Seulement, le roman qui pouvait être, dans ces Mémoires, charmant ou puissant, selon le genre d’esprit de l’auteur, s’il avait pénétré tout ce qu’enferme l’idée de son titre, n’y est guère qu’abject et inepte, par une de ces combinaisons comme on en rencontre encore quelquefois… Oh ! […] Il n’y a que dans un temps comme le nôtre, épris et raffolant d’égalité, qu’un livre intitulé : les Mémoires d’une femme de chambre pouvait promettre et donner les jouissances démocratiques les plus vives aux esprits qui sont friands de ce genre de jouissances… Il n’y avait que dans un pareil livre qu’on pouvait rabattre — joliment et bien ! […] Son livre n’a pas même le genre d’esprit qui dit : « Je me moque de tout, pourvu que je place mes mots. » Il n’a rien à placer. […] Or cette question n’est point, comme on pourrait le croire, le pamphlet, l’ignoble pamphlet sous forme romanesque que j’ai laissé là, de dégoût, mais le roman lui-même, le genre de roman introduit en ces Mémoires, et qui n’est pas, il faut le dire, beaucoup plus propre que le pamphlet ! […] Certainement je vois bien deux raisons à ce bruit d’un livre manqué, comme ces Mémoires d’une femme de chambre : d’abord le pamphlet qui s’y est embusqué, et ensuite le genre même du roman qu’on a voulu écrire.
Les nouveaux lyriques furent ceux qu’on appelait melici, ceux qui écrivirent ce genre de vers que nous appelons arie per musica ; le prince de ces lyriques est Pindare. Ce genre de vers dut venir après l’iambique, qui lui-même, ainsi que nous l’avons vu, succéda à l’héroïque. […] De même Horace parut à l’époque de la plus haute splendeur de Rome ; et chez les Italiens ce genre de poésie n’a été connu qu’à l’époque où les mœurs se sont adoucies et amollies. […] Dans la satire dramatique, on voyait paraître, selon Horace, divers genres de personnages, héros et dieux, rois et artisans, enfin esclaves. […] Aussi a-t-on lieu de conjecturer que la tragédie a tiré son nom de ce genre de déguisement, plutôt que du bouc Τράγος, qu’on donnait en prix au vainqueur.
Par quels genres de compositions se fait-elle surtout remarquer ? […] Mais avec quelle habileté ces trois jeunes poètes ont approprié ces trois genres aux besoins et aux exigences du siècle ! […] il n’y a point de genres secondaires pour un talent du premier ordre. […] Ils ont tort quand ils ne conviennent pas de la supériorité relative et absolue de notre siècle, dans tous les autres genres. […] Victor Hugo, dans tous les genres, et ce grand roman historique de Cinq-Mars, qui eût suffi pour faire la réputation de M.
Beyle cherche ainsi dans le roman une pièce à l’appui de son ancienne et constante théorie, qui lui avait fait dire : « L’amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d’aller la cueillir sur les bords d’un précipice affreux. » Ce genre brigand et ce genre romain est bien saisi dans L’Abbesse de Castro ; cependant on sent que, littérairement, cela devient un genre comme un autre, et qu’il n’en faut pas abuser. […] L’affectation et la grimace du genre se marquent de plus en plus en avançant. […] Quand on a lu cela, on revient tout naturellement, ce me semble, en fait de compositions romanesques, au genre français, ou du moins à un genre qui soit large et plein dans sa veine ; on demande une part de raison, d’émotion saine, et une simplicité véritable telle que l’offrent l’histoire des Fiancés de Manzoni, tout bon roman de Walter Scott, ou une adorable et vraiment simple nouvelle de Xavier de Maistre. […] Beyle eut ce genre de courage. […] Entre toutes ces pistes qui s’entrecroisent, peut-être l’homme de talent dans le genre trouvera la sienne.
Je n’ai parlé que du théâtre ; mais c’est que le théâtre est le seul genre de littérature auquel puissent être appliqués des systèmes de composition différents. […] Les partisans de ce genre s’appuient sur une haute considération morale et politique. […] Nous avons vu que, dans le genre dramatique, ils les adoptent eux-mêmes, et nous ne voyons pas que, dans les autres genres, ils en aient imaginé de nouvelles. […] En conclurai-je que le genre romantique est plus essentiellement faux dans ses peintures que le genre classique ? […] Les genres ont été reconnus et fixés ; on ne peut en changer la nature, ni en augmenter le nombre : on les confond, on les accouple monstrueusement, et l’on croit en avoir créé de nouveaux.
Certes, ce genre de comique se rencontre assez facilement dans la vie de tous les jours. […] L’expérience nous présente déjà ce genre de comique, mais à l’état rudimentaire seulement. […] Beaucoup d’incidents du genre héroï-comique se décomposeraient ainsi. […] Ce genre de raideur s’observe-t-il aussi dans le langage ? […] » Mais il est inutile d’insister sur ce genre d’esprit.
Les deux formes opposées de l’ordre : le problème des genres et le problème des lois. […] Selon le point de vue où l’on se plaçait, la généralité des lois était expliquée par celle des genres, ou celle des genres par celles des lois. […] La réalité devenant ainsi un système de genres, c’est à la généralité des genres (c’est-à-dire, en somme, à la généralité expressive de l’ordre vital) que devait se ramener la généralité des lois. […] C’est un fait remarquable que l’éclipse du problème des genres dans la philosophie moderne. […] Mais il y faut tenir compte des régressions, des arrêts, des accidents de tout genre.
Que rencontrons-nous en ce genre ? […] Fontenelle continue, en le transformant, le genre précieux et galant prolongé par Benserade. […] Pour le reste, faut-il classer les auteurs par groupes ou les œuvres par genres ? […] Il y a des époques qui ont respecté avec un scrupule superstitieux ces cadres qu’on appelle des genres littéraires. […] Chaque époque a de la sorte son genre ou ses genres de prédilection qui révèlent sa nature.
Ceux qui se sont le plus distingués en ce genre sont M. […] D’autres, qui n’ont pas eu les mêmes secours dans leur éducation, font en ce genre les fautes les plus grossieres. […] C’est ce qu’on remarquera à tous les articles qui ont rapport à l’éloquence, à la poésie, & aux différens styles qu’exigent les différens genres d’écrire. […] Celui qui se signala le premier en ce genre fut Vaugelas, dont les Remarques sur la Langue françoise, publiées en 1647. […] Mais on n’eut rien de parfait en ce genre jusqu’en 1694.
L’homme seul est peut-être capable d’un effort de ce genre. […] Au contraire, l’enregistrement, par la mémoire, de faits et d’images uniques en leur genre se poursuit à tous les moments de la durée. […] Des faits du même genre ont été observés par Fr. […] Que deviennent ces diverses parties du discours dont le rôle est justement d’établir entre les images des rapports et des nuances de tout genre ? […] À notre sens, la « région des images », si elle existe, ne peut être qu’un clavier de ce genre.
Définition du romantisme : individualisme, lyrisme, sentiment et pittoresque ; destruction du goût, des règles, des genres : refonte générale de la littérature et de la langue. — 2. […] Ces règles étaient de trois sortes : les définitions des genres nettement séparés entre eux et sans communication ; les lois intérieures de chaque genre, qui faisaient prévaloir l’unité du type sur la diversité des tempéraments ; les préceptes du goût, qui limitaient l’artiste dans le choix des objets d’imitation et des procédés d’expression. […] Il brisera les formes trop arrêtées, trop fixes, qui ne se laissent plus manier par la pensée de l’artiste, ces habitudes tyranniques de composition et de style qui filtrent pour ainsi dire l’inspiration et éliminent l’originalité : en brisant les genres, les règles, le goût, la langue, le vers, il remettait la littérature dans une heureuse indétermination, dans laquelle le génie des artistes et l’esprit du siècle chercheraient librement les lois d’une reconstitution des genres, des règles, du goût, de la langue, du vers. […] Il démolissait les lois du goût, les règles des genres, leur division surtout et leur convention, tout ce qui s’opposait à la libre et complète représentation de la nature, saisie eu ce que chaque être possède de caractéristique, beau ou laid, il n’importe. […] Il insistait sur la nécessité de l’aire du nouveau, en cultivant les genres où les classiques étaient restés inférieurs, l’épique surtout et le lyrique.
Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. […] On a vu des siècles où c’était le seul genre ; et ces siècles étaient ceux de l’oppression ou des succès, ceux de la tyrannie ou de la grandeur d’un maître. […] Aussi ce genre est aujourd’hui plus commun qu’il ne l’a jamais été. […] On ne peut donc douter que ces sortes d’éloges ne soient utiles ; mais on peut demander comment et dans quel genre ils doivent être écrits. […] Consultez les hommes de génie en tout genre, voyez les grandes compositions dans les arts.
Nous les trouverons pareillement dans les divers genres de la prose. […] Quelle plus grande étude pour nous que les exemples d’un tel maître, illustré par tant de succès dans un genre qu’Aristote plaçait au-dessus du genre épique ! […] Je décomposerai les formes de chaque genre et de chaque style qui leur convient. […] Tel est le premier exemplaire du genre que nous étudierons sur d’autres beaux modèles. […] Rien ne marque mieux que ce premier exemple le haut rang du genre tragique.
C’est dans ces deux genres qu’Aristophane triompha tant de fois à la honte des Athéniens. […] Qu’on ne dise pas que le genre de ses oeuvres n’en étoit pas susceptible. […] Mais ce genre est peu vaste. […] Ce genre, dit-on, manqueroit de délicatesse & d’élégance ; pourquoi ? […] La patrie d’un sage est la terre, son héros est le genre humain.
Section 14, qu’il est même des sujets specialement propres à certains genres de poësie et de peinture. Du sujet propre à la tragedie Non seulement certains sujets sont plus avantageux pour la poësie que pour la peinture, ou pour la peinture que pour la poësie ; mais il est encore des sujets plus propres à chaque genre de poësie et à chaque genre de peinture, qu’aux autres genres de poësie et de peinture. […] Nous pouvons craindre des fatalitez du même genre que celles qui arrivent à Pyrrhus dans l’Andromaque de Racine, mais non de commettre des crimes aussi noirs que le sont ceux de Narcisse dans Britannicus.
Oui, l’exotisme est dans une certaine mesure un genre d’alexandrinisme, un genre d’humanisme. […] Preuve, sans doute, qu’aux grands genres il faut de grands génies, aux petits genres des talents, et que donc il y a une différence naturelle entre les grands genres et les petits. […] Ils ont dénaturé un genre. […] Ce genre particulier d’éloquence, dont M. […] Avez-vous jamais vu un genre ?
Chez les modernes, au Moyen Âge, il y eut un genre lyrique vrai, naturel et vivant. […] Cela dit, acceptons le genre comme un genre littéraire artificiel, et voyons-y Le Brun. […] La solennité du genre devient en quelque sorte une convenance naturelle en s’appliquant à Buffon. […] Sa vraie, son incomparable supériorité était dans ce dernier genre. […] On éprouve une impression pénible de ce genre à propos de Le Brun.
Ce sont là de ces mélanges agréablement tempérés comme les désire et comme au besoin les combinerait le genre académique, dont le triomphe, pour une bonne part, se compose toujours de la difficulté vaincue. […] Son morceau sur Lesueur doit se classer en ce genre comme le chef-d’œuvre de sa maturité. […] Ce genre-là, tel que je me le définis, c’est une espèce de vignette continue qui règne au bas du texte, et qui sert à illustrer véritablement le récit. […] Or, c’est un inconvénient toujours de s’exercer dans un genre qui, n’étant que la lisière d’un autre ou de deux autres, reste nécessairement secondaire, qui ne se propose jamais le sublime en perspective, et qui ne permet même pas de l’espérer. […] Ajoutons qu’il n’a pas moins montré tout ce que le genre intermédiaire pouvait rendre, et qu’il l’a poussé à sa limite d’ingénieuse perfection dans la seconde surtout de ses pièces, les États de Blois.
Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. […] D’ailleurs la douceur et la mollesse du climat avait produit un genre d’éloquence amolli comme les habitants. […] Il nous en reste un sur Trajan, mais dans un genre tout à fait différent de celui de Pline. […] Ce qui prouve qu’il n’était pas médiocre, c’est qu’il avait un genre d’éloquence à lui, et que comme les peintres célèbres, il fit une école. […] Nous n’avons qu’une seule phrase de son panégyrique ; elle nous a été conservée dans un autre ouvrage de ce genre, prononcé cent cinquante ans après.
Sans doute, monsieur le ministre, la pensée de l’arrêté du 12 octobre 1851 n’a pas été de provoquer sur la première scène française la création d’un genre exclusivement moral, qui ne s’attacherait à présenter que des exemples vertueux, et à en tirer directement des leçons : un tel genre a été tenté en d’autres temps et n’a produit bien vite que monotonie, emphase et déclamation suivie de beaucoup d’ennui. […] Ici, monsieur le ministre, la Commission a pu regretter que le second Théâtre-Français, dont l’objet est de concourir le plus possible avec la première scène française dans les mêmes genres à la fois dramatiques et littéraires, n’eût point obtenu, dans l’arrêté, un article à part qui permît de considérer en elles-mêmes les pièces qui y sont représentées, sans qu’on fût obligé de les comparer avec des ouvrages d’un genre et souvent d’un ordre tout différent. […] Ici l’enseignement peut être plus direct et plus en relief ; le genre vertueux, pour le nommer par son vrai nom, peut être plus décidément encouragé : mais que le talent y mêle toujours le plus d’observation réelle et de vérité possible, il agrandira et passionnera ses effets. […] Anicet-Bourgeois et Michel Masson, qui a été représenté avec succès au théâtre de la Gaîté : il lui a semblé que le ton général de ce drame, l’émotion qui en résulte, le triomphe des bons principes et de quelques sentiments naturels et généreux, compensaient les invraisemblances d’ailleurs admises ou exigées dans le genre, et que ces qualités ici n’étaient point compromises, comme il arrive trop souvent, par des scènes accessoires où le vice en gaieté se montre et devient, quoi qu’on fasse, le principal attrait.
Nous n’avons de lui dans le genre oratoire, que son Panégyrique de Trajan. […] Il prêchoit souvent dans son Diocèse ; mais ne le faisant que de l’abondance du cœur, nous n’avons rien de ce qu’il fit dans ce genre qui puisse être placé au premier rang. […] in-12., montrent beaucoup de talent pour ce genre, qui tient à l’Oraison funèbre, & qui demande les ornemens & la pureté du style. […] M. l’Abbé Guyot, Aumônier de M. le Duc d’Orléans, est un Orateur distingué dans tous les genres d’éloquence. […] C’est qu’en effet les beaux Arts élévent l’ame ; la culture de l’esprit en tout genre anoblit le cœur.
Dans ses pièces mêmes de théâtre, il a, une ou deux fois, essayé d’un certain genre qui passe, avec raison, pour plus noble, plus sérieux et plus profond. […] Aujourd’hui il se retrouve lui seul et lui-même tout entier, à son vrai point naturel ; il ressaisit le genre de son talent dans la direction la plus ouverte et la plus sûre. […] Le genre Régence couvre tout. […] Le genre régnait ; on ne savait où le prendre. […] Le genre a fait son entrée dans la personne de son héros le plus légitime et le plus brillant, le maréchal de Richelieu.
— Les genres dits nobles et élevés ne leur imposent pas le moins du monde. […] Comme ils sont entrés dans cette époque par l’art et par les tableaux, les livres ne sont venus pour eux qu’en second, et quand ils ont abordé les livres, ils ont commencé par les plus minces, les plus légers, les plus piquants, les plus analogues aux peintures de genre. […] On hésite, quand on lit ceux qui sont maîtres en ce genre excessif, à venir protester contre de si savants et parfois de si séduisants abus. […] le genre admis, il y a excès. […] Voici une page que je trouve parfaite en son genre : lisez haut, lisez bien, accentuez et scandez chaque mot, chaque membre de phrase, comme Jean-Jacques le voulait pour son monologue de Pygmalion, et vous sentirez quelle est, en ce genre du pittoresque écrit, l’habileté de MM. de Goncourt : « Sept heures du soir.
Ainsi le français n’a point été toujours apte à tous les genres. […] Bertaut, Malherbe, Lingendes et Racan rencontrèrent « dans le genre sérieux le vrai génie de la langue française, qui, bien loin d’être en son point de maturité du temps de Ronsard, n’était même pas sortie de sa première enfance ». […] Même remarque, si l’on compare les langues entre elles ; certaines langues sont en quelque sorte de meilleurs terrains de culture pour certains genres. […] Il y a même des genres de poésie que les Latins n’ont pas connus, comme « ces poèmes en prose que nous appelons romans ». […] Quand Boileau eut mis les genres en relation avec les langues, il s’arrêta : là, en effet, il était sur le seuil même de la littérature ; la philologie, l’histoire, s’ouvraient devant lui.
En effet c’est une propriété innée de l’âme humaine d’aimer l’uniformité ; lorsqu’elle est encore incapable de trouver par l’abstraction des expressions générales, elle y supplée par l’imagination ; elle choisit certaines images, certains modèles, auxquels elle rapporte toutes les espèces particulières qui appartiennent à chaque genre ; ce sont pour emprunter le langage de l’école, des universaux poétiques. […] Les langues vulgaires se composent de paroles qui sont comme des genres relativement aux expressions particulières dont se composaient les langues héroïques97. […] Lorsque l’esprit humain s’habitua à abstraire les formes et les propriétés des sujets, ces universaux poétiques, ces genres créés par l’imagination (generi fantastici), firent place à ceux que la raison créa (generi intelligibili), c’est alors que vinrent les philosophes ; et plus tard encore, les auteurs de la nouvelle comédie, dont l’époque est pour la Grèce celle de la plus haute civilisation, prirent des philosophes l’idée de ces derniers genres et les personnifièrent dans leurs comédies.
J’ai parlé d’observation ; et qui donc, si l’on cherche parmi les noms d’auteurs ceux qui peuvent le plus prétendre en notre temps à ce genre de mérite, qui pourra-t-on citer de préférence à Gavarni ? […] Je ne m’arrête pas à Gavarni auteur, inventeur de modes et de costumes ; je le devrais pourtant, car il a le goût, le génie, l’invention en ce genre. […] Malgré mon désir de ne pas les détacher et les séparer du sujet, je dois remarquer encore qu’il a fait révolution en ce genre au théâtre et dans les bals costumés. […] La dignité des genres, comme la noblesse des conditions, n’existe que pour les contemporains, et la postérité ne retient jamais mieux un nom que quand il signifie, à lui seul, quelque chose d’à part et de neuf. […] On assiste à la création ingénieuse de son genre.
Quand ils composerent leurs pieces, la comedie étoit à Rome un poëme d’un genre nouveau, et les grecs avoient déja fait d’excellentes comedies. […] Les romains en parlant de leurs poësies dramatiques ont confondu quelquefois le genre avec l’espece. […] La poësie dramatique des romains se divisoit d’abord en trois genres qui se subdivisoient en plusieurs especes. Ces trois genres étoient, la tragedie, la satire et la comedie. […] La quatriéme espece de comedie est celle qu’on appelle comedie déchaussée, parce que les acteurs qui la joüent ne chaussent point le Cothurne comme les acteurs qui répresentent les tragedies ni le Soque, comme ceux qui répresentent les comedies des trois premiers genres.
Comme les chants qui étoient l’ouvrage de la composition, se nommoient alors quelquefois ainsi qu’ils se nomment à present : de la musique absolument, les anciens divisoient la musique prise dans le sens que nous venons de dire, en trois genres, sçavoir, le genre diatonique, le genre chromatique et le genre enarmonique. Ce qui constituoit la difference qui étoit entre ces trois genres, c’est que l’un admettoit des sons que l’autre n’admettoit pas dans ses chants. […] Les anciens divisoient encore leurs compositions musicales en plusieurs genres par rapport au mode ou au ton dont elles étoient, et ils nommoient ces modes du nom des païs où ils avoient été mis principalement en usage.
Et il n’y a pas à dire que le genre ait gagné par cent ans de vogue et de fécondité : il serait plus vrai de dire qu’il s’est épuisé. […] Une habitude s’établit de composer le spectacle des trois genres de pièces. […] Cette politique donna un moment d’éclat au genre, du reste assez obscur, de la sottie. […] Mais ce qui ne laisse aucun doute, c’est le caractère du genre. […] La farce n’est pas « de la littérature » : c’est un genre entièrement populaire, et que l’esprit du peuple a créé à son image.
Il se laissa faire ; il s’y choisit un genre de vie délicieux, mais énervant, qui rappelait, en très petit, l’existence quasi mythologique d’un Voiture ou plutôt d’un Benserade. […] Mais le discours académique est un genre vivant qui transforme, qui embellit, qui a pour objet avant tout de réussir et de plaire, qui a pour premier devoir et pour condition de savoir tirer parti de chaque défunt et d’en dégager, ne fût-ce que pour un jour, un immortel. […] Sandeau avait parlé du roman avec modestie pour son propre compte, mais avec une sorte de fierté pour le genre : il avait eu le bon goût de paraître étonné et confus d’être le premier romancier proprement dit appelé à l’honneur de siéger à l’Académie, lorsqu’autrefois ni Le Sage ni l’abbé Prévost n’y avaient été admis, et que, de nos jours, M. de Balzac et d’autres encore avaient brillé par leur absence. […] Le roman est un genre vague, mal aisément défini ; il touche à tout, il s’applique à l’histoire elle-même, il s’élève jusqu’à l’épopée ; il tombe aussi, il se rabaisse, et, à vouloir tout peindre, il s’égare. […] À travers les charmants et bien mérités éloges auxquels prêtait ce genre de réponse toute personnelle, j’ai regretté, je l’avoue, de rencontrer deux ou trois traits piquants qui visaient au-delà, qui semblaient s’adresser à de grands talents placés hors de la sphère et de la portée académique60.
Monsieur, en vous associant à la recherche et à la publication des monuments inédits relatifs à l’Histoire de France, j’ai appelé d’abord votre attention sur ce qui concerne l’histoire politique et civile ; mais les monuments qui se rapportent aux divers développements de l’intelligence humaine dans notre patrie, sont nombreux aussi et dignes de notre intérêt ; c’est vers les monuments de ce genre, vers les travaux et les manuscrits relatifs aux sciences, à la philosophie, à la littérature et aux arts, que je viens aujourd’hui diriger particulièrement votre zèle. […] Ce n’est pas à dire pourtant qu’aucun manuscrit de ce genre, si l’on venait à en rencontrer, dût être négligé. […] Les chroniques en vers, qu’il faut distinguer des romans, et dans le genre du Rou ou du Brut, vous offriraient une valeur historique étroitement unie à la curiosité littéraire. […] Vous mettrez une égale importance à tous manuscrits étendus en vers, quel qu’en soit le titre ; aux voyages, aux écrits satiriques désignés sous le nom de Bibles ; à ceux qui s’intitulent Bestiaires, Volucraires, Lapidaires, ou qui s’offriraient sous des titres latins ; aux espèces de compilations scientifiques, comme l’Image du monde ; aux grands ouvrages allégoriques du genre du Roman de la Rose ; aux grands apologues, aux branches nouvelles qu’on pourrait retrouver du célèbre Roman de Renart, par exemple. […] Dans les genres de moindre étendue, et dont les pièces ne se trouvent souvent point dans les manuscrits à part, mais aux dernières pages seulement ou au milieu de manuscrits qui traitent de matières toutes différentes, vous remarqueriez les chansons, lais, complaintes, rotruenges ; les fabliaux, les fables attribuées aux divers Ysopets ; les estampies, rondeaux, sirvenlois ; les jeux-partis, les proverbes, dicts et sentences, dicts et contredicts ; les proses farcies, les caroles, noëls, sermons en vers, etc.
Dubeux, son ami et son maître en ce genre, la faculté philologique saillante. […] Scribe parut et créa un nouveau genre, la comédie-vaudeville. […] Dans ce genre de critique pratique et contemporaine, M. […] peut-on saisir et soupçonner quelque continuité obscure dans les plus bas genres ? […] Magnin nous fait observer, comme à la loupe, l’origine des genres.
Je ne parlerai que des genres et ne nommerai que les morts. […] Rester sévèrement renfermé dans les limites et les caractères du genre, c’était là le goût. […] Il n’y a qu’un genre, sous divers titres particuliers ; c’est le genre lyrique. […] Il y a une autre sorte de critique qui ne se pique point d’être un genre, et qui en refuserait l’éloge. […] Elle est l’âme de tous les ouvrages ; elle est mêlée à tous les genres.
2° De la Différenciation des genres. […] 3° De la Fixation des genres. […] 5° De la Transformation des genres. […] et à quels signes l’épuisement, la décrépitude, et la mort prochaine d’un genre ? […] comment, l’évolution même des genres ?
Je pourrais citer encore, dans ce genre-là, Un Animal dans la lune, l’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits et l’Horoscope. […] La fable qui, jusqu’à La Fontaine exclusivement, n’était pas un genre marqué, ni par son fond peu important ni par sa forme particulière, pouvait être négligée. […] C’est être d’un goût bien raffiné et bien difficile de reprocher à un homme d’être trivial et familier dans un genre aussi familier que la fable. […] Remarquez qu’il a exploité absolument tous les genres poétiques ; tous les genres poétiques ont été cultivés par lui. […] Il a eu un talent supérieur dans tous les genres, excepté dans la tragédie, abandonnée du reste si vite par lui ; et il a eu du génie dans les genres qui sont le conte et la fable.
Il ne faut pas trop vieillir pour bien juger les romans de son temps ; le roman est un genre essentiellement contemporain. Jeune, on lit tout naturellement les romans de sa jeunesse ; on en lit à tort et à travers, on lit tout : mur, on peut ne pas perdre de vue et suivre encore avec intérêt ce genre agréable chez ceux qui mûrissent avec nous et qui ne font que continuer. […] Je l’aurais dû également pour d’autres : il y a des termes de comparaison et de contraste qui manquent à quiconque ne se tient pas dans tout le courant du genre, à qui ne vit pas en plein milieu. […] Pourquoi de vaillants essais (moi qui les aime en tout genre), de consciencieuses et fermes études de M. […] Et puis les romans d’alentour et d’auparavant n’avaient pas nui à y préparer par leurs tableaux d’un autre genre.
Je dirai, à cette occasion, quelques mots et du genre et de ceux qui l’ont mis en honneur parmi nous. J’entends ici le genre de l’éloge académique en tant qu’il s’applique uniquement aux sciences et aux savants. […] Nous surprenons là chez Vicq d’Azyr ce que j’appellerai le goût ou le genre Louis XVI en littérature, et qui n’est déjà plus celui de Louis XV. Le genre Louis XVI, qui régna jusqu’en 91, est essentiellement honnête, fleuri et riant ; il s’inspire d’un sentimentalisme vertueux. […] Le genre tempéré a aussi ses écueils et comme ses excès.
D’abord, diraient-ils, la caricature est-elle un genre ? Non, répondraient leurs compères, la caricature n’est pas un genre. […] Plus tard, nous examinerons peut-être quelques-unes des œuvres les plus remarquables produites en ce genre. […] D’ailleurs, nous trouvons dans le comique absolu et le comique significatif des genres, des sous-genres et des familles. […] Il m’a semblé que le signe distinctif de ce genre de comique était la violence.
De peur d’être mal compris, je répéterai qu’aucune époque n’a le monopole exclusif d’un genre. […] Molière apporte une confirmation d’un autre genre. […] Et le genre lyrique ? […] Dans l’épopée, écartons naturellement les poèmes du genre de La Henriade. […] L’auteur a lu Benedetto Croce et cherche à « lier les genres ensemble dans la recherche de l’idée dominante ».
Parmi les nombreuses idées et les innovations de plus d’un genre tentées par le ministre de l’instruction publique, une des plus pratiques et la moins contestable assurément, c’est l’institution régulière de leçons faites dans les diverses Facultés et les principales villes de province, à commencer par la Faculté des lettres de Paris, pour l’enseignement secondaire des jeunes filles. […] Dans cet ensemble de leçons, il aborde successivement les différents genres de poésie, l’épopée, l’ode, la tragédie, la satire, le poème didactique, l’églogue, la fable. Pour chacun de ces genres, il commence par l’Antiquité, analyse quelques-uns des chefs-d’œuvre, marque les transformations que le genre (si genre il y a) a subies à travers les temps et les lieux, en passant de la Grèce à Rome, puis dans le moyen âge et chez les nations modernes jusqu’à nos jours. […] Dans l’ode, dans le genre lyrique tout noble et sévère, il a été plus à l’aise, il a pu presque tout dire : il a fait comprendre Pindare, autant qu’il nous est donné de le comprendre aujourd’hui.
En tout genre de talents, le menu peuple est aujourd’hui très nombreux ; et malheureusement on ne peut pas dire des beaux-arts comme des États, que c’est le peuple qui en fait la force. […] De tous les genres de petits poèmes, l’ode est le plus rempli d’écueils. […] Les grands artistes en tout genre n’en ont guère connu qu’une ; c’est de n’être ni froids ni ennuyeux. […] Le public, soit lassitude, soit humeur, paraît aujourd’hui un peu dégoûté de ce genre ; il marque même ce dégoût assez fortement, pour que l’académie ait balancé, si en laissant aux poètes le choix du sujet, elle ne leur laisserait pas aussi celui de l’ode, du poème, ou de l’épître. Elle a considéré cependant, que si l’ode paraissait chanceler sur son trône, ce n’était pas à l’Académie Française à l’en précipiter ; et qu’elle devait tâcher au contraire de ranimer et d’encourager un genre, qui ne mérite pas de périr obscurément.
Les anciens revêtaient la vie à venir des images les plus brillantes ; ils avaient matérialisé l’autre monde par des descriptions, par des tableaux, par des récits de tous les genres ; et l’abîme que la nature a mis entre l’existence et la mort était, pour ainsi dire, comblé par leur mythologie. […] Racine a risqué sur le théâtre français un amour dans le genre grec, un amour qu’il faut attribuer à la vengeance des dieux. […] Le genre humain, en vieillissant, devient moins accessible à la pitié ; il a donc fallu creuser plus avant pour retrouver la source de l’émotion ; et le malheur isolé a eu besoin de recourir à une force intérieure plus agissante. […] C’est à leur religion qu’il faut surtout attribuer leur fixité dans les principes du genre noble et simple. […] Les révolutions subites et fréquentes du gouvernement populaire, ramènent souvent à ce genre d’observations philosophiques.
Racine et Voltaire sont des modèles admirables en ce genre. […] Celui-ci consiste dans la manière ; ce n’est pas un genre à part, c’est le défaut de tous les genres : les amours d’une bourgeoise et l’ivresse d’un marquis peuvent être du comique grossier, comme tout ce qui blesse le goût et les mœurs. […] L’opéra peut embrasser des sujets de trois genres différents : du genre tragique, du genre comique, et du genre pastoral. Nous allons faire quelques observations sur chacun de ces genres. […] Le genre pastoral trouve aussi sa place au théâtre lyrique.
Pour être utile au genre humain, la philosophie doit relever et diriger l’homme déchu et toujours débile ; elle ne doit ni l’arracher à sa propre nature, ni l’abandonner à sa corruption. […] Le sens commun est un jugement sans réflexion, partagé par tout un ordre, par tout un peuple, par toute une nation, ou par tout le genre humain. […] Il entreprit de remplir la grande lacune laissée par la philosophie grecque, qui n’avait point considéré l’homme dans l’ensemble de la société du genre humain. […] Ce dernier genre de possession n’est autre chose que la souveraine puissance dans les républiques aristocratiques. […] Le principe du droit naturel est le juste dans son unité, autrement dit, l’unité des idées du genre humain concernant les choses dont l’utilité ou la nécessité est commune à toute la nature humaine.
Mais pour les esprits peu étendus encore, il suffit de leur présenter une ressemblance pour les persuader : Ménénius Agrippa n’eut besoin, pour ramener le peuple romain à l’obéissance, que de lui conter une fable dans le genre de celles d’Ésope. […] Les hiéroglyphes, et les lettres alphabétiques furent aussi comme autant de genres auxquels on ramena la variété infinie des sons articulés. […] Le premier genre de vers dut être approprié à la langue, à l’âge des héros : tel fut le vers héroïque, le plus noble de tous. […] Ce fut dans l’intérêt du genre humain que la Providence fit naître la topique avant la critique. […] Dès lors la philosophie ne produisit aucun fruit remarquable pour l’avantage du genre humain.
Si La Fontaine a choisi ce genre, les fables nous allons démontrer cela tout d’abord c’est pour des raisons qu’il n’a pas dites, mais qu’on peut supposer assez facilement, je crois. […] Au seizième siècle, il y avait des hommes qui s’étaient adonnés au genre de la fable parce que, à cette époque, Esope était très connu et très estimé. […] Voilà la première raison pour laquelle La Fontaine, je crois, s’est emparé de ce genre. […] En vérité, je crois qu’il était capable de réussir et il nous l’a montré qu’il était capable de réussir absolument dans tous les genres, sauf peut-être dans la tragédie. […] Leurs poèmes abondent en histoires de ce genre.
On peut considérer un individu comme exempt de passions, mais une collection d’hommes est composée d’un nombre certain de caractères de tous les genres qui donnent un résultat à peu près pareil ; il faut observer que les circonstances les plus dépendantes du hasard, sont soumises à un calcul positif quand les chances se multiplient. […] La morale, chaque fois qu’elle s’applique à tel homme en particulier, peut se tromper entièrement dans ses suppositions par rapport à lui ; l’organisation d’une constitution se fonde toujours sur des données fixes, puisque le grand nombre en tout genre amène des résultats toujours semblables, et toujours prévus. […] Si les nations étaient en paix au-dehors et au-dedans, les arts, les connaissances, les découvertes en divers genres feraient chaque jour de nouveaux progrès, et la philosophie ne perdrait pas en deux ans de guerre civile, ce qu’elle avait acquis pendant des siècles tranquilles. […] Les grands écrivains, deux siècles après, ont admis et fait admettre le genre simple ; et le discours du sauvage qui s’écriait : dirons-nous aux ossements de nos pères, levez-vous et marchez à notre suite ? […] Leurs adversaires peuvent sans doute éprouver la juste horreur du crime, mais comme ces crimes mêmes servent d’argument à leur système, ils ne leur font pas ressentir, comme aux amis de la liberté, tous les genres de douleur à la fois.
Dans le sein de ce calme, les ressorts du génie et de l’industrie pouvant agir sans opposition, produisent des découvertes utiles et agréables dans tous les genres. […] Besenval était donc atteint lui-même autant que personne de ce faux genre et de ce vice d’incurable légèreté. […] Il aimait à railler ; il avait son genre d’impertinence à lui et son cachet particulier de persiflage. […] Il était le point de mire de menaces de tout genre, et jusque dans la galerie de Versailles. […] [1re éd.] et que l’impression qu’on en doit recevoir est d’un genre tout différent.
Je ne parle que du principal de son œuvre et du genre où il a surtout excellé, non de quelques imitations ou réminiscences qui purent s’introduire de droite ou de gauche dans quelques-uns de ses tableaux accessoires. […] Par des illustrations d’un tout autre genre, destinées à des ouvrages littéraires, Horace Vernet reprend la trace de son grand-père Moreau, et il fait concurrence à Achille Dévériá : ainsi, illustrations de la Hehriade, dans le goût du temps ; illustrations de Mathilde et Malek-Adel, genre troubadour ; une Mort de Tancréde ; illustrations des poèmes de Byron, Manfred et le Chasseur, la Fiancée d’Abydos, le Naufrage de don Juan… C’est du métier, passons ! […] Fallait-il continuer le genre académique, ce qu’on entendait sous ce nom ? […] Il n’a pas contracté l’obligation ou de déployer des nus, ou d’imaginer certaines formes de draperies, ou d’observer certaines règles de genre : il prend les choses telles qu’il les voit, il leur laisse leur réalité ; et il en résulte que, sans avoir prétendu faire ni de l’histoire ni du genre, il a fait de l’un ou de l’autre ; il a été touchant, noble, terrible, ou bien spirituel, comique et original. […] Les Grecs tant vantés n’étaient qu’une belle race qui offrait à ses artistes en tout genre de plus heureux modèles.
D’ailleurs, on n’est pas plus ouvert que lui à tous les genres, ni plus sensible à toutes les natures de talents. […] Avec des antipathies profondes de genres, il a toujours adouci l’expression de son peu de goût à l’égard des œuvres et des personnes. […] Cela dit, il est évident qu’il est un critique unique et sans pareil en son genre, le critique patient, imitatif et à toute épreuve, nullement irritable et sans colère. […] La première partie du roman surtout est en ce genre un chef-d’œuvre ; c’est le classique du romantique. […] C’est la plus grande impertinence qu’on se soit permise en faveur des genres foudroyés par Boileau.
Ajoutez le plaisir malin de dire à un homme supérieur en quelque genre : Monseigneur, vous baissez. […] Delavigne, les Sept nouvelles Messéniennes sont à coup sûr ce qu’il a publié de plus faible en ce genre. […] Cela est vrai du genre. […] J’avoue qu’elle me paraît suffisante pour défrayer l’action dans ce genre de comédie qu’a voulu M. […] Le succès sans nuage de la Popularité n’indique pas moins une disposition facile à tous les genres d’impartialité.
Les genres et les œuvres. […] Il y a un fond de vérité dans cette doctrine : c’est la valeur de la technique, et de la technique spéciale à chaque art comme à chaque genre en tous les arts. […] On s’est blasé sur le genre brutal, ou amer, ou immoral : c’est un « poncif » qui ne vaut pas mieux qu’un autre. […] Que sortira-t-il, cependant, de tout ce qui s’agite, et se prépare en tous les genres ? […] Personne ne peut dire si, dans aucun genre, les hommes nécessaires viendront.
Les erreurs en tout genre se rectifient successivement par l’esprit de calcul. […] Les lumières de l’expérience et de l’observation n’existent-elles pas aussi dans l’ordre moral, et ne donnent-elles pas aussi d’utiles secours aux développements successifs de tous les genres de réflexions ? […] J’ai soutenu que, dans les bons ouvrages modernes, l’expression de l’amour avait acquis plus de délicatesse et de profondeur que chez les anciens, parce qu’il est un certain genre de sensibilité qui s’augmente en proportion des idées. […] Premièrement, en parlant de la perfectibilité de l’esprit humain, je ne prétends pas dire que les modernes aient une puissance d’esprit plus grande que celle des anciens, mais seulement que la masse des idées en tout genre s’augmente avec les siècles. […] Après avoir réfuté les diverses objections qui ont été faites contre mon ouvrage, je sais fort bien qu’il est un genre d’attaque qui peut éternellement se répéter ; ce sont toutes les insinuations qui ont pour objet de me blâmer, comme femme, d’écrire et de penser.
Aussi, pendant la plus grande vogue de la poésie courtoise, voit-on se maintenir ou apparaître des genres plus vulgaires, dont l’avantage est de raffermir au contact de la terre et de la vie les esprits étourdis de leur ascension dans les régions éthérées de la dévotion sentimentale. […] Il y eut des poètes qui, des conventions traditionnelles du genre, repassèrent aux réalités correspondantes et prochaines. […] Il y a dans ce genre une exquise pièce d’un jongleur champenois, Colin Muset, le plus gentil quémandeur que nous connaissions avant Marot : il fait une peinture spirituellement naïve de son ménage à certain comte devant qui il avait « viellé » sans en rien recevoir82. […] Entre les œuvres nettement caractérisées qui se classent dans les genres définis, entre les fabliaux, les poèmes didactiques et le lyrisme courtois, s’étale une masse confuse de pièces, chansons, complaintes, dits, disputes, congés, qu’on est souvent embarrassé de classer, où ne domine aucun caractère exclusivement narratif, moral ou lyrique. […] Si l’on pouvait, en évitant la confusion, suivre la chronologie sans distinguer les genres, il faudrait introduire Rutebeuf entre les deux parties du Roman de la Rose : car il écrit après Guillaume de Lorris, dont les allégories visiblement l’enchantent et l’inspirent.
Ils ne lui ont témoigné prudemment que ce genre de respect qui ne touche pas aux choses qu’on respecte, mais ils l’ont traité avec la haute considération de tous les mandarins entre eux ! […] Avec sa foi dans le progrès indéfini du genre humain, c’est une bouture de Condorcet. […] En vertu de son genre d’intelligence, la notion théologique n’a donc pas été abolie en lui, mais seulement obscurcie et faussée. […] En métaphysique, il sera très facilement constaté, par tous ceux qui ont l’habitude ou l’amour de ce genre ; de méditation, que les tendances de M. […] comme les Apôtres eurent autrefois l’impudence sublime de jeter le leur, en bloc, à la tête du genre humain !
Oui, avant 1661, avant les beaux temps de Boileau, de Racine, de Bossuet, les genres étaient démêlés dans notre littérature. […] C’est par cette distinction des genres et des tons que notre littérature acquit la pureté qui fit sa force et son élévation, et qui la distingua si honorablement de celle des autres nations. […] Je n’ai pas la présomption et la témérité de m’élever ici contre le retour de la littérature vers le mélange de genres, de tons et de style que l’on a regardé, du temps des précieuses et depuis, comme de la barbarie. Aujourd’hui la séparation des genres dans les écrits littéraires est devenue à peu près impossible ; elle ne peut plus être une règle de l’art d’écrire, au moins une régie aussi sévère qu’avant la révolution. […] Pourquoi les genres se démêlèrent-ils à la naissance de notre littérature sous Louis XIII et Louis XIV ?
À la division habituelle par Siècles et, dans chaque siècle, par Genres, — d’un côté la poésie et la prose de l’autre ; la comédie dans un compartiment, le roman dans un second, l’« éloquence » dans un troisième ; — j’ai donc, premièrement, substitué la division par Époques littéraires. […] Mais la division par genres n’a rien de moins artificiel ou de moins arbitraire, si les genres ne se définissent, comme les espèces dans la nature, que par la lutte qu’ils soutiennent en tout temps les uns contre les autres. […] Rares en œuvres durables, elles sont souvent fécondes en écrivains de tout genre, et surtout en idées. […] Ce livre étant un Manuel — je dirais presque un Aide-Mémoire — j’ai d’ailleurs disposé ces Notes de façon que chacune d’elles fût en son genre, et dans son cadre un peu étroit, mais aussi nettement délimité que possible, l’esquisse ou le « sommaire » d’une étude complète ; et, naturellement, j’ai proportionné les dimensions de cette étude, aussi mathématiquement que je l’ai pu, à la véritable importance de l’écrivain qui en était l’objet.
On a repassé par les divers genres et les diverses modes poétiques où le talent peu inventif de M. […] Ponsard a fait une digression, toute naturelle dans sa bouche, sur la tragédie : elle est morte comme genre ? […] Ponsard, par les sources où son talent s’inspire ; il a montré comment le succès de cette chaste et sobre Lucrèce, qui est une date littéraire, était préparé d’avance et vaguement désiré, par suite des fatigues et des ennuis dus aux excès d’un genre plus turbulent. […] Nisard, reprenant l’éloge de Voltaire que le récipiendaire avait fait avec chaleur pour ses services rendus à l’esprit de tolérance et d’examen, l’a accepté sous bénéfice d’inventaire en quelque sorte, et en le réduisant par les seuls côtés où ce grand esprit a trop blessé en effet ce même genre humain qu’il prétendait servir.
On ne goûte, en ce genre, que ce qui part du cœur & de la raison. […] Le talent particulier qu’il a eu de mettre à la portée de tout le monde les matieres les plus abstraites, de revêtir de la clarté & des agrémens du style les sujets les plus ingrats ; de répandre dans ses Ouvrages les connoissances les plus étendues sans affectation, avec ordre & dans la plus grande précision ; de dominer, par l’aisance de son esprit, tout ce qui se présentoit sous sa plume, dans les genres les plus opposés & les plus difficiles ; lui assure la gloire d’une intelligence prompte, fine, profonde, & celle du mérite rare d’avoir su communiquer aux autres, sans effort, ce qui paroissoit, avant lui, au dessus de la pénétration du commun des Lecteurs. […] L’Histoire de l’Académie, aussi bien que les Eloges des Académiciens, forment une espece d’Encyclopédie, où tous les genres de savoir se réunissent, & sont traités d’une manière conforme à leur objet. […] On lui a reproché, dans la Société, un égoïsme qui rapprochoit tout de lui-même ; c’est un grand défaut, sans doute, mais on peut le lui pardonner, en ce qu’il a pris soin de le cacher autant qu’il a pu, & qu’il n’a pas cherché à l’inspirer par ses Ecrits, comme nos Moralistes modernes qui en font la base du bonheur de l’humanité, & croient s’acquitter envers la Patrie, envers le genre humain, par un amour universel pour les individus qui le composent.
Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. […] Cet ouvrage embrasse les Belles-Lettres françoises, latines & grecques ; & pour former plus sûrement le goût des jeunes gens, l’auteur fait la comparaison des piéces de même genre dans les trois langues. Il commence par établir des principes clairs sur chaque genre de littérature ; ensuite il inculque ces principes par une application suivie à des exemples sensibles. […] Ce lexique fait avec goût & avec méthode, présente d’une maniére claire & attrayante les principes qui forment le grand écrivain dans tous les genres.
I De tous les genres de poésie, la tragédie est le plus sérieux ; de tous les genres de poésie la comédie est donc le plus gai. […] Ainsi composée, elle se divise en autant de genres différents qu’il y a d’éléments divers qui peuvent y dominer tour à tour. […] Ce genre, le plus commun de tous, doit-il être complètement méprisé ? […] De ce genre, qui était celui de Ménandre, sont aussi les franches comédies de son école, l’Aulularia de Plaute, par exemple, et L’École des femmes de Molière. […] Que d’invention n’y a-t-il pas dans une bonne pièce de ce genre !
D’après ce seul principe de l’hérédité des modifications, nous pouvons donc comprendre pourquoi des sections de genres, des genres entiers ou même des familles sont si souvent, et avec une évidence si frappante au premier coup d’œil, confinés dans les mêmes régions. […] Quelques familles, beaucoup de sous-familles, un grand nombre de genres et un plus grand nombre encore de sections de genres sont confinés dans une seule région ; et plusieurs naturalistes ont remarqué que les genres les plus naturels, c’est-à-dire ceux dont les espèces sont le plus étroitement reliées les unes aux autres, sont généralement propres à une seule localité assez restreinte ou, s’ils ont une vaste extension, cette extension est continue. […] Sur les hautes montagnes de l’Amérique équatoriale se montre une multitude d’espèces particulières appartenant à des genres européens. […] De même, sur la Silla de Caracas, l’illustre Humboldt a vu, il y a déjà longtemps, des espèces appartenant à des genres caractéristiques des Cordillères. […] Une liste des genres recueillis sur les pics les plus élevés de Java semble dressée d’après une collection faite sur une colline d’Europe.
Rossignol en vient à l’appréciation littéraire, et le coup d’œil qu’il jette sur la composition d’une seule églogue le mène aux considérations les plus intéressantes sur ce genre même de poésie, sur ce qu’étaient sa forme distincte et son rhythme particulier chez les Grecs, sur ce qu’il devint, chez les Romains, déjà moins délicats d’oreille, et qui se contentèrent d’un à peu près d’harmonie. […] Rossignol établit, avant tout, ce soin scrupuleux et presque religieux que mirent les Grecs à distinguer les genres divers de poésie, et à maintenir ces distinctions premières durant des siècles, tant que chez eux la délicatesse dans l’art subsista : La nature dicta vingt genres opposés D’un fil léger entre eux chez les Grecs divisés ; Nul genre, s’échappant de ses bornes prescrites, N’aurait osé d’un autre envahir les limites… André Chénier s’est fait, dans ces vers, l’interprète fidèle de la poétique de l’antiquité. […] Rossignol, que depuis la majestueuse épopée jusqu’à la vive épigramme aiguisée en un simple distique, chaque poëme eut son style et son harmonie, ses mots, ses locutions, son dialecte propre, son rhythme particulier ; et quoique la limite qui séparait deux genres fût quelquefois légère et peu sensible, il n’en fallait pas moins la respecter, sous peine d’encourir l’anathème d’un goût difficile et ombrageux. » L’auteur donne ici de piquants exemples tirés de la métrique des anciens ; le déplacement d’un seul pied suffisait pour changer tout à fait le caractère et l’effet d’un chant. […] Ceux qui seraient tentés d’accueillir avec sourire ce genre de recherches intimes, poursuivies par un homme de goût, peuvent être de bons et d’excellents esprits, mais ils ne sont pas entrés fort avant dans le secret du langage antique, et nous les renverrions pour se convaincre, s’ils en avaient le temps, à Denys d’Halicarnasse et aux traités de rhétorique de Cicéron.
La précédente, qui est tout-à-fait dans le goût de Perse, le dispute également à ce que les Poëtes anciens ont fait de mieux en ce genre. […] A quel genre de sentiment pouvoit se livrer l’Auteur de la Satire à son esprit, de l’Art poétique, du Lutrin ? Les Zélateurs du sentiment, qui en ont eux-mêmes si peu, voudroient-ils qu’il eût perverti les genres ; qu’il nous eût donné des doléances aussi déplacées que celles qui nous endorment dans leurs Romans, dans leurs Tragédies, dans leurs Œuvres philosophiques, dans leurs Comédies…. ? […] Ses autres Pieces n’ont pas, à la vérité, le même mérite ; mais elles n’en prouvent pas moins son talent & sa supériorité dans le genre qui lui étoit particulier. […] Le Philosophe marié est d’un autre genre de mérite : il prouve combien Destouches avoit de ressource dans l’imagination : conduire pendant cinq actes, sans langueur & sans inutilité, un sujet qui paroît capable de fournir tout au plus deux ou trois scènes, ne sauroit être l’Ouvrage que d’un esprit qui connoissoit les secrets du cœur & savoir tout ramener à l’action théatrale.
Pour lui, il ignore profondément ce que c’est que le genre classique et que le genre romantique. […] Des citations de ce genre se prolongeraient à l’infini, mais il est inutile de les multiplier. […] Certainement ce défaut a été bien funeste, puisqu’il a introduit en France je ne sais quel genre faux, qu’on a fort bien nommé le genre scholastique, genre qui est au classique ce que la superstition et le fanatisme sont à la religion, et qui ne contre-balance aujourd’hui le triomphe de la vraie poésie que par l’autorité respectable des illustres maîtres chez lesquels il trouve malheureusement des modèles.
Cuvier sur les états antérieurs de la terre que nous habitons, sont une heureuse préparation à l’histoire géologique du globe, qui elle-même est le commencement tout naturel de l’histoire du genre humain. […] Jones sont donc dans une analogie parfaite ; le génie de l’observation est donc appelé à faire désormais le même genre de découvertes à la fois dans le monde physique et dans le monde moral. […] Pendant que ces choses se passaient dans l’entendement, l’analyse resserrait de plus en plus les limites de nos langues : les mots consacrés par elles avaient subi tant d’épreuves de tous les genres, qu’ils avaient fini par recevoir un sens trop fixe et trop déterminé, qui était en opposition avec l’indépendance naturelle de la pensée. […] J’arrive donc enfin à cette conclusion que j’avais annoncée : Le christianisme a été une première émancipation du genre humain, dans l’ordre moral ; l’extension des limites de la liberté morale par l’affranchissement des liens de la parole est une seconde émancipation, dans l’ordre intellectuel. […] Je pense que rien ne se fait sentir tout à coup ; et ce perfectionnement du système musical pourrait bien avoir une grande analogie avec le genre de perfectionnement dont parle Smith pour les langues.
Je dirai plus tard jusqu’à quel point mon attente a été remplie ; je veux commencer par présenter une idée du genre d’existence, du genre d’esprit et de mérite qui caractérisent le président. […] Du reste, ses vers sont dans le genre de ceux de Fontenelle : ils sont doux et spirituels ; sa prose est coulante et facile ; son éloquence n’est point mâle ni dans le grand genre, quoiqu’il ait remporté des prix à l’Académie française, il y a déjà plus de trente ans. […] Je regrettais de temps en temps le sort de cette orpheline qui ne trouvait pas d’établissement… Mais ce qui procurait au président plus de réputation que cette Cornélie aussitôt oubliée, c’étaient des couplets dans le genre de ceux qui commencent ainsi, et qui ont en effet moins de fadeur qu’ils n’en promettent : Il faut, quand on s’aime une fois, S’aimer toute la vie, etc. […] Littérairement, il a parlé de Fontenelle avec étendue et prédilection ; de La Motte, il a dit à merveille : Il a traité de presque tous les genres de belles-lettres, tragédie, comédie, églogue, poème, fable, chanson, dissertation critique, etc. […] Je laisse les noms propres, et j’en viens à des fautes d’un autre genre dont il est besoin d’être averti.
Dans une lettre écrite contre l’opéra d’Omphale en 1752, il disait : « J’avoue que je regarde l’admiration et le respect que j’ai pour tout ce qui est vrai talent, dans quelque genre que ce soit, comme mon plus grand bien après l’amour de la vertu. » Il n’y avait pas longtemps que Grimm arrivait d’Allemagne quand il écrivait cette phrase. […] Il est curieux de noter les excès et les extrêmes du genre. […] Insensible à tout autre genre de beauté, tout ce qui ne finissait pas par un tour d’esprit était nul pour lui. […] Ses Mémoires secrets, « ouvrage qui tient un milieu fort intéressant entre le genre des mémoires particuliers et celui de l’histoire générale », sont aujourd’hui le seul livre à lire de lui : justice leur est rendue par Grimm en quinze lignes. […] Quant à d’Holbach, ce furieux incrédule, et qui voulait convertir tout l’univers à son athéisme, il était tel de caractère qu’il croyait sur les choses de la vie tous ceux qu’il voyait : « Il ne sait jamais ce qu’il veut, et le dernier qui lui parle a toujours raison. » Voilà quelques-uns de ceux qui se posaient emphatiquement alors comme les professeurs du genre humain.
Rigault a été critique dans ces divers genres, mais, selon moi, inégalement. […] C’est en ce genre qu’il me semble avoir fait, dès le début, ses meilleures preuves, celles qui, de tout temps, lui coûtèrent le moins. […] Dans ses dernières années (1855-1858), il essaya même de créer au Journal des Débats, pour une revue de quinzaine, un feuilleton moral où il renouvelait le genre d’Addison. […] Comme il s’est montré fort sévère pour les fautes de goût d’un autre genre, il est permis de noter celle-ci, singulière dans son espèce. […] Il avait le genre d’esprit que l’Université désire le plus chez ceux qui, après avoir été ses élèves chéris, deviennent ses maîtres respectés.
Les érudits en ces matières l’avaient signalé depuis quelques années comme particulier et peut-être unique en son genre : il offre, en effet, le premier exemple d’un genre de drame historique national, trop peu cultivé de tout temps, quoique si indiqué, dont les rares productions se comptent, et qui n’a eu son retour tardif qu’au xviiie siècle dans le Siège de Calais de du Belloy, et dans les Templiers de Raynouard, sous le premier Empire. […] Les deux formes, la glorieuse et la triviale, ont pourtant cela de commun aujourd’hui d’être également mortes ; l’une l’est d’hier ou d’avant hier, l’autre l’est d’il y a trois siècles : peu importe, elles n’en sont pas moins expirées comme genre actuel et vivant. […] Il y a des genres qui s’en vont. […] On aurait, pour cette sorte de biographie collective de tout un genre si considérable, à profiter et à s’aider d’un savant travail récent, d’un chapitre substantiel et complet de M. […] Le métier ne viendra que plus tard et peu à peu ; il ne paraîtra au complet, dans tout son développement et son savoir-faire, qu’au xve siècle, époque où est épanoui et a régné en plein le genre des Mystères.
Cette pièce, assurément, n’était pas la seule en son genre ; il y en eut sans aucun doute plus d’une sur le même sujet depuis, le xiie siècle, et chaque fois qu’on y revenait ( on peut le conjecturer sans crainte) le sujet était traité avec un développement croissant, était poussé plus loin. […] Cela était devenu, au xve siècle, un genre dramatique régnant, débordant, universel ; le xve siècle, dans toute sa durée, fut l’âge florissant des Mystères. Il y a ainsi, pour les divers genres littéraires, des heures plus ou moins favorables et comme des tours de rôle : après des années de retard et d’attente, tel genre qui était primé par d’autres passe à son tour sur le premier plan et se donne toute carrière. […] Il y a, dans le genre des farces et des soties, dans les genres gais, d’autres perles encore que cette jolie farce de Pathelin, la plus connue. […] C’est fâcheux, car ce serait le meilleur exemple à nous offrir de ces sortes de compositions dramatiques, si tant est que les érudits en telle matière ne se trompent pas en nous le déclarant le plus parfait en son genre.
L’épopée ne cesse pas d’exister ; et les Chansons qui forment le « cycle de la Croisade », sont un témoignage assuré de la longue survivance du genre. […] Le sens et la nature de l’évolution sont donc ici bien clairs : il s’agit d’une différenciation des genres. […] À des fonctions diverses répondent maintenant des habitudes nouvelles, et, de ces habitudes, s’engendrent des genres littéraires nouveaux. […] À cette différenciation des genres et des classes, nous voyons enfin se lier une différenciation des nationalités ; et quand il est bien établi que ni la Papauté ni l’Empire ne peuvent maintenir l’unité de l’Europe contre la diversité des intérêts qui la divisent, ce sont, après les genres ou les classes, les nations à leur tour qui prennent conscience d’elles-mêmes. […] Les anciens genres sont épuisés et, de leurs débris, les nouveaux ne se dégagent point encore.
L’Atelier de Rembrandt est un pastiche très-curieux, mais il faut prendre garde à ce genre d’exercice. […] Comment faire goûter à ces articliers quelque chose d’audacieux, et leur faire comprendre que l’allégorie est un des plus beaux genres de l’art ? […] Un portrait est fait, non-seulement de couleur, mais de lignes et de modelé. — C’est l’erreur d’un peintre de genre qui prendra sa revanche. […] — Ses scènes d’animaux sont bien peintes ; mais les Anglais sont plus spirituels dans ce genre animal et intime. […] Haffner — nous ignorons donc s’il est paysagiste ou portraitiste de son état — d’autant plus qu’il est excellent dans les deux genres.
Les matieres y seroient divisées par genres, & chaque genre seroit suivi de ses especes : le genre une fois défini, il suffiroit ensuite d’indiquer les idées différencielles qui constituent les especes. […] A s’en tenir donc rigoureusement à cette considération, les noms seuls des animaux devroient avoir un genre ; les noms des mâles seroient du genre masculin ; ceux des femelles, du genre féminin : les autres noms ou ne seroient d’aucun genre relatif au sexe, ou ce genre n’auroit au sexe qu’un rapport d’exclusion, & alors le nom de genre neutre lui conviendroit assez : c’est en effet sous ce nom que l’on désigne le troisieme genre, dans les langues qui en ont admis trois. […] Il ne faut donc pas confondre le genre commun & le genre épicene. Les noms du genre commun conviennent au mâle & à la femelle sans changement dans la terminaison ; mais on les rapporte ou au genre masculin, ou au genre féminin, selon la signification qu’on leur donne dans l’occurrence : au genre masculin ils expriment le mâle, au genre féminin la femelle ; & si on veut marquer l’espece, on les rapporte au masculin, comme au plus noble des deux genres compris dans l’espece. […] qu’est ce donc que les genres ?
L’analyse pourtant a son genre d’émotion aussi et pourrait revendiquer sa poésie, sinon son éloquence. […] Cependant il est, à cet égard, il faut le reconnaître, de grandes diversités entre les talents et selon les genres. […] Tel, quoi qu’il fasse d’excellent ou de spécieux en divers genres, est et restera toujours un rhéteur. […] La plupart des talents n’ont qu’un seul et même procédé qu’ils me font que transposer, en changeant de sujet et même de genre. […] Les disciples qui imitent le genre et le goût de leur modèle en écrivant sont très-curieux à suivre et des plus propres, à leur tour, à jeter sur lui de la lumière.
Le caractère général de la littérature est le même dans tous les pays du Nord ; mais les traits distinctifs du genre allemand tiennent à la situation politique et religieuse de l’Allemagne. […] Gessner, Zacharie, plusieurs poètes dans le genre pastoral, font aimer la campagne, et paraissent inspirés par ses douces impressions. […] Les auteurs allemands qui trouveraient au fond de leur âme tout ce qui peut émouvoir les hommes de tous les pays, mêlant ensemble la mythologie grecque et la galanterie française, se font un genre où la nature et la vérité sont évitées avec un soin presque scrupuleux. […] Le sérieux de la raison, l’éloquence de la sensibilité, voilà ce qui doit être le partage de la littérature allemande ; ses essais dans les autres genres ont toujours été moins heureux. […] Les hommes éclairés de l’Allemagne ont, pour la plupart, un amour de la vertu, du beau dans tous les genres, qui donne à leurs écrits un grand caractère.
La nuit du moyen âge ne saurait s’étendre maintenant sur le genre humain, parce que notre marche est devenue trop rapide. […] La philosophie éclairée par ses expériences ne dédaignera plus les vieilles doctrines, car les vieilles doctrines sont demeurées dans le genre humain. […] Les véritables historiens, à mon avis, ont été les poètes, parce qu’ils ont été les historiens de l’homme, du genre humain. […] La poésie est une langue, et non point une forme d’une langue ; la poésie est universelle, et non point locale : c’est la parole vivante du genre humain. […] La parole continuera d’être fécondée par la religion, ainsi que nous l’avons dit ; et l’étude des langues où sont enfermées comme dans une arche voilée aux regards les traditions primitives du genre humain, entretiendra ce genre d’activité des esprits, cette continuité de traditions.
Combien d’actions humaines résisteraient à une épreuve de ce genre ? […] ce sont les accidents de tout genre, les infirmités, la maladie. […] C’est bien une vision de ce genre que vous ressaisirez. […] Énonçons tout de suite la loi qui nous paraît gouverner les faits de ce genre. […] On tombera souvent sur quelque effet de ce genre.
Pour les autres, elles peuvent être calculées une fois pour toutes et pour le genre humain tout entier. […] Il est surtout nécessaire de procéder ainsi quand il s’agit de constituer des genres et des espèces. […] Partout où on le rencontre, le clan constitue l’ultime division de ce genre. […] Très vraisemblablement, il y eut un moment dans l’histoire ou la curie romaine, la phratrie athénienne était une société de ce genre. […] On dira seulement dans les cas de ce genre que l’espèce ne compte qu’un individu56.
Ainsi ces premiers hommes, qui nous représentent l’enfance du genre humain, créaient eux-mêmes les choses d’après leurs idées. […] Au milieu des nuées de ces premiers orages, à la lueur de ces éclairs, ils aperçurent cette grande vérité, que la Providence veille à la conservation du genre humain. […] Le premier acte libre des hommes fut d’abandonner la vie vagabonde qu’ils menaient dans la vaste forêt qui couvrait la terre, et de s’accoutumer à une vie sédentaire, si opposée à leurs habitudes. — Le troisième genre de propriété fut celle de droit naturel. […] Voilà pourquoi Homère se trouve le premier de tous les poètes du genre héroïque, le plus sublime de tous, dans l’ordre du mérite comme dans celui du temps. […] Ils parlent de celui qui regarde la conservation du genre humain, et ils ne disent rien de celui qui a rapport à la conservation des peuples en particulier.
Ils furent d’autant plus ardents à se porter vers ce genre que W. […] Mais entre les mains de quelques grands artistes, le genre s’éleva et des œuvres puissantes naquirent. […] Il a mêlé tous les tons, tous les sujets, tous les genres. […] Il a même été surfait par des idolâtries peu convenables à son genre de talent. […] Du même genre sont les comédies Claudie et le Pressoir.
Par ce genre de défense les rois ont été faits hommes ; ils sont aimés, mais non plus adorés. […] Le genre de leurs raisonnements est le même, la force. […] Par exemple, quel serait, suivant vous, le point extrême du succès du genre romantique ? […] Peut-on faire un genre à part de l’extravagance, du désordre et de l’enthousiasme froid ? […] Il n’y a au fond ni genre classique, ni genre romantique… Disons-le, cette division que l’on cherche à introduire dans la littérature est l’ouvrage de la médiocrité.
Théophile Gautier, l’ornemaniste avant tout, le descriptif qui a tout décrit et qui semble trouver que le détail matériel n’est jamais assez montré, assez accusé dans les choses, très-capable, comme il l’a quelquefois prouvé, d’écrire un conte fantastique, parce que dans ce genre-là on se permet tout, M. […] son livre d’aujourd’hui nous donne des impressions du même genre. […] Quoique tous les genres de composition romanesque ne soient pas égaux, même devant le génie, et qu’il y ait une hiérarchie dans les œuvres aussi bien que dans les esprits, j’admets cependant que tous les genres de roman ont un intérêt assez grand pour saisir vivement la pensée et faire prendre l’essor au talent ; mais franchement, je ne vois pas très-distinctement à quel genre de composition romanesque peut appartenir Le Capitaine Fracasse de M. […] Théophile Gautier, à qui je refuse absolument aujourd’hui les qualités du romancier, — quel que soit le genre de roman qu’il conçoive ou qu’il réalise, — n’en est pas moins un des écrivains les plus caractérisés de ce temps, et, dans le sens le plus élevé du mot, un poëte.
Décadence et disparition du genre. […] L’idéal exquis du genre pourrait être représenté par le Curé et le Mort de La Fontaine. […] En ce genre encore, notre moyen âge français a eu la malechance de ne produire aucun génie supérieur. […] Après avoir eu vogue et fécondité au xiiie siècle et au commencement du xive , le genre du Fabliau disparut. […] Ainsi le vaudeville actuel, substitut de la farce, qui elle-même a remplacé le fabliau, peut nous aider à comprendre la nature de ce genre et du plaisir qu’il donnait.
Voilà bien des genres, et il semble que tout soit épuisé : on assure pourtant que Béranger garde encore en portefeuille une dernière forme de chanson plus élevée, presque épique : ce sont des pièces en octave sur Napoléon, sur les diverses époques de l’Empire. […] Béranger a beau vouloir élever le génie de la chanson, il n’y parvient que jusqu’à un certain point ; on ne force pas la nature des choses, ni ce qu’il y a d’inhérent dans les genres. C’est encore, après tout, dans le genre semi-sérieux, semi-badin, qu’il s’en tire le mieux et qu’il réussit plus complètement qu’ailleurs. […] On a beau dire, le genre fait quelque chose, et une chanson n’est pas une épopée ; ce n’est pas même une ode (j’entends une ode comme celles de Pindare). […] Pour lui seul, entraîné qu’on était par la modestie apparente du genre, par le bonheur du refrain, par la vogue des sentiments, on a fermé l’œil, on s’est mis de la partie, et, tout en chantant en chœur, on lui a su gré de tout sans réserve.
L'Ode, cette épreuve des grands talens, a été sur-tout le genre où il a déployé toutes les richesses de son imagination & de sa verve, en laissant derriere lui tous ceux qui l'ont précédé ou suivi dans la même carriere. […] On sait qu'il est le créateur de l'Allégorie, genre de poésie que ni lui ni ses Imitateurs n'ont point encore porté au degré de perfection dont il est susceptible, mais qui n'en prouve pas moins la fécondité de son imagination. […] Il seroit à souhaiter qu'on pût louer le sujet de toutes ses Epigrammes, comme on admire la maniere dont il l'a traité ; mais on ne doit pas oublier qu'il s'est reproché ces écarts ; & en ne considérant ces petites Pieces que du côté de la poésie, qui n'applaudira à la simplicité, à la briéveté, à la justesse & à l'énergie de l'expression, au sel piquant, au tour original, qui le rendent un Auteur presque unique en ce genre, sans excepter Martial, lequel, à beaucoup près, n'est ni aussi précis, ni aussi nerveux, ni aussi agréable que lui ? […] C'est assez d'assurer que dans ses Comédies on apperçoit des traces de génie capables de lui faire, en ce genre, une réputation plus méritée que celle de la plupart de nos Comiques modernes.
Ce nouveau genre, introduit par le christianisme dans la littérature, se développa rapidement. […] Elle eut de la peine à s’y introduire ; car elle fut combattue par l’ancien genre italique, que Dorat et quelques autres avaient fait revivre ; elle triompha pourtant, et ce fut à Delille et à Saint-Lambert qu’elle dut la victoire. […] Ainsi le siècle de Louis XIV n’a pas été totalement privé du véritable genre descriptif, comme on serait d’abord tenté de le croire ; il était seulement relégué dans les lettres de nos missionnaires64. […] Le Psaume Benedic, anima mea, est un chef-d’œuvre dans ce genre.
Il faut s’élever à une grande hauteur pour adopter ce mot dans son entier ; mais toujours est-il vrai qu’on doit avoir pour le Sort un genre de respect. […] Il y a un singulier genre d’erreur dans la manière dont la plupart des hommes considèrent leur destinée. […] Il est permis à l’homme de chercher à se guérir de tous les genres de maux : mais ce qui lui est interdit c’est de détruire son être, c’est-à-dire la puissance qu’il a reçue de choisir entre le bien et le mal. […] Ils diversifient alors par les exercices du corps le genre de vie qui nous paraît uniforme. […] Renoncer à la vie qu’on ne pourrait acheter qu’au prix de sa conscience, c’est le seul genre de Suicide qui soit permis à l’homme vertueux.
Tout y respire le génie François & le vrai ton de ce genre, dans lequel il n’est donné qu’à notre Nation d’exceller. M. du Tillet s’exprime ainsi à son sujet, avec plus de vérité que de grace : « Il avoit une facilité merveilleuse à composer des Chansons presque dans l’instant, sur tout ce qui se présentoit d’agréable ou d’intéressant, & personne n’a mieux réussi que lui dans ce genre d’écrire. […] L’Auteur ne parut pas satisfait de cette édition ; son dessein n’ayant pas été qu’on imprimât des Vers qu’il avoit faits seulement pour s’amuser & les personnes avec lesquelles il étoit en société. » Les Chansons de M. de Coulanges ont un mérite particulier ; elles contiennent des anecdotes curieuses sur les événemens de son temps : c’est par-là que ce genre frivole peut encore être utile.
Le fait général le plus sensible dans la première moitié du xviiie siècle, c’est la décadence des genres d’art. […] Pour être justes, disons qu’on a fait au xviiie siècle des vers charmants, et beaucoup : dans les genres où l’esprit suffisait. […] Il est le maître aussi dans les stances, les épitres, dans tous les genres agréables qui fixent l’esprit de la conversation. […] En ce genre, il y aurait bien des noms à citer. […] Voltaire, même dans la poésie légère, reste infiniment supérieur à Piron, comme à Gresset, comme à tous les autres : il est au-dessus du genre ; il a des idées, qui lui donnent corps et substance.
Il y a des genres qui sont à l’état d’arbustes dans l’Antiquité et qui ne sont devenus des arbres que dans les temps modernes. […] Certainement non ; mais je voudrais bien avoir de ces lettres une traduction élégante et fidèle, avec un travail critique qui m’y introduirait et qui traiterait à fond du genre. […] Il n’a pas inventé son sujet, on le sait bien, et il a hâte de le dire ; il ne prétend qu’enfiler à la suite l’une de l’autre un certain nombre de fables dans le genre milésien. […] C’est une suite de tableaux de genre que ce roman à tiroir. […] Ceux qui aiment les genres tranchés ne le rencontrent pas et font semblant parfois de ne pas le voir.
Les principales fêtes de l’année, les Saints Innocents, l’Epiphanie, Pâques, les fêtes de saint Étienne, de saint Paul, de saint Nicolas, etc., donnèrent lieu à des compositions de même genre. […] Les sociétés littéraires qui devinrent si nombreuses à partir du xiie siècle, les puys, la choisirent à l’ordinaire pour patronne ; un genre même de poème lyrique, le serventois, lui fut consacré dans les concours. […] On trouve seulement dans Eustache Deschamps quelques pièces, qui nous montrent avec quelle lenteur la comédie se détache des autres genres où son origine l’engage. […] C’est un petit drame, purement moral, et tout à fait analogue aux moralités pathétiques et non allégoriques qui se joueront plus tard, il a pu être construit sur le modèle des miracle s : il appartient à un genre absolument différent. […] Autrement on tirerait peut-être une fausse conséquence du grand nombre des Miracles que nous avons du xiv° siècle, et de l’absence totale de pièces sacrées d’un autre genre. — Je dis 42 miracles, et non 45, comme M.
Chapitre I La tragédie de Jodelle à Corneille Continuité de l’évolution du genre tragique. — 1. […] Sous l’influence des Italiens, ils adoptent la pastorale, illustrée par l’Aminte et par le PastorFido ; ce genre, d’essence toute descriptive et lyrique, est exactement l’opposé de ce que devait être notre théâtre national. […] C’est donc lui qui opéra la substitution du genre classique aux genres du moyen âge. […] La société polie suivit ses poètes, le cardinal de Richelieu se déclara amateur passionné du genre dramatique, et les honnêtes femmes commencèrent à se risquer chez les comédiens. […] Grâce à Hardy et à Mairet, le public était en train de se passionner pour le théâtre, et le poème dramatique passait insensiblement au premier rang des genres littéraires.
Florian ressuscita, au Théâtre italien, le genre des arlequinades, qui semblait passé de mode ; mais son Arlequin ne ressembla point aux autres. […] On n’attend pas que j’entre dans de grands détails sur ce genre fade et faux auquel est attaché le nom de Florian. […] Le Précis historique sur les Maures, qui est en tête de Gonzalve de Cordoue, semble indiquer que, s’il avait pu s’affranchir d’un genre faux, il serait devenu capable d’études sérieuses. […] La fable est un genre naturel, une forme d’invention inhérente à l’esprit de l’homme, et elle se retrouve en tous lieux et en tous pays. […] Pour La Fontaine, qui est comme le dieu ou l’Homère du genre, qu’il me soit permis de dire qu’il n’y est si grand et si admirable que parce qu’il le dépasse souvent et qu’il en sort.
Après s’être exercé dans des genres de pur agrément, & avoir publié plusieurs Poëmes, qui annoncent de l’esprit & le talent d’écrire avec autant de correction que d’élégance, cet Auteur a consacré sa plume à un genre plus élevé & plus capable d’assurer sa réputation. […] L’ordre, la méthode, la précision & la clarté sont les qualités dominantes de cette Histoire : on y remarque aussi un esprit de critique & d’analyse, qui la distinguent avantageusement de tous les Ouvrages modernes de ce genre, si nous en exceptions celui de l’incomparable Abbé Fleuri.
On apercevra la hauteur de ses vues, et la nature des règles qui la séparent des espèces variées de notre genre comique. […] Ma division du genre comique en un certain nombre d’espèces, inusitée encore dans les poétiques, est, quelque neuve qu’elle soit, aussi indispensable pour en traiter les conditions que le fut ma division des espèces du genre tragique auxquelles j’assignai une quantité de règles nécessaires. […] Si la multitude éblouie continuait à mettre ce genre en vogue, le cothurne ne tarderait pas à dégénérer de sa noblesse. […] Le genre d’Aristophane va céder le pas à celui de Ménandre. […] De là, ces nuances, ces bigarrures du genre humain qui ne peut paraître uniforme à l’œil le moins éclairé.
Il n’y a pas de restauration de ce genre dans le domaine intellectuel. […] le seul peuple pauvre en ce genre de littérature est celui qui nous inspira et nous donna tous les autres genres, c’est-à-dire la Grèce. […] Dans ce genre du conte court ou nouvelle, la France fut très féconde. […] La décadence du genre paraît aussi indubitable. […] De là, l’infériorité croissante, la décadence du genre.
Sans entrer dans aucune discussion sur la prééminence des talents et sur la préséance des genres, il m’a toujours paru en effet que le premier rang dans l’ordre de l’intelligence pure était dû à ces hommes qu’on appelle Archimède, ou Newton, ou Lagrange. […] Ce genre de traduction dans la langue usuelle n’est que très rarement possible en ce qui est des travaux de haute physique, et elle est tout à fait impraticable pour ce qui tient aux mathématiques. Fontenelle, qu’on cite toujours comme le premier maître dans le genre de l’éloge appliqué aux savants, n’eut pas à triompher de cette difficulté ; il se contentait d’indiquer d’un mot les points et les sujets de science, il ne les traitait pas. […] Condorcet le premier sentit qu’il était temps d’exposer les vrais titres des hommes éminents dont l’Académie des sciences s’était honorée ; mais, malgré le mérite de quelques-uns de ses éloges, il ne sut point offrir de parfaits modèles de ce genre nouveau. […] Après avoir énuméré les honneurs généreux, les hommages de tout genre et les statues décernés par l’Angleterre au génie de Watt, M.
C’est un mauvais genre appliqué ici au sujet qui s’en offense le plus, et qui est le plus propre à en faire mesurer la petitesse et la difformité. […] Scarron a de l’esprit, de la gaieté, mais du prosaïsme, de la platitude, et une facilité banale qui lui a procuré auprès de la bourgeoisie de son temps les honneurs du genre. […] Je dois cependant avertir que depuis cette défaite des genres auxquels il s’était voué, Saint-Amant n’a pas cessé de garder çà et là des fidèles, et qu’il a même retrouvé en dernier lieu des admirateurs, ou du moins des curieux passionnés. […] [NdA] Les jeunes gens le savaient bien ; et ceux qui, venus quelque temps à Paris, voulaient se donner un genre de mauvais sujets, disaient par vanterie, après s’en être retournés en province : « J’ai fait la débauche avec Saint-Amant. » 28. […] [1re éd.] tous les genres de pointes et de mauvais goût s.
Placé aux confins de l’école française, un des représentants de cette école, non plus chez elle et dans les douceurs du chez-soi, dans les grâces légères de l’insouciance et du loisir, mais en marche et comme en voie de conquête, lorsque, chargée déjà de butin étranger, elle a un pied par-delà le Rhin, il fait la chaîne d’Auber à Meyerbeer ; d’un genre un peu mixte sans doute, mais non pas hybride ; élevé, savant, harmonique, très-soigneux de bien écrire musicalement parlant, sachant plaire toutefois, ne négligeant pas la grâce, cherchant et trouvant agréablement ce qu’Auber trouve sans le chercher, mais enclin surtout et habile à exprimer dramatiquement la tendresse et la passion. […] Quatremère de Quincy qui élève décidément le genre, qui le fonde et le constitue. Je n’ai pas assez étudié les nombreuses notices consacrées, depuis le XVIIe siècle et durant tout le XVIIIe, aux membres de l’ancienne Académie de Peinture et de Sculpture31, pour prétendre en mesurer le mérite et en indiquer la valeur précise ; mais ce qui me paraît vrai et certain, c’est que dans ce genre de notices dont les artistes, peintres, sculpteurs, graveurs, etc., font les frais, il n’y avait en France aucune de ces suites mémorables comme celle que Fontenelle avait donnée sur la vie et les mœurs des Savants, et qui établissent un genre littéraire nouveau. […] Quatremère de Quincy me paraît avoir le premier conçu ce genre dans toute son élévation et sa sévérité, sinon avec tout son agrément. […] Essayons d’Halévy ; il a déjà les suffrages du public. » Halévy fut nommé et trouva son genre aussitôt.
Le genre humain hérite du génie, et les véritables grands hommes sont ceux qui ont rendu leurs pareils moins nécessaires aux générations suivantes. […] On ne trouvera peut-être pas que ce siècle donne encore l’idée d’aucun progrès en ce genre ; mais il faut dans l’effet actuel voir la cause future, pour juger un événement tout entier. […] Une idée peut se composer des réflexions de plusieurs ; un sentiment sort tout entier de l’âme qui l’éprouve ; la multitude, qui l’adopte, a pour opinion l’injustice d’un homme exercée par l’audace de tous ; par cette audace qui se fonde et sur la force, et plus encore sur l’impossibilité d’être atteint par aucun genre de responsabilité individuelle. […] Les plus nobles devoirs s’accomplissent en parcourant la route qui conduit à la gloire ; et le genre humain serait resté sans bienfaiteurs, si cette émulation sublime n’eût pas encouragé leurs efforts ! […] L’un des caractères de ce long malheur est de finir par s’accuser soi-même : tant qu’on en est encore aux reproches que méritent les autres, l’âme peut sortir d’elle-même, mais le repentir concentre toutes les pensées, et dans ce genre de douleur, le volcan se referme pour consumer en dedans.
L’intelligence, dans l’homme, continue de se perfectionner lorsque son être physique commence à perdre de ses forces et de ses facultés : il en est de même du genre humain. […] Les destinées, des enfants de la promesse ne sont point l’image seulement des destinées particulières de tel ou tel peuple ; elles sont l’image et l’histoire même du genre humain. […] Mais si chaque peuple a une mission, ne peut-on pas dire que chaque homme a la sienne à l’égard de la société où il est né, quelquefois même à l’égard du genre humain tout entier ? […] Ne pourrait-on pas faire un arbre généalogique de toutes les races poétiques ou intellectuelles qui ont mené le genre humain ? […] Nous interrogerons donc, à son tour, l’organe universel de toutes ces révélations, cette voix du genre humain donnée par Dieu même, la parole.
Car les mots (à l’exception des noms propres) désignent des genres. […] C’est un plaisir de ce genre que le drame nous procure. […] Le héros de tragédie est une individualité unique en son genre. […] Le rire accomplit sans cesse un travail de ce genre. […] D’ordinaire, ce genre de comique est assez grossier.
Léon X s’immortalisoit par les grands hommes qu’il formoit en tout genre. […] Il osa s’élever contre le goût de son siècle, & se brouiller avec la plus belle moitié du genre humain. […] Il traita ce genre, de monstre enfanté par le mauvais goût & par l’ignorance de la belle latinité. […] Guarini s’en vengea par une réponse qui parut à Ferrare, & dans laquelle il se moque d’un critique assez borné pour condamner le genre pastoral, & resserrer la carrière des lettres & des arts, pendant qu’on ne sçauroit trop l’étendre.
Heureux encore si j’arrive à y préciser, sans trop d’aridité, quelles furent, depuis l’effacement du naturalisme, les tendances dominantes dans le genre romanesque ! […] Ce genre, à la vérité original et neuf, répond à un besoin de notre imagination. […] La juxtaposition et la confusion des genres n’a pas épargné le roman social. […] D’après lui, la fortune sensationnelle du nouveau genre serait le résultat d’une sorte de fatigue ressentie par le public et par les auteurs eux-mêmes à l’égard de la littérature purement Imaginative. […] Elles semblent indépendantes de tout épuisement dans les facultés des romanciers ou dans la sève du genre lui-même.
Quatre époques importantes font la manière et le sujet des quatre volumes que l’on publie, et dans lesquels tous les genres de poésie sont représentés, excepté la poésie dramatique. […] créa-t-il un genre de poésie ? […] Le XVe siècle est le triomphe du Mystère et de la Parce, et il y a des chefs-d’œuvre dans ce dernier genre. […] D’autres genres plus amples, plus majestueux, plus sévères, occupèrent la scène et éclipsèrent cette poésie qui va s’inspirer plus librement à l’écart, au gré de la fantaisie et du rêve. […] Les distinctions délicates, mais essentielles, qui séparent les genres, qui limitent et déterminent les styles, ont été méconnues et mêlées.
Un critique, qui m’a tout l’air d’appartenir d’assez près à la littérature difficile, a cru trouver dernièrement une grande preuve de l’insuffisance de la poésie nouvelle dans la facilité avec laquelle le premier venu, homme d’esprit, pouvait se mettre au fait de toutes les ressources du genre. Un peu moins de prévention aurait permis au critique de se souvenir qu’autrefois les étrangers, gens d’esprit, savaient s’approprier l’ancien genre tout aussi aisément qu’ils peuvent faire aujourd’hui pour le nouveau. La question d’ailleurs n’est pas dans les genres ; elle est toute dans les personnes et dans les talents. […] Mais les pièces qui m’ont semblé caractériser avec le plus d’originalité le genre lyrique, âpre et grandiose, de cette nature sibérienne, sont celles du poète Bénédictof. […] Voici, par exemple, une petite pièce qui a un bouquet d’anthologie chrétienne, autant qu’en un genre tout contraire une petite épigramme de l’anthologie grecque peut sentir son Hymette et son Musée : Le pèlerin Regardant une étoile au ciel épanouie, Un jeune homme marchait ; son léger manteau bleu Diminuait toujours : ce manteau, c’est la vie, Le voyageur c’est l’âme, et l’étoile c’est Dieu, Mais les essais de vers blancs, qui terminent le volume, ne sont pas heureux ; mais on n’échappe jamais tout à fait, dans cette langue française adoptive, à des accents du premier terroir.
Néanmoins on se demande pourquoi les anciens, et surtout les Romains, ont possédé des historiens tellement parfaits, qu’ils n’ont été jamais égalés par les modernes, et en particulier pourquoi les Français n’ont aucun ouvrage complet à présenter en ce genre. […] Mais je dois présenter ici quelques réflexions sur les causes de la supériorité des anciens dans le genre de l’histoire, et je crois que ces réflexions prouveront que cette supériorité n’est point en contradiction avec les progrès successifs de la pensée. Il existe des histoires appelées avec raison histoires philosophiques ; il en existe d’autres dont le mérite consiste dans la vérité des tableaux, la chaleur des récits et la beauté du langage ; c’est dans ce dernier genre que les historiens grecs et latins se sont illustrés. […] On ne désire point, il est vrai, ce genre de supériorité dans l’histoire ; il faut que la nature humaine y soit représentée seulement dans son ensemble, il faut que les héros y restent grands, qu’ils paraissent tels à travers les siècles. […] C’est à ces diverses considérations qu’il faut attribuer la supériorité des anciens dans le genre de l’histoire : cette supériorité tient principalement à cet art de peindre et de raconter qui suppose le mouvement, l’intérêt, l’imagination, mais non la connaissance intime des secrets du cœur humain, ou des causes philosophiques des événements30.
De tous les Poëmes Latins qui ont paru successivement dans le genre didactique, il n’en est point qui, au jugement des Connoisseurs, annonce plus de génie, soit pour le dessein, l’ordonnance, la composition, les détails, soit pour l’expression & le coloris. […] Peut-on appeler un style formé sur celui de tous les Poëtes de Collége, une élocution noble, vive, ferme, toujours assez souple pour se plier sans effort à tous les tons, à tous les genres ? […] Ce genre de trafic ne doit pas plus être interdit en Littérature, que dans le commun des Arts. […] Ces précautions consistent à ne pas s’enthousiasmer si fort d’un Auteur, qu’on néglige de joindre aux secours qu’il nous fournit, les secours qu’on peut tirer des autres Auteurs d’un genre différent. […] Les autres Ouvrages de M. l’Abbé Marsy ne tendent tout au plus qu’à faire sentir les méprises d’un Ecrivain, dès qu’il s’écarte de son vrai genre.
S’il n’a point eu, comme Corneille, la gloire de tirer la Tragédie du chaos, de lui imprimer le premier ce caractere de noblesse & de dignité qui lui est essentiel, d’en fixer les regles & les beautés parmi nous ; qui osera lui disputer celle de s’être fait un genre qui lui est propre, d’avoir égalé, surpassé même, à quelques égards, les chef-d’œuvres de son prédécesseur ? […] Racine a réussi dans la Tragédie, la Comédie, l’Ode, l’Epigramme, & dans d’autres genres. […] Une observation qui a échappé aux Critiques, c’est que, dans tous les siecles littéraires, la marche de l’esprit humain a toujours été la même dans tous les genres. […] Le génie de Racine a cela de particulier, qu’il savoit se plier à tous les genres, en conservant sa supériorité. […] Malgré ses prétentions pour le genre lyrique, il voulut en connoître l’Auteur.
Le berceau de Rome chanté par Virgile est un grand sujet, sans doute ; mais que dire du sujet d’un poème qui peint une catastrophe dont nous sommes nous-mêmes les victimes, qui ne nous montre pas le fondateur de telle ou telle société, mais le père du genre humain ? […] Lorsque la mère du genre humain présente le fruit de science à son époux, notre premier père ne se roule point dans la poudre, ne s’arrache point les cheveux, ne jette point de cris. […] Adam confesse son crime ; Dieu prononce la sentence : « Homme, tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ; tu déchireras péniblement le sein de la terre ; sorti de la poudre, tu retourneras en poudre. — Femme, tu enfanteras avec douleur. » Voilà l’histoire du genre humain en quelques mots. […] La philosophie ne peut demander un genre de beautés plus élevées et plus graves. […] Cependant Milton lutte ici sans trop de désavantage contre cette fameuse allégorie : ces premiers soupirs d’un cœur contrit, qui trouvent la route que tous les soupirs du monde doivent bientôt suivre ; ces humbles vœux qui viennent se mêler à l’encens qui fume devant le Saint des saints ; ces larmes pénitentes qui réjouissent les esprits célestes, ces larmes qui sont offertes à l’Éternel par le Rédempteur du genre humain, ces larmes qui touchent Dieu lui-même (tant a de puissance la première prière de l’homme repentant et malheureux !)
Le genre des éloges est très ancien. […] La première hymne qui fut chantée dans cette solitude du monde, fut une grande époque pour le genre humain. […] Si les Grecs nous ont laissé quelque chose d’auguste et de grand dans le genre des hymnes, il faut convenir que c’est celle du philosophe stoïcien, nommé Cléanthe. […] Nous avons des hymnes des Romains, ou du moins quelques morceaux dans leurs poètes, qui nous en donnent une idée3 ; mais nous n’avons rien de ce genre qui nous peigne la divinité d’une manière éloquente et forte. […] Notre seul mérite aujourd’hui est d’avoir mis quelque pureté de style dans un genre d’ouvrage le plus susceptible de beautés fortes, et qui semblerait devoir être grand et sublime, comme le tableau de la nature.
et faut-il que j’explique Ce qu’on nomme aujourd’hui le genre romantique ? […] Peut-être direz-vous, qu’en adoptant les larmes, La joyeuse Thalie a perdu tous ses charmes ; Qu’autrefois chaque muse avait son genre à part. […] Shakespeare est dans ce genre un poëte sans prix : Quelle variété règne dans ses écrits ! […] Vous me direz en vain que ce genre est bizarre ; Qu’il infesta Paris d’une école barbare ; Que, le maître excepté, ces nouveaux Lycophrons Devraient tenir séance aux petites-maisons ; Que, ne pouvant du maître imiter le génie, À défaut de sa verve, ils ont pris sa manie ; Que, pour être immortel, il faut du sens commun, Et que les temps futurs n’en connaîtront pas un. […] Je n’attaque en rien le mérite de Madame de Staël, je rends hommage à son génie ; j’honore sa mémoire, et ne la considère ici que comme une des plus ardentes instigatrices d’un genre de littérature que repousse la sévérité du goût français.
Disons le mot qu’il faut dire : ce sont toujours là des « tragi-comédies » ; genre hybride, genre confus, genre indéterminé, dont vous savez sans doute combien on a donné de définitions différentes, également contestables, et que je me garderai bien d’essayer de rectifier. […] Mais, enfin, à sa date, ce défaut même était un mérite, en son genre. […] On avait quelque idée du genre ; en n’en avait pas de l’individu. […] Ces trois mots, si nous les entendons, achèveront pour nous la définition du genre. […] Ce sont les chefs-d’œuvre d’un genre qui en déterminent les lois.
Il nous semble, d’autre part, que l’Allemagne, si savante d’ailleurs, et si féconde en œuvres d’un autre genre, n’est guère plus en mesure de disputer le prix à l’Angleterre de nos jours. […] Et quand l’ethnographie arriverait à mettre la main sur des œuvres de ce genre, elle ne pourrait pas remplacer l’observation de conscience. […] Un jeune philosophe de l’école expérimentale, qui porte dans les recherches de ce genre la netteté d’intuition, la vigueur d’analyse, la précision de langage propres à l’esprit français, M. […] Mais si à ce genre d’observation qui lui fait voir les lois des phénomènes à travers leur succession, il joint cet autre genre d’observation qui plonge dans le for intérieur du sujet observé, il comprendra bien vite la nécessité de modifier les conclusions auxquelles il s’était laissé aller tout d’abord. […] La conscience du genre humain a toujours cru le contraire.
Mérimée l’a certainement été ; on n’a jamais mieux réussi à l’Académie, en étant moins académique ; il n’a fait aucune concession au genre et il en a triomphé ; il est resté dans sa propre manière, avec son genre d’esquisse précise, voisine du fait, son ironie contenue, sa fine raillerie qui ne sourit pas, mais dont le public n’a rien laissé échapper. […] C'est là de la fermeté qui tient peut-être à un faible, et un genre d’audace bien que née d’une peur.
Daru brilla de bonne heure dans ce genre d’exercice, et en garda toujours le goût. […] Il y a pourtant des passages animés de cette demi-vivacité que comporte le genre de l’épître : Qui de nous deux est libre ? […] Aujourd’hui les éloges qu’on est tenu de donner aux poètes et même aux prosateurs en renom, sous peine de les irriter et de les blesser, à chacune de leurs productions nouvelles, doivent être du genre de ces flatteries sans limite et sans réserve avec lesquelles on abordait autrefois les satrapes d’Asie. […] Un autre suffrage, d’un tout autre genre, mais très vif également et moins suspect de pure politesse, celui de Sophie Arnould, vieillie, souffrante et pauvre, venait tendrement remercier Daru, qui lui avait rappelé par l’abbé Delille quelques-uns des beaux jours de sa jeunesse. […] Daru pour l’empressement et la confiance avec lesquels il a bien voulu me remettre entre les mains toutes les pièces et documents originaux qui devaient me servir de base dans ce travail sur son père ; et il y a joint des observations de tout genre dont j’ai eu presque toujours à profiter.
Ce n’est que par là qu’une étude du genre de celle-ci peut être sincère et vivante ; et l’on ne peut espérer d’intéresser les autres aux choses dont on parle que par le goût qu’on marque soi-même y prendre. […] Au moins ai-je logé toutes les œuvres considérables à la place que leur date leur assigne : pour les écrits secondaires que la nécessité d’éviter la confusion m’a fait déplacer et grouper auprès des chefs-d’œuvre de même genre, on les remettra facilement à leur date. Dans l’observation de l’ordre chronologique, j’ai cherché le moyen d’éviter ces chapitres-tiroirs où l’on déverse tout le résidu d’un siècle, ces défilés de noms, d’œuvres et de talents incompatibles auxquels on est ordinairement condamné, lorsqu’on a étudié les genres fixes et définis. […] Partout où il n’y a pas à suivre le développement d’un genre, d’une précise forme d’art et même alors le plus souvent, il faut s’attacher à la chronologie. […] Brunetière y fait apparaître une plus ou moins forte perturbation de l’évolution du genre ; il y a eu addition d’éléments imprévus ou réorganisation des éléments connus, élévation soudaine d’intensité ou création spontanée de beauté, et dans tous ces phénomènes s’est révélée l’originalité individuelle, que l’on atteint alors par leur exacte description.
C’est la question de ce genre de roman qui menace de devenir le moule du roman au dix-neuvième siècle, et dont, à ce moment, je le veux bien, M. […] Féval du haut de sa vocation réelle vers un genre de composition qu’il aurait dédaigné, s’il avait été plus mûr et plus mâle, et peut-être aussi faut-il y ajouter une vieille et tenace admiration d’école pour un autre célèbre roman d’aventure qu’on s’étonne qu’il ait conservée, mais dont il nous a donné tout récemment la preuve, en intitulant un de ses derniers ouvrages : Madame Gil Blas. […] En mon âme et conscience, je le crois, de nature, un romancier qui pourrait être grand, mais un romancier qui s’est compromis dans un genre, non pas faux (entendez-moi bien !) […] Féval pourrait se garder des dangers de la production trop facile, en portant et eu creusant longtemps ses idées, et surtout, surtout en renonçant à un genre de composition qui abaisse la portée de son talent. […] Féval, à la double nature, aristocratique et artiste, pour cet homme d’esprit qui échappe à tout par le don précieux de l’ironie et n’est dupe de rien, pas même peut-être de ses propres inventions, ne voilà-t-il pas une belle position et une belle gloire que d’être le Dennery du roman et de trôner comme roi d’un genre dans lequel M.
Ce genre, qui n’est qu’une déclamation méprisable, quand l’objet en est vil, et une déclamation ridicule, quand l’orateur n’est pas éloquent, parut sous Louis XIV avec éclat. […] Mascaron fut, dans ce genre, ce que Rotrou fut sur le théâtre. […] Il a, dans ce genre, des choses senties avec esprit et rendues avec finesse. […] L’éloge funèbre de la princesse Palatine, quoique bien moins intéressant, nous offre aussi quelques grands traits, mais d’un autre genre. […] On souhaiterait cependant qu’un si grand orateur fût quelquefois plus soutenu, ou du moins lorsqu’il descend, qu’il remplaçât son élévation par des beautés d’un autre genre.
Le succès de ce nouveau genre d’écrits, dont la durée fut longue, n’a rien qui doive étonner. […] C’est par le genre dont Crébillon s’est saisi, que la Postérité le distinguera de tous ceux qui l’ont précédé. […] Adroit Protée, il se métamorphosa dans tous les genres d’Eloquence. […] Cette Comédie admirable, digne du génie de Molière, est la seule Comédie, qui existe dans le vrai genre, depuis le Misantrope. […] Devroit-on être étonné de leur foiblesse & de leur stérilité, si l’on faisoit attention au peu de nourriture qu’ils ont prise en tout genre ?
Les Pieces qu’il a composées en ce genre, annoncent une adresse heureuse pour ajuster le merveilleux au fond du sujet, & le faire naître des circonstances amenées sans effort . […] Ce n’est pas une petite gloire pour M. de Cahusac, d’avoir réussi dans un genre de poésie où tant de Poëtes célebres, & M. de Voltaire lui-même, ont échoué. […] Cette passion parasite devient, sous le pinceau des Poëtes lyriques, aussi fade que dangereuse ; & sa domination perpétuelle sur ce genre de spectacle, énerve le goût & les ames, & en éloigne les personnes sages.
On sent assez que ces trois genres rentrent souvent l’un dans l’autre. […] Il distingue le genre simple, le tempéré & le sublime. […] La Poésie d’enthousiasme, comme l’épopée, l’ode, est le genre qui reçoit le plus ce style. […] On ne donne point ce nom à un homme qui avec peu de connoissances ne cultive qu’un seul genre. […] Les grandes fautes passées servent beaucoup en tout genre.
Il n’est pas un des genres cultivés par les Provençaux où ne s’essayassent nos Français. Le genre le plus populaire était celui des romans. […] Les variétés du genre satirique sont en grand nombre. […] Les fables formaient un genre distinct des fabliaux. […] Les poëtes y mêlaient des inventions pour dissimuler l’aridité du genre.
En accouplant deux hommes si éloignés par le temps où ils ont vécu, si différents par le genre et la nature de leurs œuvres, nous ne nous soucions pas de tirer quelques étincelles plus ou moins vives, de faire jouer à l’œil quelques reflets de surface plus ou moins capricieux. […] Or chez les Grecs, on le sait, la division des genres existait, bien qu’avec moins de rigueur qu’on ne l’a voulu établir depuis : La nature dicta vingt genres opposés, D’un fil léger entre eux, chez les Grecs, divisés. Nul genre, s’échappant de ses bornes prescrites, N’aurait osé d’un autre envahir les limites ; Et Pindare à sa lyre, en un couplet bouffon, N’aurait point de Marot associé le ton. Chénier tenait donc pour la division des genres et pour l’intégrité de leurs limites ; il trouvait dans Shakspeare de belles scènes, non pas une belle pièce. […] Ou, s’il lui déplaisait de remanier en vers ce qui était jeté en prose, il avait en son souvenir dix autres journées plus ou moins pareilles à celle-là, dix autres scènes du même genre qu’il pouvait choisir et retracer48.
Les premiers essais de ce génie audacieux furent dans le genre vaporeux et fade des Lagrenée, des Fragonard et des Vanloo. […] Enfin, et c’est ce qui lui vaudra l’immortalité, il s’aperçut que le genre niais de l’ancienne école française ne convenait plus au goût sévère d’un peuple chez, qui commençait à se développer la soif des actions énergiques. […] Jusqu’au jour du succès, nous autres défenseurs du genre romantique, nous serons accablés d’injures.
Il est bien difficile de réussir avant cet âge dans le genre dramatique, qui exige la connaissance du monde et du cœur humain. […] C’est encore une pièce d’intrigue, mais d’un autre genre que la précédente. […] C’est le premier ouvrage de ce genre qu’on connaisse au théâtre. […] Cette façon de traiter le Misanthrope est la plus commune, la plus naturelle, et la plus susceptible du genre comique. […] Le public n’a point regretté que l’auteur ait négligé de finir cet ouvrage : il est dans un genre qui n’était point celui de Molière.
Mais, ayant lu avec soin Molière, il renonça, par respect pour ce grand maître, à un genre d’une si accablante difficulté. […] Quel bonheur, quelle nouveauté qu’un tel genre ! […] À partir du Dieu des Bonnes Gens, toutes ses facultés, toutes ses passions tendres ou généreuses, se versèrent dans ce genre unique, qui ne lui avait semblé d’abord qu’une diversion et presque une dérogation à son talent. […] La guerre déclarée par l’école nouvelle à la classification des genres lui a paru devoir affranchir le sien de l’infériorité classique, d’où il ne l’avait tiré qu’à la faveur d’un privilège tout personnel. […] Bref, la chanson de Béranger se sentait un peu la protégée des genres académiques ; depuis la réforme littéraire, elle est devenue légitimement l’égale, la concitoyenne de toute poésie.
Il me semble que, dans un tout autre genre, Les Marges furent aussi indépendantes et connaissent semblable réussite ? […] Maintenant, je pense que tous les genres de critique sont bons, hormis le genre insignifiant (je ne dis rien, bien entendu, du genre malhonnête, ou lâche, ou simplement complaisant, qui est légion et qui est au-dessous du mépris). […] On a voulu regarder la critique comme un genre littéraire inférieur. […] Peu importe le genre du critique, juge M. […] Sur ce genre de critique, M.
Les espèces secondaires du genre théâtral se seraient à peine épuisées, que l’ordonnance de mon travail leur eût fait succéder celles de l’autre genre primitif que j’entreprends cette fois de vous analyser. Je le choisis présumant que les genres principaux doivent passer avant les genres moyens et inférieurs, parce que ma théorie reçoit de ceux-là plus d’étendue, qu’elle y intéresse davantage, et qu’elle s’y attache plus positivement. […] En eût-il fait un genre à part ? […] Ces trois espèces, caractérisées par leurs dénominations, comprennent pour nous le genre épique tout entier. […] Un sujet est le fonds de tous les genres d’écrits ; et le choix du sujet est spécial à chacun.
Maintenant encore, je reste persuadé qu’il sera difficile de détruire on de remplacer ce genre d’enseignement, parce que je l’ai tiré, non de moi, mais des grands écrivains classiques. […] Il croit que « la science ne peut établir aucune théorie, mais qu’on peut démolir toutes celles qu’on établirait ». « Il faut tâcher, dit-il, de rester toujours à ce stade ; la seule recherche féconde est la recherche du non vrai. » Ce genre de déclaration déconcertera toujours les gens sincères qui, comme nous, cherchent à s’approcher le plus qu’ils peuvent de ce qu’ils croient être le vrai. […] Maintenant encore, je reste persuadé qu’il sera difficile de détruire on de remplacer ce genre d’enseignement, parce que je l’ai tiré, non de moi, mais des grands écrivains classiques. […] Il croit que « la science ne peut établir aucune théorie, mais qu’on peut démolir toutes celles qu’on établirait ». « Il faut tâcher, dit-il, de rester toujours à ce stade ; la seule recherche féconde est la recherche du non vrai. » Ce genre de déclaration déconcertera toujours les gens sincères qui, comme nous, cherchent à s’approcher le plus qu’ils peuvent de ce qu’ils croient être le vrai. […] Pierre Brun exposait le débat survenu entre nous et M. de Gourmont : « Deux écoles sont en présence, l’école classique, dite avec un mépris nauséeux école universitaire ; l’autre modern-style, dite des esthètes, dont le Mercure de France, nouveau genre, est la feuille préférée.
nous ne savons pas ce que ce petit galimatias d’une donnée qui se dégage d’un livre et qui en fait changer le titre et le caractère, malgré le genre de talent, la fonction, l’idée et le but de l’auteur, exprimés clairement dans un autre titre approprié et lucide, a dû coûter à la sincérité de M. […] La seule chose qui soit évidente, c’est que, fantaisiste d’occasion plus encore que de nature, il incline vers les détails et les entortillements de la vignette bien plus sympathiquement que vers les généralités types, et que la longue galerie de petits tableaux de genre qu’il nous dresse n’est rien de plus, en dernière analyse, que les mille hasards de ses rencontres et de ses coureuses observations. […] Voir plus que cela dans l’auteur des Mémoires d’un chasseur, peintre de nature plus que de costume, c’est une erreur du genre de celle qui verrait dans Tristram Shandy et le Sentimental Journey des révélations politiques et sociales sur l’Angleterre et sur la France. […] Charrière a beaucoup de talent — se méprend si profondément sur le genre de talent d’un autre, lequel ne pense pas plus à dévoiler et à flétrir les institutions d’un peuple, dont il croque en passant les vices, que Téniers, en peignant ses ivrognes, ne songeait à peindre l’état social de la Flandre et la situation politique des Provinces-Unies. […] Lui qui devrait plus que personne apprécier les qualités de l’artiste russe qu’il a si habilement reproduites, il ne voit pas que le livre de Tourgueneff ne saurait avoir, quoi qu’on fasse, le genre de succès de l’Oncle Tom, et justement en raison même de son incontestable supériorité.
Le fait est, que comme farce, elle l’emporte de beaucoup sur tout ce qui a été composé dans ce genre. […] La reine-mère était décidée à ne rien épargner pour avoir un spectacle dans le genre des opéras de Venise. […] Probablement La Serre avait imaginé ce nouveau genre pour être sûr de tenir plus longtemps son public. […] Quinault soutenait que le mot est du genre féminin. […] Thomas, assez embarrassé et n’aimant pas ce genre de travail, le confia à Fontenelle, alors à Rouen et très-jeune.
Boursault a inventé un genre ; Beauchamps dans les Amants réunis a inventé un genre. […] Le roman gai est un genre spécial. […] C’est le défaut du genre. […] Quel genre d’érudition faut-il avoir, et comment l’employer ? […] Prendre ce genre de notes, c’est faire des fiches.
Dans tous les genres de littérature, la raison a fait un petit nombre de règles, le caprice les a étendues, et le pédantisme en a forgé des fers que le préjugé respecte, et que le talent n’ose briser. […] Nous examinerons d’abord les lois de la traduction, eu égard au génie des langues, ensuite relativement au génie des auteurs, enfin par rapport aux principes qu’on peut se faire dans ce genre d’écrire. […] Entre les mains d’un homme de génie, chaque langue se prête sans doute à tous les styles ; elle sera, selon le sujet et l’écrivain, légère ou pathétique, naïve ou sublime ; en ce sens, les langues n’ont point de caractère qui les distingue : mais si toutes sont également propres à chaque genre d’ouvrage, elles ne le sont pas également à exprimer une même idée : c’est en quoi consiste la diversité de leur génie. […] Le précepte si sage d’Horace, d’abandonner ce qu’on ne peut traiter avec succès, n’est-il donc pas pour les traductions comme pour les autres genres d’écrire ? […] Il ne faut donc pas s’étonner, si dans ce genre d’écrire, comme dans tous les autres, les bonnes critiques sont encore plus rares que les bons ouvrages.
Duclos se dit qu’il pouvait se permettre d’en user de même avec l’abbé Le Grand, en appliquant le genre philosophique à l’histoire. […] Les réflexions sur l’état misérable de la France, sur le pillage, l’indiscipline et les désordres de tout genre qui désolaient les provinces sous le règne de Charles VII, sont résumées chez Duclos aux mêmes endroits du récit, et presque dans les mêmes termes que l’a fait l’abbé Le Grand : seulement Duclos ramasse les traits avec plus de concision et d’un ton d’autorité que le digne annaliste ne se permet pas. […] Ce genre de remarques serait perpétuel. […] Duclos ici s’est piqué d’honneur et, rentrant dans ce genre de tour énergique et bref qui est à lui, il a dit : « Il s’en faut beaucoup que Louis XI soit sans reproche, peu de princes en ont mérité d’aussi graves ; mais on peut dire qu’il fût également célèbre par ses vices et par ses vertus, et que, tout mis en balance, c’était un roi. » On a là le plus frappant exemple du genre de supériorité que Duclos a sur l’abbé Le Grand comme écrivain. […] « Il ne s’est pas beaucoup exposé, disait un contemporain qui l’a bien jugé ; son genre n’est pas le plus difficile, et il n’en avait qu’un. » Il n’est pas de ceux dont on puisse dire à aucun jour : Il s’est surpassé.
Nous serons obligés de nous transporter dans d’autres temps, de fouiller parmi les ruines de traditions qui ne sont plus, comme, pour faire l’histoire complète du genre humain, il faudrait commencer par une cosmogonie. […] L’homme, c’est le genre humain. […] Ainsi toutes les sociétés humaines, le genre humain tout entier, depuis l’origine des choses jusqu’à la fin, ne forment par la parole qu’un seul être collectif uni à Dieu. […] Le genre qu’on a voulu décorer du nom de poésie française n’est qu’une langue ornée, plus exclusive, qui est loin d’embrasser toute la langue poétique. Ce genre renferme des choses qui ne sont ni prose, ni poésie, un vain bruit pour l’oreille, qui ne peut ni transmettre un sentiment, ni faire naître une idée.
Il a réfléchi sur la technique du genre. […] Elle appartient à un autre genre, à un autre ordre. […] La seconde est, seule, conforme à la nature du genre. […] Giraudoux et qui demeure en somme le classique du genre. […] Mais le genre reste vigoureux et sain.
La perception est un phénomène du même genre. […] La réalité de la matière consiste dans la totalité de ses éléments et de leurs actions de tout genre. […] Nos affections internes, comme nos perceptions externes, se répartissent en genres différents. […] Il ne suit nullement de là qu’il n’y ait pas, pour chaque genre d’affection, une localisation immédiate d’un certain genre, une couleur locale qui lui soit propre. […] Car une démonstration de ce genre ne peut pas être purement négative.
C’était un orateur, et il en avait tous les dons pour le genre d’enseignement sacré auquel il s’était voué : il avait l’action, le feu, la rapidité, et, en déroulant ce fleuve de la parole qui chez lui, à la lecture, nous paraît volontiers égal et surtout puissant par sa vigueur suivie et sa continuité, il y avait des endroits où il tonnait. […] Cette qualité moyenne de l’expression, si bien appropriée au genre, est presque aujourd’hui un inconvénient à la lecture : elle contribue à en amortir l’effet. […] Je ne crois pas qu’il y ait rien de plus parfait dans le genre pur du sermon que ce discours qui fut fait pour le mercredi des Cendres (1672), et qui a pour texte le Memento : « Souvenez-vous, homme, que vous êtes poussière, et que vous retournerez en poussière. » Tous les mérites de Bourdaloue y sont réunis. […] Bourdaloue, en ce genre et du vivant de Bossuet, tout à côté de lui, était réputé le maître. […] Quand on demande à Bourdaloue ces traits, ces lumières du discours qui lui manquent, et qu’on lui oppose sans cesse Bossuet, je crains qu’on ne fasse une confusion, et que Bossuet ne soit là que pour cacher Chateaubriand, et pour signifier, sous un nom magnifique et plus sûr, ce genre de goût que l’auteur du Génie du christianisme nous a inculqué, je veux dire le culte de l’image et de la métaphore.
C’est une association consacrée que celle de Chapelle et de Bachaumont ; c’est une bagatelle qui a pris rang après les chefs-d’œuvre, et qui est réputée classique en son genre, que leur joli Voyage. […] Et pourquoi aussi un genre s’avise-t-il de sortir d’une boutade heureuse ? […] L’ouvrage est ou a été joli, le genre reste faux. […] Bertin, dans son Voyage de Bourgogne, adressé à Parny, est moins mauvais ; mais c’est toujours le genre petit-maître. […] Sauf le commencement et la fin qui sentent la coterie et le genre érotique de la Caserne (c’était le nom de leur maison de plaisance), il a fait un vrai voyage, et il ne s’est pas dit du moins qu’il imiterait Chapelle et Bachaumont.
Qui, enfin, a mieux pris sur le fait et rendu dans sa plénitude le genre bourgeois, triomphant sous la dynastie de Juillet, le genre désormais immortel et déjà éclipsé, hélas ! […] Un autre point sur lequel j’arrête en M. de Balzac le physiologiste et l’anatomiste, c’est qu’en ce genre il a pour le moins autant imaginé qu’observé. […] M. de Balzac avait ce genre de force, et il l’a prouvé. […] En un tout autre genre, mais avec une vue de la nature humaine qui n’est pas plus en beau ni plus flattée, M. […] Il a aussi de la gaieté et rencontre en ce genre des types heureux et naturels ; mais, de plus, il aime, il affecte les excentricités et se plaît trop à les décrire.
Le genre des héroïdes était en vogue pour le moment ; Colardeau l’avait mis à la mode par son Épître d’Héloïse à Abélard. […] Son premier ouvrage dans ce genre fut un succès. […] Daunou, qui a composé sur La Harpe un morceau excellent, mais au point de vue strictement classique, se rabat à citer de lui, comme chef d’œuvre dans le genre lyrique, une petite romance fort connue de nos mères : Ô ma tendre musette ! […] Dès qu’on veut entrer à son tour dans ce genre de littérature un peu convenu et circonscrit du xviiie siècle pour en juger en détail et avec proportion, on ne saurait mieux faire que d’entendre La Harpe ; j’en ai mille fois profité. […] L’admiration pour Racine subsiste à jamais, mais la religion pour le genre de Racine est atteinte, et plus qu’atteinte.
Comme philosophe, son mérite est bien moins dans la nature et la démonstration des doctrines que dans le renouvellement qu’il fit subir à ce genre d’étude. […] Il avait goût pour ce genre de pédagogie ; il n’aimait rien tant qu’avoir des disciples : il en eut. […] Il y a joint depuis la plus belle collection littéraire d’éditions originales françaises qui se puissent voir, et des autographes aussi, et des portraits gravés, des épreuves de choix, tout ce qu’une curiosité éclairée peut rassembler de trésors utiles ; car en ce genre il accordait peu à la fantaisie, mais aussi il ne refusait rien à la passion : c’était sa seule et unique munificence. […] Enfin, cher Monsieur, vous lui avez rendu un juste hommage, et c’est ainsi qu’il n’y a plus qu’une presse et un genre de critique, la bonne en regard de la mauvaise, la vraie vis-à-vis de celle qui ne l’est pas. […] Cette publication a été, selon moi, une faute, car elle n’est propre qu’à donner une idée très-peu juste de la femme si distinguée dont l’excellence n’était pas en ce genre de littérature.
Les sentiments qui ne réveillent dans la pensée aucune idée morale aucune réflexion générale, sont probablement des sentiments affectés qui ne répondent à rien de vrai dans aucun genre. […] Garat, dans ses Leçons aux Écoles normales, modèle de perfection en ce genre, et Rivarol, malgré quelques expressions recherchées, font concevoir parfaitement la possibilité de cette concordance entre l’image tirée de la nature physique, et l’idée qui sert à former la chaîne des principes et de leurs déductions dans l’ordre moral. […] Malgré nos pertes en tout genre, il existe un progrès sensible, depuis M. […] Le travail de ce Dictionnaire a été suspendu depuis dix années, et ces dix années ont certainement excité des sentiments et des idées d’un genre tout à fait nouveau. […] Toutes les fois qu’un écrivain a recours à un mot nouveau, il faut qu’il ait été conduit à l’employer par la force même du sens ; et que loin d’avoir cherché ce genre de singularité, il manque comme malgré lui à la règle qu’il s’était faite de l’éviter.
Nous avons essayé autrefois de caractériser le genre de mérite et d’intérêt de ce premier ouvrage, mais sans faire assez ressortir peut-être l’inspiration philosophique et l’esprit de révolte contre la société qui perçait en maint endroit ; ce même esprit, qui ne s’était montré dans Valentine que sous des nuances moins directes et plus distrayantes, vient d’éclater avec toute son énergie et sa plénitude dans Lélia, roman lyrique et philosophique. […] Comme il était arrivé qu’aux approches et aux environs de Lélia le mot de roman intime avait été prononcé par je ne sais qui, et sans qu’on eût, je le crois bien, la pensée de faire à Lélia l’application de ce mot, les plus subtils et les plus clairvoyants critiques ont à l’instant dénoncé l’œuvre nouvelle comme un formidable signal d’invasion, comme le monstre du genre. […] Au lieu de signaler dans Lélia la véritable donnée génératrice, la pensée mi-partie saint-simonienne et mi-partie byronienne, au lieu d’y relever le côté original et senti, d’y blâmer le côté rebattu et déclamatoire, au lieu de saisir la filiation étroite de cette œuvre avec les précédentes de l’auteur, et d’apprécier cette Lélia au sein de marbre comme une sorte d’héroïne vengeresse de la pauvre Indiana, on a chicané sur une question de forme et d’école, on a reproché à l’écrivain l’abus du genre intime, comme s’il y avait le moindre rapport entre le genre intime et le ton presque partout dithyrambique, grandiose, symbolique ainsi qu’on l’a dit, et même par moments apocalyptique de ce poëme. […] Lélia, d’ailleurs, est un ouvrage une fois fait ; il n’est pas à craindre que l’auteur continue cette manière et donne suite à ce genre.
Elle est si forte que, pour la déraciciner & pour prévenir les innovations en ce genre, une feuille périodique qu’on feroit paroître ne seroit pas la moins utile. […] Dans ces Réflexions estimées sur ces deux arts, il rapporte en partie à la différente température de l’air, la source de la décadence où tendent tous les genres. […] Il avance que la protection des princes & des ministres n’influe en rien au concours des grands écrivains en tout genre. […] l’ignorance & quelquefois même le mépris des grands modèles ; 4°. la manie qu’ont les uns d’être auteurs, & les autres connoisseurs ; 5°. le défaut capital de ne pas sçavoir connoître son genre de talent, & s’y renfermer ; 6°. l’imprudence d’applaudir trop tôt à de jeunes auteurs qu’on perd au lieu d’encourager ; 7°. la nécessité des besoins, ne faut-il pas commencer par vivre avant que de songer à devenir immortel ? […] Il ne croit pas qu’il y ait rien de plus funeste à notre langue que le stile Marotique ; qu’un genre moitié sérieux, moitié bouffon ; que cette bigarrure de termes bas & nobles, surannés & modernes.
Il est plusieurs genres d’héroïsme. […] Le genre romanesque n’est-il pas un genre pernicieux de sa nature ? […] On ne voyoit que productions en ce genre, sans génie & sans vraisemblance. […] Porée a cru devoir élever la voix contre le genre à la mode. […] Il ne faut donc pas, concluoit-on, proscrire le genre, mais en défendre l’abus.
En effet, s’il est une forme littéraire, un genre qui ne doive pas être instructif, documentaire ou social, c’est le roman. La définition même du genre l’écarte des ambitions morales ou politiques. […] Lumet sont certainement, parmi les œuvres de jeunes, les plus réussies dans ce genre. […] Sans conteste, ce livre est unique en son genre. […] D’autres n’ont pas été suffisamment caractérisés qui cultivèrent plusieurs genres.
Condorcet a pleinement raison en restituant à Voltaire ce genre de gloire. […] On se trompera fort : mais il croit que, dans ce genre, tout dépend du choix et de l’usage. […] Le genre de ses adversaires a déterminé le choix de ses armes. […] De telles fables feront toujours les délices du genre humain. […] Ce n’est pas que, dans ce genre, il n’ait aussi du talent et de l’art.
Villemain en 1812 par celui de Montaigne, présente ce genre de qualités et de formes, à un moindre degré pourtant que ses Éloges de La Bruyère et de Montaigne, morceaux approfondis et d’un grave caractère. […] non, répondait-il ; nous aurons la liberté anglaise. » Il aimait dès lors et pressentait le genre d’éloquence anglaise, parlementaire, par instinct d’orateur et par besoin d’une honnête liberté dans la parole. […] Berryer assistait à cette plaidoirie d’un nouveau genre, et applaudissait à ces rôles singulièrement animés, à ces répliques piquantes et subtiles que se donnait tour à tour la même éloquence. […] Quand il a écrit dans les journaux, soit en littérature, soit en politique, il y a moins réussi qu’en tout autre genre. […] L’impression que je tire de cette lecture, c’est que, quand le fond de la langue est chaque jour remué, grossi, déplacé, quand la synonymie inutile y abonde, quand les disparates de tous genres et mille affluents peu limpides s’y dégorgent, qu’importe ?
Ce n’est pas le genre en ceci qui décerne la primauté, c’est le génie. Cependant ou peut, si l’on veut, classer les genres de poésie par leur nature. […] Pourquoi ce genre de poésie, qui comparaît le plus souvent sur nos théâtres devant le peuple, est-il inférieur aux deux autres ? […] La division par genres, bien qu’elle puisse être employée dans une certaine mesure et comme subdivision dans nos études, a l’inconvénient d’être plus spécieuse que vraie et plus convenue que réelle ; car les genres ne sont jamais ni si distincts, ni si séparés, ni même si démarqués que le disent les auteurs de ces classifications artificielles. Les genres se confondent à chaque instant dans le même ouvrage et sous la plume du même écrivain.
On est amené, même sans viser au parallèle, à rapprocher ces deux ouvrages, ces deux noms d’écrivains, et à dire quelque chose de ce genre de mémoires tout anecdotiques qui, sous des formes différentes, réussissent à se faire lire et à plaire après tant d’années. […] Tel quel et ainsi fait, il est en son genre impayable et incomparable. […] Paul Boiteau a été pour lui un annotateur comme il s’en voit peu, d’un éveil, d’un entrain, d’une verve mêlée à l’esprit, et jusqu’à mettre de la poésie même, dans un genre qui n’en demande pasq. […] Il écrit dans un genre après tout peu élevé, qui semble facile, et qui est médiocrement honorable. […] Paul Boiteau a été pour lui un annotateur comme il s’en voit peu, d’un éveil, d’un entrain, d’une verve mêlée à l’esprit, d'une poésie même, dans un genre qui en comporte peu.
Parmi les nombreux essais que Millevoye a faits en presque tous les genres de poésie, il en est beaucoup que nous n’examinerons pas ; ce sera assez les juger. […] La postérité n’est pas du tout ainsi ; il lui est parfaitement indifférent, à elle, qu’on ait cultivé d’une manière estimable, et dans de justes dimensions, les genres en honneur. […] Chez Marot, chez La Fontaine, chez Racine, il cite les passages de sensibilité et de plainte qu’il rapporte à l’élégie ; et, quels que soient les éloges sans réserve qu’il donne à Parny, le maître récent du genre, on prévoit qu’il pourra faire entendre, à son tour, quelque nouvel et mol accent. […] C’est une variété d’émotions et de sujets élégiaques, selon le sens grec du genre, une demeure abandonnée, un bois détruit, une feuille qui tombe, tout ce qui peut prêter à un petit chant aussi triste qu’une larme de Simonide158. […] Millevoye paya tribut à ce genre, il en fut le poëte le plus orné, le plus mélodieux.
Ils ont acquis, pour ainsi dire, droit de bourgeoisie parmi le genre humain. […] Quand nous lisons l’histoire de la bataille de Pharsale, ce n’est que par reflexion que nous distinguons le genre d’existence que Jupiter foudroïant avoit dans ces tems-là, d’avec le genre d’existence de Cesar et de Pompée. […] De ce genre sont deux tableaux du Corrége peints en détrempe et qu’on peut voir dans le cabinet du roi. […] Il est rare que les peintres réussissent dans les compositions purement allegoriques, parce qu’il est presque impossible que dans les compositions de ce genre, ils puissent faire connoître distinctement leur sujet, et mettre toutes leurs idées à portée des spectateurs les plus intelligens. […] Il est vrai qu’il paroît impossible d’imaginer en ce genre rien de meilleur que cette idée élegante par sa simplicité, et sublime par sa convenance avec le lieu où elle devoit être placée.
Une publication du genre de celles qui ont fait récemment connaître Mirabeau et Joseph de Maistre lui manque jusqu’ici. […] Vous me parlez des genres démonstratif, judiciaire, etc. Soit. — Ces genres doivent-ils se ressentir des inégalités féodales, des préjugés du bon ton ? […] Parlant de l’Ancien Régime et de l’ancien monde, il écrivait, vers 1774 : « Le genre humain est un corps gangrené d’une part, et dont les mouvements sont convulsifs de l’autre. […] Si la pensée était perdue, adieu le genre humain !
Dans tout genre, il y a des espèces plus caractéristiques, plus génériques, que les autres [ch. […] L’extension du sens des mots, dans une science qui veut être méthodique, ne doit pas se faire au hasard ; le droit d’attacher son nom au genre tout entier n’appartient pas à la première espèce qui a reçu un nom scientifique, quand cette espèce n’est pas dans le genre ou la plus caractéristique ou la plus riche en individus, à plus forte raison quand elle est morbide et exceptionnelle ; or tel est le cas de l’hallucination. […] Ce genre dont la parole intérieure fait partie, quel est-il ? […] Image, que nous fournit la langue vulgaire, est équivoque, à cause de son dérivé imagination, dont le sens a été spécialisé, et aussi parce que ce terme semble devoir s’appliquer surtout à une espèce du genre, les phénomènes d’ordre visuel ; nous l’emploierons pourtant, faute d’un meilleur, mais seulement dans les cas où l’équivoque sera impossible. […] On voit que la parole intérieure n’est pas même, dans le genre dont elle fait partie, une espèce entière ; mais, dans la vie psychique, elle a plus d’importance à elle seule que tout le reste du genre ; seule aussi, elle est devenue indépendante des autres images : même les images visuelles, si elles sont faciles à abstraire des groupes où elles se présentent, apparaissent rarement isolées ; la parole intérieure, ayant son rôle spécial à remplir, fonctionne à part, sans mélange hétérogène [ch.
Pourtant il nous semble que, dans ce genre de roman austère, comme elle l’appelle, je crois, madame Allart se pourrait créer une véritable originalité ; mais il lui faudrait se souvenir que si, dans le genre tendre et aventureux, il est permis, en composant, de laisser courir sa plume, qui va d’elle-même alors aux digressions faciles, aux grâces variées et abondantes, il devient indispensable, en abordant un ordre de sentiments plus contenu et plus réservé, de nourrir son expression et de marquer ses effets. En se rapprochant de l’antique et jusqu’à un certain point de la statuaire, ce genre de roman, un peu froid peut-être, appelle tout le soin de l’artiste, toute sa méditation lente au dedans, toute sa correction au dehors.
Le Docteur Favrot37 I Quand je lus le titre de cet ouvrage pour la première fois et que je sus que l’auteur était le docteur Favrot, je me dis que nous allions donc avoir enfin sur ce sombre sujet des inhumations un livre qui vigoureusement secouerait tous les genres de problèmes qui se rattachent à l’éternelle et toujours actuelle question des sépultures, puisque nous mourons tous les jours ! […] Le docteur Favrot, qui n’ignore pas combien tous les genres de badauds se prennent aux bagatelles de la porte, n’a pas manqué les bagatelles funéraires de la porte de ce cimetière du genre humain qu’il a voulu nous faire parcourir. Il nous a dénombré tous les genres de tombeaux qui y ont jamais été bâtis, n’importe à quel endroit ou à quelle époque. […] L’une est l’enterrement des vivants, cette épouvantable hypothèse, sur la possibilité, et même la probabilité de laquelle non seulement l’imagination, mais le bon sens, peut trembler toujours… Et l’autre, c’est l’invasion qui s’avance sur nous des grands cimetières, effroyable manière d’appliquer l’axiome : le mort saisit le vif, à laquelle n’avaient pas pensé les jurisconsultes, car, avec les immenses cimetières qu’on nous promet, foyers inévitables de tous les genres de corruption et d’infection accumulées, nous serons bientôt saisis et dévorés par nos morts !
Les Antilles sont situées sur un bas-fond submergé à une profondeur de près de 1, 000 brasses, et nous trouvons encore ici des formes américaines, mais les espèces on même les genres sont distincts. […] Gould m’a fait observer, il y a longtemps, que, parmi les genres d’oiseaux les plus répandus dans le monde entier, beaucoup des espèces qui les composent ont aussi une extension très vaste. […] Il en est de même de la plupart des productions d’eau douce, parmi lesquelles tant de genres sont répandus partout, et dont beaucoup d’espèces ont une extension si vaste. […] À l’origine l’extension aurait donc été absolue, puisqu’il n’y aurait eu qu’une seule forme vivante à la fois espèce, genre, classe, etc. […] Ce que la géologie prouve, c’est seulement la persistance des types inférieurs, c’est-à-dire que la durée moyenne de leurs genres est plus longue que la durée moyenne des genres de types plus élevés ; mais si les documents géologiques constatent les créations et les extinctions de formes, ils ne peuvent établir leur filiation.
A conjecturer pourtant, comme il est permis, d’après l’ensemble et le terrain courant des générations survenantes, l’imagination pourrait sembler dorénavant avoir moins de chances pour les grandes œuvres, que l’érudition et la critique pour les travaux historiques dans tous les sens, et que l’esprit pour les charmants gaspillages de tous genres. […] Pendant que les hommes en possession de la vogue et de la faveur publique continuaient plus ou moins heureusement d’en user ou d’en abuser, que trop souvent ils traînaient sans relâche, sans discrétion, qu’ils appesantissaient leur genre, ou qu’ils le bouleversaient brusquement un beau matin plutôt que de le renouveler, quelles œuvres vraiment nouvelles, quelles apparitions inattendues sont venues varier et rafraîchir le tableau ? […] Il s’agissait, après des désastres inouïs et des ruines de tout genre, de tout recomposer, de retrouver sous les sanglants décombres la statue de la Loi, la pierre et le calice de l’autel, le trône lui-même avec ses degrés. […] Leur absence dans la critique littéraire n’a pas peu contribué à rompre toute tradition, à laisser le champ libre à l’industrialisme et à tous les genres de cupidités et de prétentions. […] On a dit d’un philosophe moderne qui ne pouvait s’accommoder de la petite morale à laquelle il manquait, et qui cherchait à en inventer une toute nouvelle, tout emphatique, à l’usage du genre humain, « que chez lui le creux du système était précisément adéquat au creux du gousset. » Mais ce genre de considérations va trop au vif et passerait le ressort de la juridiction critique.
On retrouverait en lui partout et dans le meilleur sens l’élève des jésuites et du Père Du Cerceau ; quand les jésuites ne se mêlaient pas de théologie, mais seulement de littérature, ils avaient de ce genre d’esprit dont Gresset représente la fleur la plus brillante et la plus mondaine : il suffit de nommer Commire, Cossart, Rapin, Porée, Bougeant et tant d’autres. […] En ce genre-là, je doute que Gresset ait jamais approché de Delille. […] Ses tentatives au théâtre, où il débuta en 1740 par Édouard III, où il récidiva en 1745 par Sidnei, deux pièces assez équivoques de genre comme de talent, se couronnèrent en 1747 par le succès brillant et imprévu du Méchant, l’une des meilleures comédies d’un siècle qui n’en a pas eu de grande avant Figaro. […] Pourtant il se maintiendra toujours à son rang littéraire, comme une des œuvres les plus honorables dans ce genre de la comédie mitigée et de l’épître morale, dont le mérite, lorsqu’il est universellement goûté par l’élite d’une nation, donne la mesure certaine d’une qualité de civilisation bien polie et bien délicate35. […] Je sais bien qu’autre chose est l’entière retraite de la campagne, autre chose la ville de province41, surtout l’Académie de l’endroit ; et Gresset, par le genre de vie anodin qu’il adopta, se soumit à la plus redoutable, à la plus assoupissante des épreuves.
Il souleva en sa faveur cette moitié du genre humain, jusque-là contenue et assez discrète ; l’enthousiasme du sexe, pour lui, fut sans exemple. […] Quand on sait de quel genre était la maladie de Rousseau, on est un peu surpris de cette allusion directe qu’il y fait. […] Ce ne sont là que des manques de goût et de délicatesse, qui caractérisent l’époque, et surtout le genre dont Rousseau est le type. […] Rousseau lui-même, quoique ce soit là une beauté dans son genre et taillée sur le patron de son idéal, sent bien le défaut. […] Sa correspondance avec Mme de La Tour, pendant son séjour en Suisse, porte des traces de cette irritation, de cette surexcitation de vanité, c’est-à-dire de ce qui, en ce genre de folie, est à la fois la cause et le symptôme : « Vous dites que je ne suis indifférent à personne, écrivait-il un jour à Mme de La Tour ; tant mieux !
Un tel genre d’observation minutieuse et subtilement moqueuse semblait être réservé aux femmes ; M. […] Représentons-nous bien ce qu’était le proverbe dramatique à l’origine et dans le véritable esprit du genre. […] Théodore Leclercq a atteint les extrêmes limites du genre ; il a poussé le proverbe aussi loin qu’il est possible, à moins d’en faire décidément une comédie. […] L’Humoriste, par exemple, est un petit chef-d’œuvre de ce genre. […] Ce genre de tour plaît surtout aux gens d’esprit dans la conversation : mais, au théâtre, beaucoup de ces mots, qui sont comme des épigrammes, courraient risque de s’évanouir.
Il provoquait des idées, un genre et un ordre de créations dont il cherchait vainement le poète autour de lui. Ossian, qu’il invoquait souvent, n’était qu’un thème vague et comme musical qui lui permettait de rêver ce que nul ne réalisait à son gré ; ce n’était qu’un nom dont il saluait un genre et un génie inconnu. […] L’inconvénient de ce genre facile est, pour les gens d’esprit, de les trop livrer à leur penchant et de trop marquer leur humeur : le talent demande à être plus gêné et plus contrarié que cela. […] J’aurais eu à ajouter bien des détails sur la conversation d’Arnault et sur le genre de traits dont elle était remplie. […] [NdA] Ce genre de mérite d’Arnault fabuliste est très bien observé et défini dans un chapitre de l’Histoire de la poésie française à l’époque impériale, par Μ.
De tous ceux qui brillerent en ce genre, il n’y en a point qui ayent mieux réussi qu’Aristote. […] Il est vrai qu’on se propose seulement d’instruire ; mais le genre didactique a ses graces particuliéres, j’en appelle à l’Art de penser. […] “C’est l’ouvrage le plus complet que nous connoissions en ce genre, & son usage, pour qui saura le lire avec fruit, ne se bornera point aux écoles. […] Il est donc important pour ceux qui se consacrent à ce genre d’éloquence, de lire les auteurs qui en ont donné les regles. […] Nous ne sommes pas bien riches dans ce genre ; on trouvera pourtant de bonnes choses dans les Regles pour former un Avocat, par M.
Le genre de poësie auquel s’applique un artisan paroît même retarder encore cette année heureuse. […] Il faut, pour faire une comédie du même genre du génie, de l’étude, et de plus avoir vécu long-temps avec le monde. […] En un mot, il faut connoître à fond le genre humain, et sçavoir la langue de toutes les passions, de tous les âges, et de toutes les conditions. […] Plus le genre d’un ouvrage est excellent, plus il faut surmonter de difficultez pour le terminer.
Tout suivra bientôt, et tous les genres conformes au génie du temps en quelques années toucheront leur perfection. […] Je parle des genres sérieux de poésie : car, pour le burlesque, l’influence de l’Espagne fut considérable. […] Mais il y eut des genres d’où la nature et le naturel furent plus complètement bannis, ou qui sont comme la propriété exclusive du mauvais goût étranger et mondain. […] Ils n’entendent rien au genre qu’ils traitent, et en cela ils continuent Ronsard et annoncent Boileau. […] Scarron est le grand homme du genre : rien ne vaut le Virgile travesti, qui ne vaut pas grand’chose.
Il tente les genres les plus divers, le drame passionné à la manière de M. […] Sur quel genre se portera-t-elle ? […] Certes nous n’avons pour la hiérarchie des genres aucun respect superstitieux. […] a étudié très sérieusement le genre littéraire qu’il a adopté. […] Je sais bien que le genre aujourd’hui en faveur, celui-là même que M.
Frédéric Soulié encore a trouvé bien des veines (quelconques) du genre actuel, et les a poussées, les a labourées avec ressource et vigueur ; mais chez lui, trop souvent, à travers le mouvement incontestable, où est la finesse ? […] Le genre qu’il importait chez nous fut à l’instant suivi et pratiqué avec succès par plusieurs ; les juges compétents paraissent reconnaître que, de nos romanciers de mer, le plus exact à la manœuvre est M. […] Dans un autre genre, et visant au petit livre, M. […] L’exacte bordure du paysage est bien essentielle dans ce genre de romans. […] Rien certes ne saurait être plus éloigné du genre de progrès et de perfectionnement graduel auquel nous nous permettions d’inviter l’auteur d’Arthur ; la littérature proprement dite n’a plus que faire ici.
Valeur du genre. — 2. […] Or que sont ces genres essentiellement ? […] Nulle part mieux que dans la création de ces deux genres, l’esprit mondain du xviie siècle n’a marqué son identité intime avec le rationalisme scientifique. […] La délicatesse de la culture mondaine affine l’esprit et le style des auteurs, et de là vient, avec la richesse du genre, l’agrément des œuvres : il en est peu que la forme au moins ne fasse lire ; et beaucoup sont vraiment et solidement exquises. […] Zayde (1670) n’est encore qu’un abrégé du Cyrus : matière et disposition, c’est le même genre en miniature.
Et ce sont les différences de ce genre qui rendent notre âge si divertissant. […] Sarcey a fondé un genre : qui est-ce qui a fondé un genre ? […] Dans certains cas, du reste, ou plutôt dans certains genres, le personnage sympathique pourra fort bien être un coquin, pourvu que nous n’y songions point et qu’il ne nous apparaisse jamais que comme très spirituel ou très comique. […] Les genres qu’il préfère sont ceux qui en entassent le plus, par exemple le mélodrame, qu’il adore. […] La genèse de l’opérette, la définition du genre, les causes de son éclosion, de son succès, de sa décadence, voilà, pour n’apporter qu’un exemple, ce qu’il a déduit et exposé dans la perfection.
Mais la différence s’évanouit, ce me semble, presque entièrement, quand nous comparons l’harmonie de deux auteurs qui ont écrit à peu près dans le même genre ; celle, par exemple, de Virgile et d’Ovide, celle même de Virgile et de Lucain. […] Enfin, n’y a-t-il pas des auteurs latins, reconnus d’ailleurs pour excellents, qu’on doit s’interdire absolument d’imiter dans des ouvrages d’un autre genre que celui où ils ont écrit ? […] Mais je vais plus loin, et je demanderai si Térence peut même être un modèle dans un genre d’écrire beaucoup moins sérieux ? […] Mais Molière dont nous parlions tout à l’heure, et qu’on ne saurait trop citer ici, est plein de gallicismes ; aucun auteur n’est si riche en tours de phrases propres la langue française ; il est même, pour le dire en passant, beaucoup plus correct dans sa diction qu’on ne pense communément : d’après cette idée, un étranger qui écrirait en français, croirait, bien faire que d’emprunter beaucoup de phrases de Molière et se ferait moquer de lui ; faute d’avoir appris à distinguer dans les gallicismes, ceux qui sont admis dans le genre le plus noble, ceux qui sont permis dans le genre moins élevé, mais sérieux, et ceux qui ne sont propres qu’au genre familier. […] Cicéron a écrit dans bien des genres, et ces genres demandaient des styles différents ; il a écrit des dialogues qui pouvaient permettre des expressions familières ou moins relevées que les harangues ; il a écrit surtout un grand nombre de lettres, où certainement il a employé bien des tours de conversation, que le style grave et soutenu n’aurait pas permis ; que faudrait-il penser d’un écrivain qui risquerait ces mêmes phrases dans un discours sérieux ?
Pour des raisons que nous indiquerons tout à l’heure, la philosophie française n’a jamais eu beaucoup de goût pour les grandes constructions métaphysiques ; mais quand il lui a plu d’entreprendre des spéculations de ce genre, elle a montré ce qu’elle était capable de faire, et avec quelle facilité elle le faisait. […] Le monument qu’il a élevé est un modèle du genre. […] Sa doctrine, qui se réclame du kantisme, dépasse en réalité l’idéalisme de Kant et inaugure même un, réalisme d’un genre particulier, qui pourrait être rattaché à celui de Maine de Biran. […] Conduit à la philosophie, lui aussi, par l’étude des sciences, et en particulier par les mathématiques, Cournot 37 institua une critique d’un genre nouveau, qui, à la différence de la critique kantienne, porte à la fois sur la forme et sur la matière de notre connaissance, sur les méthodes et sur les résultats. […] Avec d’autres travaux du même genre, se rapportant aux différentes branches de la science, et rédigés par divers auteurs, il fera partie d’un ouvrage intitulé La Science française, qui paraîtra prochainement à la librairie Larousse.
L’esprit d’anarchie s’est répandu sur tous les genres : en matiere de goût, comme en matiere de raison, tout se réduit à l’arbitraire ; le plus grand nombre des Ouvrages d’agrément annoncent l’oubli des regles, l’amour des systêmes, le renversement des principes reçus ; les Ouvrages de morale ne sont le plus souvent que le fruit d’une imagination indépendante, qui assujettit à ses caprices les sentimens, les devoirs, les bienséances ; dans les Ouvrages de raisonnement, le sophisme triomphe, la Philosophie attaque les vérités les plus certaines, mine avec activité les fondemens de la Religion, des Mœurs, des Loix, rompt les nœuds de la Société, & obscurcit jusqu’aux notions les plus claires de la Nature. […] Il faut, à une raison révoltée & entreprenante, opposer une raison réfléchie & capable de ramener aux idées qu’on doit avoir de chaque objet ; il faut, pour réprimer l’esprit d’indépendance introduit dans tous les genres littéraires, armer des plumes attentives à rappeler les regles & à proscrire les abus. […] Ne vaudroit-il pas mieux s’attacher aux vrais modeles, ne point pervertir les genres, profiter de la critique, que de crier à l’injustice, pour soutenir des Productions dont le succès dangereux n’est appuyé que sur les suffrages de l’ignorance, de la séduction ou de l’esprit de parti ?
LA France abonde en écrivains de ce genre ; mais nous en avons peu de bons. […] Voilà ce que nous avons de mieux dans le genre épistolaire. […] Il faudroit pour un pareil livre, non un compilateur, mais un homme qui écrivît parfaitement dans le genre épistolaire, & qui composât lui-même toutes les Lettres avec le soin qu’un pareil travail demande.
De sorte que le voyage rentrerait peut-être moins dans les genres constructifs que dans les genres critiques. […] Mais j’oublie moi-même que chercher ce genre commun ce serait aller contre la raison du voyage, contre la loi d’un genre. […] C’est la faute d’un genre faux, la conférence lue. […] À une plaisanterie de ce genre, M. […] Saintsbury pour voir à quel point le genre, si genre il y a, a évolué diversement dans les divers pays.
Cela rappelle, dans un autre genre, certaine scène du Saint-Genest de Botrou. […] Il n’était pas homme à sentir la portée des idées, l’éloquence des sentiments ; cela ne rentrait pas dans son genre. […] L’épigramme étant son vrai talent, il y aurait à lui assigner son rang dans ce petit genre. […] C’était, dans ce genre de combats à coup de langue, l’athlète le plus fort qui eût jamais existé nulle part. […] Il est de ces riches auxquels volontiers on prête ; il est l’Hercule du genre ; on en a fait un de plusieurs.
Ce genre de beautés faites pour le petit nombre, est proprement l’objet du goût, qu’on peut définir le talent de démêler dans les ouvrages de l’art ce qui doit plaire aux âmes sensibles et ce qui doit les blesser. […] C’est sans doute sur les ouvrages qui ont réussi en chaque genre, que les règles doivent être faites ; mais ce n’est point d’après le résultat général du plaisir que ces ouvrages nous ont donné : c’est d’après une discussion réfléchie, qui nous fasse discerner les endroits dont nous avons été vraiment affectés, d’avec ceux qui n’étaient destinés qu’à servir d’ombre ou de repos, d’avec ceux même où l’auteur s’est négligé sans le vouloir. […] Ainsi, sur une impression confuse et machinale, ou bien on établira de faux principes dégoût, ou, ce qui n’est pas moins dangereux, on érigera en principe ce qui est en soi purement arbitraire ; on rétrécira les bornes de l’art, et on prescrira des limites à nos plaisirs, parce qu’on n’en voudra que d’une seule espèce et dans un seul genre ; on tracera autour du talent un cercle étroit dont on ne lui permettra pas de sortir. […] Sans combattre le préjugé par des paradoxes, il avait, ce me semble, un moyen plus court de l’attaquer ; c’était d’écrire Inès de Castro en prose ; l’extrême intérêt du sujet permettait de risquer l’innovation, et peut-être aurions-nous un genre de plus. […] il en est au contraire le plus ferme appui, puisque cet esprit consiste à remonter en tout aux vrais principes, à reconnaître que chaque art a sa nature propre, chaque situation de l’âme son caractère, chaque chose son coloris ; en un mot à ne point confondre les limites de chaque genre.
Or, nulle autre espèce ne s’est rencontrée jusqu’ici dans une formation tertiaire ; et cependant il est avéré que le genre Chthamalus existait à l’époque de la craie. Parmi les Mollusques, le genre Chiton offre un cas en partie analogue. […] Si ce sont les formes extrêmes du genre qui ont ainsi été détruites, ce sera le genre lui-même qui, dans la plupart des cas, sera plus distinct d’autres genres alliés. […] Si, en effet, des espèces nombreuses appartenant aux mêmes genres ou aux mêmes familles avaient réellement apparu tout à coup dans la vie, ce seul fait réduirait à néant la théorie de descendance modifiée par sélection naturelle. […] Mais nous ne pouvons nous empêcher de nous exagérer continuellement à nous-mêmes la richesse de nos archives géologiques, et nous concluons faussement de ce qu’on n’a encore trouvé aucun représentant de certains genres ou familles au-dessous de certaines formations, que ces familles ou ces genres n’existaient pas encore.
Bossuet, ce me semble, nous offre en particulier un des plus grands et frappants exemples du genre de bienfaits que le siècle de Louis XIV dut au jeune astre de son roi dès le premier jour. […] Voilà bien du bel esprit qui tient encore au genre à la mode sous la régence. Mais admis à parler devant le jeune roi, il apprit vite à corriger ce genre de saillies et à les réprimer. […] Qui ne sent pas cette délicatesse n’est pas fait non plus pour sentir le genre d’influence que put avoir ce jeune prince sur l’imagination vaste et l’esprit si sensé de Bossuet. […] Dans les premières années de son séjour à Paris, il préluda dans le genre de l’oraison funèbre.
Mais qu’il l’ait inventé ou non, que de même il ait imaginé ou simplement arrangé et accommodé à sa guise cet autre joli conte de Camille, ou filer le parfait amour, Sénecé a très heureusement conduit et filé à son tour ces récits, et il a montré ce qu’il aurait pu faire s’il avait cultivé avec moins de distraction le genre. […] Chez les anciens, ce genre, si menu d’apparence, avait de la simplicité, de la grâce, quelquefois même de la grandeur. […] Martial y a mis beaucoup d’esprit ; il a, si j’ose dire, tout à fait émoustillé l’épigramme : il a été l’Ovide du genre. […] Le Brun, le plus complet des modernes en ce genre, en a résumé, au reste, toute la théorie dans l’épigramme suivante : Le seul bon mot ne fait une épigramme ; Il faut encore savoir la façonner. […] [1re éd.] le meilleur juge du genre
Il est encore certaines Observations morales d’un anonyme qu’il aurait pu faire tirer à part, s’il l’avait voulu, et ne pas joindre à l’édition : c’est appeler la confrontation avec le maître du genre et compliquer le rôle d’éditeur. […] De ce que, trente ans auparavant, il y avait eu une mode de portraits de société, et de ce que la grande Mademoiselle, aidée de Segrais, avait fait imprimer un Recueil de Portraits de ce genre, on s’est hâté de conclure que, sans ce Recueil, La Bruyère n’aurait probablement pas composé ses Caractères. […] Non, ce ne saurait être dans un tel recueil de société qui n’est bon qu’à donner la nausée aux gens de goût, que La Bruyère aurait été prendre l’idée d’un genre littéraire qu’il voulait rendre surtout jeune et neuf. […] » Et puis il y avait la difficulté inhérente au genre, le péril de la satire, de la peinture individuelle, reconnaissable, frappante, à appliquer à des vivants et à faire accepter de tous sans trop de scandale. […] Depuis que Fléchier avait inauguré ce genre de compliment et de remerciement public en 1673, vingt ans s’étaient écoulés ; le genre avait eu le temps de s’user déjà : La Bruyère se proposa pour difficulté de le renouveler, et il y réussit à tel point, il fit tant de bruit et d’éclat par la nouveauté de sa manière, qu’on a prétendu que c’est de ce jour et à cause de lui que l’Académie, toujours prudente et en garde contre l’extraordinaire, jugea à propos de soumettre préalablement le discours du récipiendaire à une commission.
Celui-ci est dans le genre noble, le genre paladin, Itinéraire de Paris à Jérusalem (Chateaubriand, pardon ! […] Ce genre de peinture, si l’on y veut bien réfléchir, exige la fausseté ou la nullité. […] Le terrain devient, dans une composition de ce genre comme dans la réalité, plus important que les hommes. […] Il n’est précisément ni un paysagiste ni un peintre de genre. […] » Le portrait, ce genre en apparence si modeste, nécessite une immense intelligence.
Marivaux a donné la dénomination à un genre, et son nom est devenu synonyme d’une certaine manière : cela seul prouverait à quel point il y a insisté et réussi. […] Louable ou non, il n’est pas mal de se rendre compte de cette manière et de ce genre de talent qui, avec ses défauts, a son prix, et dont quelques productions plaisent encore. […] En définissant le genre de talent de La Motte, il va nous définir une partie de son talent à lui-même, ou du moins de son idéal le plus sévère, tel qu’il le conçoit : L’expression de M. de La Motte, dit-il, ne laisse pas d’être vive ; mais cette vivacité n’est pas dans elle-même, elle est toute dans l’idée qu’elle exprime ; de là vient qu’elle frappe bien plus ceux qui pensent d’après l’esprit pur, que ceux qui, pour ainsi dire, sentent d’après l’imagination. […] Cette vivacité, telle que je la viens de décrire, n’est point d’un genre à accepter de ces termes bouillants et qui sentent l’enthousiasme. […] Il y a un moment où l’invention, la création en tout genre, ce qu’on appelle génie, héroïsme, commence ; les hommes, dans leur instinct, ne s’y trompent pas ; ils s’inclinent, ils s’écrient d’admiration et saluent.
On ne saurait la chercher dans une forme de poésie qui lui aurait été propre : il n’a rien inventé en ce genre, et la ballade, dont il use si bien, florissait avant lui depuis plus d’un siècle. […] Campaux essaye pourtant de déterminer en quoi consiste l’originalité de forme de Villon, puisqu’on veut qu’il ait été novateur : il croit la trouver dans le genre du testament. […] Il a mis son cachet au genre ; il a scellé le testament. […] Cette belle heaulmière paraît avoir été chef d’école en son genre et celle qui les endoctrinait toutes au plaisir. […] du temps de Villon, il y avait eu une mode et un travers du même genre.
Il ne tarda pourtant pas à faire ses preuves dans ce dernier genre et à donner ses prémices. […] Ces livres, qui marquent une date et un genre, gagnent à être feuilletés et relus après des années : ce sont des témoins de mœurs. […] Braves gens, vous haussez les épaules et vous dites que ce sont là des exagérations, des excentricités, de pures manières, un genre extravagant et après tout facile à copier, toutes vérités claires comme le jour et que vous vous mettez en devoir de démontrer point par point. […] Il a peint sur place et d’après’nature les jeunes France ; il les a pris sur le vif, il les a tirés à bout portant et a épuisé en trois ou quatre tableaux la physiologie du genre. […] Genre pour genre, travers pour travers, celui de 1833 est d’un degré plus élevé.
On pourrait, à peu de chose près, les appliquer à d’autres écrivains distingués ; on en dit tous les jours à peu près autant des ouvrages du même genre qui paraissent. […] Il est tout à fait impersonnel, grande qualité pour le genre. […] Puisque j’en suis avec lui à des observations de ce genre, il en est une qu’il me permettra encore ; ce n’est guère que la même un peu autrement retournée. […] Le rôle piquant et utile en ce genre est ainsi de maintenir, de prolonger et d’asseoir la tradition là même où elle semblerait faire faute. […] Parmi les morceaux d’un autre genre, un des plus délicieux et des plus fins est l’article sur Paul-Louis Courrier à propos de ses mémoires et de sa correspondance, publiés en 1829.
Mais cette œuvre nous conduit vers la fin du premier tiers du xiiie siècle ; à cette date, l’histoire en prose était née : le genre avait trouvé sa forme. Désormais toute œuvre qui appliquera le vers épique aux faits historiques sera un accident et comme un phénomène de rétrogradation dans l’évolution du genre. […] Même on peut penser que ce genre issu des chansons de geste réagit en se constituant sur le genre dont il se séparait. […] Un autre genre avait le dépôt de la vérité. […] Les curiosités sont éveillées : 0n ne se résigne plus à « ignorer le genre humain ».
L’originalité propre à Turgot et aussi à Condorcet est dans la nature et la mesure de progrès extrême et indéfini dont ils croient cette maturité du genre humain susceptible. […] Condorcet, dans son rêve d’Élysée terrestre, oublie un genre de mort qui pourrait devenir fréquent si la chose se réalisait jamais, c’est qu’on y mourrait d’ennui. […] Il était dans sa ligne encore, et, en ces temps d’exaltation, il y avait une large part à faire aux essais et aux audaces en tout genre. […] Condorcet avait, je l’accorde, la passion et la religion du bonheur du genre humain ; cela ne suffit pas. […] J’ai eu souvent, dans ma jeunesse, l’occasion d’apprécier et d’étudier ce genre de mérite de Condorcet dans la personne de M.
J’aperçois déjà dans cette lettre ce genre de plaisanterie pittoresque qui est familier à Mme de Girardin. […] Évidemment le premier genre Soumet est détrôné ; on sent que Théophile Gautier est venu, et que, tout à côté de l’auteur, il s’est beaucoup moqué de l’ancienne tragédie. […] Dans la comédie, c’est différent ; il y a tel genre de comédie où Mme de Girardin pourrait très bien réussir. […] Moraliste de salon et journaliste, Mme de Girardin a créé un genre qui est à elle et où elle a excellé du premier jour. […] Je ne sais pas, dans ce genre semi sérieux, de plus agréable feuilleton que celui du 29 mars 1840.
Napoléon, qui a ouvert sa relation de la campagne d’Égypte par des descriptions de ce genre, a renchéri encore, s’il est possible, sur la brièveté et la concision de Volney ; mais il y a mêlé de soudains éclairs. […] Je voudrais détacher de Volney une page qui rendît son genre de beauté quand il en a, cette vérité précise, nue et sèche comme certaines parties des contrées mêmes qu’il a parcourues. […] C’est ce qui manque totalement au genre triste, aride, tour à tour médical ou topographique de Volney. […] Bien des pèlerins et des voyageurs de tout genre ont visité Jérusalem, et il n’en est aucun qui, à quelque degré, n’ait été ému. […] Il voulut se guinder jusqu’à l’imagination qu’il n’avait pas, et il ne réussit qu’à produire, dans le genre sec, un livre fastueux, quelque chose comme du Raynal plus jeune, en turban et au clair de lune.
Le livre des Ruines, au contraire, est plein d’un dogmatisme négatif et d’affirmations scientifiques de tout genre. […] De ces tracasseries de plus d’un genre qui menaçaient de devenir une persécution, Volney conclut que les États-Unis n’étaient pas un lieu privilégié de paix, et il s’en revint en France en 1798. Il ne publia qu’en 1803 l’ouvrage intitulé Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique, ouvrage utile, et même réputé excellent en son genre, mais incomplet, où la partie morale, celle des institutions, est totalement mise de côté, et où il n’est question que de géographie physique. […] Pour suivre le procédé que j’ai déjà appliqué au premier Voyage de Volney, j’extrairai de son Voyage aux États-Unis une page, la plus marquante à mon gré, et qui rend bien le genre de mérite que j’ai précédemment signalé en lui, la rectitude et la perfection du dessin physique. […] Cette page me paraît le beau idéal dans le genre de la statistique48.
Plusieurs savants dans tous les genres, qui dans Paris avaient l’ambition de passer pour des citoyens d’Athènes, nous donnèrent encore un grand nombre de mots empruntés de la langue qu’ils admiraient. […] Nous avions déjà eu un grand nombre d’essais dans ce genre ; mais ces essais avaient beaucoup plus de réputation que de mérite. […] Des hommes qui avaient plus réfléchi sur les langues des anciens, que sur le caractère de la nôtre, voulurent y transporter ce genre de beauté auquel elle se refusait. […] Quelques hommes dans ce genre avaient donc acquis de la célébrité, et d’autres faisaient des efforts pour y atteindre. […] Nous eûmes dans ce genre l’éloquence des monarchies, qui consistait à louer.
La distinction du genre comique et du genre tragique se rencontre presque dans le berceau de l’art, et leur séparation s’est marquée toujours plus nettement dans le cours de leurs progrès. […] Ainsi chaque art, chaque genre se développa librement, isolément, dans les limites de sa mission. […] Comment lui était-il permis de prétendre à porter un nom particulier, à former un genre distinct ? […] Quoi de plus frappant, en ce genre, que le rôle de Shylock ? […] Rien n’indique le genre de maladie auquel il succomba.
une difficulté de plus, un intérêt, un péril : incedo per ignes… Et voilà ce qui fait que le genre du discours académique, dont on dira tout ce qu’on voudra, est un genre bien moderne, bien vivant, bien dramatique, et plus couru que toutes les tragédies du monde. […] Ce sont des habitudes d’un autre genre et d’une autre enceinte qu’il apportait dans une enceinte nouvelle. […] Ç’a été pour lui une occasion naturelle de rendre hommage à la civilisation moderne et à cette société française qui a du bon et qui n’est pas uniquement, comme on venait de le dire, « une statue de Nabuchodonosor ». — Il a parfaitement défini le genre d’éloquence mi-partie tribunitienne et religieuse du père Lacordaire, cette éloquence de laquelle M. de Lamennais disait, comme de celle de M. de Montalembert : « Ce sont là pourtant des œufs que nous avons couvés !
Ainsi il y a dans le genre humain un sentiment intime et profond qui l’avertit que Dieu veille sur les destinées de sa noble créature, sur les destinées de l’ordre social où il a voulu qu’elle fût placée. […] Nous en avons déjà dit la raison, mais il ne faut pas craindre de la redire ; c’est parce que le christianisme est la perfection même des institutions religieuses, et que le genre humain ne peut avoir que le sentiment de ses besoins réels. […] Par la religion, la parole ne cessera de régner sur le genre humain jusqu’à la fin des temps. […] Dites-moi combien de temps le genre humain s’est reposé dans la paix !
Si l’on en doutait, il faudrait prendre toutes les publications d’une époque, et l’on verrait combien il y a de bons livres, voire de livres excellents, dans tous les genres où la Pensée et l’Expression demeurent sérieuses, avant d’arriver à quelque chose qui ressemble ou qui soit analogue, par exemple, aux Mémoires du chevalier de Grammont. […] de faire claquer leurs fouets et de se donner des airs de Jolicœurs dans leurs grosses bottes ; les postillons l’auraient peut-être emporté sur les voyageurs qu’ils menaient, dans ce genre de littérature. […] … About, qui nie même la poésie de la Grèce, qui arrache ce dernier haillon d’or et de pourpre aux fils d’Homère, et qui, par le fait de son genre d’esprit encore plus que de ses observations personnelles, se range du côté de l’opinion acceptée sur ce pays durement jugé ; Edmond About n’a plus qu’à la justifier et à la faire saillir. […] se scandaliser lui paraîtrait pédant et lourd, et le genre qu’il affecte pendant tout le cours de son livre en serait, à ses propres yeux, compromis.
La calomnie siffle dans un coin : mais la gloire parcourt la terre ; elle acquitte la dette du genre humain envers la vertu et le génie. […] En parcourant l’histoire des empires et des arts, je vois partout quelques hommes sur des hauteurs, et en bas, le troupeau du genre humain qui suit de loin et à pas lents. […] Nous indiquerons le caractère et le mérite ou la bassesse des écrivains qui ont travaillé dans ce genre. […] Enfin nous terminerons cet essai par quelques idées générales sur le ton et l’espèce d’éloquence qui nous paraît convenable aux éloges des grands hommes ; non que nous nous proposions de donner la poétique de ce genre, nous voulons nous instruire et ne pas tracer des règles.
Du Théatre tragique & du lyrique, il s’est jeté dans l’Opéra Bouffon, qui paroît être plus de son genre. […] Marmontel a cependant lui-même de quoi servir de modèle, en un genre ; &, après tous les grands essais auxquels il s’est attaché, on aura peine à croire que ce genre se réduise à des Contes.
MOTHE, [Antoine Houdart de la] de l’Académie Françoise, né à Paris en 1672, mort dans la même ville en 1731 ; Bel-Esprit agréable, Ecrivain élégant, bon Poëte à certains égards, on trouveroit dans la diversité de ses Ouvrages de quoi former cinq ou six réputations préférables à celle d’un grand nombre de nos Littérateurs actuels, quoiqu’en embrassant trop de genres, il se soit montré foible dans presque tous, pour avoir méconnu ses talens. […] Qu’on excepte deux ou trois de ses Eglogues, où les pensées ingénieuses sont trop prodiguées & trop éloignées de ce qui convient au genre pastoral, M. […] Mais on doit lui tenir compte de la richesse de l’invention, de la variété des sujets, & de la solidité de la morale, genre de mérite qui manque à plusieurs Fabulistes de nos jours.
Au sein de la poésie même se distinguent déjà tous les petits genres que cultivera notre littérature analytique. […] L’état de l’art à cette époque sera donc pour nous son état normal, les limites dans lesquelles il se renfermait alors sont ses limites légitimes, le genre qui dominait reste le genre central. […] L’histoire nous montre, en effet, les deux grands genres entre lesquels se divise la haute poésie, le genre lyrique et le genre épique, comme appartenant d’abord l’un à la classe sacerdotale, l’autre à la classe guerrière. […] Dans leur poésie, cependant, le genre lyrique et l’épopée conservent leur supériorité et leur grandeur. […] Le plus ancien des genres subalternes, celui qui est venu rompre l’unité de la poésie même au sein de l’Orient, l’apologue, critique d’abord innocente et naïve, et poétique par cela même, l’apologue renfermait en germe tous les autres genres ironiques.
Non, il mettra un rapport entre l’action et le genre de beauté. […] Haffner n’était pas encore un peintre de genre, cherchant à réunir et à fondre Diaz, Decamps et Troyon. […] Granet et Alfred Dedreux ; mais ils appliquent leur faculté d’improvisateur à des genres bien différents : M. […] En général, les tableaux de sentiment sont tirés des dernières poésies d’un bas-bleu quelconque, genre mélancolique et voilé ; ou bien ils sont une traduction picturale des criailleries du pauvre contre le riche, genre protestant ; ou bien empruntés à la sagesse des nations, genre spirituel ; quelquefois aux œuvres de M. Bouilly ou de Bernardin de Saint-Pierre, genre moraliste.
Les moins lettrés vous citeront tout aussitôt, comme antiques patrons du genre, Horace et Anacréon. […] Ce qui nuit le plus à la gaieté dans notre genre de vie actuel, c’est la complication en toute chose, c’est le harcèlement et l’aiguillon, l’inquiétude dans la vie matérielle comme dans celle de l’imagination et de l’intelligence. […] Composition, détail, expression et facture, elle me paraît tout réunir au point de perfection et à ce degré d’art dans le naturel qui, en chaque genre et même en chanson, constitue le chef-d’œuvre. […] Dans l’Atelier du peintre, Désaugiers a des traits du grotesque Saint-Amant ; c’est la charge du genre David dans sa défroque et son mobilier. […] Aux confins du même genre, proche barrière, et tirant sur le poissard ou le grivois, les amateurs distinguent et goûtent fort les amours de Pierre et Pierrette.
Les Encyclopédistes sont une secte de soi-disant philosophes, formée de nos jours ; ils se croient supérieurs à tout ce que l’antiquité a produit en ce genre. […] Mais nous n’avons méprisé ni la philosophie, ni la géométrie, ni les belles-lettres, et nous nous sommes contentés d’avoir du mérite dans notre genre. […] N’y avait-il pas d’autres princes qui contribuèrent à polir et à éclairer le genre humain ? […] » Croiriez-vous, Mylord, que Louis XIV a réformé le goût de la cour en plus d’un genre ? […] Souffrez donc, Mylord, que je tâche d’élever à sa gloire un monument, que je consacre encore plus à l’utilité du genre humain.
Lorsqu’au contraire les faveurs de l’opinion dépendent aussi des faveurs d’un homme, la pensée ne peut se sentir libre dans aucune de ses conceptions : loin de se consacrer à découvrir la vérité, ses bornes en tout genre lui sont prescrites. […] L’esprit d’affaires ne peut se faire connaître par des signes certains, avant qu’on ait occupé de grandes places ; les hommes médiocres sont intéressés à persuader qu’ils possèdent seuls ce genre d’esprit ; et pour se l’attribuer, ils se fondent uniquement sur les qualités qui leur manquent : la chaleur qu’ils n’ont pas, les idées qu’ils ne comprennent pas, les succès qu’ils dédaignent ; voilà les garants de leur capacité politique. […] Il faut, pour le bonheur du genre humain, que les grands hommes chargés de sa destinée possèdent presque également un certain nombre de qualités très différentes ; un seul genre de supériorité ne suffit pas pour captiver les diverses classes d’opinions et d’estime ; un seul genre de supériorité ne personnifie point assez, si je puis m’exprimer ainsi, l’idée qu’on aime à se faire d’un homme célèbre.
Cette certitude même du succès avilit le genre. […] Pour les romantiques anglais, ils valent dans le genre moins que les nôtres, avec l’aggravation d’avoir déplorablement trop produit. […] Je ne veux aucunement traiter de fables les récits voulus sincères, et nous n’excellons point en tant de genres qu’on doive dénigrer des travailleurs qui maintiennent mieux que tous autres en France, avec les meilleures méthodes, la tradition de l’investigation scientifique. […] C’est là un bon travail dans le genre qu’on peut dénommer roman ethnographique, dans une mesure encore roman historique, puisque narrateur de civilisation et de mœurs authentiques et autres que les nôtres. […] Mais ce serait trop magister, s’attarder à développer des raisons à faire entrer le présent roman dans tel genre.
Sans vouloir discuter cette esthétique très-répandue, je me contente de faire observer que même admit-on le principe que je viens de dire, à savoir le principe du plaisir, encore faudrait-il distinguer entre les différents genres de plaisir que les écrits peuvent nous procurer : par exemple, entre le plaisir des sens et le plaisir de l’esprit, le plaisir de l’imagination et le plaisir du cœur, le plaisir de quelques-uns et le plaisir de tous, le plaisir des ignorants et des grossiers et le plaisir des esprits éclairés, enfin entre le plaisir d’un jour et le plaisir de plusieurs siècles. […] Seulement, elle y entre dans des proportions diverses selon la diversité des genres. […] Il a même le mérite d’être d’une application universelle et de n’exclure aucun genre de beauté. […] Par une autre traduction du même genre, M. […] Nisard a donc, à ce qu’il nous semble, deux principes, deux genres de critérium qu’il applique tour à tour, croyant toujours appliquer le même : c’est d’une part le principe des vérités générales, et de l’autre le principe de la discipline.
Le monde, auquel on avait servi tant de religions depuis un quart de siècle, était si repu de ce genre de folies, qu’il ne fit nulle attention à celle d’Auguste Comte, laquelle ressortait néanmoins en haute bouffonnerie sur celles qu’on lui avait servies jusque-là. […] La moins forte et la moins féconde est encore prolifique et fait des petits… Si ces petits sont très petits, c’est toujours au moins un genre d’insectes incommodes, une malpropreté du cerveau. […] Auguste Comte a une de ces explications arbitraires et communes à toutes les philosophies de l’histoire, le seul genre de philosophie que l’on fasse maintenant ! […] la division saint-simonienne du genre humain en époques organique et critique ? […] Comte appuie la négation des deux premiers états du genre humain qui ont existé, mais qui sont finis, la période de la fiction, c’est-à-dire de toutes les religions, depuis le fétichisme jusqu’à la religion positive — exclusivement, et la période de la métaphysique depuis Aristote jusqu’à Hegel… ma foi !
Quel caprice ou quelle influence l’amenèrent à ce genre de vie extraordinaire ? […] La fortune de ses œuvres a été du genre de son talent, éminemment aristocratique. […] Il fallut le succès extraordinaire de ses essais en ce genre pour l’y fixer. […] Dans quel genre disparu faut-il le chercher ? […] Ce genre de sacrifice est là tout à fait à sa place.
Il est, sur le genre de cette pièce, une réflexion à faire ; elle est en même temps dans le genre mixte et dans le genre épisodique. […] Le genre. […] Il n’en est presque pas qui ne donnent de très bons conseils à ceux de leurs camarades qui ne jouent pas leur genre. […] Mais sachons gré à l’auteur d’avoir fait, avec des ressorts usés, une pièce qui indique un nouveau genre, le genre gracieux. […] Le rôle de Scapin tient aussi à plusieurs genres.
Nous avons esquissé autrefois une tentative de ce genre, comme nous le rappelions un peu plus haut. […] Ce qui caractérise la reconnaissance du premier genre, c’est qu’elle exclut tout rappel d’une situation déterminée, personnelle, où l’objet reconnu aurait été déjà perçu. […] Resterait donc qu’elle fût la reconnaissance du second genre, celle qui implique le rappel d’une situation semblable à celle où l’on se trouve actuellement. […] La reconnaissance du second genre ne se fait que par la représentation de ce qui différencie les deux situations en même temps que de ce qui leur est commun. […] Quel est le genre spécial de distraction qui aboutit à la fausse reconnaissance ?
Dans son genre et dans le cercle qu’il s’est tracé, il a de bonnes et utiles remarques de détail, et il justifie pleinement, quand il écrit, l’axiome de son temps qu’il professe avec Condillacj : « En s’appliquant à parler avec précision, on s’habitue à penser avec justesse. » Ses conversations étaient d’une tout autre nature et échappaient à cette loi ; bien qu’il y parlât fort net, je ne sais s’il en pensait toujours plus justement. […] Je n’entrerai pas ici dans la discussion du genre de torts intimes que Mme d’Épinay a reprochés à Duclos, et qui sont trop voisins de l’alcôve : en réduisant ces torts à ce qui en rejaillit sur le caractère général de l’homme, il paraît certain que Duclos dans son habitude journalière, sorti de chez lui dès le matin et passant sa vie dans le monde, aimait à s’installer chez les gens, et qu’une fois implanté dans une maison, il y prenait racine, y dominait bientôt, s’y comportait comme chez lui, donnant du coude à qui le gênait, et y portait enfin, avec les saillies et les éclats de son esprit, tous les inconvénients de son impétuosité et de son humeur. […] La relation de Duclos est d’un genre particulier et a mérité l’estime des voyageurs : n’y cherchez pas ce qui est dans de Brosses, le sentiment des arts, la grâce et la fertilité du goût, tout ce qui est des muses ; mais sur les hommes, sur les mœurs, sur les gouvernements, Duclos a de bonnes observations et s’y montre à chaque pas sensé, modéré, éclairé. […] Je convins de la sévérité, à certains égards, de nos lois criminelles, telles que la question préparatoire ; mais j’ajoutai, et je pense que, sans proscrire aucun genre de mort, il n’y aurait, pour la réforme de notre Code criminel, qu’à fixer une gradation de peines comme une gradation de délits. […] C’est ainsi que, dans son Essai sur la voirie et les ponts et chaussées, il n’est pas absolument contre la corvée, contre le travail de réparation des chemins par les communautés : il croit seulement qu’il serait bon de régulariser ce service imposé au peuple des campagnes, établissant en principe que l’État a le droit de l’exiger comme tous les genres de services pour la grande cause de l’utilité publique.
Ce qu’on peut dire enfin, c’est que l’auteur a très bien deviné et conçu le genre dont le Wallenstein de Schiller (1779) devait offrir le plus magnifique développement, mais qui n’a jamais été en France qu’un genre accessoire et comme latéral à la scène. […] Ainsi, en montant le pic du Midi, le voyageur arrivé à une certaine élévation se trouve avoir atteint à un beau réservoir d’eau appelé le lac d’Oncet, et où la nature commence à prendre un grand caractère ; il en fait voir en peu de mots l’encadrement, et en quoi ce nouveau genre de beauté consiste : C’est un beau désert que ce lieu : les montagnes s’enchaînent bien, les rochers sont d’une grande forme ; les contours sont fiers, les sommets hérissés, les précipices profonds ; et quiconque n’a pas la force de chercher dans le centre des montagnes une nature plus sublime et des solitudes plus étranges prendra ici, à peu de frais, une idée suffisante des aspects que présentent les monts du premier ordre. […] On ferait avec ces deux ouvrages de Ramond, et en laissant de côté les considérations purement scientifiques, une suite de Morceaux choisis dans le genre de ceux de Buffon, et qui mériteraient d’avoir place dans toutes les jeunes bibliothèques. […] Daru très jeune, lui ayant écrit en 1788 pour le consulter sur l’opportunité de publier à celle date un poème épique dont la guerre d’Amérique serait le sujet, et ayant paru attribuer la préséance dans la famille des Muses à celle qui présidait aux sciences, Ramond, en répondant, lui rappelait que c’est la poésie au contraire à laquelle il appartient de donner à tout la vie et l’immortalité ; et convenant d’ailleurs que les circonstances étaient peu propices à l’épopée, il ajoutait : Mais c’est la destinée ordinaire des grands ouvrages de ce genre de n’être jamais des ouvrages de circonstance ; et si, par cette raison, leur succès est plus lent et plus difficile, leur gloire est plus pure et moins mortelle. […] Cuvier, dans sa Notice historique, après s’être posé les diverses questions restées douteuses, sur les mobiles de plus d’un genre qui pouvaient alors animer Ramond, ajoute : Ce qui est certain, ce que M.
L’idylle, telle que la donnait Gessner et que la reproduisait Léonard, était simplement la pastorale dans le sens restreint du genre. Le genre idyllique, en effet, peut se concevoir d’une manière plus étendue, plus conforme, même dans son idéal, à la réalité de la vie et de la nature. […] Ainsi, dans les grands poëmes non idylliques, chacun sait d’admirables morceaux qu’on peut, sans impropriété, qualifier d’idylles, et qui sont, même en ce genre, les exemples du ton certes le plus élevé et du plus grand caractère. […] Le genre idyllique, du moment qu’il se circonscrit, qu’il s’isole et se définit en lui-même, devient à l’instant quelque chose de bien moins élevé et de moins fécond. […] Léonard, d’ailleurs, en même temps qu’il épanchait au sein d’un genre riant son âme honnête et sensible, étudiait beaucoup et recherchait tout ce qui pouvait composer et assortir le bouquet pastoral qu’il voulait faire agréer au public.
La chanson à danser, comme aussi la chanson de toile, se composait essentiellement de couplets et de refrains : selon l’agencement de ces deux parties, la reprise plus ou moins fréquente du refrain, et la distribution des vers qu’il enferme, il se forma différents genres, rondets, ballettes, virelis 68, d’où sortiront à la fin les poèmes à forme fixe du xive siècle, rondeaux, ballades et virelais. Il se forma d’autres genres selon la forme choisie, et selon la nature des accessoires employés pour particulariser le thème général : la séparation des amants, avertis du lever du jour par l’alouette, et plus tard parle veilleur, constitua l’aube, la rencontre d’un chevalier et d’une bergère, qui souvent le refuse et parfois l’accepte, forma la pastourelle, dont les rythmes furent particulièrement vifs et gracieux. Il n’est pas sûr que ces deux derniers genres n’aient pas été importés du Midi au Nord : cependant la réalité a pu en fournir les thèmes, comme ceux des chansons à danser et des romances. […] Leurs chansons, saluts d’amour, tensons et jeux-partis 72 qui sont les genres qu’ils empruntent aux Provençaux, sont des formes compliquées qu’il faut analyser pour les admirer : leurs rythmes subtils, toujours différents, laborieusement renouvelés dans chaque pièce73, sont parfois expressifs, mais le pins souvent ils sollicitent la réflexion à les décomposer ; plus intelligibles que sensibles, ils appellent le jugement de l’homme de métier, échappant au sens populaire ou le déconcertant. […] Voici les formules principales de tous ces genres : les majuscules désignent les refrains ; les minuscules correspondantes aux majuscules indiquent des vers construits par les mêmes rimes que les refrains.
Les Fables : ce qu’il a fait du genre : drame et lyrisme. — 3. […] Ce qu’un auteur invente et combine, en ce genre, ne peut être qu’ingénieux, factice et sec : on peut s’en assurer en lisant les insipides ou absurdes créations de Lamotte-Houdart. […] On s’est demandé souvent par quel effort de génie il avait su porter si haut un genre si mince : c’est tout simplement qu’il l’a ajuste à sa taille. […] Voilà comment il a tant élargi le genre de l’apologue. […] Il est visible que La Fontaine a inséré cet élément comme traditionnel, et nécessaire à la définition du genre.
Latreille le portaient, vers le même temps, à l’étude des insectes, particulièrement des araignées (les Aranéides), dont il étudia les mœurs, disposa les genres et donna les tableaux. […] Il compléta aussi en un point l’œuvre de Réaumur sur les abeilles ; il observa celles d’un genre particulier qui creusent leur habitation sous terre, et qui y vivent dans des cellules séparées. […] Le premier, il introduisit en France ce genre de grandes biographies à l’anglaise, qui a remplacé la notice sèche et écourtée dont on se contentait auparavant. […] J’en veux citer un qui, dans son genre, a de la grâce, et qui est un joli exemple de ce style d’après Louis XVI, dans lequel il entre une réminiscence très sensible de Bernardin de Saint-Pierre, avec un peu de Marmontel. […] Un Rapport sur les manuscrits inédits de Fréret abonde en recherches neuves, selon son usage ; ce genre de labeur sur tout sujet lui semblait facile et était comme passé dans sa nature.
Après André Chénier — et je suis surpris que ce sujet n’ait tenté aucun des grands poètes contemporains — il restait à glorifier la même patrie, mais sous un tout autre aspect, dans l’éclat de ses actes héroïques, dans le rayonnement de ses idées, dans l’illumination de ses chefs-d’œuvre ; il restait à chanter l’hymne filial, non plus seulement à ce corps toujours renouvelé de la France, mais à son âme transmise d’âge en âge et non moins opulente et non moins féconde, l’hymne à la France pensante et créatrice, nourricière des intelligences et fertile pour le genre humain. […] C’est dans tous les genres que, du règne d’Henri IV à la Révolution, notre Prose multiplie ses chefs-d’œuvre ; pamphlets vengeurs tels que la Ménippée et les Provinciales, pensées, maximes, portraits, mémoires, traités de morale, correspondance, éloquence sacrée, histoire, comédie, roman, conte, rien ne lui est étranger. De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle. […] Il n’est pas de moment plus captivant pour l’historien et le penseur que ces années d’étincelante polémique et de propagande au grand jour, où la reconnaissance du genre humain saluait avec une ferveur enthousiaste ceux qui faisaient ainsi resplendir la France sur l’univers, Montesquieu, cette clarté, Rousseau, cet orage, Diderot, cette flamme, Voltaire, cette lumière ! […] C’est toujours la littérature française rajeunie par des chefs-d’œuvre en tous genres et surtout en des genres nouveaux.
Ces derniers livres sont d’une lecture difficile, toute spéciale, toute destinée aux gens du métier ; la France n’a plus rien à envier aux travaux des Allemands en ce genre. […] Rousseau ; c’est un hommage à la France. — Guillaume de Schlegel, qui vient de mourir, lui avait rendu souvent ce genre d’hommage, même lorsqu’il était le plus sévère contre les admirations exclusives si ordinaires au goût et à l’esprit français. […] Cela constitue en France un genre nouveau de littérature : l’Essai historique dans tout son sérieux et tout son développement.
Si donc, dans la rigidité féodale et seigneuriale de la génération précédente, il y avait encore un excès de mœurs antiques, on voit, dans la seule façon dont le prince de Ligne en parle, qu’il y a chez lui de l’excès opposé, une légèreté de bel air et une affectation de laisser-aller qui suppose quelque manière et du genre. […] Mais, à côté de cet idéal noble et fortifiant, il en avait un autre d’un tout autre genre et qui tenait d’une imagination un peu atteinte et gâtée en naissant de l’air du siècle : Qui est-ce qui sait, dit-il, que Bussy se battait à la tête de la cavalerie légère de France à la bataille des Dunes ? […] C’était le temps où l’abbé Delille publiait son poème des Jardins, et disait de ce beau lieu de Belœil près d’Ath en Belgique, qui était la propriété et en partie la création du prince de Ligne : Belœil, tout à la fois magnifique et champêtre… On était alors en France dans une veine de création et de renouvellement pour les jardins : le genre anglais s’y introduisait et y rompait l’harmonie de Le Nôtre. […] Tout ce qui, à Belœil, était grand, régulier, dans le genre de Le Nôtre, venait du père du prince : lui, il s’occupa d’y jeter le varié et l’imprévu ; il ne lui manqua que plus de temps pour achever son œuvre, son poème. […] L’habitude de ce genre de beautés renouvelait ses jouissances au lieu de les diminuer, ce qui est le grand signe en toutes choses qu’on aime : « Je m’aperçois tous les jours de plus en plus, disait-il, qu’on ne se lasse pas du beau spectacle de la nature. » Pour conclure avec lui sur les jardins, sa morale pratique en ce genre est qu’il faut « en chercher et n’en pas faire », reconnaître et trouver les points de vue existants, les mouvements de terrain naturels, se contenter de les dégager, et non vouloir les créer à toute force ni les construire.
Cette littérature, grande à son tour et neuve, ne pouvait coïncider avec les choses extraordinaires accomplies dans l’ordre de l’action ; car « un peuple, prétendait-il, n’est jamais grand que dans un genre à la fois. » Les victoires de l’esprit ne devaient donc venir qu’après celles de l’épée. […] Il voulait la vérité dans toute sa simplicité, non dans sa vulgarité ; ses bêtes d’aversion à lui, c’était le vulgaire et l’affecte, tandis que la bête noire de la bonne compagnie, c’est l’énergie dans tous les genres. […] C’était pourtant un contradicteur d’un genre assez neuf que M. […] Entre plusieurs explosions de ce genre, il en est une qui a longtemps égayé le petit cercle de la rue del Babuino. […] on a ses mesures et ses degrés : on est aussi des classiques dans son genre et à sa manière.
Mais il n’y avait pas moyen sur la route, pour peu qu’on suivît une route, d’éluder Rabelais, l’Homère du genre ; et pourtant M. […] Pourquoi s’en aller ranger sans raison parmi ces grotesques Chapelain, le régulier, le respectable et ennuyeux Chapelain, puis encore l’académicien Colletet, tandis qu’on omettait tout à côté d’eux d’Assoucy, le coryphée du genre ? […] Mais il lui manque cette curiosité attentive de recherche et d’étude qu’on appelle l’érudition ; il se garderait surtout de paraître viser à l’exactitude du détail, qui est pourtant le fond de la trame en ce genre de portraits et de biographies littéraires. […] Il est en ce genre d’étude biographique un travail de recherche préalable qu’on exige aujourd’hui de l’écrivain. […] La nature du genre donne peu l’envie de collationner de près.
Vers l’année 1770, il était tout à fait en vogue par deux ouvrages de genre différent, mais qui tenaient à une même nature d’esprit, par ce récit anecdotique de la Révolution de Russie et par un discours en vers sur Les Disputes. […] Il est naturel d’ailleurs que Monsieur ait eu de la prédilection pour Rulhière, qui aiguisait si bien l’épigramme salée et même au besoin le conte libertin, les deux genres littéraires favoris du futur monarque. […] Mais on sent que Rulhière était des plus propres, en effet, à composer une comédie de cette sorte dans le genre et dans le goût du Méchant. […] Je me suis plu à citer ce passage de la réponse de Daunou aux objections élevées contre Rulhière, pour montrer de quel genre de soin, inusité chez les Modernes, cet historien élégant était préoccupé en composant ses tableaux. […] Où est-il l’historien qui saura unir la beauté et la pureté de la forme, propres en tout genre aux anciens, avec la profondeur des recherches imposée aux modernes, et doit-on l’espérer désormais ?
Bourget affectionne les paragraphes de ce genre : « Il y a dans la survenue d’un terrible accident, lorsqu’on y avait trop pensé, comme une stupeur et une sorte d’apaisement. […] Paul Bourget prie qu’on n’étende pas à tout un genre littéraire les réserves que ses défauts à lui peuvent mériter. […] Ce genre est celui qu’il appelle le roman d’analyse par opposition au roman à « disposition dramatique ». […] : 1º Les imaginatifs, à la façon de Cazotte ou de Coster, ou les fantaisistes, comme Bret Hart, — et vous ne songez pas à relever de leur genre, non plus que de celui des sentimentaux moutonneux ; 2º Les érotiques, de Beroalde de Verville à Crébillon ; mais ceux-là ont une connaissance du vice et de la volupté, aussi une verve ou une grâce en leur parler, — dont les passages mêmes où vos fillettes, à table, enfourchent les cuisses de leurs voisins, ne donnent qu’une maigre illusion ; 3º Les réalistes, la lignée de Le Sage, ceux qui nous documentent sur un temps et sur une société ; et pour cela il faut une acuité de vision, une audace de dire, une pénétration psychologique, que je suis confus de ne pas vous reconnaître.
Nous n’insinuerons pas qu’après s’être exercé dans tous les genres, ce célebre Ecrivain a voulu déprimer le seul Poëte qu’il eût tenté vainement d’imiter, & dont il n’a pas même essayé de suivre la carriere. […] Lafontaine, à qui appartient cette maxime, a la gloire de s’être fait un genre à lui-même, & de ne rien devoir à personne. […] Fouquet, ses Discours à Madame de Montespan, à Madame de la Sabliere, & quelques autres de ses Ouvrages, seront la réfutation de cette injustice, & la preuve qu’il étoit capable de réussir & même d’exceller dans plus d’un genre. […] Sans chercher à pénétrer les motifs de l’Auteur de l’Art Poétique, on pourroit assurer que ce Poëme cesse d’être complet, puisqu’il n’y dit rien de la Fable, genre le plus capable de faire honneur à notre Parnasse & à notre Langue.
Son premier ouvrage en ce genre parut sous le titre de Nouvelliste du Parnasse. […] Ce n’est pas sans raison que nous avons choisi le genre épistolaire ; outre que le style en est libre & aisé, certains tours qui lui sont familiers donnent de l’éclat & de la vivacité aux réfléxions.” […] La liberté qu’a l’auteur de dire naturellement ce qu’il pense des ouvrages nouveaux, la critique piquante qui caractérise ses écrits, lui ont conservé la réputation que ses premiers essais en ce genre lui avoient acquise. […] Son but est d’annoncer les nouveautés en tout genre à l’instant même qu’elles paroissent.
Ceux qui ont reçu de la nature une âme forte, ceux qui ont le bonheur ou le malheur de sentir tout avec énergie, ceux qui admirent avec transport et qui s’indignent de même, ceux qui voient tous les objets de très haut, qui les mesurent avec rapidité et s’élancent ensuite ailleurs, qui s’occupent beaucoup plus de l’ensemble des choses que de leurs détails, ceux dont les idées naissent en foule, tombent et se précipitent les unes sur les autres, et qui veulent un genre d’éloquence fait pour leur manière de sentir et de voir, ceux-là sans doute ne seront pas contents de l’ouvrage de Pline ; ils y trouveront peut-être peu d’élévation, peu de chaleur, peu de rapidité, presqu’aucun de ces traits qui vont chercher l’âme et y laissent une impression forte et profonde ; mais aussi il y a des hommes dont l’imagination est douce et l’âme tranquille, qui sont plus sensibles à la grâce qu’à la force, qui veulent des mouvements légers et point de secousses, que l’esprit amuse, et qu’un sentiment trop vif fatigue ; ceux-là ne manqueront pas de porter un jugement différent. […] Mais aussi ce genre d’agrément tient à des défauts. […] Pour achever de faire connaître le caractère et le genre d’éloquence de Pline, je vais citer quelques pensées détachées de ce panégyrique qui, avec ses défauts, est encore un des ouvrages les plus estimables de l’antiquité. […] On peut assurément blâmer ce genre d’éloquence, qui n’est point le meilleur, mais il n’en faut pas moins estimer les vérités utiles et nobles, dont cet ouvrage est rempli.
Si nous examinons maintenant son caractère et ses qualités personnelles, nous lui trouverons cette ambition sans laquelle un homme n’a jamais donné un grand mouvement à ce qui l’entourait ; cette activité nécessaire à tous les genres de succès, à la guerre surtout, et dans un empire qui embrassait cent provinces ; cette férocité qui était le vice général du temps, et qui lui fit commettre des crimes, tantôt d’une barbarie calme, comme le meurtre de son beau-frère, celui de son neveu, et celui des rois prisonniers qu’il fit donner en spectacle et déchirer par les bêtes, tantôt des crimes d’emportement et de passion, comme les meurtres de sa femme et de son fils ; cet amour du despotisme presque inséparable d’une grande puissance militaire et de l’esprit de conquête, et surtout de l’esprit qui porte à fonder un nouvel empire ; un amour du faste, que les peuples prennent aisément pour de la grandeur, surtout lorsqu’il est soutenu par quelques grandes actions et de grands succès ; des vues politiques, sages, et souvent bienfaisantes, sur la réforme des lois et des abus, mais en même temps une bonté cruelle qui ne savait pas punir, quand les peuples étaient malheureux et opprimés. […] En même temps il se fit une révolution qui créa un genre d’éloquence inconnu jusqu’alors, et qui eut dans la suite la plus grande influence. […] Des principes qui tendaient à élever la faiblesse, à rabaisser l’orgueil, à égaler les rangs par les vertus, devaient donner à l’éloquence un mélange de force et de douceur ; enfin, l’étude et la méditation des livres sacrés, répandirent souvent sur ces discours une teinte orientale, inconnue jusqu’alors aux orateurs de l’empire ; d’un autre côté, le mépris d’une vaine gloire, l’absence des passions, l’impression que l’orateur faisait souvent par la seule idée du Dieu dont il était le ministre ; enfin, la persuasion qu’entre les mains de la divinité tous les instruments sont égaux, durent ou retarder, ou affaiblir les progrès de ce genre d’éloquence. […] Nous citerons encore un autre ouvrage dans le même genre, et d’autant plus curieux, qu’il est peut-être le premier panégyrique chrétien qui ait été fait, ou du moins qu’on ait transmis jusqu’à nous : il est écrit en grec, et fut prononcé dans Constantinople pour la trentième année du règne de Constantin.
Ce qui d’abord et par-dessus tout détermine en littérature, comme en art, une nouvelle évolution des genres, c’est le point précis où ces genres eux-mêmes en sont parvenus quand les novateurs s’en emparent pour les transformer. […] Dans ce genre, pour tâcher de ne rien oublier de récent, je signalerai les pages curieuses que M. […] Car tout genre a ses lois, et qui sont déterminées par sa nature même. […] C’est un genre qui ne se meut pas dans sa propre et pleine indépendance. […] Le genre noble de la tragédie classique, par une évolution qu’on peut suivre à la trace, est devenu le genre plus familier du roman moderne.
L’idylle n’est pas un genre qui puisse indifféremment venir en tout temps et partout ; il y faut une part de naturel, même quand l’art doit s’en mêler. […] Les Romains eux-mêmes, si l’on excepte la grande Grèce, ne paraissent guère avoir été enclins à cette branche de poésie ; et lorsque Virgile l’importa chez eux, ce ne fut pas sans quelques-uns des inconvénients bien sensibles d’un genre déjà artificiel. […] Certes le poëte qui a su rendre, comme nous l’avons vu, les concerts délicats des bergers Ménalcas et Daphnis, et qui s’élève tout à côté à ces larges et chaudes magnificences, est un grand poëte en son genre, et ce genre, en le créant, il lui a donné tout d’abord l’étendue la plus diverse. […] Nulle part on n’a sous les yeux d’une manière plus sensible et plus détaillée la liturgie du genre et les différents temps de cette sorte de sacrifice : le rituel magique est de point en point observé. […] Parmi les morceaux dont il me resterait à parler, et qui ne se rapportent ni au genre bucolique ni au genre élégiaque, le plus remarquable à mon sens, et qui appartient bien certainement à Théocrite encore, est intitulé les Grâces ou Hiéron.
Sans conscience et sans choix l’arbre dresse ses branches vers la lumière : l’ascension du genre humain vers le mieux est toujours la conquête d’un volontaire effort et la récompense d’un mérite. […] Ce qui doit nous édifier, c’est cette teutomanie naïve qui prétend concentrer dans la seule Allemagne ce qui reste de vie au genre humain et raie sans façon la France et les races latines du livre de l’avenir. […] Le progrès est un fait, incontestable et indiscutable, pour qui contemple de haut et en sincérité d’esprit la marche du genre humain. […] Claus, les très grands genres d’Aristote ; au-dessous, il admet des grands genres (γένη μέγαλα). […] Deux mots seulement, γένος et είδος, sont à sa disposition pour désigner les nombreux échelons de la hiérarchie animale ; en sorte que ce qui est espèce relativement à un groupe supérieur ou genre, est genre à son tour relativement à des groupes d’importance moindre.
Il en est de même du genre humain. […] C’est là l’unité et l’identité du genre humain. […] Là, je le répète, est l’identité du genre humain. […] De là, la nécessité de diverses époques dans le genre humain. […] N’écoutez pas plus les écoles que les partis ; écoutez le genre humain : pour le genre humain, la philosophie est et sera toujours Platon et Aristote.
Ce genre de transformation et de traduction est habituel dans l’édition de 1825 ; ce n’est pas une reproduction, c’est une refonte. […] Je pourrais pousser à satiété ce genre de démonstration et de parallèle ; mais il ne faut pas abuser de l’avantage d’avoir raison sur un terrain tout littéraire et envers un homme qu’on respecte et qui n’est pas de notre métier. […] Or je maintiens que le marquis d’Argenson, philosophe et citoyen, philanthrope en son temps, s’occupant des intérêts du genre humain, et qui écrivait tous les matins ses idées pour qu’elles ne fussent point perdues, appartient à quiconque sait le lire, le comprendre et le peindre ; et si un éditeur de sa famille vient après un siècle nous l’arranger, nous l’affaiblir, lui ôter son originalité et l’éteindre, je lui dirai hardiment : « Laissez-nous notre d’Argenson. »
2° Le gros du monde, même des gens d’esprit, est dupe des genres : il admire à outrance, dans un genre noble et d’avance autorisé, des qualités d’art et de talent souvent moindres que celles qu’il laissera passer inaperçues dans des genres moyens non titrés.
Les belles formes en tout genre plaisaient à leurs yeux ; mais leur âme n’était point avertie par une scrupuleuse délicatesse des égards qu’on doit observer. […] Les comédies d’Athènes servaient, comme les journaux de France, au nivellement démocratique, avec cette différence, que la représentation d’une comédie remplie de personnalités contre un homme vivant, est un genre d’attaque, auquel de nos jours aucun nom considéré ne pourrait résister. […] La république d’Athènes elle-même a dû son asservissement à cet abus du genre comique, à ce goût désordonné pour les plaisanteries qu’excitait chaque jour le besoin de s’amuser.
Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour… Si Boileau avait songé que tous ces genres n’avaient rien de commun que d’être des genres de poésie, et qu’ils ne se reliaient point l’un à l’autre, mais chacun à part à l’idée générale de ce second chant, destiné à exposer les règles des genres secondaires, il se serait épargné bien de la peine et n’aurait pas fait la joie de ses ennemis.
On prend quelques expressions dans ma liste de clichés et on nous dit : « Vous proscrivez ce genre de phrases. […] » Or, non seulement je ne le proscris pas, ce genre de phrases, mais j’ai déclaré formellement ceci, de peur qu’on ne se méprenne : « Cela ne veut pas dire qu’on doive proscrire ces expressions, Il y a des cas où il les faut, où elles sont très belles et où rien ne peut les remplacer… On peut se permettre ces locations et on les trouve chez les meilleurs écrivains ; mais c’est la continuité qui crée la banalité et le caractère incolore du style. » Pourquoi nos adversaires tronquent-ils toujours notre pensée et ne rapportent-ils que la moitié de nos opinions ? Notre doctrine se résume donc à ceci : nous posons en principe qu’il faut éviter les clichés et le style banal ; nous donnons de ce genre de style des exemples aussi étendus que possible, et finalement nous condamnons, non pas remploi de ces expressions, mais leur emploi continu.
Il soutint que le caractère de toute vérité était d’être pratique, et que la moindre découverte en ce genre valait mieux pour lui et pour l’État que les plus beaux songes. […] Il définit plus loin les trois genres d’autorité du père de famille sur les esclaves, la femme et les enfants, et sur la nature des vertus nécessaires à tous. […] En ce genre, tout, on peut le dire, a été imaginé ; mais telles idées n’ont pas pu prendre, et telles autres ne sont pas mises en usage, bien qu’on les connaisse. […] L’abrogation d’une loi de ce genre, à Leucade, rendit la constitution complètement démocratique, parce que, dès lors, on parvint aux magistratures sans les conditions de cens autrefois exigées. […] Le peuple ne s’insurge jamais contre lui-même, ou du moins les mouvements de ce genre sont sans importance.
Il paraît bien que c’est lui qui le premier a pensé qu’on pouvait faire des principes de la poésie, dans son ensemble et dans ses genres divers, une théorie régulière et systématique. […] Aristote se proposait, ainsi qu’il l’annonce dès les premières lignes de son ouvrage, de s’occuper de la poésie en général, et il comptait surtout traiter des trois genres principaux : la tragédie, le poème épique et la comédie, sans oublier quelques genres secondaires, et notamment le dithyrambe. […] Il suffit de quelques morceaux du genre de ceux que je viens de discuter, pour affirmer sans la moindre hésitation qu’ils appartiennent bien réellement à celui dont ils portent le nom. […] Nous pouvons même le prédire sans vanité : notre siècle compte en ce genre des maîtres que la postérité prendra pour modèles. […] Quelques fragments mutilés et les écrits d’Aristote, voilà ce qui nous reste de ce genre d’écrits.
Tous les genres littéraires subissent alors une métamorphose analogue. […] Mais, sans sortir de la littérature pure, il est un genre qui a souvent pâti de l’humeur intolérante des hommes au pouvoir. […] Les aventures du même genre abondent69. […] C’est pourquoi le xive siècle, le xvie et le xixe , en le faisant commencer en 1789, ont en ce genre une richesse exubérante. […] La hiérarchie des genres est brisée ou renversée.
Il s’agit de deux publics, essentiellement différents, et aussi de deux genres de littérature, également estimables, mais qui resteront toujours étrangères l’une à l’autre. […] Mais quoi, dans le premier genre il y a aussi pas mal de pédants racornis et enfumés ! […] Alors, à l’amateur exclusif de ce genre de lecture, je préfère encore l’exclusif amateur de théâtre. […] Le proclamer à point pour le théâtre, le juger digne du genre supérieur, comment lui faire plus bel éloge ? […] Quelques questions de ce genre, ingénieusement posées, ramèneraient vite le public à des idées plus justes sur la hiérarchie littéraire.
Mais c’est là l’erreur du Réalisme, de cette vile école, que de prendre perpétuellement l’exactitude dans le rendu pour le but de l’art, qui ne doit en avoir qu’un : la Beauté, avec tous ses genres de beauté. […] C’est un robuste dans le genre du Courbet des Baigneuses, qui se lavent au ruisseau et qui le salissent, avec cette différence pourtant que Courbet peint grassement et que Flaubert peint maigre et dur. […] Je me suis interdit de raconter le sujet du livre, dégoûté par le genre de monde qui s’y vautre ; mais ce n’est pas ce monde-là qui m’en a seul empêché. […] Mais il a l’ébriété d’un bacchant de la Renaissance, de cette Renaissance qui, deux minutes, a enivré le genre humain. […] et c’est précisément le contraire du genre de talent de Flaubert.
Mais celui qui en est à fond et que M.Mignet a ressuscité tout entier, c’est le chevalier de Gremonville, cet ambassadeur à Vienne, le démon du genre, le plus hardi, le plus adroit, le plus effronté des négociateurs du monarque : Louis XIV lui a décerné en propres termes ce piquant éloge. […] La lecture de cette histoire d’un nouveau genre, au moment où on l’achève, laisse une singulière impression. […] Au reste, il n’est guère à craindre qu’un tel genre, excellent dans l’application présente, devienne bien contagieux. […] C’est un intérêt du même genre, mais plus concentré, que présente l’ouvrage intitulé Antonio Perez et Philippe II, composé d’après une méthode analogue, et dont le fond repose également sur des documents officiels inédits. […] Nul plus que lui ne semble propre à ce genre d’éloquence académique, à la prendre dans sa meilleure et sa plus solide acception.
Dans la grande foule composée « d’imbéciles » et parsemée de cuistres, il y a, dit Voltaire, « un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie ; ce petit troupeau, étant riche, bien élevé, instruit, poli, est comme la fleur du genre humain ; c’est pour lui que les plus grands hommes ont travaillé ; c’est lui qui donne la réputation353 ». […] À cet égard, plus le genre est élevé, plus le scrupule est fort ; tout mot propre est banni de la poésie ; quand on en rencontre un, il faut l’esquiver ou le remplacer par une périphrase. […] Toute la littérature classique porte l’empreinte de ce talent ; il n’y a pas de genre où il ne pénètre et n’introduise les qualités d’un bon discours Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, ne sont qu’à demi littéraires, mais qui, grâce à lui, le deviennent, et il transforme en belles œuvres d’art des écrits que leur matière semblait reléguer parmi les livres de science, parmi les instruments d’action, parmi les documents d’histoire, traités philosophiques, exposés de doctrine, sermons, polémique, dissertations et démonstrations, dictionnaires mêmes, depuis Descartes jusqu’à Condillac, depuis Bossuet jusqu’à Buffon et Voltaire, depuis Pascal jusqu’à Rousseau et Beaumarchais, bref la prose presque tout entière, même les dépêches officielles et la correspondance diplomatique, même les correspondances intimes, et, depuis Mme de Sévigné jusqu’à Mme du Deffand, tant de lettres parfaites échappées à la plume de femmes qui n’y songeaient pas Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, sont littéraires, mais qui reçoivent de lui un tour oratoire. […] Considérez tour à tour, pendant la même période, en France et en Angleterre, le genre où elle a son plus large emploi, le roman, sorte de miroir mobile qu’on peut transporter partout et qui est le plus propre à refléter toutes les faces de la nature et de la vie. […] Prendre pour exemple deux écrivains du même genre et de second ordre, Charron et Nicole.
. — Genre de vérités ; beautés de la langue et du style de Montesquieu. […] C’est à Montesquieu que commence cette suite d’ouvrages supérieurs marqués du genre de perfection où il était permis d’atteindre après le dix-septième siècle. […] Les voyages de Montesquieu n’avaient pas pour but, comme le dit d’Alembert, par une illusion propre au genre apologétique, de se rendre utile aux diverses nations qu’il visitait. […] Attraits de l’Esprit des lois. — Genre de vérités. — Beautés de la langue et du style de Montesquieu. — Manque de méthode. […] Par tous les chefs-d’œuvre en tous genres le lecteur est sans cesse ramené sur lui-même.
J’en demande humblement pardon aux esprits académiques de tout genre qui habitent les différents ateliers de notre fabrique artistique. […] Ingres devait surtout réussir dans les portraits ; et c’est en effet dans ce genre qu’il a trouvé ses plus grands, ses plus légitimes succès. […] Ingres choisit ses modèles, et il choisit, il faut le reconnaître, avec un tact merveilleux, les modèles les plus propres à faire valoir son genre de talent. […] Delacroix a traité tous les genres ; son imagination et son savoir se sont promenés dans toutes les parties du domaine pittoresque. […] J’ai tant entendu plaisanter de la laideur des femmes de Delacroix, sans pouvoir comprendre ce genre de plaisanterie, que je saisis l’occasion pour protester contre ce préjugé.
Si la réponse était non pas de Mirabeau, mais de tout autre, on dirait qu’elle était bien du genre alors à la mode, genre Maurepas, genre Cléon, genre méchant, auquel Gresset bientôt attachera l’étiquette ; mais avec le marquis de Mirabeau, l’humeur du personnage suffit pour expliquer le trait, sans invoquer le bon air. […] Si vous pouviez connaître combien de plaisirs différents nous procure une réputation établie dans ce genre ! […] non ; je travaille pour m’occuper ; cela m’amuse, et je me forme une grande facilité dans toute sorte de genres d’écrire. […] Vous dites qu’il y a beaucoup de gens d’esprit, des gens de lettres, etc. : je le crois, mais pensez-vous qu’à Paris il n’y en ait pas davantage, et que cette grande ville ne rassemble pas des hommes excellents dans tous les genres, ce qu’on ne trouve dans aucune province ?
Quoi qu’on puisse dire, il ne se découvre pas même trace de ce genre de sentiment, si conforme à la jeunesse, dans les lettres qu’écrit d’Angleterre Benjamin Constant : en revanche, il cite le Pauvre Diable de Voltaire, et il s’en revient au gîte en se souvenant beaucoup de Pangloss. […] Dès qu’il avait à expliquer quelque circonstance embarrassante et un peu humiliante de son passé, les Cent-Jours, cette folie la plus irréparable des siennes et qui faussa toute sa fin de carrière, les motifs qui, la veille encore, le poussaient, la burlesque tergiversation qui avait suivi, ou même lorsqu’il touchait quelques souvenirs plus anciens de sa vie romanesque et des scènes orageuses qui avaient fait bruit, sa raison toute honteuse prenait les devants, et il s’en tirait à force d’esprit, de verve à ses dépens, de moquerie fine : le genre humain à son tour n’y perdait rien. […] L’orateur était solennel de geste, de chevelure ; il avait l’accent généreux, et revendiquait les droits du genre humain. […] Au reste, il ne s’agit point, dans tout ceci, de blâmer ou de louer ; je suis moins disposé et moins autorisé que personne à ce genre de morale qui condamne, je crois très-suffisant pour mon compte de me tenir à celle qui observe et qui montre. […] Ce genre d’explication rentre tout à fait dans l’opinion de Fauriel telle que je l’ai trouvée exprimée dans ses papiers ; celui-ci comparait Benjamin Constant à La Rochefoucauld en un sens : il attribuait le manque de principes qu’on lui voyait, et ce mépris des hommes qui s’affichait jusqu’à travers son républicanisme d’alors, au premier monde dans lequel il avait vécu.
C’est un joli livre dans le genre de Duclos, et qui peint bien l’aspect des mœurs à sa date. […] Il essaya dans un temps, me dit-on, du genre de comédie à la Gresset ; il aurait trouvé sans doute d’heureux vers, peut-être une scène ; mais la veine comique n’était pas son fait. […] Enfin, les traits spirituels semés çà et là ne rachètent en rien l’artificiel et le factice du genre. […] C’est un défaut pour l’histoire, laquelle, dans sa simplicité et sa force, ne comporte guère ce genre de malice couverte et d’épigramme. […] J’aime bien mieux pourtant son morceau excellent sur Bussy-Rabutin, sujet moins élevé et où un tel genre d’esprit était plus de mise.
Concurrence vitale plus sérieuse entre les individus et les variétés de la même espèce, souvent sérieuse entre les espèces du même genre. — X. […] On peut encore se demander comment les variétés, que j’ai nommées des espèces naissantes, se transforment plus tard en des espèces bien distinctes, qui, dans les cas les plus nombreux, diffèrent les unes des autres beaucoup plus que ne le font ordinairement les variétés d’une même espèce ; comment aussi se forment ces groupes d’espèces qui constituent ce que l’on appelle des genres distincts et qui diffèrent les uns des autres plus que les espèces de chaque genre ne diffèrent entre elles. […] De là on peut inférer comme probable que, si le genre entier des Bourdons s’éteignait en Angleterre, la Pensée et le Trèfle rouge y deviendraient très rares ou disparaîtraient totalement. […] Concurrence vitale plus sérieuse entre les individus et les variétés de la même espèce ; souvent sérieuse encore entre les espèces du même genre. […] Comme les espèces du même genre ont habituellement, mais non pas invariablement, quelques ressemblances dans leurs habitudes et leur constitution, et toujours dans leur structure, la lutte est généralement plus vive entre ces espèces proches alliés, lorsqu’elles entrent en concurrence, qu’entre les espèces de genres distincts.
L’année suivante, M. de Meilhan donna un ouvrage d’un tout autre genre, Considérations sur les richesses et le luxe (1787) : c’était un livre par lequel il se posait devant l’opinion comme candidat au ministère et au contrôle général des finances. […] Son ouvrage vraiment remarquable et qui reste des plus distingués dans le genre, ce sont ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, qui parurent aussi en 1787 ; l’auteur était en verve dans cette année, et son ambition semblait se jouer à tout, au risque de se nuire à elle-même. […] M. de Meilhan dénonce cette facilité universelle, qui était le cachet de ces années (1780-1788) : Il est devenu facile d’écrire en tout genre. […] Quelque vicieux que soit l’emploi des talents d’un fat, ils n’en existent pas moins : mais les modèles manquent dans ce genre comme dans beaucoup d’autres. […] La lace de la société, en se renouvelant, amènera des vertus, des ambitions, des forfaits de tout genre ; l’héroïsme brillera dans les camps ; on entendra, comme dans l’Antiquité, de grandes voix d’orateurs ; quand le premier débordement de la fange sera passé, des mœurs nouvelles surnageront et s’établiront peu à peu, avec des classes actives, non encore atteintes par l’oisiveté.
Charles Nodier, qui fut en son temps un des enthousiastes et des adeptes du genre, a cru pouvoir donner de d’Olban une nouvelle édition, chez Techener, en 1829. […] Nodier en a eu connaissance d’après l’exemplaire autographe et l’a donnée au long : elle a tout à fait le cachet du genre : Malheureux Lenz ! […] Quoi qu’il en soit, je n’attente sur les droits d’aucun genre ni sur l’opinion de personne, puisque je ne classe pas mon ouvrage et que je déclare que je trouverai fort bon que ceux qui ont refusé aux pièces de Shakespeare le nom de tragédies, quoiqu’elles inspirent la terreur et la pitié, donnent à mon drame le nom de farce, quoiqu’il n’inspire pas le dégoût. […] Dorat, en convenant qu’il avait dû corriger beaucoup dans le drame nouveau, qu’il avait francisé autant qu’il l’avait pu l’expression parfois extraordinaire, soutenait pourtant que, dans ce siècle où il n’y avait plus de genres, la pièce accommodée à la scène pourrait plaire et faire tourner les têtes : On les a vues tourner pour beaucoup moins, ajoutait-il. […] Je lui parlai de cette étonnante conformité, il me fit cette modeste et remarquable réponse : « Il ne manquerait rien à ma gloire si je ressemblais en tout à M. de Voltaire ; mais peut-être serait-il plus heureux s’il me ressemblait davantage. » — Bodmer fit présent à Ramond du recueil de ses Tragédies historiques et politiques, dont la lecture lui prouva que le genre dans lequel le président Hénault avait échoué n’en était pas moins, dit-il, un genre excellent.
De toutes les compositions de l’auteur, c’est celle qui, sans sortir des visées qui lui sont chères, échappe le plus à la critique que peut mériter le genre. […] Cet hommage rendu à Dalilci, rien ne nous sépare plus de Sibylle ; car le Jeune Homme pauvre (qui aurait dû s’intituler plutôt le Gentilhomme pauvre), si nous nous y arrêtions, appellerait plus d’une critique du genre de celles qui nous restent à faire, et Sibylle est certainement cousine de la petite Marguerite. […] Grâce à cette liberté d’allure qu’il a eue à toutes les époques, et qu’on lui a concédée en tant que genre sans conséquence, le roman a prospéré, fleuri, fructifié, et il s’est vu capable, presque dès sa naissance, de prendre toutes les formes, — sentimentale, pastorale, poétique, chevaleresque, historique, ironique, satirique, allégorique, descriptive, morale, passionnée. […] En un mot, j’admets tous les genres en fait de roman, et je ne m’inquiète que de la manière dont ils sont traités. […] Sa brusque et sèche intolérance m’en a rappelé d’autres du même genre, dont j’ai été quelquefois témoin en effet dans le monde de ce temps-ci, dans le même monde que voyait Sibylle ; mais les femmes qui s’y abandonnent ne brillent, en général, ni par la supériorité de l’intelligence, ni par les lumières : ce sont pour l’ordinaire de petits génies qui s’imaginent se grandir en se raidissant.
Cervantes n’est pas seulement un génie clair et net, c’est un génie littéraire et qui a fort en souci les résultats de ce genre. […] Dans les parties sérieuses, lorsqu’il fait parler le chanoine, par exemple, on le voit tenté presque d’entreprendre contre les folles et extravagantes comédies du temps une levée de boucliers du même genre que celle qu’il est en train de mettre à exécution contre les mauvais romans. […] Comme Don Quichotte, ils retrouvent partout l’image des vertus auxquelles ils rendent un culte… Ce dévouement continuel de l’héroïsme, ces illusions de la vertu, sont ce que l’histoire du genre humain nous présente de plus noble et de plus touchant ; c’est le thème de la haute poésie, qui n’est autre chose que le culte des sentiments désintéressés. […] Don Quichotte a eu le sort du petit nombre de ces livres privilégiés qui, par une singulière fortune, par un accord et un tempérament unique de la réalité individuelle et de la vérité générale, sont devenus le patrimoine du genre humain. […] Cervantes a fait un chef-d’œuvre sans obscurité, d’une clarté parfaite, agréable, sensé, où la chimère n’a rien à faire que pour y être raillée, un de ces livres qu’eût goûté Horace comme le goûtait Saint-Évremond, un chef-d’œuvre pourtant sans analogue chez les Anciens, d’une étoffe toute moderne, aussi vif et aussi amusant en son genre que celui de l’Arioste dont il est le vrai pendant.
Au début, après quelques réflexions générales sur l’utilité de l’histoire, sur ce « qu’il est honteux non-seulement à un prince, mais à tout honnête homme, d’ignorer le genre humain » et les changements mémorables du monde dans le passé, Bossuet établit qu’indépendamment des histoires particulières, celle des Hébreux, la Grecque et la Romaine, l’histoire de France, il n’y a rien de plus nécessaire, pour ne pas confondre ces histoires et en bien saisir les rapports, que de se représenter distinctement, mais en raccourci, toute la suite des siècles. […] Que si l’on prenait, en effet, le genre de littérature auquel se rapporte cette première partie en la détachant et en l’isolant, en ne la considérant qu’à titre d’abrégé chronologique ou de résumé et en la comparant à quelques-uns des ouvrages qu’on range communément sous ce titre, on la trouverait inférieure à quelques égards. […] Il commence par y définir ingénieusement « ce genre d’écrire, où l’espace, dit-il, est si court, où la moindre négligence est un crime, où rien d’essentiel ne doit échapper, où ce qui n’est pas nécessaire est un vice, et où il faut encore essayer de plaire au milieu de la sévérité du laconisme et des entraves de la précision. » Il veut que l’abréviateur ne soit pas dispensé de recourir aux originaux, aux titres, aux chartes, pas plus que l’historien ; qu’il soit un garant sérieux. […] C’est ainsi qu’au début du siècle de Louis XIV on a vu les chefs-d’œuvre en chaque genre renfermés et comme parqués ou enclos dans le cercle étroit de quelques années54. […] Cette architecture du Discours sur L’Histoire universelle, à la bien prendre, est admirable en son genre : il y a deux sommets dans ce Discours ; l’un de ces sommets est Moïse, l’autre plus élevé est Jésus-Christ.
Néanmoins c’est un genre d’effort intellectuel, qui a singulièrement développé les facultés de l’esprit. […] Mais le genre d’esprit qui rend propre à l’étude des sciences, se formait par les disputes sur les dogmes, quoique leur objet fût aussi puéril qu’absurde. […] Sans doute, si les facultés développées dans ce genre de travail n’avaient point été depuis dirigées sur d’autres objets, il n’en fût résulté que du malheur pour le genre humain ; mais quand on voit, à la renaissance des lettres, la pensée prendre tout à coup un si grand essor, les sciences avancer en peu de temps d’une manière si étonnante, on est conduit à croire que, même en faisant fausse route, l’esprit acquérait des forces qui ont hâté ses pas dans la véritable carrière de la raison et de la philosophie. […] Si l’esprit de faction ne s’était pas introduit dans la métaphysique, si les passions ambitieuses n’avaient pas été intéressées dans les discussions abstraites, les esprits ne s’y seraient jamais assez vivement attachés, pour acquérir, dans ce genre difficile, tous les moyens nécessaires aux découvertes des siècles suivants. […] Les progrès de la pensée ont fait trouver en peu de temps les principes du vrai beau dans tous les genres, et la littérature ne s’est perfectionnée si vite que parce que l’esprit était tellement exercé, qu’une fois rentré dans la route de la raison, il devait y marcher à grands pas.
Et pourquoi ne se hasarderait-on pas de temps en temps dans la critique à traiter quelques-uns de ces sujets qui ne sont pas personnels, où l’on parle non plus de quelqu’un, mais de quelque chose, et dont nos voisins, les Anglais, ont si bien réussi à faire tout un genre sous le titre modeste d’essais ? […] Un classique, d’après la définition ordinaire, c’est un auteur ancien, déjà consacré dans l’admiration, et qui fait autorité en son genre. […] C’est en ce genre ce qu’il y a de plus grand… Chaque année je lis une pièce de Molière, comme de temps en temps je contemple quelque gravure d’après les grands maîtres italiens. […] Si l’école de Pope avait conservé, comme Byron le désirait, la suprématie et une sorte d’empire honoraire dans le passé, Byron aurait été l’unique et le premier de son genre ; l’élévation de la muraille de Pope masquait aux yeux la grande figure de Shakespeare, tandis que, Shakespeare régnant et dominant de toute sa hauteur, Byron n’est que le second. […] Homère, comme toujours et partout y serait le premier, le plus semblable à un dieu ; mais derrière lui, et tel que le cortège des trois rois mages d’Orient, se verraient ces trois poètes magnifiques, ces trois Homères longtemps ignorés de nous, et qui ont fait, eux aussi, à l’usage des vieux peuples d’Asie, des épopées immenses et vénérées, les poètes Valmiki et Vyasa des Indous, et le Firdousi des Persans : il est bon, dans le domaine du goût, de savoir du moins que de tels hommes existent et de ne pas scinder le genre humain.
Il s’adonne à un certain art, à un certain genre, à un certain procédé, en un mot, il fait une œuvre se distinguant de celles d’autrui par certains caractères, ceux-là mêmes que nous avons appris à dégager dans le précédent chapitre. […] Des indications importantes résulteront de même de la connaissance de ce que nous avons appelé les moyens internes de l’artiste, c’est-à-dire du contenu de son œuvre, de son sujet, du genre de personnages et de paysages qu’il affectionne, de la manière dont il perçoit et rend la réalité. […] Entre des résultats de ce genre et ceux que doit nous présenter une étude vraiment approfondie, il existe toute la différence qui sépare les définitions usuelles, de celles que donne la géométrie ou toute autre science. […] Enfin, on peut imaginer tels progrès de la science des rapports de la pensée avec le cerveau qui permettront d’étayer l’hypothèse psychologique sur l’organisation mentale d’un artiste, par une hypothèse physiologique sur la conformation de son cerveau ; une supposition de ce genre pourra même être confirmée par l’examen histologique de l’encéphale qui en aura été l’objet. […] Nous pensons que c’est une opinion moyenne de ce genre qu’il faut adopter.
L’homme, c’est le genre homme. […] La perpétuité d’un nom au sein des sociétés humaines, quel que soit au reste le genre de renommée qui entoure ce nom, n’est-elle pas en effet comme un symbole vivant de l’immortalité elle-même ? On ne saurait trop le redire, l’homme n’est pas fait pour être seul, l’homme n’est rien tout seul, l’homme enfin ne peut séparer sa destinée de celle de ses semblables ; et le genre humain tout entier est solidaire. […] Si une fois elle veut consentir à l’affranchissement des catholiques, je pense qu’elle n’aura plus de raison pour continuer de professer une telle hérésie sociale, et qu’elle rentrera, à cet égard, dans la grande orthodoxie du genre humain. […] On dirait qu’il n’y a jamais eu qu’une certaine mesure d’idées départie au genre humain, à toutes ses périodes.
« La science de la nature humaine est du même genre. […] La psychologie s’occupe du genre, l’éthologie de l’espèce et des variétés. « Le nom de psychologie, dit l’auteur, désignant la science des lois fondamentales de l’esprit, le nom d’éthologie sera celui de la science ultérieure, qui détermine le genre de caractère, produit conformément à ces lois générales par un ensemble quelconque de circonstances physiques ou morales. […] « Il existe des lois universelles de la formation du caractère, quoique le genre humain n’ait pas un caractère universel. […] L’accord de ces deux genres de preuves est la seule base, suffisante pour les principes d’une science aussi enfoncée dans les faits, et relative à des phénomènes aussi complexes et aussi concrets que ceux de l’éthologie.
La critique scientifique — Évolution de la critiquebz La critique littéraire qui a débuté aux temps modernes et en France par les examens de Corneille et de Racine, par Boileau et Perrault, apparut comme un genre distinct dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, dans ce pays, avec La Harpe et les Salons de Diderot, en Angleterre avec Addison, en Allemagne avec Lessing. […] Ce genre de critique littéraire dont il fallait déterminer exactement l’objet, est le seul qu’on ait pratiqué au siècle passé et au commencement du nôtre. […] Cette sorte de critique passe pour un genre littéraire pratiqué par des auteurs qui sont seulement des littérateurs. […] A côté et au dedans de ce genre traditionnel, se sont produits certains travaux sur les œuvres d’art qui ne peuvent être assimilés aux précédents que par une erreur de langage. […] Brunetière, « L’évolution de la critique en France depuis la Renaissance jusqu’à nos jours » (1890), Evolution des genres dans l’histoire de la littérature, Editions Pocket, 2000.
Il n’est pas besoin de dire que ce Français italianisé est, avant tout, un catholique, plus haut que ses deux patries, l’une de naissance et l’autre d’adoption, comme le catholicisme lui-même, qui est la patrie de toutes les patries, — la patrie supérieure du genre humain, qui peut les contenir toutes, et chacune dans son intégrité et son indépendance ! […] Il est un coup de baguette miraculeux qu’une grande situation frappe sur les hommes et qui éveille le genre de génie qu’il faut pour cette situation même, et ce coup de baguette doit être encore plus puissant sur les papes que sur les autres hommes, puisque, dans l’opinion catholique, leur situation est plus qu’humaine. […] C’était un de ces hommes politiques dont les facultés prudentes et flexibles s’ajustaient exactement à ce genre de gouvernement qu’on appelle « constitutionnel ». […] … L’Église libre dans l’État libre, c’est-à-dire l’Église morte dans un État délivré d’elle ; car on espère bien qu’elle mourra de cette liberté à outrance, fatale, du reste, à tous les genres de pouvoirs, qui doivent, un jour, irrémissiblement en mourir ! […] L’Église est assez forte pour embrasser tous les genres de gouvernement et ne pas mourir de cet embrassement.
Le livre valait mieux que les autres livres contemporains du même genre, et de plus il avait une valeur en soi. […] Ayant vécu en province longtemps, il y a trouvé plus en relief qu’à Paris, où il existe aussi, mais moins complet, un genre de femmes oublié par Balzac, qu’il s’est mis à peindre avec un détail infini, dans une étude consommée. […] Il aime sa femme de cette affection des imbéciles du genre tendre, qu’ont certaines espèces inférieures pour les espèces supérieures, ce qui est une question de physiologie animale bien plus que de moralité sensible. […] Flaubert a montré le plus son genre de talent, sagace et cru jusque dans les nuances, qu’il saisit fortement et finement, comme un chirurgien pince les veines. […] Elle y a rejoint les Incas : deux livres du même genre, avec les différences de siècle.
Vous avez beau remonter à l’origine des choses et des idées ou à l’A B C de la grammaire et de la rhétorique, suivre un à un les pas de la logique ou faire appel au sens commun simplement, mettre en avant la raison ou, ce qui vaut mieux, la nature ; au fond de toutes vos théories littéraires il y a un sentiment, pas autre chose, analogue, non point au sentiment large d’un homme libre de préjugés qui trouve belles toutes les belles fleurs et belles toutes les belles femmes, chacune dans son genre de beauté, mais au sentiment étroit d’un petit propriétaire qui n’a d’yeux que pour les fleurs de ses plates-bandes et de ses pois, ou d’un jeune amoureux prêt à rompre les os au premier qui osera dire que sa maîtresse n’est pas la plus belle femme du monde. […] » Est-il donc impossible de concevoir un genre de comédie où le poète, loin de disparaître derrière ses personnages, se tiendrait cache sous leur masque, prompt à intervenir à tout moment dans leurs paroles et dans leurs gestes par un feu roulant d’allusions malignes, d’épigrammes lancées contre ses adversaires, de conseils sagement fous donnés à un public ami ? […] Est-il impossible de concevoir un genre de comédie où le poète, loin de peindre la réalité comme elle est, transporterait l’action dans un monde fantastique, donnerait à des idées abstraites une existence réelle, aux êtres réels une vie, en quelque sorte, idéale, un corps, une voix à des nuages, une constitution politique aux habitants de l’air ? Non, un tel genre de comédie n’est point inconcevable ; il est possible, puisqu’il existe.
Dans le premier cas, on cherche si l’œuvre est conforme aux lois provisoirement « nécessaires » du genre auquel elle appartient, ou simplement aux exigences ou habitudes de l’esprit et du goût latins, et, d’autres fois, si elle est conforme aux intérêts de la moralité publique et de la conservation sociale. Ou bien, quand l’œuvre est d’importance et qu’on veut « élever ses vues », on s’efforce de la situer historiquement dans une série de productions écrites ; ou bien, on recherche quel moment elle marque dans le développement, la dégénérescence ou la transformation d’un genre les genres littéraires étant considérés comme un je ne sais quoi de vivant et d’organique, qui existerait indépendamment des œuvres particulières et des cerveaux où elles ont été conçues… Cette critique-là, qui n’est qu’une idéologie, exclut presque entièrement la volupté qui naît du contact plein, naïf, et comme abandonné, avec l’œuvre d’art.
Les conversations que les fables supposent entre les animaux, sont des actions allegoriques, et les fables sont un des plus aimables genres de poësie. […] Celles que des écrivains à qui personne ne refuse de l’esprit, ont hazardées en ce genre-là, n’ont pas autant réussi que celles où ils avoient bien voulu être moins ingenieux et traiter un sujet historique. […] Mais inventer une action chimerique et créer des personnages du même genre que l’action, c’est être imposteur plûtôt que poëte.
C’est de la poésie dans le genre de l’abbé Colin, mais de la meilleure du genre. […] On peut voir encore, dans un recueil de lettres inédites donné par Serieys, en 1802, trois lettres ingénieuses et galantes de Fléchier à Mlle de La Vigne, un bel esprit et une savante du temps ; et d’autres lettres du même genre et à la même, avec les réponses, au tome premier de la Revue rétrospective (1833), et provenant du tome xiiie des manuscrits de Conrart.
Cependant ce genre de vérités ne peut s’élever au rang de vérité nécessaire et absolue. […] Ainsi l’algèbre est le langage qui convient le mieux pour rechercher ce genre de vérités. […] À côté de ces comédies éphémères, les drames imités de Diderot montraient un autre genre d’affectation. […] Le genre qu’il cultiva tendait à le jeter dans ces défauts. […] Servan montra aussi le même genre de mérite dans d’autres questions.
Le christianisme fait découvrir l’unité du genre humain. […] Un genre de carnivores plantigrades voisins de l’ours (les cercoleptes), qu’on ne rencontre que dans les forêts de l’Amazone, habite exclusivement les arbres et possède une queue longue et flexible comme celle des singes du nouveau monde. […] Beaucoup de genres ou d’espèces de géophiles, c’est-à-dire d’insectes carnivores qui vivent ailleurs sous la terre, ont aussi des pattes conformées pour vivre sur les branches et les feuilles. […] La forêt vierge n’est point en général empestée de moustiques et autres diptères du genre cousin. […] L’abeille forestière (genre mélipone et genre euglosse) est presque partout réduite à tirer sa nourriture de la sève sucrée que distillent les arbres ou des excréments que les oiseaux déposent sur les feuilles. » Lamartine.
Vous possédez, Monsieur, un genre de talent qui, si vous vouliez abandonner vos fausses idées, pourrait faire oublier bientôt toutes vos erreurs. […] Vous voyez, Monsieur, que s’il y a des points de ressemblance dans le genre de malheur qui nous a atteints tous les deux, il y a pourtant cette différence que vous n’avez point été obligé de quitter votre patrie, et que vous avez pu réclamer l’assistance des tribunaux. […] Les claqueurs appointés du théâtre et le genre du public que vous avez voulu nous faire ont pour jamais dispersé ces brillantes réunions. […] Ils deviendraient dans un tout autre genre ce que les pages de Louis XIV sont devenus, de véritables modèles ; non comme ceux-ci, d’élégance et de frivolité, mais de goût et de raison. […] On assure que Versailles a fort mal reçu le drame nouveau, et que la grande actrice a porté la peine du genre de l’ouvrage.
L’ouvrage est de beaucoup le plus ample, le plus complet en ce genre qui ait été conçu et exécuté jusqu’ici chez nous. […] Il a trouvé sa forme, qu’il n’emprunte à personne, dans ce genre sobre et fin de la notice littéraire. […] C’était alors un genre à la mode, et chacun lui payait son tribut en passant, une fois au moins en sa vie. De nos jours le sonnet a été un genre restauré, légèrement artificiel, une gageure ou une gentillesse.
Dans le dernier, celui d’Alexandre, Ménandre, Théophraste, Euclide, Aristote, marquent sensiblement les pas faits dans divers genres. […] L’enthousiasme pour les facultés de l’esprit l’emporte en eux sur tout autre genre d’estime : ils excitent l’homme à se faire admirer ; mais ils ne portent point un regard inquiet ou pénétrant dans les peines intérieures de l’âme. […] Ils ne pouvaient donc aller loin dans aucun genre ; il leur manquait ce qu’on ne doit qu’aux sciences exactes, la méthode, c’est-à-dire, l’art de résumer. […] Les opinions stoïciennes n’unissaient point la sensibilité à la morale ; la littérature des peuples du Nord n’avait point encore fait aimer les images sombres ; le genre humain n’avait pas encore atteint, s’il est permis de s’exprimer ainsi, l’âge de la mélancolie ; l’homme luttant contre les souffrances de l’âme, ne leur opposait que la force, et non cette résignation sensible, qui n’étouffe point la peine et ne rougit point des regrets.
Gardez-vous d’exagérer votre activité… Il faut que l’art soit la règle de l’imagination pour qu’elle se transforme en poésie… » Critique admirable et digne absolument de l’esprit sans règle et sans frein dont les premiers tumultes se faisaient entendre à tout le genre humain. […] À Walter Scott il doit beaucoup : le cadre, le décor et le magasin de son drame ; or on sait l’importance de tout cela pour le genre nouveau. […] Une série de tâtonnements, Christine, Caligula, Catilina, lui ont fait éliminer les éléments tragiques, qu’il s’efforçait d’abord de retenir par respect pour le genre noble (mais je ne verrais pas, comme M. […] Il a créé le drame populaire de cape et d’épée par un chef-d’œuvre en son genre, la Tour de Nesle, qui est bien à lui, malgré la collaboration de Gaillardet, et que M.
Il ne se moque point de Rollin, qui, l’ayant divisée après Aristote & Cicéron, en genre simple, en genre tempéré & en genre sublime, fait des comparaisons qui, quoique précédées d’explications, loin d’éclaircir, embrouillent davantage. Connoît-on mieux ces trois genres*, après avoir lu que l’un ressemble à une table frugale, l’autre à une belle rivière bordée de vertes forêts , le troisième, à un foudre & à un fleuve impétueux qui renverse tout ce qui lui résiste ?
……………………………………………… La fée aux ailes d’or mène le genre humain ! […] Hugo, par exemple, un violent essai d’archaïsme, pratiqué par un esprit puissant sur les mots, et qui se joue dans les difficultés pour les vaincre, c’était une des formes les plus sympathiques au genre de génie qu’il avait. […] Qui dit spécial dit plus artiste, et à l’exception des deux odes, dont nous parlions tout à l’heure, deux belles intruses auxquelles on pardonne en faveur de leur beauté, Chateaubriand et La mer à Biarritz, et de quelques fables dans lesquelles il n’a point imité La Fontaine, le seul genre d’éloge qu’on puisse donner à qui ose écrire une fable après l’incomparable et désespérant Maître Jean, M. […] Ce n’est pas un poète sans défaut, et les siens, nous les connaissons et nous les lui dirons : c’est le prosaïsme et l’enfantillage, les deux écueils naturels du genre de composition qu’il a adopté.
Leur but est de perfectionner, non pas un homme, mais le genre humain. […] Il a fallu trois mille ans pour que les hommes apprissent qu’un homme vertueux, qui a passé soixante ans à s’instruire et à éclairer son pays, pourrait bien mériter quelque reconnaissance du genre humain. […] Parmi nous, deux hommes dans le même siècle se distinguèrent dans le même genre, Papire Masson et Scévole de Sainte-Marthe. […] D’autres écrivains dans différents genres, tels qu’Amyot, traducteur de Plutarque, et grand aumônier de France ; Marguerite de Valois, célèbre par sa beauté comme par son esprit, rivale de Boccace, et aïeule de Henri IV ; et ce Rabelais, qui joua la folie pour faire passer la raison ; et ce Montaigne, qui fut philosophe avec si peu de faste, et peignit ses idées avec tant d’imagination.
Au moyen d’une fiction de ce genre, la mancipation naturelle devint la tradition civile solennelle, qui se représentait en simulant un nœud. […] Les fondateurs du droit romain ne pouvant s’élever encore par l’abstraction aux idées générales, créèrent pour y suppléer des caractères poétiques, par lesquels ils désignaient les genres. […] S’il est certain qu’il y eut des lois avant qu’il existât des philosophes, on doit en inférer que le spectacle des citoyens d’Athènes s’unissant par l’acte de la législation dans l’idée d’un intérêt égal qui fût commun à tous, aida Socrate à former les genres intelligibles, ou les universaux abstraits, au moyen de l’induction, opération de l’esprit qui recueille les particularités uniformes capables de composer un genre sous le rapport de leur uniformité.
Il connaissait de plus le caractère et la manière de sentir du premier consul, que des attaques et des chicanes de ce genre allaient à l’instant porter au-delà du premier but. […] Roederer ne cessait point pour cela d’être conseiller d’État et président de section ; mais cette direction nouvelle, en le mettant aux prises avec des difficultés et des amours-propres de tout genre, hâta le moment où il y eut arrêt dans sa faveur. […] Auprès du ministre Chaptal, Roederer n’éprouvait pas le même genre d’objections. […] Le monumental le touche peu ; la célébration des fêtes religieuses et autres, les solennités en tout genre, lui paraissent volontiers une superfluité. […] Pourtant l’âge venait ; Louis XIV se tempérait à son tour, et une femme sortie du plus pur milieu de la société de Mme de Rambouillet et qui en était moralement l’héritière, une femme accomplie par le ton, la raison ornée, la justesse du langage et le sentiment des convenances, Mme de Maintenon, s’y prenait si bien qu’elle faisait asseoir sur le trône, dans un demi-jour modeste, tous les genres d’esprit et de mérite qui composent la perfection de la société française dans son meilleur temps.
Un travail d’un tout autre genre, et qui offre un caractère didactique, est un Essai sur l’histoire de la Versification française au xvie siècle, que M. […] J’allais omettre une spirituelle dissertation sur Ronsard et Malherbe, que le professeur Amiel écrivait pour les collèges et gymnase de Genève, à l’ouverture de l’année scolaire 1849-1850 ; nouvelle preuve de l’intérêt que les pays circonvoisins et de langue française mettaient à ce genre de questions, qu’on dirait renouvelées de Balzac et que la critique de notre siècle rajeunit. […] MM. d’Héricault et de Montaiglon ont rendu ce genre de service par les publications d’auteurs et de poètes du xve et du xvie siècle qu’ils ont données dans la très-utile Bibliothèque elzèvirienne de M. […] Au lieu de cela, faute d’un grand poète comme Homère ou comme le puissant rhapsode qui de loin nous donne l’idée d’un Homère, faute d’un poète supérieur qui pût, sinon fixer la langue, du moins la montrer et l’attester à jamais par une œuvre vivante, et solenniser ce noble et simple genre en l’attachant dans la mémoire des hommes avec des clous d’airain et de diamant, on alla à la dérive, selon le cours des temps et la dégénérescence des choses ; on en vint par degrés au dégoût et au mépris pour un genre usé qui tombait dans un romanesque affadissant ; puis l’oubli arriva. […] La verve satirique de certains détails de la seconde partie, l’audace philosophique de quelques conceptions surajoutées à l’idée première, contribuèrent à répandre ce poème, et, comme la popularité en fut énorme, disproportionnée, toute la poésie se jeta sur cette nouveauté, qui atteignit même le théâtre en y créant le genre insipide des moralités et soties.
En prose et sous forme de roman, c’est un mérite, une originalité du même genre que celle de La Fontaine. […] Je sais la part qu’il faut faire, en pareil cas, à la plaisanterie du roman, aux habitudes du genre, et aussi à cette morale facile d’un temps où l’on pardonnait aux friponneries du chevalier Des Grieux, où l’on riait à celles du chevalier de Grammont. […] Fabrice, pour réussir, avait consulté le goût du temps ; il donnait dans le genre de Gongora, dans les expressions recherchées, entortillées, le romantisme d’alors. […] Il rompt de bonne heure avec la Comédie-Française, se met en guerre avec elle, avec les Comédiens du roi qui représentent le grand genre, la déclamation tragique. […] Il est décidément contre les faiseurs d’odes, de tragédies, contre tous les genres officiels et solennels, ces genres titrés que le public respecte et honore sur l’étiquette, sans voir qu’il y a souvent infiniment plus d’esprit et de talent dépensé ailleurs.
En abordant toutefois ce genre d’esquisse, j’ai voulu commencer par un sujet tout à fait sûr, et me prendre à quelqu’un qui ne laissât guère lieu à une diversité de jugements. […] On a de lui la Relation de son voyage en Amérique, dont quelques parties ont été imprimées : c’est un vif, amusant et spirituel récit, tout à fait dans le genre d’esprit d’alors, dans le genre français et léger. […] À part toutefois ces quelques circonstances où il s’est passionné, le genre d’éloquence particulier à M. de Broglie est en général celui que Cicéron avait en vue, quand il disait : « On doit s’énoncer avec moins d’appareil dans les délibérations du Sénat, car on parle devant une assemblée de sages. » Sa parole était bien celle, en tout, qui convenait en présence de l’ancienne Chambre des pairs. […] S’adressant aux amis du genre classique et à ceux du genre romantique, il posait avec un grand sens et avec une haute impartialité l’antagonisme et la concurrence légitime des deux genres ; il en présentait en quelque sorte la Charte, — hélas !
Et moi je dirai, et tous ceux qui ont connu et habité ce pays diront : Oui, cherchez-y sinon des Julie et des Saint-Preux, du moins des femmes du genre de Claire ; j’entends par là un certain tour d’esprit mêlé de sérieux et de gaieté, naturel et travaillé à la fois, très capable de raisonnement, d’étude, de dialectique même, vif pourtant, assez imprévu, et non du tout dénué d’agrément et de charme. […] On ne saurait mieux définir l’effet que produit ce genre d’esprit à part, élevé, isolé et peu sympathique, l’esprit doctrinaire, pour l’appeler par son nom, dont M. […] Dans une lettre où elle s’excuse de ne pouvoir leur présenter deux jeunes Zurichois, elle nous les montre ne pouvant se contraindre dans leurs propos, travaillant le matin dans leur cabinet, puis causant tout le reste du jour : Le matin est consacré à l’étude, et ils ont une si grande liberté de penser, qu’ils ne peuvent se résoudre à rencontrer un visage inconnu dans les maisons qu’ils fréquentent ; car qui dit liberté de penser, sous-entend un désir violent de parler ; j’en vois quelques-uns, et heureusement leurs mœurs, qui sont très honnêtes, corrigent l’impression de leurs principes, sans quoi il vaudrait mieux renoncer à ce genre de société. […] Ce genre de désaccord est perpétuel chez Mme Necker. […] Tout en sentant d’abord ce qui lui manquait à Paris, elle en jugeait pourtant très bien le séjour en ce qu’il a bientôt d’indispensable pour ceux qui en ont une fois goûté : « Il est certain, écrit-elle, qu’on peut et qu’on doit être plus heureux ailleurs, mais il faut pour cela ne pas connaître un enchantement qui, sans faire le bonheur, empoisonne à jamais tous les autres genres de vie. » En écrivant ces paroles, elle était encore à demi sous le charme (1773).
Marmontel est au premier rang parmi les bons littérateurs du xviiie siècle, l’aîné de La Harpe de quinze ou seize ans, il mérite autant et plus que lui le titre de premier élève de Voltaire dans tous les genres. […] Marmontel aime assez ce genre de locutions dramatiques, même quand il ne fait que raconter des scènes de la réalité. […] Il parut fait pour ce genre. […] Il serait injuste de renfermer tout Marmontel (hors des Mémoires) dans ses articles de critique, et de n’y pas joindre, dans un genre tout différent, un très petit nombre de Contes moraux où il fait preuve d’invention et d’une spirituelle analyse. […] Marmontel modeste, occupé, goûté, s’étant réduit sciemment à des genres secondaires, « à des genres d’écrire dont on pouvait sans peine, disait-il, pardonner le succès », vivait heureux et était même assez sage pour mépriser les critiques qui, de tout temps, l’avaient de loin harcelé.
Prétendre d’ailleurs qu’il y a une vérité absolue, ce n’est pas dire que cette vérité soit en la possession de certains hommes au détriment des autres hommes : il n’y a pas de privilège de ce genre, et c’est ce qui fait que nul n’a droit d’imposer aux autres sa manière de penser. […] Qui donc aurait le courage de prononcer ainsi l’interdiction du genre humain en masse, un seul homme excepté ? […] Il n’y a plus à chercher s’il y a un Dieu, s’il y a une âme, s’il y a une vie future ; l’instinct du genre humain a résolu ces grands problèmes : il n’y a plus qu’à préserver ces solutions des atteintes de l’esprit d’examen, qui n’est jamais que l’esprit de doute et de ruine. […] Or, s’il y a dans le monde, ce dont on ne peut douter, des croyances qui passent pour vérités surnaturelles sans l’être en réalité, comment puis-je savoir à priori lesquelles le sont véritablement et même s’il y en a de ce genre ? […] Quand ils seront une minorité, ils réclameront le droit de penser autrement que la foule ; quand la société nouvelle se sera fait sa foi, ses préjugés, ses traditions, ses lieux communs, tout ce qui ne manque jamais de s’établir dans une société bien assise, les partisans des anciennes idées et des anciennes mœurs demanderont à ne pas obéir aveuglément à ce nouveau genre d’autorité.
Je ne sais s’il s’en est encore trouvé de ce dernier genre. […] Ce sexe va plus loin que le nôtre dans ce genre d’écrire. […] l’âme ne va-t-elle pas jusqu’au vrai dans l’un et l’autre genre avant que de s’émouvoir ? […] L’éloquence peut se trouver dans les entretiens et dans tout genre d’écrire ; elle est rarement où on la cherche, et elle est quelquefois où on ne la cherche point. […] tout genre d’écrire reçoit-il le sublime, ou s’il n’y a que les grands sujets qui en soient capables ?
Un honnête homme peut fort bien s’élever contre la superstition et contre le fanatisme ; il peut détester la persécution ; il rend service au genre humain s’il répand les principes de la tolérance : mais quel service peut-il rendre s’il répand l’athéisme ? […] » Où en serait le genre humain, s’il fallait étudier la dynamique et l’astronomie pour connaître l’Être-Suprême ? […] Le fragment qui suit est d’un genre différent, par la mélancolie dont il est empreint : on dirait que André Chénier, en le composant, avait un pressentiment de sa destinée. […] Genre grotesque et peinture à fresque. […] Parmi les peintures à fresque de ce genre, la plus célèbre était connue sous le nom de Marachers.
Malgré son activité à s’exercer dans tous les genres, il n’a pas eu le bonheur de sauver aucun de ses Ouvrages de l’anathême attaché à la médiocrité. […] Non, c’est parce que son esprit & sa facilité se sont répandus trop indiscrétement sur tous les genres ; indiscrétion qui produit toujours beaucoup de choses, jamais de bonnes choses, & ce n’est qu’à ce qui est bon que le Public s’attache.
Il importe ici de ne pas lui prêter une absurdité qu’il n’a jamais sérieusement professée, bien qu’il ait eu le tort de s’en donner parfois l’apparence, et, comme on dit, le genre. […] elle hésite, et déclare que toutes les deux sont également belles, comiques, admirables, chacune dans son genre. Chacune dans son genre ! […] Uranie ne tardera pas à reconnaître, pour la justification du genre humain, qu’un souffle de moralité inspire ce poème qui ruine la morale, et que cet athée faisant honneur aux plus nobles sentiments de la nature humaine, atteste sa divine origine. […] — C’est que la rhétorique me semble une profession du même genre que la cuisine.
Ce ne sont pas des doctrines, mais des passions, sous les couleurs de l’amour du genre humain. […] Après lui et la vertu, l’utopiste a un troisième amour, l’amour du genre humain. […] Une femme, des enfants, ne se payent pas de cette vaste tendresse pour le genre humain. […] Cet ami des hommes eût volontiers offert au genre humain le logis d’où il chassait son fils. […] Aimer les siens, les servir est un vol fait au genre humain, ou un plaisir défendu que l’utopiste se reproche.
La Motte, qui croyait que l’esprit supplée au talent et qui s’était mis à faire des vers, avant tout raisonnables, dans tous les genres et sur tous les sujets, se dit que l’Iliade d’Homère était une matière qui s’offrait d’elle-même, et il eut l’idée de prendre pour canevas la traduction de Mme Dacier, en y changeant, corrigeant, retranchant tout ce qui lui paraîtrait convenable ; il voulait faire d’Homère quelque chose de bien. […] D’un autre côté, La Motte et ses sectateurs étaient perpétuellement amenés à confronter la forme et le genre de beautés d’Homère avec l’idée d’une certaine exactitude de raisonnement et de tour, d’une certaine précision ingénieuse et fine qu’ils avaient dans l’esprit et qui prévaudra au xviiie siècle : eux aussi, ils avaient leur moule favori et leur patron. […] Condillac est le La Motte de la philosophie : c’est le même genre de paradoxe, exact, fin, artificiel et mince. […] Il place l’enfance du genre humain en Grèce, au temps d’Homère, son adolescence au temps de la florissante Athènes, sa maturité au temps de César et d’Auguste. […] La Motte eut (toute proportion gardée) le genre de succès de Fénelon répondant à Bossuet dans ce grand duel théologique qui fit tant d’éclat.
après avoir défait trois cent mille Carthaginois, il exigeait une condition qui n’était utile qu’à eux, ou plutôt il stipulait pour le genre humain. » Il est très-possible, après cela, que la condition stipulée par l’humain et généreux Gélon n’ait pas été strictement exécutée : on ne coupe pas court à une superstition par un traité, et d’ailleurs il n’était pas là pour y tenir la main. […] Jugement du genre, de la forme et de l’esprit du livre. […] Ce qui est possible avec elle, c’est une sorte de roman-poème, qui la représente un peu idéalement, une œuvre plus ou moins dans le genre des Martyrs; car je ne compte pas pour des œuvres d’art les ouvrages du genre du Jeune Anacharsis, qui ne sont que des enfilades d’éruditions juxtaposées, moyennant un fil conducteur des plus simples et trop apparent. Le seul genre de création possible à cette distance, le roman-poème, est toujours lui-même douteux, un peu bâtard : il mène aisément au faux ; beaucoup de talent et le génie même de l’expression n’y sauvent pas de la raideur, du guindé, ou du pastiche, et, partant, d’un certain ennui. […] Flaubert a voulu tâter à toute force et nous faire tâter des deux genres.
Une fois entré dans l’érudition, il a dû redoubler ce soin rigoureux ; célèbre dans le roman et dans le conte, il fallait avant tout, qu’on ne pût jamais l’accuser de confondre les genres. […] Au fait, chaque genre, chaque branche de l’érudition particulièrement est gardée par des dogues tant soit peu hargneux ; on les apaise, non pas en leur jetant des gâteaux de miel (gardez-vous du miel !) […] Mérimée n’a rien à dissimuler ; son esprit des mieux faits et sa plume des plus sûres restent libres ; il lui suffit d’observer, dans ses travaux d’érudit, la ligne sévère qui est de son goût et du bon goût propre au genre même. […] Les vexations croissantes, tous les genres de griefs sourdement accumulés, les tâtonnements législatifs impuissants, et les tentatives tribunitiennes coupées de tragique, remplissent quarante années préliminaires, durant lesquelles les guerres contre les Cimbres viennent jeter une puissante diversion, mais aussi de nouveaux ferments pour l’avenir. […] Tel fut le genre de mort que choisirent Marius et Télésinus.
Les erreurs de tout genre, en politique et en morale, ne peuvent à la longue subsister à côté de cette masse imposante de connaissances et de découvertes qui, dans l’ordre physique, porte partout la lumière. […] Pour justifier tous les genres de servitude vers lesquels divers sentiments peuvent rappeler, l’on a recours du moins à des idées générales, à des motifs tirés du bonheur des nations, à des raisonnements que l’on fonde sur la volonté des peuples. […] Si les questions de politique, par exemple, pouvaient jamais arriver à un degré d’évidence tel que la grande majorité des hommes y donnât son assentiment comme aux vérités de calcul, combien le bonheur et le repos du genre humain n’y gagneraient-ils pas ? […] Soumettons ensuite la politique à des calculs partant de ce point, et nous verrons disparaître tous les inconvénients reprochés jusqu’à ce jour, à juste titre, à la métaphysique appliquée aux institutions sociales et aux intérêts du genre humain. […] C’est l’imagination, pourrait-on dire, qui fait préférer ce genre d’expressions, et le véritable sens de cette idée, comme de toutes, est soumis au raisonnement.
Mérimée, fidèle en cela à l’esprit classique, ne mêle point les genres : Accablé par ces tristes nouvelles, Boris faisait des efforts surhumains pour cacher son désespoir. […] Ce n’est pas nous qui l’en détournerons : ce caractère simple, ferme et marqué en tout genre, est son cachet et son honneur. […] La Prise d’une redoute, Le Vase étrusque, Colomba, sont des chefs-d’œuvre, chacun dans son genre. […] Mérimée et de M. de Musset diffèrent, dans ce genre où ils passent tous deux pour avoir excellé. […] Mérimée, tout en étant lui-même, dans son genre, un individu excellent.
Si leur Rolande veut exprimer une idée générale de son temps, si c’est là le type du genre de femmes qui furent les femmes de l’Empire, ah ! […] Tout seul dans un genre bien à lui, introduit par lui dans le journalisme contemporain, qui l’a tout de suite accepté. Or, ne crée pas qui veut un genre ! […] C’est un miroir, mais un miroir qui a des opinions, et on les voit parfois discrètement réfléchies dans les rayonnements de sa glace ; car la fonction est terriblement délicate de ce chroniqueur, qui ne peut pas vouloir qu’on ferme la porte au nez de sa chronique, et qui soutient, depuis je ne sais combien de temps, cette gageure de tact et de tenue d’être un chroniqueur accepté, un chroniqueur à la journée et à la soirée, marchant sur plus pointu que la pointe des clochers : à travers les prétentions de tous les genres et tous les genres de vanité ! […] Savez-vous à quoi se réduisent les traditions de ce faubourg Saint-Germain, qui, en ton, en esprit, en conversation, en dominance de tous les genres, était autrefois le premier des mondes ?
Il s’agirait donc, en ce cas, d’un genre littéraire parmi d’autres ? […] Le genre n’en fleurit pas moins durant trois siècles. […] Genre faux ; et dans l’ensemble œuvres honnêtes et médiocres. […] Ces trois auteurs sont capables, sans aucun doute, d’ennoblir et de vivifier un genre (que, pour ma part, j’estime un genre faux : voir plus haut) qui garde encore les préférences du grand public. […] Genre périssable, genre inférieur.
Plusieurs Ouvrages de différens genres, en vers, ainsi qu’en prose, lui ont acquis de la réputation, & ouvert l’entrée d’un grand nombre d’Académies. […] Sa Muse, depuis quelques années, garde le silence ; & cependant, après les Amazones, & sur-tout après la Colombiade, elle auroit pu se promettre des succès, sinon dans la Tragédie & le Poëme épique, du moins dans des genres qui ne demandent que le jeu d’une versification facile & quelquefois animée.
Et le genre humain fait comme les artistes : Quelle poésie ! […] Songez aussi qu’il a cultivé tous les genres. […] On pouvait remonter au genre gothique et même au genre byzantin. […] La philosophie est l’interprète du genre humain. […] C’est un service que le genre humain appréciera.
Quant à ces deux volumes pris en eux-mêmes, l’auteur n’a qu’un mot à en dire : le genre humain, considéré comme un grand individu collectif accomplissant d’époque en époque une série d’actes sur la terre, a deux aspects : l’aspect historique et l’aspect légendaire. […] Comme on le verra, l’auteur, en racontant le genre humain, ne l’isole pas de son entourage terrestre. […] L’épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l’homme montant des ténèbres à l’idéal, la transfiguration paradisiaque de l’enfer terrestre, l’éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l’autre ; une espèce d’hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent.
Il ne faut pourtant pas blâmer ce genre de peinture, c’est celui du fameux Rembrand ; ce nom seul en fait suffisamment l’éloge. […] Elle est d’observation absolue dans le premier genre de peinture dont j’ai parlé dans l’article précédent ; elle n’est pas de même nécessité dans le second genre : le peintre y néglige tout ce qui ne s’aperçoit dans les objets que dans les points plus voisins du tableau que ceux qu’il a pris pour son point de vue.
Excellent peintre de genre, mais il s’en va. […] Grand, très-grand artiste presqu’en tout genre. […] Et Greuze donc, qui est certainement supérieur dans son genre ; qui dessine, qui imagine, qui a le faire et l’idée.
L’anatomiste s’endurcit de même et il acquiert l’habitude de disséquer sans répugnance des malheureux, dont le genre de mort rend les cadavres encore plus capables de faire horreur. […] Tous les hommes veulent que le genre de mérite dont ils sont doüez, soit le genre de mérite le plus important dans la societé.
Sous les différences que maintiennent entre eux les sociétés particulières ou les races spéciales auxquelles ils appartiennent, il faut que nous ayons retrouvé leurs ressemblances, grâce auxquelles nous les posons comme faisant également partie de la société humaine, du genre humain. […] Ces hommes, dont elles affirment la valeur, ne sont-ils pas, par définition, non seulement les plus complexes de tous les objets — par suite aussi ceux qui, tout en appartenant à un même genre, sont susceptibles de différer le plus les uns des autres — mais encore les seuls sujets qui, ayant la pleine conscience d’eux-mêmes, sont capables de poser les unes en face des autres leurs individualités ? […] Le respect du genre humain ruine celui de la caste, mais non celui de la personnalité.
Avec les talens qu'il paroît avoir, il eût pu choisir un autre genre que celui auquel il s'est attaché ; mais enfin ses petits Romans, connus sous le nom de Nouvelles, ont un but honnête ; la morale y est mise en action avec intelligence, avec sensibilité, & c'en est assez pour le justifier d'y avoir consacré son temps. […] S'il veut s'appliquer dans la suite à mettre plus de precision dans son style, à dégager les événemens de certains détails superflus qui refroidissent la narration & affoiblissent l'intérêt principal, nous lui promettons du succès, même pour des Ouvrages d'un genre supérieur.
Il exposa, il y a deux ans, deux petits tableaux en ce genre qui se firent remarquer. […] C’est la vérité dans ce genre.
Ses travaux de revue en particulier, ou même ses simples articles de journal, qui sortaient des formes usitées, et dont chacun offrait un tout, le désignèrent d’emblée à l’attention comme un maître d’un genre nouveau. […] Un tel genre de vie anéantit l’esprit faible, mais donne une singulière énergie à l’esprit capable de penser par lui-même. » Ses premiers doutes lui vinrent à Issy, et ils lui arrivèrent par les études naturelles, par les sciences, pour lesquelles il se sentait du goût, et qu’il commençait à cultiver. […] C’est ce qu’il appelle la conscience du genre humain, — une sorte de miroir supérieur et mobile où se réfléchissent et se concentrent les principaux rayons, les principaux traits du passé, et qu’à chaque époque le nombre plus ou moins grand des hommes qui pensent promène avec soi et transmet à ceux qui suivent. […] Telle est l’humanité : chaque nation, chaque forme intellectuelle, religieuse, morale, laisse après elle une courte expression qui en est comme le type abrégé et expressif, et qui demeure pour représenter les millions d’hommes à jamais oubliés qui ont vécu et qui sont morts groupés autour d’elle. » Cette conscience, cette mémoire du genre humain, c’est donc comme une Arche de Noë perpétuelle dans laquelle il ne peut entrer que les chefs de file de chaque race, de chaque série. […] Certes, l’homme qui s’exprime ainsi n’est pas irréligieux : il me paraîtrait même conserver et introduire dans sa conclusion dernière une légère part de mysticisme ou d’indéterminé sous le nom d’idéal ; et je serais plutôt tenté, quand je considère l’histoire du monde, la vanité de notre expérience, la variété et le recommencement perpétuel de nos sottises ; quand je viens à me représenter combien de lacunes en effet dans ce cabinet des types et échantillons qu’il appelle magnifiquement la conscience du genre humain, combien de pertes irréparables et que de hasard dans ce qui a péri et ce qui s’est conservé, combien d’arbitraire et de caprice dans le classement de ce qui reste, et que ce restant dont nous sommes si fiers, si l’on excepte les tout derniers siècles qui nous encombrent, et dont, nous regorgeons, n’est, en définitive, qu’un trésor composé d’épaves comme après un naufrage ; — quand je me représente toutes ces interruptions, ces oublis, ces brusqueries et ces croquis de souvenirs, ces ignorances complètes ou ces à-peu-près, et à vrai dire, ces quiproquos qui ne sauraient pourtant revenir tout à fait au même, — je serais, je l’avoue, plutôt tenté de trouver que M.
Introduction des genres anciens. […] Voilà comment, dans quel esprit, sur les traces des anciens et des Italiens, la Pléiade a jeté brusquement la poésie hors des voies anciennes et populaires ; avec un mélange unique de noblesse aristocratique et de superbe érudition, elle a tenté de prodigieuses nouveautés : elle a voulu tout d’un coup renouveler les thèmes poétiques, changer les genres, refaire la langue. […] Les genres et les vers. […] Au reste, c’est une substitution générale des genres anciens et italiens aux genres du xve siècle que la Pléiade a tentée et opérée en effet.
Mais la même Providence, qui semble avoir attaché le bonheur à la médiocrité du rang et de la fortune, semble aussi l’avoir attaché de même à la médiocrité des talents, apparemment pour nous guérir de l’ambition en tout genre. […] Ils continueront à éclairer et à pervertir le genre humain. […] Ce genre de succès, pire que toutes mes disgrâces, a achevé de me décourager. […] J’envierais le bien-être dont ils jouissent, s’il n’était pas fondé sur la sottise et l’orgueil ; mais ce genre de félicité me paraît trop fade, et je sens que je ne veux point être heureux à ce prix-là. […] Vous êtes excusable d’avoir essayé de lire à la fois tant de poètes, d’orateurs et de romans, mais non pas de les avoir lus jusqu’au bout ; vos premières lectures en ce genre auraient dû vous persuader que les vrais ouvrages d’agrément sont aussi rares que les gens vraiment aimables.
Voilà, en effet, quoique parfois les gens d’esprits s’en mêlent, une littérature d’un genre très commun pour l’instant, et d’une facilité si déplorable qu’elle peut se laisser prendre par tous les sots ! […] Assurément, comme on va le voir, il est impossible de les confondre ; mais c’est précisément la différence existant entre eux qui fera mieux comprendre la triste identité du genre incomplet, faux et presque prostitué de littérature auquel ils se sont livrés tous les deux. […] Eh bien, c’est ce style dont nous pouvons dire : « J’ai vu mieux », que nous retrouvons dans le livre sur la Hollande, où rien, absolument rien de l’auteur ne rachète les défauts inhérents au genre d’ouvrage qu’il a entrepris ! […] Il est évident que beaucoup de livres comme celui-ci auraient leur éloquence contre ce genre de littérature égoïste et facile, et rendraient impossible toute illusion. […] l’homme le moins fait par son genre de talent, par ses idées, par sa fierté pour aspirer à cet honneur sénile de l’Académie !
Ses Ouvrages, sans le placer parmi les Auteurs du premier ordre, ne laissent pas d’avoir leur genre d’utilité. […] Gastelier de la Tour, sont ce que nous avons de plus instructif & de mieux fait en ce genre.
Aujourd'hui ce genre est fort négligé, parce que le sentiment, qui en est l'ame, a beaucoup dégénéré parmi nous. On a voulu substituer aux Elégies une sorte d'Epîtres, connue sous le nom d'Héroïdes ; mais si on en excepte trois ou quatre, on conviendra que ce n'étoit pas la peine de créer un nouveau genre pour raisonner, métaphysiques, au lieu de peindre & de sentir.
Elle n’exagère pas, non certes, lorsqu’elle se prend à demander, de loin en loin, l’épuration d’un genre plutôt pernicieux et des singulières mœurs littéraires qui s’y rattachent. […] Le genre s’altéra vite. […] Le médiocre, en ce genre, ne portant point de profit, nulle trace n’en demeure, impressionnant le champ du souvenir. […] Le concours que vous ouvrez, comme tous les concours de ce genre, ne produira sans doute rien que d’artificiel. […] Et d’abord, n’espérez pas que l’on puisse faire entrer dans ce genre de littérature « le culte de la vérité ».
Je suis loin de dédaigner ce genre d’histoire. […] Daunou, par l’exactitude des recherches et la solidité des jugements, ont fait de l’histoire littéraire un genre dans lequel la philosophie, cette âme des écrits, a sa part. […] Il y faut comprendre désormais tous les genres, les qualités de chaque genre en particulier, la composition des ouvrages la méthode, et généralement tout ce qui fait de chaque ouvrage un tout composé de parties unies entre elles, et proportionnées à l’image des êtres organisés dans l’ordre naturel. […] Nous l’aimons, parce qu’elle nous paraît la meilleure patrie pour l’homme en général ; nous voudrions y donner le droit de cité à tout le genre humain. […] Les figures, les métaphores, sont des pièges du même genre, et dont il n’est guère plus facile de se garder.
Elles ont fait ainsi la fortune de ces genres qu’on appelle « communs », dont le caractère est de n’exister qu’autant qu’il existe un public pour les y encourager. […] Il se produit alors, dans tous les genres, une espèce d’exaltation ou d’enflure qui va jusqu’à l’extravagance. […] L’Évolution des genres, t. […] Quelques-uns de ces genres se sont-ils peut-être comme épuisés d’eux-mêmes, pour avoir trop produit, trop de chefs-d’œuvre en trop peu de temps ? […] — En revanche, la préciosité a singulièrement aidé aux progrès du genre épistolaire ; — du genre des Maximes ou des Caractères ; — et du roman psychologique.
Le caractere de son éloquence, sans être du premier genre, a un mérite qui lui est particulier. […] En effet, on peut juger, par certains morceaux de ses Discours pleins de chaleur & de dignité, que plus de sobriété dans l’usage de son esprit, plus de retenue à sacrifier au goût des contrastes & de l’antithese, l’auroient encore plus approché de nos vrais modeles en ce genre.
Le biographe d’Edgar Poe ne le dit pas et peut-être ne s’en soucie guère ; mais le silence de sa notice sur l’éducation morale, nécessaire même au génie pour qu’il soit vraiment le génie, genre d’éducation qui manqua sans doute à Edgar Poe ; et d’un autre côté, le peu de place que tiennent le cœur humain et ses sentiments dans l’ensemble des œuvres de ce singulier poëte et de ce singulier conteur, renseignent suffisamment, — n’est-il pas vrai ? […] C’est l’application du mot de Bacon : « les hommes ont peur de la mort comme les enfants ont peur de l’ombre. » Cette peur des sens soulevés prend mille formes dans les Histoires de Poe ; mais soit qu’elle se traduise et se spécifie par l’horreur qu’il a d’être enterré vivant, ou par le désir immense de tomber, ou par quelque autre hallucination du même genre, c’est toujours la même peur nerveuse du matérialiste halluciné. […] Edgar Poe, le fils de l’aventure et de l’aventure infortunée, est aussi le plus souvent un aventurier d’inventions malheureuses, quoiqu’il y ait quelques-uns de ses contes qui, le genre admis de cette littérature matérialiste et fébrile, semblent réussis. […] Il y aurait quelque chose de plus à faire que ses Contes, ce serait sa propre analyse, mais pour cela, il faudrait son genre de talent… Quand on résume cette curieuse et excentrique individualité littéraire, ce fantastique, en ronde bosse, de la réalité cruelle, près duquel Hoffmann n’est que la silhouette vague de la fumée d’une pipe sur un mur de tabagie, il est évident qu’Edgar Poe a le spleen dans des proportions désespérées, et qu’il en décrit férocement les phases, la montre à la main, dans des romans qui sont son histoire.
Jay, des questions déjà bien vieilles de goût et de genres en littérature, ne sont plus en rapport avec la préoccupation du public, ni même avec l’atmosphère de l’Académie. […] Sans doute les genres se confondent et se heurtent horriblement ; le mauvais déborde ; l’ignoble nous repousse et envahit la scène de toutes parts. […] Ils peuvent avoir eu à certains moments, et pour la vulgarisation de certaines idées justes, leur genre d’utilité, qu’il nous appartient moins qu’à personne de leur dénier ; mais, comme écrivains, comme personnages littéraires distincts, ils ne sont pas.
L’importance du premier dans la vie nationale est mal représentée par la place qu’il occupe dans la littérature française, quoiqu’il lui ait fourni plusieurs de ses chefs-d’œuvre les plus considérables, et certains genres même, qui n’ont pas d’analogie dans les littératures anciennes, comme l’éloquence religieuse. […] Ses formes même apparaissent, se développent, se dessèchent, et se dissolvent, selon leur rapport à l’état intime de la société ou du groupe de la société qu’il s’agit de manifester : en sorte que, par les genres mêmes qui prévalent, la littérature exprime toutes les modifications de l’esprit français. […] La décadence des principes qui avaient fait la force et la grandeur de l’âme féodale, les victoires de l’intérêt sur l’honneur, de la ruse sur la force, de la sagesse pratique sur la folie idéaliste, l’infiltration de la science cléricale dans le monde laïque, moins sévèrement enfermé dans l’abstraction, moins étroitement contenu par l’orthodoxie théologique, l’essor du bon sens bourgeois et de la logique disputeuse, l’éveil de la curiosité, de la critique, du doute, et la diffusion d’un esprit grossièrement négatif et matérialiste, tout cela, dans ce xive et ce XVc siècle qui sont moins le moyen âge que la décomposition du moyen âge, fait naître et fleurir toute sorte de genres, narratifs, didactiques, satiriques, prose ou vers, contes, farces, allégories.