Ce perpétuel Étienne, qui revient sans cesse comme le nom de César dans les fameux Commentaires, fait un premier effet assez singulier, mais qui n’est pas désagréable, la nature de l’homme étant donnée. […] Delécluze, parut s’apercevoir qu’il y en avait un peu trop sur ce point, et, à un instant, il essaya, de sauter un feuillet et d’enjamber ; mais, ayant mal pris sa mesure, il vit que ce ne serait plus assez clair pour la suite du récit, et il dut revenir en arrière sur ses pas ; de sorte qu’au lieu d’entendre une seule fois le passage désobligeant ; on eut à le subir une seconde.
Notons pourtant ce fait considérable et singulier : le Roman d’un Jeune Homme pauvre est peut-être le plus grand succès de vente de ce temps-ci ; à l’heure qu’il est, il s’en est vendu tout près de 40 000 exemplaires, et comme on le dit couramment en termes de librairie, « c’est le meilleur roman à 3 fr. » Nous reviendrons, après Sibylle, sur ce fait de la grande publicité et de l’immense faveur dont jouissent les œuvres de M. […] Tout à la fin, et lorsqu’elle est revenue à l’amour de Raoul, Sibylle se livre à une grande excentricité d’amour-propre et d’orgueil déguisé en esprit de sacrifice, lorsqu’elle dit : « Il me semble quelquefois que, si je mourais, il croirait !
Mais, ce premier examen terminé et dans le calme profond dont on jouit si pleinement au milieu de la vaste cité aux trois quarts déserte, quelques monuments, quelques peintures revenaient dans la mémoire, en y laissant chaque jour des traces plus profondes ; bientôt ils formaient comme des points lumineux dont les reflets jetaient la clarté jusque sur les objets les plus médiocres en apparence. […] Mais j’en reviens aux premiers temps, à ceux dont j’ai pu juger comme témoin et assistant, parfois comme pèlerin aussi de ces bons et vieux arts.
Je reviens à la question discutée du plus ou moins de profondeur de Don Quichotte. […] J’ai beau y revenir après eux, le relire et l’ouvrir vingt fois au hasard, il m’est impossible de trouver en Cervantes rien de l’amertume d’Alceste dans Molière, rien encore moins (cela va sans dire) de l’ironie de Voltaire dans Candide, ni même de cette ironie fine et diffuse de Le Sage, car l’auteur de Turcaret perce parfois dans Gil Blas.
En 1801, après la paix de Lunéville, Jomini donna sa démission de sa place au ministère helvétique et revint à Paris tenter la fortune. […] Les gens qui pensent à la retraite avant le combat peuvent rester chez eux. » Le jeune officier piqué au vif offrait déjà sa démission ; Ney revint vite : ce n’était qu’une boutade.
Chacun reviendra à ses goûts et à sa nature. […] Desdemona, émue du vague pressentiment de sa fin, revient toujours, sans savoir pourquoi, à une chanson de Saule que lui chantait dans son enfance une vieille esclave qu’avait sa mère.
., que, lorsque je reviens de Versailles, je m’arrête quelquefois dans les rues à regarder un chien ronger un os297. » L’homme, s’étant livré tout entier au monde, n’avait gardé pour soi aucune portion de sa personne, et les convenances, comme autant de lianes, avaient enlacé toute la substance de son être et tout le détail de son action. […] Il s’agit de revenir à la nature, d’admirer la campagne, d’aimer la simplicité des mœurs rustiques, de s’intéresser aux villageois, d’être humain, d’avoir un cœur, de goûter les douceurs et les tendresses des affections naturelles, d’être époux et père, bien plus d’avoir une âme, des vertus, des émotions religieuses, de croire à la providence et à l’immortalité, d’être capable d’enthousiasme.
Une fillette sortant de Saint-Lazare aperçoit son amant assis, menottes au poing, à l’autre bout du couloir, et fait avec lui un bout de conversation par l’intermédiaire d’un brave homme de garde de Paris : « Dites-y bien que j’ai jamais aimé que lui, que j’en aimerai jamais un autre dans ma vie. » Et quand le garde a fait sa commission : « Qu’est-ce qu’il a dit Il a dit qu’il était bien malheureux T’ennuie pas, m’ami… ; les beaux jours reviendront Va donc ! […] Ainsi nous revenons, après un long détour et sans nulle préméditation, au mot qui nous était naturellement venu en commençant l’examen des Contes.
En devenant académicien, on revient aux traditions du passé noble et pour cela seul c’est peut-être agréable, sinon utile. […] Je n’y enverrai pas ceux-là. » Mais revenons à l’Académie.
Cette expression revient à chaque page des évangiles synoptiques, des Actes des Apôtres, de saint Paul. […] L’expression revient souvent dans les Midraschim.
Ce vœu de stabilité revenait assez aux vœux perpétuels, mais sous un air moins formidable. […] Quatre fois ils revinrent à la charge : une première fois, dès l’origine, en 1663 ; une seconde, en 1666, aussitôt après la mort du prince de Conti, protecteur puissant.
Chacun a son idéal dans le passé, et la nature, la vocation de chaque esprit ne se déclarerait jamais mieux, j’imagine, que par le choix du personnage qu’on irait d’abord chercher si l’on revenait dans un temps antérieur. […] Revenons au bon sens et à la mesure en finissant ; Voltaire nous y aidera.
Sortie d’une cour littéraire et artificielle, elle n’avait rien pour comprendre ces grands et sourds mouvements des peuples, et pour les retarder ou les détourner à son profit en s’y accommodant : Elle revenait, a dit M. […] Plus aimable qu’habile, très ardente et nullement circonspecte, elle y revenait avec une grâce déplacée, une beauté dangereuse, une intelligence vive mais mobile, une âme généreuse mais emportée, le goût des arts, l’amour des aventures, toutes les passions d’une femme, jointes à l’extrême liberté d’une veuve.
Elle n’a donc qu’un parti à prendre : dans les moments où il faut se décider absolument à choisir un drapeau, adopter celui qui lui paraît le plus ressembler au drapeau de la cause qu’elle croit juste ; puis, le reste du temps, revenir à elle-même, rentrer dans ses propres voies moins militaires et moins stratégiques, et suivre sur la lisière les sentiers où de tout temps ont aimé à se rencontrer la méditation, la fantaisie, l’étude ; en un mot, tantôt gracieuse ou tantôt sévère, quelqu’une des Muses. […] Il se compare, faisant son livre, à un homme de santé et de loisir qui, déjà à son aise, s’en va au printemps acheter loin de la ville, sur quelque colline favorable, un enclos modeste où il se promène aux heures choisies : Pensez-vous, dit-il, que cet homme se soit informé, à l’avance, du revenu de son jardin ?
Franklin est revenu souvent sur cette vue de la mort, et toujours d’une manière douce et presque riante. […] Le Franklin avait un habit de velours mordoré, des bas blancs, ses cheveux étalés, ses lunettes sur le nez, et un chapeau blanc sous le bras. » Ce fut après l’un des premiers actes décisifs de son entrevue avec les ministres français, ou de sa présentation à la Cour, que Franklin put dire : « Cet habit m’est désormais précieux ; car je le portais quand j’ai été grossièrement insulté par Wedderburn, et, sous ce même habit, j’ai pris ma revanche complète25. » La troisième circonstance où j’ai dit que Franklin revient en scène avec éclat pendant sa mission à Londres, ce fut le jour même où lord Chatham développa et soutint sa motion à la Chambre des lords, le 1er février 1775.
cette assertion tant de fois doctoralement revenue chez M. […] Tout paraît cyclique, mais pour peu qu’on s’appesantisse, l’on voit que les mêmes phases reviennent évidemment avec une insensible et continue déviation excentrique — selon, oui, un dessin elliptique.
Quoiqu’on fasse, c’est donc toujours à la même méthode qu’il en faut revenir. […] Sur les autres controverses qu’a suscitées cet ouvrage, il nous paraît inutile de revenir ; car elles ne touchent à rien d’essentiel.
J’y tiens et j’y reviens. […] Évite surtout, quand tu prends en main la plume du politique, les phrases de ce genre : « Dans les légations ce sont les mêmes personnes qui administrent les revenus et les sacrements » (Question romaine), bien que je ne me dissimule pas l’irrésistible influence de cette phrase sur les destinées futures de l’Italie centrale.
Quelques-uns de mes confrères n’en reviennent pas. […] Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de revenir là-dessus.
III C’est à lui que je dois revenir. […] Mais comme on devait revenir vite contre cette impression première, et comme on aurait peu dû s’en étonner !
Je connaissais Monsieur ; je connaissais Madame ; je ne connaissais pas Bébé, sur lequel tout à l’heure je m’en vais revenir. […] … J’ose revenir à cette idée, et ce sera ma conclusion : ce roman renferme surtout une œuvre de théâtre.
Qu’après avoir jadis découvert Paris, ce romantique attardé parmi nous inventât donc maintenant la mer, ou qu’après avoir calomnié les mœurs de la bourgeoisie, cet homme de quelque talent, mais de si peu de goût, et de tact, et d’encore moins d’esprit, caricaturât à leur tour celles du populaire ; il n’y avait là ni de quoi s’étonner, ni de quoi revenir à la charge. […] Zola, mais à quelques-uns aussi de ses disciples, les vaudevillistes qu’ils étaient, on me permettra de ne revenir ici ni sur le choix de leurs sujets ordinaires, qui appartiennent plutôt au répertoire du Palais-Royal, ni sur leur façon de les traiter, qui ressemble à celle d’un Paul de Kock lugubre et pédant, ni sur leur goût à tous pour la caricature et surtout pour l’équivoque.
Mettons la définition à la place du défini et nous aurons : « Nos actions voulues sont les seules que nous jugions dignes de punition ou de récompense. » Nous voici revenus à une phrase ordinaire ; il a fallu supprimer une erreur et faire trois traductions ; il en faudrait quatre ou cinq autres pour exprimer la chose exactement et en psychologue. […] Il a dépouillé sa poésie, il est resté simple orateur ; son style est devenu plus mesuré ; et cependant sa jeunesse parfois lui revient ; il s’enflamme encore ; on sent alors qu’il oublie ses auditeurs ; il voit son idée se lever devant lui ; il s’éprend d’amour pour elle ; il retrouve son enthousiasme ; il écrit cette phrase dont j’entends d’ici l’accent transporté et poétique.
Revenons au mathématicien. […] Un esprit élevé dans ces habitudes court droit aux faits sitôt qu’on lui propose une question générale ; il en choisit un particulier et contingent ; il le garde incessamment sous ses yeux ; il sait qu’il n’a pas d’autre moyen de préciser et vérifier ses idées ; il y revient sans cesse ; il sait que ce fait est la source de tous les termes abstraits qu’il va recueillir et combiner.
Combien de fois, lorsqu’il m’arrivait d’écrire sur des hommes de la fin du xviiie siècle qu’il avait connus, ne m’adressa-t-il point, par la main de sa respectable compagne, des souvenirs à lui personnels, des particularités qui lui revenaient à l’esprit, des encouragements à poursuivre !
— Je reviens sur les vieux sujets déjà épuisés : c’est que le dada de la présente quinzaine n’est pas encore trouvé.
Revenons à MM.
Plus tard, lorsqu’après être allé étudier en Suisse, il revint en France en qualité de ministre de l’Évangile, la première nouvelle qu’il apprit en remettant le pied dans sa patrie fut l’exécution du ministre Rochette, condamné à mort par le Parlement de Toulouse, pour avoir fait la cène, baptisé et marié des protestants ; il ne recula pas néanmoins devant le péril de son ministère, et se mit à prêcher dans les campagnes.
Court de Gébelin, Olavidès, d’Eprémesnil, de Jaucourt, de Chastellux, de Choiseul-Gouffier, de La Fayette, et de bien d’autres encore, on croirait vraiment, ceci soit dit sans reproche, qu’en dépit des railleries des incrédules et même des siennes propres, M. de Ségur n’est pas complètement revenu de ce péché de jeunesse, et que son ancienne foi magnétique, non moins que sa foi politique, a résisté à la mode des conversions.
Paris vient de faire de l’un des romans du cycle de Charlemagne, tel que le poëte Adenès l’a arrangé et rimé vers la fin du xiiie siècle, nous nous garderons de revenir en rien sur une polémique déjà ancienne dans laquelle nous n’avions pas hésité à prendre parti.
Il est impossible de condamner la pensée à revenir sur ses pas, avec l’espérance de moins et les regrets de plus ; l’esprit humain, privé d’avenir, tomberait dans la dégradation la plus misérable.
Car, bien que peut-être le mot de France y revienne un peu trop souvent à l’hémistiche ou à la rime, il n’y a rien, dans la Fille de Roland, de ce patriotisme de réunion publique et de café-concert qui force si grossièrement l’applaudissement de la foule et dont les déclamations sont si cruelles à entendre.