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1444. (1929) Amiel ou la part du rêve

Le Journal, d’un certain point de vue, figurera un monologue immense sur la liberté, confirmera ce mot d’Amiel : « La liberté intérieure serait donc la plus tenace de mes passions, ma seule passion » et une passion qu’il ne saurait porter avec une bonne conscience, d’où son tourment tragique. […] La passion de l’indépendance lui a fait perdre une vie, lui en a peut-être fait gagner une autre. […] Il aime l’amour, et il donne un singulier démenti au mot de Buffon d’après lequel, de cette passion, le physique seul est bon. […] À qui est échu ce rôle de recevoir les aveux et d’être pris pour directeur et confident contre lui-même et contre la passion dont il était l’objet ? […] Puis il se replie, écrit une pièce de vers, console, et on se console aussi, à moins qu’on ne finisse « par la passion vulgaire et jalouse ».

1445. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

J’étais ravi dans les sphères de la passion idéale ; j’aimais, j’aimais Marianna. […] C’est ce qu’on appelle la lutte contre la passion. […] Mais il se désennuyait en elles et, à force de chercher la passion, il faillit bien l’atteindre une fois. […] Aussi, comment se fier à un homme qui cherche éperdument la passion quand la passion le fuit, qui méprise les hommes et travaille à les rendre libres, et dont la parole n’est que le brillant cliquetis des contradictions acérées qui déchirent son intelligence et son cœur ? […] Il a, plus que tout autre, l’instinct de la vie, le sentiment des passions intimes, l’intelligence des intérêts domestiques.

1446. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Toute idée soutenue avec foi et passion doit faire des prosélytes prochains. […] Taine commet une erreur et une injustice quand il voit dans le désir d’être apprécié et loué la passion dominante des artistes. […] C’est le plus haï des écrivains, et ce n’en est pourtant pas le plus aimé ; mais les passions qu’il excite suffisent pour entretenir sa gloire et sa vie. […] Les poèmes antiques furent d’abord les cris d’effroi ou d’espérance poussés par l’homme devant le spectacle de l’univers, et les systèmes du monde sont composés avec les signes qui manifestèrent ces passions. […] Mais il faut savoir que c’est un art, et y mettre la passion et l’agrément sans lesquels il n’y a point d’art… M. 

1447. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

C’est que, au moyen âge, sous l’insuffisance et la gaucherie des choses écrites, on devine une humanité plus tourmentée, agitée de passions plus violentes et plus profondes, plus intéressante enfin (à mon avis) que l’humanité antique. […] Cela, nous le chercherons si on nous le demande, mais sans passion. […] C’est l’avantage des passions peu violentes de pouvoir coexister dans un cœur sans trop le gêner. […] Seulement, la tragédie selon Corneille ou Hugo est le conte, — noir ou bleu — des passions humaines. […] Mais la Reine Juana est une tragédie, et c’est pourquoi j’y voudrais une étude un peu plus poussée des passions et des caractères.

1448. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Ils laissaient leur passion se dilater comme cet océan, frémir en eux avec la plénitude de ces houles, s’ensauvager comme cette côte stérile. […] La passion d’un fils de grande famille du faubourg Saint-Germain pour Lia, la jeune fille israélite, passion tourmentée et arrêtée par un duel mortel, tel est le grossier résumé de ce livre dont la maturité, la pondération sont mieux qu’une promesse. […] Cette fois ce n’est pas à la nature inanimée que l’auteur a demandé son inspiration ; c’est à la nature humaine, à ses passions. […] Aussi Robert envoie-t-il promener son ami et poursuit-il le cours de sa passion. Passion malheureuse s’il en fut et qui l’amène à vouloir tuer, puis à cravacher son bel idéal.

1449. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Mais on ne rencontrera pas un trait qui ait été dicté par un mouvement de passion, de ceux que l’on aiguise moins en faveur de M.  […] C’est peu que posséder l’objet convoité, et d’un regard scrutateur observer les frémissements de ses nerfs, car répétition engendre monotonie, et, suivant une loi trop souvent vérifiée, la possession éteint la passion. […] Aussi sommes-nous conduits à transposer dans l’art les conditions mêmes de la vie, et comme c’est une question vitale, suffisant à créer l’intérêt d’un ouvrage, de savoir qui sera le plus fort, qui triomphera dans la passion qui l’anime. […] Ses poèmes sont asiatiques par la violence de la passion, et grecs par la ciselure rare et le charme sobre de la strophe. » — Mélange subtil que nous goûtons aux vers de Mme Renée Vivien. […] j’entends assez ce que l’on peut objecter, et qui tient tout en ceci : les Droits de la passion.

1450. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Mme Bovary est agitée par des passions multiples : Salammbô au contraire demeure clouée par l’idée fixe. […] Rappelez-vous ce qu’il dit de la violence des passions en Afrique, dans Candide, récit de la vieille : « C’est du feu, du vitriol, etc. » « A propos de l’aqueduc : « Ici on est dans l’invraisemblance jusqu’au cou. […] Si la couleur n’est pas une, si les détails détonnent, si les mœurs ne dérivent pas de la religion et les faits des passions, si les caractères ne sont pas suivis, si les costumes ne sont pas appropriés aux usages et les architectures au climat, s’il n’y a pas, en un mot, harmonie, je suis dans le faux.

1451. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Auger en 1830, suivit ; par goût et par passion la même voie dogmatique étroite, et crut, à son tour, devoir débuter par un renouvellement du même manifeste. […] Si l’on excepte, en effet, quelques cas rares où la vivacité de la passion a forcé un moment le ton et dépassé la convenance, l’habitude est de vivre à l’Académie comme entre confrères et de ne s’aborder que par les surfaces polies. […] On sentait, jusque dans ces questions en elles-mêmes assez indifférentes, je ne sais quel souffle de passion et un surcroît de lutte qui venait du dehors et qui se produisait à tout propos.

1452. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

C’est l’esprit de Rousseau, « l’esprit républicain588 » ; il a gagné toute la classe moyenne, artistes, employés, curés, médecins, procureurs, avocats, lettrés, journalistes, et il a pour aliments les pires passions aussi bien que les meilleures, l’ambition, l’envie, le besoin de liberté, le zèle du bien public et la conscience du droit. […] Effet qu’elle produit sur lui. — Formation des passions révolutionnaires […] Toutes ces passions s’exaltent les unes par les autres.

1453. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

« Elle aimait avec d’autant plus de passion qu’elle aimait avec ignorance. […] Il y en a un véritablement touchant, comme une légende de Juif-Errant de la science, c’est celui du vieil homme de lettres, amant passionné des livres, et dévoré par eux, qui mange sou à sou son mince patrimoine pour s’en procurer, qui finit par les vendre un à un pour vivre, et qui, lorsqu’il a vendu le dernier, meurt lui-même désespéré de sa passion du livre, d’abord résignée, puis changée en fureur ! […] Peut-elle extirper les manies individuelles, elle qui ne peut extirper les passions ?

1454. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

L’homme qui a osé les écrire fut plus et moins qu’un homme en les dictant, il fut le martyr du ciel et de la terre ; il faut chercher son nom et ne pas le prononcer, comme celui de la passion ineffable devant l’ineffable feu du désir et les ineffables larmes de l’expiation. […] Ses excès sont tous des passions ou des repentirs. […] Il affecta des passions, des affections et des haines qu’il n’avait pas.

1455. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Vous y recherchez la vérité, vous y vivez pour le triomphe de l’idéal avec une passion que nos confrères ni leur « prince » n’ont connue ; avec une érudition qui humilie même les ignorants et avec ce vrai Bon Sens qui se défend d’être l’opinion moyenne, car il appartient aussi aux poètes ! […] Henry Fouquier Médée est l’œuvre noble d’un poète qui croit que l’étude des passions éternelles transportées dans le monde de la légende, s’exprimant en une belle langue, dramatique et lyrique à la fois, interprétée, et j’ajoute : mise en scène par une tragédienne et une artiste incomparables, peut encore plaire à un public très désorienté et le rallier à une pure œuvre d’art. […] Catulle Mendès vaut moins par l’intérêt du poème, par l’étude psychologique des sentiments et des caractères que par un grand sens du pittoresque et en même temps par un emportement extraordinaire de passion physique.

1456. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Les passions étudiées, analysées, et décrites dans le détail le plus rigoureux, avec le dessein de les mieux signaler à la conscience qui doit les combattre et les régler ; la vérité philosophique subordonnée à la vérité morale ; la connaissance pour arriver au devoir tel est le fonds de l’esprit français. […] On le voit par la place considérable qu’on y donne à l’amour de la patrie, comme séparée et distincte des autres patries ; et par là je n’entends pas cette passion sérieuse, vitale, qui fait la force des nations, comme l’esprit de famille fait celle des individus. Je veux parler de cette passion exclusive, un peu sauvage, qui préfère le pays à tout, et au pays le lieu même de la naissance, le premier horizon que l’écrivain a vu de ses premiers regards.

1457. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Après quatre ans d’un service si rude, dit-il, Que la peine en tout autre en eût ôté l’envie… Voyant ses passions si mal récompensées, il se guérit. […] La langue du peuple n’est pas sujette aux variations de la mode ; elle est dans tous les temps la langue naturelle des passions. […] La langue suit ces deux dispositions du poëte tantôt relâchée et vague, et tantôt forcée ; ce qui est le vice caractéristique des poésies de Desportes et de toutes les poésies que n’inspire ni la passion ni la raison.

1458. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

S’ils étaient des adeptes de la philosophie de Schopenhauer, ils sauraient dompter la passion qui les ronge, puisqu’ils sauraient que l’amour n’est qu’un leurre tendu par la nature pour la préservation du genre aux dépens de l’individu (Die Welt als Wille… II, 638) ; ils ne se répandraient pas en plaintes interminables, puisque leur maître enseigne qu’il faut bénir les souffrances (1, 468) ; et surtout ils n’appelleraient pas constamment la mort, puisque rien n’est plus contraire aux principes et aux doctrines de l’école. […] Schuré disait de la scène d’amour : « Nous traversons, dans ce dialogue de Tristan et d’Iseult, les degrés successifs de cette intense passion de la créature, qui confond tous les bonheurs, tous les ciels dans une admiration mutuelle… Cette hymne respire une sorte de paix profonde dans la passion infinie. »[NdA] 3.

1459. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il avait la passion de l’épigramme. […] Il n’a pas évité tout à fait les épisodes romanesques, car on ne saurait donner un autre nom à l’épisode de Jenny, cette jeune protestante qui meurt après s’être prise de passion pour le moine Ganganelli. […] Il nous apprend à ne point accueillir, à ne point entretenir dans notre cœur ces passions amères qui, une fois qu’elles s’y sont logées, y deviennent maîtresses, y sévissent en furieuses et y corrompent ce qu’il y a de plus doux et de plus consolant au monde, et ce qui est recommandé par les sages comme le remède souverain des maux, je veux dire le sincère amour des lettres et le charme innocent des muses.

1460. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

. — « Quel peuple à passions intenses, énormes, irrésistibles et fatales, comme une force de la nature ou comme une idée fixe ! » — Nullement, nous sommes un peuple léger, à passions souvent superficielles comme les feux de paille ; nos idées sont malheureusement trop peu stables, surtout en politique. […] En dernière analyse, le génie et son milieu nous donnent donc le spectacle de trois sociétés liées par une relation de dépendance mutuelle : 1° la société réelle préexistante, qui conditionne et en partie suscite le génie ; 2° la société idéalement modifiée que conçoit le génie même, le monde de volontés, de passions, d’intelligences qu’il crée dans son esprit et qui est une spéculation sur le possible ; 3° la formation consécutive d’une société nouvelle, celle des admirateurs du génie, qui, plus ou moins, réalisent en eux par imitation son innovation.

1461. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

L’amour du xviiie  siècle s’est emparé de lui comme une passion tardive et que rien n’aurait pu faire pressentir. […] Elle s’y livrait avec une ardeur qui compromettait sa santé, « et, comme elle faisait tout avec passion » (c’est un bien gros mot que tout !) […] Être la maîtresse reconnue d’un roi corrompu, qui donna fastueusement à toutes les familles d’un pays l’exemple honoré de l’adultère, voilà un de ces crimes irréductibles pour lequel on n’a pas le droit de réclamer les circonstances atténuantes devant l’histoire : car rien ne saurait atténuer, pas même la passion, que n’eut d’ailleurs jamais Mme Du Barry pour Louis XV, le crime de l’adultère public et royal.

1462. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

David, déjà peintre et maître célèbre à la fin du règne de Louis XVI, devenait bientôt après l’interprète des passions qui agitaient la France en 1791. […] Il aurait fallu y mettre de la passion et de la grâce féminine, deux choses tout à fait étrangères au génie de l’auteur des Horaces. […] Par conséquent, (p. 225) je dois en bannir toutes les passions qui non-seulement y sont étrangères, mais qui en altéreraient encore la sainteté. […] J’ai toujours un grand amour pour mon art, je m’en occupe avec passion, je veux m’y livrer exclusivement. […] Topino suivit le conseil de son maître, sans toutefois en tirer grand profit, car ses passions révolutionnaires y devinrent plus ardentes, et son talent y gagna peu.

1463. (1894) Critique de combat

D’abord il poursuit le vrai avec passion, avec fureur. […] Charretiers et bergers, attablés dans les grandes salles de fermes, ont aussi leurs passions : seulement les éternelles passions de la pauvre humanité prennent là par contagion un air rude et fruste. […] Une orgie de métaphysique avec des flambées de passion ! […] Mais ce serait un général sans soldats, si elle n’avait à sa disposition toutes les forces de la sensibilité, les émotions, les passions. […] Il se pique d’être non seulement badaud, mais chauvin, cocardier, avec passion, avec frénésie.

1464. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

On étudie de plus près le développement des sentiments ou des passions, et voici que l’on commence à discerner une foule de nuances dont il semble bien que les « anciens » n’eussent pas eu l’idée, ni même les écrivains de la génération précédente. […] Comment donc les contemporains n’auraient-ils pas lu le Télémaque avec passion ? […] Et puisque d’un côté les hautes spéculations les effarouchent, que les grandes passions leur font plutôt peur, on s’ingénie à les leur présenter sous une forme qui les amuse ; mais elles, à leur tour, achèvent d’épurer la langue de tout pédantisme, et la pensée même de l’espèce d’orgueil dont elle se nourrit dans sa solitude. […] V. de Laprade, Essais de critique idéaliste], son théâtre soit le triomphe du devoir sur la passion [Cf.  […] Éducation de Descartes ; — ses premières études au collège de la Flèche, 1604-1612 ; — ses débuts à Paris, et sa passion du jeu [Cf. 

1465. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

L’art comique, tel qu’il était du temps des Grecs, ne pouvait se passer d’allusions : on n’avait pas assez approfondi le cœur humain dans ses passions secrètes, pour intéresser seulement en les peignant ; mais il était très aisé de plaire au peuple en tournant ses chefs en dérision.

1466. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Giraud, Albert (1848-1910) »

Dans la première partie de son recueil des Héros et Pierrots, il s’enferme dans la tour d’ivoire de ses pensées, et nous donne des poésies grandes, belles, d’une ligne impeccable, dans lesquelles il chante les passions les plus hautes, mais aussi les plus personnelles.

1467. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

Sainte-Beuve Je concevrais plutôt encore une indignation réelle, sincère, ardente, souvent injuste, une vraie Némésis ; mais ces guêpes, si acérées qu’elles soient d’esprit, pourtant sans passion aucune, ces guêpes-là ne peuvent aller longtemps sans se manquer à elles-mêmes.

1468. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 489-496

Le goût, ou pour mieux dire, une passion enthousiaste pour les Lettres, le porta à de grands sacrifices, & l’engagea dans de grands écarts.

1469. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Marie Tudor » (1833) »

S’il y avait un homme aujourd’hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine ; ce serait le passé ressuscité au profit du présent ; ce serait l’histoire que nos pères ont faite confrontée avec l’histoire que nous faisons ; ce serait le mélange sur la scène de tout ce qui est mêlé dans la vie ; ce serait une émeute là et une causerie d’amour ici, et dans la causerie d’amour une leçon pour le peuple, et dans l’émeute un cri pour le cœur ; ce serait le rire ; ce serait les larmes ; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie ; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand !

1470. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Avant-Propos. » pp. -

Les passions aveuglent.

1471. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Louise Labbé, et Clémence de Bourges. » pp. 157-164

Ma seule passion est l’amour.

1472. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

La Fontaine ne manque pas ces nuances, qui marquent les caractères et les passions.

1473. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VII. Suite du précédent. — Paul et Virginie. »

C’est ce que nous essaierons de prouver quand nous traiterons de la Mythologie ; à présent nous allons continuer notre examen des passions.

1474. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 27, qu’on doit plus d’égard aux jugemens des peintres qu’à ceux des poëtes. De l’art de reconnoître la main des peintres » pp. 382-388

Ainsi la réputation du peintre, dont le talent est de réussir dans le clair-obscur ou dans la couleur locale, est bien plus dépendante du suffrage de ses pairs, que la réputation de celui dont le mérite consiste dans l’expression des passions et dans les inventions poëtiques, choses où le public se connoît mieux, qu’il compare par lui-même, et dont il juge par lui-même.

1475. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVII »

Mais dans : les délices de cette rêverie, la mobilité des passions, les précoces disgrâces (Bossuet), que découvre-t-il de si original et de si hardi qu’il proclame ces expressions « saisissantes » ?

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