je crains fort, pour mon compte, que les amis de Guérin, qui avaient pris pour lui faire trompette un hautbois tortueux aussi peu sûr de ses sons, ne se repentent maintenant d’un choix déterminé par le nom seul de l’instrumentiste ; mais ce que je sais de science certaine, c’est que Guérin n’avait nul besoin que l’auteur des Consolations, qui n’est nullement celui des affirmations et des certitudes, affirmât, sous réserve de s’abuser, un genre de génie que Guérin était bien de force à affirmer tout seul, et que l’auteur des Portraits contemporains ajoutât au mou de ses affirmations le mou de sa manière, en donnant, pour éclairer son œuvre, ce médaillon, vaporeux et gris, d’une biographie, qui, cependant, n’est pas sans charme (le charme du sujet), mais dans lequel je ne trouve que le profil fuyant et énervé de cette individualité poétique, — plus poétique que son talent même ! […] Enfin, l’un est le fini le plus parfait, et l’autre l’infini (qui ne peut pas l’être sans perdre à l’instant même son grand caractère d’infini), seulement semblables en ceci, s’il faut à toute force leur trouver une ressemblance, c’est qu’ils sont, chacun à sa manière, de délicieux poètes tous les deux ! […] Il y a certainement de très grands artistes qui ont été ou qui sont populaires, mais ce sont les grands artistes par la force, que tout le monde comprend toujours.
Le jeu, le trente par force, la prime, les alburs, le chilindron, la triomphe, le reynado, les dés, prirent le reste. […] Il lui faut, à ce peintre de masses, à ce maître de la fresque qui procède toujours par de magnifiques accumulations de détails, et qui, pour les entasser, a besoin d’espace, il lui faut, pour jouer dans sa force, le pourtour d’un peuple, l’hémicycle d’une société ou d’une époque, et je ne connais guères que Macaulay, dans plusieurs de ses beaux Essais historiques, publiés dans La Revue d’Edimbourg, qui ait cette étendue et cette largeur d’embrasse ; mais Macaulay, bien plus littéraire que plastique, n’a pas la couleur de José-Maria de Heredia, quoique Macaulay, comme Heredia, ait été un poète avant de devenir un prosateur ! […] Mais le grand historien va peut-être surgir et éclater à son tour… José-Maria de Heredia nous annonce non plus des tableaux historiques, mais une histoire complète de la conquête du Mexique, et l’historien, qui est fait de hauteur de vue et de moralité, va-t-il planer ici sur la vie de sa couleur, et s’y dresser dans l’auguste attitude de cette double force nouvelle ?
Comme après La Curée, après ces douze chefs-d’œuvre que nous venons d’énumérer si le poète des Iambes était mort, il aurait laissé une immortalité d’autant plus belle que le regret, le regret de l’avoir perdu dans la plénitude de sa force, aurait ajouté à ses œuvres finies la poésie d’œuvres qu’il n’aurait pas faites. […] Il y a des talents qui s’élèvent et qui tombent, mais qui mettent du temps et des efforts à s’élever et à tomber ; qui, en raison de la force qui les éleva, se retiennent dans leur chute et planent encore à différentes hauteurs, avant de définitivement sombrer. […] Cette espèce de phénomène très rare, j’ai tardé, pour ma part, à le signaler, tant je le croyais impossible, tant je croyais à un engourdissement momentané de facultés en cette puissante nature qui m’avait donné de si mâles plaisirs, et tant je répugnais à montrer, dans ce Samson tondu par je ne sais quelle main invisible, non pas une faiblesse relative après une force absolue, mais une faiblesse absolue arrivant à l’anéantissement de toute faculté.
Charles Bataille est, malgré tout, une force à sa manière, une force qui fera peut-être un jour vibrer les autres, au lieu, comme aujourd’hui, de vibrer par eux. […] Charles Bataille, n’est que la notion du satyriasis, revêtue d’une expression pourprée, pléthorique, qui veut être lyrique à toute force, et qui, sous son lyrisme artificiel, ne cache pas pour nous la honte de la chose, car l’auteur, lui, ne la connaît pas, et, quand il rougit, ce n’est pas de cela… Un tel livre, que l’expression et le bouillonnement empêchent d’être un livre à la de Sade, aurait un succès fou chez les singes, si ces messieurs lisaient des romans ; mais ce n’est pas là une raison décisive pour en avoir un parmi nous… III J’ai dit que je prendrais mes précautions pour raconter le livre de MM.
“Le commerce avec les grands morts, la méditation des livres testamentaires de la puissance magique… la force de toute force c’est l’adhésion au plan divin.” » Il est impossible de parler en détail de toutes les autres petites revues qui pullulaient à cette époque.
Les Grecs, quoique les premiers modeles de Corneille, n’ont jamais développé avec autant de force & de hardiesse les grands mouvemens dont l’ame humaine est susceptible. […] Il avoit trop de force pour avoir de l’élégance….
Il s’agit, en somme, de savoir quel est le rôle, quelle est l’action et la force propre de l’intelligence en face du monde. […] Schopenhauer l’admet, mais il n’en tire point les conséquences légitimes pour l’explication des idées et de leur force.
On outrepasserait la vérité en voulant prouver que toutes les pièces le cèdent en gaieté ou en force dramatique aux œuvres classiques : ce n’est pas vrai. […] Je ne parle bien entendu que des rôles importants, et je ne tiens pas compte des cas fortuits ou de force majeure. […] En effet, Phèdre sort de ses appartements et veut revoir la lumière du jour ; mais à peine a-t-elle fait quelques pas, soutenue par ses femmes, que ses forces l’abandonnent. […] L’art dramatique avait jusqu’alors soustrait ses personnages à toutes les forces naturelles qui assiègent l’homme et les avait uniquement soumis à l’empire des idées. […] Au théâtre, le poète, présent mais silencieux, n’y peut plus animer la nature et lui insuffler, comme dans le roman, une sorte de force passionnelle active.
Mais pourquoi a-t-il « d’autant plus de force » qu’il est « plus renfermé » ? […] Ou bien encore son genre de talent, ennemi de la vulgarité, mêlé de délicatesse et de force, s’accommodait-il assez mal des conditions matérielles de la scène ? […] « Force perdue, s’écrie-t-il, et quelle force ! […] Il n’y a dans le dénouement de la Terre promise ni « force perdue », ni, dans la résolution d’Henriette Scilly, rien de « pharisaïque ». […] par la force ou par l’adresse ?
Poëmes païens. — Genre et force des sentiments. — Tour de l’esprit et du langage. — Véhémence de l’impression et aspérité de l’expression. […] — la terre et le firmament. — Il mit en haut le firmament, — et cette vaste étendue de la terre, il l’établit — par sa force redoutable, — le tout-puissant Roi ! […] C’est que tout le talent d’une âme inculte gît dans la force et dans la sincérité de ses sensations. […] Ils se mettaient des fers aux pieds, et prouvaient leur force en courant avec leurs entraves. […] Étranges tours de force littéraires, qui transforment les poëtes en artisans ; ils témoignent de la contrariété qui opposait alors la culture et la nature et gâtait à la fois la forme latine et l’esprit saxon.
Aussi, eut-il l’ambition d’être absolument original et de conquérir, de force ou de gré, toute l’attention publique il médita un coup d’éclat. […] Il y a des mots abominables comme des fers rouges. qu’une langue soit enrichie de ces bains de force. » Ainsi ces mots abominables qui composent ‘le langage des charretiers ivrognes, du personnel des halles, des filles et des souteneurs constituent des bains de force où le français doit puiser une nouvelle puissance. […] Il arrive à s’imaginer que c’est une force de s’être affranchi de ce qu’il appelle la bégueulerie. […] La nature a en elle des forces intensives et régénératrices, en vertu desquelles tout s’épure et se rectifie dans la palingénésie incessante et universelle. […] Il n’y a plus ni mérite, ni vertu, ni force d’âme, ni lutte possible.
L’illusion dont nous venons d’expliquer le mécanisme a pour cause première l’emploi d’une méthode d’observation dont les défauts ont été depuis longtemps signalés : l’observation du présent est toujours une expérimentation, c’est-à-dire une observation volontaire ; or il est difficile que le pouvoir personnel, une fois suscité, n’ait pas d’autres effets que ceux qu’on lui demande ; la volonté est une force dont l’action ne saurait être exactement limitée à l’avance ; je veux observer, et j’observe ; mais, en même temps, j’invente, je crée dans une certaine mesure l’objet de mon observation ; à vrai dire, j’éprouve mes forces, alors que je voulais seulement constater ma nature, et je prends pour mon état normal et constant les effets d’une excitation passagère. […] Notre attention le néglige en effet ; mais, s’il avait la moindre force, il n’échapperait pas pour cela au souvenir immédiat ; l’élément tactile de la parole extérieure est remémoré, en dépit des dédains de l’attention, parce qu’il est un état fort. […] La force d’un état et sa spatialité deviennent ainsi les symboles, les signes de son extériorité ; mais ces deux caractères sont secondaires et n’ont une telle valeur que par leur coïncidence ordinaire avec les deux caractères essentiels, la résistance à la succession et l’absence d’analogie ou incohérence157. […] En attendant, les jugements les plus usuels, qui, par suite de l’usage constant que nous en faisons, ont atteint en nous le degré maximum de l’habitude, se font irrésistiblement, suscités sans l’ombre d’un retard ou d’une hésitation par les caractères qui les suscitent d’ordinaire ; la force d’un état, le plus souvent, suffit à entraîner, au moins provisoirement, la perception externe. […] Nous ne prétendons pas avoir, dans les pages qui précèdent, complètement élucidé le problème de la perception externe, un des plus difficiles de la psychologie ; mais nous ne pouvions non plus restreindre notre étude à la seule parole, sous peine de poser des aphorismes sans les justifier ; force nous était d’agrandir le problème sans pour cela le parcourir dans toute son étendue.
En regard de l’empire romain, force brutale et sauvage, le poète a placé l’être le plus faible en apparence, la jeune fille chrétienne. […] Chaque objet est considéré comme le réceptacle d’une force et d’une activité propre. […] Ils ont enfin synthétisé le jeu des forces de l’univers dans cet instinct lyrique, la joie ou la libre expansion de nos puissances. […] — Nenni, c’est à la force. […] Verlaine a maintes fois sacrifié au plaisir d’amuser, d’être spirituel, en narrant avec force détails d’insignifiantes aventures.
Le style en est classiquement beau et fort, mais d’une beauté morte et d’une force enragée qui ne se détend jamais. […] Il s’est tué à force d’étudier et de travailler. […] Je me reproche toujours de ne l’avoir pas forcé à faire un voyage : il se serait distrait par force. […] Mais, en totalité, il pouvait avoir paru beau dans sa jeunesse à une femme transplantée en Italie, qui cherchait la forme de la force dans un protecteur de sa faiblesse. […] Mais Alfieri n’avait ni charme, ni grâce, ni douceur : on l’aimait par surprise, on continuait de l’aimer par crainte ; on se figurait que la force de ses traits était une marque de la force de son génie, et que ce génie était démesuré comme son corps… Ce génie n’était qu’imaginaire ; on n’osait pas en douter tout haut, on se résignait tout bas à son erreur.
Nous n’eûmes pas la force d’aller jusqu’à la ville et nous nous arrêtâmes avant le faubourg, chez un sabotier, marchand de fromages, dont l’enseigne disait qu’il logeait à pied et à cheval. […] Oui, nous dit-elle, mais à souper bien mal, car nous n’avons qu’un morceau de petit salé et de fromage de gruyère que mon mari et son garçon mangent le soir pour reprendre des forces aux bras. […] Vous comprenez, monsieur, qu’avec de pareilles gens et dans un si bon pays, notre bourse de voyage ne baissait pas vite ; mon mari, qui nous l’avait préparée à force d’économie sou par sou, depuis trois ans, était bien loin de compte avec nous. […] Il pouvait être midi, mais la force de nos émotions nous avait empêchées de remarquer l’heure. […] Ce trait de générosité touchait vivement le peuple peu réfléchi de ces campagnes, qui croyait que la force était le droit, et que c’était un crime que d’avoir un autre roi que le vainqueur.
Elle y passa huit jours avec lui, comme si elle eût subi le rapt et la violence, et revint le 8 mai avec lui à Édimbourg, résignée désormais, disait-elle, à épouser par consentement celui qui avait disposé d’elle par force. […] La reine d’Écosse protesta contre le droit de juger une reine, et de la juger en terre étrangère où on la retenait de force dans les prisons. […] » Elle nia avec force le consentement donné par elle au plan d’assassinat d’Élisabeth ; elle insinua, sans le dire formellement, que des secrétaires pouvaient bien avoir ajouté au sens des lettres qu’on leur dictait. « Quand je vins en Écosse, dit-elle à lord Burleigh, chef des ministres, qui l’interrogeait, j’offris à votre maîtresse, par Lethington, une bague en cœur comme gage de mon amitié ; et quand, vaincue par mes rebelles, j’entrai en Angleterre, j’avais reçu à mon tour un gage d’encouragement et de protection. » En disant ces paroles, elle tira de son doigt une bague que lui avait envoyée Élisabeth […] « Vous recepvrez des tokeus de moy pour vous ramentevoir de faire prier pour l’âme de vostre pauvre cousine, destituée de tout ayde et conseil, que de celuy de Dieu, qui me donne force et courage de résister seule à tant de loups hurlants après moy : à Dieu en soyt la gloire ! […] Leur amour pour moi leur prêtera des forces, et je leur donnerai l’exemple du courage.
Ces pantalonnades théologiques, qu’on faisait applaudir à Notre-Dame à force d’aplomb et d’éloquence, n’avaient aucun succès auprès de ces sérieux chrétiens. […] La théologie y est tout, et, si la direction des études y manque de force, c’est que l’ensemble du catholicisme, surtout du catholicisme français, porte très peu aux grands travaux. […] Gosselin par la force de sa nature et la hardiesse de ses partis pris. […] Là sont exposées avec honnêteté les objections contre la proposition qu’il s’agit d’établir ; ces objections sont ensuite résolues, souvent d’une manière qui laisse toute leur force aux idées hétérodoxes qu’on prétend réduire à néant. […] Qu’il doit être dangereux de présenter avec tant de force les mauvaises doctrines !
Balzac a incarné l’esprit d’intrigue et l’habileté, qui à force d’être malheureuse, finit par devenir malhonnête, dans son personnage si actif, si ingénieux, si roué de Mercadet. […] Je ne te promets pas un bon rang dans la course aux écus : mais tu auras la pure et profonde satisfaction d’avoir poursuivi de toutes tes forces et d’avoir traduit de façon personnelle ton rêve de beauté. […] Autre résultat de la même cause : Comme le théâtre et le roman sont avec l’article de journal « ce qui fait le plus d’argent », ils ont attiré à eux la plupart des forces intellectuelles. […] Chacun sait quel essor l’industrie a pris, du jour où une force inconnue ou du moins insoumise à nos ancêtres, la vapeur, fut vaincue et disciplinée ; et déjà l’on peut prévoir le temps où cette force sera détrônée par une autre qui gagne tous les jours du terrain, l’électricité. […] Les hommes chargés de diriger ces forces redoutables deviennent populaires et prennent dans les romans, dans les pièces de théâtre les premiers rôles réservés jadis aux grands seigneurs ou aux hommes de guerre.
MM. de Goncourt ne connaissent que la superficialité des choses catholiques, et, comme la plupart des écrivains de ce temps, ils se donnent des airs furieusement docteurs, quand ils ne seraient pas de force à répondre aux questions d’un catéchisme de persévérance. […] Et j’insiste sur ce point avec d’autant plus de force qu’Edmond de Goncourt — la pensée survivante de son frère — dit, dans sa préface, que la fabulation de ce roman de Renée Mauperin, à l’instar de tous les romans, n’est que secondaire dans cette œuvre, et que les auteurs ont préféré à tout « peindre la jeune fille moderne avec le moins d’imagination possible ». […] Cette scène, effrayante comme un tour de force merveilleusement accompli, et qui fait se demander par quoi va continuer et finir un roman qui commence ainsi, n’est suivie d’aucune autre qui montre, en le développant, le caractère de cette fille singulière et gâtée, qui philosophe en caleçon, au bain, avec un homme, et qui a dix-sept ans !!! […] , qu’il n’est que la cuistrerie d’un vieux peuple fini, qui se croit savant parce qu’il n’a plus la force de rien inventer. […] Un des frères y rêve un tour de force et l’autre l’exécute, et, en l’exécutant, se casse les jambes.
Elle était demeurée ouverte, et cependant les chiens n’osaient entrer, retenus sur le seuil par une force mystérieuse. […] Est-ce que l’on te tue par ruse ou par force ? […] Il lui écrivit force lettres, et le plus délicatement du monde. […] On peut sentir avec force et ne rien rendre au théâtre. […] Si ces gens-là n’étaient pas capables de ces tours de force, c’est alors qu’il n’y faudrait pas aller.
Avec quelle netteté, avec quel élan, avec quelle force ? […] À quoi peut s’appliquer cette force ? […] » Elle vient et se penche jusqu’à ce que ses yeux soient entre ceux du blessé et le ciel, car il n’a pas la force de tourner les siens pour la regarder. […] Il les a considérées comme des forces, et, jugeant que la force est belle, il les a soutenues de leurs causes, entourées de leurs circonstances, développées dans leurs effets, poussées à l’extrême, et agrandies jusqu’à en faire des monstres sublimes, plus systématiques et plus vrais que la vérité. […] Eugène Sue nous en ont donné plus d’un exemple, et cette thèse remonte à Rousseau ; mais entre les mains de l’écrivain anglais elle a pris une force singulière.
Ce jugement manquait à la France ; c’était une bonne œuvre que d’essayer de le porter selon mes faibles forces. […] Ces pressentiments ne m’ont point trompé jusqu’ici (sauf l’empire, violent d’origine, mais que sa modération dans la force fait vivre) ; la monarchie illégitime du duc d’Orléans ne devait pas avoir même la durée de la vie d’un homme déjà avancé en âge : elle était morte avant son fondateur. […] Être ce que l’on est, voilà la première force des vrais partis. […] D’ailleurs je voulais m’exercer à l’éloquence parlée, à laquelle je me sentais appelé par l’abondance et la force des pensées qui fermentaient en moi, à chaque discussion que j’entendais d’en haut s’agiter en bas dans la chambre. […] Toute ma force comprimée consistait donc à attendre ; il m’en fallait cent fois plus pour attendre que pour agir.
C’est vraiment un joli tour de force. […] La nature ne connaît que la force. […] à force d’ordre et de calme. » — Tudieu ! […] Elle a été une force humaine, et elle a créé des forces. Des forces utiles, des forces nuisibles, la charrue et la flèche, la voiture et la hache, le filet et la catapulte, le télégraphe et la mitrailleuse.
Sans l’Église, la seule mesure du droit risquait d’être la force. […] Dès le xe siècle, les masses formidables des châteaux, leurs doubles ou triples enceintes au-dessus desquelles se profile l’imprenable donjon, hérissent toutes les hauteurs, commandent les plaines et les rivières, menaçants symboles d’indépendance et d’énergie individuelles, qui donnent avec la conscience de la force la tentation de prendre l’égoïsme pour loi.
Mais faire souffrir, par divertissement, ou pour montrer notre force, ceux qui ne nous sont pas ennemis, c’est de quoi je croyais incapable, aujourd’hui, toute âme un tant soit peu affinée. […] Pris à part et considéré en soi, un polytechnicien de force ordinaire n’a rien de surprenant ni de sacré.
Aussi les rôles ont-ils été renversés : Racine a de nouveau grandi, pendant que Corneille était rabaissé par les juges attitrés de notre littérature ; ils ont préféré la psychologie fine aux grands sentiments et à la force d’âme, preuve en soit les articles de MM. […] C’est que les idées sont des forces ; animées par la passion, elles renversent et elles édifient ; elles transforment le présent ; elles créent l’avenir ; elles ne guident pas seulement l’humanité, elles la modèlent à leur image.
On remarqua que son action étoit alors beaucoup plus animée, parce qu’il emploïoit toutes ses forces à faire les gestes quand un autre étoit chargé du soin et de la peine de prononcer. […] En troisiéme lieu, comme les masques des comédiens servoient alors pour augmenter la force de la voix, ainsi que nous l’exposerons plus bas, ces masques devoient en alterer le son assez pour rendre difficile de connoître si, par exemple, la voix que Micion avoit euë dans le cantique étoit la même voix que Micion avoit dans les dialogues.
La pauvreté et l’obscurité lui étaient insupportables, et il se sentait la force aussi bien que le désir d’en sortir. […] Mais elle avait d’avance limité sa fortune, par l’excès même de sa force. […] Mais la nation qui maintenait l’équilibre entre les deux partis, et qui leur prêtait tour à tour sa force, ne voulait ni de l’un ni de l’autre excès, et renversait à temps ceux qui prétendaient l’y conduire. […] Le charme qui avait entraîné Stella vers son maître, agit avec autant de force sur l’esprit élevé, sur le cœur aimant de Miss Vanhomrigh. […] I will shoot Mr Wood and his deputies through the head like highwaymen or housebreakers if they dare to force one farthing of their coin on me in the payment of 100 l.
. — Prométhée conduit sur son rocher par la Force et par la Puissance. — Héphestos contraint à lui servir de bourreau. […] La Puissance et la Force viennent d’y conduire le Titan ; elles l’ont déjà renversé sur le roc, dans l’effroyable posture de l’écartellement. […] La Force reste muette, étant inconsciente et irresponsable : on ne distingue guère plus sa figure qu’on n’entend sa voix ; ce n’est qu’un valet de bourreau vu de dos. […] C’est la protestation du droit vaincu contre la force écrasante, de la justice opprimée contre l’iniquité qui triomphe. […] » — Une tradition merveilleuse encourageait par son exemple, aux jeux de la force, prélude des belles actions héroïques.
Qu’ils le fassent volontairement et non par force, cela ressort du fait suivant. […] Lorsque différentes races de Chiens sont croisées, on voit encore mieux quelle est la force héréditaire de leurs instincts, de leurs habitudes et de leurs dispositions, par le curieux mélange qui s’en fait souvent chez les métis. […] Il résulte de cet étrange mode de construction que le rayon acquiert constamment une grande force de résistance avec une grande économie de matériaux. […] Il se peut qu’alors elles aient commencé par la force ou la contrainte, ou enfin par des moyens un peu analogues à ceux que nous employons aujourd’hui, la domestication des Aphis. […] Car, du moment où la Fourmi devenait nécessaire à l’Aphis, celui-ci devait se prêter volontiers à une succion qu’il n’a peut-être subie au principe que par force.
Au moment où les forces de son esprit plus rassis et plus mûr se rassemblaient sur l’objet auquel il était éminemment propre et qui allait devenir l’étude de sa vie, la Providence nous l’enleva. […] Et cependant que j’y ai mal employé de temps et de forces ! […] « Je me plains de moi-même, « Qui ai dissipé mon temps, affaibli mes forces, rejeté ma pudeur naturelle, tué en moi la foi et l’amour. » Non, Farcy, ton regret même l’atteste, non, tu n’avais pas rejeté ta pudeur naturelle ; non, tu n’avais pas tué l’amour dans ton âme ! […] Il était là, tombé à ses pieds avec grâce, et elle ne se sentit pas la force de l’obliger à s’éloigner. […] Sa poésie par là est étroite, chétive, étouffée : on n’y voit pas un miroir large et pur de la nature dans sa grandeur, la force et la plénitude de sa vie : ses tableaux manquent d’air et de lointains fuyants.
Si, au mystère de leur cœur grandit un amour secret, ils sentent sa force douce éclore en eux « comme un lis de mer s’épanouit au fond des eaux tièdes de l’Océan ». […] Il appartient à une race merveilleusement douée et merveilleusement belle chez ceux de ses fils qui ont la force et la noblesse. […] Car les choses lui disent de toutes parts la beauté et la puissance d’un renouveau, et il marche, aspirant la force qui monte des sèves. […] Il veut que son corps rentre immédiatement au grand rythme de la vie matérielle tandis que son âme ira rejoindre les autres forces de renouvellement et continuera son œuvre. […] La matière sourit bienveillante à sa jeunesse et à sa force.