Le style, le ton, la manière de Voltaire lui paraissent choses aimables et charmantes ; souvent elle blâmera le fond, mais il lui semble difficile de critiquer le tour, et encore plus difficile de l’imiter.
L’important et le difficile, c’est de s’apaiser ensuite à un degré convenable, de guérir sans trop se refroidir, de ne pas s’égarer dans la déraison, de ne pas se fixer dans un fanatisme, de ne pas revenir non plus en sens contraire jusqu’à se jeter dans la négation et la haine de ce qu’on a trop aimé. […] Cela n’est pas aisé, je le sais ; mais si l’éducation de l’enfance est une science que les siècles n’épuisent pas, celle de l’adolescence, qu’à peine on a ébauchée, est plus difficile encore.
L’œuvre était difficile. […] vous vous trompez : il le fera encore ce soir, pour s’en moquer demain sans se corriger. » Il était difficile de présenter au jeune prince un portrait de lui en laid plus saillant et plus ressemblant, — un portrait à faire peur et qui le forçait cependant à sourire.
Il lui était souvent difficile d’y chercher un mot : comme on ouvre un dictionnaire à une page quelconque dans les environs du mot qu’on cherche, son œil tombait d’abord sur n’importe quel mot ; il le lisait, puis le suivant, puis un autre et un autre encore, tant qu’il oubliait quelquefois le mot qu’il voulait chercher. […] « Il écrivait tout, musique et littérature, avec grand soin, et était difficile pour lui-même : il raturait, il émondait ; il voulait la clarté, l’expression juste.
Petetin est un digne héritier des mêmes traditions ; homme de bien et homme de cœur, défenseur ancien et courageux de la démocratie durant des années bien difficiles, il n’oublie jamais que la tâche essentielle aujourd’hui est de l’organiser et qu’on n’y parvient en effet que par l’alliance de la cordialité et de la justice. […] Le public, nous le croyons, sera moins difficile que M.
Échapper toujours aux ridicules littéraires, c’est beaucoup, c’est difficile pour un corps ; mais surtout ne jamais donner accès aux vices littéraires, voilà le possible et l’essentiel. […] Beaucoup de gens aujourd’hui vous parlent à l’oreille de cet ouvrage et l’incriminent sur ouï-dire ; la plupart seraient fort étonnés, s’ils le lisaient, d’y trouver un écrit tout de forme métaphysique et de déduction abstraite, d’un dogmatisme ingénieux, mais assez difficile et obscur.
Si l’esprit de faction ne s’était pas introduit dans la métaphysique, si les passions ambitieuses n’avaient pas été intéressées dans les discussions abstraites, les esprits ne s’y seraient jamais assez vivement attachés, pour acquérir, dans ce genre difficile, tous les moyens nécessaires aux découvertes des siècles suivants. […] Peut-être aussi que tout le faste de ces récompenses d’opinion était nécessaire pour exciter aux difficiles travaux qu’exigeaient, il y a trois siècles, le perfectionnement des langues modernes, la régénération de l’esprit philosophique, et la création d’une méthode nouvelle pour la métaphysique et les sciences exactes.
en s’approchant par la réflexion de tout ce qui compose le caractère de l’homme, on se perd dans le vague de la mélancolie ; les institutions politiques, les relations civiles vous présentent des moyens presque certains de bonheur ou de malheur public ; mais les profondeurs de l’âme sont si difficiles à sonder ! […] On dit, qu’en s’abandonnant à la pitié, les individus et les gouvernements peuvent être injustes ; d’abord les individus d’une condition privée ne sont presque jamais dans une situation qui commande de résister à la bonté ; les rapports avec les autres sont si peu étendus, les événements qui offrent quelque bien à faire, sont dépendants d’un si petit nombre de chances, qu’en se rendant difficiles sur les occasions qu’on peut saisir, on condamne sa vie à l’inutile insensibilité.
Le commerce en faveur est celui des bêtes à cornes, il s’étend aussi sur les grains ; les bois pourrissent sur pied, par leur éloignement des villes et leur difficile exploitation801 ». […] Theurault (à Sagonne), un procureur fiscal, Baujard (à Blet) ; il peut les destituer « attendu qu’ils ne payent point de finance » « Les droits de greffe étaient ci-devant affermés au profit du seigneur ; mais actuellement qu’il est très difficile de rencontrer des personnes intelligentes dans le pays pour remplir cette charge, le seigneur abandonne ses droits à celui qu’il commet. » (Le seigneur paye 48 livres par an au bailli pour tenir son audience une fois par mois, et 24 livres au procureur fiscal pour y assister.)
Il serait fort difficile d’analyser ces petites pièces. […] C’est pour cela que son talent me paraît plus difficile à bien caractériser que celui de MM. de Goncourt ou de M.
Dorine y insiste : elle dit qu’il est difficile d’être fidèle à de certains maris « faits d’un certain modèle. » Et encore : « Oui, c’est un beau museau ! […] (Et je pourrais ajouter que les figures les plus populaires ont été souvent créées par des esprits fort médiocres : tels Robert Macaire ou Joseph Prudhomme.) — Alphonse Daudet a conçu et fait vivre vingt personnages d’une vérité plus rare que Tartarin, d’une observation plus difficile, plus aiguë, plus curieuse ; et peut-être est-ce du seul Tartarin que les siècles se souviendront.
La seconde question est indiscrète, car elle demanderait une réponse prolixe, à savoir la liste des quarante personnages en question, ce qui, de plus, est bien difficile. […] Ceux-ci n’ont jamais causé que des scandales à fleur de société, des scapinades innocentes, qu’il ne leur est point difficile, au moment opportun, de se faire pardonner par cette honnête dame de fort bienveillante austérité.
James Mill traite de mystérieuse, mais qu’il est difficile de changer contre des termes plus intelligibles), il faut qu’un ou plusieurs éléments d’une idée complexe soient séparés du reste : ce qui a reçu le nom d’Abstraction. » Ce dernier procédé, considéré comme subsidiaire par l’auteur, est défini par lui, comme par tout le monde : l’acte de séparer une partie de ce qui est contenu dans une idée complexe, pour en faire un objet qu’on considère en lui-même35, Réduite presque entièrement à un procédé de notation au moyen des mots, l’abstraction ne nous paraît pas traitée selon son importance. […] Il est difficile de traiter séparément de la mémoire, de la croyance, et du jugement ; car une partie de la mémoire est contenue dans le terme croyance, tout comme une partie du jugement.
Il est difficile de se figurer qu’on puisse faire un beau poëme avec de telles idées, et ce qui doit nous mettre en garde contre ces sortes d’explications, c’est qu’il n’est rien qu’on ne puisse plier sous l’allégorie avec plus ou moins de bonheur. […] Il serait difficile de faire des recherches satisfaisantes sur l’origine de ces factions et du nom singulier qu’on leur donna : l’histoire n’offre que des incertitudes là-dessus.
Le créateur du feuilleton au Journal des débats, Geoffroy, répondit une fois avec raison et fierté à l’un de ses adversaires : Ce n’est pas une petite affaire d’amuser le public trois ou quatre fois la semaine ; d’avoir de l’esprit à volonté, tous les jours, et sur toutes sortes de sujets ; de traiter les plus sérieux d’un ton badin, et de glisser toujours un peu de sérieux dans les plus frivoles, de renouveler sans cesse un fonds usé, de faire quelque chose de rien… Je suis loin de me flatter d’avoir rempli toutes ces conditions ; je vois ce qu’il eût fallu faire, sans avoir la consolation de penser que je l’ai fait ; mais enfin, comme tout cela est fort difficile, n’avais-je pas droit à quelque indulgence ? […] Il est assez difficile aujourd’hui, d’après l’état incomplet des documents, de se faire une idée très précise du caractère de Mme de Mondonville ; mais tout ce qu’on sait prouve, encore une fois, que ce dut être une personne d’une haute distinction, d’un caractère ferme, élevé, née pour le commandement, et d’une grande habileté de domination.
Il en résulte que nous avons, moins que tout autre peuple, trouvé dans nos ancêtres-auteurs de quoi réclamer hautement à certains jours nos libertés littéraires et nos franchises, et qu’il nous a été plus difficile de rester classiques encore en nous affranchissant. […] Ayons la sincérité et le naturel de nos propres pensées, de nos sentiments, cela se peut toujours ; joignons-y, ce qui est plus difficile, l’élévation, la direction, s’il se peut, vers quelque but haut placé ; et tout en parlant notre langue, en subissant les conditions des âges où nous sommes jetés et où nous puisons notre force comme nos défauts, demandons-nous de temps en temps, le front levé vers les collines et les yeux attachés aux groupes des mortels révérés : Que diraient-ils de nous ?
Il est difficile, malgré tout, qu’elle n’en ait pas ressenti comme une source imprévue et jaillissante dans les grands moments de 1814, dans cette année qui devait lui sembler à chaque pas toute remplie des prodiges et des témoignages éclatants de la Providence. […] Elle était aumônière à un degré qu’on ne sait pas, et qu’il est difficile d’approfondir ; ceux qui étaient le plus au fait de ses charités et de ses œuvres en découvrent chaque jour qui sortent de dessous terre, et qu’on n’avait pas connues.
« Il est inutile de se fâcher contre les choses, disait Mme de Staël, car cela ne leur fait rien du tout4. » Ce que je demande ici est difficile ; le mérite vous en sera plus grand. […] Il est difficile aux hommes de notre âge, avec nos habitudes et nos goûts, d’être des satisfaits ; c’est assez d’éviter le faible des mécontents.
D’excellents poètes ont vécu de mon temps, il y en a eu de meilleurs encore avant moi, et il n’en manquera pas de plus grands parmi ceux qui nous succéderont ; mais que, dans la difficile question de la lumière, je sois le seul de mon siècle qui sache la vérité, voilà ce qui cause ma joie et me donne la conscience de ma supériorité sur un grand nombre de mes semblables. » Ce n’est pas à dire pourtant que Gœthe lut sans valeur au point de vue scientifique. […] S’agit-il de se convaincre que l’on possède, au lieu de la distinction suprême du bon ton, la supériorité de l’esprit, les procédés ne sont pas empreints d’une moindre niaiserie ni ne sont d’un emploi plus difficile.
Sans doute, lorsqu’il s’agit de la théorie abstraite de l’induction ou de la déduction, la philosophie est sur son propre terrain, et elle seule peut accomplir cette œuvre difficile ; mais, lorsque, passant du sujet à l’objet, elle cherche à quelles règles ces procédés doivent obéir pour discerner la vérité dans telle ou telle science, quels sont en mathématiques les principes de la méthode analytique, en physique ceux de la méthode expérimentale, la philosophie ne peut plus alors se passer du concours des sciences ; et, sur ce terrain pratique, les savants seront nécessairement les meilleurs logiciens. […] Et, pour le dire en passant, combien il est difficile d’admettre que l’esprit ne soit qu’un produit mécanique de la nature, même dans les questions qu’il lui fait, lorsque nous le voyons diriger son interrogatoire comme le juge celui d’un témoin, et penser les choses avant de les rencontrer réalisées devant lui !
Il a des profondeurs et des replis où il est difficile de le suivre. […] C’est ainsi que dans son Mémoire sur l’habitude, où à chaque page il se donne très-sincèrement comme le disciple de Condillac et de Tracy, il n’est pas difficile à celui qui connaît sa philosophie future d’en découvrir non seulement les germes, mais les principes essentiels sous la terminologie de Condillac, encore conservée.
En fait, pour peu qu’on ait pratiqué cet ordre de faits, il est difficile de ne pas avoir le sentiment de cette spécificité. […] L’individu les trouve toutes formées et il ne peut pas faire qu’elles ne soient pas ou qu’elles soient autrement qu’elles ne sont ; il est donc bien obligé d’en tenir compte et il lui est d’autant plus difficile (nous ne disons pas impossible) de les modifier que, à des degrés divers, elles participent de la suprématie matérielle et morale que la société a sur ses membres.
Louis XVIII a eu une tâche bien plus difficile à remplir que celle qui se présentait à l’époque où finit le règne absurde du Directoire. […] Celle qu’il n’a point aperçue, ou qu’il a négligée, donnerait ici lieu à d’importantes observations : je m’en abstiendrai aussi, parce que je ne veux point être accusé d’être guidé par un esprit de système ; mais qu’il me soit permis de puiser, dans le peu que nous connaissons de ce génie allégorique, une hypothèse qui pourra servir à faire mieux sentir, par la suite, plusieurs choses qu’il me serait assez difficile d’expliquer.
Elle dit sans cesse de telle ou telle œuvre : « Je la fis à bâtons rompus. » La conscience réfléchie de la chose qu’on fait ; l’idée vraie qui doit la dominer ; la mesure de son influence ; la caresse féconde de l’étude qui en approfondit la beauté ; le calcul de la route qu’on doit suivre pour arriver au but qu’on veut frapper ; toutes ces choses, grandes et difficiles, qui seraient l’orgueil et la force des plus nobles esprits, ne sont pas pour elle « du génie. » Tout cela est trop déduit, trop travaillé, trop voulu. […] En ce temps-là, Balzac, lui, cette plume difficile, ce génie qui se déchirait avec tant de peine et s’ensanglantait pour produire, Balzac accouchait de cruels chefs-d’œuvre qu’un tas d’esprits trouvaient ennuyeux !
L’unité dans la colère, ainsi comprise, ainsi rendue, est une tâche difficile. […] Or, assurément cette condition est d’un accomplissement difficile ; aussi presque toutes les satires déclamatoires ont plutôt une chaleur factice qu’une chaleur vraie. […] Certes, s’il y a au monde un sujet glissant et difficile, c’est celui du Minotaure. […] Pour n’omettre aucun des points de ce sujet difficile, je prends le poète à son début. […] Mais la gloire, d’abord si sérieuse et si difficile à porter, se métamorphose et devient plus indulgente.
Il lui serait plus difficile d’user de clichés que d’ordonner des combinaisons de mots nécessairement nouvelles. […] Aucun, sans doute, n’était « absurde à plaisir » ; il n’en était pas moins fort difficile de les comprendre ou de les sentir. […] Cependant, il serait difficile de tolérer : les Aigles romains. […] Qu’il est donc difficile de toucher à une langue aussi délicate que le français, aussi sensible, aussi fière ! […] Ces locutions sont d’ailleurs difficiles à bien prononcer et peu usitées.
C'est un peu long, c’est trop difficile à retenir, outre que ce n’est pas toujours facile à comprendre. »
Marie-Joseph Chénier a eu sans doute un caractère difficile, irritable ; il a cédé parfois à de mauvaises passions, il a traversé une époque orageuse et souillée en y payant trop largement son tribut.
La causerie élégante de M. de Ségur se joue tour à tour sur des riens qu’elle relève, sur des sujets sérieux qu’elle égayé, ramène soigneusement toutes choses au ton de la bonne compagnie, et, à l’image de cette société passée qu’elle retrace, confondant le grave et le léger dans une même nuance d’agrément, n’offre qu’une superficie uniformément brillante et polie où il est difficile de rien saisir.
Il est pourtant encore une petite revue qu’il me serait difficile de passer sous silence.
D’autres, au lieu de viser uniquement à en dérouler l’histoire, ont subordonné ce but, déjà bien assez difficile à toucher, au désir de faire avancer la psychologie.
« Ce fut Corneille, dit M. l’Abbé de Voisenon, qui eut la gloire difficile de tirer la Tragédie du chaos où elle étoit.