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717. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

Ce sont ces vers qu’il nous offre, et je crois qu’ils n’y sont pas tous, et qu’un esprit critique trop scrupuleux, trop rigoureux envers soi-même, a restreint les pages du livre et que tout n’y est pas. […] Ces courtes pièces sont peut-être les meilleures du livre. […] Henry Davray Malgré son titre : Entrevisions, d’une pas très heureuse recherche, le livre de SI. […] Il a embelli son âme de toute la Beauté intérieure, et son âme a transformé en beauté tout ce qu’il lui a donné ; elle lui a fait trouver en lui-même « une possibilité particulière de vie supérieure dans l’humble et inévitable réalité quotidienne », et c’est cette vie profonde que le poète a vécu et dont il nous révèle la précieuse essence en ce beau livre de poèmes.

718. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Quand un livre qui a la prétention de raconter et d’expliquer les cent dernières années qui viennent de s’empreindre si profondément sur l’Europe ne renferme que les connaissances les plus superficielles, et les moins sûres encore dans leur superficialité, et, de plus, quand c’est l’inconséquence, non pas seulement d’une tête faible, mais d’un distrait, qui se sert de ces connaissances pour en tirer de ces jugements sans cesse contredits et abolis les uns par les autres, la Critique peut passer outre avec moins de dédain que de pitié. […] Son traducteur français, qui est certainement un des esprits les plus nets sous la forme la plus brillamment concentrée, a fait disparaître, d’une main adroite et réglée, bien des contradictions de ce livre, qui en auraient été le déshonneur. […] pour des raisons qui ne sont pas le mérite du livre ; mais il est douteux, pourtant, qu’avec le sens droit et les besoins logiques de ce pays, un ouvrage écrit avec le manque de suite de ces Cent dernières années pût même se soutenir. […] parmi les causes désolantes du succès des mauvais livres, l’esprit de parti a le droit d’être bien bête sans aucun danger, mais il est bête en répétant la même bêtise, en poussant son lecteur ou en le frappant à la même place, en se faisant une espèce de logique avec les passions ou les lieux communs de son parti.

719. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

Préface Je ne sache, pour mon compte, aucun livre où l’on ait défini nettement et de manière à satisfaire les esprits difficiles, cette chose mystérieuse et puissante qu’on a si souvent l’occasion de nommer : — la Poésie. […] Ce n’est pas le livre que nous publions aujourd’hui qui la fera. […] Pour cela, ils n’ont qu’à produire un livre nouveau ou à réimprimer un livre ancien… S’ils sont morts, par exemple comme le P.

720. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Tous ces noms se retrouvent dans le livre de M.  […] On ferme le livre de M.  […] Mais que d’aveux on relèverait dans ses livres ! […] Il se livre aux chirurgiens sans en paraître impressionné. […] A propos du livre de M. 

721. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

J’ai bien peur, que les rares fabricateurs de livres de ce jeune monde, soient mangés par le journalisme : où se payent de gros dividendes, avec le tintamarre de la gloire. […] Un vrai plaisir dans ce livre, à la dégustation d’une expression, d’une épithète, d’une image. […] Mardi 29 octobre De tous les livres du passé, Le Neveu de Rameau est le livre le plus moderne, le livre semblant écrit par une cervelle et une plume d’aujourd’hui. […] ces deux inspirations mal mariées, et donnant à notre premier livre, le caractère d’une œuvre à deux voix, à deux plumes. Viennent après, Les Hommes de lettres (reparus sous le titre de Charles Demailly), livre appartenant plus à mon frère qu’à moi, par l’esprit mis dans le livre par lui, et ces brillants morceaux de bravoure, qu’il recommencera plus tard dans Manette Salomon — moi, ayant surtout travaillé dans ce livre, à l’architecture et aux gros ouvrages de l’œuvre.

722. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

C’est sur le second livre que portent les principaux retranchements. […] Les autres retranchements du livre II comprennent les pages 7-12, 40-46, 49, 69-71, 90-92, 188-192, 210, et en grande partie 286-288. Ceux des derniers livres ne portent que sur les pages 78-9, 81-2, 84, 133, 138-140, 143-4. […] Nous n’entreprendrons pas de juger ce livre remarquable. […] Les personnes qui ont le plus étudié Vico, MM. de A. et Jannelli n’y ajoutent aucune foi, et la lecture du livre suffit pour la réfuter.

723. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Le livre, quoique délicieux, tomberait des mains. […] Et maintenant que le livre est fermé, que pensez-vous du chant de Ginevra et du génie d’Arioste ? […] C’est qu’il y est plus homme, plus lui-même, plus sensible que dans le reste du livre. […] » Le professeur ferma le livre et alla le renfermer à clef dans la bibliothèque. […] Je crois que le livre ne serait pas si identifié à nous, sans la personne et sans le site ; et que le site et la personne ne seraient pas si fascinateurs sur notre souvenir, sans le livre.

724. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Rousseau y transporta ses livres, son épinette, Thérèse et la mère Levasseur ; l’installation eut lieu le 6 avril 1756, aux premières fleurs du printemps. […] J’effleurerai donc seulement la Nouvelle Héloïse, et, négligeant tant de thèses suggestives, j’indiquerai seulement les vérités capitales du livre. […] Mais il ne faut pas s’arrêter à l’aspect du livre. […] Faguet, qu’à de certains moments, dans les civilisations avancées, riches de chefs-d’œuvre littéraires, la meilleure maxime de pédagogie qu’on puisse donner, c’est d’écarter les livres. […] On l’y surprend à chaque page en flagrant délit de mensonge, je dis de mensonge et non pas d’erreur ; et le livre, à tout prendre, est d’une brûlante sincérité.

725. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

» Mise en lumière par Daudet et par moi, du livre de Rosny : Le Bilatéral, au milieu d’une ardente et sympathique discussion. […] Il me tend le petit livre très bien relié, et me dit : « Regardez quel est mon bréviaire… et certes je ne croyais pas vous rencontrer ! » Le petit livre est une Madame Gervaisais de la petite édition Charpentier : un léger dédommagement de tous les échecs de ces temps. […] — Mais je n’ai pas voulu dire autre chose, que dans mon rêve, il y avait des trous, des lacunes comme dans le livre de Pétrone, où il manque des morceaux du texte. […] Puis, pour ce livre qui n’aura pas de publicité, et qui doit rester enfermé dans le cabinet de l’amateur, il ne se sent pas l’entrain, le feu d’une illustration, commandée par un éditeur.

726. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Ce livre fit plutôt secte que bruit à son apparition ; on en jeta çà et là quelques feuilles au vent, comme celles de la sibylle. […] Publiciste de la monarchie dans le livre des Considérations sur la France, il devenait le publiciste de la papauté dans ce dernier livre. […] Ce livre n’est plus guère lu aujourd’hui que par les légistes sacrés ou par les érudits du sanctuaire. […] Il en fut de même de son livre de controverse sur l’Église anglicane, où il a raison contre Bossuet et tort contre l’indépendance des nations. […] Ce n’est pas là un livre, c’est un pamphlet.

727. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Jusqu’à ce qu’on ait mieux, les livres de Bomare ne sont pas à dédaigner. […] L’abrégé du livre de l’Entendement humain de Locke. […] Je ne dirai rien sur ces deux langues qui me sont inconnues, pas davantage sur les livres classiques, les grammaires et les dictionnaires. […] Hérodote a écrit neuf livres de l’Histoire des Perses et de l’Egypte ; chaque livre porte le nom d’une Muse. […] Le héros de Sa Majesté Impériale, César, a écrit sept livres de la conquête des Gaules qu’il avait faite, et trois livres de la guerre civile.

728. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Ce petit livre, écrit originairement en allemand, et traduit en français, avec une rare connaissance des deux idiomes, par mon vieil ami M.  […] La rédaction d’un livre impose des obligations bien différentes de celles qu’entraîne l’exposition orale dans un cours public. […] On tient généralement le livre de Job pour l’œuvre la plus achevée de la poésie hébraïque. […] Chez tous les peuples qui possèdent une traduction du livre de Job, ces tableaux de la nature orientale ont produit une impression profonde. […] On trouve aussi décrites dans le livre de Job les mœurs des animaux, de l’âne sauvage et du cheval, du buffle, de l’hippopotame et du crocodile, de l’aigle et de l’autruche.

729. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

« Ne croyez pas que monsieur l’exécuteur des hautes œuvres ait la permission de jeter au feu les livres dont les titres figurent dans l’arrêt de la Cour. […] En 1780, les abbés, prieurs et chapitres de la même province offrent 60 000 livres de leur argent, et quelques gentilshommes, en moins de vingt-quatre heures, 17 000 livres. En 1787, dans l’assemblée d’Alençon, la noblesse et le clergé se cotisent de 30 000 livres pour soulager d’autant les taillables indigents de chaque paroisse544. […] On s’adresse à lui, même pour les accidents privés ; le 8 juin 1785, il envoie deux cents livres à la femme d’un laboureur breton, qui, ayant déjà deux enfants, vient d’en mettre au monde trois en une seule couche554. […] Archives nationales, II, 1149 : en 1778, dans la généralité de Moulins, trente-neuf personnes, la plupart nobles, ajoutent de leur argent 18 950 livres aux 60 000 allouées par le roi pour les routes et ateliers de charité.

730. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Viens, viens, ou je te livre à la mort avec elle. […] Tel fut le prétexte du succès du livre de madame de Staël sur la révolution française. […] Ce fut le fruit de son livre et l’éblouissement de ses dernières années. […] Une seule vertu émane de son livre, une haine romaine contre la tyrannie. […] est-ce mon livre ?

731. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

On cherche sous son chevet le livre de la veille : c’étaient Elvire et Lamartine ; on trouve en place La Rochefoucauld. […] En 1665, il y avait neuf ans que les Provinciales avaient paru ; les Pensées ne devaient être publiées que cinq ans plus tard, et le livre des Caractères qu’après vingt-deux ans. […] Il avait fait son entrée dans le monde vers 1666, à peu près l’année des Maximes : le livre chagriné et la jeune espérance, ces deux enfants de la Fronde ! […] Si, au premier vent qu’on en eut, l’envie en prenait comme un rhume vers 1665, rien d’étonnant que nous l’ayons gagnée à notre tour par un long commerce avec le livre trop relu. […] Montesquieu a dit des Maximes de La Rochefoucauld : « Ce sont les proverbes des gens d’esprit. » Et Voltaire : « C’est moins un livre que des matériaux pour orner un livre. » Ce sont des pierres fines gravées qu’on enchâsse ensuite dans le discours.

732. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Il ne s’agit pas de tout cela, qu’un trait d’encre sème sur la page et qu’un coup d’ongle efface, comme dit le latin : il y a dans le livre plus de pages qu’il n’en faut pour pouvoir en déchirer quelques-unes. […] C’est là ce qui me saisit l’esprit en fermant son livre. […] « Dans ma pensée, les Misérables ne sont autre chose qu’un livre ayant la fraternité pour base, et le progrès pour cime. « Maintenant, prenez ce livre et pesez-le. […] Vous ne voudrez gâter ni ce passé ni cet avenir, j’en suis sûr ; faites donc de mon livre ce que vous voudrez : il ne peut sortir de vos mains que de la lumière !

733. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

C’est tout le pays d’Armor, ce livre. […] Et il salue « ce superbe premier livre qui engage fort l’auteur », car « noblesse oblige ». […] Il vient de dire que les vers solides et précis abondent dans le livre. […] Jadis, à première lecture, je préférai le centre du livre, tout de précision et de vie pleine. […] De ce livre il faut tout lire et relire.

734. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Malgré ces imperfections, qui font de Charron un écrivain de second ordre, son livre De la Sagesse fut d’un excellent exemple. […] Si nous ne guérissons pas, ce n’est pas la faute de son livre ; de plus grands médecins de l’âme y ont échoué. […] Henri IV avoua que ce livre avait surpassé son attente. […] Huit livres de Mémoires sous le titre d’Ogdoades. […] Essais, livre III, chap. 

735. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

L’Histoire naturelle de Pline est un des livres qu’affectionne le plus Gui Patin ; « c’est une grande mer dans laquelle il fait bon pêcher ». Il aime avant tout ces livres étoffés, fussent-ils de compilation et d’érudition mêlée beaucoup plus que d’invention et de méthode : L’Histoire de Pline est un des plus beaux livres du monde : c’est pourquoi il a été nommé la Bibliothèque des pauvres. […] Si l’on y ajoute Plutarque et Sénèque, toute la famille des bons livres y sera, père et mère, aîné et cadet. […] Je n’aime point qu’on fasse tant de livres De venenis par la même raison. […] Ce sont là les dernières paroles d’un homme qui s’en va, dont la vue se trouble, et pour qui le livre de l’avenir est déjà clos et scellé.

736. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

Dans chaque ville, on oblige chaque bourgeois à nourrir un ou deux pauvres et à lui donner quatorze livres de pain par semaine. […] Point de pain de froment : le paysan ne consomme que les farines inférieures, parce qu’il ne peut payer son pain que deux sous la livre. […] En 1757, l’impôt est de 283 156 000 livres ; en 1789, de 476 294 000. — Sans doute, en théorie, par humanité et bon sens, on veut le soulager, on a pitié de lui. […] Le pain de froment coûte alors quatre sous la livre. […] Extrait des rôles de la taille pour trois métairies à M. de Ruillé : Impôts en 1762, 334 livres 3 sous ; en 1783, 372 livres 15 sous.

737. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

dont cette idée a été la fantaisie, qui l’a prise ou plutôt s’est laissé prendre par elle, et n’a pu s’en débarrasser qu’en la jetant dans un livre. […] Ce livre est adressé à quiconque juge. […] Les uns supposèrent un livre anglais, les autres un livre américain. […] il n’y a en ceci ni livre anglais, ni livre américain, ni livre chinois. […] Un jour enfin, c’était, à ce qu’il croit, le lendemain de l’exécution d’Ulbach, il se mit à écrire ce livre.

738. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

À l’appui de cette assertion étaient cités les livres saints eux-mêmes, puis les auteurs profanes. Au chapitre III des Machabées on empruntait ces mots : « Les nations tiraient du livre de la loi l’idée de leurs idoles. » Et Plutarque ayant rappelé l’usage consacré de l’exclamation ἐλελεῦ ! […] Il faut avouer du moins que certaines identités de pensées et d’images entre la Bible et les livres de Platon doivent étonner, si elles ne convainquent pas. […] Demandons encore aux livres saints, même avant David, un exemple de cette poésie religieuse et populaire, animée des passions de l’Orient. […] Pour l’observateur historique, l’unité du peuple hébreu, sa persistance invincible, est dans le livre des prophètes, d’Isaïe à Zacharias et à Malachias.

739. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Vénus elle-même est en campagne pour lui briguer des suffrages, et le livre partout célébré est en vente jusque chez les Grâces. […] En un mot, la comtesse de Rochefort, tout ce beau monde des Forcalquier, peut-être Mme de Pompadour elle-même, qui était alors dans le premier éclat de son début, entreprirent le succès du livre de Duclos et le lui firent. […] Pourquoi omet-il ce trait qu’avait ajouté le docte abbé, et qui caractérise un goût de Louis XI : « Il fit venir ses livres de Dauphiné ?  […] Il reconnaît n’avoir point eu les éléments ni les informations nécessaires pour écrire une telle histoire : celle qu’on doit chercher dans son livre n’est donc que « l’histoire des hommes et des mœurs ». […] Je ne sais si on publiera jamais le travail de l’abbé Le Grand sur Louis XI comme on vient de publier celui de Tillemont sur saint Louis ; dans tous les cas le livre de Duclos, déjà mis de côté, n’en sera qu’assez obscurément écrasé et enterré : mais Saint-Simon, avec lequel Duclos s’est trop comporté comme s’il ne devait jamais être publié, a des revanches éclatantes et soudaines.

740. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Depuis qu’on imprime surtout, on a écrit pour vivre, et la majeure partie des livres imprimés est due sans doute à ce mobile si respectable. […] Voltaire s’enrichissait plutôt encore à l’aide de spéculations étrangères que par ses livres, qu’il ne négligeait pourtant pas. […] Afin d’avoir en caisse le profit de l’annonce, on eut de la complaisance pour les livres annoncés ; la critique y perdit son crédit. […] Mais qu’attendre aussi d’un livre quand il ne fait que ramasser des pages écrites pour fournir le plus de colonnes avec le moins d’idées ? […] Au lieu d’un livre, est-ce de simples articles qu’on écrit : on traite avec un journal, on remplit mutuellement ses conditions.

741. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Il avait déjà écrit deux livres de ses Anti-barbares, titre éloquent qui lui seul est un manifeste. […] Peu après 1500, Henri Estienne commence à imprimer des livres latins. […] Ce n’est au fond que le livre d’une honnête femme, qui tient école de savoir-vivre et de bonnes mœurs. […] Il avait parmi les livres qu’on saisit en 1534 un Boccace, la Célestine, les Églogues de Virgile. […] Éditions : Les livres I à XII d’Amadis, Paris, 1540-1556, 12 part. en 4 ou 6 vol., in-fol.

742. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Gil Blas, malgré le costume espagnol et toutes les imitations qu’on a pu y relever, est un des livres les plus français que nous ayons. […] Pour un petit laquais le livre n’était peut-être pas très moral ; ce n’est pas assurément la morale du catéchisme qu’il prêche, c’est celle de la vie pratique : n’être dupe de rien ni de personne. On en peut dire comme on l’a dit si bien de Gil Blas : ce livre est moral comme l’expérience. […] Et moi je dirai : L’excellent et innocent comique que celui-là, et qui nous livre si naïvement le vice ! […] Il n’y a rien de plus opposé à René que Gil Blas : c’est un livre à la fois railleur et consolateur, un livre qui nous fait rentrer en plein dans le courant de la vie et dans la foule de nos semblables.

743. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Parmi ces témoignages, il en est un qui vient des Livres saints et qui semble faire loi avant toute discussion. […] Ce livre, qui porte bien son nom, a eu longtemps une réputation exagérée. Dans notre jeunesse, sous la Restauration, lorsqu’on voulait, par tous les moyens, combattre l’invasion politique d’un parti religieux, on exhuma ces livres déjà oubliés, on en multiplia les éditions, on leur refit une vogue qui ne fut qu’artificielle et d’un moment. […] Il voulut se guinder jusqu’à l’imagination qu’il n’avait pas, et il ne réussit qu’à produire, dans le genre sec, un livre fastueux, quelque chose comme du Raynal plus jeune, en turban et au clair de lune. […] Sans entrer le moins du monde dans la question astronomique et théologique, à ne prendre le livre que par le côté littéraire et moral, nous en saisirons aisément le faux, et cela en vaut la peine.

744. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Cet aplatissement systématique des figures qui bombent le plus dans l’histoire, nous le trouvons avec regret dans le livre de M.  […] Nous aimons mieux examiner le fond même d’un livre qui pèche dans sa notion première. […] Non seulement l’être mystérieux qui fut Attila, n’est point dans le livre de M.  […] Amédée Thierry, dans la préface de ce dernier livre d’histoire, s’inscrit en faux, de précaution, contre la ressemblance que l’imagination pourrait voir entre les Récits mérovingiens, de son illustre frère, et ces autres Récits qu’il a donnés, lui, au public. […] Amédée Thierry a-t-il voulu, tout en réclamant pour son livre l’originalité de son sujet, faire penser à la gloire fraternelle et en bénéficier cette fois encore, en glissant ce reflet perdu d’un livre célèbre sur le sien ?

745. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

La colère d’Achille, qui est annoncée au début comme en devant faire le sujet, semble oubliée et mise de côté après le IIe livre ; elle n’est rappelée qu’à peine et comme par acquit de conscience dans les livres suivants ; elle ne se représente sérieusement à l’esprit que dans le courant du VIIIe et ne reparaît sous les yeux qu’au IXe, pour s’éclipser de nouveau dans le chant suivant, et elle ne reprend d’une manière ininterrompue qu’à partir du XIe livre jusqu’à la fin. Les cinq livres qui suivent le Catalogue des vaisseaux appartiennent à la guerre d’Ilion proprement dite ; on dirait qu’il y a eu d’abord une Iliade distincte et une Achilléide, qui se sont plus tard réunies et fondues en un seul poëme plus compréhensif. […] Les fatales conséquences de la colère d’Achille ne paraissent pas avant la fin du VIIIe livre et ne se déclarent qu’au moment où les Troyens, favorisés de Jupiter, se saisissent décidément de la victoire. Le IXe livre, qui montre Agamemnon résigné à tout céder à Achille, semble néanmoins prématuré et anticipe trop sur le dénoûment ; il vient sans préparation ; il a l’air d’une addition postérieure qu’on n’aura pas voulu laisser en dehors, « et qui n’est nullement en harmonie avec ce grand courant de l’Achilléide qui coule depuis le XIe livre jusqu’au XXIIe. » M. Grote fait remarquer qu’il y a dans le XIe livre et les suivants plusieurs passages qui sont en contradiction formelle avec l’événement principal de ce IXe livre, où l’on a assisté à l’humiliation profonde, à la pleine et entière résipiscence d’Agamemnon.

746. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Nommé lieutenant d’artillerie en juin 1793, il alla en garnison à Thionville ; il écrivait de là à sa mère (10 septembre 1793) pour lui demander des livres, Bélidor sur le génie et l’artillerie, et surtout deux tomes de Démosthène et il ajoutait : Mes livres font ma joie, et presque ma seule société. […] En résidence à Toulouse, en 1796, il se livre à la fois aux études et au monde. […] J’ai vu des choses dont les livres parlent à tort et à travers. […] Le premier livre de cette gracieuse pastorale, si connue par la traduction d’Amyot, offrait une lacune que l’on supposait n’être que de quelques lignes, et qui se trouva être de six ou sept pages, à l’endroit d’une très jolie scène de bain, puis de dispute jalouse et de baiser. […] Il y a plaisir avec les livres, quand on n’en fait point, et avec des amis, tant qu’on n’a que faire d’eux.

747. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Mais cette histoire, qui se composait de 140 ou 142 livres, et qui embrassait sans interruption la chaîne des temps depuis la fondation de Rome jusqu’au règne d’Auguste (ce règne y compris jusqu’en 744), a péri dans sa plus grande partie, et assurément dans la plus intéressante. On n’a que 35 livres sur 142, le quart de l’œuvre. On a les dix premiers livres, dans lesquels Tite-Live a dû accepter (et il en demande presque grâce) les fables et les on-dit de la légende, et couvrir de son talent les premiers âges si secs de l’histoire. […] Taine nomme Stendhal ; il le citera surtout dans son livre des Philosophes, et le qualifiera dans les termes du plus magnifique éloge (grand romancier, le plus grand psychologue du siècle). […] Taine a su rendre amusant, et même gai, un livre où sont traités des personnages en général fort graves, et où leur méthode pourtant est discutée, prise à partie et très gravement attaquée.

748. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Le poème est divisé en huit livres ; il ne faut pas y chercher une composition bien exacte et bien méthodique : tel livre pourrait aussi bien et presque indifféremment précéder ou suivre l’autre ; c’est une suite de tableaux, de petits cadres, avec des effusions de sentiment et même des digressions morales. […] Le poème d’Hésiode est ainsi tout rempli de conseils sensés et prudents, comme les livres de Salomon ou du fils de Sirach. […] Des deux premiers livres, il pourrait n’en faire qu’un. Le dernier et huitième livre me paraît traînant et trop raisonné. […] Quelques années consacrées à cette seconde et véritable édition seraient bien employées : l’ouvrage le mérite ; ce n’est pas simplement un livre, c’est toute une existence.

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