., toutes inspirationsassez semblables sous des noms divers. […] « L’homme de goût par excellence est celui qui n’a jamais rien admiré. » C’est ce qu’il ose dire, il en veut au goût de ce que son nom est emprunté au moins noble de tous les sens ; il estime qu’il est ignoble pour l’homme de manger, et, en mangeant, de savoir goûter. […] C’est un beau thème que l’infortune des grands poètes, et il suffit de quelques noms illustres pour le justifier, quand le chantre ému qui s’en empare sait y répandre de la chaleur et de l’harmonie. Mais en prose, et comme vérité exacte, il y a trop à répondre, il se présente trop de noms à opposer à d’autres noms.
Dans l’histoire des guerres comme dans celle des littératures, il y a des moments et des heures plus favorisées ; le rayon de la gloire tombe où il lui plaît ; il éclaire en plein et dore de tout son éclat certains noms immortels et à jamais resplendissants : le reste rentre peu à peu dans l’ombre et se confond par degrés dans l’éloignement ; on n’aperçoit que les lumineux sommets sur la grande route parcourue, on a dès longtemps perdu de vue ce qui s’en écarte à droite et à gauche, et tous les replis intermédiaires : et ce n’est plus que l’homme de patience et de science, celui qu’anime aussi un sentiment de justice et de sympathie humaine pour des générations méritantes et non récompensées, ce n’est plus que le pèlerin de l’histoire et du passé qui vient désormais (quand par bonheur il vient) recueillir les vestiges, réveiller les mémoires ensevelies, et quelquefois ressusciter de véritables gloires. […] Ce camp est devenu célèbre sous le nom de Camp de l’Union ; il était médiocrement fortifié, excepté à son front ; mais c’était assez pour le but qu’on se proposait. […] » C’était le nom d’un autre représentant. […] à son nom peut-être, qui, débonnairement populaire, contrastait si bien avec l’idée de héros que réveillait sa présence. […] Comme on est touché de voir Napoléon demeuré à jamais reconnaissant envers Dugommier, le premier général digne de ce nom qu’il ait rencontré, et qui ait deviné son prochain essor et sa grandeur !
Ses travaux les plus importants et les plus suivis se sont depuis longtemps dirigés du côté de l’Orient, et du plus haut Orient ; élève de Burnouf, il a pris le sanscrit pour son domaine ; mais ce n’est point un philologue pur, et il a surtout marqué sa vocation scientifique originale en faisant avancer d’un pas la branche d’études qui tend à montrer que les anciens peuples venus d’Asie en Europe, et qu’on désigne sous le nom d’indo-germaniques, ont eu, à l’origine, un même système de mythes, comme ils ont en une même langue ; les liens primitifs de famille se dénotent chez eux par tous les signes. […] Dans un temps où notre pays est infesté de tant de fausses doctrines mortelles aux vraies méthodes, et traversé d’un détestable esprit où les charlatanismes et les timidités se combinent, sachons au moins les noms de ceux qui forment l’élite scientifique et philosophique, qui marchent à l’avant-garde de la pensée et demeurent l’espoir de l’avenir. […] Il faut voir dans Saint-Simon toutes les aventures, les impertinences, les frasques, et, pour tout dire, les friponneries de ce fils de Foucault, connu d’abord sous le nom de M. de Carcassonne, et finalement décrié sous celui de Magny. […] Nous touchons ici au rôle principal de Foucault, à la grosse affaire qu’il met au rang de ses plus utiles travaux, et par où son nom est entré odieusement dans l’histoire. […] Et puis, quand, tout cela sera fait et parfait, quand il se sera maintenu au premier rang des ministres du second ordre force de zèle et de miracles administratifs ; quand il pourra se vanter auprès du roi d’avoir accompli ses désirs les plus chers, d’avoir converti vingt-deux mille âmes sur vingt-deux mille, moins quelques centaines, et cela dans l’espace d’environ seize mois ; quand il aura plus que personne contribué, par cette fausse apparence d’une réussite aisée, au fatal Édit qui s’ensuivit ; lorsqu’il aura inscrit de gaieté de cœur son nom dans l’histoire au-dessous de celui de Baville, ce même, honnête homme s’en ira jouir de sa réputation acquise, dans une intendance heureuse et plus facile, il s’y fera aimer, aimer surtout des savants qu’il assemblera et présidera volontiers, et avec une entière compétence ; il fondera des chaires, il fera des fouilles, il découvrira d’antiques cités enfouies, en même temps qu’il embellira les cités nouvelles ; il recherchera des manuscrits, il aura un riche cabinet de médailles, il sera auprès des curieux l’aménité même et recueillera pour tant de services pacifiques et d’attentions bien placées des éloges universels.
Ne faisons pas comme d’autres, n’allons pas oublier, dans cette gloire posthume des deux noms, celui de l’humble éditeur à qui nous devons de les connaître en entier et de les posséder dans leur pleine auréole. […] mais Eugénie surtout l’a séduit, l’a enlevé, pauvre savant solitaire, comme ces nobles figures idéales, ces apparitions de vierges et de saintes qui se révélaient dans une vision manifeste à leurs fervents serviteurs ; il l’a aimée, il l’a adorée, il a poursuivi avec une passion obstinée et persévérante les moindres vestiges, les moindres reliques qu’elle avait laissées d’elle : il les a arrachées aux jaloux, aux indifférents, aux timides ; il a copié et recopié de sa main religieusement, comme si c’étaient d’antiques manuscrits, ces pages rapides, décousues, envolées au hasard, parfois illisibles, et qui n’étaient pas faites pour l’impression, il les a rendues nettes et claires pour tous : le jour l’a souvent surpris près de sa lampe, appliqué qu’il était à cette tâche de dévouement et de tendresse pour une personne qu’il n’a jamais vue ; et si l’on oublie aujourd’hui son nom, si quand on couronne publiquement sa sainte44, il n’est pas même remercié ni mentionné, il ne s’en étonne pas, il ne s’en plaint pas, car il est de ceux qui croient à l’invisible, et il sait que les meilleurs de cet âge de foi dont il a pénétré les grandeurs mystiques et les ravissements n’ont pas légué leur nom et ont enterré leur peine : heureux d’espérer habiter un jour dans la gloire immense et d’être un des innombrables yeux de cet aigle mystique dont Dante a parlé ! […] Je le trouve dans une personne qui, sans être Française de nation, Test par la langue, dans une Genevoise qui a publié, depuis bien des années, quantité d’écrits remarquables, saisissants, éloquents avec une pointe d’étrangeté : il me faut bien la nommer, quoiqu’elle n’ait point inscrit son nom en tête de tous ses nombreux et piquants ouvrages ; elle voudra bien m’excuser de cette liberté, car je ne suis pas comme M. de Rémusat qui, dans la Revue des Deux Mondes, a pu parler d’elle hier à merveille et à fond, en toute discrétion cependant, pour des lecteurs déjà au fait et initiés aux sous-entendus. […] Ce qui hier encore s’appelait défaut dans un auteur, change aussitôt de nom et devient, une fois le type admis, un simple trait de signalement et de caractère.
Vuillart (c’est le nom de cet humble ami), nous avons quelques détails de plus, parfaitement authentiques, sur les derniers mois de la vie de Racine, sur les circonstances de sa mort et sur ce qui suivit. […] M. de Moramber le fils, qu’on nomme Riberpré, du nom d’un fief qu’a le père à Éclaron, me vint voir quelques jours après à son retour de la campagne. […] Racine qu’il avait su mon voisin, à la rue des Maçons103, il lui en donne toujours le nom. […] Le Seigneur vous a donc choisi pour ménager, de sa part et en son nom, un mariage qui, selon votre rapport, a tant de marques de la destination et du choix de Dieu. […] » On est fâché d’y voir mêlé le nom de Racine. — (Tiré d’un Recueil manuscrit des plus anciens vaudevilles, provenant de la venue de M.
Le xviiie commence avec Mme la duchesse du Maine et avec Mme de Staal, de même qu’on en sort par l’autre Mme de Staël et par Mme Roland : je mets ce dernier nom à dessein, car il marque tout un avénement, celui du mérite solide et de la grâce s’introduisant dans la classe moyenne, pour y avoir sa part croissante désormais. […] Il ne devient pas moins évident que plus on va, et plus l’amabilité sérieuse, la distinction du fond et du ton se trouvent naturellement compatibles avec une condition moyenne ; et le nom de Mme Roland signifie tout cela. […] Les femmes du xviiie siècle proprement dit, dont le type primitif s’est transmis sans altération depuis la duchesse du Maine, et à travers ces noms si connus de Mme de Staal-Delaunay, de Mmes de Lambert, du Deffand, de la maréchale de Luxembourg, de Mme Coislin, de Mme de Créquy, jusqu’à Mme de Tessé et à la princesse de Poix, peuvent pourtant se partager elles-mêmes en deux moitiés assez distinctes, celles d’avant Jean-Jacques et celles d’après. […] Ravenel)254 elle ne se nommait pas ainsi : son père s’appelait Cordier ; mais, ayant été obligé de s’expatrier pour quelque cause qu’on ne dit pas, il laissa en France sa femme jeune et belle qui reprit son nom de famille ( Delaunay ), et la fille, à son tour, prit le nom de sa mère qui lui est resté.
Les noms de Plotin et de Platon auront droit à une inscription sur l’édifice composite. […] Il faut qu’éternellement nous chantions « le chant dont le nom est : Encore une fois, dont le sens est : Dans toute éternité ! […] Mais l’important c’est que l’effort de réduire l’inconscient universel en inconscient humain est chez Maeterlinck une tendance assez générale pour recevoir le noble nom de méthode. […] S’il veut désigner par un nom propre l’esprit d’analyse, il se donne le double ridicule de pensera Paul Bourget et d’oublier Remy de Gourmont. […] Ils sentaient peut-être que ce qu’on appelait le style leur manquait et ils prétendaient pourtant, avec quelque raison, à un certain mérite d’expression dont le nom n’existait pas encore.
Varron, à l’appui de ce témoignage, ajoutait que, chez les Romains du temps des rois, cette déesse n’était connue, ni sous le nom grec, ni sous l’appellation latine qu’elle reçut plus tard. […] Ainsi, lorsque ce Romain, presque Grec de naissance, Ennius, venu de la Calabre colonisée par la Sicile, voudra montrer aux Romains l’Iphigénie d’Euripide, et leur rendre familiers sur la scène ces noms et ces souvenirs, dont les entretenait déjà sa traduction d’Homère, ne croyez pas qu’il renouvelle la pompe et la poésie du drame joué dans Athènes. […] Le sujet sera pris encore d’Homère et du théâtre d’Athènes ; la pièce s’appellera du nom d’Alexandre qu’avait porté Paris ; et là sans doute, comme dans l’Agamemnon d’Eschyle, l’héroïne du drame sera Cassandre, prophétesse, amante et victime dévouée. […] Quel triomphe, eh effet, quelles acclamations, à la suite d’un char et entre des files de captifs enchaînés, valurent jamais ces transports dont retentissait le colossal amphithéâtre de Rome, an souvenir de Cicéron exilé, alors que le comédien Ésope suscita ce nom dans toutes les âmes, en représentant l’Ajax Télamon d’Accius ? […] Une autre fois, dans le Brutus du même poëte Accius, le nom même de Cicéron parut désigné par ces mots que prononçait l’auteur : « Tullius qui avait fondé la liberté de Rome166. » Et ce témoignage ainsi arraché ne restait pas stérile, comme plus tard, lorsque ces mêmes Romains, aux fêtes d’Apollon, même dans la tragédie mythologique de Térée, applaudissaient Brutus absent, mais ne s’armaient ni pour lui ni pour eux-mêmes.
Les vieilles lois pénales frappent toujours au nom de Dieu ou au nom des dieux. […] Elle a un nom. Ce nom est très ancien parce que la rivière, quoique toujours jeune, est très vieille. […] Enfin, on ne saurait contester aux Ligures, la Ligoure, qui semble leur nom même. […] Epicure seul mérite le nom de constructeur philosophique.
Wagner, en donnant la quatrième édition du Virgile consacré, et en paraissant demander grâce pour s’être permis d’y indiquer quelques corrections et d’y ajouter partout où il avait pu des perfectionnements, terminait sa préface par cette sorte d’adjuration aux mânes vénérables : « Mais toi, Âme pieuse et ingénue de Heyne, si ta pensée s’abaisse encore sur ces choses, pardonne, je t’en supplie, s’il m’est échappé, chemin faisant, quelques mots non assez respectueux à ton égard ; pardonne, si ma médiocrité a avancé quelque chose qui ne soit pas assez digne d’un si grand nom et d’une si grande renommée dont tu as acquis la plus grande part par ton zèle à éclairer ces mêmes poèmes. Certes, lorsqu’il est si difficile d’exceller en une seule partie, je ne puis assez admirer la force presque divine de ton esprit qui a su embrasser tant et de si grands sujets, que ce qui suffirait à plusieurs pour éterniser leur nom se rencontre réuni en toi seul. […] Ainsi, dès le titre, sur le nom de Virgile. Virgile est un doux nom, cher à l’oreille et au cœur de tous : il est devenu tel à travers les âges ; il s’est francisé sous cette forme, et nul ne peut songer à nous le ravir : mais en latin il est bien certain que le nom est P. […] non, j’étudie Virgile et le latin. » Ce n’est donc pas un désaccord, c’est plutôt une harmonie, que son nom se rencontre dans un commentaire littéraire de Virgile.
Vinet, en parlant du Recueil des Pleurs de Mme Valmore, n’a pu s’empêcher de voir, lui chrétien positif, une sorte de sacrilège dans cette confusion d’adorations par laquelle elle mêlait Dieu et les anges à ses divers amours, et même au plus orageux de tous : c’est qu’aucun amour, digne de ce nom et sincère, n’était profane à ses yeux72. […] Ondine, dont le vrai nom était Hyacinthe, mais qu’on avait toujours appelée Ondine de son nom d’enfant, était poétique aussi et même poète ; elle tenait de sa mère le don du chant ; elle mourut à trente ans, le 12 février 1853. […] qu’importent les noms ! […] Après soixante ans d’existence comme au premier jour, elle vit en présence des êtres chers qui entouraient et protégeaient son enfance, et dont elle n’a cessé de faire les témoins invisibles, les juges et les surveillants de sa vie : « (23 septembre 1847)… Tu réalises le pressentiment que j’ai toujours eu qu’un jour, du fond de ton humble malheur, tu entoureras ton nom de considération et d’estime. […] Ce nom-là sera toujours dans ma bouche comme un éloge et une prière.
L’amour reproduisait à sa mémoire ornée le sacrifice de Simèthe cherchant à rappeler un infidèle par un des noms d’un passereau consacré à Vénus ; il invoquait la Nuit et la Lune… » Je ne sais s’il fit, en effet, toutes ces choses que le génie, cet autre enchanteur, peut à son gré remuer et évoquer. […] Pendant qu’il se disait ces choses assez haut, une voix intérieure lui parlait plus bas, et cette voix avait un nom pour lui. Heureux ceux d’alors pour qui cette voix conservait le nom efficace et distinct, s’appelant simplement la grâce de Jésus-Christ ! […] Je me plais à le dire ici comme je ne manquerai pas de le répéter ailleurs, si le coup de la Grâce pure, de ce qu’on appelle de ce nom, est quelque part évident, c’est dans la pénitence présente ; sur ce front de Rancé la foudre d’en haut a parlé seule et par ses propres marques. […] « Quand vous suivez cette correspondance, vous tournez la page, et le nom écrit d’un côté ne l’est plus de l’autre ; un nouveau Genonville, une nouvelle du Châtelet paraissent et vont, à vingt lettres de là, s’abîmer sans retour ; et les amitiés succèdent aux amitiés, les amours aux amours.
Il a aggravé la dénonciation des pétitionnaires par son commentaire propre : des noms honorables ou glorieux, confondus avec d’autres, y encourent une réprobation entière et sommaire, une véritable flétrissure publique, sans discussion. […] Savez-vous que cet homme, dont le nom met hors des gonds les plus sages, est le plus distingué de sa génération ? […] Est-ce que l’empereur vous a chargé de parler en son nom ? […] C’est donc sur son nom que vous le proscrivez ? […] Il ne faut pas plus d’une de ces grosses méprises pour rendre un nom, d’ailleurs honorable, ridicule à jamais devant toute une postérité.
Ne prenons pas le change sur le cadre ou sur le ton : tant d’énumérations moralisées ou satiriques que nous rencontrons, ne sont qu’une forme originale de littérature réaliste, dont le caractère essentiel est de réveiller chez l’auditeur la sensation des réalités qui lui sont prochaines : et comme cette littérature s’adresse à des imaginations vierges, non blasées encore, ni réfractaires par un trop long usage à l’action suggestive des mots, les noms soûls des choses, sans descriptions, sans épithètes, sans tout le mécanisme compliqué du style intense, les noms tout secs sont puissants : le poète se contente d’appeler, pour ainsi dire, chaque objet, aussi le voilà présent, en sa concrète et naturelle image, aux esprits de ceux qui l’entendent. […] Ce furent eux surtout qui contribuèrent à constituer en face de la théologie chrétienne une véritable théologie galante, assignant au Dieu d’amour la place de Jésus-Christ, formant son séjour délicieux à l’image de l’Éden, édictant en son nom un Décalogue, organisant enfin tout un dogme et tout un culte, et comme une Église des amants, qui avait ses fidèles et ses hérétiques, ses saints et ses pécheurs. […] Voulant traduire en faits les préceptes de l’Art d’aimer, et faire un roman didactique, il se souvint d’un poème latin du siècle précédent, le Pamphilus, où le poème d’Ovide est mis en action par quatre personnages, Vénus, le jeune homme, la jeune fille et la vieille : il prit à un Fabliau du dieu d’Amours le cadre du songe qui transporte l’amant dans le jardin du Dieu ; et, forcé par la tradition de donner un nom de convention à sa belle, il trouva, dans l’usage de donner poétiquement des noms de fleurs aux dames, plus précisément encore dans un Carmen de Roua et dans un Dit de la Rose, l’idée de représenter l’amante sous la figure de la Rose, c’est-à-dire l’allégorie fondamentale de l’œuvre, qui entraînait nécessairement toutes les autres allégories et personnifications. […] La conclusion de tout ce qui précède, c’est que Jean de Meung est un des plus grands noms du moyen âge, même de notre littérature : on ne lui a peut-être pas encore fait sa place assez grande. […] Reportons, avant de terminer, notre pensée vers le bon sénéchal de Champagne, qui bientôt allait recueillir ses souvenirs du saint roi Louis IX : Joinville et Jean de Meung, tout le xiiie siècle tient en ces deux noms, avec l’opposition de deux classes, le contraste de deux esprits.
Gavriil est en russe le nom de l’Archange que nous appelons Gabriel. […] Aleko, c’est le nom de son mari, s’aperçoit, au bout de quelques mois d’union, qu’il n’est plus aimé. […] Sous ce nom, Pougatchev souleva les Cosaques de l’Oural, les Bachkyrs et les paysans des provinces méridionales de la Russie. […] C’est le nom d’un arbre des Indes dont le suc est, dit-on, un poison mortel. […] Quand cela était nécessaire, nous en avons fait de même pour tous les autres noms de personnage et d’auteur.
Les Anglois, dans le plus fort accès d’antipathie dont on les accuse à notre égard, auroient-ils jamais dit, oseroient-ils même dire, à présent que nous sommes en guerre ouverte avec eux : Ce n’est plus sous le nom de François que ce Peuple pourra de nouveau se rendre célebre : cette Nation avilie est aujourd’hui le mépris de l’Europe. […] Helvetius dans l’article qui porte son nom, ajoutant que j’ai été, non son flatteur, mais son ami jusqu’à sa mort. […] A mesure que j’ai découvert des noms estimables, je me suis fait un plaisir de les faire connoître ; & ceux de nos Auteurs vivans qui ont ajouté par de nouveaux Ouvrages, soit à la gloire qu’ils s’étoient déjà faite, soit à la séduction dangereuse contre laquelle les Esprits droits doivent se tenir en garde, verront que je n’ai perdu de vue aucun moyen de rendre justice aux talens, ni négligé aucune des précautions qui peuvent en prévenir l’abus. […] Je ne crois pas devoir dissimuler que le même Auteur & celui qui a emprunté le nom de mon Pere pour m’injurier, m’ont reproché l’un & l’autre mes jugemens sur les Pieces de Théatre, sous prétexte qu’il ne convient pas à un Abbé de lire ces sortes de Productions. […] Procédé à peu près semblable à celui d’un homme qui prendroit le nom de son ennemi, pour le déshonorer plus sûrement.
C’est alors que le dégoût de la vie prend un nom dans les langues antiques. […] Le bourgeois Mucarade est devenu le seigneur Monteprade, et ce changement de nom peint d’un mot, sa transformation. […] Elle a épousé un gentilhomme riche et de haute naissance, elle est une grande dame par le nom qu’elle a conquis, les portes du monde se sont ouvertes à deux battants devant elle. […] Tout au moins entend-il se faire payer sa retraite, et il menace Clorinde de tuer Fabrice, en trois temps, au moyen d’une botte infaillible, si elle l’empêche de réclamer, en son nom, le pot-de-vin du départ. […] Cet avis ne suffit pas au cardinal : il lui faut les noms des conspirateurs.
L’instant d’avant, Jean s’indignait à l’idée de vendre son nom aux enchères du mariage d’argent ; un coup de baisse abat sa fortune de cartes, bâtie sur le terrain mouvant de la Bourse. […] Madame Merson, dont le nom se prête à une double consonance française et britannique, passe pour l’épouse divorcée d’un gentleman anglais, remariée à M. […] Bargé, en refusant tout à l’heure la main de Fanny pour son fils, n’a fait que ce qu’aurait fait, à sa place, tout homme soucieux du parfait honneur de son nom. […] La femme, trop fière pour se disculper, a changé de nom, elle a élevé l’enfant de sa faute, elle en a fait un homme d’honneur et de lutte. […] Seulement, son coeur est resté sombre à l’endroit du père indigne qui l’a délaissée, et dont madame Bernard lui a toujours refusé le nom.
Sous tous ces noms, rois, empereurs, chefs, capitaines, princes, résumés dans ce mot, héros, ce groupe d’apocalypse resplendissait. […] Tous ces tyrans s’appellent d’un seul nom : Séparation. […] L’aristocratie anglaise, qui a parfois de ces bonnes idées-là, a imaginé de donner à une opinion politique le nom d’une vertu. […] Cherchez-y le nom de l’homme qui a inventé la boussole, vous ne l’y trouverez pas. […] Un prince qui se donne un nom d’animal, cela nous fait rire.
Mais je viens de prononcer le nom de Voltaire ! […] Je ne sais pas ce que c’est que de faiblir, surtout devant les noms d’une certaine importance. […] Il n’y a pas de nom placé au bas de ce portrait dont la ressemblance crève les yeux. […] voilà précisément l’incertitude ; à moi peut-être… à moins pourtant que ce ne soit aux critiques dont ma plume va écrire les noms : dût-on crier à l’égoïsme, je l’aime mieux ainsi. […] s’écrie le poète, et il s’empresse de donner à l’invention de Fulton, un nom grec, le Pyroscaphe.
Ses Madrigaux sont si délicats, si naïfs, l'expression en est si aisée, si naturelle, qu'ils ont garanti son nom de l'oubli, & nous l'ont transmis avec éloge : tant il est vrai qu'il vaut beaucoup mieux ne s'attacher qu'à un seul genre, fût-il d'une classe inférieure, & y exceller, que de traiter un objet au dessus de ses forces, ou d'en traiter plusieurs avec des talens & des succès médiocres. […] Ceux qui ont fait imprimer sous son nom les Madrigaux de son mari, se sont mépris grossiérement*.
L'imagination & la gaieté naturelle de son esprit se font donné une libre carriere dans l'Ouvrage connu sous le nom de Comte de Gabalis. […] Il se préparoit cependant à donner une suite à son Comte de Gabalis, lorsqu'il fut assassiné sur la route de Lyon. « Les Rieurs dans une affaire si triste », raconte l'Auteur des Mélanges, connu sous le nom de Vigneuil-Marville, « disoient que c'étoient des Gnomes & des Sylphes déguisés qui avoient fait le coup, pour le punir d'avoir révélé les secrets de la Cabale ».
Le nom de M. […] Baillière : il le fit revoir et refaire presque de fond en comble, et il voulait ôter le nom de Nysten. […] Littré qui s’y opposa et qui lui dit : « Mais non, il faut laisser le nom du premier rédacteur ; il ne faut pas effacer toute trace des hommes nos devanciers. […] Jamais l’on n’a tant parlé de Nysten que depuis que ce nom est devenu un caillou pour lapider M. […] Sophie Johannot, c’était le nom de famille de Mme Littré.
Ce nom de chanoine lui venait sans doute d’un prieuré ou d’un canonicat qu’il possédait aux environs de Padoue. […] — Cette charmante veuve, répondit le professeur, était de la riche famille des Amerighi de Florence dont un membre, Amerighi Vespuzio, donna son nom au nouveau monde. […] Car remarquez qu’il a donné à son héroïne le nom de la tendre veuve de Florence, dont il fut l’adorateur pendant son âge mûr et jusque dans ses jours avancés. Ce nom l’a inspiré, c’est l’amour qui a tenu sa plume ici, ce n’est plus seulement sa belle imagination. […] Sa tragédie de Tancrède n’est au fond que l’épisode de Ginevra, sous un autre nom.
On n’a pas même besoin de connaître le nom de ce mystérieux confident. Voyez le plus beau des livres chrétiens, l’Imitation : on n’a pas su encore le nom de l’écrivain, on ne le saura jamais ; c’est l’homme sans nom causant avec lui-même et avec ce personnage divin qu’il appelle la Grâce. […] Je ne sais pas leur nom, mais nous sommes en connaissance comme des passants qui se considèrent le long du chemin. […] « Ce nom est très bien donné. […] Il est beau et fort caressant, je l’aime ; et je lui cherche un nom.
De Vigny à Renan, les noms que vous citez remplacent tout commentaire et toute éloquence. […] Parmi les noms que vous citez, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Zola, Claude Bernard, Auguste Comte. […] Il est probable que Mme Sand, dans cent ans, ne restera plus qu’un nom cité dans les manuels, comme celui de Mlle de Scudéry. […] Au nom enfin d’un culte renouvelé de la logique formelle. […] Lasserre, pour ne citer que ces deux noms), et tend à dénaturer et à bafouer en bloc, la plus féconde et brillante époque de notre histoire littéraire.
Je veux t’y soustraire. » Il ne faudrait pourtant pas oublier que des libretti ont été signés des plus grands noms de notre littérature. […] Les bureaux sont remplacés par des « commodes », dont le nom seul est significatif. Les canapés se changent en sophas, en ottomanes, en sultanes, en duchesses, et tous ces sièges à noms variés ont ce caractère commun d’être souples, mœlleux, capitonnés, de cacher le bois sous l’étoffe. […] En voyant l’Assemblée des Anciens, on eût pu croire qu’elle devait son nom à son costume. […] Les valets (le mot a gardé le sens qu’il avait au moyen âge) portent des noms empruntés à l’histoire et à nos plus célèbres romans de chevalerie.
Sous ces trois rapports donc on ne peut donner légitimement à cette œuvre le nom de poème épique. Qu’on l’appelle poème métaphysique, poème platonique, poème théologique, poème scolastique, poème politique, ce sont ses vrais noms. […] Virgile lui répond et lui révèle son nom par ses œuvres. […] Ici ce sont des damnés dans l’enfer du froid, dont les larmes se glacent en coulant des yeux ; là des âmes déjà torturées dans l’enfer pendant que les corps de ceux qui portent leur apparence et leurs noms sur la terre continuent à y vivre ; ailleurs le roi des démons broyant trois damnés à la fois dans ses mâchoires : ces trois damnés sont Judas, Brutus et Cassius. […] Ce sont les esprits habitants du troisième ciel ; il faudrait une clef historique à chaque nom pour comprendre ce que ces esprits disent au Dante.
On sait qu’il était fort à la mode, en ce temps, de mêler ce nom aux plus vifs emportements de la passion. […] En réalité, peut-on dire que chacun de ces noms représente une école ? […] Elle ne ramenait jamais d’elle-même le nom d’un de ses romans, et quand ce nom revenait, elle ne s’en souvenait que confusément. […] Troubadour, le nom plaît à George Sand, elle l’adopte en riant et se désigne ainsi elle-même depuis ce jour-là. […] Maurice Dupin eut, en 1804, une fille, Aurore, qui devait illustrer le nom de George Sand.
Le reste consiste en un mélange, ou plutôt en un entassement de poésies de toutes sortes, depuis celles qui portent des noms de genres, jusqu’à ces jeux d’esprit, sans nom et sans nombre, qui sont aux vraies œuvres de l’esprit ce que sont au travail fécond de l’ouvrier vigoureux les tours de force du bateleur. […] Changez les noms des poètes immolés par Boileau à l’esprit français, sous d’autres noms je vois les mêmes défauts. […] Boileau n’a pas fait un traité d’esthétique ; le nom même n’en était pas connu de son temps. […] Ce tour d’esprit reçut le nom dû euphuisme d’un ouvrage qui parut en 1580 sous le titre d’Euphues, the anatomy of wit. […] Je ne puis rien nommer, si ce n’est par son nom : J’appelle un chat, un chat, et Rolet un fripon.
Quand elles le méritent par leur importance, leur nécessité, leur à-propos, les évolutions littéraires reçoivent un nom ; ce nom très souvent n’a pas de signification précise, mais il est utile : il sert de signe de ralliement à ceux qui le reçoivent, et de point de mire à ceux qui le donnent ; on se bat ainsi autour d’un labarum purement verbal. […] Un autre nom a été donné, historiquement, à un tel état de vie : quiétisme ; cette phrase de M. […] Tous n’ont pas de nom et plusieurs n’en auront jamais : comment les appellerons-nous ? […] Jules Renard s’est donné lui-même ce nom : le chasseur d’images. […] Si le public connaît leurs noms moins que tels autres, ce n’est pas qu’ils aient moins de mérite, c’est qu’ils eurent moins de bonheur.
Les Goncourt racontent qu’à un dîner à Magny quelqu’un lança dans la causerie le nom de Hugo, et qu’à ce nom Sainte-Beuve bondit « comme si une bête l’avait mordu sous la table ». […] Il aimait les noms sonores et galants, en honneur dans l’ancienne marine royale. […] La gloire n’en a élu que quelques-uns ; de beaucoup nous ne savons que leur nom. […] Son nom a rempli les journaux du globe. […] Des noms apparaissaient, des œuvres avaient paru.