La fermeté tranchante du duc de Montausier pouvait n’être pas déplacée dans un homme de sa profession et surtout de son caractère ; mais la longue expérience de Bossuet et sa profonde connaissance du cœur humain lui avaient appris que la douceur, la patience et les exhortations évangéliques sont les véritables armes a un évêque pour combattre les passions et qu’elles servent plus souvent à en triompher que ces décisions brusques et absolues qui obtiennent rarement un si heureux succès.
On invite toutes les connaissances de L’Éclair, le bohème Pouthier, un architecte sans ouvrage, un marchand de tableaux, des anonymes ramassés au hasard de la rencontre, quelques femmes vagues, et, à un moment, pour animer un peu cette fête de famille, Nadar, qui commençait une série de caricatures dans notre journal, a l’idée d’ouvrir les volets, et d’inviter les passants et les passantes par la fenêtre.
* * * — Prière d’un vieillard de ma connaissance : « Faites, mon Dieu, que mes urines soient moins chargées, faites que les moumouches ne me piquent pas, faites, que je vive pour gagner encore cent mille francs, faites que l’Empereur reste pour que mes rentes augmentent, faites que la hausse se soutienne sur les charbons d’Anzin. » Et sa gouvernante avait ordre de lui lire cela, tous les soirs, et il le répétait, les mains jointes.
Dans la connaissance qu’on prend d’un beau livre, d’un beau morceau de musique, il y a trois périodes ; la première, quand le livre est encore inconnu, qu’on le lit ou qu’on le déchiffre, qu’on le découvre en un mot : c’est la période d’enthousiasme ; la seconde, lorsqu’on l’a relu, redit à satiété : c’est la fatigue ; la troisième, quand on le connaît vraiment à fond et qu’il a résonné et vécu quelque temps en notre cœur : c’est l’amitié ; alors seulement on peut le juger bien.
Il n’y a donc aucune raison pour renoncer, même de nos jours, à établir une doctrine littéraire ; reconnaissons toutefois que cette tâche est plus difficile que jamais en raison même des connaissances plus étendues que nous avons.
On sait que le mot précieuse se prenait d’abord en bonne part ; il voulait dire simplement des femmes distinguées par l’agrément de leur conversation et par leurs connaissances.
Pourquoi donc cet étonnement, ces marques de sensibilité et tous ces signes caractéristiques de la connaissance de l’état qui a précédé et du bienfait rendu, que les peintres ne manquent jamais de donner à leur ressuscité ?
Une femme aimable, dont il fit la connaissance à Boulogne, lui tint lieu, pendant six mois, de tout ce qu’il voulait oublier.
L’héroïne, lymphatique autant que dans le blême dessin de Carpeaux, est une institutrice française à Londres, rencontrée par le héros dans un naufrage (ils ont fait connaissance dans l’eau) et retrouvée dans une maison anglaise.
Ces livres témoignent de beaucoup de connaissances, et les notes du bas des pages, de lectures nombreuses ; mais la glaneuse d’érudition, qui a ramassé tant de glanes, dans le champ de tout le monde, n’a pas eu la main assez ferme pour les relier et en faire la robuste gerbe, plantée fièrement droit, qu’il aurait fallu ; — et encore aurait-il fallu davantage.
Au lieu de s’astreindre aux conditions de temps et d’espace qui enserrent l’histoire comme la vie, il fait l’aigle, s’abat où il lui plaît, prend l’histoire où il veut la prendre, et procède même méthodiquement, comme Montesquieu, quand il s’agit de la Civilisation occidentale, la seule qu’il sache ou qu’on sache bien, dans l’état actuel des connaissances historiques auxquelles, par son livre, il n’ajoute, certes !
quoiqu’il ait des connaissances et des aptitudes littéraires, et même parfois, çà et là, un éclair de critique surprenant.
Il a toute sa vie trop touché à l’homme ; il l’a trop manié, trop commandé, surtout dans ces terribles moments où, sous la foudre du danger, il se déchire, s’entrouvre et se montre jusqu’aux racines de son être, pour ne pas le connaître à fond et pour ne pas appuyer sur cette connaissance impitoyable de la nature humaine un système de discipline qui doive la rendre héroïque, de lâche qu’elle est ordinairement devant la mort.
Rendu ; Platon en habit gris, que nos pères ont pu coudoyer, qui faisait des visites du matin et du soir comme le premier ennuyeux venu de notre connaissance, qui allait baiser la main de Mme de Vintimille ou de Mme de Beaumont avant de rentrer chez lui baiser celle de sa femme, car il ne connaissait que d’honnêtes femmes, cet honnête homme de Platon là, et il n’allait pas comme l’autre Platon, Platon le Grand, dire ses vêpres chez ces immenses coquines, Aspasie, Phryné et Laïs.
C’est-à-dire qu’il possédait, jointe à des connaissances positives, la vue supérieure du Christianisme sans laquelle il est impossible de juger la société antique et même de la comprendre, l’homme ayant besoin pour juger une chose de valoir mieux qu’elle, de la tenir sous ses pieds, de la dominer !
On a bâclé contre lui un jugement superficiel et grossier qu’on tire bien plus des impossibilités de sa position que de la connaissance approfondie de son intelligence et de son âme.
L’histoire est si impersonnelle, qu’au strict point de vue de la connaissance historique elle redoute beaucoup plus les grandes personnalités qu’elle ne les appelle.
Avec les connaissances étendues dont il a fait preuve dans son ouvrage, Cénac-Moncaut nous paraissait digne de traiter ce sujet à son tour et d’essayer ainsi de nous donner un livre d’ensemble, la seule espèce de livres d’histoire que, par parenthèse, il importe de publier aujourd’hui.
On le bourre de toutes les connaissances positives qui mettent leur plomb sur les ailes fragiles de l’imagination et de la Rêverie, et c’est ainsi qu’on fait de ces jeunes filles les ravissants monstres d’orgueil et d’égoïsme matériel qui, à dix-huit ans, ne voient plus dans l’homme — dans l’homme, qu’on a la bêtise d’aimer en Europe, — autre chose « qu’un fait monnayé dont la valeur est nulle, s’il ne s’agit pas de la mettre en portefeuille (page 65). » Il est vrai que, pour le penseur vigoureux auquel nous avons affaire aujourd’hui, l’Orgueil est la plus haute des vertus, et l’Égoïsme matériel la plus haute des intelligences.
Le voici : « Guizot est un homme tel que je le veux ; il est solide ; il possède de profondes connaissances qui s’allient à un libéralisme éclairé ; s’élevant au-dessus des partis, il poursuit sa propre route.
Ce qui distingue particulièrement son auteur, c’est l’encyclopédisme de ses connaissances et la force élastique de l’esprit qui s’en sert.
Avec la connaissance, qui en est acquise et qui ne peut plus augmenter, il ne s’agit plus maintenant d’aller par quatre chemins et de dire : « Il eut cela de bon, le xviiie siècle, et il eut cela de mauvais !
Théologien de prétention malgré son caractère philosophique, théologien quiquengrogne en philosophie, il peut avoir beaucoup lu les théologiens catholiques, mais il n’a point de connaissances accomplies, lumineuses, en théologie, car, s’il en avait, aurait-il épaulé le système du progrès indéfini de Condorcet avec la métempsychose de Pythagore ?
C’est cette connaissance de l’Espagne par les livres, laquelle ne peut donner que des reflets, qui, dans les siens, nous donna une Espagne énervée et à réverbérations indécises, et non pas cette énergique Espagne, fragment resté d’un Moyen Âge sublime, partout — excepté là — effacé !
L’auteur du Maçon ne gardait pas les manteaux, comme un autre grand converti de sa connaissance ; il lapidait.
Mérimée, ni la science des faits et du pays, ni la connaissance de la langue russe, ni l’occasion de l’imitation qui lui est si chère, ni le talent qui se roidit pour être plus ferme, et qui croit se muscler en se faisant maigrir.
Son plus grand mérite est d’avoir eu la connaissance des hommes.
J’imagine que dans la joie d’être père, le sentiment de cette victoire de la vie entre pour une proportion très considérable ; la vue d’un garçon continuant notre nom, qu’il transmettra sans doute à des fils et à des petits-fils, nous donne l’illusion d’une durée éternelle, tandis que la grimace qui accueille les filles a pour cause la connaissance du rôle effacé qui les attend et de l’aliénabilité du nom avec lequel elles naissent. […] Renan, au contraire, n’envisage que le fond des choses et de la connaissance, et cette omission de la forme n’est naturellement pas à reprendre dans un ouvrage6 où il est question de science et de vérité seulement ; mais elle est au moins à remarquer, afin que l’on se garde de faire franchir à la pensée du philosophe la limite très précise qu’elle s’est elle-même fixée. […] L’espèce de force que la pensée peut tirer de la solitude et du silence est médiocrement prisée aujourd’hui, même en philosophie, et un nouveau Descartes s’enfermant dans son « poêle » pour reconstruire l’édifice des connaissances humaines serait d’abord dénoncé par ses parents inquiets, à la police et aux médecins, qui l’achemineraient tout doucement vers une maison de santé. […] Quant à Corneille et à Racine, il importe assez, peu que la connaissance forcée qu’on a dû faire au collège avec leurs écrits soit ou non volontairement rafraîchie ensuite par la lecture des textes : le théâtre, les jouant toujours en partie, conserve à leurs chefs-d’œuvre la plus parfaite forme de vie où puissent aspirer des poètes dramatiques ; et ils occupent dans la critique courante et banale, dans la conversation, dans tout ce qui se dit, s’écrit et s’imprime, une telle place, qu’ils sont vraiment de ceux dont on peut se flatter d’entretenir la connaissance sans avoir besoin de les relire. […] Boursault = Molière : voilà l’absurde conclusion où sont logiquement forcés d’aboutir ceux qui croient trouver, avec Taine, dans la connaissance du moment et du milieu, jointe à celle de la race, des données suffisantes pour expliquer un phénomène aussi extraordinaire que l’apparition du génie.
Pour la première fois, il fera connaissance avec des œuvres et des hommes qui jusqu’à présent n’avaient représenté pour lui que des noms et des titres, ou dont on lui avait incomplètement expliqué la valeur. […] Ce fait arriva à la connaissance du mari, sir John Ayres, qui jura d’avoir la vie de lord Herbert, lequel n’était cependant coupable que d’être aimé trop violemment. […] Le Père Séguirand eut connaissance de ces plaintes et de leur auteur. […] La supposition que Shakespeare aurait eu connaissance d’une vieille pièce allemande de son temps exhumée de nos jours a été abandonnée aussitôt qu’émise. […] George Borrow, qui était versé dans la connaissance de toutes les œuvres excentriques, a noté les nombreux emprunts faits par le ministre gallois aux visions de Quevedo.
Il n’y a pas, à ma connaissance, un autre ouvrage au monde qui ait ce caractère. […] On ne doit avoir qu’une certitude de connaissance ou une évidence de raisonnement. […] Mais elle a réuni les connaissances humaines dans un tableau assez vaste, assez clair et très bien ajusté à la commune mesure des intelligences. […] Qu’avec la connaissance approfondie du style français et de la versification française, dont son œuvre actuelle (et les précédentes) ont donné l’éclatante preuve, M. […] Il expira le 16 mai 1899, sans avoir repris connaissance depuis le dimanche.
Mais deux hommes, à ma connaissance, en ont moins bien parlé ; Victor Cousin, jadis, et plus récemment le dernier éditeur des Pensées, M. […] Une connaissance imparfaite des éditions successives de Montaigne a induit Prévost-Paradol en erreur sur le caractère même du style de Montaigne. […] ou encore, si l’Académie se les est associés, qui dira que ce soit pour l’étendue, pour la précision, pour la sûreté de leurs connaissances bibliographiques ? […] — ils se sont retirés en quelque manière de leur œuvre ; et le vide qu’ils y faisaient ainsi, que Vigny, par exemple, ou Musset, n’eussent su comment remplir, — ils l’ont comblé de l’observation et de la connaissance des autres. […] Émile Montégut, — n’a pas contribué médiocrement à répandre la connaissance parmi nous, s’est formé le naturalisme.
L’action morale, qui se moque de la cause, de la fin, de l’espace et du temps, prime l’action intellectuelle, plus variable et transitoire, moins foncière et que la connaissance limite. […] Les autres Européens n’admettent en sensations, réflexions, connaissances, etc., que ce qu’ils peuvent organiser, parquer dans les barrières assez étroites de leur entendement. […] C’est la synthèse grisante de toutes les connaissances de l’époque considérées dans leur rapport au problème de l’esprit humain. […] Barrès a la grande qualité d’augmenter la connaissance du lecteur. […] Lisez cet aperçu des provinces : quelle connaissance profonde des caractères, des relations et des divergences formées entre le nord et le midi, l’est et l’ouest !