Avant de se faire connoître des Littérateurs par son Histoire de la Chirurgie, il avoit publié plusieurs Ouvrages en Latin & en François, sur des matieres du ressort de la Médecine, qui lui avoient acquis l’estime des gens de son Art, par les idées neuves, les vûes profondes qu’ils présentent, & par la maniere énergique & claire dont ils sont écrits.
Sirmond, [Jacques] Jésuite, Confesseur de Louis XIII, né à Riom en Auvergne, en 1559, mort à Paris, âgé de 93 ans, est peut-être celui de tous ses Confreres qui a rendu les plus grands services à l'Histoire de l'Eglise, par les profonds Ouvrages dont il l'a enrichie.
Cette fable, quoique rapportée dans l’Odyssée, y est peu convenable : dans ce poème, l’enfer n’est pas plus profond que la fosse où Ulysse voit les ombres des héros et converse avec elles.
On y trouve le respect le plus profond, la plus complète intuition de ce qu’on appelle le génie d’un idiome. […] Avant d’écrire des romans, la fille de Necker s’était essayée à des œuvres sérieuses et profondes. […] Zola, cependant, en reconnaissant ces taches, s’accorde avec Taine pour déclarer que Stendhal est un profond psychologue. […] Il n’y a pas d’évènements et le drame intime et profond de la conversion d’une libre-penseuse au catholicisme se joue dans l’âme de l’héroïne. […] Il les étudie avec cette sensibilité naturelle, avec cette ironie voilée, douce et profonde que connaissent bien les lecteurs assidus de Dickens.
Plusieurs ont dit : « Le moyen âge n’a pas connu le souci de l’art. » Erreur profonde, que l’architecture, la poésie des Provençaux, Chrétien de Troyes, Dante, suffisent à réfuter. […] Tel mot, qui ne frappe point le lecteur, fait un effet profond sur le spectateur ; il y a des choses qu’on lit mais qu’on ne veut point entendre, et d’autres qui feraient fermer un livre et qu’on accepte à la scène. […] Action, réaction, influences réciproques : toute la vie avec le désordre apparent de ses variations, dans l’ordre profond des lois générales ; et problèmes toujours nouveaux pour quiconque se débarrasse des idées toutes faites, des classifications en usage. […] Il y a entre ces deux hommes une différence profonde : Voltaire, c’est le bon sens ; Rousseau, c’est la poésie. […] Au cours de mille années, la littérature française a par trois fois parcouru ces étapes dont nous verrons plus tard le sens profond : lyrisme, épopée, drame.
On ne peut refuser à M. l’Abbé Guenée une grande érudition, une profonde connoissance de l’Histoire ancienne en général & de celle des Hébreux en particulier, une logique vive & pressante, de la justesse dans les idées, de la clarté & de la netteté dans le style, qui n’est peut-être pas assez animé, & un ton de modestie & de politesse d’autant plus généreux, que l’Auteur prend la défense de la vérité contre un Adversaire qui l’avoit traité d’Imbécille & de Franc Ignorant.
Voyez-y, je vous prie, seulement, madame, un témoignage de profonde sympathie, d’admiration et de respect. […] « Mâcon, 3 mars 1831. » À côté de Lamartine et non pas au-dessous, nous plaçons une autre liaison bien chère et plus intime, toute profonde, et qui avait sa racine dans les sentiments humains, plébéiens et véritablement fraternels ; c’est ainsi que je caractérise le mutuel attachement de Mme Valmore et de M.
Il vaudrait mieux rendre plus profond encore l’abîme qui sépare le vice de la vertu, réunir l’amour des lumières à celui de la morale, attirer à elle tout ce qu’il y a d’élevé parmi les hommes, afin de livrer le crime à tous les genres de honte, d’ignorance et d’avilissement ; mais, quelle que soit l’opinion qu’on ait adoptée sur ces conquêtes du temps, sur cet empire indéfini de la raison, il me semble qu’il est un argument qui convient également à toutes les manières de voir. […] Je sais combien il est facile de me blâmer de mêler ainsi les affections de mon âme aux idées générales que doit contenir ce livre ; mais je ne puis séparer mes idées de mes sentiments ; ce sont les affections qui nous excitent à réfléchir, ce sont elles qui peuvent seules donner à l’esprit une pénétration rapide et profonde.
Il n’est pas aisé d’y réussir : on voit des hommes de talent, au théâtre, présenter des personnages qui sont à tour de de rôle de plates photographies et des types abstraits, qui tantôt parlent le verbiage insignifiant de leur condition dans le monde, et tantôt proclament la théorie profonde de l’auteur sur leur caractère. […] Et s’ils font des peintures saisissantes, des dialogues émouvants avec des incidents insignifiants, et des mots inexpressifs, c’est que l’adoption même de ces détails, de ces mots, leur accueil et leur place dans le cadre que l’auteur a tracé, leur donnent une signification d’autant plus profonde, une expression d’autant plus intense, qu’elles sont plus inattendues.
Sa pratique n’est que le reflet et l’effet de sa théorie, où l’ont amené, aux environs de l’an 1600, sa réflexion, le besoin profond de son esprit, et sans doute aussi le contact d’une intelligence telle qu’était celle du président du Vair. […] Le sens profond de ses boutades et de ses maussades jugements, c’est que l’intention a besoin du métier pour s’exprimer ; c’est aussi que la perfection consiste à condenser : le moyen d’être fort, c’est d’être sobre.
Il constate çà et là qu’il était bien habillé (et il décrit son costume), qu’il a été beau, brillant, spirituel, profond ; qu’il est original et qu’il a du génie. […] J’avais une tenue superbe de fierté et d’enthousiasme. » Et plus loin : « La charmante grâce de ma déclamation a interdit Louason. » Ou bien : « La réflexion profonde (à la Molière) que je fais dans ce moment, etc… » Ou encore : « Je commence à aborder dans le monde le magasin de mes idées de poète sur l’homme.
On a repris depuis si souvent cette forme de satire légère et qui s’excuse, par une pointe, d’être profonde, que, relu ce soir, le récit me semblerait défraîchi. […] Il n’est pas le dernier écrivain dont on ne connaît que les plaisanteries, dont on ignore à peu près le talent profond et grave, sinon triste.
Notre pauvre pays est toujours sous la menace de la rupture d’un anévrisme, et l’Europe entière est travaillée de quelque mal profond. […] Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé.
La religion est l’une de ces forces, une des plus puissantes et des plus efficaces ; comme elle est précisément le sens du transcendant, de l’infini, de ce qui est au-dessus de l’homme, elle lui donne, quand elle est sincère et profonde, une secousse admirable vers les choses d’en haut. […] Elle compense à la vérité ce mal par la hauteur de son enseignement moral ; mais cette compensation est insuffisante : c’est du moins notre profonde conviction.
Elle entra dans la sphère pure de cette simplicité de femme du monde qui est parfois une simplicité très savante, très profonde, où l’art et le naturel désunis partout, frères ennemis si souvent, se réconcilient et s’embrassent. […] pour que l’impression d’un chef-d’œuvre soit plus profonde, peut-être faut-il que cette impression soit accompagnée d’un regret ?
Mme Craven — et ceci ne l’humiliera pas, avec sa noble admiration pour les siens — est d’accent religieux bien moins profonde, bien moins éloquente, bien moins pathétique que les êtres divins (on cherche un mot pour les nommer) dont elle écrit l’histoire. […] L’auteur, qui n’a ni invention nouvelle ni observation profonde à son service, y combine, ou plutôt y recombine tous les faits connus des romans vertueux, ayant le même train d’amours malheureux, contenus ou transparents, de dévouements et de dévotions.
Ce jugement, qui honore singulièrement son auteur, tient à une compréhension politique vraiment profonde. […] Une foi ardente et profonde se mêlait en lui à l’instinct du pouvoir.
Ainsi, ne l’oublions pas et mettons-la au premier rang, l’histoire de la Régence, par Lémontey, cet esprit profond dans la finesse comme il y a des esprits fins dans la profondeur. […] Nulle appréciation plus profonde n’en jaillit pour l’intelligence et ne l’arrache au joug doux et léger des jugements superficiels.
Le mal vient de plus loin ; il tient à quelque chose de plus profond qu’un manque de justesse et d’architecture : il tient à la conception historique de Castille, aux racines mêmes de l’homme et du livre, et c’est ce qu’il nous faut d’abord signaler. […] C’est un peintre tapageur de coloris, plus qu’original, profond, nuancé et fondu, comme doit l’être un grand peintre, mais c’est un peintre, comme le prouvent certaines fresques de son livre, un peu galopées sur le mur, mais vivantes, et par exemple ce fameux repas des gardes du corps que je voudrais tout entier citer : « Le roi prêta sa magnifique salle du théâtre.
C’est un désespéré profond, qui, comme tous les désespérés profonds et complets, n’a plus de colère, et qui dit les choses dont il est le plus navré sans se passionner ou se plaindre.
Il a cru que dans le mystère, le mystère profond de la vie, une question d’éducation pouvait toujours résoudre une question de destinée : ce qui rendrait la vie aussi plane en réalité qu’elle est hérissée de complications formidables ; et alors, moraliste appliqué exclusivement à la femme, il est devenu le Chesterfield de mademoiselle sa fille, et il l’a formée pour un mari dans une suite de chapitres où il parle à la seconde personne, et qui ressemblent à des lettres, absolument comme le lord anglais, plus superficiel, formait pour le monde et la politique son gentilhomme de fils qui, je crois, aurait été un assez pauvre diplomate, et, à ce qu’il paraît, a eu toute sa vie assez mauvais ton ! […] Ce qui importe, et ce qui nous attriste dans ce livre, c’est la méconnaissance profonde de tout ce qui est religieux, — de tout ce qui est plus pratique et plus puissant que de la physiologie et de l’idéal pour faire des filles fidèles et heureuses ; car elles seraient résignées, le seul bonheur qu’on puisse se créer ici-bas !
Après le peintre éclatant, amer et profond, nous avons eu le daguerréotype qui a daguerréotypé des riens ! […] Juger douze volumes par quatre paraîtra peut-être bien léger aux esprits graves ; mais je les supplie de remarquer que ce n’est pas du tout le texte, en soi, de ces quatre volumes publiés qui me fait induire le texte des huit qui vont suivre, c’est quelque chose d’un peu plus profond.
Mais la goutte du génie de Rabelais, qu’il a naturellement et qu’il n’imite point, le sauve de tout cela et reste le meilleur et le plus profond caractère de son talent. […] Comique âpre et profond, qui sort tout à coup du sérieux pour rentrer dans le sérieux !
L’idée de presque tous les historiens de l’Amérique est de croire que la divination doit s’exercer, en matière d’histoire américaine, bien plus en regardant l’avenir qu’en se retournant vers le passé… Erreur profonde, selon moi ! […] comme, au début, — dit-il, — quelques-uns ont eu besoin d’un énergique amour de la patrie et du sentiment profond de leur droit, pour imposer silence à la répugnance qu’ils éprouvaient de se déclarer en lutte ouverte contre la métropole !
Ces quatre biographies, qui ne peuvent pas être justes, avec les opinions de l’auteur, ne manquent ni d’intérêt ni même de piquant, non dans le fond des choses et des jugements, qui sont, excepté sur l’un d’eux (Béranger), de la plus profonde pauvreté, mais dans la manière dont elles sont touchées. […] Seulement, profonde dans son intensité, cette haine a manqué de profondeur dans ses attaques.
C’est la chair et le sang, le cerveau et le cœur, l’âme et la vie d’un homme qui, dans l’art littéraire le plus éclatant et le plus profond, fut à la fois un Raphaël et un Michel-Ange. […] Quant à Mademoiselle de l’Espinasse, nature plus ardente que profonde, on sait qu’elle manqua de ce qui fait la gloire de l’amour : la fidélité.
Il n’en avait pas l’art profond, mais il en avait l’éclectisme. […] Voilà pour la forme, c’est-à-dire pour ce qui fait la vie des livres et leur durée, quand les idées sur lesquelles ils reposent sont décrépites ou mortes ; mais pour le fond, c’est aussi les idées de tout le monde qui lui créent son originalité, à ce penseur, comme c’est la courte vue de tout ce monde qui se chausse de lunettes d’écaille qu’il promène sur les événements contemporains et la politique, qui devait les dominer… Seulement, penser et parler comme tout le monde pense et parle à une certaine hauteur de société, explique peut-être suffisamment aux esprits profonds que tout ce monde, qui se reconnaît en de Tocqueville, lui ait fait un honneur si exceptionnel !
Livre grave, qui se fronce et se donne un mal terrible pour être profond ; illisible d’ailleurs, quand on ne connaît pas le chinois de la philosophie moderne, et qui, pour cette raison, mériterait d’être traduit ! […] Il est curieux de voir l’historien de l’intelligence s’abstraire de l’histoire tout en critiquant l’abstraction, et, par suite, négliger le profond enseignement de la Tradition, qui fait partie de l’homme cependant.
Ce qui leur importait, c’était cette haute piperie d’une biographie d’Alfred de Musset par son frère, pompeusement annoncée… Et encore une fois, peu leur chaillait qu’il n’y eût ici ni la conscience, ni la sévérité, ni le renseignement profond de l’histoire ! […] comme si les passions qui ont tué celui-ci, avant l’heure, ne devaient pas avoir leur histoire, — tragédie du cœur du plus terrible exemple et de la plus profonde moralité !
Cet orgueil aux yeux baissés, cette orgueil jeune fille est superbe et n’avait jamais été exprimé d’un trait plus profond et plus vrai… Certainement, rien n’a jamais valu ni pour elle, ni pour personne, ni au point de vue de la galerie et du succès, ni au point de vue de son émotion intérieure, ce moment unique… ce premier coup d’archet de l’ouverture d’une existence qui ressembla, hélas ! […] Je suis convaincu que le mariage, fatal à la poésie, même chez les hommes, — car la poésie veut presque des prêtres, et la rhétorique, qui appelle les poètes : prêtres d’Apollon, cache un sens profond, toute rhétorique qu’elle est !
Il fallait avoir l’instinct profond des choses poétiques, vibrer en accord parfait avec elles et surtout n’être pas enterré sous ce gazon qui fleurissait l’estimable crâne de Walckenaer comme une tombe, et M. […] Nous sommes ici bien loin de ce pauvre Walckenaer, ce stérile écho de la rhétorique de tout le monde, lequel reste assis sur son petit paquet de renseignements comme un commissionnaire en retard, quand nous avons déjà traversé et retraversé le sujet qu’il traite et que nous sommes en possession de tout La Fontaine à propos de ses Fables, de tout cet homme qui est moins un homme qu’une nature, tant il est profond, varié et infini dans sa simplicité.
Seulement, les âmes poétiques, presque aussi rares que les poètes, sur ces vers mélodieusement profonds, en auront certainement reconnu un. […] Eh bien, j’avais compris cette force paisible, Cette douceur profonde, immense, inaccessible !