Pour échapper aux embûches de l’eunuque Pothin, elle se fit porter à César dans un sac. […] Il échappe par miracle à des dangers dont la seule idée donne le frisson, et c’est ce qu’il faut dans un roman de cape et d’épée. […] Cet habile homme, à qui rien n’échappe, ne pouvait négliger un rapprochement déjà signalé par divers critiques et, si je ne me trompe, par M. […] Et je te donnerai un signe manifeste, qui ne t’échappera pas. […] Le sens de l’univers nous échappe totalement ; nous sommes peut-être des bacilles et des vibrions en horreur à l’ordre universel.
Je vous défie bien d’y échapper en parlant de Dante ou de Gœthe. […] Je me mords les lèvres de peur qu’il ne leur échappe quelque sottise. […] Elle prenait comme au hasard, quelque tige dans la gerbe de fleurs, et l’y remettait aussitôt avec distraction… À ce moment, la couronne qu’elle oubliait de tresser échappait à ses doigts. […] À la distance où nous sommes de Dante, mon cher Élie, tout le détail de sa vie nous échappe. […] Un cri de surprise s’échappe de toutes les lèvres, tant la beauté, le génie, la bonté, éclatent dans sa personne.
Pourtant elle n’échappe pas au froid du genre, aux images d’emprunt, à l’enthousiasme de commande qui vient traverser l’enthousiasme naturel, et qui va s’affubler d’ornements pris dans les vieux vestiaires (les perles Indiques, le rivage du More, les plaines que lavent l’Inde et l’Euphrate, Memphis, le Liban, le turban, toutes choses étrangères à nos habitudes et qui ne sont belles que de convention). […] de quelque soin qu’incessamment il veille, Quelque gloire qu’il ait à nulle autre pareille, Et quelque excès d’amour qu’il porte à notre bien, Comme échapperons-nous en des nuits si profondes, Parmi tant de rochers qui lui cachent les ondes, Si ton entendement ne gouverne le sien ? […] Bon catholique, mais en vertu surtout du même principe et de la même disposition de respect, soumis aux pratiques extérieures de la communion où il vécut et mourut, il lui échappait néanmoins de dire « que la religion des honnêtes gens était celle de leur prince ».
M. de Ferriol, ambassadeur de France à Constantinople, vit un jour, parmi les esclaves qu’on amenait vendre au marché, une petite fille qui paraissait âgée d’environ quatre ans, et dont la physionomie l’intéressa : les Turcs avaient pris et saccagé une ville de Circassie, ils en avaient tué ou emmené en esclavage les habitants ; l’enfant avait échappé au massacre de ses parents, lesquels étaient princes, dit-on, en leur pays. […] On retrouve lady Bolingbroke de retour en France dès septembre 1724 ; probablement elle fut censée ramener sa compagne ; les détails du stratagème nous échappent. […] comme un accent indigné échappe !
. ; mais elle se dépite contre ses courtisans les plus soumis, dès que l’explication du moindre détail lui échappe, et elle est bien contrariée de ne pas savoir pourquoi, dans la comédie de L’École des femmes, Horace et Arnolphe se rencontrent trois fois à la même place22. […] Mais les incidents épisodiques, les bizarreries de toute espèce, reçoivent de la gaieté un favorable accueil, lors même que ces hors-d’œuvre sont plus sérieux que tout le reste du spectacle ; car la gaieté est toujours bien aise d’échapper à la chose dont on l’occupe, et toute attention prolongée, quel qu’en soit l’objet, lui est pénible. […] Son secret lui échappe malgré elle et à son insu.
Son jupon de laine tricotée, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s’échappe par les fentes de l’étoffe lézardée, résume le salon, la salle à manger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires. […] Ses yeux verdâtres, semés de points bruns, étaient toujours pâles ; mais s’il s’agissait de ses enfants, s’il lui échappait de ces vives effusions de joie ou de douleur, rares dans la vie des femmes résignées, son œil lançait alors une lueur subtile qui semblait s’enflammer aux sources de la vie et devait les tarir ; éclair qui m’avait arraché des larmes quand elle me couvrit de son dédain formidable et qui lui suffisait pour abaisser les paupières aux plus hardis. […] Habituellement recueillie, attentive comme la sentinelle sur qui repose le salut de tous et qui épie le malheur, il lui échappait parfois des sourires qui trahissaient en elle un naturel rieur enseveli sous le maintien exigé par sa vie.
Irrité de ce traitement, le fils d’Artembarès, dès qu’il put s’échapper, se rendit à Ecbatane, et vint se plaindre amèrement à son père de ce qu’avait osé Cyrus, ne le nommant pas cependant par ce nom, car il ne le portait pas, mais le désignant comme le fils d’un des pâtres d’Astyage. […] Dès qu’il se fut fait connaître, ses parents le reçurent avec des caresses d’autant plus vives, qu’ils le croyaient mort au moment de sa naissance, et lui demandèrent avec empressement de quelle manière il avait échappé. […] Il fit établir sa propre fille dans un lieu de prostitution, et lui ordonna de recevoir indifféremment tous les hommes qui se présenteraient, en exigeant néanmoins, avant de se livrer, que chacun lui racontât ce qu’il avait fait dans sa vie de plus adroit et de plus remarquable par l’audace ou la scélératesse ; il lui enjoignit de plus que, dans le cas où un de ceux qui se présenteraient lui dirait quelque chose de ce qui s’était passé dans le vol du trésor, elle s’emparât de cet homme sur-le-champ et ne le laissât point échapper.
Dans toute conversion, il y a quelque chose qui nous échappe et qu’il faut bien appeler, comme le font les convertis eux-mêmes, « l’action de la grâce ». […] Même au temps de son « erreur », alors qu’il lui arrivait de s’échapper, comme les autres, en facéties et impiétés d’estaminet, ses collaborateurs l’accusaient d’avoir, comme journaliste, « du penchant pour les choses religieuses ». […] Que s’il a pu lui échapper çà et là quelque allusion désobligeante et gamine aux imperfections plastiques de ses adversaires et à la forme de leur nez, ce sont là, avouons-le, de minces peccadilles, et Dieu sait si l’on se privait de lui rappeler, à lui, qu’il n’était pas joli, joli, et que la petite vérole lui avait quelque peu gâté le visage.
» qui échappera au magistrat exaspéré, ou même le « Zut ! […] Il nous guette à chaque mouvement et il n’y a vraiment qu’un moyen de lui échapper, c’est de tâcher de mettre son organisme en état de résistance constante. […] Mais les souvenirs s’épaississent encore, et il ne nous reste de conscience que pour courir après une respiration qui menace de s’échapper tout à fait.
Je pourrais encore démontrer que des carcasses d’oiseaux, flottantes sur la mer, échappent quelquefois à une entière destruction ; or, les graines de beaucoup d’espèces peuvent retenir longtemps leur vitalité dans le jabot d’oiseaux flottants : ainsi des Pois et des Vesces meurent au bout de peu jours d’immersion dans l’eau de mer ; mais quelques-unes de ces graines recueillies dans le jabot d’un Pigeon qui avait flotté pendant trente jours sur de l’eau salée artificielle, à ma grande surprise, germèrent presque toutes. […] Comme on sait que beaucoup de plantes et d’animaux des tropiques peuvent supporter un froid déjà assez intense, un certain nombre peuvent avoir échappé à une destruction entière, malgré un abaissement modéré de la température, surtout en se réfugiant dans les districts les plus bas, les mieux protégés et les plus chauds. […] J’ai espéré quelque temps trouver la preuve que quelque part dans le monde les tropiques avaient échappé aux effets du refroidissement de la période glaciaire, et avaient pu présenter un sûr refuge aux productions tropicales menacées.
Gœthe n’a pas échappé à cette loi. […] La vision de Claire, qui apparaît à Egmont dans sa prison au milieu des anges pour le conduire au ciel, est d’une grossièreté de matérialisme théâtral qui n’a pas échappé à madame de Staël, la spirituelle femme qui avait l’instinct du ridicule autant que la faculté de l’enthousiasme, — heureusement pour elle ! […] Henry Lewes, qui a fait une Vie de Gœthe visant à l’importance, en Angleterre, ce pays classique de la biographie ; et finalement M. le professeur Faivre, en France, moins biographe, il est vrai, que critique, et qui, en sa qualité de critique et de savant, a su, un peu mieux que les autres, échapper aux bassesses de l’adoration universelle.
Ce ne devrait pas être non plus ce que j’appellerai volontiers une conversion de circonstance ou d’urgence, in extremis, suspendue dans le vide, portant le 24 février pour étiquette, ne s’appuyant que sur le sentiment le moins honorable et le plus ingrat de notre triste humanité, la peur, et se composant du désir d’échapper au danger, de la rancune contre ses causes, et de l’évidence du néant des espérances et des sagesses humaines. […] La morale du Lys dans la vallée est que, pour échapper aux ennuis d’une vie monotone et d’un prosaïque ménage sans cesser d’être un ange, un lys, une hermine, une sainte, une femme n’a rien de mieux à faire qu’à recevoir chez elle un joli jeune homme bien amoureux et à le perfectionner dans le mysticisme, en se promenant avec lui le long des charmilles, à la pâle clarté du crépuscule, au milieu des enchantements et des ivresses de la solitude et de la campagne. […] Il semblait disposé à siffler une petite pièce de Voltaire, intitulée Charlot, qui, je l’avoue, m’avait jusqu’ici complètement échappé dans son répertoire. […] Nous qui avons vu et subi les effets de l’esprit littéraire s’infiltrant, dans les affaires publiques, il nous est facile de juger ce qu’il devait être à un moment où l’on n’avait pas, comme aujourd’hui, les leçons de soixante années de malheurs, où maîtres et disciples, prédicateurs et néophytes, également éloignés de la politique active par une administration centralisatrice, vivaient dans une ignorance complète du vrai jeu, des vrais ressorts des institutions humaines, et croyaient tout simple d’échapper à ces réalités blessantes, injustes ou méprisables, pour se lancer dans un monde peuplé de séduisantes chimères par de brillants esprits. […] Il a pris un bon moyen pour échapper à ces deux excès qu’il signale, et dont chacun cache un des côtés de la vérité.
S’il commençait ses articles comme un ennemi irrité, il ne tardait pas à rentrer bientôt dans la discussion, et il se montrait d’autant plus redoutable qu’il devenait censeur habile et que rien ne lui échappait. […] Les unités de temps et de lieu sont observées fidèlement dans Pompée : l’unité d’action, à la vérité, échappe d’abord pour des yeux vulgaires. […] L’unité d’action échappe à des yeux vulgaires, puisqu’elle s’est même dérobée aux regards perçants de Voltaire et de M. de La Harpe ; mais ce n’est pas la faute de Corneille si Voltaire et M. de La Harpe ont eu des yeux pour ne pas voir. […] Dans le Menteur, j’ai voulu tenter ce que pourrait l’agrément du sujet dénué de la force des vers. » Comment de pareilles idées ont-elles pu échapper au grand Corneille ? […] Nicomède ne se plaint point ; il lui échappe plus de bravades que de soupirs, plus d’ironies que de gémissements : il débite même des vers pompeux et de grands mots, malgré la défense d’Horace.
Quoi qu’il en soit, les œuvres que nous étudions échappent en général à ce défaut ; ce n’est pas à dire pour cela qu’il n’y apparaisse quelquefois : tous les passages ne sont pas aussi heureux les uns que les autres, et il arrive çà et là dans les premiers poèmes, dans Don Paez et dans les Marrons du feu et plus encore dans Portia, dans Mardoche que l’incertitude de la pensée influe d’une manière malheureuse sur la pureté de la forme et en ternit le cristal ; mais ce défaut ne prend des proportions funestes que dans les dernières productions. […] Prenez plutôt un sujet absurde, comme a fait Boccace et que le développement soit savamment combiné, que la forme arrête à chaque instant l’esprit amusé et séduit ; que pas un tour de phrase, pas un mot ne s’échappe de la plume de l’écrivain sans être aussitôt assujetti et comme enchâssé à la place qui lui convient ; dans une nouvelle, traitez la prose comme vous feriez pour des vers : car rien n’est trop bon, ni trop soigné pour ce petit cadre où tout doit se voir de si près. […] Il ne trouve pas d’image qui en rende mieux l’idée qu’un caniche échappé des mains du tondeur avant la fin de sa toilette. […] Il lit bien certainement ses auteurs une loupe à la main, car rien ne lui échappe.
Shakspeare n’y a pas plus échappé que Molière, et s’en est affligé comme Molière, accusant la fortune « de ses mauvaises actions ; elle ne m’a fourni pour vivre que des moyens d’homme public, qui engendrent des façons d’homme public184. » On contait à Londres185 que son camarade Burbadge, qui jouait Richard III, ayant rendez-vous avec la femme d’un bourgeois de la Cité, Shakspeare « alla devant, fut bien reçu, et était à son affaire quand arriva Burbadge auquel il fit répondre que Guillaume186 le Conquérant était avant Richard III. » Prenez ceci comme un exemple des tours de Scapin et des imbroglios fort lestes qui s’arrangent et s’entre-choquent sur ces planches. […] » J’aime mieux supposer, comme l’indique sa pleine et solide tête213, qu’à force d’imagination ondoyante il a, comme Gœthe, échappé aux périls de l’imagination ondoyante ; qu’en se figurant la passion, il parvenait, comme Gœthe, à atténuer chez lui la passion ; que la fougue ne faisait point explosion dans sa conduite, parce qu’elle rencontrait un débouché dans ses vers ; que son théâtre a préservé sa vie, et qu’ayant traversé par sympathie toutes les folies et toutes les misères de la vie humaine, il pouvait s’asseoir au milieu d’elles avec un calme et mélancolique sourire, écoutant pour s’en distraire la musique aérienne des fantaisies dont il se jouait214. […] Le duc de Cornouailles commande de lier sur une chaise le vieux duc de Glocester, parce que c’est grâce à lui que le roi Lear s’est échappé. […] Les mots qui frappent nos oreilles ne sont pas la millième partie de ceux que nous écoutons intérieurement ; ils sont comme des étincelles qui s’échappent de distance en distance ; les yeux voient de rares traits de flamme ; l’esprit seul aperçoit le vaste embrasement dont ils sont l’indice et l’effet. […] Ne tenez-vous qu’à savoir si le pauvre marchand de Venise échappera au couteau de Shylock ?
De sa cellule, tapissée de livres, il ne pouvait plus guère s’échapper : une visite à Vallette, rue de Condé, une brève station au café de Flore où il se satisfait avec le bruit des voix qu’il n’entame presque jamais, et il rentre. […] À Londres, dans une grande affaire de la City, tout jeune, et venant à peine de quitter le lycée Condorcet, il apprit à ne jamais perdre de vue ces réalités économiques qui échappent à tant d’écrivains et de journalistes à qui l’opinion s’abandonne. […] On dirait qu’il s’est échappé d’un livre d’Anatole France, ne jugeant pas l’auteur suffisamment catholique. […] nous l’avons échappé belle ! […] Nous avons vu plus haut comment il échappa à cette suggestion.
Il avait étendu ses deux mains, espérant se saisir de ceux qui chercheraient à s’échapper. […] Ils poussent le bétail gras jusqu’à leur vaisseau, et tout en se réjouissant d’avoir échappé aux mains impitoyables du Cyclope, ils pleurent leurs amis morts. […] — Parce que ces statues, si elles n’ont pas un ressort qui les arrête, s’échappent et s’enfuient, au lieu que celles qui sont arrêtées demeurent en place. […] chez ce poète dont la hardiesse s’échappe toujours des surprises du faux goût. […] qu’il tremblait de laisser échapper quelque mot irrité ou amer !
Racine, qui était aisément caustique autant que tendre, n’échappa peut-être à ce mal d’aigreur que par la vraie dévotion. […] L’honneur de cette remarque, qui avait échappé à nos meilleurs critiques, revient à M.
Et d’ailleurs je ne leur échapperai pas. […] Herman répond avec embarras « qu’il a songé longtemps, en effet, à la plus jeune de ces trois filles, mais que, sa timidité naturelle l’ayant fait railler dans cette maison sur son silence et sur la coupe trop rustique de ses habits, il a laissé échapper, par confusion, son chapeau de sa main, et il est sorti pour jamais de cette maison moqueuse ».
Encore une fois, c’est peut-être un tort, mais c’est un tort tellement irréfléchi, tellement naturel, que personne n’y échappe, et que cela ressemble terriblement à une révélation du ciel. […] Mais voilà un homme qui a commis une faute plutôt qu’un crime, à bonne intention, et qui devrait être fier de son innocence foncière et des cinq ans de peine infligés à sa bonne action ; le voilà qui, après s’être nourri dix-neuf ans de son venin, s’échappe de ses fers et rentre dans le monde de la liberté.
Mais il a échappé par bonheur au pédantisme stérile : la passion religieuse emplit son œuvre — celle qui compte — et la fait sincère, intense et vivante. […] En 1576 il s’échappe de la cour avec son maître qu’il sert avec activité et dévouement.
Mais n’y a-t-il pas pour Rodrigue un moyen honorable d’y échapper ? […] Le précepte d’Horace semble fait pour ces pièces : « Où les beautés l’emportent en nombre, je ne me blesse pas de certains défauts échappés à la négligence ou à la faiblesse humaine. » Mais ce précepte ne convient qu’aux quatre chefs-d’œuvre que je viens de nommer.
Le vieux poète, à l’en croire, y aurait été si bien pris qu’il lui serait échappé de dire, sous le charme, « qu’il aimerait mieux avoir écrit l’Homère français que d’être Homère lui-même. » Évidemment il n’y a ici de pris que Lamotte. […] Le poète lui-même, au moment où il est inspiré, ignore ce qui l’inspire ; et c’est parce que le secret de son travail lui échappe qu’il en fait honneur à la muse, et qu’il transforme sa plume en une lyre mystérieuse touchée par des doigts divins.
Mais cette strophe est immédiatement suivie d’une anti-strophe, qui par des modulations douloureuses et quelque peu effarées, s’échappe de la poitrine comme un cri aigu : le cri de l’aigle prisonnier qui veut retourner aux régions de tempêtes et du soleil : le cri de l’âme qui veut remonter aux Cieux. […] Si la Déesse, couronnant de roses sa noire chevelure retenue par une résille grecque sur une nuque que penche la volupté, croisant sur ses pieds d’albâtre les bandelettes purpurines de ses sandales, exerçant tous les pouvoirs et déployant tous les charmes renfermés sous ses paupières demi-closes et dans cette ceinture qui tantôt reluit, tantôt échappe aux yeux, avait pu sembler au Poète enivré la beauté même, la beauté absolue, inégalée et inégalable, la princesse Elisabeth devait ravir son âme par une beauté suprême et surprenante, qu’on eût dit descendre du haut de l’Empyrée, pour le disputer à celle qui, de l’insondable profondeur des îlots amers, était montée au séjour des hommes.
Oui, dit un célebre Mathématicien, M. de Voltaire est un Génie à qui rien n'échappe. […] Lorsqu'il a voulu employer celle du raisonnement, il a malheureusement donné dans des bévues qui n'ont pas échappé à nos Théologiens érudits ; ils les lui ont même reprochées amérement, & je suis obligé de convenir avec eux, d'après l'étude particuliere que j'ai faite des Langues anciennes, que M. de Voltaire n'a pas la moindre connoissance de l'Hébreu, qu'il ne fait point le Grec, & qu'il n'a pas puisé dans les sources ses Observations critiques sur Abraham, Moïse, David, Salomon, les Prophetes, les Loix, & les Mœurs Hébraïques ; je doute même qu'il ait jamais lu les Peres de l'Eglise, qu'il cite souvent.
Sans doute cherche-t-il à composer une synthèse impersonnelle et probe de la complexité des luttes qui — au milieu de la contradiction des théories — déchirent aujourd’hui la masse des producteurs et celle des travailleurs ; sans doute l’énigme des lois propres à l’organisation sociale existante et l’impossibilité d’échapper à leur force inexorable demeure-t-elle au fond de livres comme Un vainqueur ou comme l’Indocile ; mais, chez l’auteur, le résultat est moins une révolte, une thèse de rébellion ou d’anarchie, qu’un besoin de large et tendre sympathie. […] Nul ne s’est mieux exprimé sur ce sujet que lui-même ; nul n’a mieux expliqué pourquoi le roman populaire, s’intéressant à la psychologie des travailleurs, devra forcément s’élever jusqu’au concept d’une sorte de roman social, s’il veut échapper à la grossièreté du roman-feuilleton.
. — Il faut que nous n’ayons fait qu’une bonne action dans toute notre vie, et nous n’avons pu échapper aux ennuis de la reconnaissance !
Or, si vous ne fuyez pas, il n’y a rien de si difficile, selon moi, que d’échapper à ce qui vous plaît foncièrement.
Et puis son cœur de Breton était tendre aussi et ne pouvait rester tout à fait insensible dans ce divorce lentement amené, mais décisif et sans retour, avec des croyances du berceau et de l’enfance qui lui échappaient.
Des missions spéciales qui lui furent confiées par les gouvernements, par des souverains ou par de très puissants particuliers, le mirent à même de faire des observations comparées approfondies, depuis la Belgique jusqu’aux confins de l’Europe et de l’Asie ; pas une forge importante ne lui a échappé ; il a eu à en diriger lui-même ; il a eu dans les usines de l’Oural jusqu’à 45,000 individus sous ses ordres, une véritable armée d’ouvriers.
Un sage orateur ancien disait : « La foule m’applaudit, est-ce donc qu’il me serait échappé quelque sottise ?
Échappe-t-elle aux beautés de l’art tragique, aux sons divins d’une musique céleste, à l’enthousiasme des chants guerriers ?