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3478. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

La déesse bienveillante m’accueillit ; et, de sa main, elle me prit la main droite ; et elle me dit ces mots : « Ô jeune homme, qui fais route avec des conductrices immortelles, dont les coursiers t’amènent dans ma demeure, réjouis-toi88 ; car ce n’est pas une mauvaise destinée qui t’a fait prendre cette route, en dehors de la voie battue des hommes ; c’est Thémis elle-même et la Justice.

3479. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

En un mot, si l’on n’est pas un bon anatomiste, il est impossible de devenir physiologiste. […] En effet, les lettres ne sont rien par elles-mêmes, elles ne signifient quelque chose que par leur groupement sous telle ou telle forme qui donne un mot de telle ou telle signification. Le mot lui-même est un élément composé qui prend une signification spéciale par son mode de groupement dans la phrase, et la phrase, à son tour, doit concourir avec d’autres à l’expression complète de l’idée totale du sujet. […] HIPPOCRATE parle dans quelques-uns de ses écrits des parotides2 ; mais pour lui comme pour la plupart des anciens, ce mot signifie des tumeurs placées auprès et au devant des oreilles. […] Nous devons à ce propos vous dire quelques mots des théories qui ont régné sur le mécanisme des sécrétions.

3480. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

À force de dumfnoudels, j’en avais assez ; j’aurais voulu des œufs à la coque, elle m’en a fait sans que j’aie dit un mot ; ensuite j’avais assez d’œufs, elle m’a fait des côtelettes aux fines herbes… C’est une enfant pleine de bon sens ; cette petite Sûzel m’étonne !  […] Au premier mot, Kobus tombe évanoui du seul contre-coup de ce renversement de sa pensée. […] Fritz, à cette vue, voulut parler ; mais il ne put dire un mot, et c’est le père Christel qui commença : « Monsieur Kobus, s’écria-t-il d’un accent de stupéfaction profonde, ce que le rebbe David vient de nous dire est-il possible ?

3481. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

. — Madame, je n’ai pu m’imaginer qu’un pays où vous régnez ne fût pas un grand pays. » Ce sont là de ces mots qui posent un homme dans une cour. […] Je réponds : Non ; l’écrivain, dans Montesquieu, est agréable, suffisant, mais plus original de prétention que de fonds ; il a le pédantisme de l’ignorance ; il masque par la profondeur de l’intention le peu de profondeur des idées ; en un mot, il est grave de formes, très-léger de fonds.

3482. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

On devine en un mot dans ce portrait du jeune avocat un homme qui est né pour persuader par la parole, pour insinuer les raisons, les déduire, les étendre, les faire prévaloir avec un mélange de force, d’adresse et de politesse, encore plus que pour pérorer et plaider.

3483. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

En un mot, il y a un jugement auquel il est aisé de s’abandonner comme si l’on était chez soi, et par lequel on abonde dans son propre sens.

3484. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Il est accueilli en ami ; on lui propose toutes sortes de jeux, la danse, le chant, les dés, les cartes : il préfère le jeu de conversation, des demandes et réponses sur des cas d’amour, en un mot, faire assaut de bel esprit.

3485. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Les officiers sont impuissants à maintenir l’ordre ; plusieurs y périssent : dans ces cohues d’étrangers de toute nation, il n’y avait, nous dit Polybe, que le mot frappe qui fût entendu de tous indistinctement et qui semblât de toute langue, parce qu’il était sans cesse en usage et pratiqué.

3486. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

C’est dans les loisirs de cette prison qu’il aurait commencé son Don Quichotte, et il se serait vengé, bien doucement d’ailleurs, des gens du lieu par ces premiers mots du livre immortel : « Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait il n’y a pas longtemps un hidalgo… » Établi ensuite avec sa famille à Valladodid, où était alors la Cour, il y vivait si pauvrement que sa sœur doña Andréa aidait à la subsistance commune par le travail de son aiguille ; on a retrouvé la note d’un raccommodage qu’elle fit pour les hardes d’un seigneur.

3487. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Il n’y est tenu aucun compte de l’élément intérieur, du ressort principal qui explique les actions et toute la conduite de Racine dans ses dernières années, de son inspiration religieuse véritable, de son âme en un mot : et c’est elle qu’un ami du dedans va nous découvrir dans toute sa sincérité.

3488. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Un dernier mot sur le seul acte public de la vie de Sénancour. — Dans le procès qui lui fut intenté au mois d’août 1827 à cause de son livre, le Résumé de l’Histoire des Traditions morales et religieuses, où l’avocat du roi, Levavasseur, croyait trouver à chaque phrase l’intention manifeste de détruire la croyance à la divinité de Jésus, M. de Sénancour, défendu par Me Berville, voulut présenter lui-même au tribunal quelques explications.

3489. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

S’il nomme souvent l’idéal dans ses vers, il ne fait pas comme plusieurs pour qui ce n’est qu’un grand mot : il n’y déroge jamais.

3490. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Ces mots ne sont jamais sortis de mon cœur.

3491. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Je me dis malgré moi : — Un homme qui souffre de la grande misère du peuple et de toutes les horribles iniquités sociales et qui fait profession de ne point s’y résigner, j’ai beau faire, je ne puis me le représenter sous les espèces d’un boulevardier qui fait des mots.

3492. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Aujourd’hui, pour ne parler que des musiciens à qui les préventions du public et des coalitions inavouables interdisent l’accès des scènes parisiennes, de quel côté s’il vous plaît, se trouvent leurs dévoués partisans, leurs zélés défenseurs, si le mot n’est pas trop ambitieux ?

3493. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

» Ce mot assoupissantes qu’il avait mis l’atteste : ducentia somnos.

3494. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

En un mot. puissante pour réaliser le mouvement, l’idée est impuissante pour réaliser les sensations ; elle produit donc à la fois : 1° un sentiment vif de puissance pour la réalisation des mouvements, 2° un sentiment vif d’impuissance pour la réalisation des sensations : il en résulte une puissance arrêtée, contrariée, donc effort et peine.

3495. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Les rouleaux dont je parle se sont anéantis avec le goût gothique : mais quelquefois les plus grands maîtres ont jugé deux ou trois mots necessaires à l’intelligence du sujet de leurs ouvrages, et même ils n’ont pas fait scrupule de les écrire dans un endroit du plan de leurs tableaux où ils ne gâtoient rien.

3496. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

On la voit passer. » En un mot, le romancier a considéré la vie sous un aspect illusoire ; le peintre a pris la vie pour elle-même dans son intégrité.

3497. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Je souscrirais volontiers à ces mots de M. 

3498. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Louis XIV paraîtrait, animant tout de ses regards : et au bas de sa statue la postérité écrirait ces mots : sous lui les Français furent grands.

3499. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Ovide même, le gracieux Ovide, si disposé dans son malheur à l’indulgence ou à l’admiration pour autrui, n’a pas un mot pour Titius.

3500. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

. ; à peine un mot de politique dans un moment où tous les cœurs devraient battre de sensations politiques ; l’ignorance ou la stupidité de ces gens-là est incroyable. […] Boutin de la Coulommière, fils d’un receveur général des finances, se récria à la vue de ce mécanisme ingénieux dont il se plaisait à faire jouer les ressorts, et se tournant vers l’abbé de Canillac : « Cela, dit-il, est admirable sans doute ; mais ce qui me semble plus admirable encore, c’est que Son Éminence, étant au-dessus des faiblesses humaines, veuille bien s’y accommoder. » Mot précieux et seul capable de montrer le rang, la position d’un prélat grand seigneur en province.

3501. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

En un mot, qu’exigez-vous de moi ? […] En un mot, si Pétrarque n’avait eu que du génie, que serait-il ?

3502. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

— Je dois dire maintenant quelques mots des circonstances favorables ou défavorables au pouvoir sélectif de l’homme. […] Buckman ont une grande valeur. » Ces mots ont été supprimés sur avis de l’auteur dans deux éditions allemandes et dans notre première édition française.

3503. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Il qualifie quelque part cette peinture des Italiens modernes d’un seul mot : « On dirait de la peinture d’ennuyés. » Ici il en cherche la cause : J’y ai cependant fait une observation que je ne peux m’empêcher de vous communiquer, celle de n’y avoir trouvé aucun tableau un peu original : tous ne sont que de faibles réminiscences des ouvrages anciens et modernes, et rien de véritablement senti sur la nature.

3504. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

dans cette maison de silence et de paix, un jeune homme obscur, timide, que Lamennais, distrait par ses visions sociales apocalyptiques, ne distingua jamais des autres, à qui il ne supposait que des facultés très ordinaires, et qui dans ce même temps où le maître forgeait sur son enclume ces foudres qu’on appelle les Paroles d’un croyant, écrivait, — lui —, des pages intimes beaucoup plus naturelles, plus fraîches, — tranchons le mot, plus belles —, et faites pour toucher à jamais les âmes éprises de cette vie universelle qui s’exhale et se respire au sein des bois, au bord des mers.

3505. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Sont-ce là, en un mot, des spécialités inhérentes à la race, et les différences en ce genre tiennent-elles à une autre cause qu’à l’état des matières premières qu’on avait sous la main dans des lieux différents ?

3506. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Ce n’est pas nos… de professeurs de Brienne qui nous auraient, dit mot de cela. » Puis, après avoir écouté encore,, tout d’un coup interrompant et prenant feu : « Mais comment Fouché laisse-t-il imprimer de pareils livres ?

3507. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Il se trouve, en un mot, dans les trois quarts des hommes, comme un poëte qui meurt jeune, tandis que l’homme survit.

3508. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Là comme dans le reste de la satire, deux choses font leur effet, l’invention première et générale, cette idée de donner une représentation comique des États de la Ligue, puis le jaillissement de l’esprit, des saillies, des mots qui portent, qui peignent et qui piquent, les continuelles trouvailles de l’expression.

3509. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Les opérations de la pensée sont une algèbre, dont les mots sont les signes.

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