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3169. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Le public français n’aime guère être dépaysé.

3170. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Il l’aime pour elle, indépendamment de ce qu’elle donne.

3171. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Il faut choisir, de propos délibéré, et en connaissance de cause, certains sujets d’études historiques plutôt que d’autres, suivant que certains répertoires bibliographiques existent ou n’existent pas ; suivant que l’on aime ou que l’on n’aime pas le travail de cabinet ou le travail d’exploration dans les dépôts ; suivant même que l’on a ou que l’on n’a pas les moyens de fréquenter commodément certains dépôts. « Peut-on travailler en province ?  […] Cela dit pour ceux qui excellent au jeu des « émendations »76, qui l’aiment par conséquent, et qui seraient, au fond, fâchés de n’avoir pas à le pratiquer. […] Toute trouvaille procure une jouissance ; or, dans le domaine de l’érudition il y a d’innombrables trouvailles à faire, soit à fleur de terre, soit à travers de quadruples obstacles, pour ceux qui aiment et pour ceux qui n’aiment pas à jouer la difficulté. […] De ces détails variés à l’infini se forme l’impression du « caractère » et le recueil de ces traits caractéristiques constitue le « portrait », ou, comme on aime à dire aujourd’hui, la « psychologie » du personnage. […] De cette crise de rénovation l’enseignement de l’histoire sortira sans doute organisé, pourvu d’une pédagogie et d’une technique rationnelles comme ses aimés, les enseignements des langues, des littératures et de la philosophie.

3172. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Ne me reconnaissant rien de ce qu’il fallait pour être aimé, je me prodiguais ce qui me manquait… héros de roman ou d’histoire, que d’aventures fictives j’entassais sur des fictions29 !  […] Imaginer qu’on est aimé, qu’on est puissant, c’est se donner réellement, dans une mesure très variable, les joies de l’amour et de la puissance. […] Flaubert écrivait à Mme X..., en datant sa lettre de deux heures du matin : « Il faut t’aimer pour t’écrire ce soir, car je suis épuisé, j’ai un casque de fer sur le crâne ; depuis deux heures de l’après-midi (sauf vingt-cinq minutes à peu près pour dîner) j’écris de la Bovary, je suis à leur promenade à cheval, en plein, au milieu ; on sue et on a la gorge serrée. […] Sa sœur lui présente un jour une jeune fille qui désirait quelques lignes de lui sur son album, Lamartine prend une plume et sans se donner un moment pour réfléchir, sans s’arrêter une seconde, il écrit : Le livre de la vie est le livre suprême Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois, Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même : On voudrait revenir à la page où l’on aime Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts. […] Chez Lamartine on voit assez bien comment l’album évoque l’image : le livre de la vie (assez analogue à des images aimées de Lamartine comme l’ océan des âges par exemple) et comment tout le reste en sort au moyen des associations fournies par les plus importants et les plus communs des phénomènes qui nous intéressent et dont les idées sont toujours à la disposition d’un poète : l’amour, la mort, la fuite du temps.

3173. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

J’aimerais mieux, pour le roi, un bon général qui aurait toutes ces pernicieuses qualités, qu’un fat que l’on trouverait dévot, libéral, honnête, chaste, pieux.

3174. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

J’aimerais donc que dans un travail spécial, à la suite d’une dissertation sur cette journée ou cette suite de journées sanglantes et glorieuses, on recueillît, pour ne parler que de ce qui compte, le récit de Jomini (1820), celui de M. 

3175. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

A peine quelque trace de l’instruction primitive aurait-elle subsisté parfois, comme dans ce Lai d’Aristote, où le maître de toute science, à quatre pattes, selle au dos, bride aux dents, porte la belle Indienne qu’il avait blâmé Alexandre de trop aimer, et donne l’ironique leçon de la sagesse vaincue par une blonde tresse, un sourire et une chanson.

3176. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

On sait en revanche à quelles catastrophes aboutissent dans nos drames modernes et dans nos romans de passion les défaillances de la fidélité conjugale et les complications causées dans le ménage par l’intrusion d’un tiers trop aimé.

3177. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Celui qui demanderait à sa raison s’il doit aimer son père, ses enfants, sa patrie, glacerait par là même les meilleurs et les plus naturels sentiments du cœur humain ; il ne serait plus qu’un automate pensant.

3178. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Les hommes instruits se cherchent ; ils aiment à se voir et à s’entretenir.

3179. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Dieu a révélé à l’homme par la parole tout ce qu’il doit savoir et connaître, aimer et craindre.

3180. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Un jour le désir le prend de connaître la vérité sur Lourdes, et il part, non sans quelque vague et lâche espoir d’y retrouver sa foi perdue, « la foi du petit enfant qui aime et ne discute pas. » Les spectacles auxquels il assiste, la mise en scène organisée par les « Pères de la grotte » en industriels soucieux d’une fructueuse exploitation de leur entreprise, lui font, dès le premier jour, perdre cette naïve espérance.

3181. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Ne serait-ce pas ce qu’exprime la fable d’Endymion — le berger à jamais endormi, que la déesse Séléné (autrement dit, la Lune) aime d’un profond amour ?

3182. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Peut-être même, chez un peuple dont l’humeur sociable et douce aime à communiquer ses sentiments et ses idées, et chez qui les femmes de tout temps exercèrent leur empire, la parole dut se perfectionner et s’adoucir un peu plus tôt que chez d’autres nations, qui avaient moins le goût et le besoin de la société que nous.

3183. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Elle réunit, cette même loi, les hommes moins enthousiastes, qui, accoutumés à la discussion des intérêts divers et si compliqués que la société met sans cesse aux prises, savent les difficultés de la pratique, aiment à voir agir en tout l’expérience, ne recourent que dans les cas extrêmes aux principes de métaphysique, toujours contestables, et qui ont reconnu bien souvent que la réalité des choses, en se développant, déjoue la plupart des espérances ou des craintes que l’imagination s’était faites à l’avance.

3184. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Sans pouvoir obliger personne à les croire, il faut bannir de l’État quiconque ne les croit pas ; il faut le bannir non comme impie, mais comme insociable, comme incapable d’aimer sincèrement les lois, la justice, et d’immoler au besoin sa vie à son devoir »  Prenez garde que cette profession de foi n’est point une cérémonie vaine : une inquisition nouvelle en va surveiller la sincérité. « Si quelqu’un, après avoir reconnu publiquement ces mêmes dogmes, se conduit comme ne les croyant pas, qu’il soit puni de mort ; il a commis le plus grand des crimes : il a menti devant les lois. » — Je le disais bien, nous sommes au couvent.

3185. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs.

3186. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il mourut le 27 mai 1564, « ayant vécu dit Théodore de Bèze, quant à cette vie mortelle, l’espace de cinquante-six ans moins un mois et treize jours, desquels il en avoit passé justement la moitié au saint ministère ; parlant et écrivant sans avoir rien changé, diminué ni ajouté à la doctrine qu’il avait annoncée dès le premier jour de son ministère, avec telle force de l’esprit de Dieu, que jamais méchant ne le put ouïr sans trembler, ni homme de bien sans l’aimer et l’honorer68. » § V.

3187. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

À chaque élément du continu C, ou si l’on aime mieux s’exprimer ainsi, à chaque point du premier espace tactile, correspond une série de sensations musculaires Σ qui me font passer d’une certaine situation initiale à une certaine situation finale1.

3188. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

J’aime à voir encore les Philosophes se dire les amis du genre humain, & se déchaîner contre tous les états de la Société civile.

3189. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

D'éclairer l'homme sur sa dignité ; de lui faire aimer ses devoirs les plus pénibles ; de réprimer les égaremens d'une raison indocile ; d'enchaîner les mouvemens des cœurs corrompus ou près de se corrompre ; de faire, en un mot, de tous les hommes une société d'amis ou de freres, une seule & même famille.

3190. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Mais le bonheur dont les faiseurs d’utopie aiment à gratifier nos descendants sera peut-être pour eux un malaise plus aigu que le nôtre.

3191. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Heureusement pour notre littérature, M. de Voltaire a fait de ce talent un meilleur usage, que de l’emprisonner dans une langue étrangère ; il a mieux aimé être le modèle des poètes français de notre siècle, et le rival de ceux du précédent, que l’imitateur équivoque de Lucrèce et de Virgile.

3192. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Nos Droits, à l’image du Droit romain, n’aiment à traiter qu’avec des individus, et font difficulté pour accorder la personnalité aux groupements.

3193. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Lorsqu’ils contemplaient la vie d’alentour et lorsqu’ils s’y mêlaient, lorsqu’ils aimaient, enfin, comme les autres hommes, une irrésistible mélancolie les terrassait. […] Ce n’est pas une iniquité de plus ou de moins qui rendra votre société de sycophantes et de bourreaux plus ou moins haïssable ; votre société féroce, aboutissant suprême et superbe vraiment de dix-huit siècles de christianisme, religion d’amour, est à jamais condamnée par quiconque a la force de penser et d’aimer.

3194. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Pour moi, en général, j’aime encore mieux que tous ces petits boutons irritants sortent que de les faire rentrer.

3195. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Devoir de ce premier groupe de la famille de reconnaître et de respecter, dans les autres groupes semblables à elle, le même droit divin de vivre et de multiplier sur la terre, domaine commun de la race humaine ; de ne point la tuer, de ne point lui dérober sa place au soleil et au festin nourricier du sillon ; mais de reconnaître, d’assister, d’aimer les autres hommes ses semblables, et de leur appliquer cet instinct tout spiritualiste et tout moral de la justice législative incréée, qui invente et qui sanctionne toute société par une force morale mille fois plus forte que la force législative, la conscience, et dont toute violation est crime, dont toute observation est vertu !

3196. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Mais la tâche a paru difficile, on s’en est lassé, l’on a mieux aimé se déclarer maîtres et modèles.

3197. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

L’intelligence, après avoir parcouru un certain espace, aime à revenir sur ses pas pour revoir la route qu’elle a fournie et repenser ce qu’elle a pensé.

3198. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Et maintenant ou pourra revoir ces pages aimées : non point, comme les belles lithographies du livre de M. 

3199. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

On le lit sans se fatiguer ; il ne présente que la fleur des sujets ; il réveille par des antithèses ; il voltige d’objet en objet ; il a l’art de saisir les contrastes ; de se jouer avec la saillie, de remplacer le raisonnement par l’épigramme ; enfin, il aime mieux mentir & déchirer, que d’être froid ou ennuyeux.

3200. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Pour l’expression de la pensée, inventer des combinaisons nouvelles de mots est nécessaire, et il n’est pas moins nécessaire que cette invention soit aisée : car la pensée est trop rapide et trop mobile pour pouvoir attendre longtemps la forme sensible dont elle aime à s’accompagner.

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