Tout dérive de l’idée qui seule dirige et crée ; ces moyens de manifestation physico-chimiques sont communs à tous les phénomènes de la nature, et restent confondus pêle-mêle comme les lettres de l’alphabet dans une boîte où cette force va les chercher pour exprimer les pensées ou les mécanismes les plus divers. » Cette remarquable page, où l’auteur développe à sa façon le principe que les philosophes appellent principe des causes finales, prouve qu’il y a dans les êtres vivants au moins une force initiale qui ne se réduit pas aux forces physiques et chimiques, et rien jusqu’ici ne porte à croire qu’elle s’y réduira jamais. […] Il n’y a pas de commune mesure entre ces deux choses, et c’est ce qu’on exprime en opposant le fait au droit, la force à la justice. […] Bien plus, la nature pénètre jusque dans son âme par les sensations, par les images, par les appétits, par les passions, en un mot par tous les phénomènes qui lui sont communs avec les animaux, et qui sont régis par des lois quasi-mécaniques.
Je n’ai rien de commun avec les philosophes modernes, que cette horreur pour le fanatisme intolérant. » (Corresp. gén. […] Celui qui nous a créés tous doit être manifesté à tous, et les preuves les plus communes sont les meilleures, par la raison qu’elles sont les plus communes ; il ne faut que des yeux et point d’algèbre pour voir le jour. » (Corresp. gén.
Il ne s’agit que d’événements communs, de règlements de chancelleries, de diplomatie plus ou moins fine, de guerres régulières en douze temps, comme l’exercice, mais, quand il est question d’Attila, du maillet du Seigneur, comme disaient les moines, qui avaient le sentiment plus juste de leur époque que les écrivains du xixe siècle, venus maintenant pour l’expliquer ; quand il est question du monde romain qui s’écroule sous cet effroyable maillet emmanché dans une si compacte masse d’hommes, il n’y a plus de Gibbon ni de Montesquieu qui puissent arracher le sens à cette exceptionnelle histoire ! […] En les peignant comme il devait les peindre, il aurait peut-être fait raison d’une idée commune et fausse, comme le sont presque toujours les idées communes.
Le génie n’est pas celui qui se soustrait aux lois communes de la nature et de la vie, c’est au contraire celui qui y obéit le plus. […] Dans ma première étude, ce qui m’a détourné de remarques et d’incidentes telles que celles qui précèdent, c’est que je les croyais d’une vérité tellement commune et indiscutée, que les réaffirmer après tant d’autres, me semblait inutile. […] Je reconnais pleinement qu’il y a de nombreuses exceptions à la commune loi sexuelle et que si nui ne peut y échapper, beaucoup peuvent y obéir à leur façon.
Il eut pour inspiration la pensée commune de ses contemporains. […] Les arts sont cultivés dans un pays ; c’est la langue commune. […] Il est encore un trait commun à l’imagination arabe qu’on y retrouve également. […] Plus les altérations étaient récentes, plus elles devaient être analogues, et se confondre, en se rapprochant de la racine commune. […] Ce premier fait étonne d’abord ; il semble un de ces grossiers anachronismes de mœurs, communs dans les écrivains du moyen âge.
Il comprend cent soixante-dix sonnets développant tout un roman d’amour qui commence par la floraison des aveux et des premières tendresses, se continue au bord des flots bleus, dans les monts, s’attriste d’une querelle, se poursuit en rêveries, devant la mélancolie des vagues grises, se termine enfin par le sacrifice, le deuil et l’acceptation virile qui n’est pas l’oubli… C’est bien l’histoire commune et éternelle des cœurs… C’est un véritable écrin que l’Amie perdue, un écrin plein de colliers et de bracelets pour l’adorée, et aussi de pleurs s’égrenant en rosaire harmonieux… C’est un des plus nobles livres d’amour que j’aie lus, parce qu’il est plein d’adorations et exempt de bassesses, parce que la joie et la douleur y sont chantées sur un mode toujours élevé, entre ciel et terre, comme le vol des cygnes qui ne s’abaisse pas même quand leur aile s’ensanglante d’une blessure… Je vous assure qu’il est là tel sonnet que les amants de tous les âges à venir, même le plus lointains, aimeront à relire, où ils retrouveront leur propre pensée et leur propre rêve, comme le doux André Chénier souhaitait qu’il en fût de ses vers d’amour… [Le Journal (26 juillet 1896).]
Ses lettres confidentielles, intimes et sublimes révélations à son ami le plus cher, montrent une résignation portée jusqu’à l’indifférence, en tout ce qui touche à la gloire éphémère des lettres… C’était une de ces âmes froissées par la réalité commune, tendrement éprises du beau et du vrai, douloureusement indignées contre leur propre insuffisance à le découvrir, vouées, en un mot, à ces mystérieuses souffrances dont René, Oberman et Werther offrent, sous des faces différentes, le résumé poétique.
Les détails curieux, qu’on y rencontre, n’en seroient même que plus piquans, si le Rédacteur eût eu soin d’écarter les inutilités, & les réflexions oiseuses, parasites, & communes, dont il les a accompagnés.
Ma vertu, à moi chétif mortel, devient un bien commun pour tous les chrétiens ; et de même que j’ai été atteint du péché d’Adam, ma justice est passée en compte aux autres.
N’y avait-il donc pas à prendre la question dans un repli plus profond et à montrer que, malgré les différences d’idiome et les nuances de mœurs, ces toiles d’araignées dans lesquelles les petits observateurs sont arrêtés comme des insectes, il n’y a eu, à proprement parler, d’action d’une littérature sur une autre que parce qu’il y avait, au fond de toutes ces littératures, unité de génie et souche commune d’une même race d’esprits ?
Cette tendance intérieure de la littérature à se rendre plutôt l’interprète des « idées communes » ou générales que des opinions particulières, et qu’on a déjà vue poindre chez quelques écrivains de l’âge précédent, ce sont nos précieuses qui l’ont développée, fortifiée et consolidée. Elles ont fait ainsi la fortune de ces genres qu’on appelle « communs », dont le caractère est de n’exister qu’autant qu’il existe un public pour les y encourager. […] Comme il voulait faire de la monarchie française le type en quelque manière de l’État moderne, vraiment un, vraiment vivant, vraiment organisé, la littérature, elle aussi, semblait tendre vers le même idéal d’organisation et de vie commune. […] Qu’y avait-il donc de commun entre les quatre amis ? […] La Préface elle-même nous signale les mots de Falbala, Fichu, Battant l’œil, Ratafia, Sabler ; et on le voit tout de suite, ce sont des termes populaires ou des termes concrets, tirés de l’usage de la vie commune.
Son opinion d’aujourd’hui heurte-t-elle son opinion d’hier ou la raison commune ? […] Il prend le contrepied de l’avis commun, s’installe dans l’attitude contrariante et contredisante. […] Entendez par là qu’il y a une espèce de délire, bien connue des aliénistes, nettement classée et caractérisée, qui est le « délire en commun ». […] L’exaspération de l’orgueil est plus fréquente chez l’homme, la jalousie est plus commune chez la femme. […] Pour eux, cela seul est intéressant qui sort de l’ordre commun, et il faut que le poète soit un être d’exception.
C’est que la valeur représentative et la valeur poétique d’une œuvre dramatique ne se composent pas des mêmes éléments, et par conséquent n’ont pas de commune mesure. […] Cette idée, d’ailleurs, naît en nous, comme toute idée, par la réunion des caractères communs qui nous frappent dans ce grand nombre d’exemplaires. […] Leur examen collectif devait offrir un certain nombre de caractères communs et fournir les traits généraux du type à réaliser. […] Tous les arts se rejoignent et ont pour point de départ commun les lois mêmes de la nature. […] Or, l’accord entre les manières de voir n’est autre chose que la possession commune d’une image générale identique.
Il apportait avec lui le malheur avec la gloire en naissant, triste et commune compensation des vœux satisfaits. […] La religion commune est une patrie commune ; il y eut dans le choix du sujet autant de génie que dans le poème lui-même ; les croisades, qui avaient été l’héroïque folie des siècles précédents, étaient restées la tradition héroïque des peuples chrétiens. […] Un esprit sagace mais commun, Boileau, ravala Ronsard et méprisa le Tasse.
Le temps et les communes défaites ont effacé bien des différences. […] Ces ecclésiastiques de l’ancien régime et ceux d’aujourd’hui n’avaient de commun que le nom et le costume. […] Il n’était pas théologien ; ce n’était nullement un esprit supérieur ; on pouvait d’abord le trouver simple, presque commun ; puis on s’étonnait de découvrir sous cette humble apparence la chose du monde la moins commune, l’absolue cordialité, une maternelle condescendance, une charmante bonhomie.
Nous avons une Andromaque d’Euripide, qui n’a rien de commun avec celle de Racine que le titre : ce beau caractère d’Andromaque ne pouvait pas tomber dans l’idée d’un poète grec. […] des défauts qui la rapprochent du commun des spectateurs, une raison moins austère, des passions dont la violence secoue plus fortement la foule. […] Il me semble que cette espèce de nature basse et commune serait bien plus déplacée, bien plus inconvenante dans une tragédie. […] Racine ne devait pas donner à ces mots vous pleurez, une expression plus forte ; et même il a placé devant des questions oiseuses et communes, telles que : Que vois-je ? […] Rien de si commun dans les romans que de voir un seul chevalier mettre en fuite une armée entière.
Je vous aimerai dans la charité chrétienne, mais universelle, et comme vous serez dans une condition fort commune, je serai aussi pour vous dans une affection fort ordinaire. […] Le Maître lui avait écrit en termes exaltés des mérites et des beautés de sa fiancée future, elle essayera de l’entendre, — de supposer qu’il l’entend de l’épouse du Cantique des cantiques, de la seule épouse spirituelle digne de ce nom, de l’Église : Mais en écrivant, ceci, je relis votre lettre, et, comme me réveillant d’un profond sommeil, j’entrevois je ne sais quelle lumière au milieu de ces ténèbres, et quelque chose de caché et de mystérieux dans des paroles qui paraissent si claires et si communes.
Sans faire tous les métiers comme Gil Blas, il est bon de savoir ce que c’est qu’un métier, ne fût-ce que pour être plus indulgent au pauvre monde, au commun des honnêtes gens, et pour ne pas opposer trop souvent un veto absolu aux faits accomplis nécessaires. […] Il est évident que cet éminent esprit n’a pas fait jusqu’alors comme le commun des martyrs qui lit les ouvrages intéressants au fur et à mesure de leur publication, et que depuis 1825 il n’a pas lu, comme tous les jeunes gens de sa génération, au hasard et à tort et à travers (c’est la bonne méthode), cette quantité de mémoires et de documents qui ont successivement paru ; sans quoi il aurait ses premières couches et son fond de tableau déjà préparé, il ne se poserait pas toutes ces questions· préliminaires, il ne dresserait pas avec tant de peine tous ses appareils comme pour une découverte.
Si l’amour appelé vertueux, l’amour dans l’ordre et le mariage, lui paraissait peu favorable à son cadre de roman, s’il voulait l’amour libre et sans engagements consacrés, eh bien, c’était une conclusion encore satisfaisante et noble, encore digne d’être proposée de nos jours, non-seulement sans scandale, mais même avec fruit, au commun de la jeunesse ; du moins l’art, qui n’est pas si scrupuleux que la morale exacte, y trouvait un but idéal, une terminaison harmonieuse. […] Qu’a donc de commun le développement, l’analyse morale d’une passion, d’une situation, avec ce quelque chose de fatigué et d’exalté, de factice et de physique ?
Cependant, quand on l’a lu, ne sent-on pas bien la raison générale et commune de tous ces jugements particuliers ? […] Quoi qu’il eût de commun avec Boileau, et quoi qu’il eût au fond plus aidé que nui à l’éclosion de l’art classique, il était devenu en 1660 un obstacle à son progrès : son rôle était fini ; il fallait en débarrasser la littérature.
Il ne développe guère que des lieux communs, et je consens qu’il réussisse quelquefois, par les moyens que l’on a vus, à les rendre plus communs encore… Si Baudelaire ne fut pas ce que l’on appelle un fou, du moins fut-ce un malade, et il faut avoir pitié d’un malade, mais il ne faut pas l’imiter. […] Pour consoler d’Adam la race séculaire ; Vigneron du coteau que mûrit la colère Des soleils ténébreux sur la terre penchés, Chars des Icares morts sur les chemins cherchés, Martyrs dont le mépris des sots fut le salaire ; Chercheur du feu sacré des éternels enfers, Qui plongeas dans l’horreur des abîmes ouverts Sous les pas chancelants des mornes destinées ; Je t’aime, ô contempteur des communs paradis.
C’est une vérité commune à tout le monde, mais qui paraît plus sensible dans certaines natures dont l’originalité est nette et le caractère arrêté. […] Certes, le poète n’échappait point à la loi commune, et chacune de ces œuvres qu’il avait libérées du temps par sa volonté créatrice fut, à sa manière, une œuvre de circonstance, enfantée dans la douleur.
« La psychologie, dit-il, a pour but les uniformités de succession ; les lois soit primitives, soit dérivées, d’après lesquelles un état mental succède à un autre, est la cause d’un autre, ou du moins la cause de l’arrivée de l’autre. » C’est une opinion commune que les pensées, sentiments et actions des êtres sensibles ne peuvent être l’objet d’une science, dans le même sens que les êtres et phénomènes du monde extérieur. […] 1° Étant donnée telle circonstance particulière, en déduire théoriquement les conséquences éthologiques et les comparer avec ce que l’expérience commune nous apprend.
La conversation française, commune aux deux moitiés de la société, excitée, modérée, mesurée par les femmes, est seule une conversation nationale, sociale ; c’est, si on peut le dire, la conversation humaine, puisque tout y entre et que tout le monde y prend part. […] On lit dans les Mémoires de Sully, qu’après la mort du roi le prince « le Condé écrivit à la reine : Vous savez pourquoi j’ai quitté la France, nous faisions cause commune. » (Ibid.
Je demande un poète aimable, proportionné au commun des hommes, qui fasse tout pour eux, et rien pour lui. […] Il n’a cessé de lui redire sur tous les tons, sur le ton de la raillerie, comme aussi sur celui de l’affection : Ne vous croyez pas supérieur aux autres ; acceptez la vie commune ; ne faites pas fi de la petite morale, elle est la seule bonne.
Elle est commune aux dieux, etc… On peut observer qu’en ceci, comme en bien d’autres choses, les hommes ont fait les dieux à leur image. […] Que peuvent donc avoir de commun les mœurs de l’homme et les habitudes des animaux ?
Jusqu’à l’âge de quinze ans, les élèves sont rassemblés pour l’étude intérieure dans de grandes classes communes. […] Il y a dans toute maison commune un subalterne qui commande à une Aspasie qui commande despotiquement à tous, et cette Aspasie, c’est la cloche.
Celui-ci a je ne sais quoi qui vous rappelle la manière simple, non recherchée, isolée et tranquille de composer des anciens, manière où les figures restent comme le moment les a placées, et ne sont vraiment liées que par la circonstance, le fait et la sensation commune. […] Notre abbé Galiani que j’aime autant écouter quand il soutient un paradoxe que quand il prouve une vérité, pense comme Webb ; et il ajoute que Michel-Ange l’avait bien senti ; qu’il avait réprouvé les cheveux plats, les barbes à la juive, les physionomies pâles, maigres, mesquines, communes et traditionnelles des apôtres, qu’il leur avait substitué le caractère de l’antique, et qu’il avait envoyé à des religieux qui lui avaient demandé une statue de Jésus-Christ, l’Hercule Farnèse la croix à la main ; que dans d’autres morceaux, notre bon sauveur est Jupiter foudroyant ; st Jean, Ganymède ; les apôtres Bacchus, Mars, Mercure, Apollon, etc.
A peine il la répand qu’une commune erreur, D’eux tous, l’un contre l’autre, anime la fureur ; Ils s’entr’immolent tous au commun adversaire, Tous pensent le percer quand ils percent leur frère, Leur sang partout regorge, et Jason, au milieu, Reçoit ce sacrifice en posture d’un dieu.
Il est bien vrai que je ne me suis jamais guère occupé d’autre chose, et que j’ai suivi en cela un penchant fort commun de notre temps. […] — Oui, Messieurs, pourvu que vous ayez du bon sens ; mais si vous croyez que ce soit une qualité fort commune, j’ai bien peur que vous ne soyez jamais propres à rien juger.
Il a donc soixante-et-dix ans, mais ce qui est la vieillesse pour le commun des hommes ne l’est point pour les Papes, qui pratiquent l’hygiène des vertus et sont trempés, comme des aciers, dans la chasteté de la vie. […] … Le livre de Teste nous apporte sur l’Italie des détails affreux, À Rimini, dit-il, on a fêté l’anniversaire de la Commune.
En vain les Germains invoquèrent-ils une barbarie commune pour fausser et briser le lien qui attachait Rome à la Gaule, le faisceau qu’elles formaient résista. […] Nous allons donc les voir jugées par un homme compétent, et dont le premier acte est de s’inscrire en faux contre cette idée de la conquête Germanique, qui a fait prendre la Féodalité pour une des conséquences déshonorantes de cette conquête, l’affranchissement des communes pour le soulèvement des vaincus contre les vainqueurs, et la Révolution française pour la revanche suprême et définitive de ces mêmes vaincus.