/ 1456
949. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Les questions théologiques, dans leur temps, avaient été l’objet d’un intérêt aussi vif, d’une analyse aussi profonde, parce que les querelles qu’elles faisaient naître étaient animées par l’avidité du pouvoir et la crainte de la persécution.

950. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

J’appelle philosophie, l’investigation du principe de toutes les institutions politiques et religieuses, l’analyse des caractères et des événements historiques, enfin l’étude du cœur humain, et des droits naturels de l’homme.

951. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Pour les républiques populaires, il faut distinguer deux époques tout à fait différentes, celle qui a précédé l’imprimerie, et celle qui est contemporaine du plus grand développement possible de la liberté de la presse ; celle qui a précédé l’imprimerie devait être favorable à l’ascendant d’un homme sur les autres hommes, les lumières n’étant point disséminées ; celui qui avait reçu des talents supérieurs, une raison forte, avait de grands moyens d’agir sur la multitude ; le secret des causes n’était pas connu, l’analyse n’avait pas changé en science positive la magie de tous les effets.

952. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Théorie de la fable poétique A quoi suis-je arrivé par cette longue analyse ?

953. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

C’est peut-être dans cette alliance que consiste, en dernière analyse, son originalité.

954. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Je ne tenterai pas non plus l’analyse de ce traité de mystique qui serait aussi vaine que celle d’un manuel de mécanique.

955. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Distribuez en partis toute cette foule d’ennemis de Mazarin, en factions tous ces partis, en rivalités personnelles toutes ces factions : voilà des formes à l’infini, voilà « le pays où il y aura toujours à découvrir des terres inconnues. » La première édition des Maximes commençait par une longue et subtile analyse de l’amour-propre C’était plus qu’un portrait chargé, où beaucoup de traits portent à faux ; c’était une sorte d’accusation où se trahissait une main passionnée.

956. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Il décelait déjà ce besoin d’exactitude et de précision qui lui fera appliquer tout à l’heure, à ses investigations littéraires, les procédés rigoureux de l’analyse anthropométrique et de l’instruction judiciaire.

957. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Janin ; tout le monde le voudra lire, et mon analyse serait superflue.

958. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

 » Notez que l’honnête correspondant ne voulait dire autre chose sinon : « Le chant de Jeanne, tel que vous me le racontez en abrégé dans votre analyse, doit être charmant. » Mais la colère et le soupçon n’y regardent pas de si près.

959. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Je ne vais pas continuer l’analyse bien longtemps : le château est trouvé, on y arrive à travers les fossés sur une planche fragile.

960. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Le chevalier de Boufflers lui répondit, et eut les honneurs de la séance par une analyse brillante du Jeune Anacharsis, dont il comparait l’auteur à Orphée.

961. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Berthelot enfin, dans une remarquable introduction à sa Chimie organique, a largement développé le rôle de l’analyse et de la synthèse, en insistant particulièrement sur les progrès qu’il a fait faire lui-même à la méthode synthétique.

962. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Est chose tout objet de connaissance qui n’est pas naturellement compénétrable à l’intelligence, tout ce dont nous ne pouvons nous faire une notion adéquate par un simple procédé d’analyse mentale, tout ce que l’esprit ne peut arriver à comprendre qu’à condition de sortir de lui-même, par voie d’observations et d’expérimentations, en passant progressivement des caractères les plus extérieurs et les plus immédiatement accessibles aux moins visibles et aux plus profonds.

963. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Le plus souvent incapable d’une synthèse quelconque, la Critique se contente de déchirer avec les petites épingles de l’analyse un livre quand il est d’ensemble, quand il a la prétention d’être lié en toutes ses parties et d’être parti d’une conception première, comme, par exemple, ces poésies de M. 

964. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Où commence l’inutile excès d’analyse ?

965. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

En dernière analyse, Hugo et le Parnasse, ne peuvent que se voir refléter dans les personnes les plus distinguées de leurs élèves.

966. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Ces mots magiques, nul raisonnement, nulle science ne les découvre ; ils sont le langage de l’imagination qui parle à l’imagination ; ils expriment un état extraordinaire de l’âme qui les trouve, et mettent dans un état pareil l’âme qui les écoute ; ils sont la parole du génie ; ils ne sont donnés qu’à l’artiste, et changent la triste langue des analyses et des syllogismes en une sœur de la poésie, de la musique et de la peinture.

967. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Meray34, qui les analyse complaisamment, en sont la preuve. […] Il faut que j’en donne un exemple avant d’entamer l’analyse du roman : « Les bois d’Auberive avaient mis leurs habits de printemps. […] Je foule ici un terrain bien difficile, bien broussailleux, bien bourbeux, qu’il ne me convient pas de hanter plus longtemps ; aussi bien les rameaux ébranchés du tronc par mon analyse réclament-ils une main pour être replantés en terre fraîche. […] Je m’efforce d’intervenir le moins possible dans l’analyse de ce drame et de mettre Aubanel en rapports directs avec mes lecteurs par des citations fréquentes et liées seulement par le récit. […] Les autres défauts du livre ressortiront de l’analyse, ou plutôt, — comme, hélas !

968. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Abel Hermant est parmi les jeunes un de ceux sur qui on doit compter, s’il consent à ne pas se laisser entraîner dans l’église d’analystes outranciers analysant jusqu’à leurs analyses, et qui appellent à grands cris des fidèles. […] Il y a là de l’idylle, du drame, une saveur particulière et de l’émotion sincère, chose rare, dans les livres de sèches analyses qui se fabriquent aujourd’hui. […] Celui qui, au commencement de cette courte analyse, a tenu ce beau et fier langage, le parle d’autant mieux que son cœur a souffert et souffre encore par d’indignes amours. […] C’est, je le répète, dans la force, la persistance de l’analyse, du développement du moindre fait, du plus petit mouvement de l’âme, que l’auteur a placé son esthétique, et à ce compte, il a réussi cette fois au-delà de ce qu’on peut imaginer. […] Voilà la trop sèche analyse d’une œuvre qui, je le répète, contient, malgré sa simplicité, les situations les plus dramatiques.

969. (1914) Une année de critique

La manie de l’analyse y eût été reliée comme l’imagination de Don Quichotte, comme la science dans Bouvard et Pécuchet. […] * *   * Aucune analyse ne saurait donner l’idée de la richesse de ce roman. […] À toute minute, et bien avant que soit tombé le bandeau de l’amour, un homme rompu comme Félix à l’analyse doit se poser la question : « Est-ce que je ne me dupe pas moi-même ?  […] Les moralistes y discernaient une conséquence de l’abus de l’analyse. Nous y reconnaissons plutôt le signe que l’analyse fut insuffisante.

970. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Vaney, dont il nous donne une longue analyse. […] Poussant plus loin son analyse, il lui apparaît que la durée comporte une économie et un ménagement des forces vitales. […] Il dit encore : « Dans les portraits des Jacobins, de Robespierre, de Bonaparte, mon analyse préalable est toujours rigoureusement déterministe et ma conclusion terminale rigoureusement judiciaire… » Il conclut : « Plus une école est déterministe, plus elle est rigoureuse en morale. » Je me souviens d’avoir éprouvé, après la lecture de cette lettre, un poignant serrement de cœur à l’idée que ce livre avait touché dans ce maître si respecté, si aimé, une blessure cachée. […] Le reste est indifférent. » Dès sa vingtième année, il lui sembla que sa vocation à lui, était l’application des méthodes scientifiques à la psychologie humaine, et c’est tout l’esprit de son œuvre, soit qu’il analyse tel ou tel écrivain, un Tite-Live, un La Fontaine, un Balzac, un Racine, soit qu’il applique la méthode à l’histoire de toute une littérature — celle de l’Angleterre — soit qu’il s’essaie à démêler la genèse d’une œuvre d’art, en Italie, aux Pays-Bas, en Grèce, soit enfin qu’il étudie dans les Origines de la France comtemporaine, la formation politique et sociale d’un État. […] Il se rattachait cependant par toute sa pensée à cette méthode d’analyse interne dont un Racine et un Bourdaloue nous offrent, dans des domaines si différents, des exemplaires accomplis.

971. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Il a lu un nombre considérable d’ouvrages dont quelques-uns ne nous sont connus que par l’analyse qu’il en donne. […] Et puis il serait dangereux d’évoquer tous ces somptueux décors, après les peintures saisissantes et les pénétrantes analyses de Taine. […] Paul Bourget a publiés auparavant, un roman d’analyse. […] Il se peut, en effet, que cette analyse infinitésimale de soi-même, cette gageure soutenue contre les affections les plus légitimes soient des exercices un peu stériles. […] Je ne sais si cette analyse infinitésimale du moi, si ce démontage minutieux du mécanisme intérieur, même lorsqu’on y ajoute, pour nous consoler, une réfutation du déterminisme, sont faits pour donner au lecteur le goût de la vie active.

972. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Ce qui achève de dérouter les idées reçues et de ruiner la légende, c’est l’analyse des dispositions de l’armée. […] Venu dans un siècle de pensée réfléchie, d’analyse, d’histoire, de critique, de science positive, il est de la famille des poètes primitifs. […] » Son plus grand effort en ce genre est sans doute celui qu’il a dû faire pour appliquer à l’analyse d’Un Mariage sous Louis XV le langage des exploitations de chemins de fer. […] Le genre consiste essentiellement à remplacer l’analyse des sentiments par l’invention des circonstances les plus romanesques. […] De tous ces paradoxes débités en cent façons, répandus par le livre, par le théâtre, par les journaux, mis en aphorismes par les beaux esprits à prétentions de penseurs, en analyses quintessenciées à l’usage des délicats, en drames et en romans feuilletons à l’usage du peuple, un faux idéal s’est dégagé.

973. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Quand tout désabuse, il est impossible de se passionner : quand tout est soumis à l’analyse philosophique, tout perd son charme en perdant son mystère ; et l’âme ne se plaît que dans les sentiments mystérieux et infinis. […] J’en suis fâché, mais en dernière analyse, c’est tout ce qui reste de leurs raisonnements. […] Il faut donc s’entendre avec elle sur la mélancolie, puisqu’elle ne paraît pas avoir bien défini ses propres sensations, malgré l’analyse philosophique. […] En dernière analyse, tous les dogmes révélés ne servent qu’à confirmer ceux de l’immortalité de l’âme et de l’existence de Dieu, qui ne seraient point suffisamment attestés par les merveilles de la nature. […] Quoi qu’il en soit, Thomas analyse, dans son Essai sur les Femmes, toutes les vertus dont elles sont susceptibles ; il compte de siècle en siècle toutes leurs grandes actions, tous leurs travaux, et jusqu’aux ouvrages publiés à leur gloire.

974. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Anatole France analyse d’une façon bien pénétrante la psychologie de ce tribunal formidable. […] En ce qui concerne l’analyse, M.  […] Et toujours il traduit avec véhémence des sensations, il décrit, il énumère, il procède par analyse concrète. […] En tout cas, et quoi que l’on pense de ces différentes théories, il est certain que l’analyse chronologique et anecdotique des faits, curieuse et divertissante en soi, n’éclaircit rien et produit même une légère impression d’ahurissement. […] Benda a su renouveler le thème, après Benjamin Constant, d’abord par l’acuité de certaines notations, ensuite par une analyse nietzschéenne des dangers de la pitié.

975. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Les anciens, s’ils ont eu à subir bien des outrages du temps, lui ont dû cet avantage du moins d’échapper à l’analyse de la curiosité biographique. […] On me permettra de continuer à traduire textuellement un récit que toute analyse affaiblirait.

976. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

« Je ne l’ai écrit, disait modestement Mozart aux hommes qui n’étaient pas aptes à l’apprécier de son temps, je ne l’ai écrit que pour mes chers habitants de Prague, pour moi et pour quelques amis. » XV Nous voudrions pouvoir donner ici à nos lecteurs l’analyse savante et sentie de cette œuvre accomplie de littérature musicale, telle que la donne M. Scudo dans son commentaire ; mais on n’analyse des sons que par des notes, et les notes dont l’écrivain est obligé de se servir n’ont pas de sonorité ni de mélodie pour l’oreille.

977. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Aujourd’hui, selon notre habitude de ne caractériser les littérateurs que par leur chef-d’œuvre, nous allons vous introduire dans le théâtre allemand par l’analyse du Faust de Goethe, drame qui contient, dans l’imagination d’un poète aussi philosophe que Voltaire, aussi mélodieux que Racine, aussi observateur que Molière, aussi mystique que Dante, tout le génie de la littérature allemande et tout le caractère du peuple allemand. […] Suivez avec attention l’analyse de ce poème épique en dialogue, que nous allons feuilleter avec vous.

978. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Sans doute, cette stabilité n’est que relative ; il n’y a point, en dernière analyse, d’état purement statique ; il y a toujours action dynamique et, en raison du milieu résistant, il y a toujours changement ; mais il ne s’ensuit pas que ce soit le changement même qui constitue l’essence de la sensibilité ; il n’est que la condition de la différenciation du bien-être primordial en peines et en plaisirs. […] Si nous examinons le sens vers lequel se dirigent, en dernière analyse, les mouvements continuels dont l’organisme est le siège, nous voyons que les uns tendent à la conservation de la substance, les autres à sa destruction ; par conséquent, les uns tendent à la vie, les autres à la mort.

979. (1909) De la poésie scientifique

M’évertuant vers les plus hautes, et sans doute de lointaines généralisations, sommes harmonieuses des rapports liant l’intelligence humaine à l’évolution universelle, tentant ainsi une unité philosophique qui dégageât son émotion  Métaphysique émue  tout en exprimant sa complexité sensitive entre-pénétrée : Analyse et Synthèse. […] Elle opère continuellement son Analyse  elle se développe pour se connaître, et aux divers degrés du processus vital se sent, s’éprouve, se pense, se recrée consciente.    

980. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

dit-il, je ne sais pas, mais enivre-toi, c’est ma seule réponse. » Prenant alors sur le tapis un des bouquets des mille fleurs diverses dont ses esclaves avaient paré la table de nacre du festin et couronné les jarres, il le donna à respirer à son ami : « Réponds à ton tour, lui dit-il, et analyse si tu peux, dans l’odeur enivrante qu’exhale ce bouquet, chacun des mille parfums dont ce parfum innommé se compose ; dis-moi ce qui est santé et ce qui est poison dans l’invisible haleine de toutes ces fleurs ?  […] L’analyse seule offenserait la décence.

/ 1456