/ 1873
159. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Six semaines d’un voyage en calèche à travers la Belgique ou le long du Rhin, glaces ouvertes, lui suffisent d’ordinaire pour son plus long chef-d’œuvre, pour la pièce en cinq actes et sans collaborateurs. Il envoie quelquefois au théâtre acte par acte, tant il est sûr de son économie et de son plan. […] Le cinquième acte est de beaucoup le moins bon, le plus factice, celui qui rappelle le plus les conclusions de vaudeville ou d’opéra-comique. […] Mais le succès est décidé par les quatre premiers actes, et le cinquième roule de lui-même en vertu de l’impulsion donnée. […] Le Mariage de raison, acte II, scènev.

160. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Le second acte est tout entier dans la métamorphose du laideron touché par l’amour. […] Au premier acte, nous sommes dans l’atelier du peintre Spiegel et du musicien Frantz Wagner, deux amis qui ont mis leur vie et leur avenir en commun. […] A l’acte suivant, nous assistons à la lecture du testament par-devant les trois amis, et le baron et la margrave, tout étonnés de la rencontre. […] — Non, et le dernier acte nous en garde encore. […] Il en résulte bien des tiraillements, des détonations et des discordances ; mais, en somme, la pièce marche, elle arrive, elle se retrempe, après avoir langui, pendant deux actes inutiles, dans une dernière scène pleine d’émotion et de chaleur, et ce dénouement achève le succès que le premier acte avait commencé.

161. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Puis, ce point de vue s’est étendu si bien que l’on a négligé de parti pris la part cependant visible des grands hommes dans les grands actes publics et que le mérite de l’accomplissement de ceux-ci a été attribué aux foules humaines qui les ont exécutés, forcées souvent, ignorantes toujours. […] Le principe d’individuation fait apparaître à un moment donné dans le groupe social une personnalité artistique ou agissante douée d’une constitution mentale et probablement cérébrale, particulière, manifestée par des œuvres, des actes, des paroles. […] L’émotion qu’elle procure ne se traduit pas en actes, immédiatement, et par ce point les sentiments esthétiques se distinguent des sentiments réels violents. […] Tandis que la première ne donne de l’homme que des actes extérieurs et bruts, la seconde nous fait pénétrer dans toute la complexité de sa pensée et de son émotion. […] Que l’on considère en outre que de plus en plus, à mesure que la civilisation s’affine à mesure que les hommes deviennent plus paisibles et plus vertueux, les actes absorbent une moindre partie de l’énergie, et ont derrière la nature brute de la volonté qu’ils expriment, un arrière-fonds plus ténébreux de pensées et d’émotions qu’ils sont impuissants à signifier.

162. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arène, Paul (1843-1896) »

Arène, Paul (1843-1896) [Bibliographie] Pierrot héritier, pièce en un acte, en vers (1865). — Jean des Figues, roman (1868). — Les Comédiens errants, pièce en vers, avec M. Valery Vernier (1873). — Un duel aux lanternes, comédie en un acte, en vers (1873). — Ilote, avec Charles Monselet, un acte en vers (1875). — La Gueuse parfumée, nouvelles, dont Jean des Figues (1876). — Le Char, opéra-comique en vers libres, avec Alphonse Daudet (1878)

163. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Le troisième acte ressemblait au second ; on dit que le premier et le quatrième ressemblaient aux deux autres. […] Au second acte, il hante Sachs, le trouble, l’arrache à son travail et se dérobe quand le vieux chanteur veut le ressaisir : « Es klang so alt, dit Sachs rêveur, und war doch so neu, wie Vogelsang in süssen Mai ». […] Le sens se précise : le motif apparaît quand Pogner déclare que la fiancée devra confirmer le jugement des maîtres ; quand Walther dit plus tard, à l’acte deux. « Ich liebe ein Weib, und will es freien !  […] Il est le véritable motif qui anime tout le drame, et pour donner une faible idée de sa circulation, il suffira de le retrouver à la fin de l’acte deux, où il se dégage de la sérénade de Beckmesser, pour se retrouver dans toute sa simplicité et son charme, page 235. […] Motif 81. — Cadence terminant les couplets de Sachs au deuxième acte, et quelques autres phrases de style un peu déclamé.

164. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

La différenciation des actes dépend de la différenciation des idées et des sentiments. […] Elle veut discipliner les actes comme les sentiments et les idées. […] Il en résulte qu’on peut commettre, sans être inquiété, une foule d’actes qui seraient interdits dans un pays moins neuf et par conséquent plus policé. Dans un pays vieux, dans une société policée, la plupart des actes de la vie physique et intellectuelle sont réglés par des lois. […] Stuart Mill constate la tendance au despotisme croissant de la société sur les actes de l’individu.

165. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Le juge ne peut descendre dans l’intimité des consciences, sonder les reins et les cœurs ; il ne peut apprécier que d’une façon très imparfaite et approximative les conditions, les circonstances, les mobiles d’un acte. […] Si les actes criminels sont peu divers, les processus psychiques qui les font naître sont nombreux. […] Le droit familial protège les gens mariés ; il traite le mariage comme un acte social, non comme un acte individuel. […] Et il y a un autre individualisme, positif celui-là et évolutif, qui oppose à l’ancienne conception dogmatique et autoritaire du droit, une conception plus large, plus souple ; qui adapte le droit à la diversité des individus et des cas particuliers, au lieu de plier la diversité des individus et des actes humains à la règle inflexible du droit.

166. (1890) L’avenir de la science « I »

Le progrès de la moralité et de l’intelligence amènera des points de vue nouveaux, qui donneront une valeur idéale aux actes en apparence les plus grossiers. […] L’acte le plus matériel de la vie, celui de la nourriture, ne reçut-il pas des premiers chrétiens une admirable signification mystique ? […] Privée de son idéalisation, la vie est devenue quelque chose de profane, de vulgaire, de prosaïque, à tel point que, pour certains actes, où le besoin d’une signification religieuse était plus sensible, comme la naissance, le mariage, la mort, on a conservé les anciennes cérémonies, lors même qu’on ne croit plus à leur efficacité. Un progrès ultérieur conciliera, ce me semble, ces deux tendances, en substituant à des actes sacramentels, qui ne peuvent valoir que par leur signification, et qui, envisagés dans leur exécution matérielle sont complètement inefficaces, le sentiment moral dans toute sa pureté. […] Il y a un grand foyer central où la poésie, la science et la morale sont identiques, où savoir, admirer, aimer sont une même chose, où tombent toutes les oppositions, où la nature humaine retrouve dans l’identité de l’objet la haute harmonie de toutes ses facultés et ce grand acte d’adoration, qui résume la tendance de tout son être vers l’éternel infini.

167. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

De même, pendant vos promenades, pendant vos repas, pendant tous les actes de la vie. […] Vous êtes des hommes d’honneur ; regardez cet acte, qu’on traite avec tant de légèreté, comme un acte abominable. […] Mais il y a une vérité qui sera éternelle, c’est que des relations des deux sexes résultent des obligations sacrées, et que le premier des devoirs humains est de s’interdire, dans l’acte le plus gros de conséquence pour l’avenir du monde, une coupable étourderie.

168. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

— Héro et Léandre, féerie en trois actes (1898). — Aliénor, opéra en cinq actes (1893-1894). — Myriam, drame en cinq actes (1894). — Élisabeth, drame en vers (1894). — Don Juan, drame en vers (1898). — Jean Bart, pièce (1900).

169. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Nous ne sçaurions le plaindre durant cinq actes. […] Je répondrai donc que ces combats que livre Titus ne sont pas dignes de lui, ni dignes d’occuper la scene tragique durant cinq actes. […] Une pareille raison pourroit tout au plus justifier celui d’une jeune princesse qui, durant quatre actes, auroit fait voir la foiblesse que montre cet empereur.

170. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Toutefois il termina l’instrumentation du premier acte en septembre-octobre (après son retour en Suisse et un séjour dans les Alpes), celle du troisième acte en mars 1856. […] Le 6 décembre il annonce à Liszt qu’il termine l’esquisse de la première scène du premier acte ; en mi-janvier 1857 il termine l’esquisse du premier acte en entier. […] Ces mots, on s’en souvient, sont dans la première scène du second acte. […] C’est en septembre 1865, à Munich, bientôt après les premières représentations de ce Tristan pour lequel il avait en 1857 abandonné son Siegfried sous Le tilleul, que Wagner se remit à la partition du second acte de Siegfried. […] Il s’agit de la première intervention du Dieu Wotan dans le prologue de L’anneau du Niebelung, L’Or du Rhin, Acte I, scène 2.

171. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

En un mot, il doit y avoir sous toute expérience une expérience radicale et immédiate, dont le mode d’exercice et l’objet expliquent la direction constante de nos pensées et de nos actes. […] Dans toute perception et dans tout acte intellectuel, la relation de sujet à objet demeure et produit un certain mode d’unité spécifique, propre à la pensée. […] Toute exertion de force est une assertion ; tout acte, tout désir, tout vouloir, tout mouvement est une affirmation. […] » Ainsi peut se traduire, en termes abstraits, l’acte de tout être vivant. […] Dans la volonté aussi l’effet est distinguable et séparable d’avec la cause et ne pourrait être prévu sans l’expérience de leur constante conjonction138. » Cet argument de Hume ne prouve pas que nous n’ayons point conscience d’agir, car Hume confond l’effectuation avec l’action, la conscience du lien de l’effet à l’acte avec la conscience de l’acte même.

172. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Vogl est resté superbe aux premier et troisième actes de Tristan ; l’insuffisance de la voix était plus pénible au second Rien à ajouter sur les autres interprêtes ; l’absence de M.  […] Le 27, le premier acte de Siegfried est parfaitement exécuté ; M.  […] C’est, et aussi le second acte, un apaisement des choses plus poignantes de la Walküre, un retour aux amusements émus du début, pour cette naissance de Siegfried. […] C’est un drame en cinq actes, le drame émotionnel d’une âme pieuse : Le souvenir de soi-même, d’abord, devant le Dieu ; une plainte, les émois de la honte : ayez pitié, Maître, de moi ! […] » Un opéra en cinq actes ou — ce qui est meilleur — en cinq paroles.

173. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

D’ailleurs, les actes que produisent alors les puissances de l’âme sont de telle nature, — Bossuet l’établit avec un grand soin, — qu’ils ne peuvent se graver dans le souvenir ; l’amnésie simule l’inconscience [ch. […] — Dans l’acte de parler intérieurement, nous sommes tantôt passifs, tantôt actifs. […] Les habitudes de la parole intérieure ont leur effet dans l’acte de parler à haute voix, et réciproquement ; il n’y a là que deux variétés d’un même acte, commandées par une seule habitude101. […] I, Ed. du Cerf, 1984, p. 739 : l’article 7 de la question 84 cité par Egger porte sur la question suivante : « l’intellect peut-il avoir une connaissance en acte, au moyen des espèces intelligibles qu’il possède, sans recourir aux images ?  […] ou bien chaque mot est-il associé à une idée par un acte arbitraire de la volonté divine 48.

174. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Concert-Wagner : Troisième acte de la Walküre. […] fin. de la Walküre ; Prél. et sc. fin. du 1er acte de Parsifal. […] Sc. fin. du 1er acte de Parsifal. […] Concert : Album-Blatt ; Sc. fin. de Tristan (piano) ; air de Walther (1er acte) ; chœur des Pèlerins. […] Le programme de la plus récente (21 avril) comprenait le premier et le deuxième acte de Parsifal21.

175. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

L’analyse traînante de tous les chapitres d’un livre, ou celle d’une pièce de théâtre, examinée scène par scène, acte par acte, n’est que le verbal du sujet qu’ils contiennent, et ce n’est point la leçon réfléchie de l’art. […] Le vrai n’y suffit pas : il veut l’exagération, mais il faut qu’elle s’y maintienne d’acte en acte, conformément au ton d’un délire qui ne se relâche ni ne s’attiédisse jamais. […] La mesure de l’action tragique ne comportait, chez les Athéniens, qu’un grand acte dont les Latins ont divisé les parties en cinq actes, et les Français en cinq et en trois. […] Il n’est pas besoin que le spectateur ait vu Richard III, encore enfant, vieillir d’acte en acte sous ses yeux, pour s’intéresser au tableau prolongé des révolutions de son aine criminelle durant le cours de ses vastes intrigues politiques. […] Vous croyez qu’il est facile de s’imaginer qu’un mois entier s’est écoulé comme un seul jour dans l’intervalle des actes.

176. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Cette déformation était involontaire et nécessaire, imposée par l’acte même dont le romancier envisageait la vie distante, aperçue cependant, et haïe en ses seules cruautés. […] Sauf pour certains malades dont l’âme lui est ouverte comme la sienne propre, il ne sait ni ne dit les mobiles de ses personnages, et leurs actes ne sont pas moins bizarres que les flux d’émotions qui sourdent tout à coup dans leurs cerveaux. […] Le type du prince Valkowski dans Humiliés révèle quelques-unes des fanges dormantes de l’humanité, et dessine surtout dans cette conversation serpentine et gratuitement insultante où il parle avec des crudités canailles de la liaison de son fils avec une jeune femme, devant celui qui l’eut pour fiancée, « pour, dit-il, baver sur votre amour. » Et comme le romancier mesure l’odieux de certains actes, il sait aussi décrire l’agonie morale qu’ils infligent aux âmes délicates et froissées. […] Lui et les autres, si libres et perdus de leurs actes, sentent tous le besoin de se confesser à quelqu’un d’aimant en d’explicites aveux. […] Ainsi ces romans sont imbus de condoléance, depuis la scène où une petite enfant raconte à des parents endurcis pour leur fille, l’histoire de l’abandon de sa mère jusqu’à tous les actes évangélique de l’idiot, jusqu’à l’inoubliable entrevue de Raskolnikoff et de Sonia, irrités tous deux l’un contre l’autre, chargés des pires souillures et égaux dans le douloureux abandon de tout orgueil, qui tombent agenouillés l’un devant l’autre et pleurent sur leur souffrance et sur celle qui, diffuse dans la nuit du monde, fait sourdre de toute chair en toute terre, le même murmure de lamentations, et la même pluie lente de larmes.

177. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Ainsi, dès le troisième acte, tout change de face dans cette érotique et sceptique biographie. […] À cette comédie de Plutus, il y a un sixième acte, ou, si vous aimez mieux, un cinquième acte, plus un tableau, comme cela se passait au ci-devant Théâtre-Historique dans la pièce de M.  […] Après le troisième acte, il y a un épilogue. […] La première scène du premier acte se passe dans le jardin de mademoiselle de La Vallière. […] L’acte suivant, ou, pour mieux dire, la comédie suivante, serait un vrai sermon, si M. 

178. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Considérons un acte très simple comme celui de lever le bras. […] En pleine lumière il y a le dessin immobile de l’acte supposé accompli. C’est par là, et par là seulement, que l’acte complexe se distingue et se définit. […] Chacun de nos actes vise une certaine insertion de notre volonté dans la réalité. […] C’est distinguer deux actes successifs là où, par hypothèse, il n’y en a qu’un.

179. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Et enfin, après d’insatiables retouches et remaniements de cet éternel cinquième acte d’Hamlet, et lui-même la tête encore toute fumante d’une dernière refonte : « Je lui écris (à Talma) que mon nouveau cinquième acte, refait à ma guise, à ma cuisine, est terminé, et que je ne le conçois et ne le concevrai jamais que de cette manière. Après le quatrième acte, où domine la scène de l’urne, c’est de tous les autres celui dont je suis le plus content, et je crois savoir pourquoi. Si j’ai désiré quelque chose vivement (ce qui ne m’arrive plus guère), c’est qu’il lance ce nouvel acte dans le public qui l’idolâtre, comme un tison infernal, tout fumant et tout brûlant, et qu’il ne laisse dans l’esprit des spectateurs, à la fin de la pièce, que la coupe, l’urne, le spectre, Shakespeare, le Dante et Talma. […] Il s’agit toujours du cinquième acte d'Hamlet : « Mon cher parrain, j’ai été fort malade depuis que je ne vous ai vu et hors d’état de remettre votre cinquième acte au net. […] Songez, mon cher parrain, que j’ai mis tout ce qu’il était nécessaire de dire et de faire pour que l’acte marchât bien.

180. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

. — La Part du Roi, comédie en un acte et en vers (1872). — Les Frères d’armes, drame (1873). — Poésies, 1re série : Le Soleil de minuit, Soirs moroses, Contes épiques, Intermède, Hespérus, Philomela, Sonnets, Panteleïa, Pagode, Sérénades, avec portrait (1876). — Justice, drame en trois actes, en prose (1877). — Le Capitaine Fracasse, opéra-comique en trois actes et six tableaux, d’après le roman de Th.  […] (1897). — Le Chercheur de tares, roman contemporain (1898). — Les Idylles galantes, contes (1898). — Médée, drame antique, en trois actes (1898). — La Reine Fiammette, conte dramatique, en six actes, en vers (1898). — Le Cygne, ballet-pantomime (1899). — Briséis, drame musical, avec E.  […] Jamais nous n’avons assisté à une représentation aussi lamentablement désolante… Que la censure, puisque cette institution existe, ait toléré la mise en scène d’un spectacle si bien fait pour énerver les âmes, pour leur donner l’admiration de ce crime qu’on a raison d’appeler le plus grand de tous, puisqu’il est le seul dont on ne puisse se repentir, — que la censure, disons-nous, se soit associée, en la laissant jouer, à cette sanctification du suicide, qu’elle ait donné son visa officiel à cette sorte d’hymne de la mort volontaire, et qu’elle ait permis qu’on la représentât comme une œuvre suprême d’honneur et même de religion, c’est là un acte sans excuse et contre lequel nous demandons une répression éclatante. […] Ces messieurs s’entreregardèrent, puis, à l’instar du marquis Ubilla au troisième acte de Ruy Blas : Fils, dirent-ils, nous avons un maître. […] Mais voilà que pendant deux actes, deux interminables actes, Catulle Mendès accumule un tas de noires horreurs !

181. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

La différence des temps a changé en quelque chose de très blessant pour nous ce qui fit la puissance du grand fondateur, et si jamais le culte de Jésus s’affaiblit dans l’humanité, ce sera justement à cause des actes qui ont fait croire en lui. […] Nous admettrons donc sans hésiter que des actes qui seraient maintenant considérés comme des traits d’illusion ou de folie ont tenu une grande place dans la vie de Jésus. […] Si l’on part de ce principe que tout personnage historique à qui l’on attribue des actes que nous tenons au XIXe siècle pour peu sensés ou charlatanesques a été un fou ou un charlatan, toute critique est faussée. […] Même ceux qui ne croyaient pas en lui étaient frappés de ces actes et cherchaient à en être témoins 765. […] Voir les Actes, les écrits de S.

182. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

La famille de Béthanie put être amenée presque sans s’en douter à l’acte important qu’on désirait. […] L’état de leur conscience était celui des stigmatisées, des convulsionnaires, des possédées de couvent, entraînées par l’influence du monde où elles vivent et par leur propre croyance a des actes feints. […] Les autres miracles de Jésus étaient des actes passagers, acceptés spontanément par la foi, grossis par la renommée populaire, et sur lesquels, une fois passés, on ne revenait plus. […] Aussi est-ce sur Hanan et les siens que doit peser la responsabilité de tous les actes qui vont suivre. […] Pensant que le dernier mot du gouvernement est d’empêcher les émotions populaires, il croit faire acte de patriotisme en prévenant par le meurtre juridique l’effusion tumultueuse du sang.

183. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Une autre ambiguïté du mot conscience, c’est qu’il désigne tantôt une série de faits et d’événements, un contenu, tantôt une certaine manière de connaître, un acte de connaissance. Or, comme acte de connaissance, la conscience peut fort bien dépasser son contenu actuel pour concevoir un autre contenu possible ; elle peut même concevoir négativement quelque chose d’autre que la totalité de son contenu. Pour combiner la négation non avec l’idée moi (non-moi), ou pour combiner l’adjectif autre avec le substantif moi (autre que moi, différent de moi), il n’est nullement nécessaire de « dépasser son moi », de monter pour ainsi dire au-dessus de soi-même par le moyen d’une « conscience intellectuelle112 », impersonnelle, éternelle, ou d’un « acte de raison pure ». […] Mais le plus étonnant, ce serait, avec Renouvier, d’invoquer une croyance libre, un acte de libre arbitre pour objectiver ce qui nous contraint, ce qu’il y a de moins libre au monde. […] Une fois construite, la représentation des autres êtres, devient une idée-force, ou plutôt une collection d’idées-forces toujours présentes à notre conscience, avec lesquelles nous comptons toujours, et qui manifestent leur influence dans tous nos actes, dans tous nos mouvements.

184. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Cette attention qu’il faut donner à la gradation d’intérêt dans les cinq actes, il faut la porter ensuite à chaque acte en particulier, le regarder presque comme une pièce à part, et en arranger les scènes de façon que l’important et le pathétique se fortifient toujours. […] Racine l’a quelquefois négligée aussi dans ses cinquièmes actes : c’est qu’alors on les mettait rarement en tableaux. […] Le second acte, ou tout au plus le commencement du troisième, paraissent en être la place naturelle. […] Celle d’Auguste est au second acte ; celle de Mahomet au second acte ; celle de Mithridate au commencement du troisième. […] On ne peut guère aller, en ce genre, par-delà le quatrième acte de Mahomet, le cinquième acte de Rodogune, le cinquième acte de Sémiramis.

185. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54

La comédie romantique d’abord ne nous montrerait pas ses personnages en habits brodés ; il n’y aurait pas perpétuellement des amoureux et un mariage à la fin de la pièce ; les personnages ne changeraient pas de caractère tout juste au cinquième acte ; on entreverrait quelquefois un amour qui ne peut être couronné par le mariage ; le mariage, elle ne l’appellerait pas l’hyménée pour faire la rime. […] Ce que la comédie de l’époque a de plus romantique, ce ne sont pas les grandes pièces en cinq actes, comme les Deux Gendres : qui est-ce qui se dépouille de ses biens aujourd’hui ? […] Il est intéressant, il est beau de voir Othello, si amoureux au premier acte, tuer sa femme au cinquième. […] Macbeth, honnête homme au premier acte, séduit par sa femme, assassine son bienfaiteur et son roi, et devient un monstre sanguinaire.

186. (1890) L’avenir de la science « XIV »

On fournit ainsi au contribuable, souvent matérialiste endurci, l’occasion, rare en sa vie, de faire un acte idéaliste. […] C’est l’analogue de ce qu’était dans les mœurs antiques la libation, acte de haut idéalisme, prélèvement touchant fait pour l’invisible, l’inutile, l’inconnu, et qui d’un acte vulgaire fait un acte idéal.

187. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Encore ne repoussa-t-il sa propre injure que dans un petit acte et par quelques scènes, tandis qu’il consacrait des pièces entières, en cinq grands actes, à venger la morale publique : comme si, vrai lion armé de dents et de griffes contre de forts ennemis, il n’avait eu besoin que d’un coup d’œil pour terrasser les faibles. […] Avant cela, les caractères se prononçant en des actes sans intérêt marqué, n’attachaient la curiosité que par la correction du dessin et par la vérité des couleurs. […] Tel auteur peut faire réussir par son esprit jusqu’à cinq actes de telle espèce, et ne serait pas capable d’en soutenir trois de telle autre, moins aisée à bien exécuter. […] Quelquefois elle se combine d’acte en acte d’un fait principal et de plusieurs faits secondaires. […] L’ordonnance du Misanthrope, quelque admirable qu’elle soit, pèche au second acte contre cette condition puissante.

188. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Au second acte, le duc de Septmonts exige que sa femme rende à mistress Clarkson la visite qu’elle en a reçue. […] Nous entrons, avec elle, à l’acte suivant, dans l’hôtel de mistress Clarkson. […] Les entrées et les sorties des deux derniers actes ressemblent aux figures brouillées d’un quadrille mal réglé et mal répété. […] Mais cette clé, elle va malheureusement s’en servir, et cela nous conduit à l’acte suivant. […] À l’acte suivant, la comtesse est retournée à l’hôtel de Hun.

189. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Est-il doué d’une énergie médiocre, il n’accomplira que des actes futiles dont les conséquences sans gravité ne sauraient être très funestes, des actes où l’impuissance, résultat de l’inaptitude et de l’incompétence, ne se manifestera que par cette gaucherie, cette sottise, cette niaiserie, ces grimaces et ces faux pus qui n’excitent que le rire des spectateurs. Dans la plupart des cas, pour édifier en lui l’illusion d’être ce qu’il croit être, il s’en tiendra à cette imitation des apparences qui n’exige l’accomplissement d’aucun acte effectif. […] Il n’est point jaloux, il ne souffre point de l’absence et cette passion imaginaire ne se traduit par aucun des actes par lesquels les passions vraies s’expriment et se procurent la possession de leur objet. […] Pour se persuader qu’elle est ce qu’elle veut être, elle ne s’en tient pas aux gestes décoratifs que l’on vient de décrire mais elle ose accomplir des actes véritables. […] Rien n’a d’action sur elle qui ne soit image, qui n’ait été préalablement déformé et transposé à son usage par un acte de son imagination.

190. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

D’abord, c’est presque un acte de piété. […] Et c’est le premier acte. […] Et c’est le deuxième acte. […] Est-ce que le jeune idiot du quatrième acte ne vous a pas agacé ? […] Quant au cinquième acte, l’acte d’adieu, de fuite et de mort, mélancolique, élégiaque et crépusculaire, je suis plein de pitié pour ceux qu’il n’a pas émus délicieusement.

/ 1873