Et pour ceux qui n’avaient pas de ressources, qui acceptaient la pension d’un grand seigneur, ils ne rougissaient pas « d’appartenir à M. *** », se préféraient clients d’un généreux dilettante que pourvoyeurs d’un public médiocre.
On finit par leur ôter même ce qui leur appartient.
Les unes appartiennent à l’esprit, les autres au cœur ; or, il se faut donner de garde de cultiver le premier à l’exclusion du second, et de sacrifier la partie qui aime à celle qui raisonne.
c’est là un spectacle qui appartient exclusivement au xixe siècle.
Nos grands écrivains littéraires, quand ils dépeignent la société moderne, et à quelque parti d’ailleurs qu’ils se figurent appartenir, emploient toujours des couleurs au moins aussi injurieuses que celles qu’on trouve dans ces Carnets de voyage de Taine.
Né cent soixante-quatre ans avant la naissance d’Alexandre, il appartenait à l’âge le plus florissant de la Grèce, aux commencements de cette époque, sans égale pour la durée comme pour la grandeur, qui va du génie d’Eschyle et de Sophocle au génie d’Aristote.
Les caractères, les situations et le langage n’appartiennent qu’à l’imagination. […] Montorio, comme le Moine de Lewis, appartient à l’école d’Anne Radcliffe. […] Bulwer appartient à l’histoire, et se trouve dans Lloyd et dans Smollett. […] Il appartient à cette grande famille des inventeurs disséminée dans le temps et l’espace, sur des points trop distants l’un de l’autre pour que l’imitation ou la rivalité leur soit permise. […] Mais Lélia, telle que nous la savons par Trenmor et Pulchérie, ne peut appartenir à Sténio.
éloigne le tourment inutile ; rien ne t’appartient vraiment. […] De même, lorsque tu serres ta maîtresse contre ton sein, alors elle t’appartient uniquement pour une minute périssable. […] Certes, à ce vrai sans plus Degas a consenti le plus dur sacrifice, — celui qu’enregistre son aveu à Maurice Denis : « Ce que c’est que d’appartenir à un temps ! […] Ils appartiennent à ces édifices dont Phèdre nous dit qu’ils sont les plus rares, à ceux qui « chantent ». […] Mais — sur un autre plan, sur le plan suprême — rien n’appartient plus étroitement, plus exclusivement à l’être même que la dernière pensée qui le visita.
Mais il n’est pas plus à vous, Français, qu’à personne, il appartient à l’univers1. […] Molière ne nous appartiendra peut-être jamais tout à fait comme Shakespeare ; mais, précisément parce qu’il est le plus français des auteurs français, il appartient à l’humanité tout entière comme les deux poètes nationaux de l’Italie et de l’Espagne : Dante et Cervantes. […] On a appliqué dans la muraille une plaque rappelant que ce fut là qu’il rendit le dernier soupir ; mais ce monument vraiment historique appartient toujours à des particuliers. […] C’est une tâche à laquelle manquerait volontiers la génération à laquelle j’appartiens. […] Soleirol, une liste de la distribution des rôles de la tragédie d’Andromède (de Corneille), liste écrite de la main même de Molière et qui avait appartenu à Pont de Vesle.
Quel que soit le jugement qu’on porte sur celle-ci et sur la personnalité de Briand, et bien qu’il appartienne à un monde diamétralement opposé à celui de Coppet, il relèverait donc volontiers de la pierre de touche de Faguet. […] D’appartenir à une Internationale par position, évidemment, pour un grand nombre de catholiques français, pour le haut clergé, l’aristocratie, la bourgeoisie, les familles militaires, c’est dur. […] Le doyen de la Faculté des Lettres de Bordeaux, Paul Stapfer, qui appartenait à une famille protestante célèbre, ayant prononcé sur la tombe d’un révisionniste des paroles révisionnistes, fut suspendu de ses fonctions de doyen par le ministre. […] D’ailleurs, la grosse influence dans le parti appartenait à un doctrinaire pur du marxisme pur, Jules Guesde. […] Le journal qui s’appelle le Radical appartient à un entrepreneur, et un avocat d’affaires de gauche a plus de clients qu’un avocat d’affaires de droite.
Elles appartiennent à l’homme par leur principe et par leur fin. […] Il ne m’appartenait pas d’en disputer avec un tel interlocuteur. […] Ses héros appartiennent à l’histoire. […] Mais il ne m’appartient pas de préparer ici le travail de la postérité. […] Elle ne lui appartient pas, il est vrai.
Celle-là n’a jamais craint d’escalader les hauteurs difficiles de la religion ; le ciel lui appartient, comme l’enfer, comme la guerre, comme l’Olympe, comme la volupté. […] Malgré l’ampleur de sa bedaine turque, Achmet-Pacha a, dans l’attitude et le visage, le grand air aristocratique qui appartient généralement aux races dominatrices. […] Mais le raisonnement, la déduction, appartiennent au livre. […] Une société restreinte pourra enlever au public immense de Paris le droit d’apprécier un ouvrage dont le jugement appartient à tous. […] Il appartenait dès lors à la troupe du Théâtre-Historique ; tout le monde se rappelle avec quel éclat il joua le Charles IX dans la Reine Margot.
Elle peut être pacifique, comme dans le troisième drame de l’Orestie d’Eschyle, Les Euménides, qui appartient néanmoins à la tragédie sous sa forme la plus austère. […] Et quand ses personnages ne sont pas des princes, quand ils appartiennent à des époques historiques, Shakespeare les place alors dans ces temps de guerre civile où, les liens de l’ordre social étant brisés et les lois sans force, la grandeur individuelle avait un libre jeu233. […] Le droit et l’ordre, la loi et la moralité émanent des héros, et sont là comme une œuvre individuelle qui leur appartient, et ne peut se détacher de leur personne. […] Richard III appartient à ce genre.
« Ce n’est pas à moi qu’il appartient de parler du succès de ce drame ; il a été au-delà des espérances les plus exagérées de ceux qui voulaient bien le souhaiter. […] Crois-tu que, pour t’avoir appartenu si peu, je t’aie moins aimé ? […] Je compte sur vous pour lui conserver le peu qui m’appartient, pour la protéger, pour veiller à ce qu’elle reçoive ce que sa vieille mère pourrait lui laisser, n’est-ce pas ? […] Il ne revint à Paris qu’après le coup d’État qu’il ne m’appartient pas de caractériser aujourd’hui.
On prend à droite, on pille à gauche ; on découpe dans le tas des livraisons anciennes, ici une rubrique à effet, là quelque bout de scène ayant sa place marquée d’avance ; ou bien c’est un vieux cliché qu’on aurait tort de laisser se perdre ; ou c’est une situation maîtresse, qui n’appartient plus à personne, tant elle a passé de main en main… Et les phrases toutes faites, on n’a qu’à les cueillir. […] Il reconnaît aussitôt à quelle classe de la société appartient le visiteur. […] C’est le meilleur moment de ma vie ou plutôt c’est le seul instant où je vive réellement, où je m’appartiens… Le concours ouvert par la Revue me suggère une idée que je prends la liberté de vous soumettre dans l’espoir qu’en la tournant et retournant, en la faisant vôtre, vous pourrez en tirer quelque utilité pour l’éducation populaire. […] Le Secolo de Milan, qui nous a débité en tranches l’œuvre de M. de Richebourg, nous a appris, pendant une série de jours et de mois, l’existence en Italie de crapules, traîtres, faussaires, escrocs et toutes sortes d’« Alphonse », dont le moindre défaut était qu’ils n’appartenaient à aucun pays et en tout cas n’avaient rien d’italien.
Parce que les mots appartiennent à tous, tous estiment justement apprécier le choix qu’en a fait le poète. […] Un siècle suffit aux plus graves changements, commence par le sentiment, finit par la pensée ; un autre appartient à l’idée seule. […] Il semble pourtant que l’avenir appartienne aux poètes de pensée, que ce trouble siècle où nous sommes leur ait servi d’expérience, qu’en près de cent ans ils aient recensé avec les vieux classiques, puis les romantiques, puis les naturalistes, les divers moyens de traduire l’âme humaine selon ses diverses impressions. […] La voici donc, invérifiable, indiscutable, totale, éternelle : crois et adore. » — Le malheur est que la raison, d’abord stupéfiée par la mortelle logique de ce syllogisme, s’éveille, à la longue, et s’étonne, quand tous les autres domaines lui appartiennent, que celui seul de la foi lui soit interdit.
« Il ne m’appartient pas de raisonner sur la guerre, et je n’ai garde de tomber dans ce ridicule », dit quelque part, et à propos de Villars même, Fénelon. […] Il montra, en la leur disputant et en la leur arrachant à son jour, que cette foudre de combat et de victoire, cette usurpation du tonnerre n’appartient sans réserve à aucun mortel.
Maine de Biran appartient à la famille des métaphysiciens et méditatifs intérieurs, et, grâce au nouveau volume, on peut étudier à nu et très commodément ce type d’organisation en lui. […] La pomme qui tombe paraît chose toute simple au commun des hommes, elle ne le semble pas à Newton. « La première réflexion, a dit quelque part Maine de Biran, est, en tout, le pas le plus difficile : il n’appartient qu’au génie de le franchir.
M. de Pontmartin appartient à la génération littéraire qui a suivi immédiatement la nôtre, et qui a été la première à nous faire apercevoir que nous n’étions plus très jeunes. […] Aristote, je le pense, était un grand critique, et Lessing, et Schlegel, et Gœthe et Schiller lui-même : dites-leur donc d’appliquer dans l’art pour règle et pour mesure le principe du spiritualisme chrétien, c’est-à-dire un principe ascétique et qui appartient à un ordre tout différent !
L’année dernière, elle passa trois mois à Auteuil dans une très-jolie maison qui lui appartient ; Mme de Luxembourg s’y était établie avec elle et partageait la dépense d’un fort bon état qu’elle y tenait ; je ne sais si cette année elle fera de même, je le voudrais ; j’y allais passer la soirée pour le moins une fois la semaine ; elle est fort aimable chez elle, et beaucoup plus que partout ailleurs ; ses ridicules ne sont point contraires à la société ; sa vanité, quoique extrême, est tolérante, elle ne choque pas celle des autres ; enfin, à tout prendre, elle est aimable. […] Elle habitait un appartement au dernier étage, d’où elle voyait d’une vue à demi obscurcie par les pleurs et par les années la maison et les jardins qui lui avaient appartenu ; c’était sa consolation dernière.
Elles proviennent des papiers de la famille de Matignon et appartiennent au prince actuel de Monaco. […] Et de même que, conseiller au Parlement de Bordeaux, il faisait toutes les remarques que le bon sens et l’humanité pouvaient suggérer à un aussi excellent et aussi libre esprit, témoin des chicanes, des procédures sans fin, des misères et des horreurs, des géhennes et des tourments, mais sans s’attacher toutefois à une réforme, sans la prendre à cœur et s’y vouer par zèle pour l’humanité et la justice, comme il appartenait à l’âme d’un L’Hôpital ; de même, en qualité de maire et de chef d’une cité, il n’avait rien d’un Eustache de Saint-Pierre, ou d’un Guiton, maire de la Rochelle, de ceux qui se sacrifient et s’immolent volontiers pour un peuple ou pour une cause.
Cette scène est la seule des grandes scènes du Cid qui n’ait pas d’analogue dans Guillem de Castro et qui appartienne tout entière à Corneille. […] Cette trop généreuse infante passe son temps à donner ce qui ne lui appartient pas.
Bonhomme a imprimé ces deux vers, ne paraissant pas se douter que, tels qu’il les donne, ils sont impossibles et n’appartiennent plus à aucune prosodie ni à aucune langue : « Cito senex, bene qui tacuit bene facit, et infra Ætatem debet quisque malere suam. […] Beaumarchais, par toute une veine de gaîté franche, était de la famille de Collé, tandis que Jean-Jacques appartenait à une famille d’esprits toute contraire : — antipathie et sympathie.
Il est comme le parti auquel il appartient et qui se formait peu à peu en s’essayant ; il ne sait pas très bien ce qu’il veut ; mais ce à quoi il tend est, en somme, généreux, humain, libéral. […] Coulmann s’étaient querellés en promenade, s’étaient arraché les cheveux, « mais qu’on avait peine, tant la couleur était la même, à savoir à qui appartenaient les uns et les autres. » Voilà donc un jeune homme de très bon air, fort bien accueilli ; fort goûté en tout lieu, et qui dut être, en effet, parfaitement aimable.
Sur ce point seul ne suivez ni l’exemple ni les conseils de la famille ; c’est à vous à donner le ton à Versailles ; vous avez parfaitement réussi ; Dieu vous a comblée de tant de grâces, de tant de douceur et de docilité, que tout le monde doit vous aimer : c’est, un don de Dieu, il faut le conserver, ne point vous en glorifier, mais le conserver soigneusement pour votre propre bonheur, et pour celui de tous ceux qui vous appartiennent. (1er novembre 1770.) » Une des recommandations continuelles de Marie-Thérèse à sa fille et qui reviennent sans cesse et jusqu’à satiété, c’est, après celles qui regardent la santé et la vocation à être mère, de se garder des coteries, des apartés, des sociétés privées où le sans-façon domine, de ne jamais oublier qu’on est un personnage en vue, exposé sur un théâtre, ayant un rôle à remplir ; de ne se relâcher en rien, de se surveiller soi-même en tout, dans les petites choses comme dans les grandes ; de mépriser le qu’en dira-t-on, mais aussi de ne point prêter à de justes reproches. D’autres pourront trouver, en lisant ces lettres, que Marie-Thérèse est bien minutieuse pour une si grande reine dont les actions appartiennent à l’histoire ; qu’elle entre ici dans de bien minces détails ; qu’elle traite la dauphine, et bientôt la jeune reine de France, comme elle ferait une petite fille à peine sortie de pension : pour moi, je suis frappé du caractère sensé, à la fois maternel et royal, de ses conseils, de la perspicacité qui, de loin, lui fait deviner le point faible et mettre le doigt sur ce qui a perdu en effet Marie-Antoinette dans l’opinion : l’esprit de dissipation et de frivolité, le favoritisme et le goût des coteries.
Dijon a produit bien des grands hommes ; il en est, comme Bossuet, qui sortent du cadre et qui appartiennent simplement à la France. […] Sans prétendre sonder, à mon tour, le secret de cette destinée de poëte et mettre la main sur la clef fuyante de son cœur, il me semble, à voir jusqu’à la fin sa solitaire imagination se dévorer comme une lampe nocturne et la flamme sans aliment s’égarer chaque soir aux lieux déserts, — il me semble presque certain que cette jeune Fille idéale, cet Ange de poésie, celle que M. de Chateaubriand a baptisée la Sylphide, fut réellement le seul être à qui appartint jamais tout son amour ; et comme il l’a dit dans d’autres stances du même temps : C’est l’Ange envolé que je pleure, Qui m’éveillait en me baisant, Dans des songes éclos à l’heure De l’étoile et du ver-luisant.
La tragédie appartient à des affections toujours les mêmes ; et comme elle peint la douleur, la source de ses effets est inépuisable. […] Ducis, dans quelques scènes de presque toutes ses pièces ; Chénier, dans le quatrième acte de Charles IX ; Arnault, dans le cinquième acte des Vénitiens, ont introduit sur la scène française un nouveau genre d’effet très remarquable, et qui appartient plus au génie des poètes du Nord qu’à celui des poètes français.
Chacune de ces périodes a laissé son dépôt dans l’Esprit des Lois ; des pensées très hétérogènes, qui appartiennent à des états d’esprit inconciliables, y forment comme de : couches superposées, et d’autres fois se pénètrent, s’enchevêtrent s’amalgament. […] Au même moment appartient un intéressant Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères.
Mais il appartient au tact de l’artiste de dessiner sa pensée jusqu’à la rendre aisément perceptible en ses lignes générales sans la restreindre à une idée particulière. […] Cette manière n’appartient pas en propre à M.
Les causes de ces répulsions sont variées ; elles sont individuelles ou générales ; l’homme ou l’ouvrage en question peut aussi bien être en désaccord avec notre tempérament, notre éducation, nos goûts particuliers que mal vu et condamné, parce qu’il appartient à une nation en querelle avec la nôtre. […] Il faut suivre avec un soin extrême l’ordre des dates, si l’on veut rendre à César ce qui appartient à César.
Ce n’est pas que M. de Ryons soit un puritain ; il n’appartient pas non plus au genre neutre. […] Jane n’a qu’à se bien tenir ; son présent et son passé appartiennent désormais à l’Ami des femmes. « Mieux vaudrait un sage ennemi !
Quand il en vient à l’astronomie en particulier, à la question de savoir si c’est la terre qui est le centre autour duquel tourne l’univers, ou si c’est elle au contraire qui décrit une révolution dans l’espace, il a de ces comparaisons toutes morales et sensibles qui vous remettent d’avance au point de vue : Il faut que vous remarquiez, s’il vous plaît, que nous sommes tous faits naturellement comme un certain fou athénien, dont vous avez entendu parler, qui s’était mis dans la fantaisie que tous les vaisseaux qui abordaient au port de Pirée lui appartenaient. […] Il appartient décidément, dès cette époque (1686), à la famille des esprits fermes, positifs et sérieux, quel que soit son costume.