Le héros du roman de Mme Gustave Haller, lequel se passe en Angleterre et fait mille politesses à ce pays, est une espèce de Grandisson, membre de la Société de tempérance et qui fait boire de l’eau à son domestique, né Français (il nous en fait boire aussi !)
Le moindre poète, le moindre philosophe, le moindre romancier qui se met, dans un coin de livre, en révolte contre la majestueuse société séculaire du passé que, dans les idées de Barot, le progrès est de détruire, prennent pour lui des proportions qu’en réalité ils n’ont pas.
C’était passer bien près du point capital sans le toucher !
Richelieu a fait couler deux fois sur l’échafaud ce sang splendide et chargé de passé des Montmorency, et, à notre avis, les Montmorency lui en doivent obligation et non rancune… Terni, presque souillé par la désobéissance et la révolte, les plus grands crimes sociaux et les plus grands crimes militaires, ce sang reprit son lustre sur l’acier de la hache, tant il était fait pour l’acier !
Mais au xviie siècle, après deux cents ans de protestantisme, de ce protestantisme l’inventeur de cette guerre de textes qui continue, et qui aboutit en France à des Renan et à des Soury, il fallut se remettre en garde contre une légende oubliée que Rhoïdis, ce Soury grec, veut faire passer pour une histoire… et cette légende fut coulée à fond !
C’est l’Histoire qui apparaît, remue, se voit, et même s’entend, comme dans cette glace enchantée dans laquelle les Sorciers — disent les Croyances populaires — font voir les choses absentes dans le présent, mortes dans le passé, et inaccomplies dans l’avenir… Gobineau est un de ces sorciers-là.
Il désire que les sciences morales et dogmatiques l’emportent dans l’éducation sur les sciences expérimentales et naturelles, et il rédige ainsi son programme : « La littérature prise dans les saints Pères avant de passer à l’étude de l’Antiquité ; la philosophie avant la rhétorique, et surtout la science parfaite et solide des doctrines théologiques, puisées dans les auteurs approuvés par le Saint-Père. » Quelle plus grande simplicité !
La science la plus positive, dit-il encore, ne peut se passer d’une certaine foi.
Ce qu’on n’en sait pas vaut toujours mieux que ce qu’on en sait : Le poète est semblable aux oiseaux de passage, Qui ne bâtissent point leurs nids sur le rivage, Qui ne se posent point sur les rameaux des bois… ……………………………………………………… Ils passent en chantant loin des bords, et le monde Ne connaît rien d’eux que leur voix !
Mais y en a-t-il assez pour être plus que des zig-zags de feu qui passent, et pour former l’étoffe de ce tonnerre, qui est le génie, et qui, de sa puissance continue, emplit tout le cintre du ciel ?
Élevée au couvent, dans la communauté de Bérulle, elle y a laissé une amie d’enfance qui vient de prononcer ses vœux et qui incessamment lui rappelle dans ses lettres cette vie de cloître au sein de laquelle elle, Éliane, a passé les premières années de la sienne, et dont, âme pieuse et profonde, elle a emporté le regret.
Encore ces sujets, même les plus nationalement comiques et pittoresques, sont-ils toujours par Pinelli, comme par Léopold Robert, passés au crible, au tamis implacable du goût.
Je passe sur ce qui me paraît ou trop cherché, ou trop mélangé, pour ne m’arrêter qu’à ce qui est bien.
» — On sait son mot à Mme Geoffrin qui, après une soirée passée entre eux deux en tête-à-tête, et où elle avait tiré de lui tout le parti possible, lui faisait compliment : « Je suis un mauvais instrument dont vous avez bien joué. » — Âgé de quatre-vingt-cinq ans et près de sa fin, il répondit à Voltaire qui lui demandait comment il considérait ce passage de la vie à la mort : « Comme un voyage à la campagne. » — Avec une suite de ces mots-là on ferait de lui un portrait agréable et un peu menteur.
Biographie : Pierre de Bourdeille (vers 1534-1614), né en Périgord ; on le trouve successivement en Italie, en Écosse, en Angleterre, dans l’armée du duc de Guise pendant la 1re guerre civile, avec les espagnols dans leur expédition contre les Barbaresques, en Espagne, en Portugal, en Italie, à Malte : il prend part à la 3e guerre civile, devient chambellan de Henri III, est exilé de la cour en 1582, et songe à passer en Espagne, quand une chute de cheval le met pour quatre ans au lit, et pour le reste de ses jours le condamne au repos. — Éditions : princeps, 1665 : ainsi le xvie s. a ignoré Brantôme ; éd.
Tu rêves, blanc et pur, à la source, aux oiseaux,’ Au vent qui passe en murmurant des voix anciennes, Aux princesses de marbre éveillées au soleil, À la belle Galathée, à l’immortel Acis, Au sombre Polyphème penché sur la fontaine, À la Grèce, au Parnasse, aux flûtes, aux abeilles.
L’antinomie psychologique est l’antinomie fondamentale Les autres antinomies que nous allons maintenant passer en revue : antinomies esthétique, pédagogique, économique, politique, juridique, sociale et morale ne sont qu’une extension, une application et une dépendance de cette antinomie primordiale.
Elles peuvent se rapporter au passé, par la mémoire ; à l’avenir par l’anticipation.
D’ailleurs, en fait, nous savons ce qui se passe en nous-mêmes, soit grâce à la conscience, soit grâce à la mémoire, par voie directe dans les deux cas et non pas (comme cela arrive pour ce que nous avons fait en état de somnambulisme) uniquement par leurs résultats.
. — Nous connaissions depuis longtemps déjà Tête d’Or et La Ville ; une version très différente, de ce dernier drame avait paru plus récemment dans Le Mercure ; L’Échange avait paru dans L’Ermitage, l’an passé ; La jeune Fille Violaine et Le Repos du Septième Jour, inédits encore, malgré d’admirables parties, sont moins bons. — Réunis d’un coup en volume, ces cinq drames manifestent un travail et une puissance d’invention considérables. — Aucune analyse, si détaillée soit-elle, ne peut donner aucune idée de ces cinq drames ; ils ne rappellent quoi que ce soit, et l’on est étonné qu’ils existent ; ils semblent palpiter et vivre, avec des organes nouveaux, agiter des bras inconnus, respirer avec des branchies, penser avec les sens, et sentir avec les objets ; — mais ils vivent pourtant ; ils vivent d’une vie rouge et violente, pour étonner, rebuter et exaspérer le grand nombre, pour enthousiasmer quelques-uns. » La Dame à la Faux de M.
Ce n’est pas seulement à l’égard du ton que les melopées peuvent être divisées en differens genres ; car si par rapport à ce ton elles se partagent en basses, en moïennes et en hautes, elles se divisent aussi par rapport aux intervalles qu’elles observent en diatoniques, en chromatiques et en enarmoniques, et par rapport aux modes en melopées phrigiennes, en doriennes et en lydiennes. " notre auteur après avoir ajoûté à ce qu’on vient de lire, quelques avis sur la composition, passe, comme aïant dit tout ce qu’il avoit à dire sur la melopée, à ce qu’il avoit à dire sur le rithme.
Nos yeux seuls sont capables d’enseigner distinctement tout ce qui se passe sur le visage, et pour user de cette expression, ils le font voir tout entier malgré le masque.
Exiger du critique qu’il sache le latin et le grec, c’est peut-être un pédantisme ; passons-lui ce point, s’il peut, sans posséder leur langue, assez connaître les anciens pour les respecter et les aimer.
À la rigueur, ces bons critiques passeraient condamnation sur nos exemples, mais encore les veulent-ils de leur goût et ne les avouent-ils que s’ils ne signifient rien, ou tout autre chose que ce que nous avons voulu qu’ils signifient.
Avec son passé, avec ce qu’elle fut et ce qu’elle est devenue, avec ce que le monde tout entier sait d’elle, elle était — pour l’honneur de son livre, — tenue d’apporter sur Byron des notions que n’avait encore données personne.
… La simplicité du missionnaire, voilà donc ce qui a passé dans le voyageur !
La Vie de Madame Térèse de Saint-Augustin les attendait… et cette petite lumière, allumée pieusement sur le tombeau de la Carmélite par une sœur inconnue de sa Communauté, se projettera, grande et forte de sa pureté seule, sur le passé de la princesse, et nous l’éclairera mieux que les récits du temps orageux et souillé où elle a vécu… Aucune des sœurs de cette fille de roi ne partagera cet avantage avec elle d’avoir un livre pur, sincère et désintéressé, inspiré par l’enthousiasme de la justice et tracé par une main à qui on puisse se fier, puisqu’elle est chrétienne, pour défendre sa mémoire outragée en racontant simplement sa vie.
On ne peut pas dire qu’il ait déchiré d’un seul coup cette nuée impatientante, ce je ne sais quoi d’importun et d’opaque qui sépare parfois, pendant si longtemps, les plus grands talents de la gloire ; car son nom se dégageait déjà de l’obscurité et montait, sans lutte, dans la lumière, à mesure que les chapitres de son livre, imprimés d’abord dans une Revue, passaient sous les yeux du public.
Souvent celui qui, à travers la bataille et le bruit des traits, a passé sain et sauf, la mort le surprend à son foyer.
Voyez ce qui se passe en Syrie entre les Maronites, les Druses, les Grecs, les Arabes, les Bédouins de la Mésopotamie, toutes les fois qu’une rixe nationale s’élève, et que les Turcs ne sont pas là assez nombreux pour remettre l’ordre et imposer la paix. […] Car ne nous faisons pas d’illusion sur l’éternelle reconnaissance et sur l’indissoluble alliance entre la France et la monarchie piémontaise de l’Italie une : les rois hommes d’honneur, les ministres qui se respectent, peuvent être reconnaissants par honneur, par pudeur, par intérêt momentané ; mais les rois meurent, les ministres passent, les cabinets restent avec l’esprit de leur situation géographique en Europe.
Ajoutez que, s’il est rencontré dans son âge de faiblesse par un autre homme isolé plus fort que lui, il devient à l’instant sa victime ou son esclave ; en sorte que le premier phénomène que présente la première société, c’est un maître et un esclave, un bourreau et une victime, jusqu’à ce que par les années la force du plus âgé devienne faiblesse, et la faiblesse du plus jeune devienne force et oppression, que les rôles changent, et que l’esclavage alternatif passe de l’un à l’autre avec la force brutale. […] Tout cela n’est rien aux yeux du législateur immoral pour qui tout le spiritualisme social, et même sentimental, consiste à nier toute loi morale et tout sentiment, et à ne voir dans la divine loi de filiation de l’être pensant que le phénomène d’une sève nourricière, d’une chair humaine, qui, quand elle a passé d’une veine à une autre veine, ne laisse à l’espèce renouvelée que le devoir de fleurir un jour sur les débris desséchés et indifférents de l’espèce qui fleurissait hier dans le même sillon !
De là vient qu'on ne le trouve jamais le même, qu'il a changé de façon de penser selon les circonstances, que le pour & le contre se débattent dans la Collection de ses Œuvres, qu'il détruit & qu'il édifie, qu'il décide & qu'il rétracte, & qu'après avoir passé par toutes les nuances, il finit par être sans couleur & sans forme déterminée. […] que de petitesses dans des Ames, qui vouloient passer pour fortes !