Pendant qu’il vaquait à ses multiples devoirs de savant, d’écrivain, d’académicien, d’inspecteur de monuments historiques, de sénateur, de courtisan (il se titre lui-même, en ces Lettres, de bouffon de l’Impératrice !) […] Il est un Trissotin surveillé, correct, moderne, à linge blanc, ayant du monde, certainement moins cuistre que l’autre, mais nonobstant excessivement Trissotin, ayant, comme l’autre, son latin et son grec et de bien autres langues à sa disposition ; un Trissotin compliqué, perfectionné et polyglotte, qui se permet de cracher toutes sortes de mots étrangers et savants en ces Lettres, qui font l’effet d’un dégorgement de perroquet indigéré. […] Ils peuvent faire illusion dans leurs livres, travaillés longtemps, habilement élaborés, mis en posture et en perspective avec tout l’effort et les ressources d’un art savant.
Joanne ou lui faisant panache, pour traduire Macaulay, cette imagination savante, cet écrivain d’abondance et d’éclat, surtout dans la partie des œuvres dont il s’agit ; car il y a deux hommes qu’il ne faut pas confondre dans Lord Macaulay. […] Intérieur et extérieur, également embrassés, de l’ouvrage qu’il veut faire connaître, influences subies ou repoussées, époques reproduites à grands traits, individualités pénétrées, manière toute-puissante et presque magique de grouper les faits dans laquelle il est passé maître, vues ingénieuses et profondes, preuves historiques resplendissant d’exemples à l’appui de ses opinions, et, quand il n’est pas dans la vérité absolue, mirages historiques si bien faits que les plus savants peuvent y être pris, voilà les forces vives du genre de critique qui est la gloire de Macaulay ! […] Drapée de comparaisons merveilleuses et qui sont bien plus que des images, car ce sont presque des tableaux, cette critique savante, éclatante, artiste, ornée sans être surchargée, orientale d’éclat, comme un châle de Cachemire semé d’arabesques, a le bon sens aussi, qui mêle sa solidité aux splendeurs de sa trame… Je ne sais pas de quelle race descend Macaulay, mais il a ce bon sens normand qui vainquit à Hastings, et qui s’est coulé, pour les calmer, dans les veines saxonnes de la sanguine Angleterre.
On a cru se donner à soi-même l’air savant en discutant Renan, au lieu d’en rire. […] Le regrattier de textes tint l’Europe savante en échec. […] Athé, sceptique, philosophe, ou savant (ce qui comprend tout cela dans sa langue féline et traîtresse), Renan, comme je l’ai dit plus haut, n’est qu’un protestant, armé de la méthode protestante, cherchant avec sa lanterne individuelle — ce falot falot, passez-moi le mot !
. — Art savant de Catulle. — Lucrèce. […] Au moment où, conduit par une rêverie savante à ce matérialisme épicurien dont César devait abuser en factieux quelques années après, Lucrèce allait expliquer la formation spontanée du monde, l’action exclusive de la matière, l’intelligence passagère qui en résulte et la mortalité absolue de l’être humain, il élève ses regards vers les cieux ; il y voit briller un astre cher à la superstition romaine ; il en retrouve le souvenir et le nom dans les origines de Rome, et il ouvre son poëme antimythologique et antiplatonique par cette invocation incomparable à la déesse de la fécondité dans la nature, à cette déesse de la beauté et de l’amour, qu’il supplie de désarmer le dieu de la force et de la guerre : « Mère des enfants d’Énée, charme des hommes et des dieux, bienfaisante Vénus ! […] Ce n’était pas non plus la poésie subtile et savante des hymnes de Callimaque, mais une simple liturgie chantée par deux chœurs de jeunes filles et de jeunes garçons.
Je les aime, arrêtées mélancoliques au bord des flots, dans des marines tristes, puis rebondissant dans des marines gaies, mais sans explication, surtout, sans préface trop savante, car moins une femme s’explique et plus elle est vraiment forte.
André Lefèvre, avec cette pensée philosophique qu’il met en avant (la croyance à la vie des choses), est un artiste, un savant artiste de forme.
Le Recueil de ses Ouvrages renferme des Traductions, des Traités, des Dissertations, des Commentaires, & par-tout ce Savant répand avec profusion les connoissances qu’il avoit puisées chez les Anciens.
On peut néanmoins le regarder comme un Savant, dont les travaux ont leur mérite, par les connoissances qu’ils supposent & par celles qu’ils sont capables de procurer aux autres.
L’amour des Sciences, heureusement uni au goût des Lettres, a fait de cet Académicien un Savant presque universel & un habile Ecrivain.
M. le Dauphin avoit pour lui une affection particuliere, dont il lui donna des preuves dans une circonstance qu’il n’est pas hors de propos de rapporter, pour faire connoître tout à la fois la bonté du Prince, le désintéressement du Savant, & l’indifférence du commun des Grands pour les Sciences.
Ce fut donc parce que Cotin se prévaloit un peu trop d’une réputation usurpée, qu’il cabaloit dans les petites Sociétés de son temps, qu’il s’étoit érigé en Président de quelques Bureaux d’esprit, qu’au milieu de ces Sénats ridicules, où il étoit écouté comme un Oracle, il insultoit au vrai mérite, en faveur du sien & de celui de ses amis ; ce fut enfin l’admiration indiscrete de l’Hôtel de Rambouillet, qui fit pleuvoir sur lui les anathêmes de l’Auteur du Lutrin, & de celui des Femmes Savantes.
Belles-Lettres, Langues savantes, Philosophie, Mathématiques, Théologie, Critique, Histoire sacrée & profane, ecclésiastique & littéraire, tout a été de son ressort, & voilà pourquoi il n’a fait qu’effleurer chacune de ces parties.
Il ne faut pas confondre cet Auteur avec un Bénédictin de ce nom, Bibliothécaire du Roi de Prusse, dont les Productions savantes consistent dans un Dictionnaire de Peinture, Sculpture & Gravure ; dans un Livre intitulé les Fables Egyptiennes & Grecques, dévoilées & réduites au même principe ; & dans les Notes ajoutées aux Recherches sur les Américains, Ouvrage où le savoir, l’erreur & l’impiété se décréditent mutuellement.
Et chose admirable ce qu’il n’a pu conquérir par toute une année de soins assidus et savants trop savants il l’obtient trois ans après, à l’improviste, quand il n’y songe presque plus.
Voltaire aussi le déclare mauvais poète, mais homme fort savant, et, ce qui est étonnant, bon critique. […] Le savant Huet, évêque d’Avranches, fut aussi de sa société habituelle ; mais l’ami le plus ancien et le plus intime fut le duc de La Rochefoucauld.
Édité une fois par un très savant homme, Monmerqué, jugé par la critique avec la bienveillance enfantine que nous avons pour tout ce qui nous amuse dans ce joyeux pays de France, le livre de Tallemant avait obtenu plus qu’il ne méritait de la Fortune littéraire. […] … Paulin Paris n’est pas qu’un savant.
Seulement, puisque le savant auteur en verve de démolition, ou plutôt, selon nous, de regrattage, circonscrivait ainsi son terrain, on pouvait croire que ce serait pour le creuser et le remuer mieux. […] Il ne s’agit plus ici de riens savants, ce luxe des pédants, ou de vétilles innocentes.
C’est une intelligence très noble et très savante, que celle de M. […] Vera, qui est certainement, en France, le plus distingué, le plus savant et le plus net de tous, ne s’est pas inscrit en faux une seule fois contre les idées et ces tentatives de son maître.
Pitra, un moine de nos jours, un Mabillon moderne aussi savant que le Mabillon ancien, mais avec la poésie en sus ! […] Le seul talent que j’y reconnaisse, c’est ce talent sonore et épais de l’orateur qui n’a ni les finesses, ni les nuances, ni les mille fortunes savantes de l’art d’écrire.
Amie et disciple de Descartes, liée avec tous les savants de l’Europe, mécontente des intrigues et des petites passions qui trop souvent entourent les princes, on sait combien elle mettait l’art de s’éclairer, au-dessus des étiquettes et des cérémonies des cours. […] On sait que de son vivant même elle trouva des censeurs ; les femmes, en France, lui reprochèrent de n’avoir point les manières et les agréments de son sexe ; les protestants, d’avoir changé de religion ; les politiques, d’avoir quitté un trône ; tous ceux qui avaient quelque humanité, d’avoir pu croire que sa qualité de reine pût autoriser un assassinat : mais elle fut l’objet éternel des hommages des savants et des gens de lettres.
Chrysale dans Les Femmes savantes. […] Il joua Octave dans Les Fourberies de Scapin et Ariste dans Les Femmes savantes. […] Elle jouait aussi Mariane dans L’Avare et Armande dans Les Femmes savantes. […] Le ballet des Incompatibles a été réimprimé aussi à la suite du curieux et savant travail de M. […] Voyez dans le très savant et amusant ouvrage de M.
XVI Citons d’abord ici une magnifique exposition des origines logiques de l’architecture et de la sculpture chez les grands peuples artistes de l’univers, par M. de Ronchaud ; on y aura tout de suite un exemple de ce style substantiel sans être lourd, savant sans être pédagogique, brillant sans être verni, qui forme le caractère du jeune écrivain. […] L’Académie des inscriptions admet et honore dans son sein le savant qui a restitué un texte dans un vieux livre ou qui a déchiffré, sur des monuments inconnus, des caractères problématiques ; que fera-t-elle de l’homme qui a signalé au monde les caractères du beau suprême dans les débris de Phidias, cet Homère du marbre, et recomposé sur les murs du Parthénon tous ces Olympes de pierre, la plus merveilleuse légende du paganisme ? […] XXXVIII Cette description savante du Parthénon me rappelle une des fortes impressions de ma vie, dont je retrouve, ici, sous ma main, une note inédite sur mon carnet de voyageur. […] Gropius joint, à l’érudition la plus consciencieuse et la plus approfondie de l’antiquité, ce caractère de naïve bonhomie et de grâce inoffensive qui est le type des vrais et dignes enfants de l’Allemagne savante. […] Je ne veux voir que ce que Dieu ou l’homme ont fait de beau ; la beauté présente, réelle, palpable, parlante à l’œil et à l’âme, et non la beauté de lieu et d’époque, la beauté historique ou critique, celle-là aux savants.
Et pourtant, l’abnégation du savant est admirable. […] On ne peut faire, à un écrivain et à un savant de cette taille, l’injure de le croire. […] C’est un grand artiste et un grand savant… À chaque vice qu’on détruit correspondait une vertu qui périt avec lui. […] Son existence gagne en intensité, comme disent les savants, ce qu’elle perd en étendue. […] Elles sont la merveille du monde, le sel de la terre, la fleur de nos savantes cultures.
Malgré ce qu’il a dit de « sa plume essorée et rustique », sa plume est très circonspecte et très savante. […] Le jeune homme s’aperçut qu’il était né savant, c’est-à-dire curieux et pourvu d’une mémoire exorbitante. […] Au contraire, on était accueilli avec curiosité, et si l’on était un savant soi-même, avec enthousiasme. […] C’était un savant, un sage, un habile, un bonhomme, et, sauf quelques incartades, un très honnête homme. […] Savant pour lui-même, il ne craint nullement l’ignorance.
Cet Ouvrage annonce un savant Littérateur, & mériteroit un des premiers rangs parmi les Productions didactiques, si le style en étoit moins diffus & plus châtié.
Moliere, il est vrai, eut aussi la gloire de corriger les Marquis ridicules & les Femmes savantes de son Siecle ; mais ces manies se sont reproduites sous d’autres formes.
Il vit L’Europe savante de Bachelier, son Pacte de famille, ses Alliances de la France, sa Mort d’Abel, tirée du poème de Gesner, et il dit : Voilà un poète de mes amis qui fait faire de bien mauvais tableaux !
Les héros, et les hiéroglyphes qui signifiaient leurs caractères ou leurs entreprises, furent donc placés dans le ciel, ainsi qu’un grand nombre des dieux principaux, et servirent l’astronomie des savants, en donnant des noms aux étoiles.
Nous en avons la preuve dans la savante conjuration de silence maintenue depuis la Révolution contre tous ceux qui se sont attaqués à ses faux dogmes et à leurs apologistes. […] Dans la liste des lauréats de ces concours figurent les plus distingués de nos écrivains et de nos savants. […] Ces lois de l’enfer mental, Dupré en saisissait le jeu, il avait, devant elles, cette sensation de la découverte qui faisait crier au savant grec l’Eurêka de la légende. […] Nous sommes un peu plus qu’un métier, un peu plus qu’une profession et dans l’ensemble de la société nous ne sommes guère comparables qu’aux prêtres et aux savants ! […] Reste à savoir si la savante interprétation de MM.
Emmanuel Des Essarts Reprenant en quelque sorte l’office de l’aimable Méry, il multiplia les strophes de circonstance, vers d’anniversaires, dédicaces, cantates, etc… Il porta à la perfection ce que l’on pourrait appeler l’improvisation savante, tant il y a d’étalage d’érudition dans ces œuvres liées d’un jet facile.
Frédéric Plessis, n’en cultivait pas moins la poésie sous une forme historique et savante.
Malgré le goût du siecle pour les frivolités, il a rendu justice au mérite de ce savant Littérateur qui jouit de toute sa réputation.