Quand la première saison est passée, quand le front se penche, quand on sent le besoin de faire autre chose que des histoires curieuses pour effrayer les vieilles femmes et les petits enfants, quand on a usé au frottement de la vie les aspérités de sa jeunesse, on reconnaît que toute invention, toute création, toute divination de l’art doit avoir pour base l’étude, l’observation, le recueillement, la science, la mesure, la comparaison, la méditation sérieuse, le dessin attentif et continuel de chaque chose d’après nature, la critique consciencieuse de soi-même ; et l’inspiration qui se dégage selon ces nouvelles conditions, loin d’y rien perdre, y gagne un plus large souffle et de plus fortes ailes.
Bourget à de bien précieuses observations, ou plutôt au récit de sensations rapportées avec une grande fidélité. […] Comme on peut le pressentir, la grande valeur du livre est dans l’observation des nuances les plus délicates des sentiments les plus intimes. […] Ludovic Halévy a peut-être écrite en une matinée et qui fait partie d’un ensemble de trente ans d’observations de ce monde tout spécial de l’académie nationale de musique et de danse surtout. […] Il y a aussi de charmantes scènes de détail, d’observation. […] Léon Daudet ayant pu rassembler une foule de faits, d’observations, de rêves recueillis dans la promenade de la vie à travers la science, les arts, la philosophie, une fois rentré chez lui, les ait jetés pêle-mêle dans son secrétaire comme matériaux très divers à employer plus tard.
M. de Musset fera ainsi, nous voulons le croire ; les trésors d’observation et de larmes, qui se sont amassés dans cette âme jeune encore, en sortiront.
Il y a semé des aperçus justes, des observations élevées ; il a animé un sujet grave de mouvements honnêtes et généreux ; son style et sa parole sont restés fidèles à l’harmonie de ses maîtres.
Les dialogues de nos écrivains d’observation satirique, de la lignée d’Henri Monnier, voilà assez exactement l’analogue de la littérature d’Hérodas.
Ce Recueil contient un grand nombre d’observations intéressantes, instructives, lumineuses, dont plusieurs étoient certainement neuves lorsqu’elles parurent.
II Il convient donc de reprendre une à une chacune des manifestations bovaryques qui ont été étudiées précédemment afin de leur restituer, du point de vue que nous a fait découvrir une analyse plus complète, un aspect de santé qu’une observation faite d’un point de vue subjectif tendait à leur enlever.
MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) Certains esprits, en arrivant dans ce monde, et presque dès la première jeunesse, y apportent une faculté d’observation sagace, pénétrante, en garde contre l’enthousiasme, tournée directement au vrai, et sensible avant tout au ridicule, au travers, à la sottise. […] Il serait agréable, à coup sûr, mais trop minutieux et trop long, de relever dans les articles non recueillis de Mme Guizot la quantité de droites et fines observations dont elle a marqué chaque auteur. […] Je trouve, en juillet et août 1809, des articles d’elle sur Collin d’Harleville ; elle distingue en son talent deux époques diverses séparées par la Révolution, l’une marquée par des succès, l’autre par des revers ; dans cette dernière, Collin, très-frappé du bouleversement des mœurs, essaya de les peindre et y échoua : « Car, dit-elle, ce n’était point la société que Collin d’Harleville était destiné à peindre ; ses observations portent plutôt au dedans qu’au dehors de lui-même : il peint ce qu’il a senti plutôt que ce qu’il a vu, etc. » Le nom de Collin d’Harleville restera dans l’histoire littéraire, et on courrait risque, en ignorant ce jugement d’un coup d’œil si sûr, de voir et de dire moins juste à son sujet. — On réimprimait et on publiait alors, vers 1806, chez Léopold Collin, une quantité de lettres du dix-septième et du commencement du dix-huitième siècle, de Mademoiselle de Montpensier, de Ninon, de Mme de Coulanges, de Mlle de Launay, etc. ; Mlle de Meulan en parle comme l’eût fait une d’entre elles, comme une de leurs contemporaines, un peu tardive. […] Dans un article des Archives littéraires (tome III, page 395) : « Les anciens, écrivait-elle, ont dit souvent rapide comme l’éclair ; mais, si je ne me trompe, rapide comme la pensée doit être d’une origine moderne. » Sur ce point particulier elle se trompait, comme Boissonade (édit. d’Aristænète, page 318) et Dugas-Montbel (Observations sur l’Iliade, livre XV) l’ont montré par beaucoup d’exemples.
Depuis Hippocrate et Galien jusqu’à Broussais, la médecine, quand elle a été sous l’empire d’une idée philosophique, s’est constamment trompée… C’est seulement quand ils se sont livrés à l’observation pure et simple, ou à l’expérimentation, que ces grands hommes du passé ont produit leurs impérissables travaux. […] Je maintiens de toute la force de la conscience scientifique que, dans l’enseignement de la physiologie comme des autres sciences, les faits résultant de l’observation et de l’expérience doivent être acceptés, quels qu’ils soient : les déductions dernières à en tirer appartiennent ensuite à chacun. […] Quant au milieu et au corps même de la thèse, il est curieux et instructif par les faits et les extraits qui y sont rassemblés ; s’animant d’un souffle sincère, d’un sentiment d’humanitarisme parfois éloquent (voir notamment certaine page, la page 43), ce corps tout médical de la thèse s’appuie, d’ailleurs, et s’autorise des expériences et des observations les plus complètes et les plus récentes qui ont été faites sur les nerfs et sur le cerveau. […] L’observation s’appliquait à l’ensemble du discours… S.
Balzac eut plus de goût dans ses doctrines que dans ses ouvrages ; mais il se borna à des observations générales sur l’éloquence. […] Il fallait s’attendre qu’en élargissant ses observations, la critique du xixe siècle s’efforcerait de les coordonner. […] La civilisation moderne a joint de nouveaux éléments d’observation à ceux que possédait l’antiquité30. […] La Rhétorique de Voltaire, par Éloi Johanneau ; recueil d’observations, de jugements, de conseils littéraires empruntés aux différents ouvrages de Voltaire.
Nous le disons donc tout d’abord, — et parce que nous avons quelque chose de plus grave à dire, — à le prendre comme une analyse leur livre n’est pas un livre d’observation exacte, précise, désintéressée et profonde ; car vous vous permettriez, les uns après les autres, tous les excès, toutes les violences et toutes les outrances, que vous ne feriez pas avec tout cela de la profondeur ! Comme observation, cela n’est pas. […] Voilà ce que l’écrivain des Zemganno appelle le Naturalisme et son analyse tout à la fois : le retranchement de la moitié de la création dans l’observation de l’artiste ! […] Charpentier, rue de Grenelle-Saint-Germain, nº 13, pour que soit suffisamment étanchée cette soif de documentation et d’information d’une littérature qui a rayé l’inspiration et l’invention de son programme, pour les remplacer par des notes qu’on n’a pas même prises, et des observations faites par les autres et qu’on vous met, comme une pièce de monnaie, dans la main !
La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très-haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance, Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable, ou bien que les caractères propres de la réalité échappent au philosophe placé à un tel point de vue d’observation, ou bien qu’ils s’effacent et tendent à disparaître dans le vaste horizon ouvert sous ses pieds à ses yeux éblouis. […] L’observation et l’expérience pour méthode, pour base les lois des phénomènes observés ou expérimentés, pour formule d’explication le principe tout mécanique de la résultante des forces composantes, pour synthèse enfin l’unité d’être et d’action, sans exception ni solution de continuité : voilà le système. […] Le savant n’a que deux méthodes à son service, l’observation spécifique ou générale, et l’expérimentation si nécessaire à l’induction. […] Ainsi, nous nous défions de l’emploi, non-seulement des méthodes mathématiques, évidemment impropres aux sciences purement descriptives, mais encore des méthodes dites naturelles, qui se réduisent à l’observation comparée et à l’induction.
Roederer, qui sent volontiers de la même manière que Sieyès dans les moments décisifs, n’a pas comme lui l’invention ni la puissance de formule, il n’a que beaucoup d’esprit, de sens, une pensée énergique et diverse ; mais il y joint une plume facile, ingénieuse, et ne perd jamais de vue la pratique ; c’est un Sieyès en monnaie et en circulation, communicatif, qui a, chaque jour au réveil, une idée, une observation neuve sur n’importe quel sujet, politique, moral, littéraire, grammatical, et qui, à l’instant même, a autant besoin de dire ce qu’il pense que Sieyès avait toujours envie de le taire. […] Ses observations sont toutes dans le sens de la pratique et de l’expérience. […] Le Code civil, présenté par les citoyens Bigot de Préameneu, Maleville, Tronchet et Portalis, est adressé au tribunal de cassation et aux tribunaux d’appel ; toutes leurs observations sont conférées à la section de législation, rapportées, discutées en présence des commissaires rédacteurs.
Pour tâcher d’atténuer l’effet désastreux de certains de ses tableaux, on a dit que Bonstetten avait visité le Latium dans une année de famine et qu’il avait trop généralisé ses observations. […] À Paris, il était surtout occupé, non de la politique, mais de la société ; il faisait part à Mme de Staël de ses observations ; elles sont piquantes, et trouveraient encore leur à-propos aujourd’hui. […] Ces ingénieux écrits n’eurent qu’un demi-succès, parce qu’ils ne rentraient dans aucune des écoles régnantes et qu’ils n’étaient pas de force à en fonder une ; avec du vague dans l’ensemble, ils renferment bien de précieux détails, de fines observations sur les âges, sur les passions, sur la conversation, sur l’ennui, sur le bonheur…, et ils tendent en général à faire valoir le sentiment, trop sacrifié par les idéologues.
La première partie de cet ouvrage contiendra une analyse morale et philosophique de la littérature grecque et latine ; quelques réflexions sur les conséquences qui sont résultées, pour l’esprit humain, des invasions des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres ; un aperçu rapide des traits distinctifs de la littérature moderne, et des observations plus détaillées sur les chefs-d’œuvre de la littérature italienne, anglaise, allemande et française, considérés selon le but général de cet ouvrage, c’est à dire, d’après les rapports qui existent entre l’état politique d’un pays et l’esprit dominant de la littérature. […] Dans la seconde, j’examinerai l’état des lumières et de la littérature en France, depuis la révolution ; et je me permettrai des conjectures sur ce qu’elles devraient être et sur ce qu’elles seront, si nous possédons un jour la morale et la liberté républicaine ; et fondant mes conjectures sur mes observations, je rappellerai ce que j’aurai remarqué dans la première Partie sur l’influence qu’ont exercée telle religion, tel gouvernement ou telles mœurs, et j’en tirerai quelques conséquences pour l’avenir que je suppose. […] Ce n’est point une vaine théorie, c’est l’observation des faits qui conduit à ce résultat.
C’est donc en écartant cette époque monstrueuse, c’est à l’aide des autres événements principaux de la révolution de France et de l’histoire de tous les peuples, que j’essayerai de réunir des observations impartiales sur les gouvernements, et si ces réflexions me conduisent à l’admission des premiers principes sur lesquels se fondent la constitution républicaine de France, je demande que, même au milieu des fureurs de l’esprit de parti qui déchirent la France, et par elle le reste du monde, il soit possible de concevoir que l’enthousiasme de quelques idées n’exclut pas le mépris profond pour certains hommes1, et que l’espoir de l’avenir se concilie avec l’exécration du passé. […] Dans le canton de Berne, par exemple, on a remarqué que tous les dix ans il y avait à peu près la même quantité de divorces ; il y a des villes d’Italie où l’on calcule avec exactitude combien d’assassinats se commettent régulièrement tous les ans ; ainsi les événements qui tiennent à une multitude de combinaisons diverses ont un retour périodique, une proportion fixe, quand les observations sont le résultat d’un grand nombre de chances. […] La première partie, que j’imprime à présent est fondée sur l’étude de son propre cœur, et les observations faites sur le caractère des hommes de tous les temps.
Or, Platner nous dit : « Cette observation m’a convaincu que le sens du toucher en lui-même est totalement incapable de nous apporter la représentation de l’étendue et de l’espace, et qu’il ne connaît pas même l’extériorité locale ; en un mot, qu’un homme privé de la vue n’a absolument aucune perception d’un monde extérieur, sauf l’existence de quelque chose d’agissant qui diffère de sa propre passivité... […] Les axiomes ne sont pas à priori ; ce sont des vérités expérimentales, des généralisations de l’observation. […] Le principe fondamental de l’école utilitaire, c’est que le seul critérium possible de la justice ou de l’injustice des actions consiste dans leurs conséquences calculables, c’est-à-dire dans leurs tendances : « Toujours depuis que l’homme est devenu un être social et moral, l’observation et le raisonnement ont montré constamment que certaines actions — par exemple, dire la vérité — tendent en général à augmenter le bonheur de l’humanité ; et que certaines actions contraires — par exemple, mentir, — tendent à porter atteinte au bonheur de l’humanité.
» En lisant les Observations de Malesherbes, restées inédites de son vivant et qui ne parurent qu’en 1798, on sent partout un homme modeste, instruit, qui est sur son terrain et qui ne fait que le défendre comme il doit, en accueillant un peu vertement l’homme supérieur, qui jette un coup d’œil général et qui tranche. […] Flourens, l’esprit qui convient aux sciences d’observation ; le style y est abondant, naturel, sain, médiocrement élégant, mais souvent spirituel par le bon sens : c’est là un des traits qui caractérisent Malesherbes. […] On eût fait de ces observations une satire ingénieuse dans le goût d’Horace ; il se bornait à en tirer quelques principes d’équité et de bonne administration.
La causticité de Bussy se retrouverait dans ce dernier trait, si on la voulait chercher ; mais il faut reconnaître qu’ici elle semble bien d’accord avec la vraie observation humaine. […] Il pouvait avoir sa force et son cachet marqué de virilité dans l’observation et dans cette manière, qu’on a louée en lui, de laisser voir tout d’un coup sa pensée, et de ne laisser voir qu’elle uniquement ; mais il n’avait pas cette source vive de grâce et d’imagination qui rafraîchit et fertilise à jamais le fonds d’où elle sort. […] Je fus huit jours fort content de ma cour, après lesquels je m’aperçus que le roi évitait de me regarder ; lorsque j’eus fait encore deux mois durant de pareilles observations, je voulus éprouver si je ne m’éclaircirais pas davantage en parlant à Sa Majesté.
Dans L’Education sentimentale, Flaubert a mis en scène, avec un art singulier, des personnages qui, déformés par une fausse conception d’eux-mêmes, ne relèvent précisément ni du drame ni de la comédie ou qui, au regard d’une observation plus aiguisée, confinent à l’un et à l’autre. […] Or cet examen tend à montrer que l’observation des phénomènes de tout ordre a donné lieu à des interprétations diverses, successives et contradictoires ; il fait voir, qu’au gré de la prédilection des auteurs, les problèmes les mieux étudiés reçoivent encore, les solutions les plus variables. […] Parvenu à sa maturité, il perd ce pouvoir et tend vers la certitude par une autre voie : il a recours à l’observation des phénomènes et se fie à l’enchaînement causal pour en obtenir le dernier mot des choses.
Mais tandis que l’observation me montre que les images perçues se bouleversent de fond en comble pour des variations très légères de celle que j’appelle mon corps (puisqu’il me suffit de fermer les yeux pour que mon univers visuel s’évanouisse), la science m’assure que tous les phénomènes doivent se succéder et se conditionner selon un ordre déterminé, où les effets sont rigoureusement proportionnés aux causes. […] Nous avons ainsi transposé un problème métaphysique au point de le faire coïncider avec un problème de psychologie, que l’observation pure et simple peut trancher. […] Mais on peut aller plus loin, et prouver, par l’observation encore, que jamais la conscience d’un souvenir ne commence par être un état actuel plus faible que nous chercherions à rejeter dans le passé après avoir pris conscience de sa faiblesse : comment d’ailleurs, si nous n’avions pas déjà la représentation d’un passé précédemment vécu, pourrions-nous y reléguer les états psychologiques les moins intenses, alors qu’il serait si simple de les juxtaposer aux états forts comme une expérience présente plus confuse à une expérience présente plus claire ?
Cette observation me paraît s’appliquer encore à beaucoup d’autres objets qu’à ceux qui sont uniquement du ressort de la littérature. […] L’origine des sociétés, la formation des langues, ces premiers pas de l’esprit humain nous sont entièrement inconnus, et rien n’est plus fatigant, en général, que cette métaphysique qui suppose des faits à l’appui de ses systèmes, et ne peut jamais avoir pour base aucune observation positive.
Ce livre n’est point une œuvre d’observation, ou du moins l’observation n’y fournit que des arguments complaisants à l’appui d’une doctrine.
Critique I Toutes les pièces de Shakespeare, deux exceptées, Macbeth et Roméo et Juliette, trente-quatre pièces sur trente-six, offrent à l’observation une particularité qui semble avoir échappé jusqu’à ce jour aux commentateurs et aux critiques les plus considérables, que les Schlegel, et M. […] Achevons par une dernière observation de détail ce que nous avons spécialement à dire de Shakespeare.
Gall a entrepris cette œuvre, mais il en a compromis le succès par une précipitation excessive ; il a voulu réaliser à lui tout seul une entreprise qui, en supposant qu’elle fut possible, demanderait peut-être plusieurs siècles d’observations et d’expériences rigoureusement suivies. […] Le docteur Castle n’hésite pas à lui donner raison sur les points les plus importants ; il reconnaît qu’une bonne organologie suppose préalablement une psychologie bien faite, et que la psychologie elle-même ne peut se faire sans l’observation de la conscience.
Il y a beaucoup de vrai dans ces observations et, je le dirai en passant, c’est bien pour cela que moi, très partisan de la lecture des auteurs eux-mêmes, j’ai souvent applaudi de tout mon cœur aux critiques prolixes. « Comment ! […] Comme fond et sauf quelques traits, quelques observations de détail, que ce sera le devoir du professeur de guetter, d’aviser et de relever avec soin pour en féliciter l’écolier, un devoir scolaire sera toujours un reflet.
Le roman de Furetière, peinture aussi exacte que vive des habitudes et des travers de toute une classe de la société, est un tableau ; c’est le premier roman d’observation qu’ait produit la littérature française. […] Non, quand même nous ne saurions pas que Vollichon est le procureur Rollet, que Charroselles est Charles Sorel, et la plaideuse Collantine Mme de Cressé, le roman de Furetière n’en serait pas pour cela dépourvu de charme et d’intérêt ; il y resterait, indépendamment du mérite aléatoire de sa caricature, l’observation des mœurs intimes d’une époque importante et curieuse comme toute époque de transition ; il resterait la lutte du vieil esprit frondeur, égoïste et sournois des corporations, avec les mœurs d’une société plus polie et plus cordiale ; il resterait la fusion de l’élément bourgeois et de la noblesse, s’effectuant par l’ambition de l’une et par la corruption de l’autre ; il resterait enfin de précieux enseignements pour l’histoire judiciaire et pour l’histoire littéraire, au moment où, en raison de révolutions inattendues, le métier d’hommes de lettres, le métier d’avocat, allaient monter au premier rang des fonctions sociales.
ce ne sont pas les observations recueillies au moyen des voyages que nous repoussons. […] Les observations qu’on est allé faire à la course, ces impressions qu’on a quémandées à des pays traversés et le plus souvent entrevus, si elles ne sont pas de vaines poussières soulevées par les pas de celui qui les rapporte au logis, qu’on les utilise et qu’on les localise dans des œuvres déterminées d’art, de poésie ou d’histoire, — rien de mieux sans doute.
Au contraire, le mouvement d’un système S′ par rapport à un système S est pour nous un fait d’observation. […] La « réciprocité » du mouvement est donc un fait d’observation.
La bienveillance habituelle qui règne dans son observation générale de l’homme, et qui ne permet point à l’amertume de se glisser sous le fruit de son expérience, n’empêche pourtant pas qu’il ne dise des choses assez vives à ce sexe qu’il paraît avoir bien connu : « Il n’est pas adroit de se montrer très-clairvoyant avec les femmes, à moins que ce ne soit pour deviner ce qui leur plaît. » « Il n’est pas rare de voir une femme, miraculeusement échappée aux dangers de la jeunesse et de la beauté, perdre le fruit de ses sacrifices en se donnant dès qu’on cesse de l’attaquer.
Sur l’hallucination progressive avec intégrité de la raison Je transcris l’observation suivante, qui m’est communiquée par un observateur très habile et très exact, M.
3° Puisque l’observation la plus superficielle constate que cette littérature n’est plus la même cent ans, trente ans, dix ans après un moment quelconque de son existence, comment et pourquoi ce changement s’est-il opéré ?