Son cercueil d’enfant aurait été plus vaste que son cercueil de vieillard ; mais la place littéraire de l’homme, que sera-t-elle, quand la postérité, pour laquelle il n’est pas d’enfance et qui ne se soucie que des hommes faits, aura oublié en le lisant l’enfant célèbre et trop gâté pour n’avoir pas un peu noué l’homme ? […] C’est un livre qui, grâce à la renommée de son auteur, est bien heureux d’avoir sa place dans la publicité, car, s’il ne l’avait point, il ne se la ferait pas… Il est écrit comme Villemain sait écrire, de cette longue phrase cicéronienne, moins pure que l’antique et que Villemain émaille de ces prosopopées (ô Racine ! […] Cet homme, qui a tenu une place haute dans l’opinion de la littérature de son époque et qui avait pignon sur rue inamovible dans la cour même de l’Institut, Villemain, dont par piété filiale on publie le dernier livre, que peut-être on ne lira pas, est déjà, maintenant qu’on ne sent plus le besoin d’épigrammatiser contre l’Empire, absolument indifférent, lui et ses livres, à la génération présente, — et s’il y a une place d’où on le voie encore, ce n’est pas de la niche de son buste, s’il en a un à l’Académie, mais c’est du cabinet de l’Empereur où, aux jours des désastres de ce grand homme, il eut l’honneur, adolescent, de travailler et d’écrire ce que lui dictait Napoléon ! […] Mais ce qu’il voit à la place, sait-il le décrire ?
Elle a forcément sa place de combat dans la lutte des idées. […] Weiss, on dirait qu’il a voulu entrer à la fois dans la place et dans les pantoufles de l’absent. […] Il a tout l’air d’ignorer ou d’oublier que le vrai principe démocratique est ce principe aristocratique : Place au mérite personnel ! […] Il place encore très haut la méditation religieuse (façon Lamartine), qui lui semble même trop noble et trop élevée pour des Français. […] Non, il choisit sa place entre les deux.
Mon cœur se resserra ; dans cet instant, à cette place, je sentis presque le souffle de la mort. […] Là n’est pas notre place. […] Un petit tapis usé et couvert de taches de cire couvrait la place où Glafyra Pétrowna s’agenouillait. […] Une génération nombreuse prit la place de cette génération disparue. […] On établit Lavretzky dans un grand fauteuil ; tout le monde prit gravement place autour de lui.
Seuls, les pays pauvres montrent encore de l’avidité pour les places ; dans les départements riches, les fonctions ne sont pas considérées et sont tenues pour un des emplois les moins avantageux qu’on ait à faire de son activité. […] Nul n’a droit à une place ; tous ont droit que les places soient bien remplies. […] Il est donc certain que, si la France veut se soumettre aux conditions d’une réforme sérieuse, elle peut très vite, reprendre sa place dans le concert européen. […] « Relever un droit historique, en place de cette malheureuse formule du droit « divin » que les publicistes d’il y a cinquante ans mirent en vogue, serait donc la tâche qu’il faudrait se proposer. […] Nos ennemis peuvent être rassurés si le Français, pour reprendre sa place, doit préalablement devenir un Poméranien ou un Diethmarse.
Le gentleman rejette l’auteur à la seconde place. […] Reybaud mérite une place à part dans la galerie du roman contemporain. […] Il est convaincu que l’homme n’est pas fait pour rester en place. […] Tout y porte, tout y est à sa place, et rien ne choque. […] Chavette occupe une place à part, grâce aux procédés employés.
Raynaud, la place vous appartient large et belle dans cette enchanteresse forêt des Ardennes. […] C’était en même temps la place Saint-Médard, à l’endroit où la rue Mouffetard s’offre un peu d’air et d’espace et pas ça du tout, un grand espace vide dans ce monde toutefois. […] Non sans que la nécessaire, j’allais dire la légendaire, la traditionnelle ou si, comme moi, vous préférez, la belle, la noble, l’essentielle mélancolie de ce pays de rêve… et de réalité, n’ait là pris place. […] Ingram, le fondateur de l’Illustrated London News, érigée en bonne place parmi les vieilles pierres tombales, dans l’antique cimetière entourant l’église. […] L’Angleterre, si hospitalière aux étrangers, même morts, Westminster Abbey le prouve, n’a pas adopté la coutume de leur élever des statues sur les places publiques.
Est-ce donc dresser la science de l’homme que de ne l’étudier, comme l’a fait la psychologie écossaise que dans son âge de réflexion, alors que son originalité native est comme effacée par la culture artificielle et que des mobiles factices ont pris la place des puissants instincts sous l’empire desquels il se développait jadis avec tant d’énergie ? […] Ce qui restera, c’est la place qu’elle remplissait, le besoin auquel elle correspondait et qui sera satisfait un jour par quelque autre chose analogue. […] La théologie et le surnaturel n’occupent aucune place dans l’esprit de ce peuple, et Confucius n’a fait que se conformer à l’esprit de sa nation en détournant ses disciples de l’étude des choses divines 95. […] Les sculptures du Parthénon ne valaient-elles pas mieux à leur place que plaquées par petits morceaux sur les murs d’un musée ? […] C’est comme une scène de théâtre, qui se passe sur une place publique, et où l’on ne voit que deux ou trois personnes.
Lorsqu’il s’enfuit, riche de ce trésor, sa haute cuistrerie exulte, oublieuse des coups de trique, et de la boiterie, et des meurtrissures, et c’est en bondissant qu’il quitte la place, aux strépitements des violons gagnés de son délire. […] « L’assemblée des maîtres, dit le vieil historien, a lieu dans l’église Sainte Catherine, après l’office de midi… » À cet effet, on ouvre près du chœur une estrade peu élevée, (ein niedriges Gerüst) sur laquelle on place une table avec un pupitre noir. […] Une petite chaire, (eine kleine Cathedra) est destinée à celui qui veut faire entendre un chant de maître… Il se place alors sur ce siège qu’on appelle Sing-Stul, enlève son chapeau ou sa barette, après quoi le marqueur lui crie : commencez ! […] On remarquera la place particulière de Parsifal à la fin de l’article. […] Le testament wagnérien a déjà, dès ce premier article, la première place.
Je me rappelle qu’un jour, dans un célèbre café du boulevard où j’avais été admis par faveur… j’ose à peine vous dire le nom de ce café pour ne pas vous plonger dans un passé trop lointain… c’était Tortoni… il y a aujourd’hui à la place un magasin de chaussures. […] Il en existait peut-être vingt entre la place de l’Opéra et le Château-d’Eau, ou dans les rues avoisinantes. […] Entre le public et les coulisses, il existait encore une sorte de cloison étanche de chaque côté de laquelle on se tenait à sa place. […] Elle est nulle si on se place à un certain point de vue, considérable si on se place à un autre : en tous cas, elle est relative. […] Sans forger autant de déclassées que Paris, elle se met à nous renvoyer à son tour son trop-plein d’institutrices sans élèves, d’employées sans emploi, de fonctionnaires sans place.
Nous voudrions développer une thèse semblable à propos de l’histoire, et faire voir comment, par une méthode analogue à celle des sciences naturelles, certaines écoles historiques ne laissent guère plus de place au libre jeu des facultés et des volontés humaines que telles écoles de physiologie et de philosophie positive. […] La vie politique de ces cités était concentrée sur la place publique, où l’éloquence décidait de tout, au moins dans les jours de liberté. […] C’est la tendance constante de deux écoles, dont l’une a occupé et dont l’autre occupe encore une certaine place dans le mouvement philosophique et historique de notre siècle. […] A la place des âmes, mettez des forces ; au lieu des personnes, introduisez des machines, vous pouvez obtenir encore de puissants effets et un grand spectacle ; mais ce spectacle n’est rien en comparaison de celui que présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles, lutte admirable, parfois sublime, qui a fait dire à un sage de l’antiquité qu’il n’est rien de plus beau sous le soleil. […] Dans ces nouvelles conditions de la vie nationale, chaque individu trouve sa place et son rôle.
Il semble qu’à vivre avec les témoignages, Strachey ait acquis une expérience qui équivaut pratiquement à la fréquentation des personnes et qui le place à l’angle même d’où le mémorialiste écrit. […] La place des mots, — jamais peut-être semblable prépotence ne lui avait été dévolue : c’est leur arabesque qui dessine, et ne livre qu’en son extrémité, le sens spécial, implexe, qui à chaque fois est visé. […] Cet indéfinissable intervalle qu’il faut ailleurs à l’expression pour prendre sa place, pour y faire luire l’aloi de sa propriété même, est ici tout éliminé : instantané, l’effet est produit. […] Peut-être — parce qu’elle connaît trop bien les expéditives impatiences de son pays d’adoption — Mme Duclaux a-t-elle quelque peu sous-estimé notre pouvoir assimilateur : j’aurais voulu qu’elle fît ici plus appel à notre sens de la grandeur ; qu’en nous présentant Browning, davantage elle revendiquât pour lui sa place — et toute sa place — au soleil. […] En fait — et nous nous en rendons compte aujourd’hui — Au-dessus de la ville était le type de « l’œuvre de transition », occupant, toutes proportions gardées, dans la production de Jaloux une place analogue à la place d’Isabelle ed dans la production de Gide.
Car enfin si j’énumère dans ma pensée les différents écrivains et poètes qui ne sont point sans doute les cinq hommes forts proclamés par lui, mais qui, malgré cela, ont leur place au soleil, je trouve des talents élevés et distingués qui, lorsqu’ils s’expriment en vers, veulent dire chacun quelque chose et s’attachent à rendre de leur mieux des impressions, des sentiments. […] La préface de M. du Camp devient à cet endroit un champ de bataille ou plutôt une place d’exécution ; il prend corps à corps l’Académie française, il y établit des catégories, il promène sa liste d’amnistie ou de prescription sur la tête des quarante. […] Ici nous retrouvons des paroles connues et qui ont été proclamées il y a plus de vingt-cinq ans. — L’âge d’or, qu’on place toujours en arrière, est devant nous. — Aimons, travaillons, fécondons l’imprescriptible progrès. — La littérature, dans l’avenir, aura à formuler définitivement le dogme nouveau. — Tout cela encore est bien vague, bien peu défini ; Déroulant devant nous le mouvement scientifique et le mouvement industriel de notre temps, l’auteur essaie de préciser ce rôle qu’il assigne au littérateur, au poète, et qui est, selon lui, d’expliquer la science, de la revêtir de charme et de lumière : « Il se passe parfois, dit-il, de planète à planète, de fer à aimant, de mercure à mercure, de chlore à hydrogène, des romans extraordinaires qu’on dissimule pudiquement derrière des chiffres et des A+B. » L’auteur voudrait que le poète expliquât et rendît sensibles à chacun de nous ces mystères.
Térence n’a laissé que six pièces de théâtre, et toutes imitées du grec ; on était encore à cet âge intermédiaire que traversent les littératures de seconde formation, où il semble plus honorable d’imiter et d’importer que d’inventer et de créer sur place, d’après nature. […] … » Le cortège s’avance ; on arrive au tombeau ; on place la morte sur le bûcher. […] Et dans la version de M. de Belloy : Mais elle, lui cédant, tout en pleurant plus fort, Sur le sein de mon fils tombe à demi pâmée, Comme reprenant là sa place accoutumée.
Il y a là, dans la jolie vallée de Bièvre, tout un coin, un foyer d’action, qui mériterait sa place dans la chronique poétique des dernières années. […] accordez à ceux qui vous blasphèment La place à votre droite au sublime séjour ; Donnez-leur tout, Seigneur, donnez : ceux qui vous aiment Ont bien assez de leur amour ! […] 3° Je fais un troisième groupe, et de poëtes encore : ceux que j’y place, je les nommerais ici bien moins, quoiqu’ils ne soient pas à mépriser.
Les causes qui ont retardé les progrès de la littérature allemande, s’opposent encore, sous quelques rapports, à sa perfection ; et c’est d’ailleurs un désavantage véritable pour une littérature, que de se former plus tard que celle de plusieurs autres peuples environnants : car l’imagination des littératures déjà existantes, tient souvent alors la place du génie national. […] Un joug volontaire met cependant obstacle, à quelques égards, au degré de lumières qu’on pourrait acquérir en Allemagne, c’est l’esprit de secte : il tient dans la vie oisive la place de l’esprit de parti, et il a quelques-uns de ses inconvénients. […] Les Allemands sont éminemment propres à la liberté, puisque déjà, dans leur révolution philosophique, ils ont su mettre à la place des barrières usées qui tombaient de vétusté, les bornes immuables de la raison naturelle.
Dans quelque situation qu’une profonde passion nous place, jamais je ne croirai qu’elle éloigne de la véritable route de la vertu ; tout est sacrifice, tout est oubli de soi dans le dévouement exalté de l’amour, et la personnalité seule avilit ; tout est bonté, tout est pitié dans l’être qui sait aimer, et l’inhumanité seule bannit toute moralité du cœur de l’homme. Mais s’il est dans l’univers deux êtres qu’un sentiment parfait réunit, et que le mariage a lié l’un à l’autre, que tous les jours à genoux ils bénissent l’Être Suprême ; qu’ils voient à leurs pieds l’univers et ses grandeurs, qu’ils s’étonnent, qu’ils s’inquiètent même d’un bonheur qu’il a fallu tant de chances diverses pour assurer, d’un bonheur qui les place à une si grande distance du reste des hommes ; oui, qu’ils s’effrayent d’un tel sort. […] C’est là mourir en effet, que n’affliger, ni punir, ni rattacher dans son souvenir, l’objet qui vous a trahi ; et le laisser à celle qu’il préfère, est une image de douleur qui se place au-delà du tombeau, comme si cette idée devait vous y suivre.
Celui qui, par un motif patriotique, religieux et même moral, se permet dans les faits qu’il étudie, dans les conclusions qu’il tire, la plus petite dissimulation, l’altération la plus légère, n’est pas digne d’avoir sa place dans le grand laboratoire où la probité est un titre d’admission plus indispensable que l’habileté. […] Il le fait tranquillement, n’esquivant rien, n’exagérant rien, avec un désintéressement, une impartialité, une indépendance de jugement telle, que cette sorte de sacrifice ou plutôt (car il n’avait point à la sacrifier) d’oubli provisoire de la piété filiale en face de la science qui prime tout, m’a rappelé, je ne sais comment, la hauteur d’âme des vieux Romains mettant tout naturellement l’intérêt de la patrie au-dessus des affections de famille… Puis, tout à coup, après ce long, tranquille et consciencieux exposé qui n’eût point été différent s’il se fût agi d’un étranger, la voix du professeur s’altère et laisse tomber ces mots : … Moi qui vous parle, moi qui seul sais le respect et la reconnaissance que je lui dois, j’ai dû m’abstenir de les exprimer comme je les sens, autant pour être fidèle à cette modération qu’il aimait à garder en toutes choses, autant pour ne rien rire ici qui ne dût être dit par tout autre à ma place, que pour ne pas m’exposer à être envahi par une émotion trop poignante qui ne m’aurait pas laissé la liberté et la force de rendre à cette mémoire si chère et encore si présente l’hommage public auquel elle a droit. Je vous assure que ces simples lignes, à leur place, sont d’un très grand effet.
Dans le groupe sacré des champs Élysées de Virgile, où les plus grands des mortels figurent, il y a place au premier rang pour les poètes pieux, c’est-à-dire pleinement humains, et qui ont rendu avec émotion et tendresse les larges accents de la nature : Quique pii vates et Phoebo digna locuti. […] Prenez, de ces œuvres, les plus saluées d’abord et les plus applaudies : combien de places déjà mortes, combien de couleurs déjà pâlies et passées ! […] Je demande à citer ici quelques stances de cette pièce, pour reposer l’esprit, à la fin de cette étude un peu disparate, sur quelques tons tout à fait purs : J’espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir, En osant te revoir, place à jamais sacrée, Ô la plus chère tombe et la plus ignorée Où dorme un souvenir !
Après avoir traité les differens genres d’affliction des autres personnages du tableau comme des passions qui pouvoient s’exprimer, il place à côté du lit de Germanicus une femme noble par sa taille et par ses vêtemens, qui se cache le visage avec les mains, et dont l’attitude entiere marque encore la douleur la plus profonde. […] Le peintre doit avoir cette attention sans cesse, mais elle lui est encore plus necessaire quand il fait des tableaux de chevalet destinez à changer souvent de place comme de maître. Le sujet des fresques peintes sur les murailles, et celui de ces grands tableaux qui demeurent toujours dans la même place, s’il n’est pas bien connu, peut le devenir.
Les âmes nobles, en se comparant aux âmes viles de tous les états, se sont mises à leur place. […] Enfin, les compliments et les harangues, auxquels est condamné un homme en place, et où on doit lui prouver méthodiquement qu’il est un très grand homme, sont mis par lui-même au rang des fables ennuyeuses. […] Les vrais citoyens désireraient d’y obtenir une place.
Sans toucher à la tristesse, elle est pourtant grave et austère, et pourrait trouver place ailleurs que dans une comédie. […] Duchâtel ne lui cède pas sa place. […] Au milieu d’un monde où l’or est le seul dieu, y a-t-il place encore pour la séduction ? […] Hugo s’est laissé aller à des mouvements poétiques magnifiques en eux-mêmes, mais hors de place à la scène. […] Hugo n’est plus qu’un escamotage de place publique.
La musique tiendrait moins de place que cela ne serait pas un mal. […] Les décors y sont d’autant plus à leur place, qu’ils y jouent le principal rôle. […] Un autre prendra la place, voilà tout. […] Il est bon de remettre les choses en leur place. […] Il y a une place à prendre, une place immense, écrire la tragédie bourgeoise contemporaine, le drame réel qui se joue chaque jour sous nos yeux.
Une altercation s’ensuivit, où leur chef déclara que la place d’un concierge était à la loge ; que, s’il y fût resté, pareille chose ne lui serait pas arrivée. […] Il ramena sa fille dans le premier salon, où sa place était auprès de la duchesse. […] Les poteaux sont restés en place : voilà tout. […] J’en avise une, sur la place, rue de Châteaudun, près de l’église Notre-Dame-de-Lorette. […] La rue par laquelle on monte à la place était remplie de débris de toute espèce, de tronçons de bois encore fumants et tachés de sang.
En cette gravitation intérieure, chaque objet prend une place différente selon la richesse du système d’idées auquel il s’adapte. Le plus grand d’apparence peut devenir le plus mesquin, et le plus mesquin le plus grand ; les derniers échangent leur place avec les premiers. […] Les Grecs de Racine ne sont guère Grecs que par la date à laquelle on les place, et qui reste trop souvent une simple étiquette, un simple chiffre, sans nous faire voir la Grèce d’alors. […] Si oui, vous serez admis dans mon musée, chacun à sa place, ainsi que des statues de pierre. — Buffon, comme tout son siècle, avait plus d’intelligence que de cœur. « Que je vous plains ! […] Leur importance, leur grandeur pour la pensée, leur place dans la perspective générale dépend ainsi de la quantité et de la qualité des idées ou sentiments qu’ils éveillent.
Comme les entrepreneurs, les directeurs, peut-être même les hommes en place, applaudiraient à ce trait-ci ; Ah ! […] Dom Juan s’introduit dans la chambre de la jeune épouse, lui dit que son mari lui a permis de prendre sa place, elle lui demande un serment, il consent, s’il ne dit pas vrai, à être tué par un mort. […] D’après ce que nous venons de voir, voilà encore une comédie qui, grâce à quelques larcins de bonne prise, puisqu’ils sont embellis et bien encadrés, mérite une place distinguée parmi les meilleures petites pièces. […] Voilà pourquoi les meilleurs ouvrages manquent d’ensemble et ne font plus illusion ; voilà enfin pourquoi les comédiens sont si rarement à leur place. […] et l’auteur qui la transporte sur son théâtre, n’est-il pas également un imitateur, bon selon qu’il la rend plus ou moins plaisamment, qu’il la place plus ou moins bien, et surtout d’une manière plus ou moins naturelle77 ?
Jamais un Corse ne lui demanda une place en vain. […] Et c’est par leur intermédiaire qu’il obtint des places du gouvernement. […] Elle le remet « à sa place ». […] Joseph Oberlé sollicita et obtint une place dans la hiérarchie officielle. […] André Chevrillon une si belle place parmi nos jeunes écrivains.
Le « Scapin » a marqué nécessairement sa place. […] Place aux Jeunes ! […] Elle s’excuse aussi ’de la place restreinte (26 Juillet 87). […] Immédiatement il reprenait à Gustave Kahn l’Etude mensuelle des livres pour en prier à sa place J. […] -vous pourriez donc me dire à quel point de l’Ellipse il place la Turquie ?
Il n’est pas naturel que toutes les parties d’une action se passent dans un même apartement ou dans une même place. […] Il falloit, ce me semble, couper ces trois scenes, après l’instant des reconnoissances, et faire survenir quelqu’acteur qui établit une scene nouvelle où le reste pût trouver sa place. […] Nous mettons souvent les préjugés à la place des vertus. […] Mettez les actions à la place des récits, la seule présence des personnages va faire plus d’impression que le récit le plus soigné n’en pourroit faire. […] Et jamais impatience de se justifier eût-elle été mieux à sa place ?
Esprit plus pénétrant qu’étendu, avide de clarté, il poursuit en ennemi acharné les métaphores, la phraséologie vague, les arguments de rhétorique qui usurpent la place de la science, les explications qui font semblant de résoudre les difficultés : il demande pour la psychologie une langue aussi précise que possible. […] Ainsi lorsqu’on laisse de côté le langage vague sur la liberté de la volonté — qui est, comme on l’a dit, la liberté de quelque chose qui n’existe pas — la véritable question se présente sous une forme qui ne laisse plus guère de place à une divergence d’opinions.
Le rendez-vous du beau monde est le soir chez la maréchale d’Estrées88. » C’est ici, et toujours en 1672, que se place, par toutes les circonstances qu’elle renferme, une lettre, sans date, de madame Scarron à madame de Saint-Géran, lettre qui, jusqu’à présent, n’a été, que je sache, l’objet d’aucune remarque, et qui cependant en fait naître de singulières. […] Le 19, elle écrit à d’Aubigné une lettre qui respire la reconnaissance, l’amour pour le roi, et le sentiment de la faveur toute particulière à laquelle d’Aubigné doit cette place.
C’est le pendant d’un lourd et pesant érudit qui a besoin d’un passage, qui monte à son échelle, prend et ouvre son auteur, vient à son bureau, copie la ligne dont il a besoin, remonte à l’échelle, et remet le livre à sa place. […] C’est un point mouvant qui se promène sur une surface, qui s’arrête et se place où il lui plaît, mais qui a toujours le même cortège.
Il est bien, il est très bien ; il a pris chez lui la place d’un autre que son maître M. […] Un missionnaire ayant établi ses tréteaux sur la place de saint Marc à Venise, à côté d’un joueur de marionnettes, celui-ci s’attira si fort la foule par le moyen de son polichinel, que l’autre ne put jamais avoir un auditoire.