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428. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

et un impossible bien autrement compromettant que le simple impossible de l’événement, des circonstances, de la mise en scène, dont un habile homme ne se joue guères ; mais l’impossible de la nature humaine, la méconnaissance absolue des lois qui la régissent et dont, sous peine de faux et d’absurde, il est défendu — à n’importe qui ! — de se jouer. Victor Hugo, qui se croit tout permis, a osé s’en jouer, lui ! […] Mais l’engoulevent n’est qu’une grive en comparaison du poète dramatique qui avale, lui, des choses bien plus difficiles à avaler que le vent, quand ces choses peuvent se réduire en drame, en effets à produire, en applaudissements… Or, la Lucrèce Borgia d’Hugo est une de ces choses-là… Lucrèce Borgia avait été, comme son père Alexandre VI, arrangée de longue main, pour le scandale et pour l’horreur, par des drôles, ennemis de la Papauté, qui trouvaient joli de faire la Renaissance des crimes de l’Antiquité en même temps que la Renaissance littéraire ; et l’engoulevent dramatique avala cette Lucrèce comme Gargantua avala ses six pèlerins en salade, et nous la rendit, cette Lucrèce, en cette chose qu’on joue pour apprendre au peuple la véritable histoire. […] Par un revirement dont Dieu et Hugo ont seuls le secret, le soleil de la monarchie, qui ne lui semblait plus qu’un soleil de petite Provence, bon seulement pour réchauffer de pauvres vieux, est revenu jouer autour des lèvres sonores du Memnon de tous les soleils, et il leur a redonné une harmonie qui, ma foi !

429. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Legendre, Louis (1851-1908) »

Louis Legendre, adaptateur habile de Shakespeare, et qui s’est fait connaître par des pièces jouées avec grand succès, publie un volume de rimes aisées, spirituelles et mondaines, qu’il appelle le Son d’une âme.

430. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 99

M. de Rivery a fait des Discours, des Dissertations, des Mélanges littéraires, des Fables, des Contes en vers, & une Comédie à tiroir, intitulée Momus Philosophe, qui n'a jamais été jouée.

431. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 368

De vingt-deux Pieces de Théatre qu’il a composées, on ne se souvient plus que de Judith & de Jephté, deux Tragédies qui eurent du succès, mais qu’on ne joua plus dès que celles de Corneille & de Racine eurent paru.

432. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 410

Telles sont celles qui ont pour objet divers sujets de l’Histoire de France, & une autre très-piquante sur les Cartes à jouer.

433. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 293

C’est dans les Greffes criminels qu’il en a pris les sujets ; tel est du moins celui du Fabricant de Londres, Piece en cinq Actes & en prose, jouée & sifflée au Théatre François en 1771.

434. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Brenet »

Mais, Monsieur Brenet, on vous a joué un cruel tour, en plaçant votre morceau en face du Mariage de la Vierge de Deshays.

435. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 87-88

Sa Tragédie de Sabinus, jouée pour la premiere fois en 1734, est encore au dessous de ses Traductions.

436. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Le poëte théologien circule dans son monde divin avec une liberté et une sérénité d’enfant qui joue. […] » En effet, ils ont joué avec la vie, avec toutes les choses graves de la vie, avec la religion et les dieux, avec la politique et l’État, avec la philosophie et la vérité. […] Au plus beau temps de la Grèce, un jeune homme « apprenait à lire, écrire, compter31, à jouer de la lyre, à lutter et à faire tous les autres exercices du corps »32. […] Ceux qui représentaient leurs poésies étaient les plus beaux jeunes gens qu’on eût pu trouver, Bathylle qui jouait de la flûte et chantait à l’ionienne, Cléobule aux beaux yeux de vierge, Simalos, qui dans le chœur maniait la pectis, Smerdiès, à l’abondante chevelure bouclée, qu’on était allé cherché jusque chez les Thraces Cicons. […] Les acteurs étaient des compagnons de l’athlète et jouaient leur rôle avec cette verve méridionale qu’on rencontre en Italie dans la Comédia dell’Arte.

437. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

On apprend qu’il va se jouer au Théâtre-Français un Philopœmen, tragédie d’un jeune homme de dix-sept ans, et là-dessus une jeune fille s’est déjà montée la tête pour l’auteur. […] Un tour plus grave est celui que M. de Latouche joua au Constitutionnel en juillet 1817. […] Dans son Épître à M. de Chateaubriand (1824), il s’était intitulé le Paysan de la Vallée-aux-Loups ; il jouait au paysan comme Paul-Louis Courier jouait au vigneron.

438. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Les études de Chamfort s’étaient brillamment couronnées par tous les prix obtenus en rhétorique, quand son esprit indépendant et hardi commença à se jouer de la discipline. […] La jeune actrice qui faisait Betty, pour jouer plus au naturel, portait en guise de robe une « peau de taffetas tigré ». […] Aussitôt la pièce jouée et applaudie, la reine fit appeler Chamfort dans sa loge, et voulut lui annoncer la première que le roi lui accordait une pension de 1 200 livres sur les Menus. […] mais quand je n’apercevrai que des hommes plus ou moins spirituels, intrigants, hâbleurs, vaniteux et, légers, viveurs et prodigues, des hommes de luxe et de fantaisie, jouant à la république comme ils joueraient à tout autre jeu, pariant de ce côté sans avoir le sérieux ni les habitudes du régime qu’ils appellent et qu’ils préconisent, je douterai et je sourirai.

439. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

La question générale que l’on traite ici exige que l’on considère sous tous ses aspects ce fait de fascination : car il joue dans la vie des collectivités un rôle prépondérant et, sinon plus important, du moins plus aisément vérifiable, qu’il ne l’est dans la vie des individus. […] Le christianisme, en son essence, n’est rien d’autre, ainsi que le boudhisme, qu’une attitude pour se résigner et, au besoin, pour mourir : les faibles, convaincus de leur faiblesse, renoncent à la lutte pour la puissance, ils renoncent à jouer une partie qui n’offre pas même d’aléa et où ils savent qu’ils ne peuvent gagner. […] IV Entre temps l’idée chrétienne, admise dans le monde occidental, d’abord comme une vérité divine, plus tard comme une vérité de raison, y a joué, y joue encore un rôle où il faut distinguer bien des nuances et jusqu’à des contrastes.

440. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Ce fut vers cette époque, et plus tard, qu’un homme éminent par la science et par la piété, et qui prit une part plus ou moins directe à la rédaction des Tracts, commença de jouer dans le parti anglo-catholique un rôle d’influence à la fois puissante et modérée. […] Il joua même bientôt sa position officielle contre celle-là plus haute et plus obligatoire, et il sut la perdre avec grandeur. […] À une époque comme la nôtre, où les gouvernements bâtis sur la crainte s’écroulent sous la main des peuples devenus hommes qui veulent les remplacer par les gouvernements de l’amour, rentrer dans la grande communion chrétienne, — car les communions protestantes sont plutôt des dispersions chrétiennes que des communions, — reprendre nécessairement les sentiments de charité qu’engendre la foi catholique dans les âmes et leur faire jouer dans la politique de son avenir le rôle qu’a joué, dans celle de son passé, le sentiment d’un égoïsme inflexible, ce serait là un de ces spectacles qui ferait tomber l’imprécation de bien des lèvres et rallierait bien des cœurs.

441. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coran, Charles (1814-1901) »

Patronné ou plutôt aiguillonné par Brizeux, qui l’avait pressenti poète, il publia en 1840, à vingt-six ans, un premier recueil, Onyx, qui a tout le poli et les purs reflets de la pierre sur laquelle il aime à faire jouer les rimes avec ses pensées.

442. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 200

Cet Ecrivain travailla ensuite pour le Théatre Lyrique, où il donna Sylla, Iphigénie, Céphale & Procris, Tragédies, & les Fêtes galantes, Ballet qu’on joue encore de temps en temps, & que ne font point oublier les Nouveautés de ce genre aujourd’hui négligé de plus en plus.

443. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Sotties. » p. 38

Celle qui fut jouée aux Halles, le mardi-gras de 1511, était un tissu de traits amers et piquants contre le pape Jules II.

444. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Depuis que je vieillis, et qu’une femme, un ange, Souffre sans s’émouvoir que je baise son front ; Depuis que ces doux mots que l’amour seul échange Ne sont qu’un jeu pour elle et pour moi qu’un affront ; Depuis qu’avec langueur j’assiste à la veillée Qu’enchantent son langage et son rire vermeil, Et la rose de mai sur sa joue effeuillée, Je n’aime plus la vie et j’aime le Sommeil ; Le Sommeil, ce menteur au consolant mystère, Qui déjoue à son gré les vains succès du Temps, Et sur les cheveux blancs du vieillard solitaire Épand l’or du jeune âge et les fleurs du printemps. […] Entouré de la famille la plus aimable et la plus aimée, d’une famille que l’adoption dès longtemps n’avait pas craint de faire plus nombreuse, de ses quatre petits-enfants qui Jouaient la veille encore, ne pouvant rien comprendre à ces approches funèbres, de sa charmante fille, sa plus fidèle image, son œuvre gracieuse la plus accomplie, Nodier a traversé les heures solennelles au milieu de tout ce qui peut les soutenir et les relever ; si une pensée de prévoyance humaine est venue par moments tomber sur les siens, elle a été comprise, devinée et rassurée par la parole d’un ministre, son confrère, l’ami naturel des lettres193.

445. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Maclou de Beaubuisson, fort bien joué par Bernard-Léon, je pensais que j’avais senti, confusément peut-être, que cet être ridicule avait pu inspirer de l’amour à de jolies femmes de province, qui, à leur peu de goût près, auraient pu faire mon bonheur. […] Le 4 décembre 1822, l’on donnait le Tartufe ; Mlle Mars jouait ; rien ne manquait à la fête.

446. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

En laissant de côté son théâtre, la Guerre de Cent ans, ce drame shakespearien non représenté, où les spectres jouent un grand rôle et ne feraient peut-être pas sourire, le Luthier de Crémone et même le Passant, M.  […] François Coppée n’a pas écrit moins de quinze comédies ou drames, entre le Passant et la pièce (Pour la Couronne) qui vient de se jouer à l’Odéon.

447. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Madame de La Sablière regarda d’abord cette distraction, cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouait, les ennuis, les ne savoir plus que dire ; enfin, quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisait, et le corps étranger qui cachait peu à peu tout cet amour si brillant, elle prit sa résolution, le ne sais ce qu’elle lui a coûté. […] La Fare joue à la bassette.

448. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

C’est jouer sur les mots que de confondre ces deux idées. […] Ce sont là de ses traits, etc… J’ai déjà dit un mot sur le danger de faire jouer un trop grand rôle à la fortune dans un livre de morale, et de donner aux jeunes gens l’idée d’une fatalité inévitable.

449. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Edmond et Jules de Goncourt se sont imaginé pouvoir arrêter facilement, comme une bague qui roule et qu’on rattrape, le kaléidoscope d’une société dont ils avaient à nous démontrer le mécanisme après nous en avoir fait jouer les couleurs, ce kaléidoscope-tourbillon — comme dirait Carlyle — que le Temps tourne incessamment dans ses vieilles mains infatigables, à la lumière électrique de chaque événement ! […] Horace Walpole, qui s’en venait du fond de l’Angleterre pour jouer aux jonchets de la conversation philosophique chez cette ennuyée qui n’ennuie jamais, madame du Deffand, ou chez le duc de Choiseul, pouvait s’y tromper ; mais c’était un Anglais !

450. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Mais tous ces principicules allemands, qui jouaient au Louis XIV avec la rage de leur petitesse et de leur insignifiance, dans des Versailles de paravent, taillés sur le modèle du vrai Versailles, ne forçaient, eux, que le trait des mauvaises mœurs, et ne trouvaient pas dans une conscience en proie à l’orgueil et à la négation protestante une seule raison pour enrayer sur cette pente-là. […] Nul, parmi ces vicieux superficiels, n’avait soupçonné l’abîme d’âme sans fond caché sous la légère couche de carmin qui teignait cette joue meurtrie ; car Élisabeth avait cessé d’être jeune.

451. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Cela n’a point cette note insupportable de l’originalité qui déchire l’oreille de l’amour-propre, — cette oreille, délicate et longue, qu’il faut ménager, — et cela ne tire pas non plus brusquement les gens qui les aiment de la béatitude des idées communes… Prévost-Paradol ne sonne point du cor de Roland, en littérature ; de ce cor qu’on n’entend pas toujours, malgré sa puissance, qui meurt sans écho et qui brise les cœurs épuisés… Il joue, lui, d’un instrument plus commode. […] Mais, soyons juste, il en joue avec une telle supériorité qu’aux premiers sons qu’il en a tirés il s’est fait suivre, comme le plus charmant des pasteurs, par le troupeau enthousiasmé de Panurge, par tous les petits moutons de la libre pensée.

452. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Assurément, en présence de ce prodigieux ascendant qui déconcertait Saint-Simon, et qui étonna si longtemps la France et l’Europe, nous ne nierons pas qu’il y eût des manèges infinis, mêlés à des abnégations sublimes, mais, abnégations ou manèges, dévouements et effacements ou entente de situation et habileté, quelle autre femme pourtant que madame de Maintenon, et toute-puissante comme elle, aurait eu la force d’âme romaine de jouer le rôle anonyme qu’elle consentit à jouer dans l’Histoire, et à s’enfermer modestement sous ses coiffes de veuve au lieu de vaniteusement resplendir sous la couronne qu’elle aurait pu porter ?

453. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

comme il en joue ! […] C’est à faire croire que toute cette poésie de Hugo n’est pas si géniale qu’on le dit, ni si spontanée d’inspiration qu’elle se donne, et qu’elle pourrait bien n’être, au fond, que de la poésie à procédé, une clef difficile peut-être à faire jouer dans la serrure, une manivelle ou un ressort dont il faut connaître le sens.

454. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Ses colères de porcher, s’il en eut, lui, il les boucla et les ardillonna sous son froc de capucin, et il sut jouer cette comédie de la vieillesse, que Capdepont n’aurait pas jouée, qui faisait dire au cardinal San Severino, plus jeune que lui de quelques années, car il ne faut que quelques années de moins sur la tête pour qu’un sot se fasse méprisant : « Ne nous opposons pas à ce pauvre vieux, parce que nous serons les maîtres ! 

455. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Il jouait au domino, comme Le Sage, et il ne faisait point de Gil Blas. […] Il est taillé juste à la grandeur de cet antre obscur, dont il égaie ou scandalise les pousse-bois, comme il les appelle, qui viennent y jouer leurs parties d’échecs : mais le même Neveu de Rameau, dans M. 

456. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Ils ont de la sensibilité qu’ils corrompent avec leur goût faux pour un siècle faux, mais qui résiste encore, malgré toutes les mauvaises influences qui ont joué sur elle. […] Oui, vous trouverez que, dans Les Hommes de Lettres, rien n’est imitation positive, mais que tout y est réminiscence fatale, jusqu’à la folie idiote du héros, qui vous rappellera, mais en les faisant grimacer, ces grands fous, ces Titans dégradés de Balzac, le colonel Chabert avec son mouvement de canne au-dessus de sa tête chauve et vide, et le terrible Ferragus regardant « jouer au cochonnet. » III Et il n’y a rien de plus dans le roman de MM. de Goncourt que ce que je viens d’indiquer.

457. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Théophile Gautier est peut-être le seul des écrivains actuels qui pouvait jouer sans déchet à ce jeu interrompu du Capitaine Fracasse, et l’achever aujourd’hui à peu près comme il aurait pu l’achever il y a trente ans. […] Tout d’abord donc, Sigognac ne pense point à se faire comédien, mais, une fois en route, son amour pour Isabelle augmentant et la troupe diminuant de l’acteur qui joue les Matamores, Sigognac s’engage à le remplacer sous le nom du capitaine Fracasse.

458. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Cette gazette, qui joue un si grand rôle dans le roman de M.  […] Il ne jouait personne, il s’enrôlait, et l’enrôlement lui a réussi. […] À proprement parler, il joue le rôle d’interprète. […] Il serait impossible de déterminer lequel des deux joue le premier rôle, lequel des deux est l’obligé. […] Dans tout ce que je raconte, l’imagination ne joue pas le plus petit rôle ; je me souviens et j’écris sous la dictée de ma mémoire.

459. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 274

La Pluralité des Mondes, Guliver, Micromégas, en sont une preuve certaine ; mais nous ne savons pas en quoi Moliere lui a de pareilles obligations, à moins qu’on ne prétende parler d’une scene des Femmes savantes, qui paroît être une imitation d’une scene du Pédant joué.

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