On a prétendu trouver, à chaque page de ses écrits, les preuves de son incrédulité.
À Toulouse, L’Effort (1896), fusion des Essais de Jeunes et des Pages d’Art (Voir les Écoles et les Manifestes).
Prenez garde, quelque beau qu’il soit, au livre qui s’ouvre toujours de lui-même à la même page.
Rapetti, qui ne se contente pas de discuter le fait unique de cette défection dans laquelle tous les autres actes plus ou moins glorieux de la vie de Marmont se sont perdus comme dans un abîme, nous a résumé, en quelques pages fermes et profondes, cette existence que le maréchal nous a fastueusement étalée dans plusieurs volumes de Mémoires, et c’est de l’ensemble étreint de toute cette vie que le vigoureux et habile critique a déduit et fait sortir la défection.
Il avait passé en Grèce les quelques années obligatoires pour tout observateur qui ne se résigne pas modestement à profiter des paysages sur les pages innocentes d’un album.
C’est en vain qu’à toute page de son livre il les a relâchés d’une main habile ou forcés d’un muscle puissant.
Assurément, s’il est un homme fait pour mieux que le petit livre, c’est Louandre, le robuste traducteur de Tacite, un des érudits les plus râblés de ce temps, et dans tous les temps l’homme le plus capable d’œuvres fortes, noblement laborieuses et difficiles ; et cependant, obéissant, malgré lui sans doute, aux exigences de ce siècle superficiel et pressé, Louandre publie aussi un petit livre, comme s’il appartenait, lui, à la race des écrivains sans haleine qui ont inventé la phrase courte, le hachis des petits paragraphes et les écrits de quelques pages à l’usage d’une société qui ne lit plus !
En effet, il y a mieux ici qu’un progrès, il y a révélation d’une faculté nouvelle, ou du moins d’une faculté qui ne s’était jamais attestée dans les meilleures pages d’Erckmann-Chatrian.
D’abord, ils ont le mérite d’être très courts ; ils renferment quelquefois en peu de lignes, et d’autres fois en peu de pages, l’idée du caractère, des actions, des ouvrages de celui qu’il loue, ou du moins dont il parle ; car quelquefois il fait le portrait d’hommes plus célèbres que vertueux ; mais il les représente tels qu’ils sont, loue les vertus, admire les talents et déteste les crimes.
Dans ces premiers temps où l’esprit humain n’avait point tiré de l’art d’écrire, de celui de raisonner et de compter, la subtilité qu’il a aujourd’hui, où la multitude de mots abstraits que nous voyons dans les langues modernes, ne lui avait pas encore donné ses habitudes d’abstraction continuelle, il occupait toutes ses forces dans l’exercice de ces trois belles facultés qu’il doit à son union avec le corps, et qui toutes trois sont relatives à la première opération de l’esprit, l’invention ; il fallait trouver avant de juger, la topique devait précéder la critique, ainsi que nous l’avons dit page 163.
Le premier de ces Don Juan parut aux premiers jours de la révolution de juillet, à l’aurore, aux premières espérances d’un règne heureux, et déjà l’on peut voir, dans ces pages, une profonde sécurité de toutes choses ! […] En ce moment de la journée, on ne vous demande qu’un journal, c’est-à-dire une page écrite en courant, au courant de la plume, en dehors de toute ambition littéraire ; où en voulez-vous venir, avec tout votre style ? […] Bulwer a osé intituler : L’Argent, on se demande comment il se fait que ces pages athéniennes, d’un atticisme si pur, car c’est là de l’Aristophane élégant, ont pu échapper si complètement à M. […] Ces pages chrétiennes exhalent les angoisses et les douleurs de cette âme en peine, et l’on se sent plus attendri, voyant cette illustre personne hésiter, que si elle se jetait, comme on nous la montre au théâtre, au beau milieu de l’abîme, la tête la première ! […] » Et cette folle, qu’on fait parler ainsi trois pages durant, c’est madame de Montespan, cette superbe dont parle Racine dans Esther, et dont l’orgueil humilia même l’orgueil de Louis XIV !
Qu’il n’entende pas nos paroles dans un mauvais sens et qu’il ne croie pas que nous reprochions à ses contes leur peu d’étendue ; le développement d’une idée ne tient pas au nombre de pages qu’il occupe. […] Ce style est vraiment un peu trop maître de son visage, car il a gardé le même aspect depuis la première page du livre jusqu’à la dernière. […] Cherbuliez dans quelques pages ingénieuses et vraiment profondes. […] Je veux suivre son exemple, et en tête des pages que je vais lui consacrer il me plaît de placer le grand nom de Léonard de Vinci. […] Il y a là quelques pages d’une telle habileté d’imitation, qu’elles ont l’air de la copie littérale d’une lettre lue par l’auteur plutôt que d’un original inventé par lui.
Molinier lui-même, rapprochant un autre fragment, a imprimé à la page suivante : « Les hommes s’occupent à suivre une balle et un lièvre ; c’est le plaisir même des rois ». […] Fleurant, on mît au bas de la page tel mémoire d’apothicaire, signalé quelque part par M. […] Mais il aimait à rendre service ; et la preuve en est écrite à chaque page de sa volumineuse correspondance. […] Il y a plus ; à mesure que le siècle approche de son terme, les Diderot, les d’Alembert ne savent déjà plus écrire que des pages. […] Car peu importent les critiques, peu importent même quelques pages vieillies, peu importe surtout la personne de Chateaubriand.
C’est la vie prise au vol ; voilà pourquoi tout vit et tout vole encore dans ces pages fugitives du poète romain. […] C’est dans cette édition véritablement lapidaire que nous feuilletterons avec vous les pages tant feuilletées du sage et voluptueux solitaire de Tibur. […] C’est une page d’histoire des scènes populaires qui vous transporte à Albano, à Terracine, à Fondi, dans les Abruzzes, et jusque dans les tavernes de la Calabre, en excellente compagnie de la cour d’Auguste.
Aucune littérature n’offre de pages comparables, pour le pathétique du raisonnement, aux prières de Pascal, et particulièrement à celles où il demande à Dieu le bon usage de la maladie. […] On ne fait pas de choix dans les œuvres de Pascal ; car quelle page est au-dessous du sujet ou quel sujet a traité Pascal qui soit au-dessous de son génie ? […] Rapport de Cousin, Appendice n° 5, page 400.
Si c’est un jeu d’esprit de trouver un poète dans l’auteur de la Pucelle 64 et de vouloir le relever des arrêts de Boileau, il n’y a que justice à dire que, dans ses écrits en prose, quelques pages sont sensées, ingénieuses et naturelles. […] Aussi tout est-il vrai dans ces pages où l’auteur n’est que l’interprète de l’homme et du chrétien. […] On l’émancipe, pour ainsi dire, selon l’esprit de Descartes, qui souffle dans toutes les pages de cette Logique, et qui en a inspiré le langage.
Le sujet devient ce qu’il peut ; on n’y sent plus qu’incohérence d’idées, division d’effets et nullité d’ensemble ; car deux effets distincts ne peuvent concourir à cette unité qu’on désire et sans laquelle il n’est point de charme au spectacle. » Et, de l’autre côté de la page : « Je ne puis assez le redire, et je prie qu’on y réfléchisse : trop de musique dans la musique est le défaut de nos grands opéras. […] II Une page entre autres m’a frappé dans Opéra et Drame, un des ouvrages théoriques les plus importants de Richard Wagner, et je la traduis de mémoire. […] C’est une vraie page de Rabelais mise au théâtre et traduite musicalement avec une verve nonpareille.
Le reste des pages est tenu par des brèves notes, le plus souvent des phrases isolées, des impressions griffonnées au courant d’une lecture ou d’une méditation. […] Deux choses sont particulièrement nouvelles, la grande étude sur Parsifal, ici publiée ; et, en tête du premier volume, deux pages, un « Avant-propos de la deuxième édition », qu’aussi nous citerons intégralement, en laissant toujours à l’auteur toute la responsabilité de ses théories. […] Journal de musique Viennois de Kastner (in-octavo hebdomadaire de 18 pages).
trois pages grotesques ne peuvent pas faire oublier quatre magnifiques partitions, voilà je crois la justice. […] L’important n’est pas de savoir s’il aimait la France, mais s’il a écrit de belles pages qui peuvent nous réjouir, nous autres Français, bien qu’elles n’aient pas été composées à notre intention. […] Le 22, est mise en vente dans les mes de Paris la question Wagner par un Français, une brochure de onze pages, à dix centimes.
Ils ne me semblent pas se douter, qu’il y a dans ces pages une introduction toute neuve de poésie et de fantastique dans l’étude du vrai, et que j’ai tenté de faire faire un pas au réalisme, et de le doter de certaines qualités de demi-teinte et de clair-obscur littéraire, qu’il n’avait pas. […] Il disait : « Aujourd’hui, malgré tout, j’ai fait ma tâche, oui, mes cinq pages. » Et comme je lui demandais ce que ça fait de lignes, il me répond : « Deux cent cinquante. ». […] Celui-ci, sa page d’écriture donnée, passait son temps à me retirer des doigts ma plume, à la jeter au milieu de la chambre, et à la remplacer par une toute neuve.
Quelques pages de Stendhal et de Montesquieu n’y font rien. […] Sinon, le lecteur est choqué, trouve que l’on amplifie à plaisir, et saute les pages. […] Hennequin, dans ces deux pages semble reprendre, contre le transformisme et l’évolutionnisme, la théorie spinoziste du « conatus » (voir aussi p. 113, « persister en son être »), à moins de souscrire à la célèbre définition de la vie proposée par Bichat dans ses Recherches physiologiques de 1800 : « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ».
M. de Chateaubriand, qui ne lui consacre que deux pages, appelle cela une élégie. […] III Mais Job, vous pouvez le lire devant Dieu lui-même, sans vous distraire de la majesté et de la terreur divines ; car ses vers semblent écrits sur la page avec la majesté, la terreur et l’ombre même visible de Jéhovah. […] Des sept pages du monde une me reste à lire : Je ne sais pas comment l’étoile y tremble aux cieux, Sous quel poids du néant la poitrine y respire, Comment le cœur palpite en approchant des Dieux !
J’ajoute que, à partir de la soixantième page, le livre semble mieux et plus fermement écrit, et que ces empêtrements de phrases y deviennent beaucoup plus rares. […] Le mot revient plusieurs fois à chaque page, et tous les préceptes accessoires se ramènent et se subordonnent à ce précepte essentiel. […] Tous tiendraient, je crois, en une dizaine de pages. […] Ce qui ne forme à travers la littérature classique que de petits gémissements fort espacés, et si discrets, et si pudiques, éclate presque à chaque page de Lamartine, de Hugo, de Michelet, de George Sand. […] Dans une page d’une surprenante habileté ou, pour mieux dire, d’une astuce profonde, M.
S’il n’y a pas de génie littéraire dans la famille, on choisit un gradué d’Oxford, homme consciencieux, homme docte, qui traite le défunt comme un auteur grec, entasse une infinité de documents, les surcharge d’une infinité de commentaires, couronne le tout d’une infinité de dissertations, et vient dix ans après, un jour de Noël, avec une cravate blanche et un sourire serein, offrir à la famille assemblée trois in-quarto de huit cents pages, dont le style léger endormirait un Allemand de Berlin. […] Il y a, entre autres, une description du vent de la nuit bizarre et puissante, qui rappelle certaines pages de Notre-Dame de Paris. […] On sentait cette passion sans s’en rendre compte ; on la distingue tout d’un coup au bout de la page ; les témérités du style la rendent visible, et la violence de la phrase atteste la violence de l’impression. […] Le contraste, la succession rapide, le nombre des sentiments ajoutent encore à son trouble ; nous roulons pendant deux cents pages dans un torrent d’émotions nouvelles, contraires et croissantes, qui communique à l’esprit sa violence, qui l’entraîne dans des écarts et des chutes, et ne le rejette sur la rive qu’enchanté et épuisé.
Je me retirai pour toujours alors ; ma page était écrite ; l’honneur me condamnait à un éternel ostracisme. […] On ouvre le Constitutionnel du lundi ; l’on sait ce qu’a pensé l’Europe, ce qu’elle pense et ce qu’elle pensera dans ce siècle. — L’esprit de parti ne jette plus ni ombre, ni tache, ni prévention sur la page. […] « Mon ami, ce petit livre est à vous ; votre nom s’y trouve à presque toutes les pages ; votre présence ou votre souvenir s’y mêle à toutes mes pensées. […] Mais revenons d’abord au volume des Consolations : Chateaubriand en fut très touché, et s’exprimait ainsi en écrivant à Sainte-Beuve, peu connu de lui encore : « Je viens, Monsieur, de parcourir trop rapidement les Consolations ; des vers pleins de grâce et de charme, des sentiments tristes et tendres se font remarquer à toutes les pages.
Je n’ai pas été entraîné dans le plein courant : Je n’étais pas mûr… J’aurais produit, autre chose… » Enfin, la causerie va sur Flaubert, sur ses procédés, sa patience, son travail de sept ans sur un livre de 400 pages : « Figurez-vous, s’écrie Gautier, que, l’autre jour, Flaubert me dit : “C’est fini, je n’ai plus qu’une dizaine de pages à écrire, mais j’ai toutes mes chutes de phrases.” […] Nous avons des pages tous les deux, vous dans votre Venise, moi dans un tas de choses que tout le monde connaît, aussi rythmées que tout ce qu’il a fait, sans nous être donné tant de mal… « Au fond, le pauvre garçon a un remords qui empoisonne sa vie. […] Ce sont simplement les derniers qui font valoir les premiers. » Puis il est successivement question d’About, et de Lamartine, et du duc de Broglie : « About, c’est un garçon qui fait un volume de ce qui mérite une page.
.) — « Je ne peux, je ne sais plus dormir, quand je le veux absolument et que je ferme les yeux, il se présente devant moi, une feuille blanche avec un encadrement et une grande lettre ornée : une page toute préparée pour être remplie, et qu’il faut que je remplisse absolument. […] Sur le rebord d’une fenêtre, près d’une chaise, au dossier raccommodé avec une ficelle, une page d’un vieux livre entrouvert : Ragionamenti di Pietro Aretino, est grise de la poussière, tombée depuis des mois. […] Charles Blanc. — Vous savez que Thiers m’emmène avec lui en Égypte… Oui, il veut y aller… il me disait, ce matin : c’est un pays extraordinaire, un pays extraordinaire… tout à fait extraordinaire… il n’y a rien à craindre pour la santé… Fromentin. — L’Égypte, l’Égypte, je suis tourmenté de l’idée d’écrire quelques pages sur ce pays… Figurez-vous, mon cher de Goncourt, une terre tourbeuse, quelque chose ! […] « Cela est nettement et clairement démontré par la lecture de trois cents volumes, que j’ai le premier lus et coupés, — vous m’entendez, messieurs, coupés — les trois cents volumes du Corps Législatif, dans lesquels aucun historien n’a mis le nez, et qui étaient, ce que sont de nos jours, les distributions… Oui, il m’est arrivé de baiser la page, où est l’historique du serment du jeu de Paume… Maintenant ces hommes qui ont fondé une société civile, étaient-ils capables de fonder une société politique.
Les pièces originales intégralement reproduites sont réunies ensemble par des pages de texte assez peu nombreuses, mais pourtant suffisantes pour supporter l’ensemble, pour le faire valoir, et offrir aussi le cachet brillant de l’écrivain.
(Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394).
Guizot (Nouveaux Lundis, tome IX, page 98.) « Pour sa peine, dit-il en parlant du sage désillusionné, qui se résigne à la science pure, vous l’appelez sceptique : ne croyez pas l’humilier.
Je relis sans cesse quelques pages d’un livre intitulé : La Chaumière indienne ; je ne sais rien de plus profond en moralité sensible que le tableau de la situation du Paria, de cet homme, d’une race maudite, abandonné de l’univers entier, errant la nuit dans les tombeaux, faisant horreur à ses semblables sans l’avoir mérité par aucune faute ; enfin, le rebut de ce monde, où l’a jeté le don de la vie.
C’est comme une convention allégeante et salutaire que l’écrivain nous demande d’admettre un instant. « Il n’y a rien… absolument rien… La douleur même est un pur néant quand elle est passée… L’univers n’existe que pour nous permettre de le railler par des assemblages singuliers de mots et d’images… » Voilà ce que nous admettons implicitement lorsque nous lisons une page de Grosclaude ; et de là cette impression de déliement, de détachement heureux, que nous font souvent éprouver ses facéties les plus macabres.