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794. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

J’ai peine à croire que sans préméditation on imite si exactement le Jules Mary : « Au trot régulier de son robuste attelage, le landau sortit de Corbeil, laissant derrière lui les cheminées géantes des minoteries, dont la fumée assombrissait tout un côté du ciel splendide », — et le Henry Monnier : « Le général était aux eaux dans le Tyrol, avec la duchesse ; le fils à Stanislas, piochant ses examens de Saint-Cyr qui brûlaient », accouplement de métaphores emprunté à la littérature de la Terre de Feu… Un autre charme du roman est le mépris implicite de toute psychologie.

795. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

On conviendra, sans peine, qu’on y rencontre des endroits foibles & mal traduits.

796. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

C’est elle, ajoutoit-il, qui doit animer tous nos travaux, qui en adoucit la peine, & qui peut seule les rendre véritablement utiles * ; d’où il tiroit cette conséquence foudroyante pour les esprits forts & les cœurs corrompus, que la Religion est la vraie Philosophie **.

797. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

C’est mon avis, et je ne conçois pas pourquoi La Fontaine s’est donné la peine de rimer cette historiette assez médiocre.

798. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Carle Vanloo » pp. 183-186

Ce n’est pas sans peine que l’artiste a rendu sa terrasse d’un vert aussi dur.

799. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Louis-Michel Vanloo » pp. 191-195

Un sculpteur un peu jaloux de la durée d’un ouvrage qui lui coûte tant de peines, devrait toujours en appuyer les parties délicates et fragiles sur des parties solides ; et le peintre, préparer et broyer lui-même ses couleurs, et exclure de sa palette toutes celles qui peuvent réagir les unes sur les autres, se décomposer, se revivifier, ou souffrir, comme les sels, par l’acide de l’air.

800. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Taraval » pp. 282-283

De la manière dont ce sujet est composé, il ne peut guère y avoir que le mérite du technique ; la figure principale tourne le dos, et un dos n’a pas beaucoup d’expression ; voyez pourtant ce dos, car il en vaut la peine, et la manière dont cette figure est assise sur son coussin, la vérité des chairs et du coussin.

801. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 31, de la disposition du plan. Qu’il faut diviser l’ordonnance des tableaux en composition poëtique et en composition pittoresque » pp. 266-272

S’ils ne contiennent pas une action il faut qu’il y ait un ordre ou sensible ou caché, et que les pensées y soient disposées de maniere que nous les concevions sans peine, et que nous puissions même retenir la substance de l’ouvrage et le progrès du raisonnement.

802. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 27, qu’on doit plus d’égard aux jugemens des peintres qu’à ceux des poëtes. De l’art de reconnoître la main des peintres » pp. 382-388

C’est au soin que prenoient les anciens pour avoir des sçeaux singuliers, et qu’on ne pût contrefaire sans bien de la peine, que nous devons apparemment la perfection où fut porté de leur temps l’art de graver les pierres qui servoient de cachets.

803. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

A peine a-t-il résolu d’être meilleur qu’il se croit déjà meilleur. […] Elle s’amuse de ses entreprises auxquelles elle n’a pas de peine à se dérober. […] Mais Jean-Jacques a quarante-cinq ans ; il est trop tard ; et puis il ne voudrait pas faire de peine à Thérèse. […] A peine une nuance d’embarras à la première entrevue. […] Mais la peine du misérable lui vient des choses, de la rigueur du sort qui s’appesantit sur lui.

804. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Voyez Cimon et les autres : « Le peuple, dont Cimon prenait soin, ne lui fit-il pas subir la peine de l’ostracisme afin d’être dix ans entiers sans entendre sa voix ? […] Le joueur de flûte, par exemple, vise uniquement à nous procurer du plaisir et ne se met point en peine d’autre chose. […] Seulement il est remarquable que les plaisirs sont quelque chose de bien indéfinissable et probablement de bien incertain, indécis et inconsistant, puisqu’ils sont toujours accompagnés de quelques peines et que la limite entre la peine et le plaisir est la chose du monde la plus insaisissable. […] À nos soucis, à nos peines, à nos petitesses et à nos frivolités et à notre ennui. […] Car l’homme qui gouverne selon la justice a autant de peine que l’autre, sinon plus, et par conséquent déploie et prouve et sent tout autant de volonté de puissance.

805. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Leurs protecteurs même se sont plaints quelquefois : ils ont été entraînés dans des démarches qu’ils ont eu & ont encore bien de la peine à soutenir. […] A peine eut-il rempli quelque temps ses fonctions, qu’il fut gratifié de l’évêché de Conon. […] Le public, accoutumé à les voir dans l’avilissement, avoit peine à les mettre à côté des médecins. […] A peine fut-il libre, qu’il reprit son train ordinaire de vie, joignant, à la réputation d’écrivain le plus ingénieux, le plus piquant, le plus naturel & le plus agréable de son siècle, celle d’épicurien parfait. […] Norbert ; & j’en suis d’autant plus las ; que je sçais que cela vous fait de la peine & nous fait confusion…… J’avois déjà oui parler de la signature de M. de Lollières qu’il a insérée au bas de son oraison funèbre.

806. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Aux funérailles de Jean Moréas vint toute la jeunesse et notre peine visible, n’était point parure d’occasion. […] Ainsi Tolstoï gagna peu à peu et non sans peine, la haute et définitive sagesse de ses derniers ans. […] Chandelles de suif grossier et charbonneux, qui brûle avec peine et s’éteint lentement. […] Jamais plus, en compensation de ses peines, l’homme ne s’est enrichi d’illusions. […] L’on comprendra mieux ce qu’alors coûtait à l’homme le plaisir particulier de la lecture, d’autant plus que les moindres des manuscrits réclamaient la peine persévérante de plusieurs frères pendant des semaines, de longs mois et même des années.

807. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

A peine arrivé à Bourg, il mit en état le cabinet de physique, le laboratoire de chimie, et commença du mieux qu’il put, avec des instruments incomplets, ses expériences. […] Ampère, qu’il n’avait pas voulu se donner la peine de suivre mes calculs, qui exigent, en effet, de profondes connaissances en mathématiques. […] A peine l’une est-elle satisfaite dans un esprit puissant, et se croit-elle sûre de son objet et apaisée, que voilà l’autre qui se relève et qui demande pâture à son tour. […] Je vois avec peine qu’à trente ans vous entriez dans une nouvelle carrière.

808. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Celles-ci, semblables à l’airain de Corinthe qui a de la peine à se rouiller, ne deviennent que difficilement malades et se rétablissent fort vite. […] « Dans cinq autres livres de dissertations, les Tusculanes, j’ai recherché quelles étaient, pour l’homme, les principales conditions du bonheur : le premier traite du mépris de la mort ; le second, du courage à supporter la douleur ; le troisième, des moyens d’adoucir les peines ; le quatrième, des autres passions de l’âme ; et le cinquième enfin développe cette maxime, qui jette un si vif éclat sur l’ensemble de la philosophie, que la vertu seule suffit au bonheur. […] Cependant j’ai trouvé dans mes malheurs mêmes plus d’honneur que de peine, moins d’amertume que de gloire ; et les regrets des gens de bien ont plus réjoui mon cœur que la joie des méchants ne l’avait attristé. […] « Ceux qui veulent jouir sans peine d’un repos inaltérable recourent à des excuses qui ne méritent pas d’être écoutées.

809. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Ils peuvent, quoique ce soit assez rare, reconnaître dès l’abord la grandeur de la tragédie où ils ont été enveloppés ; ils y verront même parfois je ne sais quoi de vertigineux et de surhumain  ; mais pourtant, soit effarement prolongé, soit bouillonnement excessif de colère et de haine, leurs sentiments ont grand peine à se traduire en beaux développements littéraires. […] La peine de mort fut prononcée contre je ne sais plus quel auteur d’écrit séditieux. […] Je ne parle point des orateurs réduits au silence par la suppression de la tribune et des délibérations publiques ; des journalistes privés de débouchés par la suppression des journaux : des historiens, qui doivent suivre le plan qu’on leur trace, s’enthousiasmer et s’indigner à point nommé, sous peine d’être (admirable expression de l’Empereur !) […] Il faut économiser le temps et la peine des enfants du peuple, qui n’ont que peu d’années à consacrer à l’école, et c’est ainsi que, servant les intérêts de la démocratie, des réunions d’instituteurs, des comités formés à Paris, en Belgique, en Suisse, travaillent à la suppression des pièges sans nombre dont est semée notre orthographe.

810. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

La lenteur que les esprits mettent à faire des acquisitions nouvelles s’explique sans peine. […] Faudra-t-il donc renoncer à des idées caressées dès l’enfance, à des talents qu’on a pris tant de peine à cultiver ? […] Montesquieu aura grand peine à se faire pardonner les hardiesses de ses Lettres persanes et, le jour où l’on se sera résigné à le recevoir, il sera tancé vertement sur l’insuffisance de ses titres à pareil honneur. […] Il n’a garde de les oublier ; mais il doit suivre minutieusement leur vie plus ou moins courte ; car leur naissance et leur disparition marquent des dates importantes, qu’il aurait peine à fixer autrement ; elles lui indiquent d’une façon précise les moments où s’opèrent ces variations du goût dont il s’efforce de dérouler l’enchaînement.

811. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Si ton livre passe, ce n’était pas la peine de l’écrire ; s’il dure, ne vois-tu pas que tu te traduis à la postérité comme un sot, et lorsque le temps aura brisé les statues, détruit les peintures, amoncelé les édifices dont tu m’entretiens, quelle confiance l’avenir accordera-t-il aux récits d’une tête rétrécie et embéguinée des notions les plus ridicules ? […] Des groupes de figures qu’on a peine à discerner sont répandus dans les entre-colonnemens de la partie supérieure. […] Entrons dans cette cuisine ; mais laissons d’abord monter ou descendre cette servante qui nous tourne le dos, et faisons place à ce bambin qui la suit avec peine ; car ces degrés de grosses pierres brutes sont bien hauts pour lui. […] Figures bien disposées, mais si croquées, qu’on a peine à les discerner.

812. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Il les assemble et les oppose à l’instant et sans peine. […] Il dit que ce ne serait pas la peine de vivre si l’on n’avait le plaisir des discours. […] Leur délicatesse et leur promptitude aperçoivent, à l’instant et sans peine, ce qu’on dissimule ou ce qu’on n’achève pas. […] Dès l’an 180, les levées se faisaient avec peine. […] Quels qu’ils soient, elle les subit sans beaucoup de choix ; quels qu’ils soient, elle les défait sans beaucoup de peine.

813. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Chantez donc encore une fois. » Tiècelin, qui veut avoir le prix du chant, s’y met tout entier ; il s’écrie à haute haleine, mais il ne sut si bien faire, quelque peine qu’il se donnât, que son pied droit ne s’en desserrât et que le fromage ne tombât à terre, tout juste devant les pieds de Renart. — Vous croyez la fable finie ; pas le moins du monde. […] Le bon chevalier Beaumanoir va vers lui, et lui dit dans un sentiment tout humain qui est rare au Moyen Âge, qui manque chez Froissart, historien de cour, et qu’on est heureux de retrouver ici : Chevaliers d’Angleterre, vous faites grand péché De travailler les pauvres, ceux qui sèment le blé… Si laboureurs n’étaient, je vous dis ma pensée, Les nobles conviendrait travailler en l’airée (aux champs), Au fléau, à la houe, et souffrir pauvreté ; Et ce serait grand peine quand n’est accoutumé.

814. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Tout le monde aujourd’hui, avec assez peu de frais et de difficultés, va à Jérusalem, tout le monde visite Constantinople : de même tout le monde, avec assez peu de peine et d’application, peut lire Villehardouin83. […] Il n’y avait plus qu’à obtenir la ratification du grand Conseil et la sanction du peuple : le doge eut sans peine la première et procéda habilement à procurer la seconde, en prenant à part quarante, puis cent, puis deux cents personnes.

815. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

c’est un travail, je vous assure, qui donne bien plus de peine que celui de chercher quelque chose de touchant et de sensible dans une femme. […] Dans son bon temps, et avant que la maladie eût altéré sa faculté et sa puissance d’exécution (ce qui me paraît avoir dû être dans le courant de 1833), il avait de grandes douceurs mêlées à un travail et à une peine inévitables.

816. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Ce n’est point un improvisateur perpétuel comme Voltaire, ni un coquet sérieux, un limeur et un polisseur de tous les instants, comme Rousseau : il ne prend aucune peine quand il écrit à ses amis, et l’on s’en aperçoit, bien que son style garde du bel air et de l’épigramme. […] Cuvier qui nous le dit et nous le croyons sans peine. — « Corvisart, pourquoi n’avez-vous pas d’imagination ? 

817. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Il lui arrive de s’élever, mais il a de la peine à se soutenir ; il a le vol court, et ses poésies sentent l’effort et le travail ; on s’aperçoit que la recherche du beau, d’un certain éclat, en fait le grand ressort : de là viennent les bons mots où il lui arrive si souvent de s’échapper, aussi bien que toutes ces malignités hors d’œuvre, ces traits qui divertissent le lecteur, mais qui ne font pas honneur au poète. […] C’est le goût du pays, et on s’y fait généralement, comme il y a des pays où tous les mets qu’on mange sont apprêtés avec du sucre, et on les y trouve bons… Non seulement leurs discours ordinaires ont quelque chose de flatteur, qui fait de la peine à un homme modeste et sensé, à tout homme qui n’est point fait à ce langage et qui ignore la manière de repousser les louanges, ou d’y répondre en les faisant retomber sur ceux qui les donnent ; mais même leurs discours prémédités sont le plus souvent consacrés à la louange, comme ce qu’il y a de plus conforme au génie de la nationl.

818. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Cette grâce fut le prix de son sincère amour pour la vérité et de la bonne foi avec laquelle, sans songer à se parer de ses vaines recherches, il consentait à perdre la peine qu’il avait prise et à convenir de son ignorance plutôt que de consacrer ses erreurs aux yeux des autres sous le beau nom de philosophie. […] Monsieur, cela n’y fait rien ; je prendrai tout de même… » — « Non, monsieur, je n’ai pas l’habitude de livrer de la musique en cet état ; j’ai voulu vous donner cette explication, car je ne manque jamais à ma parole. » — « Mais, monsieur… » — « Non, monsieur ; je vous demande seulement quelques jours pour refaire la copie. » Le jeune homme avait peine à sortir : Rousseau lui-même s’oublie ; la conversation se renoue et s’engage. « Jeune homme, à quoi vous destinez-vous ? 

819. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

J’admets qu’il ait eu tout cela presque d’emblée sans trop de peine, sans trop de stage et par droit de conquête. […] Est-ce donc la peine de tant en vouloir à ce qui est ?

820. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Michelet n’a pas été injuste, et je lui en sais gré, envers ce jeune prince qui aurait eu bien de la peine à devenir un grand roi et qui, autant qu’on le peut conjecturer, n’aurait jamais réussi qu’à faire un saint roi par anachronisme, ironiquement placé à la tête du xviiie  siècle déjà tout formé et avide d’éclater et de déborder. […] « Les savants se donnent beaucoup de peine, continue le correspondant supposé, pour découvrir en quelle occasion cette médaille a pu être frappée dans l’antiquité.

821. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Fénelon ne se fait là-dessus aucune illusion, et, à bien lire sa Correspondance, il en ressort que, pour être guéri non sans peine de « ses défauts les plus choquants », le prince ne lui paraît nullement arrivé à la perfection humaine et royale. […] Mesnard l’a retrouvé dans les manuscrits de la Bibliothèque Impériale sous ce titre un peu fastueux : Projets de Gouvernement résolus par Mgr le Duc de Bourgogne, Dauphin, après y avoir bien mûrement pensé ; et il n’a pas eu de peine à mettre à ce travail anonyme le nom d’un rédacteur éclatant.

822. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Dès l’âge de dix ans, il marquait du penchant pour la boisson, et on avait peine à l’empêcher de se griser à table. […] Tout de suite je me fis chercher ces livres, qu’on eut de la peine à trouver à Pétersbourg alors ; et je lui dis que j’allais lui tracer mon portrait, afin qu’il put voir si je me connaissais ou non. » Elle écrivit, en effet, ce portrait sous ce titre : Portrait du philosophe de quinze ans ; l’ayant retrouvé bien des années après, elle ne put s’empêcher de s’étonner de la profondeur de connaissance d’elle-même qu’elle possédait alors.

823. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Étienne, dans sa jeune tête, avait peine à concilier tout cela : « Ce conflit, cet amalgame de choses et d’idées incohérentes fit naître dans l’esprit d’Étienne une foule de réflexions contraires, dont le résultat fut de le plonger dans une rêverie profonde. […] Lacretelle l’académicien entrant à l’improviste à ce moment de la lecture ; il venait en visite et n’était pas des invités ; j’ai, encore présent à l’esprit son visage étonné, car il ne savait absolument de quoi il s’agissait, et il avait peine évidemment à concevoir ce que faisait tout ce beau monde attentif à écouter une description si peu engageante.

824. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Les Renés n’avaient plus de raison d’être ; les marquis de Posa désormais n’étaient plus en peine ; les âmes chevaleresques comme Santa-Rosa avaient leur destination toute trouvée : elles savaient où aller se dévouer et mourir. […] Ce qu’on rapporte de l’ancien philosophe Cléanthe, homme de peine la nuit pour être homme d’étude le jour, n’a plus rien que de naturel, et on en a le commentaire vivant sous les yeux.

825. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Autant le faux et fade inédit est méprisable, autant l’inédit qui en vaut la peine est curieux et amusant ; c’est un voyage dans un pays neuf : l’esprit ennuyé et fatigué de croupir sur les mêmes objets s’y renouvelle et s’y rafraîchit. […] On l’avait depuis quelques années séparé, non sans peine, d’une maîtresse avec laquelle il vivait, et dont il avait une fille.

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