Traviès a un profond sentiment des joies et des douleurs du peuple ; il connaît la canaille à fond, et nous pouvons dire qu’il l’a aimée avec une tendre charité.
Les inventions scientifiques et leurs applications industrielles aboutissent souvent ainsi, par ce détour, à de profondes transformations morales.
Tous ces secrets supposent déjà une foule d’expériences et d’observations fines ou profondes.
On peut avoir de ces à-coup de génie et n’être pas doué d’une raison profonde. […] Les caractères de l’organisme supérieur, au contraire, sont de réagir soit par une évolution profonde et continue, soit par une brusque révolution, contre la médiocrité du milieu où il vit et qui tend à le dominer et à l’amoindrir. […] C’est une profonde erreur. […] Il était enclin aux jeux de mots à intentions profondes, à l’imitation sans doute de Victor Hugo. […] S’il en était ainsi vraiment, on ne saurait guère concevoir plus profond désaccord.
C’est le tableau de cette carrière pleine de mouvement et d’intérêt que nous nous proposons aujourd’hui de décrire ; c’est la peinture des émotions profondes dont fut agité cet homme supérieur que nous allons essayer de retracer. […] En butte aux attaques des hypocrites de religion, il songeait déjà au Tartuffe, et, observateur profond, il trouva le germe de la scène entre Orgon et Dorine dans une exclamation plaisante de Louis XIV. […] Cet art, tout conjectural par lui-même, n’a acquis, ou du moins n’a mérité quelque confiance que depuis le moment où une connaissance profonde de l’anatomie est venue mettre ceux qui l’exercent à même d’entrevoir la cause de nos maux, de soupçonner les moyens de les guérir ; enfin, depuis que la raison, fortifiée par l’étude, a pris la place du charlatanisme. […] Il les remercia gracieusement et applaudit fort à leur profond savoir ; mais, avant que de sortir du bateau, il alla prendre, sous les pieds du batelier, la besace qu’il y avait mise en entrant. […] » Les chefs-d’œuvre et les folies que nous allons voir se succéder rapidement réfuteront d’ailleurs plus que suffisamment ce prétendu abattement d’esprit, ce découragement, ce profond chagrin.
de quelque soin qu’incessamment il veille, Quelque gloire qu’il ait à nulle autre pareille, Et quelque excès d’amour qu’il porte à notre bien, Comme échapperons-nous en des nuits si profondes, Parmi tant de rochers qui lui cachent les ondes, Si ton entendement ne gouverne le sien ? […] A entendre Balzac cette fois, on croirait vraiment qu’il est d’une autre école que Malherbe, qu’il est un homme tout de pensée, et qu’il a en profond dédain ceux qui prennent garde à leurs phrases.
Profond théologien, quoique pere du paganisme par l’abus qu’on a fait de ses fictions, il a eu, sur beaucoup de choses, des vûës de la divinité presqu’aussi saines que celles de Moyse. […] Quelque homme de lettres de ce tems-là, et profond dans le françois, n’employeroit-il pas hardiment en cette langue, accessoire pour conjecture, pour occasion ; et ne croiroit-il pas bien prouver l’élégance et la propriété de son expression en la montrant dans Moliere. […] Il faut suivre l’histoire de l’opinion des hommes sur les poëmes d’Homere ; quand les lettres ont commencé à réfleurir dans les derniers siécles, on n’a pû parvenir à la connoissance de ses ouvrages, que par des études profondes ; il a fallu apprendre des langues presque oubliées, et dont il étoit impossible de discerner la force ni les graces particulieres.
Finalement, la plupart des questions de science sont résolues par l’invention d’un outillage convenable : l’homme qui découvre un nouveau procédé, un nouvel instrument, fait souvent plus pour la physiologie expérimentale que le plus profond philosophe ou le plus puissant esprit généralisateur. […] On a vu souvent, à la suite de profonds terrassements, apparaître une végétation nouvelle qui ne pouvait s’expliquer que de cette façon. […] Que l’on fasse des animaux et des végétaux des catégories distinctes, nous n’y contredisons certes point, mais que l’on parle de là pour établir entre les deux groupes d’êtres une différence tellement profonde qu’elle comporterait en quelque sorte deux physiologies différentes, l’une animale, l’autre végétale, reposant sur des principes spéciaux : c’est là une manière de voir que nous devons combattre. […] Tous les êtres vivants se nourrissent de même : l’animal pas plus que le végétal ne procède par nutrition directe, ils s’alimentent, en réalité, l’un et l’autre, malgré les apparences contraires, en prenant au monde ambiant des matériaux tombés dans un état plus ou moins profond d’indifférence chimique. […] Nous voyons qu’elle est encore, comme au temps de Lavoisier, un profond mystère.
» Gui Patin est de ceux qui, en vieillissant, ne se renouvellent en rien, et qui prennent chaque jour leur pli plus creux et plus profond.
C’est dans cette discussion du Code civil que Bonaparte, étonné de la force, de la logique et de l’activité de pensée, de la profonde science de Tronchet, jurisconsulte octogénaire, l’étonne bien plus lui-même par la sagacité de son analyse, par le sentiment de justice qui lui fait chercher la règle applicable à chaque cas particulier ; par ce respect pour l’utilité publique et pour la morale qui le fait poursuivre toutes les conséquences d’un principe de législation ; par cette sagesse d’esprit qui, après l’examen des choses, lui laisse encore le besoin de connaître l’opinion des hommes de quelque autorité, les exemples de quelque poids, la législation actuelle sur le point en question, la législation ancienne, celle du Code prussien, celle des Romains ; les motifs et les effets de toutes.
Pourtant l’opposition existe entre les deux familles d’esprits, bien réelle et profonde.
Il se pose trop en homme qui a eu une belle douleur, et qui semble dire : « Faites-la-moi oublier, ce sera pour vous une gloire. » Mais c’est ainsi que sont faits les cœurs humains, et une délicate fidélité, ou même un délicat oubli, un ensevelissement profond et respecté, n’est le propre que de bien peu.
Mme Navier a gardé pour Ary Scheffer une vénération profonde.
Il ne faut pas demander aux hommes de ce temps-là une critique historique bien profonde en ce qui concerne l’Antiquité : il y a bien loin, comme l’on peut penser, de Saint-Évremond à Niebuhr et à Monvnsen ; mais, au sortir des doctes élucubrations du xvie siècle, et en se débarrassant du matériel de l’érudition et des questions de grammaire, il y eut alors quelques hommes de sens qui raisonnèrent à merveille sur les données générales qu’on avait à sa portée et sous la main : on dissertait volontiers sur le caractère des Romains et des Grecs, sur le génie de César et d’Alexandre.
Il s’élevait une profonde voix, Âme, soupir, émotion guerrière, Regret aussi de nos antiques droits, Le tout confus comme un gros de poussière Que la déroute envoie en tourbillons, Comme du sang fumant dans les sillons !
Grâce à lui, ce caractère si profond, si creusé, si énergique, si généreux au travers de ses arrière-pensées, et dans ses complications mêmes si précis, est devenu un peu plus qu’auparavant un problème pour ceux qui ne l’ont pas connu ; il est devenu matière à récrimination, et, qui pis est, à amplification.
L’impuissance de la philosophie solitaire en face des maux réels y est vivement mise à nu, et la tentative de suicide par où finit Cléveland exprime pour nous et conclut visiblement cette moralité plus profonde, j’ose l’assurer, qu’elle n’a dû alors le sembler à son auteur.
C’est donc en écartant cette époque monstrueuse, c’est à l’aide des autres événements principaux de la révolution de France et de l’histoire de tous les peuples, que j’essayerai de réunir des observations impartiales sur les gouvernements, et si ces réflexions me conduisent à l’admission des premiers principes sur lesquels se fondent la constitution républicaine de France, je demande que, même au milieu des fureurs de l’esprit de parti qui déchirent la France, et par elle le reste du monde, il soit possible de concevoir que l’enthousiasme de quelques idées n’exclut pas le mépris profond pour certains hommes1, et que l’espoir de l’avenir se concilie avec l’exécration du passé.
Pour comprendre et appliquer ces vérités, il n’est pas besoin d’étude préalable ou de réflexion profonde : il suffit du bon sens et même du sens commun.
. — Vous penchez sa tête un peu en arrière et vous redressez son échine, « aussitôt sa contenance prend l’expression de l’orgueil le plus vif, et son esprit en est manifestement possédé… » En cet instant, « courbez sa tête en avant, fléchissez doucement son tronc et ses membres, et la plus profonde humilité succède à l’orgueil ».
Cette passion devint le sujet habituel de ses vers, et il nous reste de lui un nombre considérable de sonnets de canzoni, et d’autres compositions poétiques, dans lesquels, à l’exemple de Pétrarque, tantôt il célèbre la beauté de sa maîtresse et les qualités de son esprit en général, tantôt il s’arrête sur une des perfections particulières de sa figure ou de son âme, d’autres fois il s’attache à décrire les effets de sa passion ; il les peint et les analyse avec toute la finesse et toute la grâce possibles, jointes à une grande perfection de poésie et quelquefois même à une philosophie profonde.
Et il répond par un des mots vraiment profonds qu’il ait jamais écrits : « Ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue ni dû avoir : c’est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde et que quelqu’un s’avise le premier d’exprimer. » Les grandes découvertes de la science sont des pensées qui devaient venir à tout le monde, et qui ne viennent qu’à quelques-uns.
Mais eux-mêmes dans la forme de leur âme auront, à leur insu, reçu l’empreinte profonde des Essais.
Et j’ai le respect le plus profond pour les travaux d’un Joseph Bédier et pour le labeur consciencieux de nombreux universitaires qui sont généralement d’excellents critiques quand ils veulent bien ne pas parler de leurs contemporains.
Il y a là encore des portraits, ceux de nos pères par l’esprit, de ces beaux génies qui, selon les paroles de Voltaire, « ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont point encore nés. » Rien n’a vieilli des jugements sommaires et pourtant si pleins qu’il en a portés ; la critique la plus profonde ne réussit qu’à nous en donner les motifs.
« Le Christianisme, dit Nietzsche, avec son profond ressentiment contre la vie, a fait de la sexualité quelque chose d’impur.
Il y a dans l’abolitionnisme à outrance une profonde ignorance de la psychologie de l’humanité.
Un des traits caractéristiques des hommes dont je parle est d’affecter un profond mépris pour l’art idéal, la passion noble et pure.
Aussi faut-il considérer les moments où la puissance des femmes s’exerce de façon moins bruyante, mais plus profonde et plus sûre.
Ce n’est pas un sentiment passager qui produit la bienfaisance du Chrétien, ce n’est pas la vue seule de l’objet qui excite sa compassion ; c’est la prévoyance, c’est le désir du bonheur général, c’est un amour profond de l’Humanité entiere.
Elle aimait le roi pour lui-même, comme le plus bel homme de son royaume, comme celui qui lui était apparu le plus aimable ; elle l’aimait sincèrement, sentimentalement, sinon avec une passion profonde.
En un mot, j’ai beaucoup voyagé et je n’ai jamais rapporté un sentiment aussi profond.