Seulement, cette composition brillera d’une étincelle divine qui n’est pas dans ses éléments constitutifs, — qui n’est ni dans Musset, ni dans Hugo, — et c’est la gaieté, la gaieté dans le lyrisme, le lyrisme qui semble l’exclure ! […] III Je viens, en effet, de les retrouver ici même, ces gambades, appelées un jour : Odes funambulesques ; je viens de les retrouver dans cette édition définitive, et malgré la préface très spirituelle dans laquelle l’auteur traduit à sa manière et à son profit les critiques qu’on en a faites autrefois, j’en pense, pour ma part, identiquement ce que j’en pensais à, l’époque où Malassis, séduit — comme dit M. de Banville — par le paroxisme de la chose, les publia dans une édition bigarrée comme la jaquette d’un saltimbanque et digne de ces arabesques de Rythme et de Rime d’un lyrisme si enivré qu’il en semblait fou6.
Il y arriva comme eux, robuste, armé, prêt à tout, se distinguant comme un des premiers et des plus solides de cette Légion de romantiques qu’on pourrait appeler : « les forts en Israël », et dont il ne restait plus guères, quand il mourut, que Victor Hugo, lequel nous semblait — comme le Louis XIV qu’il haïssait certainement, mais qu’il n’eut peut-être pas été fâché de rappeler — devoir fermer probablement le cortège de son siècle. […] … Amédée Pommier était de cette génération d’hommes nés pendant l’Empire, qui semblent avoir gardé sous leur peau un peu de la trempe bronzée des canons du temps.
Évidemment, de destinée révélée par la physiologie, l’auteur des Destinées semblait fait pour porter la mitre ou la barrette comme Fénelon et le cardinal de Polignac, natures analogues à la sienne, si la Révolution n’avait pas renversé sens dessus dessous toutes les existences, comme la main d’un enfant secoue et mêle, dans leur sac, tous les numéros d’un loto. […] Ils ressemblent aux rubis de Wanda, dans la belle pièce de ce nom : Vos mains, par ces rubis, semblent ensanglantées ?
Lawrence36 I Pendant que Dickens, le populaire et vulgaire Dickens, semble avoir, comme la société elle-même, transformé les anciennes conditions du roman dans ce glorieux pays du Roman, l’Angleterre, voici tout à coup un nouveau romancier qui s’élève et qui, méprisant ce qu’on dit des genres épuisés, ne craint pas de revenir à ce vieux roman de high life que ceux qui l’ont écrit le mieux, comme M. […] Lawrence en cette assimilation toute-puissante d’où jaillit le talent dans toute sa vierge originalité, et c’est ainsi que, fait pour être original quand il sera plus mûr, il manque par la faute d’une culture dont il semble avoir la prétention, cette qualité suprême ; et qu’il traîne presque un ridicule derrière son idéalité.
Il semble que l’esprit humain soit importuné de sa raison, et fatigué d’être libre. […] Ils comblent le prince de tout ce qu’ils peuvent accorder à l’homme ; et quand sa carrière est finie, alors ils l’appellent pour habiter avec eux dans les palais célestes ; il monte, et sa gloire reste sur la terre. » Il me semble qu’il y a peu de morceaux chez les anciens qui vaillent celui-là pour la raison, la justesse et la vérité.
Quelle grandeur plus gigantesque et plus libre dans ces applications des arts étendues, pour ainsi dire, sur l’échelle d’une nature plus vaste et d’une croissance de nations si rapide qu’elle semble illimitée ! […] L’œuvre poétique du nouveau monde sortira-t-elle du milieu d’un grand peuple uni dont elle semblerait l’hymne de reconnaissance et de triomphe ?
Paris reste plus fidèle à son rôle historique qu’il ne le semble. […] Quant à la République allemande, il ne semble pas qu’elle doive évoluer ici comme la République française. […] En France, aujourd’hui, il semble que, partie par conviction et partie par nécessité, l’Église ait accepté résolument la démocratie politique. […] L’école unique, grande pensée d’en haut, il semble qu’elle soit plus nécessaire à la vie normale du parti radical qu’à la vie normale du pays radical. […] Il ne semble pas crue la peur brute des catastrophes suffise à diminuer très sensiblement le potentiel moral de guerre.
Tardo non furon mai grazie divine ; « Les grâces du ciel ne se font jamais attendre. » « Je parle ainsi parce qu’il me semblait avoir non pas perdu, mais égaré vos bonnes grâces, car vous avez tant tardé à m’écrire que je ne pouvais interpréter la cause de ce silence… J’ai craint qu’on ne vous eût prévenu contre moi en vous disant que j’étais un mauvais économe… J’ai été tout réconforté par votre dernière lettre du 23 du mois passé ; j’y ai vu avec bien du plaisir que vous ne vous occupiez plus qu’à votre aise des affaires d’État. […] Le roi de France Louis XII fit cinq fautes en Italie : il y ruina les puissances faibles, il y accrut la puissance d’un prince puissant, il y introduisit un prince étranger très fort, il n’y vint pas résider, et il n’y établit pas la domination française. » Ces cinq fautes reprochées par Machiavel à Louis XII ne semblent-elles pas prophétiquement s’appliquer à la politique de la France d’hier relativement à l’Italie ? […] » XV Dans un chapitre qui semble écrit par Bossuet, Machiavel démontre, par les exemples de Moïse, de Cyrus, de Romulus, de Thésée et d’autres fondateurs de dynastie, que plus ils sont partis d’en bas, plus ils ont dû tout à leur mérite, plus ils ont pu s’affermir dans leur élévation ; mais que sans la fortune, qui n’est que la prédisposition du peuple, et sans l’occasion, qui est la condition nécessaire et divine de toute grandeur, ils n’auraient pu que rêver leur ambition, jamais l’accomplir. […] Machiavel sentait pour l’Italie le besoin de la force nationalisée ; cette force qui lui a toujours manqué, à cette noble race, et qui lui manque encore, semblait se personnifier, aux yeux de Machiavel, dans César Borgia, grand général et habile politique, le premier des condottieri et le plus ambitieux des princes lieutenants de la papauté. […] XXIX Un roi presque enfant, dont on ne connaît encore que le nom, se tient debout sous ces coups de vent, par le seul aplomb de la volonté de son père ; il semble survivre à ce père, le plus volontaire des rois de ce siècle.
« Les comètes, qui laissent quelquefois entrevoir les étoiles à travers leur queue, semblent être un composé de matière gazeuse plus apparente que dangereuse. » Quant aux pierres tombantes ou étoiles filantes qui étonnent souvent nos yeux, Humboldt les considère comme des millions de petites planètes emportées par un mouvement de rotation autour du soleil, et qui frappent aveuglément la terre quand nous les rencontrons, comme des papillons aveugles. […] La force magnétique, dont M. de Humboldt s’est spécialement occupé, lui semble résider dans les espaces célestes et diriger de là ces phénomènes. […] La permanence de certains types, en dépit des influences les plus contraires des causes extérieures, surtout du climat, semblait favoriser cette manière de voir, quelque courtes que soient les périodes de temps dont la connaissance historique nous est parvenue. […] La chaleur brûlante des tropiques et la couleur noire du teint semblèrent inséparables. « Les Éthiopiens », chantait l’ancien poète tragique Théodecte de Phasélis, “doivent au dieu du soleil, qui s’approche d’eux dans sa course, le sombre éclat de la suie dont il colore leurs corps”. […] On sépare ce qui semble former les extrêmes de la figure et de la couleur, sans s’inquiéter des familles de peuples qui échappent à ces grandes classes et que l’on a nommées, tantôt races scythiques, tantôt races allophyliques.
En France, au contraire, l’institution de l’Académie française semble ouvrir le dix-septième siècle ; et, sauf le Discours de la méthode et le Cid, qui parurent vers le temps de son établissement définitif, les plus beaux monuments de notre littérature sont postérieurs à cette fondation. […] Ce que je note ici, c’est qu’une institution qui nous est commune avec toutes les nations littéraires de l’Europe moderne, chez celles-ci vient après les modèles, et chez nous vient avant, en sorte que l’esprit français semble faire d’avance ses conditions à tous ceux qui prétendront en donner dans leurs écrits des images ressemblantes. […] Sa sensibilité à cet égard l’emporte en des remercîments qui pourraient sembler outrés si l’on ne savait à quel point le poète admirait le théologien. […] A quelques endroits près, où Arnauld semble imiter de Balzac une certaine redondance que Balzac avait lui-même laborieusement imitée de Cicéron69, ce fut un excellent modèle pour le temps. […] Seulement, on craint de n’être plus à temps pour essayer utilement d’y atteindre, et il semble à ceux qui lisent ce traité, d’un esprit sincère, qu’ils sont trop engagés pour ses conseils, ou trop malades pour ses remèdes.
III Mais Job, vous pouvez le lire devant Dieu lui-même, sans vous distraire de la majesté et de la terreur divines ; car ses vers semblent écrits sur la page avec la majesté, la terreur et l’ombre même visible de Jéhovah. […] demandez-le même à toutes les professions libérales qui vous semblent plus douces parce que la poitrine du travailleur intellectuel est moins haletante que celle du forgeron, mais qui ne sont, au fond, que le même travail changé de nom, sueur d’esprit au lieu de sueur de corps ! […] Chaque élément semble ainsi avoir son poète. […] Elle semble, ô désert ! […] À cette heure où, d’un ciel poli comme une glace, Sur l’horizon doré la lune au plein contour De son disque rougi réverbère un faux jour, Je vois à sa lueur, d’assises en assises, Monter du noir Liban les cimes indécises, D’où l’étoile, émergeant des bords jusqu’au milieu, Semble un cygne baigné dans les jardins de Dieu.
La nature avoit mis, ce semble, des barrieres entre lui & l’éloquence ; il triompha de ces obstacles par sa patience. […] Cette éloquence vive, forte, grande, pleine, aisée, qui coule par-tout chez lui de source, est précisément celle de l’auteur d’Emile & de la nouvelle Héloïse ; mais il semble que dans l’Orateur Génévois il y a plus de philosophie que dans l’Orateur d’Athènes. […] Rien de plus difficile que de louer même le mérite ; il semble qu’il doit se suffire à lui-même, & que l’éloge l’affoiblit au lieu de l’élever. […] Il semble que je devois me produire plûtôt, ou me cacher pour toujours. […] de Sacy, ne croyoit pas qu’il lui fût permis de négliger les regles de la langue ; plus les matieres sont séches & peu intéressantes, plus il semble qu’il ait pris à tâche d’en sauver l’ennui par le choix des termes, & l’exactitude de la diction.
Dans ce débat entre la science et la conscience, l’opinion du monde savant semble quelque peu complice de la physiologie. […] L’objet de ces deux sciences est le même individu, l’homme, et il semble qu’on ne puisse les séparer que par une abstraction qui fait violence à la nature des choses. […] Une école cependant pousse la nouvelle science physiologique des rapports du physique et du moral jusqu’à des conclusions contredisant certaines vérités de sens intime que l’analyse psychologique semblait avoir mises hors de débat. […] Il semble que l’auteur ait assisté à ce travail, tant il met de précision dans son langage. […] Il nous semble que nos physiologistes vont bien vite dans leurs conclusions.
« Le principal et le plus salutaire avantage de l’histoire, c’est d’exposer à vos regards, dans un cadre lumineux, des renseignements de toute nature qui semblent vous dire : Voici ce que tu dois faire dans ton intérêt, dans celui de la république ; voici ce que tu dois éviter, car il y a honte à le concevoir, honte à l’accomplir. […] Tandis que là ils semblent, à part le destin, en être les rois absolus, ici ils n’en sont plus que les ministres, obéissant à un souverain qui leur dicte ses volontés du fond du théâtre où l’historien les montre aux spectateurs. […] Être aussi personnel dans l’exécution qu’impersonnel dans le but, être aussi sympathique aux idées et aux sentiments d’un peuple qu’étranger ou résistant à ses passions, voilà le véritable héros révolutionnaire, dont aucun d’entre nos plus célèbres personnages ne nous semble offrir le type. […] Il semble que ce soit pour répondre à cette haute leçon d’histoire, que Victor Cousin s’écrie dans un accès de désintéressement national et de libéralisme constitutionnel : « Quia été le vainqueur ? […] Il est certain que, sur les grands théâtres où se fait l’histoire moderne, l’homme semble bien petit, bien faible, bien impuissant, devant ces forces de toute espèce, physiques, physiologiques, économiques, sociales, qui ont une action si générale, si irrésistible par leur permanence et leur continuité même.
Comme le spectateur y semble ballotté par ce même lutin qui, si l’on en croit Mascarille, le persécute et s’oppose à sa gloire ! […] Arnolphe, loin de toucher Agnès, semble n’avoir voulu que la faire rire. […] Loin de nous une idée aussi fausse, et d’autant plus dangereuse, qu’elle semble promettre l’impunité à tous les frelons de la littérature ! […] Ceux-là n’auraient, ce me semble, qu’à s’en faire donner à leur tour par ceux-ci, avec la ferme résolution d’en profiter ; et, grâce à cet échange, les voilà parfaits les uns et les autres. […] Les neuf Muses et leurs favoris semblent être d’accord avec l’Amour pour consoler son amante.
En examinant les doctrines, il nous sembla que le langage avait joué ici un grand rôle. […] Si le jugement est vrai à présent, il doit, nous semble-t-il, l’avoir été toujours. […] Au premier abord, il semble que ce soit fait depuis longtemps. […] Il nous semble, aujourd’hui encore, que la critique kantienne s’applique à toute métaphysique et à toute science. […] D’ailleurs, à regarder du dehors, tout semblait devoir rapprocher M.
En France on a senti cela d’instinct ; tout ce qu’il y a eu de généreux, de sain et d’intègre s’est du premier jour révolté contre eux ; et comme Ordre, je ne sais qu’un éloge qu’on pourrait leur donner avec vérité : il faut les louer de toutes les vertus qu’ils ont suscitées et fomentées contre eux par leur présence. » Il nous semble qu’un tel jugement est acquis à l’histoire et subsistera, nonobstant tout ce que pourra réclamer d’adoucissements particuliers et d’égards l’apologie sincère écrite par un individu vertueux.
Par moments, il semble qu’on se promène sous des pommiers en fleurs et qu’une brise tiède fait pleuvoir sur nous ce que Victor Hugo a si admirablement appelé « la neige odorante du printemps ».
Il semble devoir conquérir facilement une place à part parmi les nouveaux venus.
Or, elle me semble se distinguer par un double sens de la guerre et du mystère ; elle est splendidement combative et délicieusement peureuse ; elle se rue sans crainte à la bataille et tremble au murmure d’une feuille au vent.
Léon Riotor a fait paraître un poème inspiré par une légende ou un lied en prose qui pourrait bien nous venir des bruines de la Hollande : non pas que ce poème manque de clarté, mais à cause du charme particulier à ces bords des mers du Nord qui semble s’en dégager.
Il semble, au contraire, qu’il n’ait voulu écrire que pour les Artistes, sans s’embarrasser des Amateurs ; ce qui n’est pas un moyen d’intéresser le grand nombre.
Tout ce qu’on peut blâmer dans ce Poëme, ce sont des Peintures trop libres que le sujet amenoit de lui-même, une crédulité absurde sur l’influence des Astres, & quelques incorrections de style que la gêne du metre semble avoir occasionnées.
L’ordonnance pèche, ce me semble, en ce que l’effet demandait que l’accusée et l’orateur fussent isolés du reste.
est allé visiter Eugène Sue ; le chansonnier populaire a semblé reconnaître le romancier populaire.
Remy de Gourmont Quant aux caractères propres, différentiels de la poésie, ce sont, il me semble, la spontanéité et l’inattendu.
Et l’on ne saurait plus exactement dépeindre, il me semble, la physionomie de ce poète.
Il serait, semble-t-il, facile de retrouver, dans les premières divisions du volume, des influences assez marquées de ceux qui sont des plus grands parmi les poètes actuels, et l’influence aussi, d’un bout à l’autre, d’une culture et d’une habitude de pensée germaniques.
Autant que je suis informé, il me semble bien que nos versificateurs les plus connus reflètent assez exactement le désarroi moral et intellectuel de notre temps.
Voici le chansonnier gaulois aimant le franc rire, aimant aussi parfois à faire perler une larme, car, après, le rire en semble d’autant plus doux.
-Ferdinand Hérold Il semble que M.
Dans la Revue des Deux Mondes du 1er mars, il y a une chronique où Rossi, nageant entre deux ou trois eaux, et ne voulant guère parler de choses d’ici, a très-bien parlé, ce me semble, de Genève et de la Suisse.