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346. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Les lettres de Rousseau ne ressemblent en rien à celles de Voltaire. […] Tout devient affaire avec lui ; avec Voltaire tout était plaisanterie et jeu. […] Voltaire aime l’humanité, et il affecte en toute occasion de mépriser le pauvre : Rousseau s’étonne de cette inconséquence, et la lui reproche doucement.

347. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Elle écrivait bien des années après à Voltaire : « Je peux vous assurer que depuis 1746 que je dispose de mon temps, je vous ai les plus grandes obligations. […] La première année de son mariage, elle n’avait lu que des romans, en effet, et de ceux qu’on ne lisait plus à cette date en France que dans les provinces, Tirant-le-Blanc en tête : Mme de Sévigné commença à l’en guérir ; Catherine dévora ses Lettres ; puis les œuvres de Voltaire lui tombèrent entre les mains, et dès lors elle mit plus de choix dans ses lectures, trop avide toutefois pour ne pas se jeter aux heures d’ennui sur tout ce qui était à sa portée, Brantôme et Péréfixe indifféremment, l’Histoire d’Allemagne du Père Barre et Platon, le Dictionnaire de Bayle quelle mit deux ans à lire (« Tous les six mois, dit-elle, je coulais à fond un tome »), que sais-je encore ? […] Voltaire l’avait amenée au sérieux : Tacite l’initia à la profondeur.

348. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Seulement, le contradicteur de Pascal est un homme de génie, c’est Voltaire. Les réfutations de Voltaire sont le moins lu de ses ouvrages ; toute sa grâce et tout son bon sens n’ont pas réussi à ébranler une seule des Pensées. […] Il n’a pas voulu voir la vérité dans Pascal, parce que cette vérité, marquée de l’esprit du christianisme, n’est que la mise en état de suspicion de la raison, à laquelle Voltaire avait donné l’infaillibilité.

349. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Voltaire et Rabelais sont ses élus préférés. » Ce Rabelais de M.  […] Revenons au bon sens et à la mesure en finissant ; Voltaire nous y aidera. […] Ce dernier jugement de Voltaire restera celui de tous les gens de sens et de goût, de ceux qui n’ont point d’ailleurs pour Rabelais une vocation décidée et une prédilection particulière.

350. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Lisez Le Siècle de Louis XIV par Voltaire, La Grandeur et la Décadence des Romains de Montesquieu, les Époques de la nature de Buffon, Le Vicaire savoyard et les belles pages de rêverie et de description de nature par Jean-Jacques, et dites si le xviiie  siècle n’a pas su, dans ces parties mémorables, concilier la tradition avec la liberté du développement et l’indépendance. […] Voltaire y passerait, mais, tout en s’y plaisant, il n’aurait pas la patience de s’y tenir. […] On se dit comme Voltaire dans ces vers délicieux : Jouissons, écrivons, vivons, mon cher Horace !

351. (1903) Zola pp. 3-31

Pendant ces quarante années, il a écrit une quarantaine de volumes, ce qui a fait pousser des cris d’admiration à ses thuriféraires et ce qui n’est qu’une production normale, beaucoup moins intense que celle de Voltaire, de Corneille, de Victor Hugo, de Guizot, de George Sand ou de Thiers. […] Je ne vois pas quelqu’un au monde qui ait été plus le contraire de Swift, de Sterne, de La Rochefoucauld, de La Fontaine, de La Bruyère et de Voltaire. […] Prenez le premier venu des admirateurs de Zola, il vous dira : « Sans doute ; mais qu’est-ce que c’est que Swift, La Rochefoucauld, La Fontaine, La Bruyère et Voltaire, auprès de Victor Hugo, Balzac et Zola ? 

352. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Mais nous exagérons, il y a des théories littéraires, universelles et incontestables : Si nous recevons jamais du Kamtschatka ou des îles Orcades cette Poétique qu’attendait Voltaire, il y a à parier que nous nous entendrons avec son auteur sur les points suivants et sur quelques autres : les épigrammes doivent être courtes — la musique religieuse doit être grave — le dénouement d’une tragédie ne doit pas faire rire — celui d’une comédie ne doit pas faire trembler. […] Voltaire et Boileau sont deux sensitives littéraires, et leurs dogmes, moins raisonnés que sentis, pour ainsi dire, ne doivent point être séparés de la violence de leurs impressions.

353. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

Et quant à Fréron, il n’en eût peut-être rien dit si La Grange n’avait pas blessé Voltaire, en préférant à son Œdipe l’Œdipe de Corneille. Parce que Fréron en avait parlé peut-être, les écrivains qui font queue à Voltaire n’en avaient dit mot.

354. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Lettres inédites de Voltaire, recueillies par M. de Cayrol, annotées par M. A. François, avec une préface de M. Saint-Marc Girardin. »

Lettres inédites de Voltaire, recueillies par M. de Cayrol, annotées par M. 

355. (1823) Racine et Shakspeare « Naïveté du Journal des Débats »

… Ô temps heureux où le parterre était composé presque en entier d’une jeunesse passionnée et studieuse, dont la mémoire était ornée d’avance de tous les beaux vers de Racine et de Voltaire ; d’une jeunesse qui ne se rendait au théâtre que pour y compléter le charme de ses lectures !

356. (1802) Études sur Molière pp. -355

— D’intrigue, quoi qu’en dise Voltaire, l’ouvrage en a même deux, et c’est un grand défaut. […] Le dénouement. — « Naturel plaisant, et regardé comme un des plus heureux qu’on ait vu, disent Bret, Riccoboni et Voltaire. » Nous ne sommes pas entièrement de cet avis. […] Ajoutons à tout cela une infinité de traits comiques amenés naturellement par des situations adroitement combinées ; et demandons à Voltaire, si nombre de pièces du plus haut genre réunissent plus de qualités dramatiques que la farce de Pourceaugnac ? […] L’auteur de Nanine a dit : « Le Misanthrope est admirable, Le Bourgeois gentilhomme est plaisant. » En jugeant cette dernière pièce, nous jugerons le mot de Voltaire. […] Voilà quelques légères taches ; mais rachetées par mille beautés, et d’un genre à mériter que Voltaire ne rangeât pas l’ouvrage au rang des pièces seulement plaisantes.

357. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Dieu sait avec quelle horreur on parlait alors de Voltaire dans les honnêtes familles d’Angleterre, de Voltaire que l’auteur oppose à Jean-Jacques, comme un homme de génie à un fou.

358. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Voyez comment Voltaire, en traitant des questions politiques, sociales, religieuses, enlève vivement, avec un vigoureux relief, les silhouettes de ces Européens, Chinois, Turcs et sauvages, gentilshommes, paysans, moines et bramines, à la bouche desquels il confie les vérités et les sottises. […] Et pour Pascal, comme pour Voltaire, acteurs et caractères ne sont que des cadres : ce n’est pas l’intérêt dramatique qu’ils cherchent, c’est la démonstration forte d’une vérité théologique ou philosophique.

359. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

On s’étonne qu’on puisse les relever chez une nation qui a des esprits sur place et argent comptant de la force de Rivarol, de Chamfort, de Voltaire, de Fontenelle, du prince de Ligne et de madame de Staël. […] Elle lui avait légué Voltaire.

360. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Camille Desmoulins, cet homme du talent le plus vif peut-être qu’on ait vu depuis Beaumarchais et Voltaire, ne pouvait pas plus échapper qu’un autre à la loi qui régit ces écrits d’un jour, qui nous donnent, sans monter plus haut pour les juger, la passion du moment et ses illusions, son enthousiasme et ses badauderies. […] … Tout spirituel qu’il fût, à qui Voltaire, s’il avait vécu, aurait peut-être mis sa maigre main blanche sur l’épaule en l’appelant, qui sait ?

361. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

On n’avait pas encore entendu cette voix-là, en français, dans cette langue baptisée avec Clovis et débaptisée avec Voltaire. […] Avant ce poème, nous connaissions, parmi les poètes, des sceptiques, ramassés dans les plaisanteries de Voltaire et que ces plaisanteries ne persuadaient pas, comme le pauvre Alfred de Musset, par exemple, trempé aussi trop avant dans le baptême pour être perméable aux eaux de ce Styx de l’impiété qui met un calus sur les âmes !

362. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

C’est un Voltaire, mais qui a une âme, quand Voltaire n’a que de l’esprit.

363. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Lempereur »

Du Belloi , tant que Voltaire n’aura pas vingt statues en bronze et autant en marbre, il faut que j’ignore cette impertinence.

364. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Elle dirait presque d’un ton demi-sérieux, demi-badin, avec Voltaire, « que les dieux n’ont établi les rois que pour donner tous les jours des fêtes, pourvu qu’elles soient diversifiées ; que la vie est trop courte pour en user autrement ; que les procès, les intrigues, la guerre, les disputes des prêtres, qui consument la vie humaine, sont des choses absurdes et horribles, que l’homme n’est né que pour la joie », et que, parmi les choses nécessaires, il faut mettre au premier rang « le superflu ». […] Le récit qu’on en ferait serait un résidu insipide ; est-ce que le libretto d’un opéra donne l’idée de cet opéra   Si vous voulez retrouver ce monde évanoui, cherchez-le dans les œuvres qui en ont conservé les dehors ou l’accent, d’abord dans les tableaux et dans les estampes, chez Watteau, Fragonard et les Saint-Aubin, puis dans les romans et dans les comédies, chez Voltaire et Marivaux, même chez Collé et chez Crébillon fils270 ; alors seulement on revoit les figures, on entend les voix. […] Certainement, aux gens scrupuleux l’obligeant prélat eût répondu avec Voltaire « qu’il n’est jamais de mal en bonne compagnie ». […] V, 277 (17 novembre 1777). — Voltaire, la Princesse de Babylone. […] Voltaire, Princesse de Babylone .

365. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Chateaubriand, Mme de Staël, Sénancourt restaurent le romantisme compromis par Voltaire. […] Dans ce sens, les grandes œuvres du xixe  siècle seront classiques, comme celles d’un Corneille ou d’un Racine, d’un Voltaire ou d’un Rousseau ; et pour les mêmes raisons. […] Il y a eu Rabelais, Montaigne, Molière, La Fontaine, Voltaire, Diderot, et il y a eu les autres. […] Savoir si Banville a plus d’esprit que Voltaire ou moins n’est pas commode. […] Voltaire et Rousseau ont les mêmes détracteurs que Hugo et Renan.

366. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Ce voyage à la recherche du bon goût rappelle forcément Le Temple du goût de Voltaire : les sujets ou du moins les noms sont semblables ; mais à la manière dont ils sont touchés ou traités, quelle différence ! Voltaire, dans son invention vive et rapide, se montre fidèle à son objet même : il est prompt, il ne s’appesantit pas, il est l’homme de l’impatience et de la délicatesse françaises ; il égaie chaque chose et peint chaque auteur en quelques traits ; il fait vivre son allégorie autant qu’une allégorie peut vivre. […] La Fontaine intitulée Les Deux Perroquets, le roi et son fils : il y a des outrages après lesquels offenseur et offensé ne se pardonnent pas, et la confiance une fois perdue ne se peut retrouver. « Ce conte, à quelques endroits près, a dit Voltaire, le meilleur juge du mondeab, est un ouvrage distingué » ; et il accorde à Sénecé une imagination singulière.

367. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Détrôner Newton, égaler pour le moins Voltaire, et approcher de Shakspeare, c’était trop embrasser à la fois par un seul mortel. […] On n’a jamais mieux défini Voltaire dans sa qualité d’esprit spécifique et toute française, qu’il ne l’a fait ; on n’a jamais mieux saisi dans toute sa portée la conception buffonienne des Époques de la Nature ; on n’a jamais mieux respiré et rendu l’éloquente ivresse de Diderot ; il semble la partager quand il en parle : « Diderot », s’écrie-t-il avec un enthousiasme égal à celui qu’il lui aurait lui-même inspiré, « Diderot est Diderot, un individu unique ; celui qui cherche les taches de ses œuvres est un philistin, et leur nombre est légion. […] Et encore ne vous imaginez pas le Paris d’un siècle borné et fade, mais le Paris du xixe  siècle, dans lequel, depuis trois âges d’hommes, des êtres comme Molière, Voltaire, Diderot et leurs pareils ont mis en circulation une abondance d’idées que nulle part ailleurs sur la terre on ne peut trouver ainsi réunies, et alors vous concevrez comment une tête bien faite, grandissant au milieu de cette richesse, peut être quelque chose à vingt-quatre ans. » Certes, de tels témoignages rendus avec cette magnificence, et venant de quelqu’un qui s’est toujours passé de Paris, ne sont pas humiliants pour cette noble tête de la France !

368. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

En passant de Voltaire à Buffon, on quitte les vérités fécondes, mais agressives et militantes, de l’histoire des sociétés humaines, pour les vérités pacifiques des sciences naturelles, et l’éloquence de combat pour l’éloquence tranquille de la démonstration scientifique. […] Voltaire y opposa une théorie qui, en expliquant la variété des races par l’apparition multiple de l’homme sur divers points du globe, essayait de détourner les esprits de l’idée religieuse d’une création volontaire vers le hasard de plusieurs créations spontanées. […] En dépit de Voltaire qui les tenait pour dûment esclaves, de la politique qui prescrivait, dans l’intérêt des colonies, « de ne pas affaiblir l’état d’humiliation attaché à leur espèce94 », la France, persuadée par Buffon, y reconnaissait des hommes, et, dès la quatrième séance des états généraux, un La Rochefoucauld invitait l’assemblée à prendre en considération la liberté des noirs.

369. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Chaulieu vivra moins comme poète que parce qu’il est une des figures les plus caractérisées en qui se rejoignent deux époques ; il marque la liaison d’une régence à l’autre ; il avait reçu le souffle de la première, l’esprit libre et hardi des épicuriens d’avant Louis XIV, et il vécut assez pour donner l’accolade à Voltaire. […] Ceux qui, à en juger par une lecture légère, croiraient Chaulieu un petit poète abbé, musqué et mythologique, se tromperaient fort : c’était une nature brillante et riche, un génie aisé et négligé, tel que Voltaire nous l’a si bien montré dans Le Temple du goût. Le même Voltaire nous le montre, en un autre endroit, un peu glorieux de nature : Ne me soupçonne point de cette vanité Qu’a notre ami Chaulieu de parler de lui-même.

370. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Il serait piquant que Regnard fût né sous les piliers des Halles, tout à côté de Molière, de même que Voltaire naquit tout voisin de Boileau, dans la Cour du Palais ; mais le même M.  […] Regnard, quand il eut produit quelques-uns de ses meilleurs ouvrages en vers, eut la bonne grâce de dédier sa pièce des Ménechmes à Boileau, en se professant son disciple et en lui disant : Le bon sens est toujours à son aise en tes vers ; et Boileau, à quelqu’un qui, pour lui faire la cour, traitait devant lui Regnard de poète médiocre, eut la justice de répondre : « Il n’est pas médiocrement gai. » « Qui ne se plaît pas à Regnard n’est pas digne d’admirer Molière », a dit excellemment Voltaire. […] Voltaire l’attribue au chagrin et fait même entendre que cet homme si gai avança ses jours ; d’autres disent qu’il est mort d’indigestion et d’une médecine prise mal à propos.

371. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Voltaire, à Ferney, ne se doutait pas, en face du Mont-Blanc, que là grandissait, que de là sortirait un jour son redoutable ennemi, son moqueur le plus acéré. […] Il y a de la guerre dans son fait, du Voltaire encore. C’est la place reprise d’assaut sur Voltaire à la pointe de l’épée du gentilhomme. […] Telle femme de ses amies n’a connu beaucoup de Voltaire que par lui. […] M. de Maistre n’a pas été amené d’emblée à combattre Bacon, pas plus que Voltaire.

372. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 307

Ce Poëte n'a travaillé que pour les Histrions de la Foire, ce qui l'a fait surnommer le Voltaire des Boulevards : aussi est-il, dit-on, fort célebre parmi les Danseurs de corde & tout le petit peuple baladin, qui le regardent comme un Grand Homme, & qui l'ont néanmoins laissé mourir dans un Hôpital.

373. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Quel est le classique aujourd’hui qui accepterait les anathèmes de Voltaire contre Shakespeare et ceux de Chénier contre M. de Chateaubriand ? […] Nous n’avions pas assez de lettres de Voltaire et de sermons de Bossuet ! […] Voyez avec quelle sobriété Voltaire a écrit la vie de Molière ! […] Voltaire, à lui seul, a dévoré ce qui aurait suffi à cent renommées. […] Pas un crime n’a été commis qui n’ait pris sa source dans une de ces théories, si inoffensives aux yeux de Voltaire.

374. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Le dernier de ces Ouvrages lui attira un torrent d’injures de la part de Voltaire.

375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 386

Cette Piece est restée au Théatre, quoiqu’on s’empresse aussi peu de la représenter, que la Mariamne de M. de Voltaire, appelée par l’Abbé de Pons, un cadavre couvert de perles.

376. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Voltaire, qui après tout s’accommode mieux des doux jésuites que des âpres jansénistes, accuse Pascal de calomnie pour avoir reproché à la Compagnie de corrompre les mœurs. […] Pascal a frayé la voie à Voltaire : et voici comment. […] Toutes les sortes d’éloquence y sont renfermées, comme a dit Voltaire : vigueur de raisonnement, ou de passion, ironie délicate ou terrible. Voltaire disait encore qu’il estimerait moins les Provinciales si elles avaient été écrites après les comédies de Molière : on comprendra ce jugement paradoxal, si l’on regarde avec quelle puissance expressive, quel sens du comique, et quel sûr instinct de la vie, sont dessinées les physionomies des personnages que Pascal introduit ; deux pères jésuites surtout, subtils et naïfs, celui dont l’ample figure occupe la scène de la 5e à la 10e lettre, et celui dont la vive esquisse illumine la 4e Provinciale. […] À consulter : Voltaire, Remarques sur les Pensées de Pascal ; A.

377. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

. — Discours pour Voltaire (1878). — Le Pape (1878). — La Pitié suprême (1879). — L’Âne (1880). — Religion et Religions (1880). — Les Quatre Vents de l’Esprit (1882) […] Hugo et Voltaire se rencontrent dans l’amour de la justice et de l’humanité. […] Ce qui est resté de Voltaire restera de M.  […] Voltaire, au nom d’un admirable bon sens, proclame que l’on blasphème Dieu quand on croit servir sa cause en prêchant la haine. […] Son œuvre écrite dépasse, par le nombre des volumes, celle même de Voltaire et égale, par la puissance et l’éclat, celle des plus grands poètes.

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