On s’est moqué de quelques mauvais vers de ce prince métromane, lesquels ne sont pas plus mauvais après tout que bien des vers du même temps, qui passaient pour charmants alors et qui ne peuvent aujourd’hui se relire ; et l’on n’a pas fait assez d’attention aux œuvres sérieuses du grand homme, qui ne ressemblerait pas aux autres grands hommes s’il n’avait mis bien réellement son cachet aux nombreuses pages de politique et d’histoire qu’il a écrites, et qui composent un vaste ensemble. […] Ses histoires se composent des Mémoires de Brandebourg, qui renferment tout ce qu’il importe de savoir des annales de la Prusse antérieures à son avènement, et de quatre autres ouvrages qui contiennent l’histoire de son temps et de son règne depuis 1740 jusqu’en 1778.
Macaulay, renchérissant là-dessus, a appelé Frédéric un composé de Mithridate et de Trissotin. […] Il composait également de la musique dans le goût italien, des solos par centaines, et il jouait, dit-on, de la flûte en perfection ; ce qui n’empêcha pas Diderot de dire : « C’est grand dommage que l’embouchure de cette belle flûte soit gâtée par quelques grains de sable de Brandebourg. » En Allemagne, où l’on disserte de tout, on a disserté sur les livres et les bibliothèques de Frédéric, sur les auteurs qu’il préférait, et on en a tiré des conséquences sur la nature et la qualité de ses goûts.
Une jeune fille, vêtue de même, soutenait avec moi une grande corbeille pleine de fleurs. » Le petit Florian chanta ensuite avec sa bergère une chanson en dialogue, composée par Voltaire en l’honneur de Mlle Clairon : Je suis à peine à mon printemps, Et j’ai déjà des sentiments… Mais ne voilà-t-il pas, dès l’entrée, toute une vie qui se dessine ? […] Les Fables de Florian sont bien composées, d’une combinaison ingénieuse et facile ; le sujet y est presque partout dans un parfait rapport, dans une proportion exacte avec la moralité.
Aussi, pour son compte, il pourra payer son tribut de politesse et de courtoisie à la mode du temps par quelques épigrammes latines ; mais la plupart de ses poésies légères, aussi bien que ses ouvrages sérieux, il les composera en français ; il évitera ce travers de latinisme prolongé où l’on voit persévérer l’illustre de Thou, et qui infirmera, bien loin de l’augmenter, le succès de sa grande Histoire. […] « Je suis d’avis, nous dit Pasquier, que cette pureté n’est restreinte en un certain lieu ou pays, mais éparse par toute la France. » Il faut donc colliger en quelque sorte le bon langage, il le faut composer et rassembler de plus d’un endroit, et il nous en indique les moyens, sans négliger ce qu’on peut emprunter chemin faisant aux langues anciennes.
On raconte qu’un jour Boileau lui ayant récité quelque épître ou satire qu’il venait de composer, d’Aguesseau lui dit tranquillement qu’il la connaissait déjà, et, pour preuve, il se mit à la lui réciter tout entière. […] La correspondance qu’il entretint durant ces années, et les ouvrages qu’il composa, nous le peignent bien dans toute la vérité de sa nature morale et littéraire.
Retiré des affaires, âgé de plus de cinquante ans, Perrault s’alla loger dans sa maison du faubourg Saint-Jacques, proche des collèges, pour surveiller l’éducation de ses fils, et, profitant du reste de son loisir, il y composa son poème de Saint Paulin, qu’il dédia à Bossuet (1686). […] Tout en les redisant à ses enfants, Perrault s’avisa de les écrire, et il les publia en janvier 1697, comme si c’était son jeune fils (Perrault d’Armancourt) qui les avait composés.
Il composa pour la collection des « Résumés historiques » deux petites histoires, l’une d’Écosse et l’autre des Grecs modernes (1825). […] Il était plus dans sa voie et dans le courant naturel de ses idées quand il composait l’Histoire de la contre-révolution en Angleterre sous Charles II et Jacques II, publiée en 1827.
Qu’on y voie la grotte où ce grand homme vécut abandonné des Grecs qu’il avait servis, son pot de bois, … l’arc et les flèches d’Hercule… Et il compose ainsi tout un effet moral qui gagne à un certain éloignement et devient plus auguste à distance, « parce que faire du bien aux hommes, dit-il, et n’être plus à leur portée, est une ressemblance avec la Divinité ». […] Ce public d’académie, qui se composait alors, comme aujourd’hui, du beau monde, et qui sentait son faubourg Saint-Germain, avait bien mieux aimé applaudir, dans la première partie de la séance, un passage du discours de Raynouard où, parlant de je ne sais quel poète tragique puni de mort à Rome pour avoir mis dans une pièce d’Atrée des allusions politiques, l’orateur avait ajouté brièvement : « Tibère régnait !
Par ses premières Satires, composées en 1660 et qui commençaient à courir (Damon, ce grand auteur, etc. ; Les Embarras de Paris), par celles qui suivirent immédiatement : Muse, changeons de style (1663), et la Satire dédiée à Molière (1664), Boileau se montrait un versificateur déjà habile, exact et scrupuleux entre tous ceux du jour, très préoccupé d’exprimer élégamment certains détails particuliers de citadin et de rimeur, n’abordant l’homme et la vie ni par le côté de la sensibilité comme Racine et comme La Fontaine, ni par le côté de l’observation moralement railleuse et philosophique comme La Fontaine encore et Molière, mais par un aspect moins étendu, moins fertile, pourtant agréable déjà et piquant. […] Passy, il me paraît impossible que cette pièce, qui est de 1662, c’est-à-dire postérieure aux premières Satires que Boileau avait déjà composées à cette date, lui appartienne réellement ; elle est d’un faire tout différent du sien, plate et de la plus mauvaise école.
Dans un des exercices publics qui avaient lieu dans la grande salle du collège, voyant entrer M. de La Visclède, secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille, et bien que l’auditoire fût en partie composé des plus jolies femmes de la ville : « Je ne voyais, dit-il, que M. de La Visclède, et mon cœur palpitait en le voyant. » Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir, ne mettant rien au-dessus des belles et nobles études qui se cultivent paisiblement à l’ombre des académies et des musées, on aurait dit que quelque chose de la pénétration et de la douceur des anciens Grecs, de ces premiers colons et civilisateurs de la contrée phocéenne, avait passé jusqu’à lui, et qu’il avait assez goûté de leur miel pour ne plus vouloir s’en sevrer jamais. […] Ce désir du retour finit par l’emporter sur celui qu’il avait eu d’abord de rester, et qui lui faisait dire énergiquement : « J’abandonnerai ce pays avec les regrets de Pyrrhus quand il fut contraint d’abandonner la Sicile. » Durant ce voyage d’Italie, il me semble voir deux instincts aux prises et en lutte au sein de l’abbé Barthélemy : il y a l’instinct pur de l’antiquaire, de l’amateur des vieux débris et du zélé collectionneur de médailles, qui se dit d’épuiser la matière et de rester ; et il y a l’écrivain, l’homme d’art moderne et de style, qui, à la vue de ces monuments épars et de cette ruine immense couronnée d’une Renaissance brillante, sent à son tour le besoin de se recueillir, de rentrer dans sa ruche industrieuse, et de composer une œuvre qui soit à lui.
C’est dans cet intervalle qu’il compose lui-même un livre de controverse contre les protestants, et il semble uniquement occupé des devoirs de sa charge. […] On a un tableau ironique comme en aurait pu tracer un Philippe de Commynes, et il le termine par ces considérations si dignes de lui, de l’homme resté, en tout temps, royal : Je reconnus en cette occasion que tout parti composé de plusieurs corps qui n’ont aucune liaison que celle que leur donne la légèreté de leurs esprits…, n’a pas grande subsistance ; que ce qui ne se maintient que par une autorité précaire n’est pas de grande durée ; que ceux qui combattent contre une puissance légitime sont à demi défaits par leur imagination ; que les pensées qui leur viennent, qu’ils ne sont pas seulement exposés au hasard de perdre la vie par les armes, mais, qui plus est, par les voies de la justice s’ils sont pris, leur représentant des bourreaux au même temps qu’ils affrontent les ennemis, rendent la partie fort inégale, y ayant peu de courages assez serrés pour passer par-dessus ces considérations avec autant de résolution que s’ils ne les connaissaient pas.
Les idées de l’intelligence, les sentiments et surtout les appétitions entrent comme facteurs dans cet ensemble de « circonstances » qui dissolvent les associations primitives et en composent de nouvelles. […] Il n’en est pas moins vrai que le véritable fond du processus est dans l’appétit, dont le mécanisme est la manifestation extérieure ; s’il n’y avait pas dans les éléments de notre organisme des appétitions élémentaires et, dans le tout, un appétit général où les autres se résument et se composent, il n’y aurait ni vie, ni mouvement, ni mémoire.
C’est un vieux conte, mon ami, que pour former cette statue, vraie ou imaginaire que les anciens appeloient la règle et que j’appelle le modèle idéal ou la ligne vraie, ils aient parcouru la nature, empruntant d’elle, dans une infinité d’individus, les plus belles parties dont ils composèrent un tout. […] Entre la beauté d’une forme et sa difformité, il n’y a que l’épaisseur d’un cheveux ; comment avoient-ils acquis ce tact, qu’il faut avoir avant que de rechercher les formes les plus belles éparses, pour en composer un tout.
Nos peintres, pour ainsi dire, composent dans la même langue que parloient leurs prédécesseurs. […] Il colorie à peu près comme un tel, disons-nous, il dessine comme celui-là ; il compose comme l’autre.
III Les Esquisses morales, qui composent le volume dont on a annoncé dernièrement une édition nouvelle, sont divisées en deux parties. […] Aucune de ces trois choses qui font la femme tout entière, aucun de ces trois rayons qui composent cette jolie petite foudre qu’on appelle une femme, et qui peut tomber sur nos cœurs, n’est en Mme Stern.
… Le seul livre que j’aie constamment médité est celui qui est ouvert à tous, c’est-à-dire l’homme agissant sous les influences qui le dominent sans cesse, ses intérêts et ses passions ; et si quelquefois j’ai jeté un coup d’œil rapide sur La Bruyère et sur La Rochefoucauld, je ne l’ai fait que pour être certain de ne pas laisser de simples réminiscences se glisser parmi mes propres observations. » De cette manière de composer il est résulté quelquefois, en effet, que le lecteur, familier avec les écrits soit de Sénèque, soit de La Rochefoucauld et de La Bruyère, soit de Massillon, de Montesquieu et du comte de Maistre, sent se réveiller en lui des traces de pensées connues, en lisant tel passage de M. de Latena.
Quoique le caractère poétique soit moins marqué dans ce dernier roman, il y a eu de la part de l’auteur une grande habileté à fondre les éléments réels qui font la matière de son récit, avec les circonstances romanesques qui composent ou achèvent la physionomie de ses personnages.
On ne vit depuis semblable tyrannie qu’à l’Abbaye où Mme Récamier avait composé à Chateaubriand un cercle d’admirateurs, d’où la vérité ne put sortir qu’après la mort de l’idole qu’on y encensait. » On n’est pas plus instruit que M.
Ce recueil, composé avec le soin et le goût qui distinguent le spirituel érudit, est un agréable bouquet de nos plus vieilles romances, dont la fraîcheur et la délicatesse se révèlent pour la première fois depuis des siècles.
Depuis que les morceaux, recueillis dans le premier volume de cet ouvrage23, ont paru en 1832, l’auteur s’est trouvé insensiblement engagé à en composer dans le même genre un plus grand nombre qu’il n’avait projeté d’abord, et il n’a pas tardé à concevoir la réunion de ces divers Portraits ou articles critiques comme pouvant former une galerie un peu irrégulière, assez complète toutefois, et propre à donner une idée animée de la poésie et de la littérature contemporaine.
Ce qu’un individu a peine à faire, une société composée des notables du pays le fera aisément.
La nation s’anéantit alors qu’elle n’est composée que des adorateurs d’un seul homme.
Une classe de néologismes qu’on doit proscrire, ce sont les termes qu’on forge pour remplacer les locutions composées dont la langue autrefois se contentait.
Le diable lui souffla de composer un second livre de pensées et de l’orner d’une belle préface.
Il a composé, en silence, de claires mélodies languissantes : Odeur sacrée, le Soir d’octobre, la Croisée ouverte et le Survivant.
Stuart Merrill est composé de pièces écrites à des époques assez distantes, pour qu’on y trouve réunies toutes les qualités, qui caractérisent chacun des livres précédents.
Théophile Gautier Dans son premier volume, qui date de 1865 et qui porte le titre de : Stances et poèmes, les moindres pièces ont ce mérite d’être composées, d’avoir un commencement, un milieu et une fin, de tendre à un but, d’exprimer une idée précise… Dès les premières pages du livre, on rencontre une pièce charmante, d’une fraîcheur d’idée et d’une délicatesse d’exécution qu’on ne saurait trop louer et qui est comme la note caractéristique du poète : Le Vase brisé… C’est bien là, en effet, la poésie de M.
C’est la fusion des populations qui les composent.
Unies en une idée (mouvement), elles composent une des plus complexes de nos idées.
Cet Ouvrage, composé dans le dessein de justifier les Philosophes du reproche d’incrédulité, n’offre ni plan, ni suite, ni liaison ; mais en revanche on doit rendre justice à la dextérité avec laquelle l’Auteur traite ce sujet épineux.
Nous pouvons lui pardonner encore, sans qu’il nous en coute le moindre effort, d’assurer, avec sa modestie & sa bonne foi reconnues, que nous n’avons composé notre Livre que d’après ses Mémoires littéraires, que nous avons, ajoute-t-il, presque toujours pillés dans ce que nous avons dit d’un peu raisonnable, parce que ceux qui connoissent l’un & l’autre Ouvrage savent combien les jugemens en sont différens.
On composa donc avec Artémis ; au lieu de six mille abattues d’un coup, il fut décidé que cinq cents chèvres lui seraient sacrifiées chaque année.