Les héros qu’il met en œuvre sont des êtres candides que le mal effleure sans les souiller. […] Le héros, David Charnay est prodigieux de tenue, de politesse et de correction. […] … Joignez à cela que le héros de M. […] Le héros de M. de Tinseau est un Don Juan de la pire espèce, qui n’est pas habitué à rencontrer de cruelles. […] Ses héroïnes sont, pour la plupart, de franches coquines, en qui le vice se pare de piquantes séductions.
Là encore, on l’a pu croire quelquefois entraîné, fasciné, tant il pénétrait avec satisfaction et avec plénitude dans toutes les branches de son sujet, tant il se laissait porter avec la pensée de son héros à toutes les conséquences, et jusqu’aux extrêmes splendeurs, jusqu’aux éblouissements de l’Empire. […] Le souffle de cette Histoire, dans toute son étendue, est le même, bien que dans les derniers volumes les réflexions, les regrets et les critiques s’y mêlent plus fréquemment : mais l’admiration, l’amour pour le héros, pour sa personne encore plus que pour son œuvre, subsiste.
Au lieu de ce lion du Sahara qui m’éblouit, je suis content si je vois l’homme dans le héros et si je ne le perds pas de vue un seul instant. […] Il croit enfin à la sincérité du grand homme, du héros apaisé et mûri, dans ce changement presque complet du système de gouvernement à l’intérieur ; et, par les preuves qu'il donne, par les nombreux témoignages qu’il produit, il obligera désormais, même les plus incrédules, à en passer au moins par la conclusion d’un éloquent orateur anglais (M.
» Et ce qu’il a fait pour Eschyle, il l’a fait pour le monde tout entier de dieux et de héros qui précéda Eschyle et qui le produisit, splendide résultante poétique ! […] Il est fort, sincère et simple et d’un enthousiasme contenu, malgré le luxe de ses images, comme on était un héros, autrefois, sous une armure d’or.
Eugène Talbot, dont le nom rappelle celui d’un héros encore plus crâne que lui, me produit cependant l’effet d’un héros de goût d’avoir fait cela, et, pour mon compte, je lui sais un gré infini d’avoir, en publiant cette édition qui est soignée et très belle, remis les choses en leur place naturelle, — c’est-à-dire Larcher au sépulcre et Saliat hors de son tombeau !
Ces jeunes gens qui ne croient, comme on dit, ni à Dieu ni à Diable, et qui font des vers dans le genre de ceux-ci, lesquels d’ailleurs, sont beaux, à deux taches près : Les dieux et les héros ne sont plus de ce temps ; Et, désormais fermés aux grandes espérances, Nous vivons trop nos deuils, nos plaisirs, nos souffrances, Pour sonder du regard les cieux inquiétants. […] Dénouement d’une brutalité sublime, et que j’aime, non pas seulement parce que c’est le dévouement, l’éternel honneur de l’âme, qui tue l’égoïsme, qui en est la honte éternelle ; mais aussi parce que je vois ici comme une apothéose de la guerre que les athées, qui ne sont pas tout à fait des héros, mais qui sont tout à fait des niais, voudraient supprimer comme Dieu et l’Enfer !
Duranty, mais ce pathétique vient de gens et d’événements si communs qu’ils ne vous touchent plus ; et quand, parmi ces gens si profondément communs, tous tant qu’ils sont, il y a un caractère qu’au moins le romancier devrait sauvegarder de la vulgarité générale, puisque c’est celui de son héroïne, sur le malheur de laquelle il a pour but de nous attendrir, le croira-t-on ? […] L’amant, qui se croit un héros parce qu’il se coupe les mains sur des tessons de verre, saute assez bien les murs du parc.
C’est ainsi qu’il en vint à méditer les idées intelligibles et parfaites des esprits (idées distinctes de ces esprits, et qui ne peuvent se trouver qu’en Dieu même), et s’éleva jusqu’à la conception du héros de la philosophie, qui commande avec plaisir aux passions. […] Aristote comprit la justice, reine des vertus, qui habite dans le cœur du héros, parce qu’il avait vu la justice légale, qui habite dans l’âme du législateur et de l’homme d’état, commander à la prudence dans le sénat, au courage dans les armées, à la tempérance dans les fêtes, à la justice particulière, tantôt commutative, comme au forum, tantôt distributive, comme au trésor public, ærarium [où les impôts répartis équitablement donnent des droits proportionnels aux honneurs].
Il y a grande apparence qu’il est le Héros de l’Aristarchus Masso, & on ne peut disconvenir que son érudition indigeste & diffuse ne lui méritât cet honneur.
C’est au centre une pyramide dont la base est surchargée de trophées ; c’est Minerve ; c’est sur le bouclier de la déesse l’effigie du héros ; ce sont des génies lourds et bêtes ; c’est une campagne ; c’est une montagne ; c’est sur cette montagne le temple de la gloire ; ce sont des savants et des artistes qui y grimpent, mais entre lesquels on ne voit pas M.
Et puis certaines expressions, qui reviennent souvent, et qui semblent si dépaysées dans ce milieu de héros et de dieux, m’ont touché par leur si évidente honnêteté bourgeoise… Sieglinde dit à Siegmund « laisse-moi contempler, cher époux ! […] L’amour a fiancé leurs cœurs, Au souffle des zéphyrs vainqueurs. (90) Alors adieu Walhall, délices infinies, Adieu vous tous, héros, tombés dans les combats, Adieu vierges du ciel, divines Valkyries, Auprès des Dieux, je ne te suivrai pas ! […] Les héros destinés aux splendeurs du Walhall ! […] La fin du motif, par son rapprochement avec d’autres, montre la fougue que déploie quelquefois le jeune héros ; les notes du milieu, mi ré do si do la ré, et surtout la variante que nous avons sous-ajoutée (v. p. 53. 173. 195) indiquent précisément le maximum d’agitation auquel il peut être soumis. […] Wilder traduit : « Près de Siegmound, mon héros glorieux. » (223).
Pindare, ayant à célébrer je ne sais lequel de ses héros, s’écriait au début : « Je te frappe de mes couronnes et je t’arrose de mes hymnes… » Quand le héros est tout à fait inconnu, le poëte peut, jusqu’à un certain point, faire de la sorte, il n’a guère à craindre d’être démenti ; mais quand il s’agit d’un académicien d’hier, d’un auteur de comédies et d’opéras-comiques auxquels chacun a pu assister, d’un rédacteur de journal qu’on lisait chaque matin, il y a nécessité, même pour le poëte, de condescendre à une biographie plus simple, plus réelle, et de rattacher de temps en temps aux choses leur vrai nom. […] Étienne, à propos toujours de cette Intrigante si singulièrement agrandie, ne fût présenté comme un héros et un martyr d’indépendance, comme un frondeur de l’Empire, comme un audacieux qui exposait ses places : M.
Par malheur ces aventures tragiques restent dispersées et Shakspeare en est trop souvent le témoin, trop rarement le héros. […] Tout en refusant encore de voir, je m’irritais et je reprochais à l’auteur d’obéir à une mode6 : « Une conversion est considérée depuis quelque temps, comme le plus élégant des dénouements : au lieu de marier ses héros ou de les tuer, on les agenouille. […] À propos de l’inceste qui est le sujet de ce roman, j’écrivais ces lignes d’homme qui voit presque et qui refuse de voir tout à fait : « Léon Daudet n’a pas compris la véritable faute de ses héros.
Personne, autour d’eux, ne faisait cette réflexion, qu’en diminuant l’autre, on amoindrissait d’autant son propre héros. […] Les héros du drame — on ne saurait trop le répéter — n’ont qu’à gagner à ce que la lumière se fasse. […] Toutes ces chastes héroïnes ont deux traits en commun. […] Les héroïnes sont presque toutes croquées d’après nature, comme aussi les paysages, les intérieurs, les épisodes. […] Il a perdu cette superbe qui rappelait Corneille et les héroïnes de la Fronde, pour prendre au moral un je ne sais quoi d’affaissé et d’étriqué.
Son triste héros est un jaloux complet. […] Les héros de Byron demandent au risque de ruiner le remords. […] Deschanel recherche les empreintes de son héros. […] Du héros au criminel il n’y a souvent qu’une différence de vocable. […] L’aigle seul en effet pouvait fixer ces héros.
Boileau en a fait le Héros de sa premiere Satire.
« Des désirs impétueux, nous dit l’organe du wagnérisme, grandissent en elle … Les deux héros (érotiques vaudrait mieux) se regardent en face suffoqués d’émotion … Tristan porte la main à son front », « Iseult porte la main à son cœur ». […] Au lieu de peindre avec une précision impossible à obtenir des sons, les motifs intérieurs qu’il supposait agir dans l’âme de ses héros, il a tout simplement rendu leurs mouvements extérieurs et l’amoureux transport qui les saisit. Sa création musicale aurait-elle différé s’il avait prêté à ses héros les idées philosophiques de Pascal ou de Spinoza, de Kant ou de Hegel au lieu de celles de Schopenhauer ? […] Au moment, dans le grand prologue, où le héros quitte le royaume des Esprits souterrains et abdique, sa royauté pour se vouer corps et âme à l’amour humain, il jure à sa mère de retourner auprès d’elle si jamais « sa couronne serait défleurie, son cœur brisé » ; et c’est ! […] Le fier et hardi motif en soi, qui commence l’ouverture, est employé à diverses reprises dans le cours de l’ouvrage comme thème caractéristique du héros.
Deux manuscrits célèbres de ce poème ont été conservés : ils se trouvent à la Bibliothèque Vaticane ; le plus ancien des deux — et le meilleur — a pour titre : Poema Parcifal et Lohangrini ; les cent onze premiers feuillets sont consacrés à Parsifal, tout le reste su propre thème du récit, et le nom du héros y est tour à tour orthographié Lohengrin et Lohangrin 19. […] La version française méridionale est contenue dans le Titurel ; elle diffère beaucoup de celle adoptée par Wagner, et la Question n’y porte pas sur le nom du héros, mais sur son origine22. […] Je signale encore, toujours à ce sujet, la « chronique merveilleuse » de Brabant : dans cette compilation de Wasseburg, intitulée « Antiquités de la Gaule Belgique », on trouve des fables mêlées d’éléments parfois historiques et qui avoisinent le mythe de Lohengrin, telle l’aventure de la reine Swan (Schwan) et de Salvius Brabon, héros « de race Troyenne ». […] Le jardin, pendant le dialogue, semble, comme un autre Paradou, les écouter et envelopper Parsifal de sa chaude étreinte ; les divers plans de fleurs et de feuillages colorés, déjà transparents, semblent se rapprocher et s’éloigner les uns des autres, glissant doucement et toujours, et produire comme une aspiration irrésistible, une fascination autour de Kundry étendue… Et Parsifal est enveloppé dans cette involution, cette constriction du milieu brillant et chaudement coloré qui ne se dissipera que quand le charme cessera d’opérer, quand Kundry suppliante sera dominée par un autre charme plus violent, la vision d’Amfortas, la blessure, qui, désormais, triomphante, appelle Parsifal loin d’elle, la lance en main, dans la ruine soudaine et définitive de toute cette hostilité magique dont il ne reste plus que la malédiction de Kundry et l’erreur attachée au héros vainqueur. […] l’accord est fait depuis la Valkyrie : rappelez vos souvenirs ; la vierge guerrière endormie sur la cime entourée de flammes en attendant son héros, a laissé dans les âmes les plus récalcitrantes une sorte de sentiment vague, tenant à la fois de l’admiration, de l’inquiétude et de la stupeur.
» lui dit-elle, et, à ce généreux cri, les applaudissements éclatent de tous les points de la salle ; pareils à des fanfares répondant au son du cor d’une jeune héroïne. […] Ainsi, derrière le bourgeois Poirier, elle a placé le bourgeois Verdelet, un honnête et cordial personnage, plein d’indulgence et de sympathie : à côté du gentilhomme étourdi et futile, elle fait ressortir la mâle et sereine figure du duc de Montmeiran, un grand personnage, celui-là, presque un héros, presque un saint. […] Son héros, le porteur de la ceinture dorée, est M. […] Je conçois donc la défiance de notre héroïne ; mais nous allons voir bientôt son joli petit caractère s’affecter, se contourner et tomber dans la mièvrerie chimérique. […] Le Mariage d’Olympe Olympe Taverny, l’héroïne du Mariage d’Olympe, s’appelle Pauline Morin, de son petit nom.
N’est-on pas étonné, s’écrie-t-il, de voir continuellement des héros doucereux sur la scène ? […] Quelques modernes parmi eux, ajoute-t-il, ont introduit des héros dans le goût du Titus & de l’Alexandre de Racine ; mais ils l’ont fait sans succès ou avec licence & seulement par occasion . […] Chez ce peuple si sage, les sujets de tragédies sont presque toujours moraux, & relevés par les pensées & par les exemples des philosophes, & des héros de la nation. […] Ce n’est pas sans génie qu’on change une intrigue ; qu’on prend d’autres personnages ; qu’on trouve le rapport d’une action grande, avec quelque action de la vie commune ; qu’on fait sortir des fautes & des ridicules ; qu’on amène adroitement des situations comiques & applaudies ; qu’on divertit des gens de goût, en mettant, dans la bouche des bourgeois & des artisans, ce qu’on avoit entendu de celles des rois & des héros ; que, suivant l’intelligence du théâtre, on charge ou l’on affoiblit certains traits ; qu’enfin on fait contraster la plus grande simplicité avec tout l’appareil & tout le faste tragique. […] « Seroit-ce que pour devenir tempérant & sage ; il faut commencer par être furieux & fou. » Il voit plutôt le contraire : il voit que la peinture qu’on fait d’elles les rend préférables à la vertu ; que les plus grands scélérats jouent sur le théâtre le plus beau rôle ; qu’ils y paroissent avec tous les avantages & tout le coloris des exploits des héros ; que les Mahomet y éclipsent les Zopire, & les Catilina les Cicéron ; que de semblables portraits ne sont propres qu’à faire revivre les originaux.
Le vrai héros de Quatre-vingt-treize, c’est Lantenac, c’est le marquis, c’est l’émigré ! Et ce n’est pas seulement un héros dans le sens le plus fier et le plus idéal du mot, mais c’est de plus l’homme d’État qui voit le mieux dans les nécessités du temps, et qui a raison — absolument raison ! […] L’héroïne romanesque, la maîtresse-pièce du livre, pour les imbécilles qui le liront, c’est madame Fléchard ; le hors-d’œuvre, c’est Lantenac. Seulement, il s’est trouvé que, pour les connaisseurs, le hors-d’œuvre est l’œuvre, et que l’héroïne de la maternité gémissante, errante et idiote, car positivement elle l’est, est bien petite devant Lantenac, ce majestueux, de taille d’Histoire. Quoi qu’il en soit, du reste, la maternité, voilà le sentiment humain, à hauteur des cœurs de la foule, — car les sentiments qui font agir les hommes comme Lantenac ne sont qu’à hauteur de cœur de quelques-uns dans l’humanité, — la maternité, voilà le sentiment dont Victor Hugo, qui, pour le moment, crée des héros vieux et ne met plus d’amour dans ses livres, a voulu tirer des effets dramatiques et touchants… Mais en la peignant avec son matérialisme ordinaire, en l’expliquant avec ce matérialisme qui n’est plus uniquement poétique, mais philosophique par-dessus le marché, cette notion, il l’a déshonorée !
Un salut pour les héros, une pichenette pour les fantoches, un culte pour les martyrs !
La connaissance des vrais mémoires d’un grand homme, c’est la chute de ce mur de séparation, c’est la vue du héros, de l’orateur, du poëte, non plus dans son unité apparente et glorieuse, mais dans son unité effective, plus diverse et à la fois plus intelligible ; on saisit les passions, les affections premières, les tournures originelles de ces natures qui, plus tard, ont dominé ; en quoi elles touchent au niveau commun, et quelques parties des racines profondes. […] Les demi-dieux, les héros violents et abusifs tiennent de près aux âges païens, à demi esclaves et barbares ; quand ils triomphent dans nos sociétés modernes, quelles que soient d’ailleurs leur opportunité et leur nécessité passagère, ils introduisent un élément grossier, arriéré, qui pèse après eux et qui a son influence funeste. […] On laissait aux enfants et aux écoliers cette pieuse parole que le poëte a mise à la bouche du héros, compagnon d’Hector : Disce, puer, virtutem ex me verumque laborem, Fortunam ex aliis……. […] Cette pureté, cette douceur d’âme, cette élévation merveilleuse, où le christianisme porta son héros, qui nous la rendra ?
Ces jeunes rêveurs sont ses héros : quels héros, grand Dieu ! […] XXXI Le gamin de Paris n’eut qu’un beau jour : celui où, du balcon de l’Hôtel-de-Ville, au milieu de la tempête qui tourbillonnait à mes pieds, menaçant de tout engloutir, je l’évoquai du fond du désordre et j’en fis la garde mobile de 1848, une armée de héros, les Marseillais de l’ordre ! Héros qui sauvèrent Paris et l’Europe gratuitement, par l’instinct de la bravoure et de la société, et que la société sauvée a récompensés par un indigne oubli de leurs services !
Le martyre de la jeune vierge chrétienne et du héros converti amenait la catastrophe et rendait l’univers chrétien. […] J’ai vidé comme toi la coupe empoisonnée ; Mes yeux, comme les tiens, sans voir se sont ouverts ; J’ai cherché vainement le mot de l’univers ; J’ai demandé sa cause à toute la nature… ………… Des empires détruits je méditai la cendre ; Dans ses sacrés tombeaux Rome m’a vu descendre ; Des mânes les plus saints troublant le froid repos, J’ai pesé dans mes mains la cendre des héros ; J’allais redemander à leur vaine poussière Cette immortalité que tout mortel espère. […] Rien n’est affreux comme de troubler l’innocence… » Ces paroles d’Eudore font sourire : c’est plutôt douceur que douleur qu’il veut dire ; il n’en est pas de comparable, pour ces grandes âmes de héros ou d’archange déchu, au plaisir de troubler un jeune cœur, et, mieux qu’une Ève encore, une Marguerite innocente. […] Les excès en tout sont la nature de la France, les réactions sont sa loi ; Bonaparte, son héros, fut un despote ; Chateaubriand, son écrivain, fut un apôtre peu convaincu du passé ; l’opinion publique, leur pondérateur naturel, au lieu de les contenir l’un et l’autre, les encouragea ; elle poussa l’un à l’empire, l’autre au treizième siècle : la conquête pour diplomatie, le concordat pour liberté religieuse, furent les deux pôles du gouvernement des soldats et du gouvernement des consciences.
Tous les personnages secondaires de ses deux poèmes sont sommaires et conventionnels, étoffés à force de rhétorique, tout juste aussi vivants que des héros de Luce de Lancival ou de Legouvé le père. Et ses héroïnes, ses amoureuses, Géluta, Mila, Atala, Cymodocée, les indiennes et la grecque sont de jolies statuettes d’albâtre, dont l’élégance molle écœure vite : Chateaubriand ne connaît pas la femme ; il nous présente toujours des variantes du même type irréel ; toujours il a logé son fantôme d’amour 657 vague et insubstantiel, dans des corps charmants, entrevus un jour par lui en quelque lieu des deux mondes, et qui ont caressé ses yeux ou fait rêver son âme, sans qu’il ait jamais su ou daigné pénétrer la personnalité réelle qui s’y enveloppait. […] Les héros ne sont aussi qu’un seul type : Chactas jeune dans Atala, René dans l’épisode qui porte son nom et dans les Natchez, Eudore des Martyrs, c’est M. de Chateaubriand, lui, toujours lui, vu par lui-même. […] Le héros romantique, victime de la destinée sombre par état et désespéré, est sa création.
C’était, uniquement, le héros du renoncement, — du renoncement pur et simple, buddhique. […] Rapidement, il esquissa un drame dont cette idée, la pitié fut le centre ; Parsifal en était le héros, mais cette fois le héros de la pitié, de la compassion. […] Woch., 1883, 337) ; il en avait éliminé Parsifal, devenu le héros d’un nouveau drame, il lui fallait trouver un autre dénouement.
Seroit-ce en effet un paradoxe d'avancer que son Héros n'intéresse que parce qu'il est Henri IV, c'est-à-dire, un Roi dont le nom, chéri de toutes les Nations, adoré dans la sienne, parle à tout le monde en sa faveur ? […] De quelles ressources d'imagination n'ont-ils pas eu besoin pour lui intéresser au sort de leur Héros, pour lui concilier successivement l'admiration, l'amour, tous les sentimens dont une ame sensible est capable ! […] Au lieu de s'amuser à faire le portrait de leurs Héros, ils sesont contentés de les peindre par leurs actions, de leur donner des caracteres puisés dans la Nature, d'en distinguer les nuances avec autant d'énergie que de vérité, de régler constamment leurs mouvemens & leurs discours, selon les passions & les intérêts qu'ils ont cru devoir leur attribuer pour le ressort & le développement du Poëme. […] L’attention de répéter sans cesse que le Czar est un grand Homme, annonce tout au plus un Ouvrage de commande, & ne persuaderoit pas la supériorité du Héros, s’il n’avoit pas lui-même d’autres titres pour la faire sentir.
Quand il trouve quelques traits de ressemblance entre des Héros de différens pays, il les saisit avec justesse, les rapproche avec désintéressement, & les développe avec des réflexions morales, non moins utiles qu'intéressantes.
Les murs auraient amplement contenu Toute sa vie…………………………… Au fond du temple on eût vu son image, Avec ses traits, son souris, ses appas, Son art de plaire et de n’y penser pas… J’aurais fait voir à ses pieds, des mortels, Et des héros, des demi-dieux encore, Même des dieux : ce que le monde adore Vient quelquefois parfumer ses autels. Les mortels, les héros, les demi-dieux, les dieux dont parle La Fontaine, comme composant la société de madame de La Sablière, étaient les Chaulieu, les Lauzun, les Rochefort, les Brancas, les La Fare, les de Foix, et, entre plusieurs étrangers illustres, Jean Sobieski, lequel fut depuis roi de Pologne.
Des leçons ainsi énoncées sont-elles propres à former de Grands Hommes, & son Héros eût-il compris quelque chose à ce langage ? […] Au lieu de s'appliquer à faire connoître les Ecrivains Panégyristes, il ne s'attache le plus souvent qu'à peindre les Héros qu'ils ont célébrés.
Le Vendidad, un des livres sacrés de la Perse, raconte qu’à l’origine du monde, Ormuzd, le dieu céleste, remit au héros Yma des armes invincibles, et lui donna trois cents contrées pour domaine. […] Qui l’approchait devait d’abord l’adorer, c’est-à-dire se prosterner à ses pieds : Thémistocle lui-même, pour voir Artaxerxe, dut plier sa taille de héros à cette servile étiquette.