Aussi, jamais la dame en question n’était traitée que selon ses mérites. […] Ajoutez à ce rare mérite de Térence, qu’il abandonne enfin la peinture des mœurs basses de la Grèce pour ne s’occuper que des mœurs élevées de l’Italie. […] Le beau mérite de nous montrer ce glouton, toujours repu, toujours affamé, vivant de tous les sales commerces, en premier ordre dans l’antichambre, en sous-ordre chez l’affranchie, passant, tour à tour, du métier d’ami du prince à l’état de farfadet ? […] Cette comédie de Boissy, L’Homme du jour, écrite avec peu de soin, ou, si vous l’aimez mieux, peu de style, mérite cependant de rester au théâtre comme un tableau assez fidèle de cette belle société qui n’est plus.
Tout au plus le mot mérite-t-il d’être gardé comme terme explicatif d’une succession de phénomènes. […] Pour cet amoureux de la spontanéité et du jaillissement, ce mérite n’est de nul prix. […] La société chambérienne d’avant la Révolution mérite d’être connue.
Vous direz que ce mérite est mince, et que je ne donne pas envie de lire les vers de Pope.
Le duc d’Orléans, parvenu au trône, eut le mérite de résister à la folle impulsion du prétendu libéralisme soldatesque qui poussait la révolution de Juillet à la guerre.
Mécontent du sculpteur Sansovino, qui, plein de son mérite, se préférait à Michel-Ange, il repart pour Florence avec son ami Tribolo.
« Maintenant, vois, noble roi, combien Volkêr t’est dévoué ; il mérite largement ton or et ton argent.
Laissons, ici, cette question sans réponse : je ne veux pas agiter une fois de plus le sempiternel débat du mérite comparé des arts entre eux.
Dans l’attention, surtout dans la volontaire, il y a toujours une idée maîtresse et directrice qui mérite de s’appeler une idée-force parce qu’elle devient un centre durable de tourbillon psychique et mécanique.
Mais le mérite d’une oeuvre d’art ne se mesure pas tant à la puissance avec laquelle le sentiment suggéré s’empare de nous qu’à la richesse de ce sentiment lui-même : en d’autres termes, à côté des degrés d’intensité, nous distinguons instinctivement des degrés de profondeur ou d’élévation.
Là où Brunetière voit en quelque sorte une trouvaille de Corneille et un mérite de la tragédie française, il faut voir plus simplement un héritage littéraire, une tradition commune, utilisée par Corneille d’une façon, par Racine d’une autre, par Shakespeare d’une autre encore, mais subie par tous, sans que nous ayons à le leur reprocher.
Je m’amuse de faits qui n’ont d’autre mérite que d’être vrais… » Mais à travers ces faits — reprenons la formule de tout à l’heure — il a dégagé une grande loi causale : la courbe de la fièvre du plébéien en transfert de classe, tant et si bien que son Julien, cet admirateur frénétique de Napoléon, se trouve préfigurer le Communard et le Bolcheviste ! […] « Valeur », dit le dictionnaire : « ce que vaut une personne, une chose, pour son mérite ». […] On cite, en les comptant, les noms des hommes supérieurs — tel un Mistral à Maillane, un Ollier à Lyon, un Grasset à Montpellier — qui ont su remplir tout leur mérite en demeurant attachés à la province natale, dans le domaine d’idées qu’ils s’étaient choisi.
Tout notre mérite, s’il y en a, dans ce commentaire, sera de vous présenter ces deux monuments de l’esprit humain en Grèce dans leur vrai jour et de ne pas nous interposer entre Homère et vous.
Comme il arrive aux âmes grandes, il voulut ne rien devoir qu’à son mérite.
Ce sont simplement les derniers qui font valoir les premiers. » Puis il est successivement question d’About, et de Lamartine, et du duc de Broglie : « About, c’est un garçon qui fait un volume de ce qui mérite une page.
Jeudi 9 septembre Je me dis par moments, il faut traiter la vie avec le mépris qu’elle mérite de la part d’un homme supérieur.
J’aurais voulu rappeler à Bauër, dans une conversation sur la mort, entre Zola, Daudet, Tourguéneff, la mention d’un certain brouillard habitant les cervelles du Nord, le brouillard slave, selon l’expression de Tourguéneff, et dont il disait : « Ce brouillard a quelque chose de bon pour nous : il a le mérite de nous dérober à la logique de nos idées, à la poursuite de la déduction. — Brouillard tout à fait contraire à la fabrication de notre théâtre, fait de clarté, de logique, d’esprit.
Quant à Hugo, malgré son génial mérite, il ne m’a jamais touché vivement.
À vrai dire, elle ne nous représente plus notre passé, elle le joue ; et si eue mérite encore le nom de mémoire, ce n’est plus parce qu’elle conserve des images anciennes, mais parce qu’elle en prolonge l’effet utile jusqu’au moment présent.
Petit-maître, n’est pas un maître petit ; c’est un pauvre homme, se dit par mépris d’un homme qui n’a pas une sorte de mérite, d’un homme qui néglige ou qui est incapable de faire ce qu’on attend de lui, & ce pauvre homme peut être riche ; au lieu qu’un homme pauvre est un homme sans bien.
Chaque peuple, comme chaque individu, vaut plus ou moins, selon son âge, ou bien a des mérites différents. […] Dupont, de Nemours, que tous les hommes distingués qu’il avait connus avaient eu des mères de mérite et d’esprit18. […] Qui veut être libre, mérite de l’être, et déjà le devient, autant qu’il est en lui. […] Ce mérite suprême que je trouve en lui, n’est pas celui dont on l’a glorifié le plus, si même il est vrai que personne le lui ait reconnu aussi bien que je crois le faire.
Ces mérites n’auraient pas suffi si le vitaliste déclaré de l’hôpital Saint-Eloi n’avait abordé là, et, à mon humble avis, résolu de la façon la plus saisissante un des problèmes essentiels de notre âge, et qui n’est rien moins que celui de la valeur de la Science. […] Taine dans le professorat coïncidait avec cet effort antiphysique — ce vieux mot de Rabelais mérite d’être indéfiniment repris et répété — d’un gouvernement qui, là comme ailleurs, trahissait le vice de son origine. […] Dans les déclarations des distributeurs de cet enseignement comme dans celles des ouvriers qu’ils ont formés, — ou déformés, — une parole revient toujours, qui mérite d’être méditée : « Il s’agit de faire des conscients », disent les uns. « Nous entendons être des conscients », disent les autres. […] Mais il a le mérite de dire nettement ce qu’il dit, et son emploi est un hommage rendu à ce grand conservateur méconnu qui fut Comte.
Si donc cette nouvelle doctrine peut nous en apprendre quelque chose d’un peu plus sûr, elle mérite qu’on la suive. » Cette inquiétude, ce sentiment de l’immense et obscur au-delà, cette grave éloquence mélancolique, sont le commencement de la vie spirituelle60 ; on ne trouve rien de semblable chez les peuples du Midi, naturellement païens et préoccupés de la vie présente.
Il était particulièrement sensible à ce mérite.
Il me suffira de dire, pour donner une idée de son mérite, que Golius, ce fameux professeur des langues orientales, le jugeait le plus digne de tous ses disciples de remplir sa chaire et de lui succéder.
François Zola, ingénieur de mérite et bienfaiteur de la Provence, était en effet d’origine italienne, mais la mère du romancier, née à Dourdan, en pleine Île-de-France, d’une vieille famille beauceronne, était, celle-ci, bien française, de sorte que nous constatons chez Émile Zola un mélange de sang fort intéressant.
Si l’étonnante finesse d’odorat à l’aide de laquelle les mâles de beaucoup d’insectes trouvent leurs femelles mérite à juste titre notre admiration, pouvons-nous admirer de même la création de milliers de faux bourdons, entièrement inutiles à la communauté des Abeilles, et qui ne semblent nés en dernière fin que pour être massacrés par leurs laborieuses mais stériles sueurs, puisqu’un seul d’entre eux ou quelques-uns tout au plus sont nécessaires à la fécondation des jeunes reines nées dans la même communauté ?
Le mérite du tout ?
Ce mérite et le succès d’une pièce ignoble, l’Amour au bois, attirèrent sur lui les yeux de la duchesse de Cleveland, maîtresse du roi et de tout le monde. […] Il a du goût, il sent les finesses du style, le mérite d’une image nouvelle, d’une opposition frappante, d’une insinuation ingénieuse et calculée.
Nous pouvons dire de Bichat, comme de la plupart des grands promoteurs de la science, qu’il a eu le mérite de trouver la formule pour les conceptions flottantes de son temps. […] De telles définitions, tout incomplètes qu’elles soient, auraient au moins le mérite d’exprimer un aspect de la vie : elles ne seraient point purement verbales, comme celle de l’Encyclopédie : « la vie est le contraire de la mort », ou encore celle de Béclard : « la vie est l’organisation en action », celle de Dugès : « la vie est l’activité spéciale des êtres organisés », ce qui revient à dire : la vie, c’est la vie.
Depuis la Contre-Réforme, les papes ont pratiqué ce libéralisme international avec sagesse, mais en somme sans grand mérite, vu qu’ils n’avaient à traiter qu’avec les souverains, lesquels n’engageaient pas dans leurs guerres l’âme et les destinées de leurs peuples, que la politique monarchique impliquait une limitation des armements spontanée, et qu’en somme les nations n’existaient pas. […] Augustin Cochin, historien de la Révolution, a créé un mot qui mérite de rester : celui de « sociétés de pensée », ces sociétés de pensée dont Cochin retrouve l’eau-mère dans le cours même de la Révolution.
C’est le moindre de ses mérites, mais c’en est un, et actuellement, je tiens à le dire, nos lettres et nos lettrés n’ont pas, lorsqu’il quitte Paris pour retourner là-bas, d’ami plus chaud, plus sincère, plus sûr et plus prêt, sans accentuer un seul de nos défauts, à vanter haut et ferme ce que nous pouvons avoir de qualités. […] C’est pourquoi, je crois, que la gauloiserie de Vicaire tient de fort près à cette petite et aimable sensitivité qui fait le grand mérite des meilleurs poèmes des Émaux Bressans, que même ce sont là deux faces du même sentiment qui vibre sous la truculence de l’ode à la victuaille.
Notre incertitude spéculative, pour Hugo comme pour Kant, est la condition même de notre liberté morale : Où serait le mérite à retrouver sa route.