/ 1950
1149. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

L’admiration était de trop ; le galimatias appartenait aux éditeurs ; il y a un point après extrêmement : « mais sans louanges, M. de Marsan fit mieux que pas un. » La phrase redevient sensée et claire. — Les anciens éditeurs, trouvant des singularités dans Saint-Simon, lui ont prêté des bizarreries. […] Il a le parler haut et libre ; « il lui échappe d’abondance de cœur des raisonnements et des blâmes. » Très pointilleux et récalcitrant, « c’est chose étrange, dit le roi, que M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Il a pris de son père la vénération de son titre, la foi parfaite au droit divin des nobles, la persuasion enracinée que les charges et le gouvernement leur appartiennent de naissance comme au roi et sous le roi, la ferme croyance que les ducs et pairs sont médiateurs entre le prince et la nation, et par-dessus tout l’âpre volonté de se maintenir debout et entier dans « ce long règne de vile bourgeoisie. » Il hait les ministres, petites gens que le roi préfère, chez qui les seigneurs font antichambre, dont les femmes ont l’insolence de monter dans les carrosses du roi.

1150. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Dans le journal, au contraire, écrit pour lui seul et pour servir de matière à ses souvenirs, il se montre toujours rempli sans doute d’admiration et de respect pour le personnage auquel il appartient, mais son langage n’y aide pas ; ses révélations sont de toutes sortes et sans choix ; il y a des trivialités et des platitudes qu’on regrette de rencontrer.

1151. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Il ne nous appartient pas de le fixer.

1152. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Il appartient proprement au xviie  siècle et à la transition de cette époque à la suivante.

1153. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Ce soin de chercher, de s’ingénier, de creuser sans cesse, de prétendre reconstruire l’entendement humain de fond en comble, appartient surtout aux esprits tournés en dedans, à parole rentrée et difficile comme Hegel, à parole rare et dense comme Sieyès ou Spinoza.

1154. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Il sortait d’une famille de marins ; par son père, il appartient à la race bretonne pure, à cette race triste, douce, inflexible, dont il a si bien parlé dans son Étude sur Lamennais.

1155. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Mme Tastu appartient à cette classe de talents dont elle est comme un grave et doux modèle.

1156. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

La Revue des Deux Mondes et les écrivains qui tiennent à honneur de lui appartenir ont été récemment l’objet de telles attaques violentes et outrageuses, outrageuses et pour ceux qu’on y désignait malignement, et pour ceux qu’on y passait sous silence, en ayant l’air de les ménager, et pour ceux surtout qu’on cherchait à y flatter en se les donnant pour auxiliaires, que c’est un devoir à eux, non pas de se défendre (ils n’en ont pas besoin), mais de témoigner de leurs sentiments, de leurs principes, et de marquer de nouveau leur attitude.

1157. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Il ne serait pas difficile de le surprendre en contradiction avec lui-même dans le cours de ses développements ; le sentiment profond et sympathique qui appartient à sa nature d’artiste donne le démenti à son rationalisme dès qu’il aborde la réalité.

1158. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Une fois écrits et livrés, ces morceaux ne m’appartenaient plus. » Les pages qui vont suivre n’ont pas besoin d’autre Préface ni d’autre explication.

1159. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Mais si la méthode et la précision du raisonnement, le style, les idées accessoires sont susceptibles de perfectionnement, les discours des modernes peuvent acquérir, par leur ensemble, une grande supériorité sur les modèles de l’antiquité ; et ce qui appartient à l’imagination même produirait nécessairement plus d’effet, si rien n’affaiblissait cet effet, si tout servait au contraire à l’accroître.

1160. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

La gloire d’un grand homme jette au loin un noble éclat sur ceux qui lui appartiennent ; mais les places, les honneurs dont disposait l’ambitieux atteignent à tous les intérêts de tous les instants.

1161. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

Ce sera ce qu’on peut appeler la loi d’économie : on mettra chaque idée là où elle devra prendre le plus de force et produire le plus d’effet, là aussi où elle pourra le mieux s’acquitter de toutes les fonctions qui lui appartiennent, de façon qu’il n’y ait pas besoin de la rappeler dans le cours de l’ouvrage.

1162. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Dans les cinquante ou soixante mille lignes qu’un journaliste écrit tous les ans, ce qui lui appartient en propre, ce qui le signale et le distingue se trouve perdu dans ce qui le confond et le mêle, dans tout ce qu’il a laissé s’écouler de lui sans y apporter d’attention et sans y attacher de prix.

1163. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Je n’ignore pas qu’en réalité les âmes n’appartiennent point toutes au temps qui les a fait naître, qu’il y a parmi nous des hommes du moyen âge, de la Renaissance et, si vous voulez, du xxe  siècle.

1164. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Au fond, Michelet conçoit l’amour comme Platon, comme les poètes des Chansons de chevalerie, comme d’Urfé (à cela près que d’Urfé, par un scrupule renchéri touchant la possession physique, ne veut considérer l’amour qu’avant le mariage), comme Corneille enfin, et Pascal lui-même. « À mesure qu’on a plus d’esprit, dit Pascal, les passions sont plus grandes, parce que les passions n’étant que des sentiments et des pensées qui appartiennent purement à l’esprit, quoiqu’ils soient occasionnés par le corps, il est visible qu’elles ne sont plus que l’esprit même et qu’ainsi elles remplissent toute sa capacité. » Pareillement Michelet : « L’amour est chose cérébrale.

1165. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Blandine appartenait à une dame chrétienne, qui sans doute l’avait initiée à la foi du Christ.

1166. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Elles se sont avilies à nos yeux à force d’être l’instrument du crime, & d’appartenir à des hommes méprisables ; que l’or, germe de tous les maux, soit pour eux, la médiocrité & la gloire seront pour nous.

1167. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

C’est une originalité au rabais ; c’est un minimum d’originalité ; c’est une originalité très commune et très banale puisqu’elle appartient à tous les hommes sans exception, qu’ils le veuillent ou non.

1168. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Il faudra bien qu’elle en sorte dès qu’elle voudra tenter la moindre application. » Je veux démontrer, par exemple, que telle propriété appartient à tel objet dont la notion me semble d’abord indéfinissable, parce qu’elle est intuitive.

1169. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Le mercenaire, à qui les brebis n’appartiennent pas, voit venir le loup, abandonne les brebis et s’enfuit.

1170. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Jérusalem, ces jours-là, appartenait aux étrangers.

1171. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Ici se place une observation essentielle : c’est qu’en 1669, quand le roi autorisa de premières démarches pour engager madame Scarron à se charger de ses enfants naturels, aucune apparence de dévotion ne se rencontrait dans la société qu’elle fréquentait ; et j’ajoute qu’aucune apparence de dévotion n’avait atteint ni le roi, ni madame Scarron ; de sorte que la gloire de sa désignation appartient tout entière à l’honnêteté des mœurs et à la bonne compagnie.

1172. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Il n’appartient à aucun « système ».

1173. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

S’il en était ainsi en effet, l’embranchement des vertébrés, qui conserve jusque dans ses derniers représentants un même type de cerveau, devrait être absolument supérieur en intelligence à tous les autres embranchements où le cerveau, quand il existe, appartient à un type tout différent de celui du cerveau humain.

1174. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

Suivant lui, elles doivent principalement exprimer, non des rapports définis de causalité, mais le sens dans lequel se dirige l’évolution humaine en général ; elles ne peuvent donc être découvertes à l’aide de comparaisons, car pour pouvoir comparer les différentes formes que prend un phénomène social chez différents peuples, il faut l’avoir détaché des séries temporelles auxquelles il appartient.

1175. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Le roman de Scarron, chef-d’œuvre de verve imaginative, d’invention et de fantaisie, appartient excellemment à l’ordre des récits d’intrigues et d’aventures ; c’est un roman romanesque, admirable assurément.

1176. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Le théâtre lui appartient ; qu’il s’y fasse sa place.

1177. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Aussi nous ne craignons pas d’y pénétrer comme dans un champ sans maître, qui appartient au premier occupant (res nullius, quæ occupanti conceduntur).

1178. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Thalès, Phérécyde, Épiménide, Xénophane, Parménide, Empédocle, appartiennent à cet âge de la philosophie unie à l’imagination.

1179. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

L’Orphelin de la Chine est dédié au maréchal de Richelieu : le début de l’épître dédicatoire est aimable et gracieux : voici un endroit qui me paraît touchant ; le fond de l’idée est emprunté d’Horace et de Boileau, mais le tour appartient à Voltaire. […] Il appartient à un philosophe beaucoup moins qu’à tout autre, de mettre sur le compte de la raison et de la philosophie des caprices honteux qui violent toute bienséance et sont essentiellement contraires au bon ordre. […] Électre a de grands défauts, mais ils sont rachetés par des beautés vraiment tragiques, et ces beautés appartiennent au génie de l’auteur : les deux derniers actes sont dignes de Crébillon. Dans l’Oreste, au contraire, on ne trouve presque rien qui soit digne de Voltaire, rien qui lui appartienne en propre : les situations pathétiques de cette pièce ne sont que des répétitions ou des réminiscences. […] Incertaine appartient à la rime ; autrement on ne la placerait pas après éplorée.

1180. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Nous ne prétendons ni refaire, après des plumes meilleures que la nôtre, l’histoire littéraire de cette époque coupée en deux par une révolution que l’on prit pour un dénoûment et qui ne fut qu’un prélude, ni réclamer pour notre foi religieuse de beaux talents qui commencèrent par l’invoquer, mais qui, en définitive, ne lui appartiennent pas. […] Eugénie Grandet, en effet, malgré ses qualités charmantes, appartient à un genre qui occupe, dans les œuvres d’imagination, un rang secondaire, et M. de Balzac semble avoir fixé lui-même cette infériorité relative, lorsque, dans sa Revue parisienne, à propos des Nouvelles de M.  […] Ce ne sont là, après tout, que des peccadilles, les abus d’un mauvais système ; mais on éprouve une impression plus pénible et plus irritante, lorsque ces femmes, dont l’invention et le monopole appartiennent, Dieu merci ! […] Il y a évidemment, dans Autrefois, des pièces qui appartiennent à l’inspiration d’Aujourd’hui. […] Le pays lui appartenait d’avance par l’annulation des provinces, l’effacement des caractères, la centralisation des idées, le nivellement des mœurs et l’égalité des intelligences, ainsi que par l’organisation administrative et politique.

/ 1950