. […] Henry Bataille (soutenu en somme par le public puisque ses pièces font de l’argent) et la critique, à leurs injures et à leurs exclusions mutuelles.
Cette conviction profonde soutient et dirige ma vie scientifique. […] Alors, l’écrivain arrivé lâche le journalisme, à moins qu’il ne le conserve comme une arme de polémique pour soutenir ses idées. […] La thèse soutenue par l’auteur est que le triomphe décisif de la formule naturaliste aura lieu lorsqu’on appliquera cette formule à l’étude des hautes classes de la société. […] Telle est l’opinion que j’ai soutenue autrefois, et les échos du Palais de Justice me donnent raison. […] Armand Silvestre de soutenir cette opinion devant Flaubert, qui met dix ans pour écrire un roman, et qui a la haute et puissante ambition d’en graver chaque mot sur du marbre.
Celles-ci sont autant d’anneaux qui font une ou plusieurs chaînes ; chaque anneau y est suspendu au précédent et soutient le suivant ; mais les points d’appui qui portent le tout sont deux, trois, quatre propositions expresses ou tacites, placées au sommet. […] À mon avis, telle est la secrète opération mentale qui éclaire et soutient le témoignage de nos yeux lorsque nous voyons remonter la droite qui trace par tous ses points des droites égales entre elles.
Il est difficile à cet être éphémère, né d’hier et condamné à mourir demain, de soutenir le regard froid et indifférent de l’éternelle Isis. […] Autour d’eux, les grands joncs rougeâtres se balançaient doucement ; devant eux, la nappe d’eau brillait d’un doux éclat. — Ils causaient à voix basse. — Lise se tenait debout sur le radeau. — Lavretzky était assis sur le tronc incliné d’un cytise. — Lise portait une robe blanche avec une large ceinture de ruban blanc ; d’une main, elle tenait son chapeau de paille suspendu ; de l’autre, elle soutenait, avec un certain effort, sa ligne flexible. — Lavretzky considérait son profil pur et un peu sévère, — ses cheveux relevés derrière les oreilles, ses joues si délicates, légèrement hâlées comme chez un enfant, et, à part lui, il se disait : « Qu’elle est belle ainsi, planant sur un étang !
Le récit de la prise de la Bastille par Mévisto blessé, soutenu par deux hommes, forme un groupe d’un beau dessin. […] Elle est restreinte cette société, car personne en littérature n’a été attaqué, insulté, injurié comme moi, — et si peu soutenu par ma société.
Et sans vouloir médire des innovations rythmiques, je soutiendrai qu’une trop brusque nouveauté en la matière comporte fatalement une part de barbarie. […] Mais l’essentiel, c’est d’émettre pour la première fois un avis raisonné sur la question du « vers libre », qui n’a été jusqu’ici soutenu que par des arguments inconsistants ou rejeté que par des répugnances irréfléchies et purement sentimentales.
Partout des maçons sur des échafaudages, des seaux d’eau montant de la Seine, au bout d’une poulie pittoresque, du mortier qu’on gâche, des pierres volant de main en main, des contreforts qui s’arc-boutent aux murs, de pleines assises qui montent soutenir et étayer l’arcature légère, des machines à vapeur toutes sifflantes. […] Passé l’église de Clichy, me voici au milieu de jardins de maraîchers, n’ayant plus de palissades, d’appentis, où toutes les lattes à la hauteur de la main ont été arrachées, entre des pieux qui sont tout ce qui reste des toits de planches qu’ils soutenaient. […] Dimanche 13 novembre Au milieu de tout ce qui resserre et menace la vie, dans ce moment, il y a une chose qui la soutient, la fouette, la fait presque aimer : c’est l’émotion.
Saint-Martin, dans sa discussion publique avec Garat, se montra bien supérieur en modération et en arguments à Bernardin dans les aigres disputes que celui-ci soutint ou engagea contre Volney, Cabanis, Morellet, Suard et Parny, à l’Institut.
L’abbé de Lattaignant, chanoine de Reims, auteur de poésies légères et de chansons de soupers, « vient de faire pour le théâtre de Nicolet une parade où l’intrigue est soutenue de beaucoup de saillies polissonnes très à la mode aujourd’hui.
L’homme a été créé par Dieu un être essentiellement sociable, tellement sociable que, s’il cesse un moment d’être sociable, il cesse d’exister ; l’état de société lui est aussi nécessaire pour exister que l’air qu’il respire ou que la nourriture qui soutient sa vie.
« — Et tu soutiens que les hommes honnêtes disent les choses comme elles sont ?
L’impôt est le grand répartiteur du superflu du riche entre les pauvres ; l’impôt, comme cela est juste, est supporté, en immense majorité, par celui qui possède pour celui qui n’a pas encore le bonheur de posséder : c’est la pompe sans cesse aspirante et foulante qui soutient tous les ans la richesse publique de l’épargne de chaque propriétaire, qui la condense en nuée dans les coffres de l’État, et qui la distribue ensuite en travail, en salaire, en services publics entre les mille mains et les mille bouches des travailleurs qui en vivent.
leur dit-il ; cela n’est pas étonnant, on dit qu’il est connu bien loin du pays et qu’il a été un des maîtres de la France ; mais à présent, c’est bien la France qui est maîtresse de lui, et quoiqu’il soit bien tranquille et ami de tous les honnêtes gens, il a bien de la peine à rester maître de sa maison à force de dettes, car tout le monde qui le peut s’empresse à lui prêter, non pas de l’argent qu’ils n’ont pas, mais du vin qu’ils récoltent et que lui vend ensuite pour se soutenir.
À deux pas de cette femme, sous un morceau de toile noire soutenue par deux roseaux fichés en terre pour servir de parasol, ses deux petits enfants jouaient avec trois esclaves noirs d’Abyssinie, accroupies comme leur maîtresse, sur le sable que recouvrait un tapis.