L’entreprise était grande, et j’avoue qu’elle surpassait peut-être mes forces ; mais j’avais alors deux maîtres (Clairaut et l’abbé de La Caille) dont les lumières m’auraient conduit au but que je me proposais, et j’avais devant moi tout le temps nécessaire pour vaincre les obstacles par des études relatives. […] Voltaire, qui se sentait ainsi conduit et promené d’hypothèse en hypothèse, résistait en plaisantant ; il avait dès l’abord écrit à Bailly : J’étais toujours persuadé que le pays des belles nuits était le seul où l’astronomie avait pu naître ; l’idée que notre pauvre globe avait été autrefois plus chaud qu’il n’est, et qu’il s’était refroidi par degrés, me faisait peu d’impression.
C’était donc le chef le plus désigné et le plus qualifié pour conduire l’Université sans imprudence et sans faiblesse, pour manier les corps savants et traiter pertinemment avec eux, pour répandre dans le pays, à tous les degrés, le goût de l’instruction saine, des études et des recherches ; et c’est ce qu’il fit en partie pendant quelques bonnes et fécondes années. […] Ce fut, à s’en tenir à l’intérieur de la lice et à ne pas regarder aux conséquences du dehors, un tournoi des plus satisfaisants, un assaut brillant et des mieux conduits : d’un côté, tous les princes de la parole, tous les chefs de file des nuances de l’opposition et des couleurs même les plus contraires, avec un major-général plus actif, plus infatigable que ne le fut jamais le prince Berthier, et qui allait donnant le mot d’ordre dans tous les rangs15 : ce mot d’ordre, c’est qu’on n’avait pas le gouvernement parlementaire dans sa force et dans sa vérité ; car remarquez que, tant qu’on a eu en France ce gouvernement, ceux mêmes qui le regrettent le plus hautement aujourd’hui niaient qu’on le possédât tel qu’il devait être et allaient criant partout : « Nous ne l’avons pas !
On me confiait souvent à un vieux domestique qui me menait promener où sa fantaisie le conduisait. […] Viollet-Le-Duc comme un adversaire et un ennemi, ont eu un art à part et, selon lui, incomparable, un talent unique, délié, fin, composé d’instinct et de réflexion, qui les a conduits dans tout ce qu’ils ont fait à choisir, à corriger, à rectifier, à épurer ; à s’approprier les emprunts mêmes, à les convertir, à les transformer ; à trouver l’expression la plus noble, la plus élégante ; à deviner, par la perfection des sens, des combinaisons de lignes que l’expérience a converties plus tard en lois de stabilité.
Les démarches que vous aviez chargé le Père Altieri de faire auprès du Saint-Père ne peuvent conduire à aucun résultat. […] Edouard Lefebvre, s’emparait de tous ses papiers et le faisait conduire en Russie, où il fut détenu prisonnier jusqu’à la paix. » C’est cet homme capable, instruit de tant de choses, les ayant observées dans l’une de ces situations secondaires où, moins engagé de sa personne, on garde une plus parfaite clairvoyance, que la Restauration et le ministre qui en était le plus noble représentant dans la sphère diplomatique avaient su apprécier à sa valeur : le duc de Richelieu l’avait invité à écrire l’Histoire de la diplomatie française pendant les quinze premières années du siècle.
Une telle philosophie suppose la liberté, ou doit y conduire. […] L’observation poussée en ce genre jusqu’à la plus parfaite sagacité, est un travail qui pourrait conduire à toutes les idées philosophiques.
. — Un autre ordre de raisons conduit à une conclusion semblable. […] Bref les matérialistes nient le texte, et les spiritualistes regardent comme incompréhensible le lien du texte et de la traduction. — Nous n’avons point procédé de même, et notre minutieuse analyse nous a conduit à une solution nouvelle.
Les Suisses, en contact avec la France, avec l’Italie, avec l’Allemagne, qui les conduit à l’Angleterre, semblent avoir des facilités et des aptitudes particulières pour comprendre les formes d’esprit de ces quatre nations : ils ont l’intelligence naturellement cosmopolite. […] Nous voici conduits au principe nouveau, large, fécond, dont Mme de Staël a voulu donner la démonstration par son livre, et qui contient tout le développement postérieur de la critique : « Je me suis proposé, dit-elle, d’examiner quelle est l’influence de la religion, des mœurs, des lois sur la littérature, et quelle est l’influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois… Il me semble que l’on n’a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques qui modifient l’esprit de la littérature… En observant les différences caractéristiques qui se trouvent entre les écrits des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français, j’ai cru pouvoir démontrer que les institutions politiques et religieuses avaient la plus grande part à ces diversités constantes. » Il semble qu’elle ne tienne pas trop, pour la poésie, à sa doctrine du progrès, et qu’elle se contente de constater des différences : si c’est sa pensée, la correction est heureuse.
C’est du domaine de Pascal, lequel dédaigne de travailler pour la sagesse humaine, et s’occupe moins des moyens de nous conduire que de nos motifs d’abdiquer. […] Il en est d’autres, sorties parfaites de notre esprit, que nous restituons pour ainsi dire, dans leur intégrité, au genre humain, comme si nous ne les avions reçues qu’à titre de prêt ; lumières qui nous sont révélées, non pour en éblouir les autres, mais pour nous conduire nous-mêmes ; cause et non effet du peu que nous avons de sagesse.
pour se faire conduire au premier village et pour sortir sur l’heure de cette maison inhospitalière ; il lui fallait demeurer après cet affront. […] ils te désireraient, mais ils ne peuvent t’atteindre. » En ce qui est du roman même, Turgot regrette que l’auteur ait mieux aimé faire une héroïne à la Marmontel, et qui renonce au mariage par un sentiment exagéré de délicatesse, que d’avoir conduit la passion à une conclusion plus légitime et plus naturelle : « Il y a longtemps que je pense, dit-il, que notre nation a besoin qu’on lui prêche le mariage et le bon mariage. » Il voudrait que l’auteur n’eût pas manqué ce sujet-là en terminant, et il lui conseille d’y revenir dans une suite dont il trace le plan lui-même.
Rien ne prouve mieux l’insuffisance du principe matérialiste et sensualiste que ce progrès spontané et régulier de la pensée qui conduit un Biran et un Cabanis29 à s’élever d’eux-mêmes au-dessus de leurs propres principes jusqu’à une philosophie plus délicate et plus haute. Ce fut donc par le mouvement régulier de sa pensée et sans savoir même où il serait conduit que Biran fut ramené pas à pas du point de vue objectif au point de vue subjectif, de l’extérieur à l’intérieur.
Que signifie à côté de ce portefaix étendu sur des ballots, cette femme qui conduit un lion par la crinière ? […] Si ses pas le conduisent au Salon, qu’il craigne d’arrêter ses regards sur ta toile sévère !
Mon ami, le témoignage de deux hommes suffit pour conduire sur un échafaud. […] Sur un massif de pierre, à droite, au-dessus des fourneaux, ouvriers qui conduisent la cuisson.
Elle est originale et, s’il la conduit avec méthode, elle peut être singulièrement féconde. » « Enfin, dit M. […] Elle est originale et, s’il la conduit avec méthode, elle peut être singulièrement féconde. » Quand on enseigne l’art d’écrire, cela veut donc dire simplement qu’on enseigne à ceux qui en ont les dispositions l’art de développer leur talent, le moyen de l’exploiter et de le mettre en œuvre.
Les poètes conduisaient aux combats, et chantaient la gloire des héros après la victoire. […] J’espère, d’ailleurs, qu’elle pourra nous conduire à des résultats de quelque importance.
Il conduit les auteurs à ces mièvreries dont les petites pensionnaires elles-mêmes devinent le mensonge, puisqu’elles ne les relisent pas. […] Mais la parfaite pénétration d’une œuvre romanesque nous conduira bien au-delà de ce point.
On peut l’exprimer à la moderne, la traduire dans le langage de la science actuelle, y rattacher un nombre toujours croissant de faits observés (où l’on a été conduit par elle) et lui attribuer alors des origines expérimentales : la partie effectivement mesurable du réel n’en reste pas moins limitée, et la loi, envisagée comme absolue, conserve le caractère d’une hypothèse métaphysique, qu’elle avait déjà au temps de Descartes. […] Précisément parce que les conséquences où elle conduit et les postulats qu’elle recèle couvrent, pour ainsi dire, tout le domaine de la philosophie, il nous a paru que cet examen critique s’imposait, et qu’il pouvait servir de point de départ à une théorie de l’esprit, considéré dans ses rapports avec le déterminisme de la nature.
Quand les Parnassiens arrivèrent, ils furent reçus fraîchement par leurs aînés, un peu à la façon dont ils se conduisirent eux-mêmes à l’endroit des Symbolistes. […] Et cette porte où conduit-elle ?
D’abord une biographie composée par Gilberte, et qui conduit Jacqueline depuis sa première enfance jusqu’au moment où elle entre à Port-Royal ; ensuite, dans les Mémoires de Marguerite Périer, plusieurs paragraphes consacrés à sa tante, qui développent et achèvent la première biographie… Nous rétablissons ici le vrai texte d’après deux excellents manuscrits, l’un de la Bibliothèque royale de Paris, Supplément français, n° 1485 ; et l’autre de la bibliothèque de Troyes, n° 2203. » Là-dessus suit un volume de textes, terminé, dit la table, « par la description du manuscrit de l’Oratoire, du manuscrit 1485, du manuscrit 2281, du manuscrit 397, etc., par une lettre de Pascal à la reine de Suède, et par un fragment d’un écrit sur la conversion du pécheur, avec les variantes des manuscrits. » — L’Histoire du P. […] On lit dans les Mémoires manuscrits d’André d’Ormesson, et dans la Gazette de France de Renaudot, que le 18 février 1635, il fut donné au Louvre, sous le roi Louis XIII, un grand ballet où figurèrent toutes les beautés du jour, et parmi elles, Mlle de Bourbon. » Ce n’est point de ce ton qu’on conduit au bal une jeune princesse, surtout lorsqu’on est amoureux d’elle ; M.
Une simple et exacte copie de la nature peut-elle conduire à ce but ?
Il nous conduit au verger ; il y répand le sang des fraises comme une libation de gratitude.
Conduit par les hommes d’extase, Le genre humain marche en avant.
Voilà où l’ont conduit ses lectures d’Hérodote, sa rage pour le Sanchoniaton, forgé par Porphyre, sa fureur de vouloir se perdre dans l’antiquité, pour perdre ensuite le Siecle présent par ses rêveries.
N’oublions pas l’Architecture hydraulique, ou l’art de conduire, d’élever & de ménager les eaux, par Mr.
C’est ainsi que je me divise, amis, et suis pourtant toujours le même6. » Cet accord l’avait peu à peu conduit à une philosophie qu’on a définie d’un mot, l’olympisme. […] Le château neuf n’était pas encore bâti : on nous conduisit à la place où il devait s’élever ; on nous en fit voir le plan. […] Cette méthode l’a conduit à « une merveilleuse parenté avec chaque objet de la nature », à « un accent intérieur, une parfaite harmonie avec l’ensemble ». […] Il nous conduit à travers le monde entier, mais nous, en hommes expérimentés et délicats, nous disons à chaque sauterelle qu’il nous fait voir : Seigneur, il veut nous manger ! […] Buff, en présence de la bonne Charlotte, tout effrayée de voir jusqu’où peut conduire le « sentiment ».
On détourne Claude, on le conduit dans la maison de Silius (Id. ibid. […] C’est ainsi qu’Agrippine suivait ses projets ; c’est ainsi qu’elle conduisait, pas à pas son fils à l’autorité souveraine. […] Mettez-vous à la place du philosophe, de l’instituteur et du ministre, et tâchez de vous conduire mieux que lui. […] Mais alors pourquoi tenir ces démarches secrètes, et se conduire précisément comme si elle se fût proposé de lui ôter le trône et la vie ? […] Le séjour et la solitude des forêts l’ont perdu : on ne s’améliore pas dans les bois avec le caractère qu’il y portait, et le motif qui l’y conduisait.
Peut-il, traversant Milan, résister aux séductions du chemin de fer qui conduit en quelques heures à l’amphithéâtre de Vérone, et de Vérone à Saint-Marc, au Palais des doges, au Rialto ?” […] Ce tableau doit me conduire jusqu’à Pâques. […] Jeudi dernier, j’ai commencé à parler de Michel-Ange ; je l’ai conduit depuis le berceau jusqu’à la mort de Jules II. […] Après demain, je conduis Raphaël jusqu’à la même date ; puis, jusqu’à sa mort. […] On a trouvé dans les papiers de Colbert la note suivante, qu’un correspondant bien informé adressait au ministre, au sujet de l’abbé Bossuet, alors âgé de trente-cinq ans (1662) : « Attaché aux jésuites et à ceux qui peuvent faire sa fortune plutôt par intérêt que par inclination, car naturellement il est assez libre, fin, railleur et se mettant fort au-dessus de beaucoup de choses. — Ainsi, lorsqu’il verra un parti qui conduit à la fortune, il y donnera, quel qu’il soit, et il pourra servir utilement170. » Quel qu’il soit n’est pas juste, et rien dans la vie de Bossuet n’autoriserait cette idée d’une ambition à tout prix ; c’est un mot mis à la légère.
Tout d’abord le petit Jack est conduit dans une de ces grandes maisons d’éducation dirigées par des prêtres. […] À cette époque, le condamné était encore conduit à l’échafaud en charrette. […] C’est à ce point qu’ayant conduit un de mes amis au manège, l’autre matin, je me suis couché avec une courbature, tant il montait mal à cheval ! […] Décidé à vivre en paix, il suivra sa dentition où ses caprices le conduiront. […] Quatre ou cinq hommes, conduits par un caporal, se jetèrent derrière lui, pénétrèrent dans la maison et en arrêtèrent le propriétaire, qui, naturellement, fit de sérieuses objections.
La culture du « Moi », l’étude de la personnalité et l’effort pour la développer l’ont conduit, d’analyse en analyse, à reconnaître que l’individu n’est rien sans la société qui le supporte et l’alimente. […] Le cas de Benjamin Constant montre que « l’idolâtrie de l’amour », au lieu d’enrichir l’âme humaine, ne la conduit qu’à l’impuissance de vivre. […] De même que celui-ci nous met en pleine vie parisienne du second Empire, « la Nichina » nous conduit dans la Venise de la Renaissance, et « la Camorra » dans la Naples criminelle et crapuleuse d’aujourd’hui. […] Ils ne les dépassent pas, du moins, dans l’art essentiel de bien conduire leur récit ni surtout dans celui de plaire et de récréer. […] Milton avait des filles qui conduisaient ses pas ; mais on vous donnera un Milton célibataire.
En effet dans ce cas le poison ne parvient pas jusqu’aux voies qui conduisent aux éléments organiques. […] Des impressions physiques sur les nerfs sensitifs ou des impressions morales, des sensations douloureuses ou des sensations de volupté, conduisent au même résultat et amènent l’arrêt du cœur. […] Pendant la période digestive au contraire, ces mêmes glandes sont gorgées de sang, rutilantes, comme érectiles, et leurs conduits laissent écouler les liquides sécrétés en abondance. […] Prenant un cheval à jeun, on découvre sur le côté de la mâchoire le canal excréteur de la glande parotide, on divise ce conduit, et rien n’en sort ; la glande est au repos. […] Par ces idées, Stahl fonda le vitalisme, mais il ne s’arrêta pas à ce terme : ce n’était qu’un premier pas dans la voie qui devait le conduire à l’animisme.
On se sent aux mains d’un esprit supérieur qui vous conduit.
Mais aujourd’hui laissons tout sujet de satire ; A Bâville aussi bien on t’en eût vu sourire, Et tu tâchais plutôt d’en détourner le cours, Avide d’ennoblir tes tranquilles discours, De chercher, tu l’as dit, sous quelque frais ombrage, Comme en un Tusculum, les entretiens du sage, Un concert de vertu, d’éloquence et d’honneur, Et quel vrai but conduit l’honnête homme au bonheur.
On le conduisit à Charlemagne — je parle du lycée — où il acheva ses études sous la férule enguirlandée de M.