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437. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

des pygmées, même Robespierre, même Danton, même Marat, qu’il nous fait voir une fois seulement dans une conversation qui les rapetisse en les gonflant (manière de rapetisser de Victor Hugo), et les rend grotesques, ces hommes terribles, ces dieux tonitruants de la Révolution, qui ne sont plus là que les marionnettes sanglantes de leurs ridicules vanités ! […] XIII Ridicule, oui ! […] — donne à l’esprit une secousse qui, du coup, frappe de ridicule ce naturaliste en cloportes ! […] Enfin, après le ridicule des détails niais et bestiolets, il y a de plus, dans ce Quatre-vingt-treize, l’odieux du pédantisme de l’érudition la plus assommante, la plus vaine et la plus déplacée, et l’odieux aussi de ce matérialisme insupportable, le fond même de la nature, je ne dirai pas philosophique, mais poétique de Victor Hugo, qui ne lui fait pas métamorphoser en or tout ce qu’il touche, comme le roi Midas, mais en matière, — même jusqu’à la langue, qu’il encombre d’images physiques et qui sous cette main épaisse perd de sa transparence, et même encore jusqu’aux sentiments les plus purs et les plus élevés de l’âme, et, par exemple, ici, la maternité !

438. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Un article très piquant sur les travers et les ridicules des jeunes incroyables (11 juillet 1795), est peut-être, ou mérite certainement d’être de lui. […] Il est bien ridicule de vous dire que je ne le crois pas. […] II, p. 175) ; il examine les droits de Chénier à l’exercice de la censure, ce que pourrait être la satire en des temps de calamité générale, et ce qui fait qu’à de pareilles époques l’arme de l’épigramme et du ridicule est fort émoussée : il n’y parle pas le moins du monde en auteur irrité, mais en homme public qui, sans se défendre l’amertume, s’attache à dire avant tout des choses graves et justes.

439. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

En province surtout où les existences de quelques femmes sont plus souffrantes, plus étouffées et étiolées que dans le monde parisien, où le désaccord au sein du mariage est plus comprimant et moins aisé à éluder, M. de Balzac a trouvé de vifs et tendres enthousiasmes ; le nombre y est grand des femmes de vingt-huit à trente-cinq ans, à qui il a dit leur secret, qui font profession d’aimer Balzac, qui dissertent de son génie et s’essayent, plume en main, à broder et à varier à leur tour le thème inépuisable de ces charmantes nouvelles, la Femme de trente ans, la Femme malheureuse, la Femme abandonnée, c’est là un public à lui, délicieux public malgré ses légers ridicules, et que tout le monde lui envierait assurément. […] Pour nous, qui n’avons plus qu’à passer l’éponge sur ces produits inconnus, incertains, désavoués, nous en venons à M. de Balzac qui se réveille un matin, sachant beaucoup du monde et des femmes, saisissant les tendresses, les ridicules, et débrouillant à la hâte au dedans de lui-même tout ce qu’il n’y avait point soupçonné jusqu’alors. […] M. de Balzac, par son affectation nobiliaire ridicule improvisée du jour au lendemain, a l’un des premiers mis à la mode cette manie de tant d’hommes de notre génération et qui depuis n’a fait que croître et embellir, — de se donner pour ce qu’on n’est pas.

440. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

« Monsieur, lui écrivait Helvétius, je suis pénétré de vos bontés ; je compte toujours sur votre amitié : j’espère que vous ne m’aurez pas mis entre les mains d’un théologien ridicule. » Il s’agissait bien de cela, en vérité, et des belles protestations d’Helvétius qui s’écriait : « Je n’ai été animé, en composant mon livre, que du désir d’être utile à l’humanité, autant qu’un écrivain peut l’être. » L’affaire avait pris des proportions effrayantes. […] Il était négligé dans sa forme, rond dans sa tournure, et avait quelque chose de l’homme de campagne. — « M. de Malesherbes, lui disait Louis XVI, vous et moi avons ici le ridicule de tenir aux mœurs du vieux temps ; mais ce ridicule ne vaut-il pas mieux que les beaux airs d’aujourd’hui ? 

441. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Les Poëtes comiques d’Angleterre sont Vicherlei qui connoissoit parfaitement les vices & les ridicules du grand monde, & qui les peignoit du pinceau le plus vrai & le plus ferme ; le Chevalier Vambrug qui a fait des Comédies encore plus plaisantes, mais moins ingénieuses ; Congreve qui n’a fait que peu de piéces, mais toutes excellentes ; le Chevalier Steele un des auteurs du spectateur ; Cibber moins connu en France, mais estimé en Angleterre, &c. […] Il est vrai que ce Poëte a réuni dans cette piéce les puérilités les plus ridicules, & les morceaux les plus sublimes. […] Sa version est plus fidéle que celle de M. de la Place, qui, lorsqu’il trouve dans les productions britanniques des images ou des expressions basses & ridicules, a soin de rectifier l’original.

442. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Despréaux, quoique lié avec beaucoup de poètes latins de son temps, sentait bien le ridicule de vouloir écrire dans une langue morte. […] Il y introduit Horace, qui veut parler français, et, qui pis est, faire des vers en cette langue, et qui se fait siffler par le ridicule des expressions dont il se sert sans pouvoir le sentir. […] Les spectateurs trouveraient trop ridicules en français les sottises qu’on y débite gravement en latin, et auxquelles même on a fait l’honneur de les débiter quelquefois en grec.

443. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Donc il ne la formera pas sur le goût d’un public ignorant et léger : il bravera, s’il le faut, le ridicule ; mais il écrira ce qu’il doit écrire, conformément aux grands modèles et au sentiment de son âme. […] 2° « Tu composeras hardiment des mots à l’imitation des Grecs et des Latins. » Ce conseil de Ronsard contient une demi-vérité : le mode de composition qu’il indique est bien français ; mais s’il n’eût subi la fascination des langues anciennes, il se fût aperçu que notre langue ne compose ainsi que des substantifs : pourquoi un gosier mâche-laurier est-il ridicule ?

444. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Doué d’un sentiment vif des ridicules et du tact social le plus pénétrant, il démêlait les moindres nuances, et les fixait d’un trait léger, ineffaçable. […] Mais son talent particulier était d’attraper le ridicule et les discours des gens, et de les contrefaire en leur présence sans qu’ils s’en aperçussent.

445. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Trissotin n’est pas plus ridicule comme cuistre qu’ennemi des courtisans ; c’est un bourgeois goguenard ; lui et son acolyte Vadius sont des pédants en us, c’est-à-dire des auteurs écrivant pour leurs pareils, et point pour la cour. […] Furetière, d’ailleurs, ne s’est pas toujours borné, ainsi qu’on a voulu le faire croire, à critiquer les vices et les ridicules particuliers à son temps : le Tarif des partis sortables en mariage, l’Inventaire de Mytophilacte et la Somme dédicatoire, où se trouve formulée l’idée de l’association des gens de lettres telle que nous l’avons aujourd’hui, sont de la satire générale et éternelle.

446. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Richelieu disait, du haut de cette grandeur que ses vices et ses ridicules n’ont pu diminuer : « Je suis timide par nature. […] Il s’agit du duc de la Meilleraie, qui épousa Hortense Mancini, la plus belle des Mancines, et qui reste connu, dans la splendeur d’un ridicule égale à sa fortune, sous le nom de duc de Mazarin.

447. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

VII Ridicule spectacle ! […] Et c’est de cette position magnifique et sûre dans la postérité, c’est de cette immortalité qui ne peut pas ne pas être, qu’il s’est ravalé, ce noble et courageux homme, jusqu’à l’immortalité, ridicule et postiche, d’un académicien !

448. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Depuis longtemps il est reçu que la marquise est ridicule ; c’est un personnage sacrifié.

449. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

Cette partie de son ouvrage m’a rappelé d’anciens livres oubliés, ou connus seulement de ceux qui, dans leur bibliothèque et sur les rayons des moralistes, ne s’en tiennent pas à la première rangée : c’est ainsi qu’au XVIIe siècle l’abbé de Bellegarde, par exemple, écrivait sur la Politesse ou sur le Ridicule ; que l’abbé Goussault, conseiller au Parlement, écrivait son Portrait d’une femme honnête et celui d’un Honnête homme.

450. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

La vraie comédie doit arriver au plaisant par le sérieux, et faire jaillir le ridicule des profondeurs de la nature humaine272 Il faut que son dénomment décèle une utilité morale, et laisse voir le philosophe caché derrière le poète273.

451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

. — Les Ridicules du temps (1884). — Les Critiques ou les Juges jugés (1885). — Sensations d’art (1886). — Memoranda (1887). — Les Philosophes et les Écrivains religieux (1887). — Les Œuvres et les Hommes, seconde édition (1889 et années suivantes).

452. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

le Clerc de Montmercy, nous conviendrons qu’il auroit pu rendre ses Productions plus estimables, si, au lieu de peindre les écarts de l’imagination, il se fût attaché à réprimer la sienne ; si son excessive fécondité eût été resserrée dans les bornes d’une juste modération, & s’il se fût toujours souvenu que la quantité des vers ajoute au ridicule, parce qu’il n’y a que ceux qui sont bons, fussent-ils en petit nombre, qui puissent faire une bonne réputation.

453. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Tanevot, en bon Citoyen, prévit tout le mal qu'ils alloient faire à la Nation, & fut un des premiers à employer les armes du ridicule, afin d'en arrêter les progrès.

454. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Aussi, avec tout son orgueil, il tombe peu dans le ridicule de la vanité sotte. […] Il trouve ridicule l’idée du Contrat social. […] Il a créé des ridicules. […] Mais parce que Veuillot l’a trouvé ridicule à la tribune, il l’insulte grossièrement dans sa mère ; parce que M.  […] Quand je dis « l’aurore aux doigts de rose », je suis simplement ridicule.

455. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Ce procédé ridicule, ennuyeux, mesquin, inutile, n’est plus guère usité aujourd’hui que par quelques maniaques attardés dans de lointaines sous-préfectures. […] Et tous les envieux, les impuissants, les médiocres, tous ceux qui sont poètes par paresse ou par genre, tous les fruits secs des cénacles prirent part à cette campagne mesquine et ridicule. […] Je laisse à d’autres le soin de ne pas trouver cela si ridicule et même d’admirer M.  […] Moréas en ridicule. […] Elles n’amenèrent qu’une protestation ridicule de la part de quelques poètes obscurs du Mercure de France.

456. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Enfiler des phrases n’est pas plus ridicule que d’enfiler des perles. […] Quelle idée saugrenue lui a pris, un beau jour, de jouer à l’homme, de se rendre non seulement ridicule, mais vilain, de tacher sa candeur et de faire grimacer son aimable et souriante malice de page ? […] Les critiques craignent beaucoup plus le ridicule d’admirer trop que l’injustice de ne pas louer assez. […] Mais la même chose peut paraître ridicule, indifférente ou louable, suivant l’aspect sous lequel elle est présentée. […] Voilà six mois de travail qui aboutissent à me faire passer la plus f… des journées… L’amour de la gloire, passion menteuse, feu follet ridicule, qui conduit toujours droit au gouffre de, tristesse et de vanité ! 

457. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Où est ce ridicule orgueil de Posidonius ? […] C’est que nous sommes d’anciens locataires que l’habitude a familiarisés avec les incommodités de notre domicile : c’est une ridicule terreur d’être pis qui nous empêche de déloger. […] Il est glorieux d’être ridicule aux yeux de tels personnages ; c’est presque leur ressembler que de les nommer sans indignation. […] « Il est ridicule qu’un homme qui vivait dans l’abondance et se conservait avec tant de soin, ne prêchât que la pauvreté et la mort. ». […] Ils sont pourtant bien ridicules.

458. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Le quatrumvirat, place sous les créneaux de Louis XIV, obtint une victoire facile sur le ridicule, mais il succomba devant l’honnêteté, parce qu’elle était appuyée sur la haute société, qui joignait le bon goût à la délicatesse des mœurs.

459. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Ce n’est pas certainement ainsi qu’auroient répondu nos petits esprits si pleins d’eux-mêmes, eux qui croient tout tenir de leur propre fonds, & qui ne peuvent réellement s’approprier que le ridicule de leurs prétentions.

460. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 296-302

On a comparé ses Oraisons Funebres, à celles de Bossuet, sans faire attention que les comparaisons deviennent ridicules ou au moins inutiles entre deux Génies différens.

461. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

Les Poésies sacrées de M. de Pompignan seront vengées du froid ridicule d’un bon mot, par quiconque est capable de reconnoître les vraies beautés par-tout où elles se trouvent ; ou, pour mieux dire, elles le sont déjà par l’empressement qu’on met à les rechercher.

462. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Ménage prononçoit l’Italien d’une maniere ridicule, parce qu’il l’avoit appris sans maître & qu’il n’avoit jamais été en Italie ; il a pourtant fait des Vers Italiens qui, de l’aveu de tout le monde, n’auroient pas été désavoués par les meilleurs Poëtes d’Italie, & que M. de Voltaire * lui-même trouve fort supérieurs aux Vers François que nous avons de cet Auteur.

463. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IX. Application des principes établis dans les chapitres précédents. Caractère de Satan. »

L’imagination du Dante, épuisée par neuf cercles de tortures, n’a fait de Satan enclavé au centre de la terre qu’un monstre odieux ; le Tasse, en lui donnant des cornes, l’a presque rendu ridicule.

464. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Le moraliste, que j’ai vu aussi dans ces Propos littéraires et pittoresques, où l’auteur tire les petits ridicules comme les bécassines, et en entretiendrait la cuisine du Nain Jaune s’il lui plaisait, le moraliste doublera parfaitement le peintre quand Dusolier voudra sérieusement être romancier et regarder dans les cœurs et dans le sien comme il sait regarder dans les choses extérieures, — les paysages de ses campagnes ou les êtres de son logis !

465. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Seulement, la gorge de Dorine ne fait venir « de coupables pensées » qu’au scélérat de la comédie, lequel est un gros homme fort ridicule. […] La forme générale de cette tête de philosophe au front fuyant n’est pas ridicule, mais il n’y en a pas de moins imposante ni de moins fière. […] Renan sont tellement percés à jour qu’il serait ridicule d’y revenir ici. […] Il est même ridicule de salir du papier pour affirmer une chose si généralement reconnue. […] Non content de les peindre hideux, il les badigeonne de ridicule, et, quand il a rencontré le ridicule, il s’y baigne avec délices, il s’y plonge, il s’y vautre comme un cochon noir.

466. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Ceux mêmes qu’il blesse mortellement, qu’il voue au ridicule, sont obligés de reconnaître son exquise politesse. […] Essayer de démontrer tout ce qu’il y a de ridicule dans un pareil récit serait faire injure au bon sens du lecteur. […] Je ne sais rien de plus ridicule que la querelle de Bragelone et de Lauzun, dans les jardins de Fontainebleau. […] Le ridicule de ce troisième acte fait le plus grand honneur à son caractère. […] L’exagération, très utile au théâtre pour donner du relief à la passion, du relief au ridicule,

467. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Cette espece de ridicule inspire de l’aversion. […] Il seroit ridicule d’appeller Euclide, Archimede, des auteurs graves. […] On sait quel merveilleux ridicule regne dans l’ancienne histoire des Grecs. […] Ne seroit-il pas ridicule de saisir ce prétexte pour nous accuser d’idolâtrie ? […] On les pardonne aux grands poëtes ; ils servent à rendre les autres ridicules.

468. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

C’est qu’ils n’ont pas fait attention quelle est habituellement l’espèce de ces « ridicules » et de ces « vicieux » ; et que, si leur vice ou leur ridicule est de contrarier la nature, c’est précisément ce que nous venons de dire. […] Au lieu de prier tout simplement M. de Mascarille de s’asseoir, lui dites-vous peut-être, avec les demoiselles Gorgibus : « Contentez donc un peu l’envie que ce fauteuil a de vous embrasser », vous êtes parfaitement ridicule, comme n’étant pas du tout naturel : vous n’êtes pourtant que ridicule. Mais, au lieu d’outrer la nature, et de la rendre, s’il était possible, aussi ridicule que nous, prétendons-nous peut-être la forcer, la contraindre, et la discipliner ? […] Ce qu’il a contre lui, c’est donc uniquement de vouloir forcer la nature, et il n’est sot, il n’est ridicule, il n’est odieux qu’en ce point. […] Non ; mais la vérité, c’est qu’à ses yeux, les prétentions des médecins ne sont pas moins ridicules, en leur genre, que celles des dévots.

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