Car il en a deux : l’un qui compare, combine, coordonne, conclut, obéit à une sorte de nécessité à laquelle il se rend et qu’il appelle l’évidence, et celui-ci c’est la raison ; — l’autre, plus prompt en ses démarches, qui frémit, s’échauffe, a des transports, crie et pleure, obéit à une sorte de nécessité qu’il appelle l’émotion ; et celui-ci c’est le sentiment. […] Deux choses, non pas toujours, mais trop souvent, manquent à ces romanciers, le goût du réel et l’émotion. […] Il sera comme étourdi de son audace et, dans son émotion, il la forcera ; chaque trait sera d’une amertume atroce ; l’œuvre sera d’un bout à l’autre « brutale » et « cruelle » et « navrante » ; il n’y aura pas une ligne qui ne nous crie : « quels êtres puissamment abjects, et quelle puissante audace il y a à les peindre ! […] Il est homme du monde aimable, et même charmant, « la galanterie même auprès des femmes », dit un contemporain ; mais sans attachement durable ni profonde émotion ; « Je me suis attaché dans ma jeunesse à des femmes que j’ai cru qui m’aimaient. […] D’autres ont un génie de persuasion, un génie d’émotion, un génie de peinture, un génie d’exaltation ou de mélancolie, ou de vérité ou de logique.
Barrès se déclare plus soucieux d’éthique que d’esthétique ; il loue cette jeune Russe d’avoir évité la poussière des bibliothèques ; et il va jusqu’à écrire ceci : Le suffisant dédain eût enseigné à Marie Bashkirtseff à considérer les peintres, les écrivains, les artistes, simplement parce qu’ils ressentent des émotions qu’elle éprouvait elle-même. […] Ils frayèrent à mon insu le seul chemin par lequel l’émotion puisse arriver à mon âme. […] … » et lorsqu’il précise : « Multiplier les émotions… Que jamais l’âme ne retombe inactive ; il faut la repaître d’enthousiasmes… », on se demande s’il annonce Nietzsche et son « Vivre dangereusement ! […] Il ne s’agit plus de bergeries ni de folâtreries, mais d’émotions ardentes et graves, qui deviendront aisément tragiques. […] A Dulcigno, ils entendront avec émotion la prière du muezzin : « Dans ce jour qui finit, elle exprime si bien la plainte de l’islam, hautaine et résignée !
Pâle comme la mort, et sentant ses genoux fléchir, la mère d’Étienne fit un mouvement pour couvrir ses yeux et s’appuyer sur le parapet, lorsqu’un homme simplement vêtu s’approcha d’elle et lui dit à voix basse : « Contraignez-vous, madame, car vous êtes environnée de gens qui interpréteraient mal votre faiblesse. » Ces mots, qui alors ne pouvaient être dits que par un homme de cœur et de courage, avertirent la mère d’Étienne du danger auquel son émotion pouvait réellement l’exposer, et elle se roidit contre l’horreur du spectacle qu’elle ne pouvait plus éviter. […] Ce spectacle fit une vive impression, et ceux même qui étaient le plus opposés aux violences du gouvernement républicain ne purent voir sans émotion ces quatorze chars de triomphe. […] La faveur d’être admis dans cet atelier, le respect qu’inspirait le maître et l’émotion profonde qu’éprouva Étienne à la vue de cette figure de Tatius, dont l’imitation lui parut parfaite, firent battre si fortement son cœur qu’il demeura muet. […] Enfin, un mouvement interrogatif et quelques mots de Girodet ayant provoqué une réponse positive à ce sujet, le maître dit à l’élève, avec l’accent de quelqu’un qui se résume : « Ma foi, mon bon ami, il faut que je l’avoue ; je ne me connais pas à cette peinture-là ; non, mon cher Girodet, je ne m’y connais pas du tout. » Dès lors, la visite dura peu, comme on doit le croire, et Girodet reconduisit son maître jusqu’à la porte, avec des démonstrations de respect qui cachaient mal son émotion.
Auguste Dorchain a su la développer dans une pièce intitulée : les Etoiles éteintes, et qui me paraît un pur chef-d’œuvre de belle imagination et d’émotion triste et tendre. […] Moi, quitter le théâtre, renoncer à ses émotions, à ses éblouissements, à ses douleurs ! […] Mais Cécile, après toutes ces émotions, se trouve mal. […] Quand le duc Job lui remontre combien c’est vilain de ne pas regretter plus que cela son oncle et de profiter de ses économies sans seulement porter son deuil ; quand il ajoute que lui, en Afrique, dans le désert, il songeait avec émotion au bon oncle de son ami Valette, à cet excellent homme que le hasard d’un billet de logement lui avait fait connaître autrefois… le pauvre coulissier en est tout attendri et tout confus, il n’a pas un mot pour se défendre, il ne sait plus où se fourrer… Ah ! […] S’il est vrai que les « accidents du monde, dès qu’ils sont perçus, apparaissent » à l’écrivain-artiste « transposés comme pour l’emploi d’une illusion à décrire » (comme dit Flaubert, exprimant une pensée juste dans une fort mauvaise phrase), « tellement que toutes les choses, y compris son existence, ne lui semblent pas avoir d’autre utilité », il arrivera sans doute que, ayant contracté ce pli de se dédoubler pour s’observer et pour observer les autres, il ne soit jamais tout entier dans son émotion ni dans sa passion ; et ainsi les personnes qui le voudraient tout à elles se plaindront toujours d’être lésées.
J’entrai dans ce salon, que l’émotion ne m’empêcha pas de regarder très curieusement. […] Les mémoires de madame Roland, de Riouffe, de Barbaroux, de Buzot, publiés par Barrière, soulevèrent une émotion unanime. […] Chaque génération d’hommes cherche une émotion nouvelle devant les ouvrages des vieux maîtres. Le spectateur le mieux doué est celui qui trouve, au prix même de quelque heureux contresens, l’émotion la plus pure et la plus forte.
Mais aujourd’hui je crains que les paroles ne me manquent pour exprimer à Mme Bernhardt mon admiration, mon émotion et ma reconnaissance. […] C’était l’atmosphère des grandes émotions, des grandes victoires et des grandes apothéoses. […] Il l’a dit avec une émotion profonde qui a été communicative. […] Meilleure dans la partie gracieuse et féline, fort bonne encore et donnant, sinon une profonde émotion de pathétique, du moins une très grande et profonde émotion de beauté, dans la partie tragique ; retrouvant — je vous en donne ma parole — sa voix charmante, souple, caressante, cristalline de son plus beau temps ; et toujours, naturellement, maîtresse de cette mimique savante qui ne lui manquera jamais, elle a ravi le public, qui a vigoureusement applaudi et qui l’aurait fait bien davantage s’il n’avait été comme provoqué impérieusement à le faire par des amis maladroits, ce qui le refroidit toujours un peu. […] La voix est très belle, la diction parfaite, l’intelligence du texte absolument juste et la puissance d’émotion extraordinaire — sans moyens violents — et extrêmement communicative.
Tout ceci, la douleur ou le rire, la joie ou les larmes, l’exclamation ou l’abattement, appartient à la vie ordinaire, à l’existence de chaque jour, et s’il était nécessaire qu’en effet, le comédien éprouvât, l’une après l’autre ou tout à la fois, ces émotions courantes de l’existence journalière, il aurait le droit de vous dire aujourd’hui : — Ma foi, je suis gai, content, je me porte à merveille, et je n’irai pas représenter la colère d’Achille ou la douleur d’Agamemnon pour vous divertir ! […] Ce doit être, en effet, une terrible révolution pour une fille bien avisée, passer soudain, d’un petit théâtre où l’on chante, sur un théâtre où la gaieté même a quelque chose de solennel ; prendre congé du flonflon, du drame improvisé sur le tréteau, et des émotions à bon marché de la comédie en plein vent, pour pénétrer, d’un pas ferme et leste à la fois, dans les mystères d’une action dramatique, fondée sur les mouvements les plus divers et les plus imprévus de l’âme humaine. […] c’est là une de ces nécessités difficiles à comprendre pour une petite fille qui nous faisait pleurer naguère, en chantant des chansons sur le théâtre des Variétés à côté de Bouffé, ce gai comédien des émotions tristes et tendres, qui n’est jamais plus heureux que lorsqu’il mouille, des plus douces larmes, son ironie et sa gaîté ? […] De tous les côtés de l’Attique accouraient les spectateurs, avides d’émotions jalouses, pour voir traîner dans la lie de ce peuple, fæcem et sordem urbis , dit Cicéron, les plus grands caractères, les plus illustres génies, les plus dédaigneuses et les plus hautes vertus. […] Vous pensez si l’émotion fut grande, au plus épais de tout ce peuple parisien affligé si longtemps de la vieillesse du roi catholique !
Pour la même raison, parce qu’il ne faut pas que le Moi du poète paraisse dans son œuvre, il s’interdit les digressions, ce « beau désordre » que Boileau louera dans Pindare, cette liberté d’ordonnance où, dans le dessin même de l’ode, on peut surprendre l’émotion du poète encore palpitante. […] Ou plutôt il n’a rien senti que d’une émotion purement intellectuelle : et sachant ce qu’il voulait dire, c’est alors seulement que, pour le mieux dire, d’une manière plus vive, qui frappe davantage et qu’on retienne mieux, il a cherché de quelle image il pourrait revêtir sa pensée. […] Je veux parler de ce mouvement dont les inflexions, si je puis ainsi dire, imitent, reproduisent, et nous communiquent la diversité, la soudaineté, la contrariété des émotions du poète. […] Mais présentement, il suffit que l’on voie que, si ce vocabulaire est moins apte à traduire les émotions personnelles — qui ne sont personnelles qu’autant qu’elles ont quelque chose d’unique, — il est infiniment plus apte à l’expression des idées générales. […] Non seulement, on le voit, le poète en ces vers ne parle pas en son nom, sous le coup d’une émotion personnelle ou actuelle, mais encore, et au contraire, si quoique circonstance de personne, de temps, ou de lieu pouvait particulariser l’idée de la mort, il l’écarte.
Il y a un rythme intérieur, qui préside aux atteintes des émotions comme aux mouvements de la raison. […] On conçoit qu’un tel déséquilibre mène rapidement à l’insincérité, puisque la comédie de la sensibilité, ou de la sensualité, devient indispensable à quiconque veut émouvoir continûment, sans être ému lui-même, ou au-delà de sa propre émotion. […] Qu’est-ce au fond que le classicisme (qui n’exclut aucun élan ni aucune liberté) si ce n’est la soumission à certaines règles humaines du raisonnement et de l’émotion, fondées elles-mêmes sur le rythme intérieur des sentiments et extérieur des termes qui les expriment ? […] Des squelettes baroques, dans des pourpoints, y mènent la danse macabre d’Holbein, sans susciter l’émotion ni le rêve ; Barbey d’Aurevilly, qui est un lyrique, alternativement concentré et débridé, et chez qui la vigueur de la conception, adéquate à la magnificence du verbe, pousse et exalte ce verbe à mesure, dans une émulation digne du XVIe siècle, Barbey d’Aurevilly s’attaque aux sujets forts, durables, éternels. […] Commencé dans les sciences biologiques, où le darwinisme avait son réduit, le mouvement de reflux s’est propagé avec rapidité à tous les autres domaines, notamment à celui de la psychologie dite expérimentale, où l’on parlait déjà de peser la pensée et de mesurer les émotions !
Nous ne songeons pas si les poètes sont ainsi faits : ce dont nous sommes assurés, c’est que l’âme de Piron était puissamment et véritablement émue quand il faisait parler le Métromane ; et la nôtre partage sur-le-champ cette émotion. […] Aussi sa gloire a-t-elle été plus grande et plus flatteuse ; Les autres sont parvenus à plaire, Rousseau a excité l’enthousiasme ; et ce qui honore à la fois l’écrivain et ses admirateurs, c’est qu’un tel succès est dû en partie à des opinions plus nobles, à un langage rempli de plus de force, d’enthousiasme et d’émotion. […] Celui dont la vertu n’existe que dans l’imagination s’échauffe davantage ; il s’enivre de ses paroles, et s’y attache d’autant plus que c’est son seul bien ; il ne manque pas de vérité, ce sont bien des sentiments sincères qu’il exprime ; c’est bien son âme qui révèle son émotion à la nôtre. […] C’est surtout à peindre ce genre d’émotions qu’a excellé M. de La Harpe, qui avait plus fortement encore que Marmontel le sentiment de la littérature.
Elles causent encore une émotion vive lorsqu’on les lit. […] Il tend sa main à la main de marbre sans une émotion, sans un tremblement, et il me semble l’entendre murmurer comme un autre Ajax : J’en échapperai malgré les dieux. […] Tout le visage d’ailleurs exprime un bouillonnement intérieur, une soif de lutte, une certaine appréhension, l’émotion de la veillée des armes, mais aussi la conscience même de la force.
Il fallait quelque émotion extrême pour lui arracher, une ou deux fois l’an, ce lugubre rire du forçat qui est comme un écho du rire du démon.
Seulement, quelques larmes tombées sur le papier et quelques sanglots mal étouffés dans nos poitrines disaient à la solitude l’émotion de nos silences.
Quant au réel, nous y insistons, Shakespeare en déborde ; partout la chair vive ; Shakespeare a l’émotion, l’instinct, le cri vrai, l’accent juste, toute la multitude humaine avec sa rumeur.
Parfois le sujet l’emporte, dans Don Juan, dans le Misanthrope, dans Tartufe, dans le Malade, et la comédie touche un moment aux limites du genre, même les franchit : une émotion tendre ou douloureuse se dégage.
Il ne parle jamais sans émotion de la faiblesse de l’homme.
Ma mère ne me racontait jamais cette scène sans la plus vive émotion.
On peut comprendre d’abord sous le nom de psychologie descriptive l’étude des phénomènes de conscience, sensations, pensées, émotions, volitions, etc., considérés sous leurs aspects les plus généraux.
On cause de la pièce, et Daudet explique l’insuccès par ceci : que le père est un bouffon, et que son métier de bas comique tue l’émotion de la paternité, en sa personne.
Envisagée ainsi la critique littéraire n’est plus cet insipide exercice de rhétorique, où l’on distribue le blâme et l’éloge, où l’on donne des prix de composition et où l’on paraphrase sur le Beau en soi, cette splendeur du Vrai, mais une étude de critique matérialiste de l’histoire : dans les pages mortes l’analyste recherche non les beautés du style, mais les émotions des hommes qui les ont écrites et qui les ont lues.
Ses lèvres articulaient à peine un léger et imperceptible mouvement ; mais ses yeux tour à tour baissés sur la page ou levés vers le ciel, la pâleur et la rougeur alternative de ses joues, ses mains qui se joignaient quelquefois en déposant pour un moment le livre sur ses genoux, l’émotion qui gonflait sa poitrine et qui se révélait à moi par une respiration plus forte qu’à l’ordinaire, tout me faisait conclure, dans mon intelligence enfantine, qu’elle disait à ce livre ou que ce livre lui disait des choses inentendues de moi, mais bien intéressantes, puisqu’elle, habituellement si indulgente à nos jeux et si gracieuse à nous répondre, me faisait signe de ne pas interrompre l’entretien silencieux !
« Je crois, dit l’éloquent professeur anglais Tyndall, défendant contre le reproche de matérialisme les physiologistes qui cherchent les correspondances entre les phénomènes intellectuels et les opérations du cerveau, je crois que tous les grands penseurs qui ont étudié ce sujet sont prêts à admettre l’hypothèse suivante : que tout acte de conscience, que ce soit dans le domaine des sens, de la pensée ou de l’émotion, correspond à un certain état moléculaire défini du cerveau, que ce rapport du physique à la conscience existe invariablement, de telle sorte qu’étant donné l’état du cerveau, en pourrait en déduire la pensée ou le sentiment correspondant, ou qu’étant donné la pensée ou le sentiment, on pourrait en déduire l’état du cerveau ; mais je ne crois pas que l’esprit humain, restant constitué tel qu’il est aujourd’hui, puisse aller au-delà.
Toujours plus ou moins épique et dramatique, elle est une source inépuisable d’émotion et de plaisir ; elle est l’école de toutes les grandes et fortes vertus, un enseignement vivant d’héroïsme, de patriotisme, de civisme, de stoïcisme.
L’émotion est poignante, et elle est la même chez tous. Dirais-je à que cette émotion est d’autant plus vive que le public est moins lettré, et se laisse mieux, comme disait Molière lui-même, prendre par les entrailles. […] Il prétend que le public reste insensible à ces émotions et s’en retourne ennuyé, chagrin. […] Tartuffe a donc fait ces avances avec l’élégance leste d’un homme du monde en même temps qu’avec l’onction pénétrée d’un dévot, et il faut qu’Elmire le prenne sur un ton de joli badinage, sans émotion, en femme qui sait bien où l’on veut en venir, mais qui sait aussi qu’elle arrêtera les choses d’un mot quand il lui plaira. […] Elle se tenait à trois pas de sa Psyché, lui débitant sa petite affaire sans cette émotion intérieure qui aurait dû attendrir ou enflammer ses paroles.
Tels qu’ils sont, ils sont intéressants à écouter ensemble ; et à l’avènement du monde moderne, on n’entend pas sans émotion, on ne cherche pas sans intérêt à bien saisir et recueillir ces deux cris, l’un de joie et l’autre de désespoir, qui disent la même chose. […] Le ménage des Belmont, dans Delphine, est une idylle à la Jean-Jacques, caressée par elle avec amour, avec une émotion troublante, qui se communique au lecteur. — Jeune, elle lit Richardson avec passion : « L’enlèvement de Clarisse fut un des événements de ma jeunesse. » Mourante, Walter Scott la console. […] C’est par là qu’ont passé les passions de son cœur pour devenir des systèmes, et ses émotions pour devenir une philosophie. […] La philosophie est si bien chez elle en Allemagne qu’elle se confond d’elle-même avec les émotions des poètes. […] Je lui laissais dire tout à l’heure que l’art allemand qui devait servir de modèle ou du moins d’initiateur à l’art moderne, était tout entier subjectif, qu’il était, non plus œuvre d’orateurs, de conteurs, de dramatistes, de discuteurs, d’hommes en présence d’un public et ne lui parlant point d’eux ; mais art plus naïf et plus sincère d’hommes qui s’épanchent, suivent complaisamment leurs rêves, s’abandonnent à leurs émotions, chantent enfin, ce qui est toujours une manière de se parler à soi-même.
Exprimer ses idées ou ses émotions par des personnages de roman lui eût paru un détour artificiel et peu loyal. […] De Polyeucte, de Phèdre, des deux romans de Stendhal, de La Recherche de l’Absolu, d’Anna Karénine ou de Fumée, je tire d’abord une émotion de vie ou de pensée, puis cette émotion se refroidit et se disperse en une infinité de conclusions possibles, qui varient avec chaque époque et peuvent varier avec chaque esprit. […] « Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion religieuse… Ce sont les temples du plein-air. […] Provinciales indique des sources d’émotion nuancée et riche, auxquelles M. […] Maurras dans Le Romantisme féminin : des femmes arrêtées en pleine émotion, en pleine vibration sensuelles.
Le charme toutefois fut grand, et son émotion sans égale, lors du double passage solennel de Pie VII à Lyon, avant et après le Couronnement.
On l’a vue tout alarmée par l’émotion de la musique.
XXXII Et maintenant, en finissant, rendons-nous compte de la puissance de retentissement et de durée d’une émotion éprouvée par une âme et communiquée par elle à des millions d’autres âmes, pendant des siècles, sur cette terre (et, qui sait ?
Les coutumes sociales et religieuses de l’ancien temps, odieuses en 1789, parce qu’elles étaient alors dans toute leur force, et que de plus elles étaient quelquefois oppressives, maintenant que le dix-huitième siècle, changé vers sa fin en un torrent impétueux, les avait emportées dans son cours dévastateur, revenaient au souvenir d’une génération agitée, et touchaient son cœur disposé aux émotions par quinze ans de spectacles tragiques.
L’Arioste (2e partie) I Nous continuâmes ainsi quelques jours la lecture du Roland furieux ; mais, quoique marchant d’aventures en enchantements, nous ne retrouvâmes pas l’émotion profonde et douce que nous avions savourée dans les chants de Ginevra.
Nos tribunes modernes de Londres et de Paris ont son émotion, mais elles n’ont pas sa philosophie.