Franz est un idéaliste qui devient sorcier, par exaltation d’idéalisme ; car l’idéalisme affolé mène à tout. […] Un être qui patauge entre Anthousia, âme des roses, et Lydia, bohémienne devenue cocotte.
On a comparé ses Oraisons Funebres, à celles de Bossuet, sans faire attention que les comparaisons deviennent ridicules ou au moins inutiles entre deux Génies différens. […] Ceux qui s’obstinent à reprocher à l’Eglise un caractere odieux de dureté, d’intolérance, n’ont qu’à parcourir les instructions qu’il donnoit à ses Diocésains pendant les troubles des Cévenes ; ils verront comment un esprit vraiment pastoral sait allier la fermeté de la foi avec la charité qu’elle ordonne ; ils admireront des exhortations propres à affermir le courage des Ministres de la Religion, & à soutenir leur patience dans les persécutions ; ils seront pénétrés de respect & d’attendrissement pour cette douceur de morale, cette générosité de sentiment, cette indulgence qui plaint l’erreur en la combattant, cette magnanimité qui se refuse même la plus légere satisfaction, lorsque les persécuteurs les plus atroces sont devenus malheureux.
Le style deviens sec, moins nerveux que tendu, Et, pour vouloir trop dire, on n’est plus entendu. […] L’Eloge historique du Duc de Bourgogne est un morceau d’éloquence qui nous retrace la noble simplicité des Anciens ; son Discours de réception à l’Académie, malgré tout le persifflage qu’il lui attira, peut être regardé comme la production de l’honnête homme, du sage Littérateur, du vrai Philosophe ; ses autres Discours Académiques offrent par-tout l’Ecrivain élégant, & assez formé sur les bons Modeles, pour en devenir un à son tour.
Mais quand la tragédie eut commencé à prendre une meilleure forme, ces récits ou épisodes, qui n’avaient été imaginés que comme un accessoire pour laisser reposer le chœur, devinrent eux-mêmes la partie principale du poème dramatique, dont, à son tour, le chœur ne fut plus que l’accessoire. […] Le chœur devint partie intéressée dans l’action, quoique d’une manière plus éloignée que les personnages qui y concouraient.
Ainsi par le simple secours de l’intelligence, et sans avoir besoin de celui de la mémoire, qui devient inutile lorsque les faits manquent pour frapper nos sens, nous avons rempli la lacune que présentait l’histoire universelle dans ses origines, tant pour l’ancienne Égypte que pour l’Orient plus ancien encore. […] Bientôt Saturne monte dans la septième sphère, Uranie contemple les planètes et les étoiles fixes, et les Chaldéens favorisés par l’immensité de leurs plaines deviennent astronomes et astrologues, en mesurant le cercle que ces astres décrivent, en leur supposant diverses influences sur les corps sublunaires, et même sur les libres volontés de l’homme ; sous les noms d’astronomie, d’astrologie ou de théologie cette science ne fut autre que la divination.
L’architecture, au lieu d’être la servante de la foi, devient l’esclave de la fantaisie. […] et que devient le sentiment chrétien devant ces décorations d’opéra ? […] Quelquefois la jolie veine devient si abondante qu’elle fournit toute une comédie, grivoise si l’on veut, mais combien franche et vive ! […] Sa voix ressemble à celle d’un jeune garçon qui devient homme. […] Que sont-elles devenues, ces pensées capitales ?
Pour devenir grand il n’avait besoin de rapetisser personne. […] Fuite sublime vers des mondes inconnus, vous devenez l’habitude invincible de son âme ! […] — Que chacun agisse ainsi, et il deviendra aussi riche que moi. […] tu deviens méchant. […] Vous n’étiez pas un Paria intelligent comme l’est devenu votre pauvre enfant.
L’esprit de faction, de fureur et de rébellion, si vivace depuis François II, devint, dit Voltaire, une émulation de servir le prince. […] Le seul inconvénient de ce changement, l’abus du bel esprit, ne gâtait que les esprits médiocres ; les esprits distingués en devenaient plus délicats. […] Plus tard, avec l’aide de Boileau, y devint-il compétent ? […] Par un autre de ses devoirs, Bossuet devint un grand métaphysicien. […] Tous ces travaux furent entrepris après l’éducation du dauphin par Bossuet, devenu évêque de Meaux.
La pièce est semée de vers devenus proverbes. […] Voltaire en est devenu butor ; je n’ai plus lâché ma proie, en lui demandant toujours pardon de la liberté grande. […] La haine de Voltaire était devenue un des tics de Piron. […] Quand le diable devient vieux, il se fait ermite ; c’est toute l’histoire de Piron. […] Tout se rangeait sous « le roi Voltaire », reconnu désormais de tous et devenu légitime avec le temps.
Lui, homme d’affaires, calculateur, machine brutale des raisonnements positifs, le voilà devenu aussi chimérique qu’une femme nerveuse. […] Il devient philosophe et artiste, et ne se souvient plus qu’il est honnête homme. […] Il est devenu philosophe humanitaire. […] On devient une machine à spéculation en qui s’alignent des chiffres et des faits ; on nie la vie de l’esprit et les joies du cœur ; on ne voit plus dans le monde que des pertes et des bénéfices ; on devient dur, âpre, avide et avare ; on traite les hommes en rouages ; un jour on se trouve tout entier négociant, banquier, statisticien ; on a cessé d’être homme. […] Elle le supplie ; il s’attendrit ; elle l’emmène ; il devient le meilleur des pères, et gâte un beau roman.
38 Le sujet, inventé ou non, se rapporte à cette bienheureuse époque du xviiie siècle, qui est devenue, depuis près de dix années, la mine la plus commode et la plus féconde de drames et de romans. […] Sous la Restauration, l’idéal, c’est-à-dire ce qu’on n’avait pas, se reportait à la gloire de l’Empire et aux luttes de la Révolution ; depuis 1830, c’est-à-dire depuis que nous sommes devenus vainqueurs et glorieux apparemment, notre idéal se repose et semble être aux délices de Capoue, à ce bon xviiie siècle d’avant la Révolution, que, dès Louis XIV jusqu’après Pompadour, nous confondons volontiers sous le nom de Régence. […] Si l’invraisemblance n’avait pas eu lieu, si le duc de Richelieu avait reconnu, dès le second pas dans l’ombre, qu’il était mystifié, le troisième acte devenait tout différent, ou plutôt il n’y avait plus de troisième acte, mais seulement une dernière scène comique, un changement de tableau.
» Ce mouvement inverse, ce reflux, pour ainsi dire, que nous avons à constater fut par la suite une cause d’incertitude et de confusion : quand il devint difficile de démêler dans le répertoire italien ce qui avait précédé Molière ou ce qui l’avait suivi, on méconnut souvent les dettes réelles qu’il avait contractées pour lui attribuer des emprunts où il était, non plus débiteur, mais créancier. […] Le Livre sans nom, qui parut en 1695 et qui est attribué à Cotolendi, contient le passage suivant : « Si les comédiens italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que Molière ne serait pas devenu ce qu’il a été. […] Si ces erreurs étaient déjà si aisées à commettre au dix-septième siècle, elles le devinrent bien plus encore à mesure qu’on s’éloigna.
Et puis le regret de la chose manquée devint dans la nuit un si violent désir de la posséder, que le lendemain matin, je retournais chez M. […] Oui, vraiment, cette écritoire, ce petit objet de la vie usuelle, a été fabriqué par un vassal du prince Akao, par un de ces quarante-sept héros qui se vouèrent à la mort pour venger leur seigneur et maître, par un de ces hommes dont la mémoire est devenue une sorte de religion au Japon, en ce pays, adorateur du sublime, et qui, au dire d’Hayashi, n’accueille et n’aime de toute notre littérature européenne que les drames de Shakespeare et la tragédie du CID, de Corneille. […] Condamnés sur l’avis de Hayashi Daigaku, chef des académiciens, consulté par le pouvoir exécutif, les quarante-sept ronins s’ouvraient le ventre, et enterrés autour du corps de leur maître, la sépulture du prince d’Akô et de ses fidèles serviteurs devenait un lieu de pèlerinage.
Leurs écoles devinrent désertes ; & bientôt eux-mêmes lui cédèrent leurs places & leurs droits. […] Il devint jaloux d’Abailard. […] Abailard, jaloux de conserver une bonne réputation, d’empêcher que sa croyance ne devint suspecte, mit alors le public au sait de ses véritables sentimens.
Il fût devenu fou : la raison d’ordinaire…. […] La société ordinaire offre une multitude d’occasions, où ses avantages deviennent frappans ; et l’Apologue de La Fontaine ne prouve pas assez en faveur de la science. […] Vers devenu proverbe.
Sans cette distinction les dons cessent d’être des récompenses, et ils deviennent un simple salaire commun aux mauvais et aux bons artisans. […] François I Charles-Quint et Henry VIII devinrent rivaux de reputation, et ils favoriserent à l’envi les lettres et les sciences. […] Par la magnificence du prince et par la conduite du ministre, le mérite devint alors un patrimoine.
« La France s’américanise », est un mot devenu commun. […] Tel le côté frappant du livre de Prescott : c’est de l’histoire sans nerfs, quand l’histoire à la plume de fer est devenue si nerveuse ; — une rareté ! […] Mais c’est, surtout, quand il s’agit de l’homme redoutable envers lequel il était si facile à un écrivain comme Prescott d’être injuste, que ses paroles deviennent, à force d’impartialité, d’un grand poids : « Nous frémissons, — (je ne crois pas qu’il frémisse beaucoup, cet homme de race anglo-saxonne, fils de boucanier et de flibustier, mais passons-lui ce petit sacrifice à la rhétorique), — nous frémissons en regardant un tel caractère, — (il s’agit du monstrueux duc d’Albe), — mais, nous devons l’avouer, il y a quelque chose qui provoque notre admiration dans cette rigueur, dans cette inflexibilité, dans ce mépris de toute crainte et de toute faveur avec lesquels cette nature indomptable exécute ses plans !!!
Assurément, un souffle qui n’est pas celui de la bouche d’un homme a passé dans le livre des Prisons, sur cette giroflée jaune du mur d’un captif que toute l’Europe a respirée, les yeux en larmes ; mais ce souffle ne s’est purifié, il n’est devenu complètement pur que dans cette Correspondance, très infime de tout : de vue, de pensée, de passion, d’éloquence et même d’événements, et que cependant il faut lire pour savoir quelle saine et adorable chose le Christianisme peut faire… avec rien ! […] Il pouvait devenir le grain générateur d’une moisson empoisonnée, le prétexte d’une prime donnée aux scélérats par les doucereux. […] Le doux résigné du Spielberg est devenu le repenti de la correspondance.
Assurément un souffle qui n’est pas celui de la bouche d’un homme a passé dans le livre des Prisons, sur cette giroflée jaune du mur d’un captif que toute l’Europe a respirée, les yeux en larmes ; mais ce souffle ne s’est purifié, il n’est devenu complètement pur que dans cette correspondance très infime de tout, de vue, de pensée, de passion, d’éloquence et même d’événements, et que cependant il faut lire pour savoir quelle saine et adorable chose le christianisme peut faire… avec rien ! […] Il pouvait devenir le grain générateur d’une moisson empoisonnée, le prétexte d’une prime donnée aux scélérats par les doucereux. […] Le doux résigné du Spielberg est devenu le repenti de la correspondance.
Le chef de cette commune, directeur de l’œuvre commerciale avant d’être magistrat municipal, s’appela prévôt des marchands jusqu’au 15 juillet 1789 : « Élevé à sa fonction par le vote universel, il gouvernait à la fois tous les arts et tous les métiers, et devenait ainsi le symbole social. […] « Les positions judiciaires, administratives et même ; politiques, — dit l’auteur du livre que nous examinons, — devinrent peu à peu l’apanage de la démocratie, uniquement parce qu’elle était organisée par groupes de métiers. […] Les maîtrises devinrent héréditaires.
La monarchie y a péri cependant, la monarchie, fille aînée de l’Église, et on se demande ce que deviendront les autres monarchies, qui ne sont pas chrétiennes ou qui ne le sont pas comme l’était la monarchie française. […] Parole effroyable, mais qui, pour celui qui l’a écrite, exprime une chose plus effroyable encore et dont on ne peut donner trop d’effroi : la révolution acceptée lâchement par la royauté contre l’Église, sa mère, et contre elle-même… Et, en effet, aux yeux de ceux-là qui croient que la constitution de la monarchie française était essentiellement catholique, c’est comme si Henri IV avait pu devenir roi de France sans cesser d’être protestant… III Et pas de doute que l’auteur de la Reine Blanche, saint Louis et le comte de Chambord, n’eût été de ceux-là s’il avait vécu au xvie siècle. […] Après de tels exemples, quoi d’étonnant à ce que le comte de Chambord, qui n’est pas roi, mais qui veut le devenir, s’imagine que les batailles politiques entre des principes différents peuvent finir, comme de vulgaires procès, par des transactions, et qu’il puisse en accepter une, lui, le roi de France !
Son accent est donc plus animé et plus chaud, mais, après tout, c’est le clair de lune d’un homme qui a été lui-même un clair de lune, et nous demandons ce que, de clair de lune en clair de lune, doit devenir, dans un temps donné, la vie de la littérature… On a beaucoup parlé de l’originalité de Musset, et ce n’est pas là son plus grand mérite. […] D’origine, il n’était pas lettré, et malheureusement il l’est devenu. […] Reboul, ouvrier des villes, devenu bourgeois, n’est pas et ne pouvait être le Burns de la France.
Ce n’est encore qu’une étincelle, mais elle peut devenir un incendie, et, un jour, mettre tout à feu dans les imaginations et dans les cœurs ! […] Je ne conseillerai jamais à personne de se passer autour du cou ces jougs dangereux, car ils deviennent une cangue pour le talent qui l’ose ! […] c’est cette conception chrétienne, devenue une fatalité en littérature, et qui force le poète athée à être chrétien qui qu’en grogne (et il en grogne toujours !)
Devenu histrion d’art par amour de l’histrionisme, ce divinisateur du tremplin l’a transporté définitivement dans la vie de sa pensée. […] Mais sous ce morceau de paillon que l’auteur des Odes funambulesques attache à l’épaule de sa Muse, il y a bien plus important qu’un poète, fût-il charmant dans le passé et eût-il pu devenir grand dans l’avenir : il y a la poésie, — la poésie telle qu’elle est acceptée, saluée et malheureusement comprise par beaucoup d’esprits de ce temps. […] Il n’est pas devenu funambule du premier coup.
Ils approuvèrent universellement les adrogations, difficiles en ce qu’un citoyen, de père de famille, devient dépendant de celui dans la famille duquel il passe. […] Tite-Live dit que la loi des douze tables fut la source de toute la jurisprudence. — Lorsque le gouvernement devint démocratique, le petit peuple de Rome, comme celui d’Athènes, ne cessait de faire des lois d’intérêt privé, incapable qu’il était de s’élever à des idées générales. […] Néanmoins dans le temps même où le gouvernement romain était déjà devenu démocratique, les formules d’actions étaient suivies si rigoureusement qu’il fallut toute l’éloquence de Crassus (que Cicéron appelait le Démosthène104 romain), pour que la substitution pupillaire expresse fût regardée comme contenant la vulgaire qui n’était pas exprimée.
Ainsi les conquêtes s’étendant, tous les droits qui furent désignés plus tard comme rationes propriæ civium Romanorum, devinrent le privilège des citoyens romains (tels que le mariage, la puissance paternelle, le domaine quiritaire, l’émancipation, etc.) […] Les Romains continuèrent d’employer ce mot pour l’occupation d’une chose par la guerre ; les esclaves furent appelés mancipia, le butin et les conquêtes furent pour les Romains res mancipi, tandis qu’elles devenaient pour les vaincus res nec mancipi. […] Au moyen d’une fiction de ce genre, la mancipation naturelle devint la tradition civile solennelle, qui se représentait en simulant un nœud.
. — La physiologie devient aujourd’hui une science autonome qui se sépare de l’anatomie. — Elle est une science expérimentale […] De tous côtés on se rend à l’évidence, et cette transformation est devenue un élément considérable de progrès. […] Alors, dans un volume donné, la proportion du gaz vital devient trop élevée, ainsi que l’ont démontré les recherches de M. […] Partant de cet état de gymnocytode certains organismes deviennent des lépocytodes, et plus tard, acquérant un noyau, deviennent de véritables cellules, d’abord nues, plus tard munies d’enveloppes, complètes en un mot. […] La plaque devient jaunâtre, d’apparence graisseuse et flotte dans le liquide amniotique.
Dans tous les arts enfin, les hommes dont les décisions deviennent des arrêts ne sont-ils pas ceux qui se sont illustrés eux-mêmes parleurs compositions ? […] Le geste, à la vérité, n’est pas noble ; l’outrage est avilissant ; mais quand il en résulte, comme dans le Cid, un effet terrible, il est ennobli, il devient théâtral et tragique. […] Cette guerre, devenue nationale, n’était au fond qu’une brouillerie de ménage, qui ne devait pas embraser l’Europe et l’Asie : c’était au mari à se battre contre le ravisseur de sa femme. […] Boursault, ayant perdu tout son argent au jeu dans un voyage, et ne sachant plus que devenir, s’avisa d’écrire à M. […] Je ne sais si les femmes sont devenues meilleures en devenant plus naturelles, mais le goût en est devenu plus sain : par malheur, à mesure que le siècle revient, sur cet article important, à des idées plus raisonnables, le génie et le talent disparaissent.
Devenu archevêque de Paris, il les vanta. […] La dispute devint très-vive. […] Il devint après valet de chambre de ce monarque. […] Cette contestation devint publique dans toute l’Italie. […] Moi devenir frère Frocar !
Fox ouvre à Napoléon la carrière libre sur le continent pour une ambition qui devient sans limite. […] Là, protégé à peine par quelques arbres, il voyait parfaitement la position des Russes, lesquels, déjà en bataille, avaient ouvert le feu par une canonnade qui devenait à chaque instant plus vive. […] Il ne discute plus, il impose à la Russie, devenue sa complice, et à la Prusse vaincue, des traités qui lui livrent le continent tout entier, à l’exception de ce qui reste à l’Autriche. […] Ce petit bras était devenu lui-même une grande rivière, et des moulins lancés par l’ennemi avaient plusieurs fois mis en péril le pont qui servait à le traverser. […] Thiers devient sinon sévère, du moins exigeant envers son héros.
Plusieurs, encore que l’erreur devienne un peu caduque, se croient en droit d’exiger du poète les déductions ou la morale induit le moraliste. […] Le choix, c’est-à-dire le sacrifice, deviendrait une intolérable torture, la vie suffirait à peine à l’admiration : que resterait-il à la création ? […] Elles relient dans l’espace les portions les plus lointaines de l’humanité, mais elles ont fait que deux voisins sont devenus étrangers l’un à l’autre. […] Sous de spécieux prétextes d’hygiène, d’ordre et de confort, surtout de célérité, nos villes au cordeau sont devenues de monotones habitacles. […] Puis l’envoyé céleste est rappelé, son vêtement de terre tombe, et bientôt devient pour les sens une ombre évanouie.
. — Comment cette idée modifie l’évolution et devient un facteur de l’évolution même. […] Mais, pour élever ce sentiment à la hauteur d’idée, il est clair que les points de comparaison deviennent nécessaires. […] Nous ne regrettons plus l’objet passé, nous en jouissons encore, par la vivacité de son image devenue hallucinatoire. […] En nous, en nous seulement le temps devient un facteur, mais par l’idée même que nous en avons. […] Cette vision ne reste pas passive et entre elle-même parmi les facteurs du problème en train de se résoudre : la conscience de l’évolution, en un mot, devient une des conditions de l’évolution.