Pour expliquer le miracle permanent de son influence sur le monde, et de ce pétrissage des cœurs dans sa main qu’on appelle ses prédications, la pensée humaine, déconcertée par les spectacles que lui offre l’Église, invente aussitôt, pour se remettre, des raisons légitimantes et vulgairement logiques d’accepter un succès si certain toujours, et si prodigieux.
Le christianisme, qui a déjà une fois modifié ces natures bestiales et enfantines, mais qui n’a pas — les doux maîtres partis — gardé sa conquête, tant le nègre redevient incorrigiblement ce qu’il était dans l’espace d’une génération, le christianisme, avec ses influences surnaturelles, pourrait seul constituer un état de civilisation relatif pour ces nègres, en pleine réaction, à l’heure qu’il est, de barbarie africaine, et dont Soulouque est bien plus l’instrument que la tête ; car un pareil homme n’est la tête de rien.
Le xviie siècle — je le disais à propos du Cardinal de Retz de Chantelauze — a mal commencé, et ce n’est que tard qu’il est devenu, sous l’influence et l’ascendant de Louis XIV, plus grand que lui, le grand siècle, qu’on a trop vite nommé.
Si cet homme qui dans sa préface a eu, probablement après coup, une idée juste, l’avait abordée dans ses poèmes, s’il portait quelque part l’influence ou l’empreinte des récits bibliques !
Virgile est depuis deux mille ans sur son socle, couronné de laurier par la sculpture de tous les temps qui ont suivi le sien, et Lamartine n’est que d’hier, et moi, qui écris ce chapitre, je l’ai vu dans le prosaïsme de nos plates mœurs et de nos tristes costumes, avec le chapeau blanc de Louis-Philippe et des épiciers endimanchés sur sa noble tête… Rapprochement de plus d’influence qu’on ne croit sur l’imagination déconcertée et qui compare deux poètes immortels !
Quelque jugement qu’on porte sur le caractère moral de ce ministre, le premier de son siècle, et fort supérieur aux Bukingham et aux Olivarès qu’il eut à combattre, son nom, dans tous les temps, sera mis bien loin hors de la foule des noms ordinaires, parce qu’il donna une grande impulsion au-dehors ; qu’il changea la direction des choses au-dedans ; qu’il abattit ce qui paraissait ne pouvoir l’être ; qu’il prépara, par son influence et son génie, un siècle célèbre ; enfin, parce qu’un grand caractère en impose même à la postérité, et que la plupart des hommes ayant une imagination vive et une âme faible, ont besoin d’être étonnés, et veulent, dans la société comme dans une tragédie, du mouvement et des secousses.
Et le futur dominateur de l’Orient, qui refusait de disputer des prix à Olympie, parce qu’il n’y rencontrait pas de rois pour rivaux, ne pouvait cependant méconnaître l’influence populaire de ces palmes qu’il dédaignait.
Roqueplan dirigeait le théâtre des Variétés, un vaudevilliste, qui le tourmentait depuis longtemps et sans résultat pour obtenir une lecture, usa d’une influence ministérielles pour forcer les préventions directoriales. — Un billet de l’administration lui apprend enfin que lui et son manuscrit seront admis à l’audience et à l’examen du directeur. […] Comme son journal ne possède qu’une influence relative, il arrive quelquefois que les administrations lui adressent seulement des coupons de corridors ou de carreaux de loges, auquel cas, il va paisiblement voir la pièce au café, et en suit religieusement l’intrigue en jouant aux dominos. […] Quand il a exercé ses fonctions pendant quelque temps, il tente de se constater à lui-même son influence, en essayant de faire engager sa maîtresse dans un petit théâtre […] Le nombre des caudataires varie en proportion de la réputation ou de l’influence que peuvent exercer sur le public les célébrités des divers genres de littérature. […] L’intervention des influences de la nature peut être discutée comme moyen dramatique.
Comme les morts sont aussi des êtres sur lesquels il est difficile d’exercer une influence quelconque, elle n’a point de conseils à donner, point de souhaits à exprimer. […] Et pourtant, sous l’influence de Tolstoï, ce sceptique retrouve un reste d’espérance, cet indifférent se sent pris de pitié devant les misères de la foule ignorante. […] Sur des talents ordinaires on peut chercher l’influence du milieu où ils ont vécu et qu’ils reflètent ; mais des hommes de génie comme ceux-là, ils sont eux-mêmes et c’est tout dire. […] Il a pris l’individu pour point de départ et il s’est donné pour tâche de mettre en lumière l’influence d’un auteur sur ses lecteurs. […] Qui pourrait dire que l’influence exercée par l’auteur de l’Histoire de France est moindre que celle de M.
Stéphane Mallarmé est le poète qui a eu l’influence la plus directe sur les poètes d’aujourd’hui. […] Il est toujours parmi nous et il est en nous, par son œuvre et par l’influence de son œuvre, que subissent et avec joie les meilleurs d’entre les écrivains et les artistes de l’heure actuelle : c’est qu’il a rouvert les portes de l’au-delà closes avec quel fracas, on s’en souvint, et par ces portes toute une génération s’est ruée vers l’infini. […] Étudiant un écrivain, on aime (c’est une manie que Sainte-Beuve nous légua) à connaître sa famille spirituelle, à dénombrer ses ancêtres, à établir de savantes filiations, à noter, tout au moins, des souvenirs de longues lectures, des traces d’influence et le signe de la main mise un instant sur l’épaule. […] La valeur des Chants de Maldoror, ce n’est pas l’imagination pure qui la donne : féroce, démoniaque, désordonnée ou exaspérée d’orgueil en des visions démentes, elle effare plutôt qu’elle ne séduit ; puis, même dans l’inconscience, il y a des influences possibles à déterminer : « Ô Nuits de Young, s’exclame l’auteur en ses Poésies, que de sommeil vous m’avez coûté ! […] Phébé, ô Cynthia, dès sa saison première, Mon ami fut épris de ta belle lumière ; Dans leur cercle observant tes visages divers, Sous ta douce influence il composait ses vers.
Prévost est entièrement favorable à Shakspeare, et, avec d’autres influences, il faut compter Shakspeare comme ayant donné à Prévost ce goût du « sombre », du funèbre, du lugubre et du macabre dont on sait assez que Prévost fut toujours plein. […] L’Influence mauvaise des faux beaux esprits sur l’esprit et même sur le caractère des femmes, telle est la question qui l’a toujours, et peut-être plus vivement qu’aucune autre, préoccupé. […] La littérature a une foule d’excellents effets et d’excellentes influences ; mais, comme toute chose, elle a son danger aussi, quand elle prend une grande importance dans la vie d’une nation. […] Et voici Molière, que Rousseau a tant attaqué, qui soutient dans Les Femmes savantes la thèse de Rousseau sur la mauvaise influence des lettres, des sciences et des arts pour le bonheur de l’humanité. […] Il résume, en bon style, ce qu’on a dit de plus pertinent et de plus judicieux sur Racine, son influence, ses disciples, ses ennemis et ses critiques.
Je vous disais à l’instant, mon cher Élie, que Dante avait été, avec toute sa génération, en proie à des influences diverses où le paganisme grec et latin avait autant de part que la révélation chrétienne. […] Cela est très-vraisemblable ; et quant à moi, si vous me demandiez mon sentiment propre, j’ai toujours reconnu dans la Comédie une influence pythagoricienne très-sensible, venue, sans aucun doute, à l’Allighieri par Boëce qu’il lisait sans cesse. […] Béatrice montre à Dante les abords de la cité céleste, l’immense amphithéâtre où siègent sur des trônes les bienheureux qui ont là leur demeure fixe et ne font qu’apparaître momentanément au poëte dans les astres dont ils ont subi l’influence. […] Du reste, le mariage, pas plus dans la vie de Gœthe que dans celle de Dante, n’exerce d’influence appréciable ; ni l’un ni l’autre n’unit son sort à la femme qui eût été, selon l’esprit même de l’union conjugale, sa moitié véritable. […] Au sortir d’une phase déréglée de sa vie universitaire, après une grave maladie, sous l’influence d’une noble demoiselle amie de sa mère, Suzanne de Klettenberg, la « belle âme » du roman de Wilhelm Meister, il se laisse égarer à la recherche de l’infini dans les sentiers perdus de l’illuminisme.
Il éprouva, comme tous ses contemporains, l’influence du fabuleux et brumeux Ossian, non sans puiser en même temps une véritable éducation poétique dans Fénelon, le Tasse, Racine. […] Seulement les plus robustes de ces génies ont réagi contre ces premières influences qui chez les moins rigoureusement doués ont persisté dans l’arrière-saison. […] Auger et Roger, Alexandre Soumet, exercèrent le premier une grande influence, l’autre un réel ascendant sur le développement d’Alfred de Vigny. […] Comme René jadis il avouait céder aux influences maternelles ; il témoignait une certaine résipiscence sans renier son passé avec ostentation. […] on y perdrait la maîtrise de la jeunesse française, abandonnée au scepticisme et à l’indifférence, sinon livrée aux influences hostiles.
… L’attachement exclusif au matériel des religions caractérise-t-il exactement la superstition, et peut-il y avoir superstition sans l’influence des opinions, des idées et des sentiments ? […] On voit Fauriel, dans cet article, attribuer à la Réformation beaucoup moins d’effets directs que Villers n’en suppose ; elle lui paraît avoir été le moyen et l’occasion, plutôt que le motif et la cause d’une grande partie du mouvement européen à cette époque ; son influence aurait surtout agi à titre d’auxiliaire. […] Mais que cela ne change rien au reste de votre travail. — Vous m’avez dit, il est vrai, en termes fort clairs, que vous croyez beaucoup moins que moi à l’influence de la Réformation. […] Il ne se contentait pas de passer la Loire et la Seine, il franchissait le Rhin et les Alpes, et s’efforçait d’asseoir en Allemagne, comme en Italie, l’influence provençale, d’en faire pénétrer le souffle jusqu’au nord de l’Europe. […] Seulement ils observaient très-mal, par plusieurs causes qu’il est possible et important d’assigner. » — « Expliquer les causes de la grande influence de la philosophie de Pythagore en Grèce durant près d’un siècle, depuis la destruction et la dispersion de l’école de Pythagore jusqu’après la mort d’Épaminondas.
Ces deux années furent fécondes et nous en ressentons toujours la très bienfaisante influence. […] Je disais de lui, avant cette aventure : « Je veux juger de la forme et non de la qualité de son influence. […] Vielé-Griffin, il n’est aucunement imitateur ; l’influence est légitime et tout extérieure. […] Mais il ne faudrait pas exagérer l’influence d’une santé chétive sur les tendances et les goûts d’une intelligence. […] L’œuvre historique des Goncourt, laissées de côté ses conséquences et son influence, a une valeur certaine.
., d’un objet ; ce que peut faire au contraire le centre de perception par son retour spontané à un état antérieur d’activité, sous l’influence de quelque congestion temporaire de ses vaisseaux, comme en produit l’usage prolongé du microscope ou l’introduction des alcaloïdes de l’opium, de la belladone, de l’absinthe. » En effet, les maladies de l’œil avec congestion rétinienne sans méningite ne ramènent pas sur la scène des images de ce genre, mais de tout autres ; pour éveiller celles-ci, il faut la méningite, l’ivresse de l’opium ou de l’absinthe, c’est-à-dire l’irritation des centres nerveux. — En résumé, l’irritation des nerfs et l’irritation des centres nerveux se reconnaissent à des signes très différents. […] Si on lésait alors profondément la protubérance, il n’y avait plus ni cris, ni agitation, sous l’influence de pincements violents ; et cependant la circulation, la respiration et les autres fonctions continuaient à s’accomplir pendant quelque temps… J’ai répété les expériences de M. […] D’abord ils ne l’ont pris que difficilement ; ils ne l’ont pas suivi jusqu’au bout ; ils ne l’ont suivi que sous l’influence du cerveau et de la pensée. […] « Si, sur un animal, on enlève les lobes cérébraux peu à peu et couche par couche, les différents phénomènes d’une stupidité croissante deviennent toujours plus évidents, sans qu’on puisse déterminer, dans aucune direction, quelque action particulière. — L’ablation d’une moitié du cerveau ne paraît pas avoir d’influence appréciable, ce qui indique que, au moins pour quelque temps, l’autre moitié, étant entière, peut remplacer la moitié enlevée.
Puis, je ne sais à propos de quoi, le nom de Meissonier est tombé dans la conversation, et l’on cite ce mot immense du peintre à un ami, lui annonçant qu’il avait eu l’influence de faire nommer une rue : Rue Meissonier. […] Mardi 30 août Ces jours-ci, en corrigeant les épreuves d’une réédition du roman de Madame Gervaisais, il m’est venu le désir de portraire la vraie Mme Gervaisais, qui fut une tante à moi, et de dire l’influence, que Mme Nepthalie de Courmont, cette femme d’élite, eut sur les goûts et les aptitudes de ma vie. […] Du reste pour mieux connaître la femme, et, je le répète, l’influence qu’elle a exercée sur moi, voici l’un de ces dimanches de Ménilmontant, que j’ai publié dans La Maison d’un artiste. […] Nous causons de Charles Demailly, où elle était à la première, et après m’en avoir parlé en bien, elle me donne ces tristes détails sur l’influence de la critique. — Je vais voir, me dit-elle, une femme très intelligente, qui me reçoit avec cette phrase : « C’est drôle, Sarcey a éreinté la pièce, et j’ai passé hier une très amusante soirée au Gymnase !
Son œuvre est grande, si l’on ajoute son influence à ses vers.
Les Précieux : leur travail et leur influence sur la langue.
« … Qu’on calcule l’influence d’une fièvre lente de huit mois, alimentée par toutes les misères possibles, sur un tempérament déjà attaqué d’obstruction et de faiblesse dans le bas-ventre, et qu’on vienne me dire que mon père n’abrège pas ma vie !
Jean Richepin publia son volume des Blasphèmes, on put voir clairement pourquoi il avait oublié le Christianisme et son influence sur les pauvres dont il écrivait l’histoire.
Ce n’est pas ce que nous concevons le mieux qui nous doit intéresser davantage, il ne faut pas chercher à nous reconnaître dans ces drames ; nous risquerions d’y reconnaître du même coup, en leur influence, le fils de Dumas père, quand ce ne serait pas le père de Dumas fils.
Ces aperçus sont, je le reconnais, le but principal qu’il faut se proposer dans la recherche ; mais, quelle que soit l’excellence avec laquelle ils sont proposés, n’est-il pas vrai que les cours, qui attirent à juste titre un grand nombre d’auditeurs et qui exercent la plus puissante influence sur la culture des esprits, ne contribuent qu’assez peu à répandre l’esprit scientifique ?
La personne qui a eu la plus grande influence sur ma vie, je veux dire ma sœur Henriette, n’y occupe presque aucune place 1.
Seulement, s’ils sont également cela tous les deux, Renée, qui n’est pas protestant comme Sismondi, et qui est plus que lui dégagé des influences du xviiie siècle, quoiqu’il ne se soit pas essuyé de toutes.
Nous qui croyons que la vie des hommes fait leur pensée et que les livres sont, pour qui sait les entendre, la confession forcée de toute conscience, nous voulons marquer aujourd’hui les influences de la naissance sur le talent réel d’un homme qui, même comme talent, a péri par son origine.
Au point de vue absolu de l’histoire et de sa vérité morale, comme au point de vue de son autorité et de son influence sur les imaginations et sur les cœurs, un livre pareil, nous n’hésitons pas à dire le mot, est détestable.
Par exemple, maintenant que j’ai lu Segretain, je connais mieux Henri de Guise, cet ambitieux non par lui-même, mais par influence de famille, trop négligemment et fièrement grand pour être ambitieux, s’il n’avait pas eu des parents qui le poussaient vers le pouvoir comme les mauvais Génies de son génie, et qui, pour le faire roi, auraient été forcés de le porter à bras, lui et son cheval, jusqu’au milieu du chœur de la cathédrale de Reims !
— une des grandes importances littéraires de ce temps-ci par l’action qu’ils ont exercée ; et il est facile d’expliquer leur succès et leur influence.
L’influence de la grande personnalité royale qui drape jusqu’à la garde-robe de ce grand Lama de Louis XIV, n’existant plus sous Louis XV, qui n’a de son grand-père que la manière de mettre son chapeau, non devant l’Europe, mais dans les petits cabinets, il se trouve que tel fait, qui paraissait étrange dans l’histoire de l’un, devient ridicule et insupportable dans l’histoire de l’autre ; et c’est ainsi que le duc de Luynes, valant plus peut-être personnellement que Dangeau, est très au-dessous de lui dans ses Mémoires.
Sous l’influence de cette ambition masquée, le bonapartiste de sentiment qui n’avait pu rester sous-lieutenant, et qui avait saisi sa plume de journaliste comme il avait dit qu’il saisirait l’aune de son père, eut-il, en voyant l’effet qu’il produisait, la risible illusion d’être le second Bonaparte d’une seconde république ?
Quatre hommes auront eu, en ce demi-siècle, une influence immense : Napoléon, Cuvier, O’Connell.