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536. (1883) Le roman naturaliste

Qu’est-ce qu’un roman d’histoire ? Quelque chose qui ne sera, j’en ai peur, ni du roman ni de l’histoire, ou plutôt qui sera de l’histoire, si vous y cherchez le roman, mais qui redeviendra du roman si vous y cherchez de l’histoire. […] S’il s’agit d’histoire, oui ! […] Ne dites pas que ces gens-là n’ont pas d’histoire ! […] L’histoire antérieure des personnages qu’en met en scène peut ainsi n’être racontée qu’autant qu’elle sert d’explication à leur histoire actuelle.

537. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Il ne s’agit point d’embrasser l’histoire de l’art comique italien dans toute son étendue, mais d’en saisir et d’en montrer seulement ce qui se découvre du point de vue particulier où je suis placé. […] D’autres comiques suivirent l’exemple, et bientôt le masque de Polecenella se répandit dans tous les théâtres d’Italie et d’Europe2. » Au fond, c’est là probablement la vraie histoire du seigneur Polichinelle et de plus d’un type de la commedia dell’arte ; seulement les uns prétendent qu’il faudrait peut-être la transporter dans l’antiquité, les autres qu’elle ne doit pas être reculée au-delà de l’âge moderne. […] Les ouvrages de Louis Riccoboni dit Lelio, dans la première moitié du dix-huitième siècle, l’Histoire de l’ancien théâtre italien, publiée par les frères Parfait en 1753, celle de Des Boulmiers en 1769, les Annales d’Antoine d’Origny en 1788, les études de Cailhava d’Estandoux, faites précisément au même point de vue que le mien, constituent toute une série de travaux d’histoire et de critique littéraire, qui témoignent que c’est déjà d’ancienne date que l’attention s’est portée en France sur cette sorte d’invasion comique que je vais décrire à mon tour. […] Charles Magnin pour son Histoire des marionnettes, et surtout pour son article sur le Théâtre céleste dans la Revue des Deux-Mondes du 15 décembre 1847 ; les deux volumes intitulés Masques et bouffons de M. 

538. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

Ceux des peintres hollandois, dont je parle, qui ont osé faire des tableaux d’histoire, ont peint des ouvrages admirables pour le clair-obscur, mais ridicules pour le reste. […] Mais Teniers, lorsqu’il a voulu peindre l’histoire, est demeuré au-dessous du médiocre. […] On voit à Bruxelles dans la gallerie du prince De La Tour de grands tableaux d’histoires, faits pour servir de cartons à une tenture de tapisserie, qui représente l’histoire de Turriani de Lombardie, dont descend la maison de La Tour-Taxis. […] Mais ne vaut-il pas mieux être un des premiers parmi les païsagistes que le dernier des peintres d’histoire ?

539. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

La philosophie a cette honte, bien méritée du reste, que personne ne l’invoque plus et que les professeurs qui la professaient hier encore, au lieu de créer et d’organiser des systèmes, c’est-à-dire de nous donner, après tout, la chose philosophique, le véritable produit philosophique, en sont descendus à ne plus professer que l’histoire et même les historiettes de la philosophie. […] Or, l’histoire de la philosophie remplaçant la philosophie, qu’est-ce à dire, sinon qu’il n’y a plus de philosophie ; car jamais l’histoire ne s’écrit que sur le tombeau de quelqu’un ou de quelque chose. […] Catholique d’intelligence, de sentiment, et nous dirons même de préoccupation, voyant tout à travers le catholicisme parce que le catholicisme c’est tout, même pour ses ennemis, depuis qu’il est né dans le monde et dans l’histoire, écrivain de discussion et d’apologie, Nicolas a dévoué sa pensée à l’avancement incessant, mais combattu, de l’Éternelle Vérité. […] La filiation, la parenté entre le protestantisme et toutes les hérésies, en haut et en bas dans l’histoire, Nicolas l’a assez établie pour épouvanter Guizot, pour que le protestantisme n’ose plus rien contre le socialisme, si ce n’est à la condition de cesser d’être le protestantisme.

540. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Ses héros appartiennent à l’histoire. […] S’il avait fait une histoire scientifique, il n’aurait pas fait une histoire merveilleuse, et ce serait dommage. […] Ceux de l’histoire de France et de l’histoire d’Angleterre sont de Félix Bodin lui-même. […] Brunetière qui disait de l’histoire de M.  […] Il a fait l’histoire des affaires.

541. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Et, cela dit avec une telle rigueur, on s’étonnera peut-être que nous signalions un livre qui semble appartenir à la littérature dont nous venons en quelques mots de tracer l’histoire. […] En effet, c’est un livre inspiré par l’histoire, par l’histoire qui est le vrai et même le seul génie de la politique, et hors de laquelle il n’est pas de salut, même pour le bon sens ! […] Aux théories dont le siècle est encombré et auxquelles il n’a jamais cru plus que nous, il a voulu répondre, non par une théorie de plus, mais par un principe dominateur de toute théorie, et que l’expérience lui apportait comme une véritable LOI de l’Histoire.

542. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Histoire de ménage, par M.  […] Hippolyte Castille n’eût jamais écrit l’Histoire de ménage. […] Histoire littéraire de la Révolution, par M.  […] Histoires émouvantes, par M.  […] — et qui, finalement, vous assomment de la centième édition d’une histoire bête et plate.

543. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

J’en reviens, dans cette histoire de la formation intellectuelle et morale de notre ami, à ce qui devait durer et prédominer. […] Cette lettre fut toute une histoire. […] « Il est une quantité d’accidents dans l’histoire des opinions humaines où il ne faut apporter que le rire de Voltaire et le branlement de tête de Montaigne. […] Il y a tel chapitre en effet de cette histoire ancienne que l’on dirait écrit par un émigré, tant la prévention vivante y domine ! […] Henri Martin pour son Histoire de France.

544. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285

Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques Nous avons déjà montré qu’antérieurement à Homère il y avait eu trois âges de poètes : celui des poètes théologiens, dans les chants desquels les fables étaient encore des histoires véritables et d’un caractère sévère ; celui des poètes héroïques, qui altérèrent et corrompirent ces fables ; enfin l’âge d’Homère, qui les reçut altérées et corrompues. Maintenant la même critique métaphysique peut, en nous montrant la cours d’idées que suivirent les anciens peuples, jeter un jour tout nouveau sur l’histoire des poètes dramatiques et lyriques. Cette histoire a été traitée par les philologues avec bien de l’obscurité et de la confusion.

545. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre I. Introduction. Trois sortes de natures, de mœurs, de droits naturels, de gouvernements » pp. 291-295

Introduction Nous avons au livre premier établi les principes de la Science nouvelle ; au livre second, nous avons recherché et découvert dans la sagesse poétique l’origine de toutes les choses divines et humaines que nous présente l’histoire du paganisme ; au troisième, nous avons trouvé que les poèmes d’Homère étaient pour l’histoire de la Grèce, comme les lois des douze tables pour celle du Latium, un trésor de faits relatifs au droit naturel des gens. Maintenant, éclairés sur tant de points par la philosophie et par la philologie, nous allons dans ce quatrième livre esquisser l’histoire idéale indiquée dans les axiomes, et exposer la marche que suivent éternellement les nations. […] Ce fut l’âge des oracles, la plus ancienne institution que l’histoire nous fasse connaître.

546. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Ses travaux & ses recherches sur l’Histoire de France en ont épargné à ceux qui ont écrit notre Histoire. Les Savans estiment encore son Traité de la Loi Salique, celui des Régences & Majorités des Rois de France, & son Histoire des Templiers.

547. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Cousin ayant abandonné la chaire d’histoire de la philosophie moderne, un homme autrefois son disciple, aujourd’hui maître, et maître en apparence peu soucieux de se rattacher à l’école du traducteur de Platon, M.  […] « Voici des races d’hommes qui descendent du sommet des plateaux de l’Asie ; ils n’ont pas de commencement, ils n’ont pas d’histoire ; ils fondent des villes, des empires qui passent. « Voici, en Europe, des races d’hommes dont on ignore encore les commencements, l’histoire ; ils fondent des villes, des empires ; c’est la Grèce, elle n’est plus ! […] Pourquoi la philosophie prendrait-elle aujourd’hui une attitude qu’elle n’a jamais eue dans l’histoire ? […] Ainsi il reconnaît dans l’histoire deux grandes divisions.

548. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Elle a été posée et résolue à toutes les phases des sociétés, et si un tel fait a été méconnu, si l’on n’a pas tenu le compte qu’on devait des solutions sur lesquelles l’humanité a vécu, pendant des siècles, heureuse et puissante, la faute en est à ce mépris que des économistes ignorants ont toujours montré pour l’histoire, — pour l’histoire qui le leur rendra bien ! […] Historien, il s’est contenté d’ouvrir l’histoire et d’y lire. […] Maîtrisé par l’idée spéciale de son livre, il a passé vite sur tous les caractères qui distinguent le monde moderne de l’ancien monde ; car il n’y a qu’une grande division en histoire, et c’est la croix de Jésus-Christ qui l’a faite. […] Lacombe, comme un des faits principaux de notre histoire nationale. […] D’ailleurs, rien ne donne plus d’aplomb à la pensée d’un homme que les certificats de l’histoire ; l’aplomb de la pensée donne à son tour la justesse du coup d’œil, comme la solidité du corps produit la justesse de la main, et c’est ce qui est arrivé à F. 

549. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 486

On dit assez communément dans la Société, qu’Henri IV doit plus à l’Histoire que ce Prélat en a faite, qu’au Poëme de la Henriade, apparemment parce que cette Histoire est écrite d’un ton de sentiment & de dignité qui la rend bien plus intéressante. […] On les tient quittes de montrer leur propre esprit ; on ne leur demande que celui de l’homme dont ils prétendent écrire l’Histoire.

550. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Le bien-être leur est indifférent ; point de race plus sobre ; à travers toute l’histoire, ils sont demeurés tels. […] Si l’histoire pouvait parler, elle lui dirait comme Valentine de Milan à Danois : « Ah ! […] Quelle est, dans chaque Etat, l’histoire de la dette, et de chaque sorte principale d’impositions ? […] Une moitié est un hors-d’œuvre, une sorte de remplissage : c’est l’histoire assez superficielle des théories de l’âme. […] Avec tant d’acquis et des facultés si belles, il eût pu prendre dans l’histoire et dans l’art une place à la fois très grande et très haute ; il n’a pris qu’une place moyenne dans l’histoire, et une place haute, mais étroite, dans l’art.

551. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

On a sur lui de bons et d’éloquents éloges : une histoire complète de sa vie et de ses ouvrages n’existe pas. […] Il lisait plume en main et en réfléchissant : « Au sortir du collège, on me mit dans les mains des livres de droit ; j’en cherchai l’esprit. » Cet esprit des choses du droit et de l’histoire fut la recherche de toute sa vie : il ne se reposa que quand il crut l’avoir trouvé. […] On a de lui non pas seulement des rapports sur les travaux des autres, mais des observations directes d’histoire naturelle, lues en novembre 1721. […] Mais, dans le même temps où il travaillait à ce petit mémoire sur des objets d’histoire naturelle, il laissait échapper un autre ouvrage pour lequel il n’avait pas eu besoin de microscope, et où son coup d’œil propre l’avait naturellement servi. […] Et n’est-ce pas lui qui, dans le secret du cabinet, a dit : « Les histoires sont des faits faux composés sur des faits vrais, ou bien à l’occasion des vrais. » Et n’est-ce pas lui qui a dit encore : « On trouve dans les histoires les hommes peints en beau, et on ne les trouve pas tels qu’on les voit. » Qu’est-ce donc quand on ne s’attache qu’au génie de l’histoire ?

552. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Il ne prend dans chaque histoire que ce qui fait partie de son histoire. […] Il porte aujourd’hui dans l’histoire narrative le talent qu’il avait porté dans l’histoire spéculative. […] Sortant de l’histoire particulière qu’il raconte, il embrasse l’histoire universelle qu’il ne raconte pas. […] L’histoire est née et a refondu les sciences morales. […] L’histoire et la physiologie sont ses créatrices.

553. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 148

Par son Histoire généalogique & Chronologique de la Maison de France & des grands Officiers de la Couronne, il n’a pas peu contribué à fournir des lumieres à ceux qui ont travaillé sur cette partie de notre Histoire. […] Cette Histoire a été continuée d’abord par M. de Frouny, puis par deux Religieux Augustins.

554. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 450

Son Histoire de l’Empire du Mogol, & celle du Fanatisme des Religions Protestantes, trouvent encore des Lecteurs, quoiqu’elles soient diffuses & chargées de trop de détails inutiles. On blâme, avec raison, les mêmes défauts dans l’Histoire Romaine, qu’il composa avec le P. […] Si cette Histoire n’est pas la meilleure que nous ayons, elle a contribué du moins à la perfection de celles qui valent mieux aujourd’hui.

555. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Dans un autre genre, plus monumental, l’histoire, Macaulay rédige plutôt qu’il ne grave les annales de son pays. […] L’Angleterre est digne d’avoir un jour son Shakespeare dans l’histoire comme elle l’a eu dans le drame. […] pleure tes collines, Où l’histoire du monde est écrite en ruines ! […] Les réticences sont des mensonges en histoire. […] Si quelqu’un voulait écrire l’histoire des idées, je vous défierais de le lire ; mais qu’il écrive l’histoire des hommes qui ont représenté ces idées, il sera lu d’un bout de la terre à l’autre.

556. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Il trouve sa voie en 1739, après qu’il a été nommé Intendant du jardin du roi : il se tourne vers l’histoire naturelle ; il prépare ses matériaux. […] Toute la partie descriptive de l’histoire naturelle a ennuyé Buffon ; il a eu le tort de le dire. […] Le premier, il a ramassé, interprété une multitude de faits, il les a complétés par ses hypothèses ; et le premier, il a offert une représentation précise, détaillée, scientifique de l’histoire de l’univers ; il nous a fait assister aux grandes perturbations géologiques, au développement de la vie, aux humbles commencements, aux étonnants progrès de l’homme. […] Il ne fait pas de son œuvre une machine pour battre en brèche la religion et l’Église ; il expose l’histoire naturelle pour elle-même, non pour démontrer ceci ou démolir cela. […] Il rendit deux grands services à la science et à la littérature : à la science, le service de la dégager des aventures irréligieuses, immorales, où les philosophes la compromettaient ; à la littérature, le service de lui donner l’histoire naturelle comme une nouvelle province.

557. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 3, que l’impulsion du génie détermine à être peintre ou poëte, ceux qui l’ont apporté en naissant » pp. 25-34

Mais sans nous arrêter plus long-temps sur l’histoire ancienne, refléchissons sur la vocation des poëtes de notre temps. […] Sans sortir de notre temps, jettons un coup-d’oeil sur l’histoire des autres professions qui demandent un génie particulier. […] Je l’ennuïerois par les histoires, qui prouvent que rien ne fait un obstacle insurmontable à l’impulsion du génie, il les sçait déja. N’est-ce pas malgré ses parens que l’auteur moderne de la vie de Philippe Auguste et de Charles VII s’est adonné à composer l’histoire, pour laquelle il a reçû de grands talens de la nature ? […] Que seroit-ce si nous sortions de la republique des lettres, pour parcourir l’histoire des autres professions, et principalement celle des capitaines illustres ?

558. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Mais à la fin de cette année 1787, le prince de Ligne redevient tant qu’il peut un personnage d’histoire ; il a désiré la guerre, et il s’y met au premier rang. […] En tout ceci, le prince de Ligne fait comme chacun en pareil cas : il tire volontiers toute l’histoire de son côté. […] Parlant de ce même M. de Meilhan, qui avait eu l’idée d’écrire l’histoire de l’impératrice Catherine, le prince de Ligne disait en l’y encourageant : « Il faut être homme de bonne compagnie pour écrire l’histoire. » Cependant de grandes choses se faisaient à la guerre, et le prince de Ligne n’en était pas. […] Voir page 505 de l’Histoire de Joseph II (2e édition, 1853), par M.  […] Cette recommandable Histoire est toute remplie du prince de Ligne et des témoignages non seulement de son agrément, mais de son mérite.

559. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Il en est presque de Versailles comme Cicéron le disait d’Athènes : à chaque pas on y marche sur une histoire. […] Le Roi sait toutes ces histoires, celle des rues58, celle des maisons : ici La Bruyère a logé ; ici André Chénier a passé une saison ; là le bon Ducis a longtemps vieilli. […] Louis XIV, en effet, s’en tire, et l’histoire en définitive y gagnera. […] Le Journal de Fagon s’interrompt malheureusement à la fin de 1711, et l’on n’a pas l’histoire de la santé des quatre dernières années de Louis XIV. […] Voir l’Histoire des rues de Versailles et de ses places et avenues, par J.

560. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Avant son Histoire du règne de Louis XVI, M.  […] Rossi appréciait l’Histoire de M.  […] En lisant ce sévère tableau du début, on sent d’abord combien l’étude de l’histoire a été profitable au talent de M.  […] Ce qu’il y a d’un peu idéal et de conjectural dans cette manière d’étudier l’histoire, n’empêche pas M.  […] Ce point important de l’histoire a depuis reçu le dernier degré de lumière par la publication des lettres mêmes et des notes de Mirabeau adressées à la Cour (1851).

561. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

On a vu là, jusqu’à présent, une déformation de l’histoire par la poésie ; mais, comme je l’ai indiqué au début de cette étude, l’épopée, au contraire, est en cela plus fidèle à l’histoire que les annalistes officiels. […] Il offre un début étranger à notre histoire, mais qui provient également d’une fable indienne. […] Il me paraît bien plus probable que ce dernier provient d’un mélange de l’histoire de l’oiseau donneur d’avis avec une autre histoire relative à un oiseau montreur de trésors. […] Nisard, Histoire des livres populaires, 2e éd., I, 477. […] Voyez Champfleury, Histoire de l’imagerie populaire, 69, p. 82.

562. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

La conjecture finit, l’histoire commence, et nous devons dire, à l’honneur de M. Mérimée, que son roman dialogué n’est pas plus invraisemblable que l’histoire, et que son histoire est aussi intéressante que le roman. […] un autre épisode de l’histoire romaine ? […] Condé surtout, chaque fois qu’il revient au premier plan de cette histoire, inspire à M.  […] ce chapitre de l’histoire de Molière est tout à l’honneur de Bossuet.

563. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Töpffer composa et dessina, sous les yeux de ses élèves, ces histoires folles mêlées d’un grain de sérieux (M. […] Toute la première partie de l’histoire est aussi vraie que touchante et délicate ; je hasarderai une seule critique sur la fin. […] C’est toujours l’histoire de ces amants qui aiment trop pour pouvoir dire. […] Je renvoie aussi au livre pour le dénoûment final de l’histoire, lequel est trop triste et, à partir d’un certain moment, trop prévu. […] Le dictionnaire dans lequel Jules (Histoire de Jules, première partie) trouve l’histoire d’Héloïse, n’est autre que celui de Bayle.

564. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Ajoutez que le roman est bien réellement une forme, et non la moindre, de l’histoire des mœurs. Et quand il n’aurait aucune vérité, quand il ne serait pas, à sa façon, œuvre d’histoire et de critique, pourquoi le dédaigner ? […] L’histoire va par bonds, nerveusement. […] On pourrait citer dans l’histoire des littératures des chefs-d’œuvre à peu près aussi mal composés que Manette. […] L’histoire de Germinie Lacerteux, une des plus liées, a pourtant ses sursauts.

565. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 210

C’est une Histoire d’Allemagne, dont on croiroit qu’il a banni exprès, nous ne disons pas les agrémens du style, mais même la correction, la noblesse & la précision. Cette Histoire n’est cependant pas dépourvue de recherches, de méthode, de netteté ; qualités peu suffisantes pour attacher le commun des Lecteurs, & encore moins ceux qui ne goûtent les faits, qu’autant qu’ils sont présentés vivement & avec un coloris propre à les faire valoir. Ce Religieux a composé une Vie du Maréchal Fabert, où la même plume se montre avec les mêmes défauts, ainsi que dans son Histoire des Loix & des Tribunaux, très-capable d’intéresser par le fond des choses, mais dégoûtante par la pesanteur de l’élocution.

566. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 88

Ceux de ses Ouvrages où l’esprit de parti n’est point entré, sont assez estimables, & du côté des choses & du côté du style ; c’est pourquoi on lit encore son Histoire de l’Empereur Auguste. […] Le même esprit a présidé à la composition de l’Histoire d’Angleterre, qui n’est plus recherchée aujourd’hui que pour les beaux Portraits en gravure dont elle est enrichie. Son Histoire de Louis XIV n’est le plus souvent qu’une compilation informe des Gazettes étrangeres de son temps, dont les Auteurs n’annonçoient ni ne vouloient dire la vérité.

567. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Voici un de ces livres comme l’histoire les aime de plus en plus, de ceux dont elle se nourrit et se renouvelle. […] Une Introduction savante, mise en tête, est un morceau de biographie et d’histoire d’un haut et sérieux intérêt. […] Aïeul dur et serré, père réglé et honnête homme, fils mauvais sujet, c’est l’histoire de bien des familles, c’est presque une loi. […] C’est en petit l’histoire d’Octave Auguste, d’abord proscripteur et triumvir, puis humain. […] Un vol. in-4°, dans la Collection des documents inédits sur l’histoire de France, public par les soins du ministre de l’Instruction publique.

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