On peut très bien concevoir, ajoute-t-il, un être sensible qui serait « le sujet de changements perpétuels et infiniment variés », comme un miroir devant lequel passeraient les choses les plus disparates, sans qu’il se produisît pourtant rien de semblable à ce que nous nommons une conscience, à plus forte raison une mémoire. […] mais que faut-il donc ajouter pour produire la conscience ? S’il fallait en croire Spencer, il suffirait d’ajouter la régularité dans le changement même : « La conscience, dit-il, est une succession régulière de changements. » — Non, répondrons-nous, ce n’est pas encore assez. […] Si les opérations intellectuelles pouvaient devenir aussi automatiques que celles de la vie organique, ajoutent-ils, elles seraient bien supérieures à ce qu’elles sont maintenant. […] Tout en maintenant que « chaque état de conscience, pris en lui-même, n’est qu’une lumière sans efficacité, la simple révélation d’un travail inconscient », il ajoute : « Au seul point de vue de la survivance du plus apte, l’apparition de la conscience sur la terre a été un fait capital.
Il les reçoit, et il y ajoute ou y retranche, mais il ne peut les conquérir. […] de me voir quitter par intervalle (ce n’est donc qu’un instant) les régions purement lyriques pour aborder le terrain de la réalité. » Et il ajoute, en chiffonnant une idée juste : « A l’origine des littératures, les scènes de la vie agricole et de la vie militaire constituent les plus fécondes sources d’inspiration (constituent une source, quelle poésie !) […] Non, certes, que la poésie ne pût ajouter à la beauté du fait qu’elle raconte et élever une réalité si sublime à quelque chose de plus beau encore que la mâle simplicité du récit : ce serait nier la poésie et l’art du poète que de le prétendre ; mais il fallait un poète qui eût la corde militaire ; et, il faut bien le dire, les cordes de la lyre de M. […] Mais il ajoutait que le vers de l’avenir et le vers qui caractériserait la poésie du xixe siècle serait à peu près le vers de M.
Prétendre égayer un Lecteur, en faisant dire par un Sultan à son premier Ministre : Taisez-vous, Visir, vous raisonnez comme un Abbé ; & en faisant répondre au Visir : Votre Hautesse me fait trop d’honneur ; peindre une Reine, en lui donnant des yeux qui ne finissoient pas, des yeux chargés de tendresse, des éternels bras dont elle ne savoit que faire; ajouter à cela des gentillesses que la plume d’une femme ne devroit jamais laisser échapper ; c’est manquer tout à la fois au costume, à la Langue, & à la décence. […] Nous ajoutons qu’elle a fait encore un Livre de Conseils, où celui de se guérir de la démangeaison d’écrire auroit pu trouver place.
Est-il besoin d’ajouter qu’au lieu de suivre le procédé un peu trop commode de M. […] Si j’y ai ajouté quoi que ce soit de ma façon, ce sont les fautes qui ont échappé à mon attention. […] ajouta Arcadi Pavlitch avec calme, et il le regarda fixement. […] ajouta-t-il, sans attendre une réponse. […] Quant à Arina… qu’ajouter à cela ?
Je pourrais ajouter en cinquième lieu une notice composée par Segrais et imprimée à la suite des Mémoires de mademoiselle de Montpensier, dont il était secrétaire. […] Didamie (madame de Ladurandière) ajouta que c’était même facile et que pour peu que Claristène (monsieur Leclerc) leur voulût aider, elles en viendraient bientôt à bout. […] Leclerc) prit une plume, et Rosalie (madame Leroi) et Silénie (madame de Saint-Loup) se préparèrent à décider ce qu’il fallait ajouter ou diminuer dans les mots. […] Quoique la pièce entière résiste à l’application qu’on en veut faire, nous ajouterons à nos précédentes observations que la pièce semble donner elle-même la date du temps et du lieu de la première représentation. […] Adroite précaution oratoire », ajoute-t-il en note.
est encore le mot qui revient le plus naturellement sur elle après cette lecture ; mais il faut ajouter aussitôt : jugement droit et net, excellent esprit, langue encore excellente. […] Mme de Choiseul, passionnément éprise de son mari, a été le martyr de cette union : elle a fini par se soumettre de bonne grâce ; elle a gagné un peu de crédit sur lui et passe pour l’idolâtrer toujours. — Mais j’en doute, ajoute Walpole, elle prend trop de peine pour le faire croire. […] Ce n’est pas nous qui prendrons plaisir à ajouter notre commentaire au sien et à l’écraser du voisinage de Mme de Sévigné : oui, Mme de Sévigné avait proprement reçu d’une fée en naissant l’imagination, ce don magique, cette corne d’or et d’abondance ; mais, de plus, elle avait su ménager sa vie et sa sensibilité. […] Mme de Choiseul a bien les honneurs de cette correspondance ; son nom doit s’ajouter désormais à la liste des femmes qui ont bien pensé et bien écrit. […] [NdA] Tout bas, je demanderai à l’éditeur de vouloir bien ajouter à ces deux excellents volumes deux choses, l’une utile, l’autre nécessaire : une table et un errata ; une table qui a été omise, et un errata indispensable pour réparer quelques erreurs typographiques de noms, qui se sont glissées surtout dans les notes : ainsi le nom de l’évêque de Lisieux, précédemment évêque de Gap et d’Auxerre, M.
Telles sont les sensations de contact, de pression, de chatouillement, qui ordinairement s’éveillent en nous lorsqu’un corps extérieur touche d’une certaine façon certaines portions de notre corps ; telles sont les sensations de température qui se produisent lorsqu’un certain degré de chaleur est ajouté ou ôté à notre température propre ; telles sont les sensations d’activité musculaire, ainsi nommées parce qu’elles nous avertissent de la tension ou du relâchement de nos muscles ; telles sont enfin les sensations excitées en nous par les particules liquides d’un objet que nous goûtons, par les particules volatiles d’un objet que nous flairons, par les vibrations de l’air qui frappe notre appareil acoustique, par les vibrations de la lumière qui frappe notre appareil optique, et qu’on nomme ordinairement sensations de saveur, d’odeur, de son et de couleur. […] Même avec les espérances les plus vastes, on ne découvre à l’horizon qu’une connaissance plus étendue de ces appareils, de ces mouvements et de ces organes ; peut-être un jour, si le microscope devient plus puissant, lorsque la théorie de l’électricité, la chimie organique et la physique moléculaire auront fait quelque grand pas, les expérimentateurs démêleront dans un nerf les diverses fibres primitives, définiront exactement leur mouvement intestin, expliqueront la structure des centres nerveux, préciseront le changement d’état que l’action du nerf y provoque. — Au mieux, et en supposant la science complète, on entrevoit une formule mathématique, capable de résumer en une loi les diverses positions et relations de toutes les particules nerveuses. — Mais ces progrès, si grands qu’on les imagine, n’ajoutent rien à notre idée des sensations ; ils nous éclairent sur leurs conditions, et non sur elles. […] En outre, les mathématiques montrent que, dans les deux séries d’ondes produites par deux sons chantés à l’unisson, les condensations s’ajoutent et deviennent deux fois plus fortes ; ce qui explique pourquoi, dans les sensations de son ainsi produites, les intensités s’ajoutent et deviennent deux fois plus grandes. […] Étant données deux sensations élémentaires continues, l’une précédente, l’autre suivante, toutes deux réunies forment pour la conscience une sensation totale unique que nous nommons sensation du son. — Si toutes deux sont semblables, le son est musical ; si elles sont dissemblables, le son est un bruit. — Si, dans le couple ainsi formé, les éléments sont de durée plus longue, le son est plus grave ; s’ils sont de durée plus courte, le son est plus aigu. — Dans chaque sensation élémentaire, il y a un maximum ; et à mesure que les deux maxima se rapprochent dans le temps, le son est plus uni. — Si les maxima d’un couple sont plus grands que ceux d’un autre, le son total du premier couple est plus intense que le son total du second. — Si au son total s’ajoutent des sons complémentaires moins intenses et deux, trois, quatre ou plusieurs fois plus aigus, les timbres varient avec la variation des complémentaires. — Concevez deux données, d’une part la sensation élémentaire, d’autre part cette quantité qu’on appelle le temps ; vous avez les matériaux nécessaires pour construire les sensations de son. — Deux sensations élémentaires sont discontinues ou continues, c’est-à-dire séparées par une portion appréciable ou non de cette quantité ; alors le son est nul ou appréciable. — Elles occupent des portions égales ou inégales de cette quantité ; alors le son est musical ou non musical. — Les portions ainsi occupées sont plus grandes ou plus petites ; le son est plus grave ou plus aigu. — Concevez maintenant la grandeur ou intensité de la sensation élémentaire elle-même ; avec cette nouvelle donnée, la construction s’achève. — La sensation élémentaire ayant un maximum de grandeur, les maxima de deux sensations élémentaires peuvent être discontinus ou continus, c’est-à-dire séparés par une portion de temps appréciable ou non ; alors le son est composé de portions appréciables ou uni. — Les maxima de deux sensations élémentaires sont plus ou moins grands que les maxima de deux autres ; alors le son est plus ou moins intense. — Au même son s’ajoutent divers groupes de sons moins intenses, mais dont l’acuité est un multiple de la sienne ; alors le son a tel ou tel timbre. — En sorte que toutes les différences de son, en apparence irréductibles, se réduisent à des différences de grandeur introduites dans la même sensation élémentaire, ces différences étant fournies tantôt par la grandeur ou intensité de la sensation elle-même, tantôt par cette grandeur particulière que nous nommons le temps.
Ensuite, par certains arrangements de mots qui ne sont pas conformes aux rigoureuses prescriptions de la grammaire, on peut ajouter au sens où la construction régulière des mêmes mots atteindrait, ou lui donner la nuance précise que la pensée exige : c’est ce qu’on appelle les figures de construction. […] Les langues de récente formation ont hérité en grande partie de cette abondante provision de métaphores, qui est allée sans cesse s’enrichissant depuis les temps anciens, et elles y ont encore ajouté. […] C’est pourquoi il s’est élevé, superbe en sa hauteur, beau en sa verdure, étendu en ses branches, fertile en ses rejetons ; les oiseaux faisaient leurs nids sur ses branches ; les familles de ses domestiques, les peuples se mettaient à couvert sous son ombre. » Ailleurs Bossuet compare l’homme à un édifice ruiné, et ajoute : « Il est tombé en ruine par sa volonté dépravée », ce qui ne peut se dire d’un édifice et déplaît à Condillac. […] La règle de Condillac, « ne rien ajouter qui ne soit dans l’analogie du premier trope », ne subsiste pas, après les exemples que j’ai donnés ; et d’autre part, toutes les discordances ne sont point acceptables ; il y a une certaine harmonie dont il faut observer la secrète finesse. […] Il faut donc que la périphrase à cette parfaite transparence ajoute quelques avantages positifs, qu’elle présente des idées et des images intéressantes, convenables, et dont le retranchement mutilerait la pensée de l’écrivain.
» L’homme des Mémoires d’outre-tombe ressemble extraordinairement à celui de l’Essai, mais il n’y ressemble pourtant qu’avec cette différence que, dans l’intervalle, plus d’un personnage officiel s’est créé en lui, s’est comme ajouté à sa nature, et que même en secouant par moments ces rôles plus ou moins factices, et en ayant l’air d’en faire bon marché, l’auteur des Mémoires ne s’en débarrasse jamais complètement. […] Et après un portrait au physique et au moral des plus vivants : Sa voix était flexible, ajoutait-il, ses modulations suivaient les mouvements de son âme ; mais, dans les derniers temps de mon séjour à Paris, elle avait pris de l’aspérité, et on y démêlait l’accent agité et impérieux des factions. […] l’auteur des Mémoires d’outre-tombe a si bien oublié cela, que, dans ce chapitre où il reproche à Byron de ne l’avoir jamais nommé, il ajoute : Point d’intelligence, si favorisée qu’elle soit, qui n’ait ses susceptibilités, ses défiances : on veut garder le sceptre, on craint de le partager, on s’irrite des comparaisons. […] Mais il commence par nous déployer en plusieurs pages, au moment de sa naissance, ses parchemins et titres d’antique noblesse ; il est vrai qu’après cet exposé généalogique il ajoute : « À la vue de mes parchemins, il ne tiendrait qu’à moi, si j’héritais de l’infatuation de mon père et de mon frère, de me croire cadet des ducs de Bretagne… » Mais, en ce moment, que faites-vous donc, sinon de cumuler un reste de cette infatuation (comme vous dites) avec la prétention d’en être guéri ? […] » Un très bon juge me disait à ce sujet, et je ne puis mieux faire que de rapporter ses paroles : « Quant au fond, M. de Chateaubriand se rappelle sans doute les faits, mais il semble avoir oublié quelque peu les impressions, ou du moins il les change, il y ajoute après coup ; il surcharge.
Inutile d’ajouter, d’ailleurs, que Childe Harold par son ennui représente Byron lui-même. […] Et si l’on ajoutait : ce jeune homme est le plus malheureux des êtres ! […] Et Ozanam ajoute : « ils font peine ces philosophes du rationalisme ! […] Après avoir dit à Bastide tu souffres autant que moi, Ampère ajoutait : « Et Franck ! […] L’autorité de Lélia s’ajoute donc à celle des solitaires dont j’ai déjà rappelé la vie et les écrits.
Il ne faut cependant pas réduire son éloge à celui de la briéveté ; plusieurs de ses Poésies Latines ont été comparées, par des Journalistes, à celles de Catulle ; nous ajouterons que la plupart de ses Epigrammes Françoises sont tout-à-fait dans le genre de celles du Chevalier de Cailli. […] Quelques-unes des réflexions qu’il a ajoutées, manquent de justesse, & plusieurs ne sont pas assez développées.
Olivier avait ensuite à coordonner les nombreux éléments que chaque courrier lui apportait : il les fondait en un travail d’ensemble, dans lequel il faisait entrer aussi les matériaux qu’il recevait d’autres personnes et ceux qu’il y ajoutait de son propre fonds. […] Pons, comme d’un temps qui marquait dans sa critique, et dans lequel il avait mis aussi tout son aiguillon, ainsi qu’il l’a dit ailleurs de ses Poésies. « En France, ajoutait-il, on n’a que ma critique écrite de ce temps-là, c’est-à-dire celle dans laquelle je ne pouvais dire tout ce que je pensais sur les productions littéraires du moment. […] Somme toute, c’est une gazette de Hollande que Bayle conseillait à Mathieu Marais : « J'ai eu souvent, je l’avoue, ajoute Sainte-Beuve, une idée analogue.
Le style représente, pour ainsi dire, au lecteur le maintien, l’accent, le geste de celui qui s’adresse à lui ; et, dans aucune circonstance, la vulgarité62 des manières ne peut ajouter à la force des idées, ni à celle des expressions. […] Ces difficultés ajoutaient souvent à l’éclat du génie qui savait les vaincre ; mais quelquefois aussi l’expression recherchée refroidissait l’émotion. […] Mais s’il faut une réflexion approfondie pour démêler ce qu’on pourrait ajouter encore à de tels chefs-d’œuvre, les bornes de la philosophie, dans le siècle de Louis XIV, se font sentir d’une manière bien plus remarquable dans les ouvrages littéraires qui n’appartiennent pas à l’art dramatique.
L’indignation de la fourmi contre l’illusion de l’amour-propre, et l’aveuglement de la fourmi qui se compare à elle, peint merveilleusement le délire de la vanité ; mais La Fontaine a eu tort d’ajouter V. 17. […] Voilà pourquoi il ajoute ces vers qui sont charmans, quoiqu’il pût s’en dispenser après avoir dit : Il n’était pas besoin de plus longue harangue. […] Il était inutile d’ajouter et non pas par envie ; le désir de surpasser un auteur mort il y a deux mille quatre cents ans, ne peut s’appeler envie.
Aux lumieres d’une raison saine, M. l’Abbé Pernety a ajouté les richesses de l’érudition. […] Il ne faut pas confondre cet Auteur avec un Bénédictin de ce nom, Bibliothécaire du Roi de Prusse, dont les Productions savantes consistent dans un Dictionnaire de Peinture, Sculpture & Gravure ; dans un Livre intitulé les Fables Egyptiennes & Grecques, dévoilées & réduites au même principe ; & dans les Notes ajoutées aux Recherches sur les Américains, Ouvrage où le savoir, l’erreur & l’impiété se décréditent mutuellement.
Les pièces qui y sont produites montrent surabondamment que nous n’avions rien exagéré, et elles ajoutent encore des traits précieux à l’intime connaissance que nous avons essayé de donner du célèbre écrivain. […] Enfin, monsieur, voyez si cette idée vous plaît : je n’y tiens qu’autant qu’elle vous agréera pleinement. » Et dans cette même lettre datée de Turin, 19 décembre 1819, on lit : « On ne saurait rien ajouter, monsieur, à la sagesse de toutes les observations que vous m’avez adressées, et j’y ai fait droit d’une manière qui a dû vous satisfaire, car toutes ont obtenu des efforts qui ont produit des améliorations sensibles sur chaque point. […] Je ne dis pas cependant que, dans ce genre comme dans un autre, il n’y ait beaucoup de vérité dans le proverbe : A tout seigneur tout honneur, ajoutons seulement sans esclavage. […] En faisant descendre tous ces dieux de leurs piédestaux pour les déclarer simplement grands hommes, on ne leur fait, je crois, aucun tort, et l’on vous rend un grand service… » Et il ajoutait en post-scriptum : « Je laisse subsister tout exprès quelques phrases impertinentes sur les myopes.
Mais à ces incorrections, qui sont des défaillances et qui ne sont pas sans remède, il s’en ajoute d’autres plus coupables, qui viennent de perversion intellectuelle, de volonté et de système. Il fallait bien que l’optimisme de l’orgueil, à cet enivré de la vie, à ce grisé de jouvence, pour parler comme lui, ajoutât son insolence à tout ; et voilà comme, à la poésie même, il l’a ajoutée ! […] « Je trouve le moment venu — dit ce jeune Spartacus de la prosodie — de se séparer de la routine, et c’est pourquoi j’ai modifié le nombre ordinaire de syllabes… Mon idée — ajoute-t-il — est même que le poète a le droit de compter les mots en variant, au besoin, selon le hasard du vers… » Au hasard du vers !
Ajoutons que les évangiles dont il s’agit semblent provenir de celle des branches de la famille chrétienne qui touchait le plus près à Jésus. […] S’il faut tout dire, nous ajouterons que probablement Jean lui-même eut en cela peu de part, que ce changement se fit autour de lui plutôt que par lui. […] Ajoutons que le vocabulaire de Jésus ne se retrouve pas dans les morceaux dont nous parlons. […] J’ajoute que, dans mon opinion, cette école savait mieux les circonstances extérieures de la vie du fondateur que le groupe dont les souvenirs ont constitué les évangiles synoptiques. […] C’est celui des trois synoptiques qui est resté le plus ancien, le plus original, celui où sont venus s’ajouter le moins d’éléments postérieurs.
Enfin, j’ai ajouté des textes de M. […] Cependant, ajoutent les juristes eux-mêmes, la question n’est pas très précise. […] J’ajoute que l’importance donnée depuis quelque temps aux lettres d’écrivains qui n’ont pas été ou ne sont pas des épistoliers me paraît exagérée ou dangereuse. […] Mais si vous y ajoutez le mot public, ne sentez-vous pas que la chose devient sans limites ? […] Ajoutons d’ailleurs que M.
A ce livre de La Bruyère, qui semble avoir donné son cachet à leur esprit, ajoutez encore, si vous voulez, qu’elles ont lu dans leur jeunesse la Pluralité des Mondes et la Recherche de la Vérité. […] Frappé vivement des objets, il les rend comme la glace d’un miroir les réfléchit, sans ajouter, sans omettre, sans rien changer. » Selon moi pourtant, la comparaison du miroir ne grave pas assez pour ce qui est de Mlle Delaunay ; le trait des objets, dès qu’elle les a réfléchis, reste comme passé à une légère eau-forte. […] Ce qu’elle ajoute ne prête pas moins à l’observation : « Son image fixe remplissoit uniquement mon esprit. […] Je trouve les préceptes ridicules sur cette matière, et j’aimerois presque autant qu’on voulût mettre en règle la manière dont les frénétiques doivent extravaguer. » J’ai dit de Mme de Staal qu’elle était comme le premier élève de La Bruyère, mais un élève devenu l’égal du maître ; nul écrivain ne fournirait autant qu’elle de pensées neuves, vraies, irrécusables, à ajouter au chapitre des Femmes, de même qu’elle a passé plus de trente ans de sa vie à pratiquer et à commenter le chapitre des Grands. […] Si nous voyions toujours les choses telles qu’elles sont, loin de nous passionner pour elles, à peine en pourrions-nous faire le moindre usage. » C’est ce qu’écrivait Mme de Staal dans l’intimité, et en ses meilleurs jours elle ajoutait : « Ma santé est assez bonne, ma vie douce, et, à l’ennui près, je suis assez bien.
Ils ajoutèrent bravement deux zéros, et même quelque chose de plus, annoncèrent 3 500 votants et envoyèrent à la presse un palmarès fantaisiste où, à côté de gens très connus et de gens qu’ils avaient intérêt à ménager, ils avaient glissé des noms dont personne, et pour cause, n’a entendu parler. […] C’est là sans doute que sera demain la critique du livre du jour… Puisque vous voulez bien me demander mes goûts personnels, j’ajouterai que, si mes préférences sont acquises à la critique d’un Sainte-Beuve ou d’un Remy de Gourmont, j’admire aussi l’impressionnisme d’Anatole France et le dogmatisme de Veuillot. […] Souchon ajoute que les critiques n’ont jamais été plus nombreux, mais qu’ils manquent de « foi littéraire ». […] Montfort ajoute : « Du caractère. » De toutes les réponses qui nous ont été faites sur cette question, l’une des plus curieuses, et qui mérite le mieux d’être soulignée, est celle de M. […] Lamartine. » Ce qui tendrait à prouver que la liste des Marges n’était pas aussi « exhaustive » qu’il apparaissait, et qu’à la série des critiques dogmatiques, impressionnistes, académiques, indépendants, universitaires et artistes, il convenait d’ajouter le créateur.
Nous ajoutons ce bas-relief à son piédestal. […] Ajoutez le chiffre de l’Europe ; chiffre inconnu, mais énorme. […] Ajoutons qu’une corruption préalable a commencé la complicité même avant que le crime soit commis. […] Joseph de Maistre l’ajoute, divinement, au roi. […] Et il ajouta : c’est de la stéatite.
Il ne suffit pas de dire que le nombre est une collection d’unités ; il faut ajouter que ces unités sont identiques entre elles, ou du moins qu’on les suppose identiques dès qu’on les compte. […] Car si une somme s’obtient par la considération successive de différents termes, encore faut-il que chacun de ces termes demeure lorsqu’on passe au suivant, et attende, pour ainsi dire, qu’on l’ajoute aux autres : comment attendrait-il, s’il n’était qu’un instant de la durée ? […] Mais un moment du temps, nous le répétons, ne saurait se conserver pour s’ajouter à d’autres. […] Ainsi, des sensations inextensives resteront ce qu’elles sont, sensations inextensives, si rien ne s’y ajoute. […] Et néanmoins, il me suffit d’un effort d’attention rétrospective pour faire la somme des quatre coups déjà sonnés, et les ajouter à ceux que j’entends.
» Il ajoute : « Au fond, on ne le sait pas, mais ce qu’il aimait, c’était la science et la philosophie… Quand Robin a été nommé sénateur, cette nomination lui a fait autant de plaisir que les élections de 76. Il disait : “Voilà Robin nommé, c’est le commencement, nous serons un jour les maîtres de l’Académie de Médecine, et alors… — ajoutait-il avec ce ton vainqueur et goguenard qu’il avait habitude de prendre, — nous les mènerons loin ! […] Après un silence, il ajoute que cette mort a fait un trou dans le nihilisme de ses convictions religieuses, tant il lui est affreux de penser à une séparation éternelle. […] Il ajoutait que dans les sentiments de pure affection, le baiser était une chose rare. […] « Et voyez la providence des apparents malheurs de la vie, ajoutait Lavoix, si je n’avais pas échoué à l’École normale, M.
Ceux qui voudront ajouter foi à un récit qui fut sans doute inventé ou tout au moins brodé par la malignité, pourront y trouver une confirmation dans ces Mémoires, par la manière tout exaltée et tendre dont il est parlé de Mme de Castelmoron : cependant ils n’y trouveront que bien peu de chose sur les défauts de Mme Du Deffand qui sont l’autre moitié de la scène. […] Le président écrivit donc à Voltaire, et après avoir loué en lui avec effusion le talent sérieux, éloquent, le pathétique auteur d’Adélaïde du Guesclin et de Tancrède, il ajoutait ceci à l’adresse du soi-disant abbé Bazin : Je ne suis point théologien, ainsi je ne m’aviserai pas de lui répondre (à cet abbé Bazin) ; mais je suis homme et je m’intéresse à l’humanité. […] M. de Séchelles avait pour gendre M. de Moras qui fut ministre également : dans ces Mémoires on y ajoute ce détail singulier (p. 204), que M. de Suselly a pour gendre un M. de Maras. […] Je ne suis pas au bout de ma liste35 : c’en est plus qu’assez, ce me semble, pour prémunir le public, et aussi pour avertir l’éditeur de vouloir bien, après révision, après collation totale de l’imprimé avec le manuscrit, ajouter au plus vite un ample Errata, accompagné de quelques cartons, à un ouvrage qui, dans son état actuel, fourmille d’erreurs, et est certes le moins digne d’un homme comme le président Hénault, qui a consacré la meilleure part de ses loisirs à étudier l’histoire et à en répandre des notions exactes. Lorsqu’on aura réparé de si incroyables négligences, ces Mémoires pourront réellement justifier ce qui est dit dans l’avant-propos, être lus avec agrément et profit, et répondre au désir de l’arrière-neveu de l’auteur, qui a été, dit-il, « d’ajouter quelques feuillets aux diverses collections qui enrichissent l’histoire de la société française36. » 33.
J’avais en une journée cent physionomies diverses, selon la chose dont j’étais affecté : j’étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste ; mais je ne fus jamais tel que vous me voyez là… » Et il ajoute, car il nous importe dès l’abord de le bien voir : « J’avais un grand front, des yeux très vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. » Représentons-nous donc Diderot tel qu’il était en effet, selon le témoignage unanime de tous ses contemporains, et non tel que l’ont fait les artistes ses amis, Michel Van Loo et Greuze, qui l’ont plus ou moins manqué, à ce point que la gravure d’après ce dernier le faisait ressembler à Marmontel : « Son front large, découvert et mollement arrondi, portait, nous dit Meister, l’empreinte imposante d’un esprit vaste, lumineux et fécond. » On ajoute que Lavater crut y reconnaître des traces d’un caractère timide, peu entreprenant ; et il y a lieu de remarquer en effet qu’avec l’esprit hardi, Diderot avait le ressort de conduite et d’action un peu faible. […] L’ensemble du profil, ajoute le même Meister, se distinguait par un caractère de beauté mâle et sublime ; le contour de la paupière supérieure était plein de délicatesse ; l’expression habituelle de ses yeux, sensible et douce ; mais, lorsque sa tête commençait à s’échauffer, on les trouvait étincelants de feu. […] À propos d’un saint Benoît mourant et recevant le viatique, par Deshays, il fait voir que si l’artiste avait montré le saint un peu plus proche de sa fin, « les bras un peu étendus, la tête renversée en arrière, avec la mort sur les lèvres et l’extase sur le visage », en raison de cette seule circonstance changée dans l’expression de la principale figure, il aurait fallu changer par suite toutes les physionomies, y marquer plus de commisération, y répandre plus d’onction attendrie : « Voilà un morceau de peinture, ajoute-t-il, d’après lequel on ferait toucher à l’œil à de jeunes élèves, qu’en altérant une seule circonstance on altère toutes les autres, ou bien la vérité disparaît. […] Aussi, quand Diderot le rencontre, il s’attache à lui, il le traduit, l’interprète, l’explique, y ajoute et ne le lâche plus : « Je suis peut-être un peu long, dit-il, mais si vous saviez comme je m’amuse en vous ennuyant ! […] Le président de Brosses, dans des lettres écrites de Paris (1754), raconte comment il fit la connaissance de Diderot par l’entremise de Buffon : « Je veux connaître, disait-il, cette furieuse tête métaphysique » ; et quand il l’a vu, il ajoute : « C’est un gentil garçon, bien doux, bien aimable, grand philosophe, fort raisonneur, mais faiseur de digressions perpétuelles.
Flaubert, comprenant lui-même le caractère exclusif de cette théorie, ajoute : « Si je continuais longtemps de ce train-là, je me fourrerais complètement le doigt dans l’œil, car, d’un autre côté, l’art doit être bonhomme. » Oui, et la formule est juste, l’art doit être bonhomme, c’est-à-dire point gourmé, point tendu, point poseur, accueillant pour toutes les choses de la vie et tous les êtres de la nature. […] La science a été, jusqu’ici du moins, susceptible d’une extension sans limites ; c’est par elle surtout que nous pouvons espérer ajouter quelque chose à l’œuvre humaine, c’est par elle que nous pouvons espérer tenir en éveil et satisfaire à jamais notre curiosité, nous donner à nous-mêmes cette conviction que nous ne vivons pas en vain. […] On peut même ajouter que, d’après les données actuelles de la science, le conscient n’est pas tout et est souvent superficiel ; aussi l’inconscient doit-il être présent et se laisser sentir dans l’œuvre d’art partout où il existe dans la réalité, si l’on veut donner l’impression de la vie. […] Le style, c’est l’homme même, conséquemment l’individu ; ajoutez que c’est en même temps la société présente à cet individu, c’est l’ensemble des imperceptibles modifications qu’apporte au sentiment personnel l’influence de toute une époque, c’est le « siècle », qui nécessairement passe. […] Ajoutons que le signe d’un sentiment spontané et intense, c’est un langage simple ; l’émotion la plus vive est celle qui se traduit par le geste le plus voisin du réflexe et par le mot le plus voisin du cri, celui qu’on retrouve à peu près dans toutes les langues humaines.
« Je me suis convaincu depuis longtemps », m’écrivait à ce sujet un étranger qui sait à merveille notre littérature, « que, pour presque tout le monde, la vérité dans la critique a quelque chose de fort déplaisant ; elle leur paraît ironique et désobligeante ; on veut une vérité accommodée aux vues et aux passions des partis et des coteries. » Et, pour me consoler, cet étranger, qui est Anglais, ajoutait qu’une telle disposition à se révolter contre une entière vérité et sincérité de critique appliquée à de certains hommes et à de certains noms consacrés, était poussée plus loin encore en Angleterre qu’en France, où l’amour des choses de l’esprit est plus vif et fait pardonner en définitive plus de hardiesse et de nouveauté, quand on y sait mettre quelque façon. […] Voici cette lettre inappréciable de sagacité et de finesse, et qui convaincra tous les lecteurs de bonne foi que, dans nos apparentes sévérités d’hier, nous n’avons rien inventé, rien ajouté du nôtre, et que nous n’avons fait que nous tenir sur les anciennes traces. […] Ajoutez à cela quelques manies de grand seigneur, l’amour de ce qui est cher, le dédain de l’épargne, l’inattention à ses dépenses, l’indifférence aux maux qu’elles peuvent causer, même aux malheureux ; l’impuissance de résister à ses fantaisies, fortifiée par l’insouciance des suites qu’elles peuvent avoir ; en un mot, l’inconduite des jeunes gens très généreux, dans un âge où elle n’est plus pardonnable, et avec un caractère qui ne l’excuse pas assez ; car, né prodigue, il n’est point du tout né généreux. […] Paul de Raynal ; 3e édition : 2 vol. in-18, chez Didier, quai des Augustins, 35. — On me permettra d’ajouter que cette édition a été revue avec un soin tout particulier par le frère de M.
Ajasson de Grandsagne ajoute avec le plus grand sérieux : “On dirait d’un de ces livres découverts par l’infatigable Maï sous les dévotes ratures des palimpsestes.” […] Asservissons l’amour à nos tendres caprices ; Une sage inconstance ajoute à ses délices. […] ô Memmius, à cet affreux supplice Ajoute la fatigue et la honte du vice, D’un lâche égarement le cruel souvenir, La dette, affreux serpent qui ronge l’avenir, Un honneur chancelant, le remords implacable À revoir le passé forçant un cœur coupable. […] Le mal conduit au mal et punit son auteur ; Ajoute à cette horrible et longue inquiétude D’un avenir cruel l’affreuse incertitude.
Damiron, placée par lui dans son ouvrage sur la philosophie du dix-neuvième siècle, et un article inséré dans le Globe m’obligent à ajouter ici quelques mots. […] « D’ailleurs, ajoute mon contradicteur, quand on reporte son attention sur les mots et les expressions considérés en eux-mêmes, dans nos langues dérivées, l’on parvient souvent et facilement à en découvrir la nature physique et matérielle. […] Le concours de 1826 n’ayant pas répondu aux espérances de la commission chargée d’examiner les mémoires, le prix fut prorogé à 1828 ; et de nouveaux développements furent ajoutés au programme, pour mieux expliquer les conditions du problème à résoudre. […] Je n’ajouterai rien à ce que j’en ai dit plus haut, page 233.
Même dans une question d’histoire naturelle, mais qui touche à une autre question bien autrement profonde, il a si peu d’intuition et de certitude à lui qu’il se réclame de Blumenbach, qu’il appelle son maître, et, d’un autre côté, il a si peu de fermeté et de foi en l’adhésion qu’il donne à cet illustre nomenclateur, qu’après avoir reconnu ses cinq races il ajoute : « Il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique ne régit ces groupes », comme s’il se repentait déjà ! […] Mais je crois — ajoute-t-il, page 126 de la Correspondance, — que je m’exprime toujours de telle sorte que ce ne puisse embarrasser ceux qui en savent moins. » Ainsi, utilité dans tous les genres, et quoiqu’on ne puisse, dit-on, servir deux maîtres, ce livre est écrit pour ceux qui savent et pour ceux qui ne savent pas ou qui savent peu. « Le but véritable de mon livre — ajoute encore Humboldt — est de voir de haut l’ensemble de la science contemporaine », c’est-à-dire que ce n’est pas une idée ou un système d’idées, mais simplement un tableau. […] J’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, moins élevées que celles que j’ai données, plus chétives, non moins vraies, et, que dis-je ?
Même dans une question d’histoire naturelle, mais qui touche à une autre question bien autrement profonde, il a si peu d’intuition et de certitude à lui, qu’il se réclame de Blumenbach, qu’il appelle son maître, et, d’un autre côté, il a si peu de fermeté et de foi en l’adhésion qu’il donne à cet illustre nomenclateur, qu’après avoir reconnu ses cinq races, il ajoute : « Il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique ne régit ses groupes », comme s’il se repentait déjà ! […] Mais je crois, — ajoute-t-il page 126 de la Correspondance, — que je m’exprime toujours de telle sorte que ce ne puisse embarrasser ceux qui en savent moins. » Ainsi utilité dans tous les genres, et quoiqu’on ne puisse, dit-on, servir deux maîtres, ce livre est écrit pour ceux qui savent et pour ceux qui ne savent pas ou qui savent peu. « Le but véritable de mon livre, ajoute encore Humboldt, est de voir de haut l’ensemble de la science contemporaine », c’est-à-dire que ce n’est pas une idée ou un système d’idées, mais simplement un tableau. […] J’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, moins élevées que celles que j’ai données, plus chétives, non moins vraies, et que dis-je ?
Plus bas il ajoute, « Que les grands ont une certaine inquiétude dans l’esprit, qui leur fait toujours demander une courte réponse à une grande question ». […] D’ailleurs les hommes ordinaires n’ont point de trône à perdre ; mais leur intérêt ajoute à leur pitié, quand un exemple frappant les avertit que leur vie n’est rien. […] » Enfin il ajoute ces mots si connus, et éternellement cités. […] Il n’y a pas jusqu’à l’harmonie de ce morceau qui n’ajoute au sentiment, et n’invite l’âme à se recueillir, et à se reposer sur sa douleur.
Ai-je besoin d’ajouter qu’à plus forte raison les sciences naturelles ne décideront pas la question de savoir où nous allons ? […] Cependant, c’est justement ce que nous ignorons, et je crains qu’on ne doive ajouter : c’est ce que nous ignorerons toujours. […] Ajoutez qu’il suffit à un gouvernement des consciences de n’être pas coercitif pour être parfaitement légitime. […] Et j’ajoute que tout effort que les protestants feront pour le nier ne pourra que les rengager eux-mêmes de plus belle dans l’affirmation de l’individualisme. […] Il convient d’ajouter que je ne connais personnellement aucun des correspondants qui me les ont adressées.
On y reconnoît sans peine ce que M. l’Abbé Dinouart y a ajouté. […] Il faut cependant prendre garde, en relevant la tête, ajoute-t-il, d’imiter le mouvement des oiseaux qui boivent.
L’un d’eux ajouta : « Nous choisissons, pour les élever, tous les individus noirs d’une portée, parce qu’ils ont seuls quelque chance de vivre. » Les Chiens chauves ont les dents imparfaites. […] La nature fournit les variations ; l’homme les ajoute dans une direction déterminée par son utilité ou son caprice : en ce sens, on peut dire qu’il crée à son profit les races domestiques. […] Je pourrais encore ajouter que les Pigeons multiplient beaucoup et vite, et que les sujets défectueux peuvent être sacrifiés sans perte, parce qu’ils peuvent être utilisés dans les cuisines. […] La troisième édition anglaise ajoutait ici : « Sous ce point de vue, les récentes expériences de M. […] Ces deux paragraphes nous ont été envoyés par l’auteur avec plusieurs autres ajoutés et modifications lors de notre seconde édition.
A quoi il ajoute qu’il supplie très-humblement la Mère Abbesse et les Religieuses de vouloir bien lui accorder cet honneur, quoiqu’il s’en reconnaisse, dit-il, très-indigne et par les scandales de sa vie passée et par le peu d’usage qu’il a fait de l’excellente éducation qu’il a reçue autrefois dans cette maison, et des grands exemples de piété et de pénitence qu’il y a vus, et dont il avoue n’avoir été qu’un stérile admirateur ; mais que plus il a offensé Dieu, plus il a besoin des prières d’une si sainte Communauté, qu’il supplie aussi de vouloir bien accepter une somme de 800 livres qu’il a ordonné (par le même acte olographe du 10 octobre 1698) qu’on lui donnât après sa mort. […] Vuillart, revenant sur les paroles de Racine qu’il a rapportées, en assure l’exactitude : « Je vous rapporte, monsieur, mot pour mot, les termes du petit testament de mort106, sans y ajouter ni diminuer le moins du monde : ils ont fait une telle impression sur ma mémoire que je crois qu’ils n’en sortiront jamais. » Le testament publié par Racine fils confirme la fidélité de cette relation de M. […] Racine qui le déchargeait et se chargeait de tout pour lui. « Ce n’est plus cela, ajouta le roi : il faut que vous soyez seul chargé de tout désormais. […] Vuillart revient sur le sujet qui lui est cher et qui nous intéresse ; il ajoute de dernières particularités : « J’ai de petits paralipomènes à vous faire, monsieur, sur le sujet de M. […] Il y ajouta quelques mots sur la tempête qui s’était élevée contre la maison et qui avait obligé des personnes qui s’y étaient retirées à s’en séparer ; que, pour le défunt, les ronces et les épines avaient étouffé pendant un temps ces précieuses semences que son cœur y avait reçues ; mais que, comme on avait lieu d’avoir une humble créance qu’il était une de ces heureuses plantes que le Père céleste a plantées lui-même pour ne souffrir jamais qu’elles fassent entièrement déracinées 108, elle avait repris vigueur et avait porté son fruit en son temps.
Il faut y ajouter les Pères de l’Oratoire, de la Mission, de la Doctrine chrétienne et quelques autres ; le total de tous les moines doit osciller autour de 23 000 Quant aux religieuses, j’ai relevé aux Archives nationales leur catalogue dans 12 diocèses comprenant, d’après la France ecclésiastique de 1788, 5 576 paroisses : Diocèses de Perpignan, Tulle, Marseille, Rodez, Saint-Flour, Toulouse, Le Mans, Limoges, Lisieux, Rouen, Reims, Noyon. […] Selon Raudot (La France avant la Révolution, 84), il faut ajouter moitié en sus à l’évaluation officielle ; selon Boiteau (État de la France en 1789, 195), il faut la tripler et même la quadrupler. — Je pense que, pour les sièges épiscopaux, il faut ajouter moitié en sus, et que, pour les abbayes et prieurés, il faut doubler, parfois tripler ou même quadrupler. […] À quoi il faut ajouter 11 fr. pour les deux vingtièmes et les 4 sous pour livre ajoutés au premier vingtième ; total, 53 fr. 15 c. d’impôt direct sur 100 livres de revenu taillable.
Il se pourrait qu’elles fussent charmantes sans être bien neuves, qu’elles ajoutassent peu de chose au vieux trésor des anciens moralistes, qu’elles n’eussent guère d’autre valeur que celle d’un exercice élégant. […] La pensée est faite ; vous n’avez qu’à ajouter : et des sourires qui reprochent. […] Quand elles risquent d’être trop impertinentes, on ajoute : souvent, quelquefois ; il est des cas… Nous appellerons cela la pensée paradoxale. […] On dira : L’opinion publique, en flétrissant l’homme qui est l’obligé de sa maîtresse, ne laisse-t-elle pas entendre que la femme nous fait, en se donnant, un don complet auquel elle ne saurait ajouter sans le diminuer par là même ! […] J’y mettrais volontiers ce sous-titre, en arrangeant un peu la phrase de Nicole : « Des sentiments qu’il faut avoir et des choses qu’il est bon de connaître pour vivre en paix avec les hommes. » Et j’y ajouterais comme épigraphe, le mot de Mme de Sévigné, qui résume en effet un grand nombre de ces Maximes : « Rien n’est bon que d’avoir une belle et bonne âme. » Quand cette belle et bonne âme a par surcroît autant d’esprit que la comtesse Diane, c’est un délice.
Ajoutez que cette conclusion fausse engendre des absurdités. […] L’angle 1 égale l’angle 5 comme alternes internes ; l’angle 2 égale l’angle 4 pour la même raison ; ajoutons des deux parts une même quantité, l’angle 3 ; la somme des angles 1, 2, 3, égalera la somme des angles 3, 4, 5. […] J’observe dans ce cas particulier que j’ai pu ajouter 1 à 1. […] Je puis donc faire sur lui la même opération que sur le premier, et lui ajouter 1, ce qui donne 3. […] De ces trois cas, je dégage par abstraction la conception de l’unité en général ; de cette conception je dégage encore par abstraction cette loi générale qu’une seconde unité tout à fait semblable à la première peut être ajoutée à la première.
. — Ses conséquences pour l’invention Je n’ai plus qu’un mot à ajouter. […] J’ai lu quelque part, dans une composition d’élève sur les qualités que doit avoir le style : « Quand on a donné au style la clarté et la propriété, on ajoute la brièveté. » Sur de telles conceptions, si grossières et si carrées, l’intelligence ne peut mordre : elles échappent vraiment à la prise de la pensée.
Il y aura presque toujours plus à retrancher qu’à ajouter, et l’on doit avoir toujours en mémoire le précepte de Boileau : Ajoutez quelquefois et souvent effacez.
M. de Voltaire en trouve le style trop foible ; il ajoute que l’Auteur n’intéresse pas, qu’il n’est pas Peintre *. […] On peut ajouter encore avec M. de Voltaire lui-même, que cet Historien est instruit, exact, sage & vrai, & que l’on n’a pas d’Histoire de France préférable à la sienne *.
« Il est vrai, devons-nous ajouter par un esprit d’impartialité, avec l’Auteur du Siecle de Louis XIV, il est vrai, que tout le Livre portoit sur un fondement faux. […] Dans un autre endroit, il ajoute : Ils ne pourront plus dire qu’il n’y a que de petits esprits qui aient de la piété ; car on leur en fait voir de la mieux poussée dans un des plus grands Géometres, des plus subtils Métaphysiciens, & des plus pénétrans esprits qui aient jamais été au monde.
Il me sembla donc que, sans rejeter inconsidérément les observations (qualifiées mal à propos de règles) grammaticales, il fallait du moins ajouter un nouveau principe à ceux qui guident l’étude des langues, le principe esthétique. […] Je désire ajouter que ces études, car sans être de la philologie elles s’appuient constamment sur la philologie romane et sur la linguistique générale, ont été aperçues de ceux dont l’approbation m’était nécessaire, alors que sans préparation apparente, je me hasardais à des questions auxquelles il est d’usage, entre littérateurs, de ne pas répondre.
Les imprudents se battent, et les gens sages viennent à profiter de l’objet du combat quand on est bien sûr qu’ils ne s’en sont pas mêlés ; et cette aventure de tertius gaudet arrive dans les cours les plus intrigantes tout comme pendant les gouvernements forts et tranquilles… Dans ces intrigues, ajoute-t-il, le moindre risque, selon moi, surpasse les plus hautes espérances ; je crains extrêmement la disgrâce et la Bastille ; j’aime ma liberté et ma tranquillité, et je ne les veux jamais sacrifier qu’au bonheur de mes citoyens ; mais quelle sottise de les sacrifier à ses vues personnelles ! […] À un autre endroit, se montrant, non pas avare mais homme d’ordre et d’économie, qui aime mieux améliorer ses terres que de les étendre, et conserver son bien que de convoiter celui d’autrui, il ajoute sans qu’on soit tenté de le contredire : « Je me crois le contraire de Catilina, dont Salluste dit, etc. » Quand il se considère ainsi en face et qu’il s’applique à se définir lui-même, d’Argenson se peint à nous, mais moins bien que lorsqu’il se compare et s’oppose à son frère, plus homme de Cour et futur ministre également. […] Une telle passion exclut la vertu et cet amour du bien public, qu’on doit adorer après son simple bonheur et bien avant sa propre grandeur… Il faut remarquer, ajoute-t-il (et l’on n’a que le choix entre vingt passages), que mon frère aime mieux une place qui lui vient par une brigue, par un parti et par une intrigue, que par la voie simple et noble de sa capacité reconnue et placée. […] Il y mêle une théorie à lui sur l’amour-propre : après quoi il ajoute, en en faisant l’application à son frère (août 1738) : Il s’aime en tout bien, il aime son élévation et toute la plus grande élévation ; par-delà lui, il aime sa maison ; il a encore le sentiment du moment pour quelques objets de parenté ou étrangers. […] Une juste vanité me fera ajouter que mon père ni mes aïeux n’étaient point faits comme cela.
Il avait vingt-six ou vingt-sept ans, et était officier au régiment de marine en garnison à Alexandrie, lorsqu’il écrivit le Voyage autour de ma chambre ; quelques allusions pourtant se rapportent à une date postérieure ; il le garda quelques années dans son tiroir et y ajoutait un chapitre de temps en temps. […] nous faisions, ma rose et moi, une fort triste figure… Au moment où la parure commence, l’amant n’est plus qu’un mari, et le bal seul devient l’amant. » Dans ce charmant chapitre, je relèverai une des taches si rares du gracieux opuscule : redoublant sa dernière pensée, l’auteur ajoute que, si l’on vous voit au bal ce soir-là avec plaisir, c’est parce que vous faites partie du bal même, et que vous êtes par conséquent une fraction de la nouvelle conquête : vous êtes une décimale d’amant. […] Il n’en fut pas aussi satisfait que moi : la douleur aride et quelquefois rebelle du Lépreux lui paraissait, me dit-il, comme une autre lèpre qui desséchait son âme ; cet infortuné (ajoutait-il), révolté contre le sort, n’offrait guère à l’esprit que l’idée de la souffrance physique, et ne pouvait exciter que l’espèce de pitié vulgaire qui s’attache aux infirmités humaines. […] Quelque délicats, quelque élevés que puissent sembler certains traits ajoutés, l’idée seule de rien ajouter est malheureuse. […] En parcourant les ouvrages à la mode, il s’est effrayé d’abord, il s’est demandé si notre langue n’avait pas changé durant ce long espace de temps qu’il avait vécu à l’étranger : « Pourtant ce qui me tranquillise un peu, ajoutait-il, c’est que, si l’on écrit tout autrement, la plupart des personnes que je rencontre parlent encore la même langue que moi. » En assistant à quelques séances de nos Chambres, il s’est trouvé bien dérouté de tant de paroles ; au sortir du silence des villas et du calme des monarchies absolues, il comprenait peu l’utilité de tout ce bruit, et l’on aurait eu peine, je l’avoue, à la lui démontrer pour le moment.
Cette négation et ce cri, chaque auteur peut les répéter, en varier la forme, mais sans y rien ajouter. […] Au contraire, la science est une règle d’action qui réussit, au moins généralement et, j’ajoute, tandis que la règle contraire n’aurait pas réussi. […] J’entends bien que ses prévisions sont souvent démenties par l’événement ; cela prouve que la science est imparfaite et si j’ajoute qu’elle le restera toujours, je suis certain que c’est là une prévision qui, elle du moins, ne sera jamais démentie. […] J’ai dit que le fait scientifique est la traduction d’un fait brut dans un certain langage ; j’aurais dû ajouter que tout fait scientifique est formé de plusieurs faits bruts. […] Et nous ajouterons ensuite que le corps A, qui diffère toujours très peu de A′, se dilate par l’effet de la chaleur et fléchit par l’effet de l’élasticité.
. — L’abbé est inépuisable de mots et de traits plaisants, ajoute Diderot ; c’est un trésor dans les jours pluvieux. […] « Il est bon à faire des mémoires, des journaux, des dictionnaires, ajoutait-il, à occuper les libraires et les imprimeurs, à amuser les oisifs ; mais il ne vaut rien pour gouverner. » Un homme d’État, selon lui, ne devait pas seulement connaître à fond les matières spéciales, mais aussi connaître la matière par excellence sur laquelle il a à opérer, c’est-à-dire le cœur humain. […] On pourrait ajouter son nom à la liste des hommes célèbres morts en plaisantant. […] Ajoutez, comme inconvénient, des indécences fréquentes, incroyables, même dans le siècle de Diderot et de Voltaire, et qui n’ont de précédent que chez Rabelais : « Ne donnons pas gain de cause aux gens délicats, répétait Galiani ; je veux être ce que je suis, je veux avoir le ton qui me plaît. » Il a usé et abusé de la licence. […] Parlant de la conversation de l’abbé Galiani et des récits amusants qu’il faisait en société, des excellents contes qu’il jouait en quelque sorte, et rappelant que Diderot en a conservé quelques-uns dans ses lettres à Mlle Volland, le nouvel éditeur ajoute : « M.
On comprend déjà ce que j’ai voulu dire quand j’ai parlé de cette perfection de culture et de goût chez une personne qui, à l’âge de quinze ans, vit naître Esther, qui en respira le premier parfum et en pénétra si bien l’esprit, qu’elle semblait, par l’émotion de sa voix, y ajouter quelque chose. […] Ajoutez à cette page de Mme de Caylus une Conversation au siège devant Lille, que nous a rapportée Pellisson, et vous comprendrez le côté, si j’ose dire littéraire de Louis XIV, et comment la langue, par le sens et le tour, était excellente et encore royale quand il la parlait. […] Il restait cependant une difficulté : Mme de Montespan, ajoutait-on, paraîtra-t-elle devant le roi sans préparation ? […] L’abbé Gédoyn le sentit si bien (et c’est son honneur), qu’ayant achevé son mémoire par une sorte de compliment pour les académiciens devant qui il le lisait, il se hâta d’y ajouter un post-scriptum, et d’indiquer du doigt Mme de Caylus comme exemple plus concluant, et comme pièce à l’appui. […] Un jour, Mme de Caylus lui envoie une petite quenouille ; car Mme de Maintenonaimait à filer de ses propres mains, toute demi-reine qu’elle était : c’était une montre de simplicité et de modestie ajoutée à toutes les autres.
L’homme qui a procuré à ses semblables opprimés et innocents une telle lueur d’espérance, et qui a payé lui-même ce bon mouvement, de sa tête et de son sang, mérite qu’on lui pardonne beaucoup ; mais ajoutons vite qu’il en a grand besoin. […] Il a bien soin d’ajouter : « Mais l’horreur de leur crime passe encore l’horreur de leur supplice. » Il exalte en un autre endroit le procédé de justice expéditive du savetier de Messine, cet homme « dévoré du zèle du bien public », qui se chargeait d’exécuter lui-même le soir, à l’aide d’une arquebuse à vent, les coupables que lui et ses ouvriers avaient condamnés à huis clos dans la journée. […] Dès l’abord, à l’occasion du décret dit du marc d’argent, qui posait certaines conditions de cens à l’éligibilité, Camille déclare que ce décret constitue la France en gouvernement aristocratique, « et que c’est la plus grande victoire que les mauvais citoyens aient remportée à l’Assemblée : pour faire sentir, ajoute-t-il, toute l’absurdité de ce décret, il suffit de dire que Jean-Jacques Rousseau, Corneille, Mably, n’auraient pas été éligibles ». […] Puis, affichant nettement sa théorie subversive de tout pouvoir constitué, il ajoute : « On connaît mon profond respect pour les saints décrets de l’Assemblée nationale ; je ne parle si librement de celui-ci que parce que je ne le regarde pas comme un décret. » Ainsi, dans les décrets de l’Assemblée il se réserve de choisir ceux qui ‘lui conviennent, et de considérer les autres comme non avenus, sous prétexte qu’ils ont été votés par une majorité formée de membres du clergé et de la noblesse, plus nombreux dans l’Assemblée qu’ils ne devraient, l’être. Il ne s’en tient pas là, il demande ce qui serait arrivé si, au sortir de l’Assemblée, les membres qui avaient voté pour le décret avaient été assaillis par le peuple, qui leur aurait dit : « Vous venez de nous retrancher de la société, parce que vous étiez les plus forts dans la salle ; nous vous retranchons à notre tour du nombre des vivants, parce que nous sommes les plus forts dans la rue ; vous nous avez tués civilement, nous vous tuons physiquement. » Il est vrai que Camille ajoute que si le peuple avait voulu passer de la menace à l’effet, « si le peuple avait ramassé des pierres, il se serait opposé de toutes ses forces à la lapidation ».
D’Argenson ajoute qu’elle l’avait voulu persuader de se mettre sur les rangs pour l’Académie française. […] Elle veut qu’elle aussi, pour être heureuse, elle apprenne à penser sainement, à penser différemment du peuple sur ce qui s’appelle morale et bonheur de la vie : « J’appelle peuple, ajoute-t-elle, tout ce qui pense bassement et communément : la Cour en est remplie. » Ces réflexions philosophiques, qui, plus tard, passeront aisément à la déclamation et à l’excès, percent déjà à l’état d’analyse très distincte chez Mme de Lambert. […] De même ailleurs, conseillant à sa fille une méthode dans le chagrin, et qui consiste à l’analyser, à le décomposer : « Examinez ce qui fait votre peine, écartez tout le faux qui l’entoure et tous les ajoutés de l’imagination, et vous verrez souvent que ce n’est rien. » Les ajoutés de l’imagination ! […] Elle répondait fièrement : « Je n’ai jamais eu besoin d’en faire. » On ajoutait qu’elle avait trahi par là une âme tendre et sensible : « Je ne m’en défends pas, répondait-elle ; il n’est plus question que de savoir l’usage que j’en ai su faire. » Cet usage est assez indiqué par ces conseils mêmes, si finement démêlés et si fermement définis : elle éleva son cœur, elle prémunit sa raison, elle évita les occasions et les périls ; elle ménagea ses goûts, et prit sur sa sensibilité pour la rendre durable et aussi longue que la plus longue vie : Quand nous avons le cœur sain, pensait-elle, nous tirons parti de tout, et tout se tourne en plaisirs… On se gâte le goût par les divertissements ; on s’accoutume tellement aux plaisirs ardents qu’on ne peut se rabattre sur les simples. […] Mais tout est relatif, et, quand on suffoque de chaleur, quelques degrés de moins d’une chambre à l’autre font aussitôt l’effet du plus frais printemps. — Ajoutons que M. de Sainte-Aulaire était chez lui dans le salon de Mme de Lambert : car si, comme on l’a dit, « elle ne connut d’autre passion qu’une tendresse constante et presque platonicienne », il en fut l’objet.
La force motrice de Biran, qui viendrait s’ajouter aux idées et à la volonté même, comme un intermédiaire entre l’acte de conscience et le mouvement musculaire, est une pure entité. […] Mais, si on ajoute que c’est le mouvement réactif du cerveau qui est la réalité dont le désir serait un simple reflet, on avance une théorie philosophique à laquelle, pour notre part, nous en opposerons une autre, à savoir que c’est le désir mental qui est la réalité dont le mouvement cérébral est la manifestation dans l’espace pour un spectateur du dehors. […] Bastian ajoute ensuite que « l’attention et la volition appartiennent l’une et l’autre à la catégorie des sensations actives », expression étrange, qui montre comment on est obligé de rétablir d’un côté l’activité qu’on nie de l’autre. […] Bastian admet, comme nous, que le sentiment d’effort « est lié au conflit d’idées et de motifs qui précède la prépondérance de l’un d’entre eux » ; il ajoute, contre Bain et M. Ribot : « Il n’y a aucune bonne raison de croire que faction des muscles ait quoi que ce soit à faire avec la production de ce sentiment d’effort. » Il ajoute encore avec raison que, dans le cerveau même, rien n’assure l’existence de centres spécifiquement moteurs.
Dacier, sur ce passage d’Horace, remarque qu’Horace parle souvent de même ; & je sais bien, ajoute-t-il, que quelques historiens l’ont imité. […] En Grammaire on emploie ce mot substantivement au masculin, parce qu’on le rapporte à mode ou moeuf, & c’est en effet le nom que l’on donne à ce mode qui ajoute à la signification principale du verbe l’idée accessoire de la volonté de celui qui parle. […] Ce qui manque à l’impératif, l’usage le supplée par le subjonctif ; & ce que les rudimens vulgaires ajoutent à ceci, comme partie du mode impératif, y est ajouté faussement & mal-à-propos. […] Priscien, & après lui la foule des Grammairiens, ont désigné par cette dénomination, les verbes caractérisés par la terminaison sco ou scor, ajoutée à quelque radical significatif par lui-même. […] Mais ce terme est déja employé dans la Grammaire greque & dans la Grammaire italienne, pour désigner des noms qui ajoutent à l’idée individuelle de leur primitif, l’idée accessoire d’un degré extraordinaire, mais fixe d’augmentation.
Le sens de cette fête annuelle des bonnes études vient d’ailleurs de vous être indiqué d’une façon si judicieuse, qu’à peine est-il nécessaire d’ajouter quelques mots. […] Il faudrait ajouter que la grande force de nos jours, c’est la culture de l’esprit à tous ses degrés. […] Je voudrais seulement qu’il n’oublie pas d’ajouter quel plaisir j’eus à me trouver parmi vous, combien vos marques de sympathie m’allèrent au cœur, combien le contact de votre jeunesse me raviva et me réjouit.
Il eût pu, à la vérité, emprunter d’autres couleurs sur la même palette, et jeter ici quelques bonnes pages bien philanthropiques, dans lesquelles — en côtoyant toutefois avec prudence un banc dangereux, caché sous les mers de la philosophie, qu’on nomme le banc du tribunal correctionnel — il eût avancé quelques-unes de ces vérités découvertes par nos sages pour la gloire de l’homme et la consolation du mourant ; savoir : que l’homme n’est qu’une brute, que l’âme n’est qu’un peu de gaz plus ou moins dense, et que Dieu n’est rien ; mais il a pensé que ces vérités incontestables étaient déjà bien triviales et bien usées, et qu’il ajouterait à peine une goutte d’eau à ce déluge de morales raisonnables, de religions athées, de maximes, de doctrines, de principes qui nous inondent pour notre bonheur, depuis trente ans, d’une si prodigieuse façon qu’on pourrait — s’il n’y avait irrévérence — leur appliquer les vers de Regnier sur une averse : Des nuages en eau tombait un tel degoust, Que les chiens altérés pouvaient boire debout. […] Du reste, le lecteur bénévole pourra remarquer qu’on a rectifié plusieurs dates, ajouté quelques notes historiques, surtout enrichi un ou deux chapitres d’épigraphes nouvelles ; en un mot, il trouvera à chaque page des changements dont l’importance extrême a été mesurée sur celle même de l’ouvrage. Un impertinent conseiller désirait qu’il mît au bas des feuillets la traduction de toutes les phrases latines que le docte Spiagudry sème dans cet ouvrage, pour l’intelligence — ajoutait ce quidam — de ceux de messieurs les maçons, chaudronniers ou perruquiers qui rédigent certains journaux où pourrait être jugé par hasard Han d’Islande.
Ciceron après avoir parlé des vers grecs, dont le métre n’est presque pas sensible, ajoute que les latins ont aussi des vers que l’on ne reconnoît pour être des vers, que lorsqu’on les entend reciter avec un accompagnement. […] Dans le premier livre des tusculanes, Ciceron, après avoir rapporté l’endroit d’une tragedie où l’ombre de Polydore supplie qu’on veuille donner la sepulture à son corps, pour faire finir les maux qu’elle endure, ajoute : je ne sçaurois concevoir que cette ombre soit aussi tourmentée qu’elle le dit, quand je l’entens reciter des vers dramatiques si corrects, et quand je la trouve si bien d’accord avec les instrumens. […] Cet auteur après avoir dit qu’un orateur qui devient vieux peut rallentir sa declamation, ajoute : citons encore ici Roscius, ce grand comedien que j’ai déja cité tant de fois comme un modele d’après lequel les orateurs pouvoient étudier plusieurs parties de leur art.
« Et la postérité, ajoute-t-il, lui faisant justice et voyant en lui des mœurs tout conformes à celles de ces grands hommes de l’antiquité, admirera la candeur et l’ingénuité de cet esprit élevé au-dessus du commun, quoique les hommes jaloux maintenant de sa gloire ne veuillent pas reconnaître une vertu si sublime. » C’est sa franchise qui lui attire ces libelles diffamatoires dont les auteurs ont pris dans ce qu’il dit de lui le spécieux prétexte et la matière de toutes leurs accusations. […] Le livre n’ajouta pas à sa réputation, et donna fort à railler à ceux qui avaient dit que « qui le tirerait hors de ses lettres lui ferait tomber la plume de la main, et que ce genre d’écrire, dans lequel on a la liberté de finir quand on veut, était la borne de son insuffisance. » On avait opposé le Prince de Machiavel à celui de Balzac, pour relever d’autant ce dernier. […] Déjà la fureur en était allée si loin, que la fille adoptive de Montaigne, Mlle de Gournay, qui en 1626, et plus tard, en 1634, avait lancé l’anathème contre quiconque oserait, après sa mort, « ajouter, diminuer, ou changer jamais aucune chose, dans les Essais, soit aux mots ou en la substance », en donnait, en 1635, une édition châtiée, pour obéir aux libraires, complaisants intéressés du goût public. […] Cette langue devait recevoir des développements infinis de la variété des sujets et des talents ; mais tout ce que le génie y ajouta de durable est conforme au type sorti des mains de cet homme de talent, le premier auquel on appliqua le vir bonus, dicendi peritus, maxime aussi vraie de l’écrivain que de l’orateur, et d’aussi étroite obligation pour l’un que pour l’autre. […] Après un récit qui a pu paraître extraordinaire à l’aimable précieuse, il ajoute : « Il me vient de tomber dans l’esprit que vous imaginerez que tout cela est faux, et que ce que j’en ai dit n’était que pour trouver moyen de remplir ma lettre.
Aux écrivains que nous avons cités, il aurait fallu ajouter leurs disciples et même leurs critiques ; mais surtout ces savants — physiciens ou naturalistes — qui ont traité avec une grande compétence plusieurs points de psychologie. […] Si j’ouvre Carpenter279 je vois qu’il parle à beaucoup d’égards, comme Herbert Spencer ou Bain : « L’objet de la psychologie, c’est de rassembler sous une forme systématique les phénomènes qui se produisent naturellement dans les esprits pensants, de les classer et de les comparer, de façon à en déduire les lois générales suivant lesquels ils se produisent et leurs causes assignables. » Il compare la querelle des spiritualistes et des matérialistes aux deux chevaliers qui se battaient pour la couleur d’un écu qu’aucun deux n’avait jamais pu voir ; et il ajoute : « L’esprit a été étudié par les métaphysiciens, sans s’occuper en rien de ses instruments matériels ; tandis que le cerveau a été disséqué par les anatomistes et analysé par les chimistes, comme s’ils espéraient dessiner le cours de la pensée, peser ou mesurer l’intensité des émotions ». […] Après avoir indiqué ce qu’il doit aux travaux de ses modernes compatriotes, physiologistes ou psychologistes, il ajoute qu’il renvoie aussi le lecteur à l’école contemporaine de psychologie allemande, et en particulier à celle qui est issue de Herbart. […] Ils combattent les cérébralistes (Bain), qui s’appuient sur la corrélation des forces, en disant que les théories cérébrales n’expliquent pas du tout le fait de conscience ; qu’expliquer la conscience par le mécanisme, c’est expliquer ce qu’on connaît peu par ce qu’on ne connaît pas. — Ils combattent l’Associationisme en disant « que son πρώτον φενβδος c’est de ne pas reconnaître l’activité de l’esprit dans la connaissance » ; que la théorie de l’Association n’explique bien que les processus inférieurs de l’esprit ; que dans sa théorie du raisonnement Stuart Mill est obligé d’ajouter à l’Association et « the exspectation concerning the uniformity of nature » et que Bain resorts to emotional nature to explain belief , etc., etc.
Dans ce livre écrit par une femme qui doit tout savoir de l’homme dont elle parle, puisqu’elle l’aima et en fut aimée, il n’y a pas même une vue, une pensée, une observation sur cet homme qui puisse ajouter à ce que nous en savons. […] Ici la femme s’ajoute au bas-bleu. […] Et qui la forçait en effet à sortir d’un silence de plus de trente années pour venir toucher à cette retentissante mémoire, si elle n’avait pas à ajouter quelque grand accord à cet immense retentissement ?… VI Elle a cru y ajouter, cependant.
mais nous allons plus loin, et nous ajoutons : la plus grande faute qu’un pouvoir quelconque ait jamais commise. […] Nous ne disons point que l’abolition des jésuites créa les causes de la Révolution française, mais nous disons qu’elle les précipita, et qu’elle y ajouta ce que la philosophie triomphant de la foi et de l’enseignement catholique devait nécessairement y mettre. Aux causes politiques de cette révolution, fille de tant de fautes séculaires, la philosophie, qui s’était développée depuis Luther, avait ajouté les causes morales, et, l’on ne saurait trop le répéter, c’est à l’influence épouvantable de ces causes morales, qui donnèrent à la Révolution ce caractère appelé satanique par un grand écrivain, que les jésuites auraient pu s’opposer avec le plus d’ascendant. […] Selon nous, en dehors de toutes les discussions, la mémoire de Clément XIV est assez flétrie par l’abolition qu’il consentit ou qu’il voulut, puisqu’il la signa, pour que Crétineau-Joly n’ait besoin de rien ajouter à cette flétrissure, et pour que le P.
Mais, ajouterons-nous à notre tour, le philosophe ne doit-il pas maintenir, dans la question des signes, un troisième point de vue, plus intérieur encore, proprement psychologique et sociologique ? […] De plus, ajoute Spencer, la force de la passion affecte les muscles en raison inverse de leur grosseur et du poids des parties auxquelles ils sont attachés. […] Ajoutez enfin l’idée de l’objet qui cause la peine ou le plaisir, vous aurez la répulsion consciente et le désir. […] « Représentez l’horreur sur le visage, dit Mantegazza, et ajoutez-y des poings fermés : vous aurez l’image de la haine. » C’est que la haine est l’horreur tendant à détruire son objet. […] » — « La mimique du Français, ajoute Mantegazza, est excentrique au sens physiologique, c’est-à-dire expansive, rapide et gaie. » Déjà Lavater avait dit que « la physionomie du Français est ouverte, qu’elle annonce tout de suite mille choses agréables. » — « Le Français ne sait pas se taire, ajoute Lavater, et quand sa bouche se ferme, ses yeux et les muscles de son visage continuent de parler.
Et s’il dit : ici cessent les causes, il n’a pas le droit d’ajouter : ici commence la liberté. […] Inutile d’ajouter que, dans l’expérience, jamais psychologue n’arrivera devant un tel gouffre ; jamais il n’aura le droit de prétendre que ce qu’il n’a pu expliquer soit pour cela inexplicable. […] Et ce n’est pas tout encore : il faut ajouter l’élément essentiel que nous avons restauré dans la psychologie de la volonté, à savoir l’idée même de l’indépendance du moi, sous laquelle nous agissons toujours. […] James pose mal la question, car il est clair qu’à l’objet pensé ou désiré il faut ajouter le sujet pensant et désirant, avec ses dispositions actuelles : il y a là deux termes également nécessaires. […] Si cette idée nouvelle agit dans le même sens que l’idée précédente, les deux impulsions finissent par s’ajouter et se fusionner ; ce qui entraîne à la fin une inclination plus forte.
On ne voit pas ce qu’auroit pu ajouter au mérite de Racine cette bien heureuse Philosophie, que le bon M. […] Auroit-il ajouté, en parlant de ce vertueux Archevêque, & de M.
Ce n’est qu’après un long silence admiratif qu’elle a dit tout bas, que la perfection de la tête ne répondait pas tout à fait à celle du corps ; cette tête est belle pourtant, ajoutait-elle, beaux enchâssemens d’yeux, belle forme, belle bouche, le nez beau, quoiqu’il pût être plus fin. […] J’ajouterai que cette baigneuse est si naturellement posée, tous ses membres répondent si parfaitement à sa position, cette sympathie qui les entraîne et qui les lie, est si générale, qu’on croit qu’elle vient à l’instant de s’arranger comme elle l’est, et qu’on s’attend toujours à la voir se mouvoir.
Voyez-vous, le corps est si près de l’esprit, on ne saurait quasi les séparer… Voilà du La Fontaine en prose, mais Maucroix ajoutait comme correctif (et il semble tout à fait au ton de sa lettre qu’on l’entend causer) : Mais là, là, voici bien de quoi convaincre toutes celles qui voudraient m’accuser de légèreté. […] J’en ai une joie, je ne m’en sens pas… Toutes mes plaies se sont rouvertes… Il le dit un peu en badinant, et sans se gêner, pour ajouter tout aussitôt à la gauloise : « Vous me faites mourir, vous autres prudes ; vous purifiez trop toutes choses, vous voulez que le bon vin soit sans lie. » Toute part faite à ce qui n’est qu’enjouement de propos et badinage épistolaire, Maucroix n’est donc ni un modèle de constance et de sentiment, ni un exemple de régularité ecclésiastique : n’allez pas en conclure qu’il fut un homme de scandale, ni encore moins un homme irréligieux. […] Quand tout bas elle soupire, N’en soyez pas interdit : Écoutez ce qu’on veut dire, Et non pas ce que l’on dit… Il y a ainsi de Maucroix en sa jeunesse quantité de couplets, épigrammes, madrigaux, épîtres familières, desquels il aurait pu dire comme Pline le Jeune envoyant à un ami ses hendécasyllabes : « Ce sont de petits vers dans lesquels tour à tour je raille, je badine, je suis amoureux, je me plains, je soupire, je me fâche. » Il aurait eu grand besoin, comme Pline, de demander pardon des légèretés et des endroits libres, en se couvrant des illustres exemples d’hommes réputés graves dont les mœurs, dit-on, valaient mieux que les paroles ; mais il n’aurait pu ajouter, comme le docte et ingénieux Romain, qu’il avait été, dans sa manière, tantôt plus serré, tantôt plus élevé et plus étendu (modo pressius, modo elatius) : Maucroix n’est jamais ni resserré ni élevé ; il a du naturel et une certaine douceur de rêverie, il n’a pas de force ni de travail. […] J’ai un jour proposé que, dans une édition des poésies de Malherbe, on ajoutât quatre ou cinq pièces de Racan et de Maynard comme étant des productions, si l’on peut dire, de la même Flore lyrique : ces stances de Maucroix mériteraient d’y avoir place à côté de Racan. […] Si on voulait passer la journée en visites, on la passerait, et doucement : toujours nouveaux usages, honnêtes gens d’ailleurs, surtout fort civils, il ne s’y peut y ajouter ; diantre !
Théophile Gautier, je n’ajouterai rien à ce que notre spirituel collaborateur a dit du peintre ; il l’a jugé en le peignant à son tour : « La moitié du génie est faite, comme on l’a dit, de patience, et le laurier de la gloire couronne le front de cet amant obstiné du beau. » Cette conclusion est notre point de départ. […] Noblesse et vérité, c’est là toute la poétique de Léopold Robert, et qu’il ne songea à s’exprimer à lui-même que successivement et après l’œuvre : « La noblesse sans la vérité, pensait-il, n’est plus qu’une singerie qui ne peut plaire aux véritables connaisseurs. » La vérité sans noblesse est un autre écueil : Si je copie juste ce que je vois, je sens que je ferai un tableau plat… Si on se contentait de faire vrai, on se contenterait aussi de copier servilement le modèle que l’on a sous les yeux ; mais, aussitôt que l’on veut ajouter à cette qualité de l’élévation et de la noblesse, c’est une difficulté bien plus grande ; on peut tomber dans la manière, qui est l’opposé de ce qu’on doit chercher. Ainsi pensa-t-il de bonne heure ; mais, au début, il songeait peu à ajouter à ses modèles. […] Voilà en quoi il y a une grande différence dans les talents, et j’ajouterai encore que l’on se fait une exécution suivant son sentiment. […] Il revenait souvent sur cet exemple d’Ingres, que j’aime moi-même à prendre comme étant l’un des termes de comparaison les plus sensibles, les plus propres à donner la mesure de Léopold Robert ; car celui-ci, plein de déférence et sentant ses côtés inférieurs, ajoutait : Je ne suis pas étonné du tout qu’une comparaison de nos talents l’ait blessé.
Excepté Xénophon, qui avait été lui-même acteur dans l’histoire militaire qu’il raconte, mais qui néanmoins n’a jamais eu de pouvoir dans l’intérieur de la république, aucun des hommes d’état d’Athènes ne fut en même temps célèbre par ses talents littéraires ; aucun, comme Cicéron et César, ne crut ajouter par ses écrits à son existence politique. […] Tout ce qui peut ajouter à la dignité de l’homme, était la vertu des Romains. […] Je ne sais si nos troubles civils, où tant d’adieux ont été les derniers, ajoutent à mon impression en lisant ce récit ; mais il me semble qu’il en est peu de plus touchants. […] Il ajoute « qu’ils sont de mauvais augure ». […] et n’est-ce pas un trait à ajouter au caractère des Romains, que cette espèce d’orgueil qu’ils attachaient à ne pas corriger les pièces qu’ils composaient ?
Et comme l’ami répondit qu’il avait compris : « Alors, ajouta Pline, pourquoi faire recommencer ? […] De nos jours, au contraire, au sein d’une paix que fête l’univers, sous un prince qui se plaît tant à voir prospérer les choses de la nature et les arts, non seulement on n’ajoute rien aux découvertes déjà faites, mais encore on ne se tient pas même au niveau des connaissances des anciens. […] Et après quelques détails connus, il ajoute : Il a livré cinquante batailles rangées, l’emportant seul sur M. […] : « Le papyrus, ajoute Pline, est sujet aussi à manquer. […] » C’était pour ajouter une observation de plus à son grand ouvrage, qu’étant à Misène à la tête de la flotte, au moment où l’éruption du Vésuve se déclara, Pline alla droit au péril, pour y saisir de plus près ce mystère des causes dont il était si curieux.
Il serait bien naturel d’ajouter qu’il ne retrouvera plus rien de pareil et d’égal désormais. […] Cousin, l’espèce d’attaque et de défaveur dont sa philosophie a été l’objet, et l’on a besoin d’y ajouter quelques éclaircissements pour le faire comprendre. […] Il fait remarquer qu’en donnant ses Maximes, La Rochefoucauld a gravé son propre portrait : Et le portrait, ajoute-t-il magnifiquement, est aussi celui de l’homme de son temps, tel que La Rochefoucauld l’avait vu, et même de l’humanité tout entière. […] D’ailleurs, si on le pressait là-dessus, il s’empresserait d’ajouter que, dans ce morceau, « il y a pour le moins autant d’adhésion que d’opposition ». […] Ce sont là des mots napoléoniens ; mais il me paraît très douteux qu’il ait ajouté, en parlant du soin qu’il mit à rallier les chefs de file de tous les partis : « Sauf deux ou trois opiniâtres, je ne laissai rien de considérable en dehors, et j’enveloppai tout dans ma toge consulaire. » Toge consulaire, il n’a pas dit cela.
« Les Grecs, ajouta Callisthène, ne décernèrent point les honneurs divins à Hercule de son vivant, mais après sa mort, lorsque l’oracle de Delphes, consulté sur ce sujet, l’eut ainsi ordonné. […] C’est pourquoi j’ajoute foi sans peine à ceux qui disent que ce philosophe entra dans la conjuration des jeunes gens contre Alexandre ou qu’il les excita à la tramer. » Quelle conséquence ! […] Quinte-Curce dit la même chose ; mais il ajoute plusieurs circonstances et ne manque pas de saisir cette occasion pour mettre dans la bouche d’Hermolaüs et dans celle d’Alexandre des discours où il cherche à faire briller son éloquence. […] « Il faut ajouter encore, comme une sorte de preuve à l’appui de ces principes, que les bons législateurs sont sortis de la classe moyenne. […] Ainsi, l’oligarchie existant, la révolution l’augmente ou la restreint ; de même pour la démocratie, qu’elle fortifie ou qu’elle affaiblit ; et pour tout autre système, soit qu’elle lui ajoute, soit qu’elle lui retranche.
« Je ne connois point l’Abbé de Caveirac, ajoute M. […] Nous ajouterons que M. l’Abbé de Caveirac nous est aussi inconnu qu’à M.
Toutes ces sciences sont suivies, examinées dans leurs différens progrès ; & cette seule exposition suffit pour prouver que les Modernes ont réellement ajouté peu de lumieres à ces divers objets de la curiosité humaine. […] Recueillir, mettre en ordre, corriger, éclaircir ; telle a été la tâche que son zele infatigable a remplie ; &, ne fût-il connu que par cette seule édition, c’en seroit assez pour lui concilier la reconnoissance de tous les Savans : ajoutons que son respect pour la Religion lui a mérité l’estime des honnêtes gens, &, ce qui n’est pas moins honorable, les injures du Garasse * de la moderne Philosophie.
C’est là qu’on admire à la fois tout ce que le sentiment a de plus vif, tout ce que la piété a de plus noble & de plus tendre, tout ce que la Langue Latine a de plus énergique & de plus mélodieux, tout ce que la Religion peut ajouter à l’enthousiasme, en lui fournissant des sujets vraiment propres à l’échauffer. […] Ce Poëte, ajoute l’Ecrivain, étoit tout à la fois avide & insatiable de louanges, prêt à se jeter aux yeux de ses Critiques, & dans le fond assez docile pour profiter de leur censure.
M. de Voltaire appelle l’Abbé de Voisenon un des Conservateurs de la gaieté Françoise ; il auroit pu ajouter qu’il est également Conservateur du goût. […] Il avoit fait faire d’avance un cercueil de plomb ; il se le fit apporter quelques jours avant sa mort : Voilà donc ma derniere redingote , dit-il ; & se tournant vers un de ses laquais, dont il avoit eu quelquefois à se plaindre : J’espere, ajouta-t-il, qu’il ne te prendra pas envie de me voler celle-là.
Ajoutons que les progrès de la science semblent donner à l’auteur un démenti. […] Je ne sais, ajoute-t-il, pourquoi on voit d’ordinaire une incompatibilité dans ces deux faits. […] Si l’on ajoute que dans son traité spécial du raisonnement (Theory of Reasoning, 2e édit.)
La personne de Panurgus, ajoute Ciceron, ne vaut pas trente pistolles, mais l’éleve de Roscius vaut vingt mille écus. […] Je n’apprétie pas trop haut, ajoute Ciceron, le salaire que Roscius auroit reçu. […] Suetone ajoute même quelques particularitez assez curieuses, au récit de Pline.
Rochefort ajoute qu’il « va céder sa femme à l’État, parce qu’elle peut être coupée en deux par une rue nouvelle ». […] Son outillage est imparfait… Y ajoutera-t-il ? […] … Le Tallemant des Réaux de la Chronique, qui a su ajouter le fouet à sa lorgnette, deviendra-t-il le moraliste que je voudrais ?
J’aurais voulu toutefois qu’il ajoutât deux mots : c’est que cette guerre contre le burlesque fut dirigée presque au nom et au profit d’un certain naturalisme. […] J’ajouterai pour ma part, quant à la question même de savoir si Pascal a aimé, que je ne vois pas bien l’intérêt qu’il y aurait à la tant éclaircir. […] La vie n’a fait que développer en Gil Blas ce que la nature y avait mis de tout temps ; elle n’y a vraiment rien transformé, ni surtout rien ajouté. […] Et pourquoi n’ajouterais-je pas qu’en voulant le corriger, dans plusieurs éditions successives, Prévost n’y a pas toujours très heureusement réussi ? […] Au plaisir d’injurier les gens il ajoutait celui d’égarer leurs soupçons, — « avec sa candeur ordinaire ».
murmura Étienne ; puis, après un moment de silence, il ajouta : — Mauvaise sentence ! […] Encore deux tasses, ajouta-t-il. […] ajouta-t-il. […] » ajouta Michel en se versant un verre d’eau-de-vie. […] il n’y va pas de main morte, ajouta Étienne en se frottant le dos !
Chaque fois qu’il soulève ce fagot pour se le mettre sur la tête, le trouvant trop lourd, il le rejette à terre et se remet à ramasser du bois pour l’ajouter à cette charge qu’il lui est déjà difficile de soulever. […] Le gourgui rapporte enfin que le porteur de bois ne pouvait arriver à soulever son fardeau et que, chaque fois qu’il avait en vain tenté de le faire, il allait chercher d’autres branches pour les ajouter à ce fagot déjà trop lourd : « Ce porteur, dit-il m’a déclaré se nommer Adina171 ».
Enfin dix pièces nouvelles, sans compter l’Ode à la colonne de la place Vendôme, ont été ajoutées à la présente édition. […] Ainsi, bon nombre de vers se sont trouvés refaits, bon nombre de strophes remaniées, remplacées ou ajoutées.
Daburon ajouta : « Mais c’est le calcul différentiel qu’on y emploie, le savez-vous ? […] Ce serait une pièce de plus à ajouter à toutes celles qui attestent la sensibilité courageuse et l’élévation pure de l’âme humaine en ces extrémités. […] Un autre mémoire sur l’Application à la mécanique des formules du calcul des variations, composé en très-peu de jours à son intention, et qu’il entendit dans une séance de la Société d’émulation, ajouta à cette idée. […] Au milieu de ses travaux continus à Bourg, de ses leçons à l’École centrale, et des leçons particulières qu’il y ajoutait, on se figurerait difficilement à quel point allait la préoccupation morale, la sollicitude passionnée qui remplissait ses lettres de chaque jour. […] Ampère, et lui fit ajouter à ce sujet une foule de raisons et d’analogies curieuses, qui se trouvent consignées au tome second des Annales des Sciences naturelles 123.
A la fin indignée, et voulant s’enfler encore plus fortement, son corps creva et elle resta morte. » La Fontaine n’ajoute rien et met seulement le récit en dialogue ; on va voir la différence. […] Mais d’autre part le portrait est vrai quand aux traits communs et généraux il ajoute les traits personnels ; et il est intéressant quand aux traits communs et observés ailleurs il ajoute des traits nouveaux. […] La Fontaine en quelques vers garde les traits intéressants, et en ajoute d’autres. « Un bûcheron perdit son gagne-pain » : le long début de Rabelais est tout entier, dans ce mot. […] On s’y est trompé de nos jours ; on a fait des statistiques de commissaire-priseur pour ajouter au style le pittoresque. […] Tous ajoutent à la sentence les motifs de la sentence.
La terre avait été achetée d’Henri IV lui-même, et sa famille y ajouta alors ce nom. […] XXXIV « Lady Stanhope me demanda mon nom : je vis que les journaux qu’on lui envoyait de temps en temps, malgré ses ordres, ajouta-t-elle, le lui avaient déjà prononcé ; j’ajoutai que des fonctions m’attachaient à la résidence de Constantinople, d’où je venais ; et elle me parla de quelques hommes d’État anglais que j’avais dû y voir. […] Mais soyez franc, ajouta-t-elle après un moment de silence : avez-vous ordre de me parler d’Ali-Bey ? […] « “Les Arabes, ajouta-t-elle, auraient aimé un homme de son caractère. […] Un Arabe sur le Liban ne vous recevra pas comme une Anglaise à Londres ; mais acceptez de bon cœur ce que je vous offre de même. — Adieu, Monsieur, ajouta-t-elle en mettant la main sur son cœur, que le bonheur vous accompagne !
Rassuré un moment sur les dispositions de ce général, ajoute Tacite, Vitellius et son armée, se croyant sans compétiteur, se vautraient à Rome dans tous les excès de cruauté, de pillage et de débauche dont ils avaient rapporté l’habitude de leur long séjour chez les barbares. » XI Pendant ces désordres, Vespasien, mûri par l’âge et par sa sollicitude pour ses deux fils, délibère avec lui-même s’il cédera au vœu de ses légions, qui le provoquent à l’ambition du pouvoir suprême. […] C’était comme un surcroît de volupté ajouté à des fêtes publiques : on exultait, on se délectait. […] « En ce moment, on l’avait invitée à un long festin afin que la nuit ajoutât encore son ombre au secret du crime. » XL « On croit généralement qu’il y avait eu un révélateur, ou qu’Agrippine, avertie du péril, mais hésitant à y croire, s’était rendue à Baïes en litière. […] Il ajoutait, à cette accusation, des crimes rappelés depuis contre sa mémoire : qu’elle avait brigué l’association à l’empire, qu’elle aspirait à faire prêter le serment des prétoriens à une femme, et de faire subir au sénat et au peuple romain cette humiliation ; que, déçue dans ses complots, aigrie contre le sénat, l’armée, le peuple, elle avait dissuadé son fils de faire les gratifications et les largesses publiques, et ourdi des trames pour perdre les Romains les plus illustres. […] « Sa mort a été une providence du peuple romain, ajoutait Néron, car il l’attribuait toujours à un naufrage.
Mais l’homme, pour sa part, y a-t-il beaucoup ajouté ? […] Cet oubli tombé sur l’œuvre de Pindare, cet oubli qui lui fait demander aujourd’hui à toute la France la charité d’une traduction, dans les trente-neuf chapeaux de ses confrères d’Académie ajoutés au sien, il ne s’en explique pas la cause. […] Elle ne l’est ni par les raisons que Villemain nous en donne, ni par les échantillons de Pindare qu’il ajoute à ces raisons, comme preuve à l’appui. […] Vous verrez qu’à propos de ce commentaire sur Pindare, écrit par un homme dont le seul mérite net et vrai fut de savoir bien le latin dans son temps, il est des gens qui parleront encore longtemps de la gloire de collège de Villemain ; et ils auront raison, car cette gloire a fait son heureuse position dans les lettres, et tous les livres qu’il a écrits depuis n’y ont pas beaucoup ajouté. […] Antigone, voulant ajouter à une gloire qui devient de plus en plus incertaine, a, de ses trop pieuses mains, enterré définitivement son père sous le livre même qu’elle vient d’exhumer.
Un grand et admirable érudit, un complet humaniste et un critique supérieur, Heyne, avait repris à temps, un siècle à peine après le Père de La Rue, toutes les questions concernant le divin poète qui n’avait cessé d’être présent et bien connu ; et précisément à la même époque où Wolf méditait ou proclamait sa révolution sur Homère, Heyne achevait de donner sa seconde, puis bientôt sa troisième édition du Virgile monumental où tout est rassemblé, éclairci, prévu en quelque sorte, et où il semble qu’il n’y ait plus que d’insignifiants détails à ajouter ou à corriger. […] »49 Certes, ce n’était pas là le langage d’un disciple révolté ; et pourtant Wagner était déjà, par le cinquième volume qu’il ajoutait en 1841 aux quatre tomes de Heyne, un disciple qui ne se tenait pas pour entièrement satisfait de ce qu’on possédait et qui voulait faire un pas de plus. […] Benoist entend par ex alto non point ex alto cœlo, mais ex alto mari, et il ajoute à l’appui de ce sens : « Les nuages qui amènent la pluie semblent toujours venir de la mer Tyrrhénienne. […] Il dit aux deux bergers qu’ils méritent chacun le prix, et il prend sur lui d’ajouter que quiconque appartient à la catégorie des vrais amoureux et y a fait ses preuves méritera également le prix. […] Or voici encore un exemple très particulier de ce mode d’imitation éclectique qui lui est propre et par lequel, en empruntant d’Homère, il y change, il y ajoute, et je dirais, il le perfectionne, si la poésie d’Homère était de ces choses qui se laissent perfectionner.
Ajoutons-y Léon X, plus Toscan et plus Médicis encore que pontife. L’Église ajouta sous ces deux papes sa puissance réelle et respective à l’influence des Médicis ; les cours de France et d’Espagne y ajoutèrent leurs armes ; estime, vénération, politique se réunirent aussi pour les consacrer, mais ce furent les lettres qui leur donnèrent l’empire. […] — Et moi aussi, ajouta-t-il, si je ne craignais que la course le dérangeât, je voudrais bien lui dire un dernier adieu avant de vous quitter. — Désirez-vous qu’il vienne ? […] Il dévorait avec une incroyable vertu ses gémissements et ses pleurs, de peur d’ajouter, par sa douleur, à la maladie et aux sollicitudes de son père. […] » Ajouterai-je qu’à la première veille, des nuages ayant tout à coup assombri le ciel, le dôme de cette magnifique basilique, dont la coupole, par son admirable travail, surpasse la plus belle du monde entier, fut frappé d’un tel coup de foudre, que de grandes portions s’en détachèrent, et que des marbres énormes furent ébranlés par une force et un choc horribles, et principalement dans cette partie qui est en vue du palais des Médicis !
J’ai refait en entier quelques articles ; plusieurs ont été corrigés & augmentés ; j’en ai ajouté un grand nombre. A mesure que j’ai découvert des noms estimables, je me suis fait un plaisir de les faire connoître ; & ceux de nos Auteurs vivans qui ont ajouté par de nouveaux Ouvrages, soit à la gloire qu’ils s’étoient déjà faite, soit à la séduction dangereuse contre laquelle les Esprits droits doivent se tenir en garde, verront que je n’ai perdu de vue aucun moyen de rendre justice aux talens, ni négligé aucune des précautions qui peuvent en prévenir l’abus. […] Il ajoute, en note : Le fanatisme de l’ancien Parlement avoit soulevé contre lui tous les honnêtes gens, qui n’ont pu qu’applaudir à sa destruction. […] Comme je ne puis douter que ce bruit calomnieux ne soit une ruse imaginée pour décréditer mes Censures, en les attribuant à des motifs étrangers à mon zele, je crois devoir déclarer que je n’ai été payé par personne, que je n’ai ni bénéfice, ni pension de l’Eglise, & que le Clergé ne m’a pas donné de quoi acheter la plume qui m’a servi à combattre les ennemis de la Religion & les siens, Je puis ajouter, qu’en écrivain contre la Philosophie & ses partisans, je n’ai été animé que par le désir d’être utile. […] Ce n’est pas être méchant, c’est être bon, ajoute l’Homme de bien, que de ne pas savoir pardonner à ceux qui font du mal aux hommes.
Mme de Tencin, qui aurait voulu pousser son frère le cardinal à la tête du ministère, ne savait par quel moyen avoir prise sur cette volonté apathique du monarque : elle en écrivait au duc de Richelieu, qui était pour lors à la guerre ; elle engageait ce courtisan à écrire à Mme de La Tournelle (duchesse de Châteauroux), pour qu’elle essayât de tirer le roi de l’engourdissement où il était sur les affaires publiques : Ce que mon frère a pu lui dire là-dessus, ajoutait-elle, a été inutile : c’est, comme il vous l’a mandé, parler aux rochers. […] La même, toujours d’après son frère, suggérait l’idée qu’il serait utile d’engager le roi à se mettre à la tête des armées : Ce n’est pas qu’entre nous, ajoutait-elle encore, il soit en état de commander une compagnie de grenadiers, mais sa présence fera beaucoup ; le peuple aime son roi par habitude, et il sera enchanté de lui voir faire une démarche qui lui aura été soufflée. […] » — Les larmes lui vinrent aux yeux en disant ces paroles, ajoute l’honnête femme de chambre. […] Le peuple français n’y va pas de main morte. » Ces paroles me firent trembler, ajoute la bonne Mme Du Hausset qui nous transmet le récit, et je m’empressai de sortir. […] [NdA] Voir l’Histoire de la chute des Jésuites au xviiie siècle, par le comte Alexis de Saint-Priest. — Mais il faut y ajouter désormais, comme rectifiant ce que M. de Saint-Priest a eu lui-même de trop précipité dans ses conclusions, le père Theiner (Histoire du pontificat de Clément XIV, 1852) : toutes les pièces du procès y sont.
Le temps ne peut qu’ajouter au prix de certains détails qui tiennent aux mœurs d’une société évanouie : Je n’écrirais pas tout cela si l’on devait me lire à présent, dit le prince de Ligne à la fin d’un de ses récits ; mais, cent ans après, ces petites choses, qui ont l’air d’être des riens, font plaisir. […] Ce qui me frappe, c’est que Grimm, vers cette date, dit à peu près la même chose ; parlant de la lettre adressée par le prince à Jean-Jacques Rousseau en 1770, lettre dans laquelle il lui offrait un asile contre la persécution et une retraite à Belœil, comme M. de Girardin la lui fit accepter plus tard à Ermenonville, Grimm ajoute : « Cette lettre n’a pas eu de succès à Paris, parce qu’on n’y a pas trouvé assez de naturel, et que la prétention à l’esprit est une maladie dont on ne relève pas en ce pays. » Il y a sur ceci deux points à remarquer : d’abord, c’est que les personnes, déjà en crédit et en possession, qui vous voient à vos débuts, ont peine à vous admettre : elles vous comparent à d’autres qui tiennent déjà un rang ; les places sont prises dans leur esprit, les hauteurs sont occupées. […] Je me souviens que je lui dis : Monsieur de Voltaire, ajoutez-y comme son soutien l’Océan, sans lequel elle ne durerait pas un an. » L’homme qui semblait des deux le plus léger ne se trouvait pas être ici le moins sage. […] Mais voici le second degré et la seconde saison qui fait la maturité durable, et sans quoi l’homme aimable, même défini de la façon qu’on vient de voir, court risque de mourir en nous ou de se figer avec la jeunesse : Si, ajouté encore à cela, on a des connaissances agréables de la littérature et de la langue de plusieurs pays, si l’on a de la philosophie, si l’on a beaucoup vu, bien comparé, parfaitement jugé, eu des aventures, joué un rôle dans le monde ; si l’on a aimé, ou si on l’a été ; on est encore plus aimable. Vous vous croyez au dernier degré ; mais le prince de Ligne qui ne se contente pas à peu de frais, et qui porte dans cette grâce et dans cette félicité sociale quelque chose de ce feu, de cette poésie vivifiante que nous lui avons vu mettre dans les entreprises de guerre, dira en complétant son modèle et en nous laissant par là même son portrait : Si, ajouté encore à cela, on inspire l’envie de se revoir, si l’on y fait trouver un charme continuel, si l’on a une grande occupation des autres, un grand détachement de soi-même, une envie de plaire, d’obliger, de prendre part aux succès d’autrui, de faire valoir tout le monde ; si l’on sait écouter ; si l’on a de la sensibilité, de l’élévation, de la bonne foi, de la sûreté, et un cœur excellent ; oh !
Et elle ajoute d’un ton de protection, qu’elle ne gardera pas toujours ; « Notre petit poète vous prie de ne point donner à Plombières de copies de ses vers, parce qu’il y a beaucoup de lieutenants-colonels lorrains. » Nous avons cette épitre de Saint-Lambert À Chloé ; c’est une des meilleures de ses poésies dites fugitives ; elle pourrait être aussi bien la première en date des élégies de Parny : elle en a la forme ; le tour en est simple, net et fin, l’inspiration toute sensuelle. […] Horace Walpole dans le même temps, avec la hardiesse d’un homme tout rempli de Milton, de Shakespeareh, et qui était l’ami de Gray, ajoutait son impression à celle de la clairvoyante aveugle, et la confirmait en des termes vifs, qui sont encore pour nous la vérité même : Mme du C… m’avait prêté Les Saisons avant l’arrivée de votre paquet. […] Si l’on ajoute aux huit vers cités par Mme Du Deffand et qui sont du chant de L’Automne, quelques vers assez beaux peignant les jours caniculaires de L’Été et cet accablement qui pèse alors sur tous les corps mortels : Tout est morne, brûlant, tranquille, et la lumière Est seule en mouvement dans la nature entière, on aura présent à l’esprit à peu près tout ce qu’il y a d’un peu remarquable pour nous dans ce poème si fort vanté à sa naissance et aujourd’hui tout entier passé. […] Dans un petit poème, qui est à peu près du même temps, intitulé Les Consolations de la vieillesse, Saint-Lambert décrit en des vers spirituels et assez brillants son bonheur à Eaubonne ou à Sannois, au sein de la nature et de l’amitié, puis il ajoute en terminant que, lors même qu’il y serait seul, il jouirait du moins de la saison nouvelle, du printemps, du soleil : Et j’y voudrais penser et rire tour à tour Entre Montaigne et La Pucelle. […] Car tous, attachés qu’ils sont aux affaires et enchaînés à la rame qu’il est donné à si peu de pouvoir quitter, tous, quand déjà le flot de la vie sensiblement se retire et baisse, aspirent à quelque abri aux champs, sous les ombrages, là où, mettant de côté les longues anxiétés, ou ne s’en ressouvenant plus que pour ajouter un embellissement et comme un sourire à ce qui était doux déjà, ils puissent posséder enfin les jouissances qu’ils entrevoient, passer les années du déclin au sein de la quiétude, réparer le restant de leurs jours perdus, et, après avoir vécu dans la bagatelle, mourir en hommes.
… » — J’étais jeune alors, et j’ajoutais l’inspiration à la persuasion. […] M. d’Argenson porta très peu d’idéal dans cette liaison ou intrigue amoureuse qui ne mérite pas le nom de passion, et qui dura une année ; tout en parlant convenablement de la dame devenue veuve après la rupture, et remariée depuis, il ajoute en terminant cet article : « Je lui souhaite longue vie et bonheur : pour moi, j’ai à présent de toutes façons bien mieux qu’elle. » — Dans ce genre de relations que j’abrège et qui revient en plus d’un endroit sous sa plume, M. d’Argenson n’est point fat, mais il est très peu chevaleresque ; on ne saurait même l’être moins, il est honnête homme en tout ; mais, comme les honnêtes gens parmi les Latins ou parmi les Gaulois, il ne craint pas de braver l’honnêteté dans les mots : ou plutôt il ne prend pas garde, et il ne paraît pas même soupçonner ce genre de scrupule. […] Il en fut pour son zèle : seulement, au lieu d’en plaisanter et de se moquer de lui-même en le racontant, comme font les gens bien appris, il ajoute, en y revenant avec un certain sérieux et avec persistance : « Mais je sus que cela avait été bien lu au roi, qui, quoique tout enfant, aima à entendre dire qu’il avait opéré ce miracle », De retour à Paris après quatre ou cinq années d’intendance, il siégea au Conseil d’État, et peu à peu s’y fit distinguer par le garde des sceaux Chauvelin et par le cardinal de Fleury. […] Celui-ci opposait qu’il n’était point harangueur, qu’il n’avait jamais prononcé d’arrêt en public, et d’autres raisons encore ; puis il ajoutait pour lui : « Sans doute que nos deux premiers ministres (car c’est de la sorte qu’il qualifiait alors M. de Chauvelin conjointement avec le cardinal de Fleury) ne m’ayant encore connu principalement que touchant les démêlés parlementaires dont je raisonne avec application, le temps présent ne nous offrant meilleur champ, ils s’imaginent que c’est là le fort de ma capacité, et se trompent. » D’Argenson n’eut même d’abord la perspective de quelques fonctions diplomatiques et de quelque ambassade (bien avant celle de Portugal où il n’alla jamais) que dans cette vue éloignée de la première présidence du Parlement : « Si l’on vous employait en quelques négociations étrangères, et de peu d’années, lui disait M. de Chauvelin, au sortir de cela vous seriez bien enhardi. » Depuis la clôture de l’Entre-sol, d’Argenson avait toujours l’idée de renouer et de continuer ailleurs avec quelques amis, parlementaires pour la plupart, des conférences sur le droit public, sur les matières politiques : c’était son goût dominant. […] monsieur, repartit le roi, il y a bien de la différence d’un renard à un loup. » — « Voilà tout ce que Sa Majesté m’a encore jamais dit, ajoute d’Argenson, quoique ma personne en soit bien connue et que je me donne bien de la peine pour son service. » — La seconde parole que le roi lui adresse se fait attendre ; elle est de huit ans plus tard, à un voyage de Fontainebleau (septembre 1732), et presque aussi insignifiante.
On peut même dire que pour un grand nombre d’esprits, et de bons esprits, la question d’authenticité ou de non-authenticité qui a été soulevée pour une partie de ces lettres n’est plus douteuse et qu’elle a été tranchée par les derniers travaux venus d’Allemagne, ainsi que par les critiques français qui s’en sont faits chez nous les introducteurs et dont quelques-uns y ont ajouté. […] Aujourd’hui, M. d’Arneth, directeur des Archives de Vienne et qui, à ce titre, tient le bon bout, en publiant une deuxième édition, augmentée, des Lettres de l’impératrice Marie-Thérèse et de Marie-Antoinette, vient ajouter de nouveaux éléments et fournir de nouvelles armes dans le débat. […] Parmi les lettres ajoutées à cette deuxième édition par M. d’Arneth, on trouve en tête une Instruction de l’impératrice à sa fille, datée du jour même du départ (21 avril 1770), un règlement de conduite à lire tous les mois et dont la première partie se rapporte toute à la religion, à la dévotion et aux prières. […] Si vous voulez, vous pouvez ajouter, pour rendre la chose plus énergique : « L’impératrice, ma mère, m’a expressément défendu de me charger d’aucune recommandation. » N’ayez point de honte de demander conseil à tout le monde et ne faites rien de votre propre tête… » Et en ce qui est des correspondances que peut entretenir la dauphine et des précautions à y apporter, les conseils ne sont pas moins sages, pleins de réserve et de restrictions. […] Il n’y a plus moyen d’ajouter un trait, de pousser à la perfection, à l’art, de composer sa Princesse de Clèves à souhait.
Il conseillait donc à cette aimable amie le repos, l’immobilité, de suivre le seul régime dont il se trouvât bien, de rester longtemps couchée et de compter les solives : Votre activité, ajoutait-il, s’indigne d’un pareil bonheur ; mais voyons si votre raison ne serait pas de cet avis. […] À la difficulté particulière des sujets, s’ajoute celle qui naît de la subtilité de l’auteur. […] C’est quand il revient à parler des mœurs et des arts, de l’Antiquité et du siècle, de la poésie et de la critique, du style et du goût, c’est sur tous ces sujets qu’il nous plaît et nous charme, qu’il nous paraît avoir ajouté une part notable et neuve au trésor de ses devanciers les plus excellents. […] Je n’ajouterai rien après de telles pensées bien dignes de mémoire, sinon que, lorsqu’on fera encore une nouvelle édition de M. Joubert, il faudra les y ajouter.
Ajoutez-y une activité dévorante qui ne savait comment se donner le change, et vous commencerez à la comprendre. […] Après quelques détails sur ses propres variations d’impressions et d’humeur depuis son arrivée : À présent, ajoutait-il, je commence, tout à fait à l’anglaise, à m’octroyer le droit d’être à ma guise. […] D’après ce premier portrait auquel Walpole ajoutera encore plus d’un coup de pinceau, on peut déjà voir une Mme Du Deffand bien autrement vive et animée qu’on ne s’est plu à nous la peindre d’ordinaire. […] Elle ne dormait plus : elle avait plus que jamais besoin de passer sa nuit dans le monde : « Quand cela nuira à ma santé, disait-elle, ou que cela ne s’accordera pas avec le régime des gens avec qui j’aime à vivre, je me coucherai à minuit s’il le faut. » Comme le vieux Venceslas, elle ne voulait s’endormir que le plus tard possible : Ce que j’ôte à mes nuits, je l’ajoute à mes jours. […] Le fidèle Viart, dans la lettre où il raconte à Walpole les détails de la maladie et de la mort, ajoute en terminant : « Je garderai Tonton jusqu’au départ de M.
Et élevant de plus en plus sa pensée et son cœur, réduisant sa propre souffrance à ce qu’elle est dans l’immense sein de la nature, s’y voyant non plus seulement soi, mais des royaumes entiers, comme un simple point dans l’infini, il ajoute en des termes qui rappellent d’avance Pascal, et dont celui-ci n’a pas dédaigné d’emprunter le calque et le trait : Mais qui se représente comme dans un tableau cette grande image de notre mère nature en son entière majesté : qui lit en son visage une si générale et constante variété ; qui se remarque là-dedans, et non soi, mais tout un royaume, comme un trait d’une pointe très délicate, celui-là seul estime les choses selon leur juste grandeur. […] Il sera loin d’approuver et même d’excuser tout ce qu’il voit dans son parti, et de même chez l’adversaire il saura bien discerner et dire : Il fait méchamment cela, et vertueusement ceci. — Je veux, ajoute-t-il, que l’avantage soit pour nous, mais je ne forcène point (je ne me mets point hors de moi) s’il ne l’est. […] Pourtant, sa bonté de cœur l’emportant encore sur sa fierté et sur son mépris : « Mais ceci me déplaît, ajoute-t-il douloureusement, de voir des natures débonnaires et capables de justice se corrompre tous les jours au maniement et commandement de cette confusion… Nous avions assez d’âmes mal nées, sans gâter les bonnes et généreuses. » Pour lui, dans ce malheur, il cherche plutôt une occasion et un motif de se fortifier et de se retremper. […] Dans le chapitre « Des menteurs », par exemple, après s’être étendu en commençant sur son défaut de mémoire, et avoir déduit les raisons diverses qu’il a de s’en consoler, il ajoutera tout à coup cette raison jeune et charmante : « D’autre part (grâce à cette faculté d’oubli), les lieux et les livres que je revois me rient toujours d’une fraîche nouvelleté. » C’est ainsi que, sur tous les propos qu’il touche, il recommence sans cesse, et fait jaillir des sources de fraîcheur. […] À quoi j’ajouterai encore un de ces conseils qu’il adresse à ceux qui, comme moi et comme bien des gens de ma connaissance, subissent les tourmentes politiques sans les provoquer jamais et sans se croire d’étoffe non plus à les conjurer.
Pendant les négociations de la paix des Pyrénées, Mazarin, s’entretenant avec le Premier ministre d’Espagne, don Louis de Haro, lui parlait des femmes politiques de la Fronde, de la duchesse de Longueville, de la duchesse de Chevreuse, de la princesse Palatine, comme étant capables chacune de renverser dix États : — Vous êtes bien heureux en Espagne, ajouta-t-il ; vous avez, comme partout ailleurs, deux sortes de femmes, des coquettes en abondance, et fort peu de femmes de bien : celles-là ne songent qu’à plaire à leurs galants, et celles-ci à leurs maris ; les unes ni les autres n’ont d’ambition que pour le luxe et la vanité ; elles ne savent écrire, les unes que pour des poulets, les autres que pour leur confession : les unes ni les autres ne savent comment vient le blé, et la tête leur tourne quand elles entendent parler d’affaires. […] Il semble que le philosophe Condorcet se soit chargé formellement d’y répondre lorsque, dans une dissertation insérée au Journal de la Société de 89, plaidant pour L’Admission des femmes au droit de cité, il alléguait à l’appui de leurs prétentions les grands exemples historiques de la reine Élisabeth d’Angleterre, de l’impératrice Marie-Thérèse, des deux impératrices Catherine de Russie ; et il ajoutait en parlant des femmes françaises : La princesse des Ursins ne valait-elle pas un peu mieux que Chamillart ? […] Elle intercepta une de ces dépêches, y lut les particularités de ses relations avec d’Aubigny ; mais ce qui la piqua le plus, c’est que l’ambassadeur ajoutait comme dernier trait qu’on les croyait mariés. […] Elle montre les troupes du pays telles qu’elles sont, les places d’importance dépourvues de tout, « suivant la coutume d’Espagne » ; elle réclame énergiquement de France des secours, des hommes, et, après avoir bien demandé dans le corps de la lettre les gros bataillons, elle ajoute en post-scriptum qu’elle a conseillé au roi d’Espagne d’ordonner des prières. […] Amelot n’approuvèrent pas ma proposition, ajoute Berwick ; et l’endroit le plus éloigné du péril était celui qu’ils avaient résolu de préférer. » Ce plan généreux toutefois ne semblait pas contraire à l’humeur de Mme des Ursins, qui est brave, impétueuse, qui attend et demande toujours de Berwick une victoire qui tarde et qui ne vint que l’année suivante.
Quoi qu’il en soit du procédé, on a cette suite de lettres, auquel il s’en est ajouté depuis beaucoup d’autres, et plus anciennes, et plus récentes ; de telle sorte que la vie de Courier se retrouve peinte en entier dans sa correspondance. Des lettres ainsi refaites et retouchées laissent toujours à désirer quelque chose, je le sais bien ; elles n’ont pas la même autorité biographique que des lettres toutes naïves, écrites au courant de la plume, oubliées au fond d’un tiroir et retrouvées au moment où l’on y pense le moins : mais Courier, homme de style et de forme, n’a guère dû faire de changements à ses épîtres que pour les perfectionner par le tour ; ses retouches et ses repentirs, comme disent les peintres, n’ont pas dû porter sur les opinions et les sentiments qu’il y exprime, et le travail qu’il y met, le léger poli qu’il y ajoute n’est qu’un cachet de plus. […] Nommé lieutenant d’artillerie en juin 1793, il alla en garnison à Thionville ; il écrivait de là à sa mère (10 septembre 1793) pour lui demander des livres, Bélidor sur le génie et l’artillerie, et surtout deux tomes de Démosthène et il ajoutait : Mes livres font ma joie, et presque ma seule société. […] Chlewaski qui lui avait demandé ce que c’était que le livre des Voyages d’Anténor, Courier répond que c’est une sotte imitation d’Anacharsis, c’est-à-dire d’un ouvrage médiocrement écrit et médiocrement savant, soit dit entre nous : Je crois, ajoute-t-il, que tous les livres de ce genre, moitié histoire et moitié roman, où les mœurs modernes se trouvent mêlées avec les anciennes, font tort aux unes et aux autres, donnent de tout des idées fausses, et choquent également le goût et l’érudition. […] Daunou, envoyé comme commissaire à Rome, écrivait au directeur La Revellière (30 mars 1798) : « Il paraît que vous renoncez à la colonne Trajane ; au fond, ce serait une entreprise extrêmement dispendieuse. » Il ajoutait dans une autre lettre : « En général, je vois qu’il est bon de s’en tenir aux trois cent cinquante caisses ; il n’est juste ni politique de trop multiplier les enlèvements de cette nature. » 41.
Il répétait souvent ce proverbe des Persans : « Le plus étroit du défilé est à l’entrée de la plaine. » Il passa tout l’hiver de 1783-1784 à recopier son ouvrage, à y ajouter, à y retrancher : « L’ours ne lèche pas son petit avec plus de soin. […] Le berger, indiquant le tombeau que la tradition désigne pour celui d’Ariane, ajoute : « Ce monument, ainsi que tous ceux de ce pays, a été mutilé par le temps et encore plus par les barbares ; mais le souvenir de la vertu malheureuse n’est pas sur la terre au pouvoir des tyrans. » Et Bernardin, après avoir achevé son tableau, ajoute à son tour : « Je doute qu’un athée même, qui ne connaît plus dans la nature que les lois de la matière et du mouvement, pût être insensible au sentiment de ces convenances présentes et de ces antiques ressouvenirs. » Qu’a de commun, je vous prie, un athée avec les idées naturelles que fait naître l’histoire d’Ariane d’après Catulle, dans la bouche du berger ? […] Et Bernardin ajoutait naïvement : « Si le clergé m’offre une pension, je l’accepterai avec reconnaissance, moi qui n’ai vécu jusqu’ici que des bienfaits du roi. » Il y eut, en effet, un moment où le clergé eut l’idée singulière d’adopter Bernardin comme adversaire de Buffon et du parti encyclopédiste, et de lui faire une pension comme à son avocat. […] Ce public d’académie, qui se composait alors, comme aujourd’hui, du beau monde, et qui sentait son faubourg Saint-Germain, avait bien mieux aimé applaudir, dans la première partie de la séance, un passage du discours de Raynouard où, parlant de je ne sais quel poète tragique puni de mort à Rome pour avoir mis dans une pièce d’Atrée des allusions politiques, l’orateur avait ajouté brièvement : « Tibère régnait !
Il était né armé de facultés soudaines, qu’il put aiguiser mais auxquelles il n’ajouta pas, et par conséquent, conclusion dernière, il a cet avantage, interdit à presque tous les autres hommes, même de génie, mais d’un génie inférieur au sien, que les livres de son âge mûr ne font pas rougir de honte les élucubrations de sa jeunesse, et qu’on peut le voir avec plaisir et le reconnaître dans ce miroir renversé. […] À mon sens, très humble, mais très convaincu, philosophiquement ou plutôt théologiquement, ce que de Maistre a exprimé dans tous ses livres est absolument vrai, et, littérairement, c’est absolument beau, — et d’une beauté à lui, qui n’imite et ne rappelle personne…·Ce livre-ci n’ajoute rien à cette Immensité, mais n’en diminue rien non plus, il devait être publié (tout ce qu’une pareille plume a tracé appartient au monde), et il l’a été avec intelligence. […] C’est le comte Rodolphe de Maistre, fils de l’illustre comte Joseph, qui a édité lui-même les Quatre chapitres inédits sur la Russie, et qui a bien fait d’ajouter encore cela à la gloire paternelle. […] IX En effet, dans ces quelques pages qui n’omettent rien en leur brièveté pleine, Joseph de Maistre commence, il est vrai, par s’opposer à l’émancipation en principe, mais il ne répugne pas à la préparer, historien que le métaphysicien n’infirme jamais : « Quand on lit l’Histoire, il faut savoir la lire », dit-il quelque part ; et l’Histoire, dont il parcourt les annales avec les trois pas homériques de Bossuet, « montre » (ajoute-t-il), « avec la dernière évidence, que le genre humain n’est susceptible de liberté qu’à, mesure qu’il est pénétré et conduit par le Christianisme. Partout où règne une autre religion (ajoute-t-il encore), l’esclavage est de droit, et partout où cette religion s’affaiblit, le peuple devient en proportion précise moins susceptible de liberté générale ».
Lorsque Ulysse, après avoir tiré vengeance des prétendants et avoir reconquis son palais, veut se faire reconnaître de Pénélope, l’intendante Eurynome le met au bain et le parfume ; puis, au sortir de là, Minerve le revêt de toute sa beauté première et même d’un éclat tout nouveau ; elle le fait paraître plus grand de taille, plus puissant encore d’attitude ; elle répand autour de sa tête, par boucles épaisses, sa chevelure semblable à une fleur d’hyacinthe : « Et comme lorsqu’un artiste habile, que Vulcain et Minerve ont instruit dans la variété de leurs arts, verse l’or autour de l’argent et accomplit ses œuvres gracieuses, ainsi elle verse la grâce autour de la tête et des épaules du héros, et il sort du bain tout pareil de corps aux Immortels… » Certes l’habile critique Aristarque, si bien enseigné qu’il fût par Minerve, n’en a pas tant fait pour son poëte ; il n’a pas ajouté la couche d’or, il n’a pas rehaussé l’Homère qui lui était transmis ; mais il l’a lavé de ses taches, il lui a enlevé la rouille injurieuse des âges et a dissimulé sans doute quelque cicatrice ; il l’a fait, en un mot, sortir du bain avec toute sa chevelure auguste et odorante, ambrosiæque comæ : c’est tel à jamais que nous le reconnaissons. Lorsqu’on demandait à Praxitèle lesquels de ses ouvrages en marbre lui plaisaient le plus : « Ce sont, disait-il, ceux auxquels Nicias a mis la main. » Tant, ajoute Pline, il mettait de prix à la préparation de cet artiste. […] Ai-je besoin d’ajouter que je n’entends ici parler d’aucune influence littérale et servile ? […] Lorsque Neptune dans le combat est tenté de résister à l’ordre de Jupiter que lui transmet la messagère Iris, celle-ci lui rappelle à propos le danger d’une révolte sacrilége, et elle ajoute que les Furies sont toujours du côté des aînés pour servir leur vengeance.
Ajoutons ce qui est plus important à constater pour les rapprochements que nous aurons à faire, c’est que, dans de telles pièces, l’action est presque tout ; on compte peu sur les discours pour dessiner les caractères, pour traduire les mouvements de l’âme. […] Née à Padoue en 1562, Isabelle brillait sur le théâtre depuis 1578, se faisait admirer par sa beauté, par ses rares talents, et, ajoutent tous les témoignages contemporains, par sa vertu. […] Quand on ajoute un nom à ce nom de Burattino, c’est celui peu honnête de Canaglia. […] Ce n’est pas tout ; il faudrait ajouter encore plusieurs noms : Claudione Francese (le Français Claudion), Cavicchio, le paysan, Mezzettino, troisième zanni, et d’autres encore, pour que la liste fût complète, car les pièces que jouaient les Gelosi exigeaient un nombreux personnel.
De même, demander si nos volitions sont libres ou non, c’est tout confondre, c’est ajouter des difficultés factices à un problème qui de sa nature n’est pas insoluble ; c’est ressembler au personnage à qui Carlyle fait demander : « si la vertu est un gaz. » Un motif me pousse, la faim ; je prends la nourriture qui est devant moi, je vais au restaurant, où j’accomplis quelque autre condition préliminaire : voilà une séquence simple et claire ; faites-y entrer l’idée de liberté, et la question devient un chaos. […] VI Terminons ici, et sans nous arrêter à quelques chapitres où l’auteur complète sa morale, mais n’y ajoute rien d’essentiel, résumons les mérites et les lacunes de cet important traité de Psychologie. […] Ajoutons que, suivant les habitudes de l’école éclectique, ce Traité a donné à l’histoire des théories une place si ample, que la partie dogmatique s’en trouve singulièrement réduite. […] Ajoutons-y l’absence trop fréquente de l’idée de progrès, d’où par suite l’étude dynamique des phénomènes a été quelquefois négligée.
Ajoutez le parfum d’honnêteté antique qui circule à travers ces pages et qui trouve moyen de se mêler jusqu’au milieu de la chronique scandaleuse à laquelle elles sont souvent consacrées, un profond et naïf amour des lettres et de tout ce qu’elles amènent de délicat avec elles, une bonhomie parfaite qui épouse son sujet tout entier avec tendresse et réussit, après un peu de résistance, à nous le faire aimer et embrasser jusque dans ses replis. […] Toute la correspondance de Mme de Sévigné est comme éclairée de cette passion qui vient s’ajouter à tous les éclairs déjà si variés de son imagination et de son humeur. […] Quelques mots de Tallemant caractérisent bien cette charmante et puissante nature de femme, telle qu’elle se déclarait toute jeune dans l’abondance de la vie ; après avoir dit qu’il la trouve une des plus aimables et des plus honnêtes femmes de Paris, « elle chante, ajoute-t-il, elle danse, et a l’esprit fort vif et agréable ; elle est brusque et ne peut se tenir de dire ce qu’elle croit joli, quoique assez souvent ce soient des choses un peu gaillardes… » Voilà le mot qu’il ne faut pas perdre de vue avec elle, tout en le recouvrant ensuite de toute la politesse et de toutes les délicatesses qu’on voudra. […] C’est un portrait de plus à ajouter à ceux de la galerie de Versailles, ou, si vous l’aimez mieux, c’est comme un émail de Petitot : Pour mon portrait, écrivait-elle à un homme qui l’aimait, je voudrais bien le faire sur l’idée que vous en avez conçue et qu’on voulût s’en rapporter à vos descriptions ; mais il faut dire naïvement ce qui en est.
Nous nous bornerons à ces indications, nous réservant d’ajouter chemin faisant les explications nécessaires. […] « Le cerveau et le crâne sont étroits et pointus quand l’animal fouilleur doit se servir de son front et de son museau pour creuser la terre ; larges, au contraire, quand il lui faut pour se nourrir, pour voir et pour entendre, une large bouche, de vastes yeux, de vastes oreilles, entraînant le reste du crâne dans le sens bilatéral, développés en arrière, hérissés de crêtes osseuses, lorsque les exigences de l’équilibre ou celles du mouvement nécessitent elles-mêmes une telle forme. » Ajoutons, d’ailleurs, qu’il est difficile de comprendre à priori, comme le fait remarquer avec justesse M. […] Un naturaliste distingué, Desmoulins, a essayé d’établir cette loi : que l’étendue et la force de l’intelligence sont en raison du nombre des circonvolutions ; quelques uns ajoutent : et de la profondeur des anfractuosités. […] Notre ami et médecin M. le docteur Millard, dont la science est aussi sûre que la main, a bien voulu faire devant nous une dissection, et, comme on dit, une démonstration du cerveau : c’est une opération des plus délicates, et j’ajoute un spectacle des plus intéressants.
Si nous jugions nécessaire, quant à nous, d’admettre un changement absolu partout où un mouvement spatial s’observe, si nous estimions que la conscience de l’effort révèle le caractère absolu du mouvement concomitant, nous ajoutions que la considération de ce mouvement absolu intéresse uniquement notre connaissance de l’intérieur des choses, c’est-à-dire une psychologie qui se prolonge en métaphysique 14. Nous ajoutions que pour la physique, dont le rôle est d’étudier les relations entre données visuelles dans l’espace homogène, tout mouvement devait être relatif. […] Mais il faut ajouter que, dans l’hypothèse de la Relativité, le système de référence sera lui-même immobile pendant tout le temps qu’on l’emploiera à référer. […] Ajoutons qu’on ne s’est guère davantage préoccupé de la nature du temps lui-même.
Il n’y a pas de maçon bâtissant une grange qui ne s’abandonne plus à l’instinct du génie que Michel-Ange construisant Saint-Pierre de Rome : il n’y mit point une pierre, pour ainsi dire, sans savoir d’avance pourquoi, sans en avoir médité l’utilité, les rapports avec tout l’édifice, ce qu’elle ajoutait à lu solidité de la masse, ce qu’elle devait porter de poids et fournir de résistance. […] Mais celle-ci n’aide point seulement les autres à produire leur plein effet : elle ajoute réellement quelque chose, elle ajoute beaucoup à l’ouvrage.
Ajoutez-y quelques opinions ironiques tendant à déprécier le travail et même le style, et c’est à peu près tout ce qu’il a opposé à trois volumes d’études et de démonstrations sur les procédés de l’art d’écrire, assimilation, formation du talent et exemples de corrections manuscrites des grands écrivains, qui confirment en détail notre doctrine. […] Peu de gens ont eu le courage, comme ajoute Chateaubriand, de « s’insurger contre cette vérité ». […] Nous faisions seulement remarquer que les défauts qu’ils peuvent avoir n’ajoutent rien à leurs qualités, et que leurs qualités sont même infiniment supérieures à leurs défauts, parce que ces qualités sont fondamentales et constituent l’essence même de l’art d’écrire.
Une lettre de la Bruyère, retrouvée par Destailleur, ajoute son intérêt à cette réimpression et montre à quel point le fidèle annotateur a poussé l’investigation ; car de tous les hommes peut-être qui tiennent une grande place dans les chroniques de l’Esprit humain, La Bruyère est celui qui a le moins laissé transpirer sa vie. […] de cette clef systématique… Néanmoins, — ajoute-t-il avec un retour de bon sens, — il n’est pas sans intérêt de connaître les interprétations de l’époque… » Assurément, ce n’est pas sans intérêt ! […] En effet, dans ses appréciations littéraires et grammaticales, tracées du bout des doigts et de la plume, dans ces petites notes qui sont de véritables épluchettes, il se montre souvent fort collet-monté, et un fait que nous citerons donnera mieux l’idée de la portée de ce commentateur que tout ce que nous pourrions ajouter : « Parler et offenser — dit quelque part La Bruyère — est pour de certaines gens absolument la même chose.
Vous croyez peut-être, ajouta-t-il, qu’elle a ses agréments : vous vous trompez. […] Il l’encouragea, loua ses dispositions, et, ajoute la tradition, lui fit don de cent louis. […] Ajoutons que Molière ne fit jamais imprimer sa pièce. […] » ajouta-t-il en s’adressant au minime. […] « Les « truffes », ajoute M.
Ajoutez à cette noble qualité de l’esprit toutes les délicatesses et les fiertés de l’honnête homme et du gentleman, pour parler son langage de lord Feeling ; on comprendra quelles difficultés et quelles amertumes une telle nature dut rencontrer dans la vie. […] Ajoutons-y un détail artistique qui nous est donné par M.
A l’article Du Barlas, il le loue d’avoir quelquefois ennobli ses descriptions en y rattachant des sentiments humains ; ainsi, après avoir peint dans le cinquième chant de sa Semaine la migration des poissons voyageurs, le poëte ajoute cette gracieuse comparaison que M. […] Mais, en venant ajouter à cet ensemble d’études et de vues ses indications nombreuses, à la fois agréables et précises, le livre de M.
On transcrit, sans y ajouter que deux eu trois précisions de détail, la réponse donnée alors. […] Il aurait pu ajouter de l’art du roman. […] « Pendant des années, dix, vingt ans peut-être », ajoute M. […] Ajouter à cela qu’il est toujours bienfaisant. […] Et Ségur ajoute : « Ma vocation venait de se décider.
Je n’ai plus à ajouter que quelques mots explicatifs, pour clore cette préface. […] Ajoutons que beaucoup de personnes restreignent la vérité à la particularité. […] C’est d’ailleurs là un sujet que des pages ajoutées à des pages n’épuiseraient pas. […] Mais les hommes, ai-je besoin de l’ajouter, sont de complexion différente. […] J’ajouterai une remarque générale pour clore ce chapitre.
Il me faudrait de toute évidence, ajouter à ces dix pages trois ou quatre volumes d’éclaircissements. […] Si elle s’ajoute à la raison, c’est qu’elle n’est pas la raison. […] Cette « beauté », pour parler sa langue, « qui s’ajoute à la raison », ne peut pas ne pas être autre chose que la raison. […] Me direz-vous que le contexte ajoute un certain halo comique à la première, mélancolique à la seconde ? […] Landry ajouterait : « par conséquent chargés de sens ».
Faut-il ajouter que M. […] Si l’on ajoute maintenant cette harmonie dont M. […] A quoi j’ajouterai qu’il y a toujours eu dans toutes ses œuvres un fonds non seulement de banalité, mais de vulgarité. […] Paul Lenoir, — et, quand il ajoute qu’elle est « active », me permettra-t-il d’avouer que je n’entends guère ce qu’il veut dire ? […] J’ajouterai que la même est ce qui distingue les vrais idéalistes.
Fromentin tient un peu de la femme, juste autant qu’il faut pour ajouter une grâce à la force. […] Ingres ajoute quelque chose à son modèle, c’est par impuissance de le faire à la fois grand et vrai. De quel droit ajouter ? […] Il est certain qu’un beau modèle, s’il ne donne pas du talent, ajoute du moins un charme au talent. […] Millet veut à tout prix y ajouter quelque chose.
Si nous nous permettons d’ajouter ou de retrancher au récit de l’historien, il n’y a plus rien de vrai ni de faux. […] Papinien lui répond : Accuser une victime innocente, c’est ajouter un second fratricide au premier. […] J’ajouterai seulement ici que Sénèque ne préconisa point le meurtre d’Agrippine : préconiser, c’est faire l’éloge. […] Cet alinéa a été ajouté dans la seconde édition. […] (DIDEROT.) — Note ajoutée dans la seconde édition.
Thespis, pour soulager le chœur, ajouta un acteur qui récitait les aventures de quelque héros. À ce personnage unique, Eschyle en ajouta un second, et diminua les chœurs pour donner plus d’étendue au dialogue.
Avant de quitter le réalisme dans l’art, je dois ajouter, à ce qui précède, quelques réflexions que m’a suggérées l’exposition récente des œuvres de Millet. […] Nos naturalistes ajouteront-ils un iota à Tartufe ? […] Enfin, a-t-elle ajouté quelque chose à ce qui était déjà ? […] Ajoutons que la science n’a pas dit son dernier mot. […] Vous vous croyez tels que vous voudriez être, ajoutent-ils, et vous devenez menteurs, hypocrites.
Un sociétaire, frappé des inconvénients attachés à cette inexorable puissance de l’équilibre, a proposé dernièrement d’ajouter un supplément de mille écus aux deux traitements égaux que consomme aujourd’hui le commissaire-régisseur. […] Buloz, et j’ajoutai que la demande qu’il me faisait pour sa femme était inutile, attendu que, malgré la promesse faite, on ne laisserait jouer à Mme Mélingue aucune pièce de mon répertoire ; j’ajoutai que l’intention bien positive était de confisquer le talent de Mme Mélingue sans aucun profit ni pour elle, ni pour nous, ni pour le Théâtre-Français. […] À cette lettre-là veut-on que j’en ajoute une autre. […] Supposez, maintenant, ce qui est tout aussi insupportable, supposez, disons-nous, que les répétitions de ces six ouvrages n’aient pris pour chacun que six semaines, vous aurez un autre chiffre de neuf mois, qui, ajouté au premier, donnera un total de dix-huit mois, c’est-à-dire d’un an et demi. […] Il est vrai qu’on ajoutera que cet homme était Savoyard, et qu’on a été obligé de le naturaliser pour en faire un commissaire royal.
Le même fait se passe pour la parole extérieure, et c’est là entre les deux paroles un nouveau rapport à ajouter à ceux que nous avons énumérés au commencement de ce chapitre : nous écoutons notre parole, mais notre attention néglige les sensations tactiles qui l’accompagnent. […] Nous leur attribuons ces deux qualités ; ce sont deux idées que nous tirons de notre esprit pour les ajouter aux caractères intrinsèques qui distinguent déjà les deux paroles, et en compléter ainsi la séparation. […] Ce n’est pas tout ; à l’idée du moi, la reconnaissance ajoute une détermination importante : le moi devient l’être dont la manière d’être se reproduit, dont le présent répète le passé : à l’idée positive de la succession se joint une idée plus positive encore, celle de la répétition ou de l’habitude. […] Il faut même ajouter que les circonstances qui provoquent la reconnaissance se rencontrent plus rarement pour la parole intérieure que pour la parole extérieure. […] Dans VIII, 49, la métaphore est évidente : « Ne te dis jamais rien à toi-même de plus que ce que t’apprennent les impressions de tes sens… ; ne rien y ajouter intérieurement toi-même ; … ou plutôt ajoutes-y quelque chose, mais en homme qui a médité sur les accidents habituels du monde. » 163.
qu’ajouter à ce que réveille le nom de La Vallière ? […] Quoi qu’il en soit, dans cette même lettre où Mlle Aïssé raconte ses amours enfantines, elle ajoute, en s’adressant à son amie, Mme de Calandrini : « Quoi ! […] Je pourrais ajouter plus d’une particularité encore, toujours dans le même sens, notamment le témoignage que je reçois de M. […] Après cela, messieurs, comment ajouter foi à des Lettres où l’on voit Mlle Aïssé évidemment ingrate et méchante, et où l’on peint Mme de Ferriol, que tout le monde estimait, comme une femme capable de donner à sa fille d’adoption des conseils pernicieux, et de la sacrifier à sa vanité ou à son ambition ? […] , tout cela s’ajoute, se mêle, l’angoisse unique et déchirante, l’intérêt aimable et léger, un trait gracieux de bel-esprit célèbre, et un cœur d’amant qui se brise.
Rossignol y a ajouté quelque chose, et l’observation du dactyle au troisième pied est de lui. […] Mais, ajoute M. […] J’oserai ajouter que M.
Un travers de ce genre, qui ne peut exister que dans des conditions élevées, n’est d’aucune importance pour ces pères de famille que la médiocrité de fortune autorise à blâmer toute occupation qui distrait leur femme du soin de leur ménage : ajoutons qu’attaquer simplement les femmes savantes, c’eut été s’exposer à de dangereuses inimitiés. […] Mais, ajoute Voltaire, les connaisseurs rendirent bientôt à Molière les suffrages de la ville, et un mot du roi lui donna ceux de la cour. » Le suffrage du roi, qui explique très bien celui de la cour, et celui des connaisseurs de la ville, s’explique très clairement lui-même par l’intérêt qu’avait le prince à diminuer la considération des sociétés graves, de mœurs honnêtes, d’occupations nobles, à rendre ridicules les censeurs de ses désordres ; et c’est ce que Molière entreprit dans sa comédie des Femmes savantes, où il représente tout savoir dans les femmes comme une méprisable pédanterie, et toute critique, ou toute censure exercée de fait sur les opinions et les mœurs de la cour, comme une insolence digne de châtiment. […] Fausses clefs, ajoute l’auteur, aussi inutiles au lecteur qu’injurieuses aux personnes dont les noms sont déchiffrés, et à l’écrivain.
… Ce Corneille qu’il nous exhibe, ne l’avons-nous pas déjà vu passer dans les pénombres des notices, des commentaires, des critiques, des biographies, de tout ce qui, en définitive, est l’Histoire avant qu’elle soit épurée et condensée en ce noyau lumineux auquel nul autre rayon ne peut plus s’ajouter ? […] C’est un livre érudit, où rien n’est oublié, et qui ajoute la vérité de l’aperçu à une érudition qui ne l’a pas toujours. […] III Ses révélations, en effet, sont assez peu de chose, et n’ajoutent pas beaucoup à ce qu’on savait.
Lui-même ajoute, en prenant il témoin les curieux amateurs de l’ancienne poésie, qu’il restait d’Orphée des hymnes très courts et en petit nombre. […] Elle y ajouta les grâces nouvelles d’Alcman. […] Les âges suivants ajoutèrent des fictions à ce souvenir.
Vous ajoutez que, parvenus à l’égalité, nous voulons dominer, et qu’une fois dominateurs, nous sommes aussi dédaigneux que vous mêmes, et vous citez la noblesse impériale. […] » Il nous ouvrit alors une porte qui, de cette cour, nous jeta sur une terrasse. « Tenez, ajouta-t-il, vous venez au bon moment ; regardez et taisez-vous. » Je regardai en effet et de longtemps je n’ouvris la bouche. […] Pour eux, leur histoire est finie ; il ne reste plus à y ajouter que le récit de leur mort héroïque. […] Il y a là comme une mélancolie rapide qui ajoute à l’émotion heureuse et qui se mêle, pour l’aiguiser, à l’ivresse de la gloire non moins qu’à celle du plaisir. […] Et puis l’idée du grand homme s’ajoute aussitôt à son expression simple, l’imagination du lecteur fait le reste, et l’œil ébloui met le rayon.
Ses cheveux blancs, son aspect vénérable et bon, ajoutaient à son habileté consommée la naïveté d’une réalisation complète. […] Cet amour avait vraisemblablement ajouté son pathétique au pathétique de la situation. […] si j’ai un conseil à vous donner, ajoutai-je, c’est de ne pas parler de ça. […] Quand on fusille un homme, on le fait placer là ordinairement, ajouta-t-il plus bas. […] ajouta-t-il d’un air qu’il voulait rendre fin et licencieux.
Saint-Simon ne craint pas de dévoiler « l’ignorance la plus grossière en tous genres dans laquelle on avait eu grand soin d’élever le Roi… », ce roi que l’on nous représente comme éclairé de toutes les lumières. « L’esprit du Roi était au-dessous du médiocre…, ajoute Saint-Simon. […] La conception moderne de l’histoire et de la science sociale, ne permet plus d’ajouter ici aux ingénieuses théories de cette espèce. […] Mais Bossuet ajoutait qu’on avait le droit de persécuter. « L’Église ne le fait pas, dit-il, car elle est faible. […] Que pourrait-on y ajouter ? […] « Ou vous serez les défenseurs obstinés de la félonie, et vous serez des suspects. » A cet exposé nous ajouterons une brève conclusion générale.
Nous ajouterons seulement quelques mots pour faire connaître quel fut le sort de l’auteur et de l’ouvrage. […] Ajoutez à cette liste des ouvrages latins de Vico, un grand nombre de belles inscriptions. […] Ajoutons à cette critique, que, dans la première édition, il conçoit pour l’humanité l’espoir d’une perfection stationnaire. […] Dans le désir d’ajouter Vico à la liste des philosophes du 18e siècle, ils ont prétendu qu’il avait obscurci son livre à dessein, pour le faire passer à la censure. […] Les personnes qui ont le plus étudié Vico, MM. de A. et Jannelli n’y ajoutent aucune foi, et la lecture du livre suffit pour la réfuter.
Avant de fermer sa lettre, dans le post-scriptum, il ajoute : Jeudi soir. […] Pour ajouter à la singularité du jour, c’était l’anniversaire de la naissance de la reine. […] Ne vous étonnez pas qu’elle aimât Montaigne, et qu’elle sentît comme lui, dans la vue de l’incertitude universelle : « On nous a jetés dans ce inonde on ne sait pourquoi, et il faut finir son temps pour devenir je ne sais quoi. — C’est mon bréviaire, ajoutait-elle, que ce Montaigne, ma consolation, et la patrie de mon âme et de mon esprit ! […] On ne savait si elle descendait au vôtre ou si elle vous élevait au sien, tant il y avait de naturel dans sa personne. » Vous avez lu Chateaubriand, vous venez de lire Lamartine sur le même sujet, en face du même modèle : vous voyez maintenant ce qu’une bienveillance sympathique peut ajouter de perspicacité de coup d’œil et de vérité de couleur, même au génie. […] Delécluze (p. 163-168), et qui sont à ajouter à ce qu’on savait déjà.
Mes cheveux composent ordinairement toute ma coiffure : je les relève le plus négligemment qu’il m’est possible, et je n’y ajoute aucun ornement ; à la vérité, je les aime avec assez d’excès pour que cela dégénère en petitesse. […] Au milieu de tout cela, ajoute-t-il assez sensément, un homme qui n’a pas un sol de rente ne vit pas de l’air, et il faut quelques soins aussi pour pourvoir au pain. […] Mais elle reprend sa supériorité de femme si elle ajoute : Vous êtes le plus sensible des hommes ; moi, sans être peut-être la plus sensible des femmes, je suis plus sensible que vous ; vous avez reçu mes hommages sans dédain, je vous les ai offerts sans orgueil ; c’est vous que vous aimez en moi ; moi, je n’aime en vous que vous-même, et nous avons raison tous deux. […] Il ne peut plus se contenir ; la détente est lâchée ; il ajoute : « On peut ne pas aimer mes livres, et je ne trouve point cela mauvais ; mais quiconque ne m’aime pas à cause de mes livres, est un fripon : jamais on ne m’ôtera cela de l’esprit. » L’esprit était donc déjà atteint. […] Un jour, en une heure d’abandon, causant de ses ouvrages avec Hume, et convenant qu’il en était assez content pour le style et l’éloquence, il lui arriva d’ajouter : « Mais je crains toujours de pécher par le fond, et que toutes mes théories ne soient pleines d’extravagances. » Celui de ses écrits dont il faisait le plus de cas était le Contrat social, le plus sophistique de tous en effet, et qui devait le plus bouleverser l’avenir.
« Mais surtout, ajoute Montaigne, je lui sais bon gré d’avoir su trier et choisir un livre si digne et si à propos, pour en faire présent à son pays. Nous autres ignorants étions perdus, si ce livre ne nous eût relevés du bourbier. » Et il ajoute avec un vif sentiment de ce bienfait : « Grâce à lui, nous osons à cette heure et parler et écrire ; les dames en régentent les maîtres d’école : c’est notre bréviaire. » Rien ne saurait prévaloir contre un tel témoignage. […] Ajoutons toutefois, pour aider à l’explication, qu’au xvie siècle le culte de l’Antiquité était tel, qu’il purifiait au premier moment tout ce qui en sortait. […] Villemain, disparaît quelquefois dans l’heureuse et naïve diffusion d’Amyot. ». — « Amyot, ajoute M. […] Ajoutons enfin que le lecteur moderne prête lui-même au style d’Amyot plus de bonhomie qu’il n’en a en réalité.
Ce qui ajoute au piquant, c’est que le billet de huit mille livres, ainsi donné au receveur, lui fut tenu en compte, et que cela entra dans sa décharge de comptabilité. […] « Il m’a souvent passé par l’esprit, dit Gourville, que les hommes ont leurs propriétés à peu près comme les herbes61, et que leur bonheur consiste d’avoir été destinés ou de s’être destinés eux-mêmes aux choses pour lesquelles ils étaient nés. » Et, s’appliquant cette pensée à lui-même, il ajoute : « J’oserais quasi croire que j’étais né avec la propriété de me faire aimer des gens à qui j’ai eu affaire, et que c’est cela proprement qui m’a fait jouer un assez beau rôle avec tous ceux à qui j’avais besoin de plaire. » Gourville fit bien des conquêtes en ce genre, mais la plus difficile, et qui prouve le plus pour lui, fut celle de Colbert. […] Son Altesse se l’étant fait lire, et n’y ayant pas trouvé mon nom, elle me jeta un regard de ses yeux étincelants, comme en colère, et me dit de faire ajouter les cinquante mille écus pour moi, dont elle m’avait parlé ; mais je la remerciai très humblement, lui représentant qu’il n’y avait point de temps à perdre, et que je la priais de le signer, ce qu’elle fit. […] Très favorable à ce dernier, et nous le montrant par tous ses beaux et grands côtés, il ajoute ingénument : Il m’a paru qu’il était bien aise de s’entretenir avec un petit nombre de gens sur les affaires présentes ; et je ne me présentais jamais à la porte de son cabinet, soit à Versailles, soit à Paris, qu’il ne me fît entrer ou ne me fît dire d’attendre un peu de temps pour finir l’affaire qui l’occupait. […] Ajoutez qu’il avait au besoin, en chaque partie, des connaissances, des compères, un entregent qui allait à tout.
Montesquieu, on le voit, était peu praticien, et on peut, sans se hasarder, ajouter qu’en général il était peu pratique. […] Montesquieu (car c’est lui ici qui parle, ainsi qu’il parlera en son nom jusqu’à la fin de sa vie), tâche d’y établir en quoi cette idée de justice ne dépend point des conventions humaines : « Et quand elle en dépendrait, ajoute-t-il, ce serait une vérité terrible qu’il faudrait se dérober à soi-même. » Montesquieu va plus loin : il tâche même de rendre cette idée et ce culte de justice indépendants de toute existence supérieure à l’homme ; il va jusqu’à dire, par la bouche d’Usbek : Quand il n’y aurait pas de Dieu, nous devrions toujours aimer la justice, c’est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet Être dont nous avons une si belle idée, et qui, s’il existait, serait nécessairement juste. […] Au milieu des hardiesses et des irrévérences des Lettres persanes, un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d’Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelquefois à jour, Usbek (et c’est une contradiction peut-être à laquelle n’a pas échappé Montesquieu) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion : « Il est vrai, dit-il, que, par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l’esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois : mais le cas est rare ; et, lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante. » Rica lui-même, l’homme badin et léger, remarquant que dans les tribunaux de justice, pour rendre la sentence, on prend les voix à la majeure (à la majorité), ajoute par manière d’épigramme : « Mais on dit qu’on a reconnu par expérience qu’il vaudrait mieux les recueillir à la mineure : et cela est assez naturel, car il y a très peu d’esprits justes, et tout le monde convient qu’il y en a une infinité de faux. » C’est assez pour montrer que cet esprit qui a dicté les Lettres persanes ne poussera jamais les choses à l’extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires. […] Il a beau peindre sa Thémire, il reste pour nous plus sensuel en amour que sentimental : « J’ai été dans ma jeunesse assez heureux, disait-il, pour m’attacher à des femmes que j’ai cru qui m’aimaient ; dès que j’ai cessé de le croire, je m’en suis détaché soudain. » Et il ajoute : « J’ai assez aimé à dire aux femmes des fadeurs, et à leur rendre des services qui coûtent si peu. » Le Temple de Gnide est une de ces fadeurs, mais qui a dû lui coûter du travail. […] [NdA] « Il aimait beaucoup les femmes », a dit l’abbé de Voisenon, qui ajoute ce malin propos que je donne sans commentaire : « Le Temple de Gnide lui valut de bonnes fortunes, à condition qu’il les cacherait. » b.
« La mienne — ajoute-t-il, Lettre XXV, — (son amitié) vous est consacrée à la mort et à la vie, et mon cœur brûle de l’occasion de vous en convaincre ! […] … Vous faites des coups d’État a la Richelieu, et vous voulez, comme lui, vous montrer évêque par des pièces qui, en ce genre, seraient enviées des maîtres… C’est un trait, que la manière dont vous parlez à votre troupeau de votre absence ; mais, il faut vous le dire, vous savez trop, à la fin, et vous ajoutez à la brutalité de l’étonnement ! […] … » Et, enfin, Lettre LX, quand il est sur le point de revenir : « Je pars demain… Mon impatience ne peut vous être inconnue, et ne peut rien ajouter à celle que je ressens de témoigner moi-même tout mon attachement et ma reconnaissance à Votre Éminence, que je conjure de ne pas douter qu’ils ne soient à toute épreuve ; et si, avec cela. […] Ils éclairent même rétrospectivement ces incomparables Mémoires, dont la gloire de Saint-Simon est sortie, et ils vont ajouter aux rayons de cette gloire. […] … Que Faugère continue de nous rapporter des papiers inédits de Saint-Simon beaucoup de chefs-d’œuvre comme celui-là, et nous l’accueillerons avec joie, même avec les préfaces qu’il y ajoutera.
Ajouterai-je une autre et fort bonne raison ? […] Et par eux, grâce à eux, quels éléments nouveaux se sont ajoutés et comme incorporés à la définition même de l’œuvre de théâtre ? […] Mais qu’il en résulte assez naturellement de là quelque chose d’obscur dans le rôle même de Phèdre, c’est ce que j’ose encore ajouter. […] Et pourquoi n’y ajouteriez-vous pas aussi, tandis que vous y êtes, quelques-uns des vices d’Harpagon ? […] Ajoutons un trait encore, qui est bien de notre autour et de son temps à la fois.
“Des quatre ou cinq séparations qui me furent ainsi imposées, ajoute-t-il, celle-ci fut pour moi la plus terrible, car toute espérance de revoir mon amie était désormais incertaine et éloignée.” […] Le pape s’en excusa, en me disant qu’il ne pouvait accepter la dédicace d’aucune œuvre dramatique de quelque genre qu’elle fût, et je n’ajoutai pas un mot sur ce sujet. […] Mais quand plus tard je m’occupai de ma réimpression de Paris, je les trouvai plus qu’insuffisants, et il fallut alors en ajouter quatre fois autant pour le moins. […] Ne nous trouvant pas, ils avaient confisqué nos chevaux, nos livres et le reste, mis le séquestre sur nos revenus, et ajouté nos noms à la liste des émigrés. […] J’avais ajouté à ces ouvrages de ma façon une toute petite brochure politique, écrite quelques années auparavant sous le titre de : Avis aux puissances italiennes.
L’absence de tout détail ajoute à la grandeur de cette désolation. […] Ajoutons que cette flagornerie a été froidement accueillie. […] Mais il est juste d’ajouter qu’il la réclame énergiquement et dans un langage qui a grande allure. […] Ajoutons, pour être juste, que M. […] Cette salle pourra s’ajouter plus tard, dit-on, si on le juge convenable.
Pendant sa convalescence, en même temps qu’il se faisait lire quelque beau morceau de son histoire par Racine et Despréauxg, ou qu’il s’amusait à voir des médailles avec le père de La Chaise, le roi revoyait et corrigeait les constitutions de Saint-Cyr : Vos constitutions ont été examinées, écrivait Mme de Maintenon à Mme de Brinon qui les avait dressées ; on a retranché, ajouté et admiré. […] Il a corrigé le chœur de Saint-Cyr et plusieurs autres endroits… — Quelques années après (1698), quand l’établissement fut en pleine prospérité, les charges s’étant trouvées supérieures aux revenus, il fut question de diminuer le nombre des demoiselles : mais le roi n’y voulut point entendre ; il n’aimait point à resserrer les idées qu’il avait une fois conçues et mises à exécution ; il maintint donc expressément le nombre de deux cent cinquante demoiselles qu’il voulait faire élever dans la maison, et pour qu’on les pût garder jusqu’à vingt ans, c’est-à-dire dans les années les plus périlleuses, il ajouta à la dotation première trente mille livres de revenu. […] Quand elle a ainsi rappelé toutes les conditions imposées et toutes les obligations, ce caractère où se confond le personnage de mère, de sœur aînée et de religieuse, et qui a pour objet de former de pauvres nobles jeunes filles destinées à édifier ensuite des maisons religieuses, mais surtout des familles, et à renouveler le christianisme dans le royaume ; des jeunes filles à qui l’on dit sans cesse : « Rendez-vous à la raison aussitôt que vous la voyez. — Soyez raisonnables, ou vous serez malheureuses. — Si vous êtes orgueilleuses, on vous reprochera votre misère, et si vous êtes humbles, on se souviendra de votre naissance » ; — quand elle a ainsi épuisé la perfection et la beauté de l’œuvre à accomplir, on conçoit que Mme de Maintenon, s’arrêtant devant son propre tableau, ajoute : « La vocation d’une dame de Saint-Louis est sublime, quand elle voudra en remplir tous les devoirs. » Tout ne se fit point en un jour ; il y eut des années de tâtonnement, et même où l’on sembla faire fausse route. […] Nos filles ont été trop considérées, trop caressées, trop ménagées : il faut les oublier dans leurs classes, leur faire garder le règlement de la journée… Il faut encore défaire nos filles de ce tour d’esprit railleur que je leur ai donné, et que je connais présentement très opposé à la simplicité ; c’est un raffinement de l’orgueil qui dit par ce tour de raillerie ce qu’il n’oserait dire sérieusement… Et elle ajoute par un aveu vrai et qui n’a rien d’une fausse humilité : « Que vos filles ne se croient pas mal avec moi, cela ne ferait que les affliger et les décourager ; en vérité, ce n’est point elles qui ont tort. » À partir de ce moment, on entre dans un second effort plus obscur, moins attrayant, et qui même, dans le détail un peu abstrait où nous le voyons de loin, peut sembler décidément austère ; mais Mme de Maintenon, à la bien juger, y paraît de plus en plus méritante et digne de respect et d’estime.
Je pourrais ajouter, si ce n’était ici une digression, qu’il y en a un troisième, celui qu’on rencontre par hasard dans le monde, doux, poli, non tranchant, modeste dans son langage, d’un coup d’œil et d’un ton de voix affectueux, presque caressant ; il est impossible de l’avoir rencontré quelquefois et d’avoir causé avec lui sans avoir reconnu dans cet ogre tant détesté, et qui a tout fait pour l’être, l’homme doué de bien des qualités civiles et sociales. […] Gaume feront bien, dans l’intérêt du livre qu’ils éditent, d’y ajouter une table générale alphabétique des noms de personnes. […] Et ne dites point, je vous prie, que c’est avec la force que lui, catholique, fit alliance à ce moment ; ou bien ajoutez que ce fut avec la force vive et le cœur même du pays. […] Tu l’ornes si tu veux ; jamais un faux brillant À sa simplicité, malgré toi, ne s’ajoute.
Et d’abord elle n’a rien fait en art dramatique qui ajoute à notre glorieux passé littéraire des deux siècles : Corneille, Molière, Racine, sont demeurés debout de toute leur hauteur et hors d’atteinte. […] Une branche nouvelle et toute fleurie s’est ajoutée à notre vieil arbre régulier qui la promettait peu. […] Je crois avoir rendu ailleurs ample justice au talent de M. de Musset, mais il ne me semble pas, malgré tout, que situation soit telle encore, et j’ajouterai que c’est peut-être parce qu’il ne l’a pas voulu. […] Il faut maintenant ajouter dans la balance le poëme de M.
Et plus loin, en des vers d’ailleurs bien élégants, le poëte ajoute : Mais ces riches climats fleurissent en silence ; Jamais un chantre ailé n’y porte sa cadence : Ils n’ont point Philomèle et ses accents si doux, Qui des plaisirs du soir rendent le jour jaloux. […] Quelques idylles et poésies champêtres, composées en ces mêmes années, s’ajoutèrent à une nouvelle et assez jolie édition que donna Léonard (La Haye, 1782). […] J’ai ajouté qu’elle devait être bien persuadée du regret que j’avais de retarder le bonheur que goûterait M. […] Lorsque tant d’autres assistent et survivent à l’affaiblissement de leur sensibilité, à la déchéance de leur cœur, il resta en proie au sien, et son nom s’ajoute, dans le martyrologe des poëtes, à la liste de ces infortunes fréquentes, mais non pas vulgaires.
Un écoulement universel, une succession intarissable de météores qui ne flamboient que pour s’éteindre et se rallumer et s’éteindre encore sans trêve ni fin, tels sont les caractères du monde ; du moins, tels sont les caractères du monde au premier moment de la contemplation, lorsqu’il se réfléchit dans le petit météore vivant qui est nous-mêmes, et que, pour concevoir les choses, nous n’avons que nos perceptions multiples indéfiniment ajoutées bout à bout. — Mais il nous reste un autre moyen de comprendre les choses, et, à ce second point de vue qui complète le premier, le monde prend un aspect différent. […] Ajoutez-y de nouveaux recueils de rêves notés au moment du réveil par le dormeur, des récits de mangeurs d’opium plus détaillés que ceux de Quincey, des hallucinations hypnagogiques observées par le patient lui-même, selon le procédé de M. […] Pour l’embrasser tout entière, il faudrait à la théorie de l’intelligence ajouter la théorie de la volonté ; si je juge de l’œuvre que je n’ose encore entreprendre par l’œuvre que j’ai essayé d’accomplir, mes forces ne suffiront pas ; tout ce que je me hasarde à souhaiter, c’est que le lecteur accorde à celle-ci son indulgence, en considérant la difficulté du travail et la longueur de l’effort. […] On a ajouté ici l’impulsion, parce qu’elle est l’événement élémentaire dont les composés forment les émotions et la volonté, de même que la sensation est l’événement élémentaire dont les composés forment les idées et la connaissance.
Il remplit par là une lacune importante dans la science et ajouta plusieurs anneaux qui manquaient à la chaîne. […] C’est assez faire entendre aussi, je pense, ajoute-t-il, que les personnages ne sont pas des sauvages de l’Ancien ni du Nouveau Monde ; ils sont Français et costumés à la française : enfin, ce qui est encore plus extraordinaire, autant du moins qu’il a été possible à l’auteur, ils parlent français… ». […] Je ne sais si vous y trouverez votre compte, mais, en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Le libraire, ajoute-t-on, plus incertain de la réussite que l’auteur, entreprit l’édition ; mais à peine l’eut-il exposée en vente, qu’elle fut enlevée, et qu’il fut obligé de réimprimer plusieurs fois ce livre qui lui valut cent mille francs et plus. […] — « Dites pendant les cailloux », ajoutait un autre.
Le plaisir ne meut qu’en tant qu’il renforce l’idée et ajoute à la peine par le contraste. […] D’abord il est certain que l’idée, par cela seul qu’elle est, tend à subsister et à s’accroître ; nous ajoutons même, pour notre part, qu’elle tend à se réaliser au dehors comme au dedans, par le mouvement et l’action extérieure comme par l’attention intérieure. […] II L’appétit ajoute à la sélection mécanique la sélection mentale et, par là, il est un des facteurs essentiels de l’évolution, un facteur trop négligé par Darwin et par Spencer lui-même. […] Il est encore moins une substance cachée derrière les faits intérieurs ; cette substance, loin de pouvoir être un sujet, serait encore un nouvel objet ajouté aux autres, et de plus un objet inconnaissable.
A ces exemples on peut ajouter, avec M. […] Darwin est venu ajouter une excitation particulière à ces sortes de recherches, car cette hypothèse n’irait à rien moins, quoique l’auteur ne s’explique pas sur ce point, qu’à faire de l’homme, comme on l’a dit, un singe perfectionné. […] J’ajouterai que, sans vouloir mêler la morale à la science, ni juger la valeur d’une dissection anatomique par ses conséquences sociales et religieuses, il est permis cependant, en présence de certains zoologistes si pressés de rabaisser l’homme jusqu’au singe et de se servir, pour le succès de leur thèse, de l’exemple du nègre, que cette thèse intéresse particulièrement, il est permis, dis-je, de demander d’où vient cette répulsion universelle que l’humanité civilisée éprouve aujourd’hui contre l’esclavage. […] J’ajoute que, pour que l’expérience fût complète et concluante, il faudrait un couple et poursuivre les mêmes études sur plusieurs générations en évitant tout croisement.
Sérieux (stem veut dire sérieux en anglais) ; Sterne, au nom duquel la vie, cette farceuse, ajouta comiquement le titre de Révérend, comme si M. […] Son succès de Tristram Shandy, auquel il ajouta de nouvelles parties, ne s’épuisait pas, mais sa vie s’épuisa avant sa gloire et son génie. […] Mais ce qui n’y ajoute pas, en y ajoutant… Laissons cela ! […] Le Koran n’ajoutera pas une modeste obole au bagage de trésors que Sterne porte devant la postérité, et ne mettra pas un rayon de plus autour de cette tête pâle et pensive, qui n’a pas besoin d’une auréole ; — qui, comme le marbre dans un coin obscur, s’éclaire de sa propre blancheur et brille à l’écart, un peu solitaire, parmi les grandeurs littéraires de sa patrie, d’un éclat si étrangement doux !
Ses lettres ne sont pas de quelqu’un qui se divertit à les composer et leur ajoute des ornements de complaisance. […] J’allais ajouter ni à celles d’un Balzac ! […] Je me bornerai à signaler un fait analogue qui me semble ajouter Théophile Gautier au nombre des poètes inspirateurs de José-Maria de Heredia. […] Le témoignage qui s’y ajoute aujourd’hui a donc un caractère qu’il est aisé de définir. […] J’en ai noté le détail à l’époque où il me le fit, et je crois n’y avoir rien retranché ni rien ajouté.
Pour qu’en montant les Champs-Élysées nous puissions, d’un certain endroit, voir les Invalides à l’horizon… Mais on ne les verra guère, puisqu’en traversant l’avenue nouvelle on sera surtout préoccupé de ne pas se faire écraser par les voitures… Puis, c’est une bêtise de croire que deux avenues se coupant à angle droit ajoutent à la beauté l’une de l’autre. […] D’où une crise qui s’ajoute à tant d’autres.
Seroit-il permis d’ajouter, que peu de Littérateurs ont eu le coup-d’œil plus juste pour découvrir les défauts d’un Livre, le tact plus fin pour en sentir les négligences & les beautés, qu’il a été long-temps le seul des Journalistes qui relevoit les fautes de langage aujourd’hui si communes, & qui, en matiere de style, ait su plus finement distinguer le simple du bas, le naturel du recherché, le sublime de l’enflure, le vrai du faux ? […] Ajoutons qu’incapable de sentir combien le siecle des lumieres doit l’emporter sur le siecle du goût, il a eu la simplicité de prendre la défense des Corneilles, des Racines, des Crébillons, contre MM. de Voltaire & de Saint-Lambert ; celle de Despréaux & de J.
Par exemple, après avoir vanté les pyramides d’Égypte, il ajoute : « Quelque effort que fassent les hommes, leur néant paraît partout. […] L’historien romain, après avoir raconté que Thrasylle avait prédit l’empire à Tibère, ajoute : « D’après ces faits, et quelques autres, je ne sais si les choses de la vie sont… assujetties aux lois d’une immuable nécessité, ou si elles ne dépendent que du hasard180. » Suivent les opinions des philosophes que Tacite rapporte gravement, donnant assez à entendre qu’il croit aux prédictions des astrologues.
Ajoutez à l’une des deux premières qualités quelque circonstance rare, éclatante ; et le vrai sera beau, et le bon sera beau. […] Mais ces saules, cette chaumière, ces animaux qui paissent aux environs, tout ce spectacle d’utilité n’ajoute-t-il rien à mon plaisir ?
Messieurs, ajouta-t-il, en parlant à tous, à l’Académie on fait un métier de la peinture, et on l’apprend comme un métier à ceux qui la fréquentent. […] Messieurs, ajouta-t-il en s’en allant, êtes-vous contents ? […] Mais, ajouta-t-il en ayant l’air de parler à tout le monde, quoique parlant de Ducis, il ne faut pas vouloir faire plus qu’on ne peut. […] Vien, ajoutait David, fus-je d’abord frappé, dans les tableaux italiens qui s’offrirent à ma vue, de la vigueur du ton et des ombres. […] … excepté leur dévouement, auquel leur nom ne saurait ajouter.
Comme poétique de la tragédie, il n’y a rien à ajouter aux enseignements de ses préfaces, à ses jugements sur ses prédécesseurs, à tant de pensées profondes, écrites, comme en se jouant, dans ses lettres, où elles semblent n’être que des grâces du style épistolaire. […] Il crut que plus de rapidité dans l’action produirait des effets nouveaux, que plus de spectacle ajouterait à la vraisemblance, que le plaisir des yeux rendrait plus vif le plaisir de l’esprit. […] , les bras étendus et prêts à courir au secours. » « Toutes ces peintures vivantes, ajoute-t-il, formées par des acteurs pleins de feu et d’âme, pourraient donner quelque idée de la terreur et de la pitié. » Ainsi la terreur et la pitié, au lieu de naître et de s’accroître à mesure que la pièce se noue, ne sont plus que des secousses subites et inattendues, provoquées par des effets de théâtre. […] Une certaine image des arts et de la civilisation, à l’époque et dans le pays où se passe l’action, ajoute à l’effet dramatique le profit d’une notion d’histoire. […] Quand je le vois ajouter ainsi ou retrancher, sur des conseils que lui apporte le courrier du matin, sacrifier à d’Argental un trait, allonger une tirade pour Cideville, improviser pour madame du Châtelet un effet de scène, je me figure un peintre, au milieu d’amis invités à voir sa nouvelle toile, qui, debout, devant son tableau, la palette en main, ferait des retouches à toute réquisition.
Ajoutez-y l’élévation des vues et la grandeur des horizons, ce sera du génie. […] — Ajoutons que, lorsqu’il écrivait ainsi, en 1703, Bossuet avait la pierre. […] Il s’agit donc simplement d’ajouter quelques indications nouvelles. […] C’est un instrument de recherche et de précision ajouté aux autres. […] Ils y ajoutèrent ensuite le goût de la réalité, — sans aucune espèce d’idéal.
Mais… Qu’ajouterons-nous de plus ? […] C’est la charité qui s’ajoute à la justice, qui la complète, et qui l’achève. […] Sully Prudhomme ; — et j’ajoute, cette fin de siècle. […] Ajouterai-je qu’on le peut quand on le veut ? […] Spronck ait ajouté ni changé grand-chose à ce qu’en avait dit M.
Voulons-nous, ajouta le comte, considérer le moment où elle veut éloigner son mari. […] C’est-là cet homme, ajouta-t-il, qui donne tantôt des pieces de théâtre des plus facétieuses, & tantôt les romans les plus ingénieux. […] Ajoutez, monsieur, que cette réflexion ne vint qu’après une critique amere de M. […] J’ajoute qu’autrefois on parloit moins. […] Mais, ajouta-t-il, ne nous entend-on point ?
Et ce qu’ils ont ajouté d’exact, ils ont pu le devoir, non à une vue personnelle des lieux, mais aux récits de quelque pèlerin revenu de Cornpostelle. […] Les gens de Montemonaco en racontent bien des choses ; « les uns s’en moquent, et autres y ajoutent foi, par l’ancien parler de la commune gent ». […] On ajoutait qu’il « embrassa le christianisme et fut nommé au baptême Buttadaeus97 ». […] Tout le rôle inutile de l’écuyer a été ajouté pour amener cet incident. […] Le texte de Schmidt ajoute : si potes, mais cette addition paraît étrangère à l’original.
Si donc l’on avait quelque titre pour décider entre eux, on serait plutôt tenté d’ajouter foi à l’opinion de lord Falkland, et même d’appliquer à l’ouvrage entier ce qu’il a dit du seul rôle de Caliban. […] On verra quel intérêt dramatique le poëte a ajouté à ce récit déjà intéressant. […] Tout ce que Shakspeare a ajouté à ce fond, déjà si intéressant, n’est pas également heureux et probable. […] La plupart des vers ont été simplement retouchés, et quelques-uns seulement, en assez petit nombre, ont été entièrement ajoutés. […] Il est aisé de reconnaître les passages ajoutés, car ils se distinguent par un charme et une naïveté d’images que n’offre nulle part ailleurs le style de l’ouvrage original.
A moins d’avoir quelques traits originaux à ajouter aux siens, comme ont fait Lemontey et divers autres contemporains qui l’avaient vue, on n’a qu’à renvoyer, pour l’essentiel de sa personne, à ses délicieux et indispensables Mémoires. […] Des détails intimes sur les sentiments de Mme Roland nous sont révélés dans la Correspondance avec Bancal, et ajoutent à tout ce qu’on connaissait en elle de profond et de simple. […] Elle aime à associer les noms de l’amitié aux émotions publiques qui envahissent son âme et la transportent : « C’est ajouter, » dit-elle en un style plein de nombre et dont le tour accompli rappelle le parler de Mme de Wolmar, « c’est ajouter au grand intérêt d’une superbe histoire l’intérêt touchant d’un sentiment particulier ; c’est réunir au patriotisme qui généralise, élève les affections, le charme de l’amitié qui les embellit toutes et les perfectionne encore. » Les lettres du 24 et du 26 janvier 91 à Bancal, alors à Londres, par lesquelles elle essaie de le consoler de la mort d’un père, méritent une place à côté des plus élevées et des plus éloquentes effusions d’une philosophie forte, mais sensible. […] Ce ne devait pas être là encore la passion sérieuse, véritable, longtemps retardée, qui saisit enfin l’âme puissante de Mme Roland, et à laquelle elle fait allusion en deux endroits de ses Mémoires, lorsqu’elle parle des bonnes raisons qui, vers le 31 mai, la poussaient au départ pour la campagne, et lorsque, saluant l’empire de la philosophie qui succédait chez elle au sentiment religieux, elle ajoute que ces sauvegardes ininterrompues semblaient devoir la préserver à jamais de l’orage des passions, dont pourtant, avec la vigueur d’un athlète, elle sauve à peine l’âge mûr ! […] Mme Roland a nommé une foi Mme de Staël dans une lettre qui s’est trouvée mêlée aux papiers de Brissot, mais qui ne s’adresse pas à lui, car la date (22 novembre 89) ne permettrait pas entre eux la familiarité de liaison qui s’y voit : « On nous fait ici (à Lyon), dit Mme Roland, des contes sur Mme de Staal (sic) qu’on dit être fort exacte à l’Assemblée, qu’on prétend y avoir des chevaliers auxquels de la tribune elle envoie des billets pour les encourager à soutenir les motions patriotiques ; on ajoute que l’ambassadeur d’Espagne lui en a fait de graves reproches à la table de son père.
Chaque trait s’ajoute à son tour, et prend place de lui-même dans cette physionomie qu’on essaye de reproduire ; c’est comme chaque étoile qui apparaît successivement sous le regard et vient luire à son point dans la trame d’une belle nuit. […] Madame de Puisieux fut la première : coquette et aux expédients, elle ajouta aux embarras de Diderot, et c’est pour elle qu’il traduisit l’Essai sur le Mérite et la Vertu, qu’il fit les Pensées philosophiques, l’Interprétation de la Nature, la Lettre sur les Aveugles, et les Bijoux indiscrets, offrande mieux assortie et moins sévère. […] ajoute Diderot, elle a eu raison ; il vogue, il touche à la plage inconnue. […] Diderot dit que c’était une des plus puissantes affections de l’homme : « Un cœur paternel, repris-je ; non, il n’y a que ceux qui ont été pères qui sachent ce que c’est ; c’est un secret heureusement ignoré, même des enfants. » Puis continuant, j’ajoutai : « Les premières années que je passai à Paris avaient été fort peu réglées ; ma conduite suffisait de reste pour irriter mon père, sans qu’il fût besoin de la lui exagérer. […] Ces messieurs niaient le sens moral inné, le motif essentiel et désintéressé de la vertu, pour lequel plaidait Diderot. « Le plaisant, ajoute-t-il, c’est que, la dispute à peine terminée, ces honnêtes gens se mirent, sans s’en apercevoir, à dire les choses les plus fortes en faveur du sentiment qu’ils venaient de combattre, et à faire eux-mêmes la réfutation de leur opinion.
« Moy, s’empresse d’ajouter le malin, je les aime bien, mais je ne les adore pas. » Ce fut cette sorte de culte que François Ier naturalisa en France, et si un peu de superstition s’y mêla d’abord (comme cela est inévitable pour tous les cultes), dans le cas présent elle ne nuisit pas. […] J’ajouterai, comme raison à l’appui, que cette espèce de chanson est traduite de l’Arioste10 et elle l’a été depuis encore par d’autres poëtes du xvie siècle, par Olivier de Magny et Gilles Durant. […] La rosée ajoutée aux roses par le vieux poëte français est une grâce de plus, que la rime seule peut-être lui a suggérée. […] Historiquement, je l’ai dit, elles ont leur intérêt et même leur importance ; au point de vue littéraire, je doute fort qu’elles ajoutent beaucoup à la réputation de François Ier. […] Il faut ajouter qu’il porta dans ses tergiversations et toute sa discussion sur Marguerite une passion singulière et cette humeur acariâtre qui lui était habituelle.
Elle y ajouta tout ce que sa grâce naturelle put lui suggérer pour relever le prix de cette faveur, « Racontez-nous, disait au sortir de là un courtisan à Chamfort, toutes les choses flatteuses que la reine vous a dites. » — « Je ne pourrais jamais, répondit le poète, ni les oublier ni les répéter. » On ne s’en tint pas là à son égard, et le prince de Condé nomma aussitôt Chamfort secrétaire de ses commandements, avec 2 000 livres de pension. […] … — Je ne veux point me marier, disait-il encore, dans la crainte d’avoir un fils qui me ressemble. » — Et il ajoutait avec sa fierté. […] » Dans une publication d’alors, à laquelle il prit part (les Tableaux historiques de la Révolution), remarquant que peu d’hommes, parmi ceux qui avaient commencé, avaient été en état de suivre jusqu’au bout le mouvement, il ajoute : « C’est un plaisir qui n’est pas indigne d’un philosophe, d’observer à quelle période de la Révolution chacun d’eux l’a délaissée ou a pris parti contre elle. » Et il note le moment où s’arrêta La Fayette, celui où s’arrêta Barnave : « Que dire, s’écrie-t-il, en voyant La Fayette, après la nuit du 6 octobre, se vouer à Marie-Antoinette, et cette même Marie-Antoinette, arrêtée à Varennes avec son époux, ramenée dans la capitale, et faisant aux Tuileries la partie de whist du jeune Barnave ? […] Stahl-Hetzel de quelques politesses qu’il a mêlées à sa critique, s’il ne l’avait pris tout à côté sur un ton beaucoup plus élevé qu’il ne convenait au cas particulier et, j’ajouterai, à son rôle, et s’il n’avait dénaturé mes intentions au gré de son esprit de parti ou de son intérêt d’avocat, lesquels ici se confondent. […] Necker et partie du don d’un étranger qui avait ajouté 2 000 livres au prix.
C’est sur cela, ajoute-t-il, que les Romanciers ont forgé leurs Chevaliers errants, & tant de Monstres & de Géants. […] L’auteur le destine à l’édification des meres, & il ajoute que toute fille est perdue si elle en lit seulement quatre pages. […] Bornons-nous aux détails précédents sur le genre romanesque, & ajoutons ici quelques réflexions sur ce même genre. […] Le Roman n’est donc pas toujours dangereux : ajoutons même qu’il pourroit devenir très utile. […] J’ajouterai que l’amour, tel qu’ils le peignent, est plus propre à rebuter qu’à séduire, & qu’en tout cas, il y auroit peu de danger pour quelques jeunes personnes d’imiter les Héroïnes de ces fictions dans leur amour, si elles les imitoient dans leur résistance.
La centralisation administrative, qui certainement ajoute de la force à l’autre, mais aux dépens de la vie même de chacun des membres de la nation, existe en France plus absolue aujourd’hui que jamais, plus entière que sous Louis XIV, qui, tout en disant avec raison : l’État, c’est moi, le pouvait dire à titre de gouvernement bien plutôt qu’à titre d’administration. Tout ce qu’ajoute M. de Tocqueville sur cet intéressant sujet et en conséquence de sa distinction lumineuse, mérite d’être étudié, et appartient à l’idée la plus fondamentale qui le préoccupe, celle de nos destinées européennes futures. […] Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’aracle même.
Mais il est regrettable et il était inutile qu’il ajoutât tout un volume qui paraît très gros, — au volume de Mme Swetchine, qui paraît très petit, — quoiqu’ils aient tous les deux à peu près le même nombre de pages. […] Il fallut qu’il s’y ajoutât quelque chose ; et ce quelque chose ne fut pas non plus la dévotion, la dévotion ordinaire aux vieilles femmes dévotes, dont je n’ai pas, du reste, à dire du mal, car je les ai toujours aimées… Il faut bien l’avouer, cette dévotion-là, ne fût-elle pas pédante ou pincée, a une discrétion qui baisse ses coiffes, même sur le front d’une Mme de Maintenon, tandis que la piété de Mme Swetchine ne baisse pas les siennes, car elle n’a pas de coiffes ; elle a le front tout nu, sous ses cheveux blancs et dans ses rides, comme il convient à une vieille femme, heureuse d’être, par la vieillesse, devenue une voisine de Dieu ! […] L’expression, qu’elle a parfois très belle, et qu’elle ajoute au piquant ou à la force de l’observation quand l’observation la darde ou la secoue, suffit-elle pour faire croire à un talent littéraire, n’existant plus par petites places, mais organisé, articulé, vivant ?
Taine, si gentil en Scaramouche, a ajouté d’autres losanges à son costume et il les a coupés dans Montesquieu, dans Auguste Comte et dans Goethe… Or, comme la couleur mange quelquefois l’étoffe, l’esprit épigrammatique, le tour d’ironie ont disparu sous tout cela. […] Taine, que le critique ajoute à son âme naturelle et nationale cinq à six âmes artificielles ou acquises, et que sa sympathie flexible… (rappelez-vous le fameux vers d’Auguste Barbier, qui ne le disait pas de la Critique) : Ouvrant à tout venant et sa jambe et son cœur, l’introduise en des sentiments éteints ou étrangers… « Le meilleur fruit de la Critique — dit encore l’auteur du Carlyle — est de nous déprendre de nous-mêmes, de nous contraindre à faire la part du milieu où nous sommes plongés, de nous enseigner à démêler les objets eux-mêmes à travers les apparences passagères dont notre caractère et notre siècle ne manquent jamais de les revêtir… » Telles sont les propres paroles de M. […] Taine l’entend si bien ainsi qu’il ajoute : « Chacun regarde avec des lunettes de portée et de couleurs diverses… Et l’on s’est disputé et battu, l’un disant que les choses sont vertes, d’autres qu’elles sont jaunes, d’autres enfin qu’elles sont rouges… Mais voici que nous apprenons l’optique morale… que nous découvrons que la couleur n’est pas dans les objets, mais en nous-mêmes. » Et que, par conséquent, tout le monde a raison ou tort !
On ne peut même pas par des citations suppléer à tout cela… Le jeune mourant, qui a creusé dans l’idée de la mort pour ajouter à la profondeur du mal dont il meurt, est, par ce côté, plus qu’une curiosité humaine. […] Il y a ramassé contre les idées religieuses avec lesquelles des amis voulurent, à ce qu’il raconte, le consoler de mourir, tous les préjugés, toutes les erreurs, tous les sophismes et même toutes les sottises d’un siècle athée, et il n’y en ajouta pas une de plus ! […] — ajoute-t-il en insistant, — je ne crois pas au ciel, mais je crois à l’enfer, où ma place est marquée de toute éternité ; à un enfer où l’inique Jeffries qui doit me juger m’ôtera, pour me confondre, le sentiment de l’iniquité divine, et par ses tout-puissants prestiges, domptant, éblouissant, affolant ma conscience, me fera avouer en grinçant des dents que l’injustice est juste, que l’horreur est clémente, qu’une faiblesse d’un instant exige une éternité de peine infinie ; que le péché originel, la prédestination, le petit nombre des élus, la damnation de Socrate et des enfants non baptisés, sont des miracles de miséricorde, et qu’il est juste et très juste qu’éternellement avec eux je hurle, et qu’éternellement ils râlent avec moi !!!
Ajoutez à cette première nuance celle-ci : une impertinence affligée ! […] Il s’est dit qu’il fallait ajouter quelque chose au suc d’une pensée qui, quoi qu’il fît, ne serait jamais corrosive, mais qui, du moins, ne devait plus avoir l’agréable sucré dont elle est naturellement douée. […] » Et plus bas encore il ajoute : « N’allons pas en vouloir aux événements pour avoir fait triompher d’un côté de la Manche les idées qui nous sont chères, parce qu’elles ont succombé ailleurs.
Et tout ce qu’on pourrait ajouter ne paraîtrait-il pas fade et froid à un jeune homme nourri de cette chapelure de perles fines, comme un empereur romain de la décadence, et qui a certainement la tête très solide s’il n’a pas pour l’instant l’orgueil de Nabuchodonosor ? […] Et si vous ajoutez à ces difficultés absolues et premières, à ces incompatibilités dirimantes, la situation que le temps nous a faite, à nous tous, fils de la Bible, élevés avec la Bible, pour qui la Bible a été la première impression de la vie, vous vous étonnerez qu’un homme ait eu la pensée de lutter contre une impossibilité de réussir aussi colossalement manifeste, et comme s’il ne l’avait pas aperçue. […] Ici la difficulté de ne pas se répéter soi-même devient énorme, et s’ajoute à toutes celles qui font de l’interprétation de la Bible intégrale un travail en disproportion avec la force de l’homme.
Ajoutons que les genres s’épuisent comme s’épuisent toutes choses de ce monde, par l’excès même de leur fécondité. […] C’est lui qui chaque année, vers le mois de décembre, en revisait la liste, rayait les uns, ajoutait les autres. […] Nous avons vu tout à l’heure que l’on ajouta. […] — On ajoute que le Cardinal un tel a voulu vous enlever ce page charmant… et que vous l’avez fait assassiner. […] Et ne vient-il pas bien ajouter le dernier trait à la tartuferie de Diderot ?
Ajoutez-y, chez quelques-uns, le plaisir de faire une dernière espièglerie d’écolier aux maîtres de leur jeunesse. […] — Je le regrette, dit-il, surtout pour le second verset, que j’aurais ajouté à ma prière du soir. […] Au surplus, ajouta-t-il d’une voix et d’un air de tentateur, toute peine méritant salaire, la suite de votre travail vous sera payée. […] A l’embarras de choisir n’allez pas ajouter celui où vous jetterait un engagement prématuré. […] n’ajoute pas au péril par ta témérité.
Les ennemis de Gui Patin l’appelaient le médecin des trois S, parce qu’indépendamment de la Saignée, son grand et principal moyen, il avait coutume d’ordonner le Son et le Séné ; ajoutez-y le Sirop de roses pâles : ce qui fait quatre S. […] Belin, et encore moins déprécier Fernel, auquel il décerne le premier rang entre les modernes, mais qui pourtant était homme et a pu faillir ; il ajoute : Je vous tiens pour Minerve et au-delà ; mais j’ai de quoi montrer (absque jactantia dixerim) que je ne suis point du tout dépourvu de ses faveurs, après l’huile que j’y ai usée, et une bonne partie de ma santé que j’y ai prodiguée. […] Qu’on ajoute à ces nombreuses inventions et innovations sa Gazette, seul organe de publicité d’alors, placée sous la protection et comme dans la main du chef de l’État, c’est plus qu’il ne faut pour prouver que Renaudot n’était pas un esprit à mépriser. […] Mais ce n’est pas, ajoute-t-il, que ces négociations ne soient honnêtes et licites, c’est qu’elles sont remises aux mains de subalternes. […] Il en résulte qu’à toutes les inventions et fondations de Richelieu, faites en vue de centraliser la puissance, il faut ajouter cette naissante invention de la Gazette, le premier et le seul organe alors d’une publicité régulière.
» Masséna s’approcha aussi et fit cette harangue d’un autre ton : « Camarades, vous avez devant vous 4000 jeunes gens appartenant aux plus riches familles de Vienne ; ils sont venus en poste jusqu’à Bassano : je vous les recommande. » — « Cette harangue, parfaitement comprise, ajoute Pelleport, nous fit rire. » Dans tout ceci, il n’est guère question d’avancement pour Pelleport, toujours brave, toujours sous-lieutenant, et jamais pressé. […] Dès la première nuit passée sur le sable après le débarquement avec quelques onces de biscuit trempé dans de l’eau saumâtre, on prend une triste idée de l’avenir qui attend l’armée en Égypte : « Cependant aucun murmure ne se fit entendre : nous voulions égaler les Romains. » — Un jour, dans un campement près de Gaza où l’on n’avait trouvé que peu de ressources, comme des soldats s’étaient approchés de sa tente pour se plaindre, le général en chef leur dit « qu’ils n’égaleraient jamais les Romains, qui, dans ces mêmes lieux, avaient mangé leurs sacs de peau. » — « Général, ils n’en portaient pas, vos Romains », lui répondit un orateur. — « Cette répartie fit rire, ajoute Pelleport, et les murmures s’apaisèrent. » C’est égal, ces Romains, toujours nommés, restaient dans l’esprit de ces braves et les piquaient d’honneur. […] La conversation roulait sur les événements politiques ; s’interrompant au milieu d’une de ces périodes à effet comme il savait les faire, le général lui dit : « Rappelez-vous, Pelleport, et vous êtes trop jeune pour que vous ne puissiez un jour ou l’autre mettre à profit mon avertissement, rappelez-vous qu’en révolution il ne faut jamais se mettre du côté des honnêtes gens : ils sont toujours balayés. » — « Après ce court dialogue, ajoute Pelleport, la conversation reprit son cours ordinaire, et je me promis bien de désobéir à mon général. » De retour en France, Pelleport continue sa marche d’un pas égal. […] Pelleport a soin de faire observer que, dans cette circonstance, il n’avait agi que comme tout officier eût fait en sa place : L’armée était pure, et les sentiments de l’honneur nous régissaient tous… Je sais, ajoute-t-il, que de graves accusations ont été portées, vers la fin de l’Empire, contre certains hommes. […] » — « J’ai deux frères servant Votre Majesté dans la marine ; ils font leur ehemin, m’empressai-je d’ajouter (car le maréchal Oudinot, placé derrière l’empereur, me faisait signe d’accepter), et je ne puis que les recommander aux bontés de l’empereur. » — « Mais enfin, colonel, reprit vivement l’empereur, je veux vous accorder une faveur quelconque : que voulez-vous ?
. — « C’est, ajoute M. […] « Voltaire l’avait, les anciens ne l’avaient pas. » Le style de son temps, du xviiie siècle, ne lui paraît pas l’unique dans la vraie beauté française : « Aujourd’hui le style a plus de fermeté, mais il a moins de grâce ; on s’exprime plus nettement et moins agréablement ; on articule trop distinctement, pour ainsi dire. » Il se souvient du xvie , du xviie siècle et de la Grèce ; il ajoute avec un sentiment attique des idiotismes : « Il y a, dans la langue française, de petits mots dont presque personne ne sait rien faire. » Ce Gil Blas, que Fontanes lui citait, n’était son fait qu’à demi : « On peut dire des romans de Le Sage, qu’ils ont l’air d’avoir été écrits dans un café, par un joueur de dominos, en sortant de la comédie. » Il disait de La Harpe : « La facilité et l’abondance avec lesquelles La Harpe parle le langage de la critique lui donnent l’air habile, mais il l’est peu. » Il disait d’Anacharsis : « Anacharsis donne l’idée d’un beau livre et ne l’est pas. » Maintenant on voit, ce me semble, apparaître, se dresser dans sa hauteur et son peu d’alignement cette rare et originale nature. […] Cela est d’autant plus probable, que depuis quelque temps je ne travaille à exprimer que des choses inexprimables. » Comme ceci est tout à fait inédit et pourra s’ajouter heureusement à une réimpression des Pensées, je ne crains pas de transcrire : c’est un régal que de telles pages. […] » Mais, comme critique littéraire, il en faut tirer encore certains mots qui s’ajouteraient bien au chapitre des Ouvrages de l’Esprit de La Bruyère, et dont quelques-uns vont droit à nos travers d’aujourd’hui : « Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle et une difficulté acquise. » « Il est des mots amis de la mémoire ; ce sont ceux-là qu’il faut employer. […] J’ajoutais, en terminant, quelques conseils de détail relatifs à une future réimpression ; ils deviennent inutiles à reproduire, le vœu que j’exprimais ayant été surabondamment rempli. — (Voir encore sur M.
Ajoutons qu’il avait quarante ans quand elle en avait vingt. […] Eynard, qui raconte très-bien cette petite scène, ajoute que ces mots pleins de raison plongeaient un poignard dans le cœur de Mme de Krüdner : « Hélas ! […] Eynard a sans doute ajouté à l’idée qu’on peut prendre d’elle sous sa dernière forme et à son importance comme prêcheuse, mais il a ôté à son premier charme. […] Elle se dit donc qu’il est temps pour elle d’ajouter, de substituer insensiblement un attrait à un autre ; elle veut devenir célèbre par le talent, et elle ne ménage pour cette fin aucun moyen. […] » Et elle ajoute, avec une crudité dont je ne l’aurais jamais crue capable : « Le monde est si bête !
Quand eut-on, et qui eut l’idée géniale, épique, d’ajouter au nom de l’espèce un nom propre qui fit surgir l’individu du type ? […] Les « branches » s’ajoutèrent aux « branches », sans que jamais une refonte générale en fit un tout bien lié, un poème unique et d’une sensible unité : ce qu’on ne saurait au reste regretter. […] Il y a ainsi dans la conception première du Roman de Renart, dans celle de l’action et des personnages, une immoralité foncière, qui n’a fait que s’épanouir et s’aggraver à mesure que les branches s’ajoutaient aux branches. […] Ainsi, immoralité et fourberie, voilà pour le fond : ajoutez-y la malpropreté comme forme extérieure, et la cruauté comme ressort de l’action. […] Ajoutez encore ce trait bien caractéristique : le manque de sympathie, la dureté méprisante à l’égard des faibles et des victimes, qui éclate là plus crûment encore que dans le roman de Renart.
Et de même que, dans un voyage de découvertes, parmi les premiers qui frayent le chemin, le plus obscur a son prix ; de même, dans ce grand travail de défrichement du xvie siècle, le moindre écrivain ajoute aux conquêtes de l’esprit et de la langue. […] Marguerite et Marot ne sont pas des écrivains de génie ; ils perfectionnent l’esprit français dans le cercle un peu étroit où il est resté enfermé pendant le moyen âge, plutôt qu’ils n’ajoutent à ses idées et n’agrandissent son horizon. […] L’écrivain de génie est supérieur à son temps et à tous les temps, et le titre n’en convient qu’à celui qui ajoute en quelque manière aux facultés de sa nation. […] « Jugeant, dit-il39, ses inventions trop basses pour un prince de hault esprit, il les a laissées reposer, et a jeté l’oeil sur les livres latins, dont la gravité des sentences, ajoute-t-il, et le plaisir de la lecture (si peu que je y comprins) m’ont espris mes esprits, mené ma main, et amusé ma muse. » Marot, comme on le voit, n’est pas guéri du goût des pointes ; mais il indique du doigt le genre de beauté que notre littérature allait puiser au trésor des littératures anciennes ; à savoir, cette gravité des sentences que nous appelons les vérités générales. […] La jeunesse même et la naïveté de la langue ajoutent au sel du genre.
En publiant à la suite de cette traduction ce qu’il y ajoutait de son fonds, d’après des modèles pris dans sa nation, il faisait voir, par la comparaison, que notre littérature était mûre pour ce genre d’écrits. […] Beaucoup de ses traits sont à la fois si frappants et si rapides, que la réflexion qui suit l’impression n’ajouterait pas beaucoup à l’effet produit. […] Suard dit avec raison « qu’en lisant avec attention les Caractères de La Bruyère, il semble qu’on est moins frappé des pensées que du style, et que les tournures et les expressions paraissent avoir quelque chose de plus brillant, de plus fin, de plus inattendu, que le fond des choses mêmes. » Mais il a tort d’ajouter que c’est moins « l’homme de génie qu’on admire alors que le grand écrivain. » Qu’est-ce donc dans les lettres qu’un grand écrivain qui n’est pas un homme de génie ? […] Mais il était permis à un helléniste, et j’ajoute à un humaniste de ce mérite d’avertir le lecteur des erreurs où est tombé La Bruyère, et des libertés qu’il a prises avec l’original. […] Chassang, peut devenir le sujet d’une intéressante étude. » Et il ajoute : « On y verra l’essai et pour ainsi dire la première épreuve de ces tours ingénieux et variés qui abondent dans le livre des Caractères. » (Œuvres complètes de J. de la Bruyère, 1876.
Cette pièce est une véritable protestation, au moins, contre les violences dont les sectaires étaient l’objet ; et je ne veux rien ajouter à cette réfutation des calomnies écrites contre madame de Maintenon sur ce sujet. […] Elle promet à Gobelin le plaisir de voir le roi très aimable et très chrétien à la messe, quand il viendra à Versailles ; elle parle de la simplicité de la chambre qu’elle occupe ; mais elle ajoute : « Plût au ciel qu’il y en eut autant dans mon cœur, et que sans compter ce que je n’y connais pas, le n’y découvrisse pas encore des replis qui peuvent gâter ce que je suis ! […] Mais », ajoute Madame, « il ne se comportait pas toujours comme elle l’aurait désiré en bonne Espagnole. […] Ajoutons mademoiselle de Villette, cousine germaine de madame de Maintenon, âgée, en 1680, de 8 ans seulement ; madame d’Heudicourt, à qui Louis XIV avait tourné la tête par quelques hésitations entre elle et mademoiselle de La Vallière. […] Un dévot est celui qui, sous un roi alliée, serait alliée143. » Cependant La Bruyère ajoute plus loin quelques traits plus gais à la peinture du dévot.
Moi (ajoutait-il en souriant et en faisant allusion à sa propre impatience de publicité), si j’avais fait une seule de ces octaves-là, je l’aurais déjà mise partout ; mais lui, il ne veut pas être remis en question : c’est plus prudent peut-être et plus sage. […] Elle engage son amant à moins boire, à ménager ce nectar qui l’énerve, et elle ajoute : De mes désirs mal apaisés, Ingrat, si tu pouvais te plaindre, J’aurais du moins, pour les éteindre, Le vin où je les ai puisés. […] Et j’ajouterai, en passant, qu’il ne cesse à la rencontre de donner aussi des chiquenaudes à André Chénier, ce jeune maître si hors d’atteinte par le souffle et la largeur de l’inspiration et par le tissu du style. […] Il avait vu le matin Lamartine, qu’il avait su malade, et à qui il avait conseillé, m’a-t-il dit, le quinquina : « Mais Lamartine se croit médecin, ajouta-t-il ; il croit tout savoir parce qu’il est poète, et il ne veut pas entendre parler de quinquina. » Je souriais tout bas de penser que Béranger, lui aussi, se croyait médecin, et qu’il ne s’apercevait pas que sa remarque s’appliquait à lui-même ; il venait de conseiller Lamartine sur le quinquina, comme, la veille au soir, il avait conseillé Lamennais sur je ne sais quelle succession qu’il n’aurait pas voulu lui voir accepter. […] Sur Béranger, je déclare donc en toute sincérité que j’ai dit et très nettement ce que je pense, tout ce que je pense, et qu’ajouter un mot de plus, défavorable à l’illustre poète, c’est aller non seulement au-delà de ma pensée, mais contre ma pensée.
« C’est par là que je veux commencer, répondit-il ; plus tard je me distinguerai par toutes sortes de choses. » — Et cela s’est réalisé », ajoutait la mère. — Bettina sait toutes ces choses des commencements mieux que Goethe lui-même ; c’est à elle qu’il aura recours dans la suite, quand il voudra les retrouver pour les enregistrer dans ses Mémoires, et elle aura raison de lui dire : « Quant à moi, qu’est-ce que ma vie, sinon un profond miroir de ta vie ? […] Et elle ajoute que la mère de Bettina était sur le rivage et que c’était à elle que son fils, ce jour-là, voulait plaire. […] Quand il voyait quelqu’un malade, triste et préoccupé, il rappelait de quelle manière il avait écrit Werther pour se défaire d’une importune idée de suicide : « Faites comme moi, ajoutait-il, mettez au monde cet enfant qui vous tourmente, et il ne vous fera plus mal aux entrailles. » Sa mère savait également la recette ; elle écrivait un jour à Bettina, qui avait perdu par un suicide une jeune amie, la chanoinesse Gunderode, et qui en était devenue toute mélancolique : Mon fils a dit : Il faut user par le travail ce qui nous oppresse. […] Goethe, un jour qu’il s’était longtemps promené avec Bettina dans le parc de Weimar, la comparait à la femme grecque de Mantinée, qui donnait des leçons d’amour à Socrate, et il ajoutait : « Tu ne prononces pas une seule parole sensée, mais ta folie instruit plus que la sagesse de la Grecque. » Que pourrions-nous ajouter à un tel jugement ?
Insistant sur la qualité essentielle de la langue française, qui est la clarté, tellement que, quand cette langue traduit un auteur, elle l’explique véritablement, il ajoutait : Si on ne lui trouve pas les diminutifs et les mignardises de la langue italienne, son allure est plus mâle. […] L’image chez lui s’ajoute à l’idée pour la mieux faire entrer ; il ne dit volontiers les choses qu’en les peignant ; ainsi, pour rendre cette fureur de nivellement universel : « On a renversé, dit-il, les fontaines publiques sous prétexte qu’elles accaparaient les eaux, et les eaux se sont perdues. » Voici quelques pensées que ne désavouerait ni un Machiavel ni un Montesquieu : La populace croit aller mieux à la liberté quand elle attente à celle des autres. […] Necker, on avait accusé le rédacteur d’être vendu au ministère : Si cela est, s’écriait Rivarol, nous sommes vendu et non payé, ce qui doit être quand l’acheteur n’existe pas ; et, en effet, il n’y a point de ministère en ce moment… Les cours, à la vérité, ajoute-t-il en se redressant, se recommandent quelquefois aux gens de lettres comme les impies invoquent les saints dans le péril, mais tout aussi inutilement : la sottise mérite toujours ses malheurs. […] Ajoutons, comme correctif, que le pronostic de Rivarol sur Paris ne s’est pas tout à fait vérifié : « L’herbe croîtra dans tes sales rues », s’écriait-il dans son anathème. […] — Mais savez-vous (ajoute-t-on) que le fils de Fréron est proconsul, et qu’il dévaste des provinces ?
Et embrassant lui-même d’un coup d’œil toute sa vie, il se rappelait avec fierté les deux grandes guerres auxquelles il avait pris part depuis 1688 jusqu’en 1714, celles de Hongrie et de Sicile où il s’était distingué en chef depuis 1716 jusqu’en 1719, la connaissance où il avait été des conseils et des résolutions importantes prises par les plus grands personnages politiques dans tout le temps de cette vie active à l’étranger ; il se représentait ce que pourrait être un tableau ainsi tracé de sa main : Vous jugerez bien, ajoutait-il, que les mémoires d’un homme tel que moi auraient plus de consistance que les romans qu’on m’a faussement attribués. […] Je finis malgré moi. » Elle a un beau et doux moment, l’unique, le dernier ; c’est après la victoire de Belgrade, où Bonneval eut si grande part et où la renommée proclame sa vaillance : Quel moment charmant, s’écrie-t-elle (septembre 1717), à ajouter au plaisir de votre bonne santé, le seul qui m’ait occupée jusqu’à cette heure, que celui de la victoire à laquelle tout le monde vous donne la plus grande part ! […] Je ne crois pouvoir rien ajouter à la force de cette expression, ne sachant point dire ce que je sens. […] J’ajoute à ces sentiments une estime qui doit être le lien de l’amour dont la pureté fait tout le mérite. […] Voltaire ajoute, en concluant : « On lui passera tout parce qu’il était un homme aimable. » Cette dernière qualité, il l’avait certainement : « Le voir et l’aimer est la même chose pour ceux qui en approchent », écrivait le chevalier de Bauffremont, qui l’avait visité à Constantinople en 1741, et qui l’avait trouvé gai et enjoué comme il était à vingt-cinq ans.
Il ajoute pourtant : Je persiste toujours dans le dessein d’avoir des possessions en France, en Suisse, à Genève, et même en Savoie. […] je lui réponds : Je règne ; et j’ajoute que je plains les esclaves. » Le zèle du philosophe disparaît ici et se confond dans l’orgueil du riche. […] Mais quant au fond et à l’exactitude du procédé, on ne saurait rien lui contester ; et, dans son insistance finale, il fut poussé lui-même à bout par les importunités incessantes et le jeu hypocrite de son adversaire. — J’ajouterai qu’après la mort de tous deux, Mme Denis, alors Mme Duvivier, héritière de Voltaire, dut payer au fils de M. de Brosses une somme de quarante mille francs environ, après estimation faite par les experts des diverses dégradations et détériorations qu’avait subies la propriété ; ce qui prouve que Voltaire n’avait pas ménagé l’usufruit. […] Mais celui-ci, s’empresse-t-il d’ajouter de Voltaire, le plus grand coloriste qui fut jamais, le plus agréable et le plus séduisant, a sa manière propre qui n’appartient qu’à lui, qu’il a seul la magie de faire passer, quoiqu’il emploie toujours la même à tant de sujets divers lorsqu’ils en demanderaient une autre. […] « Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal, écrivait Voltaire à Thieriot ; c’est une très grande vertu quand il fait du bien. » Il ne songeait, en écrivant ainsi, qu’à désavouer son Enfant prodigue et à tâcher que l’ouvrage ne passât point pour être de lui : « Si vous avez mis Sauveau du secret, ajoutait-il, mettez-le du mensonge.
En 1781, ayant hérité d’une somme d’argent, six mille livres environ, son embarras fut de l’employer : Parmi mes amis, dit-il, les uns voulaient que je jouisse du fonds, les autres me conseillaient de m’en faire des rentes : je fis mes réflexions, et je jugeai cette somme trop faible pour ajouter sensiblement à mon revenu, et trop forte pour être dissipée en dépenses frivoles. […] Volney a peur de tout ce qui est charme ; il semble craindre toujours de rien ajouter aux choses, et de présenter les objets d’une manière trop attachante : Je me suis interdit tout tableau d’imagination, dit-il, quoique je n’ignore pas les avantages de l’illusion auprès de la plupart des lecteurs ; mais j’ai pensé que le genre des voyages appartenait à l’histoire et non aux romans. […] Après avoir décrit le désert dans toute son aridité de végétation, n’offrant plus, au retour des chaleurs, « que des tiges sèches et dures comme le bois, que ne peuvent brouter ni les chevaux, ni les bœufs, ni même les chèvres », il ajoute : Dans cet état, le désert deviendrait inhabitable, et il faudrait le quitter, si la nature n’y eût attaché un animal d’un tempérament aussi dur et aussi frugal que le sol est ingrat et stérile, si elle n’y eût placé le chameau. […] Il est bien de ne rien ajouter aux objets ; mais faut-il mettre tant de soin à les dénuder toujours ? […] Elle n’ajoutera rien au courage de l’homme qui aime sa patrie et qui veut la servir ; mais elle fera rougir le perfide ou le lâche que le séjour de la Cour ou la pusillanimité auraient déjà pu corrompre.
Dryden ajoute : Shakespeare est inintelligible. […] Écoutons encore Rhymer : « Othello est une farce sanglante et sans sel. » Jonhson ajoute : « Jules César, tragédie froide et peu faite pour émouvoir. » « J’estime, dit Warburton dans sa lettre au doyen de Saint-Asaph, que Swift a bien plus d’esprit que Shakespeare et que le comique de Shakespeare, tout à fait bas, est bien inférieur au comique de Shadwell. » Quant aux sorcières de Macbeth, « rien n’égale, dit ce critique du dix-septième siècle, Forbes, répété par un critique du dix-neuvième, le ridicule d’un pareil spectacle. » Samuel Foote, l’auteur du Jeune Hypocrite, fait cette déclaration : « Le comique de Shakespeare est trop gros et ne fait pas rire. […] Après ces paroles de Pope, on ne comprend guère à quel propos Voltaire, ahuri de Shakespeare, écrit : « Shakespeare, que les anglais prennent pour un Sophocle, florissait à peu près dans le temps de Lopez (Lope, s’il vous plaît, Voltaire) de Vega. » Voltaire ajoute : « Vous n’ignorez pas que dans Hamlet des fossoyeurs creusent une fosse en buvant, en chantant des vaudevilles, et en faisant sur les têtes des morts des plaisanteries convenables à gens de leur métier. » Et, concluant, il qualifie ainsi toute la scène : « Ces sottises ». […] En 1804, l’auteur d’une de ces Biographies universelles idiotes où l’on trouve moyen de raconter l’histoire de Calas sans prononcer le nom de Voltaire, et que les gouvernements, sachant ce qu’ils font, patronnent et subventionnent volontiers, un nommé Delandine, sent le besoin de prendre une balance et de juger Shakespeare, et, après avoir dit que « Shakespear, qui se prononce Chekspir », avait, dans sa jeunesse, « dérobé les bêtes fauves d’un seigneur », il ajoute : « La nature avait rassemblé dans la tête de ce poëte ce qu’on peut imaginer de plus grand, avec ce que la grossièreté sans esprit peut avoir de plus bas. » Dernièrement, nous lisions cette chose écrite il y a peu de temps par un cuistre considérable, qui est vivant : « Les auteurs secondaires et les poètes inférieurs, tels que Shakespeare », etc. […] À toutes ces profusions, analyse, synthèse, création en chair et en os, rêverie, fantaisie, science, métaphysique, ajoutez l’histoire, ici l’histoire des historiens, là l’histoire du conte ; des spécimens de tout : du traître, depuis Macbeth, l’assassin de l’hôte, jusqu’à Coriolan, l’assassin de la patrie ; du despote, depuis le tyran cerveau, César, jusqu’au tyran ventre, Henri VIII ; du carnassier, depuis le lion jusqu’à l’usurier.
» s’écrie ici Sainte-Beuve ; et il a raison quand il ajoute encore : « C’est le bon sens politique élevé à la poésie ! […] Ajouterai-je qu’à cet égard, Bolingbroke et Shaftesbury, qui l’ont certainement lu, l’ont plutôt affaibli ? […] Ni Bolingbroke, ni Collins, ni Toland n’ajouteront rien à la force de ses déductions. […] On en cherchait le secret ; et on le trouvait dans des raisons qui n’étaient pour ajouter ni à la dignité des adversaires, ni au respect de la religion. […] Il convient d’ajouter que s’ils étaient moins nombreux, les jansénistes étaient plus répandus que les protestants.
» ajouta-t-elle en tenant toujours sa belle et large main sur la serrure. […] Soyons amis, ajouta-t-il en souriant. » Il sonna. […] Tenez », ajouta-t-il, « que pensez-vous de cet accent ? […] Il ajouta même, non sans quelque air de mécontentement : “Parce qu’il sait faire parfaitement des vers, croit-il tout savoir ? […] Ajoutons que dans Athalie ce n’est pas seulement le beau qui émeut l’esprit, c’est le divin qui pénètre le cœur.
On a pu y ajouter différentes parties, une digression sur les facultés de l’âme, une autre sur les causes et les remèdes de nos erreurs ; mais ce n’est pas augmenter, c’est dénaturer les sciences que d’en méconnaître et confondre les bornes. […] Ainsi il y a dans la connaissance un élément emprunté aux circonstances, et un autre qui n’y est pas emprunté, mais qui s’y ajoute, pour fonder la connaissance. […] Comme les jugemens analytiques ne font que développer, expliquer, éclaircir une connaissance que nous avions déjà, sans y rien ajouter réellement, il les appelle jugemens explicatifs. […] Or, après que vous avez ajouté sept à cinq, vous avez l’idée de la réunion de deux nombres en un seul ; mais quel est ce nombre nouveau qui contient les deux autres ? […] J’ajoute d’un côté à la notion de matière, de l’autre à celle de mouvement, des notions qui n’y étaient pas contenues, je fais un jugement synthétique.
Richelieu est un sphinx en robe rouge, nous annonce-t-il pompeusement, et comme ce serait par trop Marion Delorme, si cela restait uniquement ainsi, il ajoute « qu’au rebours du sphinx antique, qui mourait si on le devinait, celui-ci (Richelieu !) […] Michelet, le dernier venu parmi les haïsseurs de la royauté absolue, ramassant contre elle toutes les haines qui coulent de tous les tombereaux historiques pour ajouter à la sienne, qui pouvait restituer sa véritable, hautaine et douloureuse figure au cardinal de Richelieu ? […] C’est ce qui explique même, — ajoute justement Mme de Staël, — tant d’incompréhensibles atrocités dites alors par d’assez innocents nigauds qui n’avaient pas l’âme de leurs paroles. […] Michelet), et comme lui, — eût-il pu ajouter, — une pharisienne, un sépulcre blanchi… mais blanchi ! […] En trois mots, voilà toute la question de la femme historique, et à ces trois termes nous défions d’en ajouter un de plus !
Marianne, un moment délaissée, raisonne là-dessus ; elle se dit en se donnant l’explication du volage : Homme, Français et contemporain des amants de notre temps, voilà ce qu’il était ; il n’avait, pour être constant, que ces trois petites difficultés à vaincre… Son cœur n’est pas usé pour moi, ajoutait-elle, il n’est seulement qu’un peu rassasié du plaisir de m’aimer, pour en avoir trop pris d’abord. […] On ajoute que, dans la vie, sa conduite fut toujours sans tache, et qu’elle ne voulut que des amis, jamais des amants. […] J’ajouterai qu’il y a tout un public et un ordre d’esprits sur lesquels cet ingénieux harcèlement n’a jamais de prise ; ce sont ceux qui goûtent avant tout quelques scènes de L’Étourdi de Molière, ou Les Folies amoureuses de Regnard. […] et Marivaux a ajouté à ce qu’on en savait déjà ; il a fait quelques pas de plus dans le gracieux labyrinthe de la vanité féminine ; il nous a mis à la main un fil délié et furtif pour nous y conduire.
Il est frappé avant tout de ce qui est singulier, et l’un des souvenirs les plus mémorables qu’il ait gardés du collège est celui du professeur de philosophie Crassot, à la chevelure et à la barbe incultes, vêtu comme un cynique : « Il avait, ajoute Marolles, une chose bien particulière et que je n’ai vue qu’en lui seul, qui était de plier et de redresser ses oreilles quand il voulait, sans y toucher. » De tout temps Marolles aimera à niaiser, à enregistrer tout ce qui s’offre, tout ce qui passe à sa portée, raretés ou balivernes, le philosophe Crassot ou la chanteuse des rues Margot la musette, — le baptême des six Topinamboux, ou une réception des chevaliers du Saint-Esprit. […] Dans un autre voyage et séjour à Forges, bien des années après, on le voit conversant de toutes sortes de sujets, et notamment de l’astrologie judiciaire, dans la chambre de la princesse avec les doctes visiteurs qu’il y rencontre : « C’est ainsi, ajoute-t-il après le résumé d’un de ces entretiens où il a brillé, que nous agitions tous les jours quelque belle question pour le divertissement de celle qui nous ordonnait de parler, et qui se plaisait en cette sorte d’entretiens. » Pendant vingt ans et plus (1623-1645) l’abbé de Marolles fut ainsi l’homme de lettres familier, le latiniste ordinaire, une façon de bibliothécaire de la princesse Marie ; sa curiosité y trouvait son compte. […] Marolles, qui lui fait à l’avance toutes les objections, et qui établit qu’en telle matière « le peuple ne voit pas même ce qu’il regarde », ne laisse pas d’y aller pour lui obéir, et il s’assure que tout est fabuleux, hors le coup de pistolet que quelqu’un avait lâché sans intention : « Toutefois, ajoute-t-il, on ne laissa pas d’en faire une image en taille-douce, que j’ai eue entre les miennes ». […] Parlant quelque part du jeu de tarots, que la princesse Marie aimait beaucoup, dont elle avait renouvelé et diversifié les règles (et elle avait même chargé Marolles de les rédiger et de les faire imprimer), le bon abbé remarque que c’est presque le seul jeu auquel il se soit plu, bien qu’il ne fût heureux ni à celui-là ni à aucun autre : « Mais depuis que l’exaltation de cette princesse, ajoute-t-il, m’a privé du bonheur de la voir, ni je n’ai plus aimé ce jeu, ni je ne me suis plus soucié de voir le grand monde, et je me suis contenté de mes livres et de recevoir quelques visites de peu de mes amis. » À l’arrivée des ambassadeurs polonais envoyés pour demander la princesse en mariage, et dès leur première visite confidentielle à l’hôtel de Nevers, ce fut Marolles qui les alla recevoir au bas du degré et leur fit en latin un compliment, auquel ils répondirent dans la même langue.
Mais on pourrait ajouter de ces sortes d’éloges à l’infini sans que la portée d’un esprit et d’un caractère s’en trouvât poussée et exhaussée d’une ligne. […] « J’entends dire que M. le Dauphin fait beaucoup mieux » ; c’est le plus grand éloge que Fénelon lui donne dans l’intimité ; mais il ajoute (et chaque mot, à le bien comprendre, est significatif) : « La religion, qui lui attire des critiques, est le seul appui solide pour le soutenir. […] » — « Bien des gens, répondit le prince, prétendent que, s’il n’y en avait point, il y aurait encore de plus grands désordres à Paris : j’examinerais, je pèserais mûrement le pour et le contre, et je m’en tiendrais au parti qui aurait le moins d’inconvénients. » Et son biographe ajoute que ce parti eût été sans douté celui de laisser subsister le théâtre, en le réformant sur le modèle des pièces composées pour Saint-Cyr. […] Mais quand j’ai payé ces hommages aux individus et aux personnes, je me hâte d’ajouter que, eût-on réussi pour un temps en quelqu’un de ces biais et de ces remèdes palliatifs de l’ancien régime, on ne serait parvenu après tout qu’à faire ce qu’on appelle une cote mal taillée, rien de nettement tranché ni de décisif, et qu’il est mieux (puisqu’enfin les choses sont accomplies et consommées) qu’on en soit venu à cette extrémité dernière de n’avoir eu qu’un seul et grand parti à prendre, le parti à la Mirabeau et à la Sieyès : la France, en un mot, n’a pas perdu pour attendre ; et quand tout récemment, dans le compte rendu des séances du Sénat, je lisais ces déclarations spontanées d’un duc de La Force et d’un cardinal Donnet, si empressés à se replacer dans les rangs de tous, lorsqu’une parole inexacte avait paru un moment les en vouloir séparer, je pensais qu’au milieu de nos divisions mêmes d’opinions, il était consolant qu’on en fût venu à ce grand et magnifique résultat, aussi clair que le jour, à savoir qu’il n’y a plus en France qu’un seul ordre, une seule classe, un seul peuple.
Après tout ce qui a été dit sur Halévy, compositeur, je n’aurais rien, je le crois bien, à ajouter pour mon propre compte, quand bien même je m’y connaîtrais. […] Ajoutez que M. […] J’interroge sur Halévy ceux qui l’ont connu de plus près : l’un d’eux (un gentil esprit et une plume des mieux taillées) non-seulement veut bien répondre à mes questions, mais y ajoute quelques mots à mon usage. […] Boilay, que puis-je ajouter encore ?
Il a eu pour premier répertoire et pour fonds l’excellent livre allemand de M. de Reumont sur la comtesse d’Albany, et il y a ajouté notablement par tout ce qu’il a trouvé dans la bibliothèque du Musée Fabre à Montpellier. […] Chateaubriand, parlant de cette passion du vin où il se noyait, ajoute : « Passion ignoble, mais avec laquelle du moins il rendait aux hommes oubli pour oubli. » Passe pour le reste des hommes ! […] Ajoutez les mœurs et les usages de l’Italie que M. […] Elle y resta fidèle, et à quarante années d’intervalle, quatorze ans après la mort d’Alfieri, recevant de je ne sais quel poète une Dédicace pompeuse, elle remerciait en répondant avec modestie que la comtesse d’Albany ne la méritait pas, et elle ajoutait, en parlant d’elle-même, ce mot dont elle aurait voulu faire comme la devise de toute sa vie : « Elle n’a d’autre mérite que d’avoir été l’amie d’un homme supérieur. » Je continuerai, à la suite de M.
On croirait qu’il a pensé au poème du Tasse, s’il n’ajoutait expressément que cette épopée, qui réunirait tant d’avantages et qui atteindrait à la perfection, serait en prose : « car l’épopée, dit-il, peut aussi bien s’écrire en prose qu’en vers. » Cervantes, par la bouche de son chanoine, a proposé là l’idée d’une sorte de Télémaque de la chevalerie, et on a quelque raison de croire qu’en composant son dernier ouvrage posthume, celui qui suivit Don Quichotte, son Persilès et Sigismonde, il s’était flatté de réaliser en grande partie cet idéal. […] Et toutes ces opinions ainsi énumérées et passées en revue, je ne puis m’empêcher d’ajouter encore : Une des plus grandes vanités de la gloire, même de la gloire littéraire, qui de toutes semble pourtant la plus authentique, c’est qu’un de ses premiers effets consiste, si elle vous saisit une fois, à vous changer plus ou moins et à vous défigurer. […] Mais cette part légitime de pensées et de réflexions qu’ajoute incessamment l’esprit humain aux monuments de son héritage intellectuel, cette plus-value croissante qui a pourtant ses limites, doit être soigneusement distinguée de l’œuvre elle-même en soi, bien que celle-ci la porte et en soit le fond. […] Sachons que nous y ajoutons, de notre chef, des intentions que l’auteur n’a jamais eues, comme par compensation de toutes celles qu’il a eues en effet, et qui nous échappent.
Dans un fort bon discours sur l’Élégie, qu’il a ajouté en tête, Millevoye, qui se plaît à suivre l’histoire de cette veine de poésie en notre littérature, marque assez sa prédilection et la trace où il a essayé de se placer. […] rien qu’un denier d’or marqué à mon nom, et qui s’ajouterait à cette richesse des âges, à ce trésor accumulé qui déjà comble la mesure !… » Et mon inquiet poëte ajoutait : « Oh ! […] Puisque j’ai eu occasion de nommer Parny et que probablement j’y reviendrai peu, qu’on me permette d’ajouter une note écrite sur lui en toute sincérité dans un livret de Pensées : « Le grand tort, le malheur de Parny est d’avoir fait son poëme de la Guerre des Dieux : il subit par là le sort de Piron à cause de son ode, de Laclos pour son roman, de Louvet jusque dans sa renommée politique pour son Faublas, le sort auquel Voltaire n’échappe, pour sa Pucelle, qu’à la faveur de ses cent autres volumes où elle se noie, le sort qu’un immortel chansonnier encourrait pour sa part, s’il avait multiplié le nombre de certains couplets sans aveu.
Oui, il y eut et il dut y avoir de ces commencements de querelle — et chez les Grecs au moment de leur maturité déjà déclinante et la plus fleurie, au lendemain d’Alexandre, lorsque, regardant en arrière, ils se jugeaient à la fois riches par héritage et pouvant encore ajouter à la gloire des ancêtres — ; et chez les Romains surtout, à cette époque dominante de l’empire, au sein de cette unité puissante qui avait engendré des esprits universels comme elle-même, au temps des Sénèque, des Pline, et je dirais des Tacite si ce dernier n’était si pessimiste et morose : mais les plus belles paroles qui aient été prononcées sur cette question des anciens et des modernes, c’est peut-être encore ce grand et si ingénieux écrivain Sénèque qui les a dites, et on ne peut rien faire de mieux aujourd’hui que de les répéter : J’honore donc, disait-il à son jeune ami Lucilius, j’honore les découvertes de la sagesse et leurs auteurs ; j’aime à y entrer comme dans un héritage laissé à tous. […] II y a encore beaucoup à faire, et il y aura toujours beaucoup ; et à celui-là même qui naîtra après mille siècles, l’occasion ne manquera jamais d’ajouter encore quelque chose de nouveau. […] Cela dit sur la composition, et en entrant dans le détail, on n’a qu’à louer et à approuver ; c’est à peine si ceux qui ont déjà étudié quelque point de la question trouveraient à ajouter de temps en temps une remarque ou un fait à tous ceux que l’auteur assemble et combine.
Note J’ai peu à ajouter à ces articles au point de vue littéraire, et toute la gamme des sentiments du critique, depuis l’enthousiasme premier jusqu’au temps d’arrêt et à la résistance finale, vient d’être, ce me semble, parcourue et comme épuisée. […] « — Dînant un jour chez la duchesse de Duras, vers 1820, il dit à Saint-Priest très-jeune : « Je n’aime pas l’aristocratie. » Et comme Saint-Priest remarquait que le lieu était singulièrement choisi pour cette confidence, Lamartine ajouta : « J’aime les personnes, mais je n’aime pas la chose. » — Moi, au contraire, un peu plus tard, je l’ai vu rattaché à l’aristocratie et nageant en pleine Restauration. » « — Quels que soient les torts et les fautes de Lamartine depuis quelques années, il les a rachetés par sa conduite au moment du péril : il a eu là un moment sublime, héroïque, — un moment immortel. […] Cette corruption elle-même est angélique et divine. » « — Sir Henri Bulwer, l’ambassadeur, écrit de Madrid : « Vous avez une invasion de barbares dirigée par Orphée… » et avec cet esprit positif qui est bien des Anglais, il ajoute : « Mais les chœurs se payent bien cher, 30 sols par jour !
La croix était un supplice romain, réservé pour les esclaves et pour les cas où l’on voulait ajouter à la mort l’aggravation de l’ignominie. […] Ajoutons que l’érection du temple de Vénus sur le Golgotha prouve peu de chose. […] Ajoutons que les meilleurs manuscrits portent [Greek : oi gnôstoi autô], et non[Greek : oi gnôstoi autô autou].
Il a ajouté à l’éclat des grands talens, le mérite des plus hautes vertus : c’est plus qu’il n’en faut pour consacrer son nom à l’amour & au respect, autant qu’à l’immortalité. […] Si on ajoute que la versification a toujours été le caractere & le signe distinctif de la Poésie, il en faudroit donc conclure que tout ce qui est en vers est nécessairement Poésie, tandis que nous avons tant de Versificateurs & si peu de Poëtes. […] Ajoutons à ces témoignages celui de M.
« Substituer, dit-il, des mots françois à des mots d’une autre langue, c’est faire comme les écoliers qui commencent à traduire. » D’ailleurs, ajoute-t-il, qu’est-ce qui empêche qu’on ne soit à la fois élégant & siecle ? […] Cette circonstance ne fait aucun tort à l’historien, à ce peintre du cœur humain ; elle ajoute à l’horreur du tableau que forment tant d’innocences victimes & l’ame attroce du tyran qui les voit expirer. […] « Quelle oreille, ajoute l’abbé Desfontaines, insatiable de musique, pourroit écouter, jusqu’au bout, un opéra tout entier sur la même mesure, & dont chaque mesure seroit constamment composée de quatre notes égales. » A l’égard des petites pièces, comme les églogues, les idylles, les élégies, les épigrammes, &c. il convient que cette raison n’est pas valable.
Cent ans après Ciceron, Quintilien trouvoit déja cette déclamation si remplie de tons effeminez et si lascive, qu’après avoir décidé qu’il faut faire apprendre la musique aux enfans, il ajoute, qu’il n’entend point dire qu’il faille leur faire prendre le goût de la musique, qui de son temps regnoit sur la scéne. […] Mais, ajoute Horace, la chose est bien changée. […] En effet, cet auteur après avoir loüé les préceptes que Ciceron donne sur le geste de l’orateur, ajoute : nous sommes accoutumez présentement à voir un geste plus animé.
Elle n’ajoutera pas une autre goutte de ce parfum à celle qui l’a enivrée… Et de fait n’était-ce pas assez ? […] Qu’avait-elle besoin d’y ajouter ? […] Elle ajoutera au tas de feuilles tombées… Mais puisque j’ai parlé de roses, pour elle, ce ne sera pas des feuilles de roses qui y tomberont !
Mais quand c’est pour les femmes surtout que les Lettres sont une république, quand rien ou presque rien ne les distingue entre elles, quand elles ont l’égalité devant la loi de leur sexe, qui est d’imiter toujours quelqu’un, lorsqu’elles écrivent ; de refléter la lumière d’un autre, d’ajouter enfin aux bavardages connus, cette boule de neige qui s’entasse si vite et se fond si lentement dans toutes les littératures ; il ne serait pas permis de signalera lumière empruntée de tous ces caméléons et de couper un peu le sifflet à quelques-uns de ces perroquets ! […] a des prix de pitié pour elles, qui font concurrence à ses prix de vertu… Mais lorsque des femmes du monde, et du plus grand, investies de tous les avantages de la vie, de la naissance, de la richesse et quelquefois de la beauté, qui ont des salons pour y être charmantes, des familles pour y être vertueuses, se détournent assez d’elles-mêmes et de leur véritable destinée pour vouloir être littéraires comme des hommes et prétendent ajouter la gloriole de la ponte des livres à l’honneur d’avoir des enfants, la Critique n’est-elle pas en droit de les traiter comme les hommes qu’elles veulent être, sans crainte de passer pour brutale, ainsi que le fut un jour l’empereur Napoléon avec Mme de Staël ? […] Ôtez les vers de lord Byron qu’à chaque page on cite ; ôtez les fragments des Mémoires de lord Byron qu’on y ajoute ; ôtez les faits connus et trimbalés partout sur ce génie, déjà légendaire ; ôtez enfin tout ce qui n’est pas de l’auteur de Robert Emmet, et il ne restera rien et ce sera son livre !
Il a cité enfin le très docte Daunou, l’oratorien apostat, qui fait de Grégoire un tourmenteur de peuples, doué d’un zèle inconsidéré qui lui venait d’une persuasion incurable… Et à tous ces doctes il a ajouté le docte Guizot, calomniateur d’un autre genre, car c’est calomnier un homme que de lui retirer de sa grandeur sans en avoir le droit. […] Renée aurait pu ajouter encore à tous ces docteurs et dictateurs de l’histoire : Thierry, qui fait de Grégoire VII un ambitieux à la manière humaine, voulant tout simplement, au prix de flots de sang, la suzeraineté de l’Angleterre ; Michelet, qui en fait un sceptique ; et Quinet, qui déshonore de son respect le saint pontife, après l’avoir transformé en révolutionnaire religieux, en une espèce de Robespierre ! […] Il n’ajoutait pas l’invective à l’anathème.
Michelet l’a pensé comme nous ; Michelet n’a pas toujours feuilleté l’Histoire pour y porter le trouble ou pour l’y trouver… Celle du passé a dû lui apprendre que la France, selon l’heureuse expression d’un moraliste anglais, n’a jamais eu de salique que sa monarchie, et l’histoire du présent a dû ajouter à cette notion vraie que, sur cette vieille terre du Vaudeville et de la Galanterie, la femme continue d’être pour les hommes, malgré l’épaisseur de leurs manières et la gravité de leurs cravates, la première et la plus chère de toutes les préoccupations. […] Scribe comme Robespierre, trop scribe même (l’observation est de Michelet), et comme lui, eût-il pu ajouter, une pharisienne, un sépulcre blanchi… — mais blanchi ! […] Ainsi encore, après Théroigne de Méricourt, une figure moins terrible, une sainte plus douce, mademoiselle Kéralio, madame Robert, une fille noble, mal mariée, devenue ambitieuse, et tombée, à force d’abjection et de folie, dans le mépris de madame Roland, et si bas que Michelet, ému jusqu’aux entrailles dans la personne de cette petite madame Robert, se risque à protester contre le portrait déshonorant qu’en fait madame Roland dans ses Mémoires : « Ce qui prouve — ajoute-t-il mélancoliquement — que les plus grands caractères ont leurs misères et leurs faiblesses !
Cette publication, en effet, ajoutera-t-elle beaucoup aux mérites reconnus et à la renommée d’Alexis de Tocqueville ? […] Dans les livres écrits pour le public, il y a toujours — indépendamment du talent qu’on y ajoute ou qu’on n’y ajoute pas — un sujet qui peut le passionner ou des faits qui peuvent l’intéresser et qu’on n’a eu que la peine de recueillir ; mais dans une correspondance, non !
Les Contes qu’il ajoute aux Contes publiés n’enrichiront pas la collection. […] La fameuse Correspondance entre le baron Walborn et le maître de chapelle Kreisteren en est un exemple frappant… On peut rendre le squelette d’un roman, d’un tableau ; il est impossible de rendre le squelette d’une symphonie… » — « Je ne conseillerais à personne — ajoute un peu plus bas Champfleury — de renouveler ces tentatives, qui ne peuvent être comprises que par une vingtaine de personnes dévouées, intelligentes, s’attachant à tout ce qui sort de la plume d’un auteur et prenant la peine de l’étudier pendant des années entières. » Éloge, en langage négligé, plus singulier encore que les singularités d’Hoffmann lui-même ! […] Une des raisons probantes du génie d’Hoffmann que nous donne Champfleury dans cette introduction, est l’effet produit par les Contes fantastiques sur la mémoire des enfants : « Celui de mes lecteurs qui est assez jeune — dit-il — pour avoir lu Hoffmann étant enfant, doit avoir dans une des cases de son cerveau quelques personnages bizarres, quelque souvenir de maisons étranges », et, pour élever son idée à la majesté d’un axiome et glacer l’objection, qu’il ne glacera pas, il ajoute carrément : « Tout ce qui s’oublie n’est pas né viable », ce qui peut très bien être une fausseté, si ce n’est pas une simplicité, ce que les Anglais appellent un truism.
C’est un livre très hardi, très calme et très net, trois singularités ajoutées à la première (celle du sujet même), dans un temps où, en matière d’idées, la lâcheté du scepticisme donne la main à la quiétude des positions faites pour ne pas troubler la paix de l’erreur. […] Car voilà le côté par lequel, à cette époque de discussion et d’analyse, le livre des Esprits s’imposera à ceux-mêmes qui, d’instinct ou de philosophie, seraient les plus disposés à le rejeter : la science, et, ajoutons-y encore, la loyauté dans la méthode. […] Notre mission n’est pas de chanter un hymne, mais de conjurer un fléau. » Et il ajoute : « Nous prendrons de plus l’engagement de n’appeler à notre aide que l’élite de la science, ou les autorités les plus graves, car ce premier mémoire n’est guères qu’une exposition sur pièces officielles, exposition raisonnée, il est vrai, discutée et terminée par des conclusions ; mais ces conclusions auront leur conséquence et ne sont, en définitive, que le prélude de débats et de questions bien autrement graves, réservés pour un second mémoire. » Après avoir tracé et déterminé les caractères qui doivent donner son autorité à tout témoignage et garantir l’authenticité de chaque fait, il commence l’histoire de ces phénomènes qui ne sont pas d’hier dans le monde, mais qu’une science infatuée et superficielle y croit d’hier, parce qu’elle les a nommés de noms nouveaux.
et tout est fresque de cette beauté dans cette longue description, dans cette empreinte levée si ardemment de l’Espagne du xvie siècle… L’évocateur de cette Espagne perdue et retrouvée ajoute encore, quelques pages plus bas : « Les danseuses d’Andalousie n’avaient point dégénéré depuis le temps de Martial et de Pline où elles emplissaient de leur folie lascive les festins consulaires et les voies impures de Suburra. Elles avaient, comme alors, dans leurs cheveux d’un noir d’enfer, une fleur d’œillet ou de grenadier insolemment piquée au-dessus de la conque de l’oreille, des lèvres rouges que gonfle une sève luxurieuse, les pauser pières sombres, l’œillade furtive et fulgurante, des reins onduleux, lascivos docili tremore lumbos… A toutes ces promesses de paradis diaboliques, s’ajoutait un charme nouveau, irrésistible. […] Ou bien ajoutera-t-il au second volume de sa traduction des fragments d’histoire de son chef, comme ceux dont il a accompagné le premier ?
III Je ne sais véritablement pas ce qu’on pourrait ajouter à ce travail de recherche intime et supérieure. […] La Fontaine est bonhomme comme il respire, — et j’ajoute comme il est gaulois, et c’est même parce qu’il est si fortement gaulois qu’il est si bonhomme ; car la bonhomie est une qualité appartenant particulièrement et suprêmement à la race gauloise. […] Mettez telle épithète que vous voudrez à Virgile, à Shakespeare, à Dante, à Corneille, qu’on appelle aussi parfois le bonhomme, à la condition d’ajouter son nom immédiatement après, vous serez obligé, pour vous faire entendre, d’écrire leur nom à tous derrière leur épithète, tandis qu’en parlant de La Fontaine, vous n’avez qu’à dire : « le bonhomme », et la Gloire ne pourra s’y méprendre ; car toute la terre aura compris.
III Et qu’importe, du reste, que La Maison de Penarvan soit un roman ou une histoire ; qu’elle soit quelque touchante anecdote racontée à son auteur au coin du feu ou dans un coin de voiture ; que ce soit un livre déjà connu, déjà écrit et qu’on a repris en sous-œuvre pour y ajouter ! […] … On le voit, par cette analyse très-rapide, cette chaîne d’événements est presque vulgaire, et l’on peut dire que tout en est arrangé comme au théâtre, dans l’intérêt du dénoûment ; mais voici ce que la critique, pour être juste, est tenue d’ajouter : Tout cela n’est point taillé en grande et vraie nature, en plein drap de nature humaine. […] Jules Sandeau a trop de mérite et de connaissance de lui-même pour vouloir de cet éloge-là… On a ajouté, en comparant ses personnages à ceux de La Comédie humaine, que les personnages de Balzac marchaient la tête en bas, comme si on les voyait dans un plafond de glace.
Un jeune artiste, Daragnès, y a ajouté de charmantes et pittoresques illustrations. […] Ajoutons-y qu’elle est moins dangereuse que celle où il s’agit de politique et de religion. […] Et il ajoute comme argument : « Il était à moi. […] Parfois une brève réflexion s’ajoute au compte des débours. […] A l’exemple paternel s’en ajoutaient d’autres.
Ce qui est si facile et, j’ajouterai, si agréable aujourd’hui, était-il possible il y a quelques années ? […] Il a été trop bien loué dans les deux discours qu’on va lire pour que je me permette d’y rien ajouter en ce moment.
Ces paroles de Victor Hugo ont été accueillies de tous comme elles le méritaient ; et elles ont ajouté à la consécration funèbre de ce jour. […] Ajoutez le mouvement du jour de l’an ; jamais le courant à cette entrée du détroit n’aura paru plus tourbillonnant ni plus tumultueux.
Le Monde savant, ajoute-t-il, est fort étonné que vous usurpiez ses droits, sans avoir pour ce les connoissances requises. […] Ceci est encore du François, & non du Grec, ajouta le Député.
Dans le Chapitre de la seconde Guerre Punique, après avoir parlé de la défaite des Romains à Cannes par Annibal, & des raisons que ce Capitaine opposa à Maherbal, pour ne pas poursuivre sa conquête, Saint-Evremont ajoute cette réflexion, touchant la destinée des Empires. […] Dans le même Chapitre, parlant des bonnes qualités de Scipion, qui le rendirent suspect aux Romains, il dit, que dans le temps qu'on l'accusoit, il pouvoit répondre & se justifier ; « mais, ajoute-t-il, il y a une innocence héroïque aussi-bien qu'une valeur, si on peut parler de la sotte ; la sienne négligea les formes où sont assujettis les innocens ordinaires ; & au lieu de répondre à ses Accusateurs : Allons , dit-il, rendre graces aux Dieux de mes victoires : & tout le monde le suivit au Capitole ».
Elle ajoute des choses dont il n’y a pas un mot dans le texte ; enfin elle supprime quelquefois les idées d’Homère, et les remplace par ses propres idées, et c’est ainsi qu’elle change ces vers charmants : Τὼ δ’ ἐπεὶ οὖυ φιλότητος ἐταρπήτην ἐρατεινῆς, Τερπέσθην μύθοισι πρὸς ἀλλήλους ἐνέποντε. […] Ainsi, trouvant qu’Ulysse reçoit trop froidement les caresses de Pénélope, elle ajoute, avec une grande naïveté, qu’il répondait à ces marques d’amour avec toutes les marques de la plus grande tendresse .
Ajoutons, comment le public, journellement témoin de cette balourdise, n’en remarque-t-il pas toute l’absurdité ? […] n’ajouterait-elle pas à son comique ? […] Ajoutons que le spectateur n’était pas encore à la hauteur de l’ouvrage. […] pourquoi faut-il ajouter les mêmes gestes ? […] ajoutait M. le marquis de… ; le pauvre homme extravague, il est épuisé.
La nécessité d’abréger le rend précis : il a peu de notes, mais il frappe toujours sur la note juste, et la brièveté ajoute à la force du sentiment. […] Ajoutons, à la gloire de son caractère et de son génie, qu’il fut, d’après le témoignage universel, le seul homme d’État de ce coup de feu. […] « Voilà, mon ami, ajouta-t-il, tout mon rôle dans les journées de 1830 : j’ai été le souffleur de l’événement, j’ai laissé la responsabilité aux ambitieux et aux dupes : qu’en pensez-vous ? […] Selon moi, ajouta-t-il, il faut donc d’abord une vertu, puis une force dans toute politique. […] Que Dieu fasse donc pour le mieux », ajouta-t-il.
L’air de légèreté dont Fontenelle les expose, loin de les rapetisser, ajoute à leur grandeur par la surprise. […] Le soin même qu’il prend de cacher, sous la forme de conjectures, sa foi si ferme dans l’avenir illimité de la science, nous gagne à cette foi, et ajoute au plaisir d’apprendre des découvertes accomplies une féconde curiosité des découvertes futures. […] Ajoutez à cette séduction du tour d’esprit de l’homme, le charme d’un langage sain, naturel, aisé plutôt que négligé, assez négligé toutefois pour qu’on ne se sentît pas pris dans un filet en apparence si lâche, et vous vous figurerez les ravages que dut faire ce doute, plus semblable à une volupté de l’esprit qu’à une opinion. […] Les querelles religieuses, en mettant le doute en faveur, ajoutaient à ce discrédit. […] De là cette religion de l’humanité, qui a eu ses hypocrites, et qui, à tous les maux des sociétés humaines, a ajouté l’esprit de chimère et le scandale de professer ce qu’on ne pratique pas.
Renan ajoute que son tailleur qui habille l’Amérique, lui confiait que pour ses habits d’outre-mer, il a l’habitude de coudre un billet de 50 francs, dans l’intérieur de la manche. […] Elle ajoutait qu’autrefois, il fallait surveiller tout homme qui montait, pour qu’il ne redoublât pas. […] Il ajoutait qu’au contraire, le peuple russe, qui est un peuple menteur, comme un peuple qui a été longtemps esclave, aimait dans l’art la vérité et la réalité. […] Et s’arrêtant et s’enfonçant le poing dans une arcade sourcilière, il ajouta : « Vois-tu, tu ne sais pas ce que j’ai là-dessus ! […] Je n’en sais rien, mais je suis bien malheureux de ce livre non terminé, et c’est pour moi comme une victoire, chaque chapitre que j’ajoute au manuscrit, avec la hâte d’un homme, qui craindrait de n’avoir pas le temps d’écrire tous les articles de son testament.
Ajoutez enfin que la biographie des maîtres manque entièrement. […] Retournons dans le pays et nous verrons le second s’ajouter au premier. […] Comptez enfin l’admirable éclat du soleil qui pousse à l’extrême le contraste des parties claires et des ombres et qui ajoute l’opposition des masses à la décision des lignes. […] Ajoutez à cet air de force l’air d’aisance et d’élégance ; l’édifice grec ne songe pas seulement à durer comme l’édifice égyptien. […] S’ils veulent ajouter quelque chose à leur maigre ordinaire, qu’ils le dérobent dans les maisons ou dans les fermes ; un soldat doit savoir vivre de maraude.
» Ce sentiment de la continuité, il l’ajoute au poétique et tendre sentiment du passé. […] » Il ajoute : « Dur renoncement ! […] … Mais le système qu’il tient pour bon, ses romans le certifient : son œuvre ajoute au précepte la démonstration. […] Ces mots de « sociologie » ajoutée à la littérature, et de « doctrine » ajoutée à la simple critique de littérature, sont une nouveauté ou signalent plutôt l’aboutissement d’un grand effort mental. […] … » ajoute le mari.
Ce travail, entrepris pour une satisfaction toute personnelle, nous a causé une certaine joie à mener à bonne fin, nous ajouterons aussi un véritable profit. […] Rohaut, je suis le plus malheureux de tous les hommes, ajouta Molière, et je n’ai que ce que je mérite. […] « Il est vrai, ajoute-t-il, qu’il n’était bon que pour représenter le comique ». […] Il aurait pu ajouter : d’un dévot et d’un lettré de bas étage. […] Camille ajoute que Philinte n’est qu’un feuillant.
Cet ancien grammairien après avoir dit que les pieces de théatre étoient composées de choeurs, de dialogues et de monologues, ajoute : les dialogues sont les endroits d’une piece où plusieurs personnes conversent ensemble. […] On sent bien, ajoute Quintilien, qu’il est impossible de le réciter sans renverser un peu la tête en arriere, comme l’on est porté à le faire par un instinct machinal, lorsqu’on veut prononcer quelque chose avec emphase.
Son nom est à ajouter à cette liste d’illustres étrangers qui ont cultivé et honoré l’esprit français, la littérature française au dix-huitième siècle, tels que le prince de Ligne, Mme de Krüdner. […] Il m’en coûte toujours un peu, ajoute-t-elle, au sortir de ces lectures, d’en venir à relire, comme je voulais faire cette fois, Pascal et Dubos. » Elle les relit pourtant, et d’autres sérieux encore, et sans trop d’effort, quoi qu’elle en dise, dans cette patrie adoptive de Descartes et de Bayle. […] Le Mercure d’avril 1786 en contient un tout à l’avantage du Mari sentimental, qui est de M. de Constant (un oncle de Benjamin), et à la suite duquel Mme de Charrière avait ajouté une ingénieuse contre-partie sous le titre de Lettres de mistriss Henley. […] …« Mais peut-être qu’après tout, ajoute-t-elle, le meilleur n’en vaudrait rien. […] Comme corollaire à ceci, j’ai besoin d’ajouter un point tout d’expérience, un précepte également contraire au Tout ou rien d’une morale inaccessible.
On sent que le poète retouchait sans cesse son ouvrage, pour y ajouter de nouvelles descriptions ou de nouveaux détails. […] Les croisades, dernier grand choc religieux entre l’Occident et l’Orient, avaient rempli l’imagination des peuples de combats, de miracles, de héros, auxquels la distance ajoutait encore son prestige. […] Ajoutons qu’il ne s’est pas assez servi du mahométisme, dont les rites sont d’autant plus curieux qu’ils sont peu connus. […] « Ô vieillard, ajoute-t-elle, comment, au milieu du vaste incendie qui dévore ces contrées, êtes-vous en paix dans cet asile, sans craindre la guerre et ses fureurs ? […] Il ajouta que le poète a quelque chose de divin ; que les Grecs le nommaient d’après un attribut de la divinité, voulant dire par là que rien dans l’univers ne mérite le nom de créateur, si ce n’est Dieu et le poète.
Celui-ci ajouta respectueusement : Mon maître, pardonnez-moi, je ferai tout ce que vous me commanderez. […] Cesano y en ajouta d’autres. […] Et toi, Miceri, repris-je en italien, si tu ajoutes une parole, tu es mort ! […] Sachez, ajouta-t-il, que cette tête est faite selon la manière antique, qui est la bonne, et que, si elle était mieux placée, elle ferait un plus bel effet. […] Sforza pour m’en faire part, ce qui, ajouté aux louanges que je recevais de côté et d’autre, fut d’autant plus glorieux pour moi qu’on me montrait au doigt comme une chose merveilleuse.
A cela il faut ajouter le sentiment que les phrénologistes ont appelé amour de l’approbation. […] Finalement il y a une exaltation de la sympathie : le plaisir purement personnel est doublé, en étant partagé avec un autre ; et les plaisirs d’un autre sont ajoutés à nos plaisirs purement personnels. […] Les rapports qu’il saisit, ajoute, transforme, compare, sont homogènes. […] Enfin, aux modes de raisonnement qualitatif imparfait (celui qui va du général au particulier, et celui qui va du particulier au général), il faut ajouter, un troisième mode, « celui que M. […] Tous ces faits, auxquels on pourrait en ajouter bien d’autres, montrent manifestement que notre notion d’une période de temps est déterminée par la série des états de conscience qu’on se rappelle.
Pour rendre cet effet aussi agréable qu’il était puissant, il fallait que l’artiste ajoutât à l’intelligence la suprême beauté, afin que l’imagination ravie ne pût pas rêver plus beau que l’image reproduite à ses yeux. […] — Car les hôtes de ces solitudes sont bien rares, et il faut bien s’en défier, ajouta-t-elle avec grâce ; mais il y en a dont l’arrivée porte bonheur à une maison. […] ajouta Fior d’Aliza en entendant deux rossignols qui luttaient de musique nocturne au fond du ravin, près de l’eau. […] monsieur, ajouta la vieille femme pendant que Fior d’Aliza tenait le coffre ouvert pour me laisser voir ces trois chefs-d’œuvre, quels instruments ! […] Et celle-ci, ajouta-t-elle en montrant Fior d’Aliza, monsieur, elle en jouerait encore mieux que son mari si elle voulait ; mais depuis nos malheurs, elle n’a plus le cœur à rien qu’à penser à lui, à l’attendre, à le pleurer et à regarder son petit enfant pour retrouver Hyeronimo dans son visage.
— Le malheur est que la première scène de la Walküre, presque nulle psychologiquement, ne sert qu’à amener la seconde, et que le contraste de cette même scène ajoute beaucoup aux lumières et aux ors de la dernière. […] Nous indiquons seulement la vieille parenté de sang produite, entre les peuples qui aujourd’hui se nomment français et allemand, par les Gaulois, les Goths, les Francs, les Burgondes, les Normands, auxquels nous devons ajouter les Alémans et les Suèves. […] Ces grands conquérants de l’esprit forment les degrés par lesquels l’homme idéal de la famille Aryenne doit peu à peu s’élever à l’humanité idéale ; et chacun d’eux ajoute un son à la puissante harmonie des peuples. […] L’autre question, celle des coupures, est évidemment très délicate et encore faudrait-il y ajouter celle de la traduction ! […] Ajoutons que la traductrice, Tola Dorian, traductrice de Shelley (1839-1918) était une poétesse d’origine russe dont le véritable nom était Kapitolina Sergueïevna Mestcherskaïa.
Renouvier ajoute que « la phase religieuse du positivisme est la plus violente et la plus extraordinaire négation de sa phase première », c’est sa logique, à lui, qu’il ne craint pas, comme autrefois Littré, de substituer à la réalité des faits. […] Seule d’ailleurs, et tandis que ni la peinture, ni la poésie ne réussissaient au plus qu’à égaler leurs modèles, la Science « avançait », d’un mouvement, irrégulier peut-être, mais toujours « progressif », les découvertes de Copernic ayant préparé celles de Kepler, auxquelles on avait vu s’ajouter celles de Galilée, suivies elles-mêmes de celles de Newton. […] Et bientôt, dans l’universel désarroi des principes, la « Science », tandis qu’il semblait que tout menaçât de s’écrouler autour d’elle, continuant seule de subsister ou plutôt d’avancer, d’étendre son domaine et d’en consolider la possession, d’ajouter, au champ de la mathématique et de la physique, celui de la chimie, de l’histoire naturelle, de la physiologie, son nom devenait synonyme de progrès, d’espérance, et de sécurité. […] Empressons-nous seulement d’ajouter que cette conviction de l’objectivité du monde extérieur, nous n’y avons pu aboutir que par le chemin de la métaphysique. […] Nous sommes riches des acquisitions de ceux qui nous ont précédés, mais nous ajoutons toujours quelque chose à ce qu’ils nous ont légué, et ceux qui nous suivront ne partiront donc pas à leur tour du même point de départ que nous.
« La rapidité et la précision de votre marche, lui écrivait le général Bonaparte, vous ont mérité la gloire de détruire Mourad Bey. » Mais Mourad Bey détruit renaissait sans cesse. « Je désire fort, lui récrivait le général Bonaparte, que vous ajoutiez aux services que vous n’avez cessé de nous rendre, celui bien majeur de tuer ou de faire mourir de fatigue Mourad Bey. […] Le ban fermé, les officiers sont appelés à venir former le cercle, et l’empereur leur dit : « Officiers des grenadiers de ma Garde, voilà le chef que je vous donne. » Puis se tournant vers le nouvel élu : « Général Friant, c’est la récompense de vos beaux et glorieux services. » Et plus familièrement, il ajouta : Mon cher Friant, vous ne prendrez ce commandement qu’à la fin de la campagne ; ces soldats-ci vont tout seuls, et il faut que vous restiez avec votre division, où vous aurez encore de grands services à me rendre. […] Bientôt après arrive le roi de Rome ; Friant veut se lever, mais l’empereur lui posant la main sur l’épaule : « Restez, général Friant ; de vieux soldats comme nous ne se dérangent pas pour un enfant ; ce n’est pas à vous à donner cet exemple, on me le gâtera assez tôt. » L’impératrice entre alors ; même mouvement du général et de l’empereur qui, cette fois, dit au blessé : « Dans votre position, on ne se lève même pas pour les dames. » Puis se tournant vers l’impératrice, il ajouta d’un ton de considération : « Madame, c’est le général Friant. » En quelque occasion où Friant, parlant de ses fatigues et de la crainte qu’il avait de ne pouvoir suffire à de nouvelles campagnes, rappelait que plusieurs de ses anciens camarades étaient depuis longtemps au repos et pourvus de sénatoreries, l’empereur lui dit : « Friant, de braves gens comme nous doivent rester tant qu’il y a quelque chose à faire. » Je laisse à juger si de tels mots, qui n’ont l’air de rien, séduisaient et confirmaient le cœur10.
Quand on est critique soi-même, il est bien clair que si l’on adopte une méthode plutôt qu’une autre, c’est qu’on y est conduit par sa nature et par ses réflexions ; l’on est bien près, dès lors, d’avoir des objections à adresser à n’importe quelle autre méthode, et tout en se disant que, quand même on le voudrait, on serait peu capable d’en changer, on est fort tenté d’ajouter qu’il n’y a pas grand mal à cela, puisque la méthode qu’on suit est la meilleure et la plus vraie de toutes : sans quoi elle ne serait pas nôtre. […] Les Grecs avaient un précepte dont je ne puis donner ici que le sens, à défaut des mots mêmes qui, par leur jeu et leur cliquetis de son38, y ajoutaient de l’agrément : ce précepte et ce conseil, c’était d’exprimer autant que possible les choses neuves simplement, et au contraire les choses communes avec nouveauté (inaudita simpliciter, proprie communia dicere). […] Il en est de même des peuples célèbres : la plupart ont vu naître dans leur sein des hommes profondément empreints de la physionomie nationale, comme si la nature les eût destinés à en offrir le modèle. — Et c’est ainsi, ajoute-t-il, que la nature produisit dans Voltaire l’homme le plus éminemment doué de toutes les qualités qui caractérisent et honorent sa nation, et le chargea de représenter la France à l’univers. » Et il énumère les qualités nombreuses et les quelques défauts essentiels qui font de lui l’image brillante du Français accompli.
Lafatalité, pour des esprits qui ne se payent pas de vains mots et d’idoles, c’est une suite inévitable de grandes ou petites causes ajoutées et combinées qui peuvent déjouer à la longue la volonté la plus supérieure et tout le génie humain. […] « Le caractère de plusieurs généraux, a dit Napoléon, avait été détrempé par les événements de 18H ; ils avaient perdu quelque chose de cette audace, de cette résolution et de cette confiance qui leur avaient valu tant de gloire et avaient tant contribué aux succès des campagnes passées. » À tous ces éléments humains de fatalité s’ajouta, la veille du dernier jour, un orage du ciel, un obstacle matériel considérable et imprévu. En temps ordinaire, toutes ces circonstances qu’on énumère avec soin et qu’on relève auraient eu moins d’importance, car toutes n’auraient pas donné à la fois ; l’une, en manquant, aurait corrigé et compensé l’autre ; mais ici tout s’ajouta par l’effet du courant général des idées et des événements.
J’ai cité, dans les notes ajoutées à cet ouvrage, les autorités sur lesquelles j’ai fondé les opinions littéraires qu’on a attaquées1 : je me bornerai donc, dans cette préface, à quelques réflexions générales sur les deux manières de voir en littérature, qui forment aujourd’hui comme deux partis différents, et sur l’éloignement qu’inspire à quelques personnes le système de la perfectibilité de l’espèce humaine. […] Les uns croient ajouter à l’énergie du style, en le remplissant d’images incohérentes, de mots nouveaux, d’expressions gigantesques. Ces écrivains nuisent à l’art, sans rien ajouter à l’éloquence ni à la pensée.
Et, pour une fois, la musique a su ajouter à la poésie au lieu de l’effacer par des sensations moins définies et plus fortes ; et, comme ces petits vers ne sont qu’un tissu d’images et d’impressions flottantes, les mélodies de Massenet nous ont peut-être encore mieux fait sentir tout ce que recèlent d’enchantement ces vagues et délicieuses romances, que je voudrais appeler des romances panthéistiques. […] Jean-Jacques raconte que, tout enfant, il allait se poster, à la promenade, sur le passage des femmes, et que là il trouvait un plaisir obscur, mais très vif, à mettre bas ses chausses. « Ce que je montrais, ajoute-t-il, ce n’était pas le côté honteux, c’était le côté ridicule. » C’est ce dernier côté qu’étale M. […] Il faut ajouter, du reste, que parfois, dans les poèmes les plus extasiés, sous la plus magnifique floraison d’images, le pied du faune s’entrevoit çà et là, et, comme chez Hugo « crève l’azur ».
Il y a un autre caractère important qui ajoute à a certitude ou garantie de ces possibilités de sensations ; c’est que les sensations sont non pas isolées, mais jointes en groupes. […] « Si donc nous parlons de l’esprit comme d’une série de sentiments, nous sommes obligés d’ajouter, pour être complet, une série de sentiments qui se connaît elle-même comme passée et comme future. Et nous sommes réduits à l’alternative de croire que l’esprit, le moi, est quelque chose de différent d’une série de sentiments actuels ou possibles ou bien d’accepter ce paradoxe, que quelque chose qui par hypothèse n’est qu’une série de sentiments, peut se connaître elle-même comme série. » La vérité, ajoute M.
Le segment cérébral, ajoute avec raison Lewes, possède les organes de la parole et les traits du visage par lesquels il peut communiquer à autrui ses sensations, le segment spinal n’a aucun moyen semblable, mais ceux qu’il a, il les emploie. […] L’image graphique subconsciente qui s’ajoute à la représentation mentale du sujet n’est pas suggérée uniquement par cette représentation mentale ; elle l’est aussi et en même temps par l’attitude donnée à la main. […] Aux diminutions de la conscience il faut donc ajouter ses déplacements pour expliquer les états d’apparente inconscience.
Oseroit-on dire cela devant les statues de Henri IV & de Louis XIV, & j’ajouterai de Louis XIV ; & j’ajouterai de Louis XV ; puisque je fus le seul académicien qui fis son panégyrique, quand il nous donna la paix ; & lui-même a ce panégyrique traduit en six langues. » Il adresse ces paroles au roi de Prusse : « Il se souviendra qu’il a été mon disciple, & que je n’emporte rien d’auprès de lui que l’honneur de l’avoir vu en état de mieux écrire que moi. […] On ajoute qu’il avoit concerté, dans cette ville, cette vengeance avec le résident du roi de Prusse.
Mais bientôt à cette théorie s’en ajoute une autre, le plus souvent mêlée et entrelacée avec la première, mais qui, à mon avis, est très-différente. […] Nisard, est pleine de périls et d’égarements, et la discipline ajoute à la force réelle ce qu’elle ôte de forces capricieuses et factices ». […] J’ajoute que la tradition n’est pas la même chose que la discipline : il peut très-bien y avoir une discipline nouvelle, sans relation avec le passé ; elle n’aurait pas de tradition.
Platon, ce génie si amoureux des hautes sciences, dit formellement, dans un de ses plus beaux ouvrages, que les hautes études ne sont pas utiles à tous, mais seulement à un petit nombre ; et il ajoute cette réflexion, confirmée par l’expérience, « qu’une ignorance absolue n’est ni le mal le plus grand, ni le plus à craindre, et qu’un amas de connaissances mal digérées est bien pis encore149. » Ainsi, si la religion avait besoin d’être justifiée à ce sujet, nous ne manquerions pas d’autorités chez les anciens, ni même chez les modernes. […] Vous ressemblez à un arithméticien qui examine les propriétés des nombres, au lieu de calculer sa fortune… Lorsque Archimède trouva la pesanteur spécifique des corps, il rendit service au genre humain : mais de quoi vous servira de trouver trois nombres tels que la différence des carrés de deux, ajoutée au nombre trois, fasse toujours un carré, et que la somme des trois différences, ajoutée au même cube, fasse toujours un carré ?
Necker, qui savait que La Harpe avait concouru, ajouta une somme de 2, 400 livres, ne doutant pas que l’ouvrage de La Harpe ne fût couronné. […] « Je suis un homme libre, ajouta-t-il, jamais on ne me fera rentrer vivant dans une prison. » Il signa cette déclaration où respire l’énergie du plus ferme caractère ; et sans daigner s’apercevoir qu’il pouvait être entendu des nombreux agents de la tyrannie, il continua de s’expliquer librement sur les motifs de l’action qu’il venait de commettre. […] Et cependant je pouvais le faire en sûreté, ajoutait-il ; je ne craignais pas du moins d’être jeté à la voirie du Panthéon. » C’était ainsi qu’il l’appelait depuis l’apothéose de Marat.
Au lieu de s’astreindre aux conditions de temps et d’espace qui enserrent l’histoire comme la vie, il fait l’aigle, s’abat où il lui plaît, prend l’histoire où il veut la prendre, et procède même méthodiquement, comme Montesquieu, quand il s’agit de la Civilisation occidentale, la seule qu’il sache ou qu’on sache bien, dans l’état actuel des connaissances historiques auxquelles, par son livre, il n’ajoute, certes ! […] À travers ses compilations d’histoire et de voyages, écrites sans expression et sans couleur et où un déisme insignifiant est affirmé comme pour couvrir des marchandises suspectes, on sent le libre penseur qui, au tournant d’une phrase, salue presque respectueusement le honteux, grotesque et simiesque Darwin, — la Bête du temps, — et on croit ailleurs deviner çà et là le positiviste très peu positif qui se dissimule… Au vague de son esprit, sans conclusion comme sans vue fixe, Faliés ajoute le vague des doctrines, et si, parmi les civilisations qu’il pouvait étudier et dont il a oublié les principales, il a choisi (pour parler comme lui) les civilisations américaines, c’est qu’il a obéi — la chose n’est pas plus grosse que cela — au hasard de ses lectures et à la préférence de ses admirations. […] Lui qui, dans la civilisation grecque, est l’admirateur et le partisan des courtisanes, — pour les plus belles raisons de pédant : parce qu’elles sont lettrées, parce qu’elles sont les Bas-Bleus de l’Antiquité, et « quoiqu’elles ne fussent pas peut-être d’une moralité irréprochable », ajoute-t-il en douceur, ce parlementaire !
Si la furie égalitaire de ce temps avait besoin d’une philosophie de l’histoire, elle n’en choisirait pas d’autre que celle d’Emerson, qui ose bien écrire cette phrase, impie au génie individuel de l’homme : « Toute originalité est relative et tout penseur rétrospectif. » Le rang et l’étendue, dit-il ( the rang and extend ), voilà le mérite réel et absolu, et c’est, ajoute-t-il, le mérite de Shakespeare, et non pas l’originalité. […] III Ce sont ces quelques faits que Guizot a racontés avec la gravité d’accent qu’on lui connaît, mais auxquels il n’en a pas ajouté de nouveaux. […] Esprit sobre, Guizot a ajouté la sobriété de son esprit à la pénurie de son sujet, et tout cela n’a pas fait quelque chose d’immense.
Mais quand à cette épaisseur il s’en ajoute une autre, impossible à percer, celle-là ! […] Hello, même dans les sujets, à ce qu’il semble, le moins mystiques, il ajoute : « La faim et la soif courent où elles veulent, et je les ai laissées courir. La faim et la soif sont les symboles du Désir, et le Désir est le précurseur de la Justice… Quiconque a le Désir en lui, a la Justice devant lui, comme le pain de sa faim et le vin de sa soif. » Et, quelques lignes plus bas, il ajoute encore : « J’ai voulu élever la Critique assez haut pour qu’elle pût cesser d’être une irritation. » Tels l’esprit, l’essence, l’unité organique (comme dit M.
En effet, si ce livre, entrepris dans l’intérêt de populations plus ou moins injustement oubliées, et qui firent, à leur heure, leur petit tapage dans l’histoire ; si ce déchiffrement laborieux d’étiquettes de peuples momifiés dans les catacombes de leurs montagnes peut être véritablement quelque chose de plus qu’un travail de chroniqueur ou d’antiquaire ; s’il y a réellement l’étoffe d’une grande et neuve histoire dans ce déterrement de nations mêlées et fondues, dans cette grenaille féodale qui a levé sur les versants des Pyrénées, comme elle a levé partout dans le limon de l’Occident, on est rigoureusement tenu d’ajouter aux faits qu’on raconte les considérations qu’ils inspirent ou qui les dominent. […] Nature particulière de climat, de production et de situation ; influence de ces agents physiques sur les habitants qui viennent successivement s’y fixer ; importance des révolutions intérieures qui agitèrent ces populations ; part immense qu’elles prirent aux événements qui se déroulèrent dans l’Espagne et dans les Gaules… » Et, plus loin, il ajoute encore : « Si les champs catalauniques furent, au temps d’Attila, selon la belle expression de Jornandès : l’aire où venaient se broyer les nations, les Pyrénées, au contraire, furent la retraite bienfaisante où les débris de ces mêmes nations abritèrent leurs pénates et leurs croyances… Lorsque le mouvement torrentiel des diverses races a fini de s’agiter à leur base, l’historien retrouve dans leurs vallées l’Ibère, le Gaulois et le Cantabre, avec leurs forces primitives, leurs fueros, leur farouche liberté. […] Il voulut être enterré à Grenade, à côté d’Isabelle de Castille, et la royale sépulture de Poblet, où nous avons conduit tant d’illustres cendres, vit clore définitivement le rôle qu’elle avait joué sous les comtes de Barcelone et les rois d’Aragon. » C’est alors que l’historien ajoute : « Ce n’est pas sans raison que nous avons pris soin de suivre les rois et les comtes dans leur dernier asile.
Pour lui, on ne pénètre l’Histoire que par « le sentiment », et comme il va s’agir de l’Antiquité dans son livre, il pose au préalable qu’il est impossible d’interpréter le monde antique autrement que par l’impression personnelle, et il ajoute même, avec la crânerie d’une idée générale qui est le chapeau sur l’oreille de ce fantaisiste : « Écrire l’histoire, c’est donner notre manière de voir sur l’histoire. » Je ne sais pas si, de principe, de Bury est cartésien, mais jamais le moi de Descartes n’a été mieux appliqué à quelque chose qu’il ne l’est, sous sa plume, à l’Histoire. […] jusqu’au visionnaire, dans son histoire, et le dandy qui s’ajoute en lui au dilettante s’en est bien moqué, du reste, quand il a écrit, avec son élégant sang-froid, que l’Histoire se construisait et se faisait comme un roman. […] Cette langue chaude, que Blaze de Bury parle si bien, introduit un courant de vie de plus dans cette histoire de choses mortes revivifiées, et, ce que je ne compte pas moins, doit ajouter au déconcertement des vieux classiques, des vieilles gens de goût, ces momies !
Augustin Thierry n’avait pas, il est vrai, ajouté à sa coupante critique la démonstration d’un grand exemple. […] Martin, qui ajoute encore à tout cela la médiocrité dans la forme, — cette médiocrité, cause des plus hautes fortunes, — nous semble appelée à un avenir immense. […] Il ajoute encore : « Il n’est plus permis de douter que l’idéal de la chevalerie ne soit tout celtique », et il finit par assurer « que les tendances de l’esprit celtique se retrouvent dans les manifestations de l’esprit français », conclusion qui embrasse tout et qui ne va à rien moins qu’à la plus insolente négation, et la plus hypocrite, de tous les mérites chrétiens du Moyen Âge, le temps le plus détesté par les philosophes, parce qu’il est le plus catholique de tous les temps, de ce Moyen Âge auquel on essaie de voler sa gloire, quand il est impossible de la nier !
Et si vous ajoutez à ce ragoût du contraste, que cette histoire de la tolérance religieuse est faite par un catholique qui la glorifie, vous y trouverez un condiment de plus, et c’est à faire sauter le palais surpris de tous ceux qui s’aviseront d’y goûter ! […] Au Protestantisme et à son principe d’examen se sont ajoutées la Philosophie et la Libre-Pensée, qui ne sont, au fond, que du Protestantisme encore. […] Après l’horrible guerre des Albigeois, qui finit après que le frère de Saint Louis eut pris possession du comté de Toulouse, M. de Meaux ajoute triomphalement : « Dans ce premier effort de l’Hérésie pour avoir un peuple qui lui appartînt, sa tentative pour rompre l’unité nationale l’avait resserrée », — et, toujours content, il sourit et se frotte les mains pour le Catholicisme.
Mais Dargaud, qui n’a pas les mêmes raisons pour proscrire le moi sous sa forme la plus naïve, et j’ajoute la plus nécessaire, a écrit à la première personne un livre qui, restant tout ce qu’il est au fond, mais écrit autrement, aurait été froid et d’une réalité moins sentie. […] Magique perspective de la distance qui veloute les lointains dans nos âmes comme dans les horizons, impossibilité de ressaisir ce passé qui, pour l’homme, créature de contradiction, s’embellit à mesure qu’il s’éloigne, talent naturel de coloriste grandi et avivé par l’émotion et par le souvenir, poésie de la famille qui s’ajoute encore à la poésie du passé, sentiments créés et développés par l’intimité domestique, voilà, en quelques mots, ce qui fait la valeur et ce qui fera le succès du livre de Dargaud. […] la critique a le droit d’ajouter ici une seconde condamnation à la première.
La théorie de la certitude, malgré le style qui fit un instant sa fortune, la théorie de la certitude, qui est le principe un peu brutal du nombre introduit en philosophie, a péri sous le nombre des attaques, — et nous ajouterons sous leur raison, car le nombre ne nous suffit pas. […] C’est donc le point de départ… » Et il ajoute : « De plus, la Théodicée, qui est la partie la plus élevée, la plus profonde de la Philosophie, en est aussi la plus facile. […] Nous en avons déterminé l’inspiration, la tendance, la pensée ; il faut ajouter que le style fait la plus brillante équation avec elles.
Ajoutez ceci encore : chaque écrivain, en avançant, encourt plus ou moins les inconvénients de sa manière ; celui qui visait tout d’abord au trait, tend à s’aiguiser de plus en plus ; celui qui n’y visait pas du tout est sujet, dans la forme, à l’abandon. […] N’est-il pas piquant d’ajouter encore qu’il profitait de son séjour aux champs pour cultiver la botanique, amasser des collections de plantes, et qu’il faisait volontiers, en compagnie de son ami, M. […] Fauriel est neuve, imprévue ; c’est une province de plus ajoutée à notre histoire, et on la lui doit. […] On a lieu toutefois de remarquer que Charlemagne ne grandit point dans ses récits ; il n’y apparaît qu’un peu effacé et dans un lointain qui n’ajoute pas précisément à l’admiration. […] Magnin, avec sa modération scrupuleuse et sa balance, s’est fait le rapporteur de ce procès dans un article du Journal des Savants (novembre 1844) ; je demanderai pourtant à ajouter ici quelque chose de plus en faveur de l’opinion de M.
Et cependant le bon Homère sommeille quelquefois, ajoute Horace ! […] Au contraire, ajoutez à votre collection de papillons quelque brillant scarabée à la rude écorce, au bout de dix ans, il aura conservé toutes les apparences de la vie ! […] Ajoutez : était-il assez heureux de trouver, à son premier pas dans la carrière où il avait tant de modèles, la sympathie et l’obéissance populaires ! […] « Je vous avoue, ajoute Dorimène, que je ne m’accommoderais pas de cela, et que la solitude me désespère. […] car c’était là une difficulté très grande : ajouter cinq actes à une comédie de Molière, à son chef-d’œuvre !
Il n’y a pas une parole oiseuse, pas un trait qui n’ajoute une vigueur nouvelle au personnage. […] Multipliez les strophes, et loin d’ajouter à la vivacité, à l’énergie du tableau, vous l’appauvrirez. […] Tous les épisodes qu’il a cru devoir ajouter ne sont, à proprement parler, que des hors-d’œuvre. […] Si d’aventure ils croient ajouter à leur grandeur en nous montrant leur point de départ, ils s’abusent étrangement. […] Comment ajouter foi à la méchanceté des juges, qui rédigent leurs sentences d’après les lois que M.
., et les : ou comma qu’on voit ici, ne sont pas du chiffre ; s’Gravesande les a ajoutés pour un objet qu’on verra plus bas. […] Nous n’avons qu’un mot à ajouter sur les dictionnaires de la langue française traduits en langue étrangère, soit morte soit vivante. […] J’ajoute qu’il ne peut les en pénétrer, sans en être vivement pénétré lui-même. […] J’ajoute que plus le discours sera simple dans un grand sujet, plus il sera éloquent, parce qu’il représentera le sentiment avec plus de vérité. […] La reconnaissance, ajoutent-ils, est sans doute un sentiment qui leur est dû, mais c’est au public à apprécier leur travail.
— Pendant que tu y seras, ajoute L…, achète aussi un parachute. […] Et, flattant la manie de T…, il ajoute : — Tu es allé dans le monde ? […] ajouta-t-il au quatrième refus qu’il se trouvait dans la nécessité de leur faire. […] j’y suis maintenant, ajoute M. […] ajoute celui-là.
Je n’ai guère rien trouvé à ajouter depuis aux très brefs renseignements de famille que j’ai donnés alors. […] Est-il besoin d’ajouter que ses notes militaires le présentaient comme un officier de la plus grande distinction ? […] C’était éloquent à entendre, émouvant à voir ; mais il faut ajouter que c’était maladif, vaniteux, douloureux : de la souffrance au lieu de passion. […] Et dans ce qui suit, ou je me trompe fort, on peut trouver une leçon d’art et de goût oratoire, un petit supplément anecdotique à ajouter à toutes les rhétoriques connues. […] Chaque auditeur était devenu un collaborateur qui ajoutait son sel le plus piquant et qui avait à se venger de son ennui.
On a des tableaux de Raphaël merveilleusement copiés par Mignard. » J’ajouterai qu’un grand paysage du Poussin, copié par Watteau, serait encore supérieur (comme style) aux grands paysages de Virgile reproduits par le futur chantre des jardins de Bagatelle, de Belœil et de Trianon. […] Habitant ce village, il dut à l’aspect de l’île de Saint-Pierre d’ajouter dans son poëme de l’Imagination le morceau sur Jean-Jacques. […] Michaud ajouta une notice biographique, car on était avide des moindres détails. […] Et il ajoutait (ce que je cache au bas de la page) : Et de ses larges flancs voit sortir à longs flots Tout un peuple d’abbés, pères d’abbés nouveaux ! […] « Le traducteur, dit-il, ajoute de son chef à la description de la tempête dont les Troyens sont assaillis en quittant la Sicile : Son mât seul un instant se montre à nos regards !
Bain, ou quand un membre commence à se fléchir, nous sentons distinctement si la contraction et la flexion sont achevées ou non, et à quel point de leur cours elles s’arrêtent ; il y a une certaine sensation qui correspond à la demi-contraction, une autre qui correspond à la contraction prolongée jusqu’aux trois quarts, une autre encore qui correspond à la contraction complète. » Ainsi nous distinguons non seulement un surplus d’intensité, mais encore un surplus de durée ajouté à la sensation. […] Si un autre objet G est sur la même ligne, nous jugeons que sa distance est plus grande, parce que, pour l’atteindre, nous devons prolonger la série des sensations musculaires ou ajouter ce surplus d’effort qui correspond à la vélocité accrue. […] Ces possibilités de sensation, qui sont constituées par la présence de toutes les conditions de la sensation, moins une, se transforment en nécessités, lorsque cette dernière condition manquante vient s’ajouter aux autres. Je vois une table ; cela signifie qu’ayant telle sensation visuelle, je conçois et j’affirme la possibilité de telles sensations de mouvement musculaire, de résistance, de son faible, pour tout être sensible ; mais cela signifie aussi que si, à l’existence d’un être sensible, on ajoute une condition de plus, tel mouvement qui mettra sa main en contact avec la table, il y aura pour lui, non plus seulement possibilité, mais encore nécessité de ces sensations. […] Dès lors deux séries nouvelles de propriétés viennent s’ajouter à lui et parfaire son être. — D’un côté, nous remarquons qu’il est capable de tels changements précis sous telles conditions précises ; il peut changer de lieu, de figure, de grandeur, de consistance, de couleur, d’odeur, être divisé, devenir solide, liquide, gazeux, être échauffé, refroidi, etc.
Les allusions ajoutaient à la sévérité de ces censures. […] La qualité maîtresse de l’éloquence, l’action, qui paraît avoir été éminente en Bourdaloue, ajoutait à cet effet. […] Il n’y ajoute rien de son fond. […] Attaquer la raison sans la vaincre, sans l’étonner du moins, comme fait Bossuet, sans l’épouvanter, comme fait Pascal, c’est risquer de la rendre indifférente ou d’ajouter à sa superbe. […] Ajoutez-y les qualités personnelles de Massillon, surtout la facilité qui répand tant de grâce sur les parties solides de ses discours.
On conçoit d’ailleurs ces dissidences naturelles et cette sorte d’antipathie instinctive entre une école scientifique tout analytique et précise, et une autre qui ne se refusait ni l’éclat ni les couleurs ; mais d’Alembert se laissait emporter à ses préventions personnelles lorsqu’il disait à propos des systèmes de Bailly et de Buffon qu’il associait dans sa pensée : « Supplément de génie que toutes ces pauvretés ; vains et ridicules efforts de quelques charlatans qui, ne pouvant ajouter à la masse des connaissances une seule idée lumineuse et vraie, croient l’enrichir de leurs idées creuses… » Dans la familiarité de la correspondance et lorsqu’il n’est point retenu par le public, d’Alembert s’abandonne souvent ainsi à des injustices presque injurieuses, dites d’un style assez commun. […] Il me semble que le caractère de Bailly se dessine ici sous sa propre plume : hâtons-nous d’ajouter que cet homme si sensible, si touché, si peu au fait, ce semble, des mille circonstances compliquées et confuses de la société de son époque, et qui manque certainement de génie et de coup d’œil politique, ne manquera nullement de fermeté et de force de résistance dès que le devoir et la conscience lui parleront. […] Mais cela n’empêche pas (et cette contradiction même ajoute à son mérite) qu’il n’y ait en lui une veine patriarcale ou pastorale bien prononcée, qui revient sans cesse au milieu de ses sentiments publics, et qui lui faisait dire un jour, avant sa gloire, parlant à un ami : Au lieu de bruire avec fracas comme un torrent éphémère, je voudrais, si jamais je parviens à être connu, que ma réputation ressemblât au ruisseau paisible, toujours clair, toujours pur, ombragé de rameaux qu’il féconde : souvent utile, toujours riant, il est le charme et les délices des campagnes qu’il arrose… Ensuite il se perd… Voilà le coin d’idylle chez Bailly. […] redoublent ; Bailly ne peut s’empêcher de les enregistrer avec son émotion ordinaire : mais, par une espèce de pressentiment trop justifié, il ajoute : J’arrivai à Notre-Dame dans cette espèce de triomphe, le premier dont un citoyen né dans ce qu’on appelait jadis l’obscurité, ait été honoré.
Mais la lyre de Malherbe, celle que ce rigoureux lyrique avait refaite et léguée à ses successeurs, n’était plus qu’à quatre cordes, et je demandais qu’on en ajoutât une cinquième qui y avait été avant lui. […] Enrichir la palette de quelques tons agréables à l’œil, ajouter quelques notes aux accents connus, quelques nombres et couplets aux rythmes en usage, justifier surtout par des exemples retrouvés à propos ce qu’osaient d’instinct les poètes novateurs de notre temps, renouer la tradition sur un point où l’on n’avait jusque-là signalé que des débris, c’était mon ambition la plus haute. […] Il y ajoutait trop de mots composés qui n’étaient point encore introduits dans le commerce de la nation : il parlait français en grec, malgré les Français mêmes. […] Il l’assouplit en effet, et dans les nouvelles Amours qu’il ajouta aux premières, dans les odes ou chansons qu’il y entremêla aux sonnets, il eut des notes où le feu, la verve et la facilité se font encore aujourd’hui sentir : « Quand j’étois libre, ains qu’une amour nouvelle, etc. » ; « Or que l’hiver roidit la glace épaisse, etc. » ; « Quand ce beau printemps je voy, etc. » Il y a plaisir ici et profit à le parcourir ; on est vraiment avec un poète.
Pour nous, qui nous contentons de sentir sa force, son mérite, mérite toujours contrarié et traversé de certaines ombres, il nous attire surtout à titre d’écrivain, et nous voudrions par ce côté nous en rendre compte à nous-même en présence de nos lecteurs, sans rien ajouter à l’idée, fort élevée d’ailleurs, qu’on se doit faire de lui, et sans rien exagérer. […] On ajoute qu’il méprisait les langues anciennes, latin et grec ; il était avide des choses plus que des mots. […] Rohan, qui y admire l’arsenal et qui en dénombre l’artillerie (370 pièces de fonte), ajoute : « Ils n’ont point de canon de batterie : leur raison tient fort du roturier ; car, à ce qu’ils disent, ils ne veulent attaquer personne, mais seulement se défendre. » Venise le saisit vivement par son originalité d’aspect, son arsenal, sa belle police, ses palais, ses tableaux même et ses bizarres magnificences : Pour le faire court, dit-il, si je voulais remarquer tout ce qui en est digne, je craindrais que le papier me manquât : contente-toi donc, ma mémoire, de te ressouvenir qu’ayant vu Venise, tu as vu un des cabinets de merveilles du monde, duquel je suis parti aussi ravi et content tout ensemble de l’avoir vue, que triste d’y avoir demeuré si peu, méritant non trois ou quatre semaines, mais un siècle, pour la considérer à l’égal de ce qu’elle mérite. […] [NdA] Il y a cependant la fameuse bévue : voulant faire honneur à une villa qu’on lui dit avoir appartenu à Cicéron, il ajoute que l’illustre Romain y composa ses belles œuvres, « entre lesquelles sont renommées les Pandectes. » Rohan avait prie cette note sur la foi d’un cicerone peu cicéronien.
Mais plus tard, à Lyon, quand pour vivre il ajoute à ses travaux d’humaniste, à sa médecine, à ses almanachs une bouffonne imitation des vieux romans, il y tire sa principale inspiration des profondeurs de son expérience ; le souvenir de ses plus essentiels instincts comprimés et menacés pendant tant d’années met dans l’œuvre comme deux points lumineux : la lettre de Gargantua à Pantagruel, et l’abbaye de Thélème. […] Ajoutons à cela la parodie des expéditions lointaines et des folies chevaleresques, à laquelle pourtant il ne faut se laisser prendre qu’à demi : il les conte pour s’en moquer, et il pense bien en les contant allécher les lecteurs. […] Il faut ajouter, pour être juste, que de ce même culte de la vie, de cette même joie d’être sortira une égalité sereine de l’âme. […] On pourrait ajouter Budé.
Cela n’ajoute pas grand’chose, rien du tout même, à ce que les moralistes du siècle précédent nous ont dit des vices, des passions, des travers de l’homme. […] Ajoutons les autres romans picaresques, Guzman d’Alfarache, Estebanillo Gonzalez, etc., les innombrables comédies, toutes les richesses enfin de la littérature narrative et dramatique de l’Espagne : ajoutons le Voyage de Mme d’Aulnoy, les Recherches historiques et généalogiques des Grands d’Espagne d’Imhof, l’État présent de l’Espagne de Vayrac, des mémoires politiques et des pamphlets relatifs aux règnes de Philippe III et Philippe IV, des cartes géographiques. […] Comme on peut en retrancher, on pourrait en ajouter indéfiniment.
De quelle hauteur tombe le dédain sur ces négateurs de l’âme, qui ne sont ni nommés ni même indiqués par allusion, et qui, au dépit de se voir réfutés, ont à ajouter le dépit de se voir omis ! […] Buffon croit que des sens plus exercés ajouteraient à nos facultés morales. […] Son impartialité ajoute à l’effet. […] Et quand il ajoute : « Si l’on écrit comme l’on pense (mettez : si l’on parle), si l’on est convaincu de ce qu’on veut persuader, cette bonne foi avec soi-même, qui fait la bienséance pour les autres et la vérité du style (mettez : du langage), lui fera produire tout son effet… » le précepte s’adresse-t-il aux auteurs seulement ou à tout honnête homme qui veut amener les autres à son opinion ?
Voici quelques lettres nouvelles du poète Chaulieu qu’on vient de publier : elles n’ajouteront pas beaucoup à sa réputation et ne répondent pas tout à fait à l’idée que son renom d’amabilité réveille. […] Il était né à Fontenay-en-Vexin, en 1639, et il ajouté un nom de plus à la liste déjà si brillante des poètes normands. […] J’ai dit qu’il y a deux aspects du siècle ou règne de Louis XIV, l’aspect apparent, imposant et noble, et le revers, le fond, plus naturel, trop naturel, et où il ne faut pas trop regarder ; ajoutons seulement qu’à une certaine heure, et au plus beau moment du règne, deux hommes montrèrent, en plus d’une œuvre, ce que pouvait le génie en unissant les deux tons, en rompant en visière au solennel, et en faisant parler hautement et dignement la nature : ces deux hommes sont Molière et La Fontaine. […] Et continuant de parler d’elle : « C’est, ajoutait-il, comme une nuance de raison et d’agrément qui occupe les yeux et le cœur de ceux qui lui parlent ; on ne sait si on l’aime ou si on l’admire : il y a en elle de quoi faire une parfaite amie, il y a aussi de quoi vous mener plus loin que l’amitié. » Et l’éloge continue sur ce ton délicat.
II Ajoutons un détail. […] Comme nous l’avons remarqué ailleurs, cette élite, accumulée de siècle en siècle et toujours ajoutée à elle-même, finit par faire nombre, devient avec le temps multitude, et compose la foule suprême, public définitif des génies, souverain comme eux. […] Aux pauvres d’esprit s’ajoutent ceux qui ont trop d’esprit. […] À cette nature totale, à cette humanité complète, à cette argile, qui est toute votre chair et qui en même temps est toute la terre, ils ajoutent, et ceci achève votre terreur, la réverbération prodigieuse de l’inconnu.
J’eus de « très touchantes correspondances », ajoute-t-il d’une mine discrètement indiscrète. […] L’amour de la spécialité, cette furie de la médiocrité d’un temps qui remplacera incessamment le talent par le métier, l’amour de la spécialité ne nous a pas à ce point brouillé la cervelle que nous ne puissions très bien admettre des livres où l’imagination étend sa couleur inspirée sur les notions exactes de la science et rêve parfois à côté… Entre les savants purs et les poètes ou les écrivains de sentiment et de fantaisie, il y a des écrivains intermédiaires, ayant les deux dons à la fois, dans des degrés différents, qui savent composer des livres moins austères que la science, mais non pas cependant frivoles parce que l’imagination y ajoute son charme. […] Or, si les idées de Maury ont une valeur quelconque, elles ne l’ont qu’en vertu de certains faits et de certains raisonnements que je voudrais connaître, et je lirai bien Maury sans Michelet, qui n’y ajoute point et qui ne le juge pas ; qui s’en tient aux résultats et aux nouvelles. […] « Le crustacé dut bien en rire, — ajoute encore Michelet, — et c’était pourtant une révolution comme celle que fit Gustave-Adolphe, quand il préféra le justaucorps de buffle au corselet d’acier !
Les disciples récents n’y ont rien ajouté ; s’ils ont travaillé à l’œuvre commune, c’est par des retranchements et des omissions. […] Son succès fut d’autant plus grand qu’à ses forces naturelles il ajouta des forces artificielles ; il profita des circonstances accidentelles comme des circonstances permanentes ; avec ses armes propres il eut des armes étrangères, et, en premier lieu, l’amour de la patrie et de la liberté. […] Ces philosophies et leurs révolutions formèrent désormais une nouvelle série d’événements qu’il fallut ajouter aux autres. […] Et lorsqu’à tant de variations utiles on ajoute l’alliance d’un parti politique, le crédit prêté par la rénovation de l’histoire, le talent des maîtres, le silence des adversaires, et par-dessus tout l’irrésistible sympathie de l’esprit poétique et nuageux du siècle, on comprend la nécessité de cette longue fortune et de cette solide domination.
Et à ces deux divisions classiques s’en ajoutent bien d’autres fort compliquées. […] Elle lui ajoute aussi, par la même occasion, un vernis conventionnel et un conformisme extérieur, et c’est dangereux. […] Créer dans un genre, c’est ajouter à ce genre. Ajouter à ce genre ce n’est pas se conformer à ce qu’il était avant nous, c’est le déformer, le dépasser. Si l’art est l’homme ajouté à la nature, la création c’est l’artiste ajouté au genre.
A quoi je pourrais ajouter, si c’en était le lieu, que, de toutes manières, ce « bonhomme » fut un assez vilain homme : avare, malpropre, pédant, vindicatif et méchant. […] J’ajoute, puisque j’ai prononcé le nom de Montesquieu, j’ajoute que vous trouverez, dans le second volume, une théorie complète sur la part des « causes physiques dans le progrès des arts et des lettres », et cinq ou six chapitres sur l’influence du climat, antérieurs de trente ans à ceux de Montesquieu dans son Esprit des lois. […] Ajoutez-y, si vous le voulez et que vous en ayez le loisir, les articles des Dussault, des Garat, des Suard et des Daunou. […] Faut-il maintenant ajouter deux autres noms au sien, et vous parlerai-je aujourd’hui de Saint-Marc-Girardin et de Désiré Nisard ? […] Il ajoute encore : « Les artistes sont les juges compétents de l’art, il est vrai ; mais ces juges sont tous corrompus… ».
Si vous rongez un cœur qui déjà brûle en soi, N’ajoutez pas au mal, respectez mes paupières : Ô larmes, laissez-moi ! […] Au reste, ce ne sont pas des conseils ici que je viens lui adresser : j’ai voulu surtout donner avis au public qui aime la poésie, et lui dire : Il y a un poète dans ce volume, un poète à demi enchaîné ; aidez-le à prendre l’essor. — Béranger et M. de Lamartine, chacun de leur côté, et cette fois sans qu’on puisse y soupçonner de la complaisance, ont déjà donné à l’auteur ce brevet de poète : je ne fais qu’ajouter après eux mon apostille bien sincère.
Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure. […] « Quanto », dit madame de Sévigné dans une lettre du 11 novembre, « dansa aux derniers bals toutes sortes de danses comme il y a 20 ans, et dans un ajustement extrême. » Et le roi, toujours voluptueux, qui se flattait par moments de revoir des mêmes yeux et de retrouver dans le même éclat les charmes dont il avait été épris, se prêtait aux illusions de la parure, et se plaisait à y ajouter sa magnificence.
Les étudiants reviendront sur leurs leçons de droit civil, auxquelles on ajoutera celles de procédure civile et criminelle. […] Cette dernière observation peut être ajoutée à un feuillet que j’ai laissé à Sa Majesté Impériale sur les moyens de rendre les ambassadeurs bons à quelque chose98.
La Pucelle devient de jour en jour plus méprisée, et chaque jour ajoute à la véneration avec laquelle nous regardons Polyeucte, Phedre, le Misantrope et l’art poëtique. […] Chaque année qui se passera sans donner un successeur au Terence françois, ajoutera encore quelque chose à sa réputation.
Quoi qu’il en soit, Béatrix et l’inspiration d’où elle est sortie étaient, certes, un sentiment nouveau dans le monde ; comme notre tradition n’est point fermée ni exclusive, nous sommes heureux de reconnaître ce sentiment délicat de l’amour et de la courtoisie chevaleresque, d’y voir un fleuron de plus qui vient s’ajouter à la couronne humaine, à côté de l’atticisme et de l’urbanité. […] Leur parlant déjà comme à un peuple-roi, leur prouvant que, du moment qu’ils l’ont été une fois, ils ne peuvent reculer et sont condamnés à l’être toujours ou à ne plus être du tout, à n’espérer plus même, s’ils tombent, la condition ordinaire des cités sujettes, il professe, à leur usage, les plus fermes maximes publiques et politiques : « Être haï, être odieux dans le présent, ç’a été le lot de tous ceux qui ont aspiré à l’empire sur les autres ; mais quiconque encourt cet odieux pour de grandes choses, il prend le bon parti et il n’a pas à s’en repentir. » Et certes, si l’on entendait toujours le Périclès de Thucydide, ce Démosthènes non seulement en parole, mais en action, on ne permettrait plus aux Romains de se vanter, comme ils l’ont fait, d’avoir ajouté de la solidité au génie charmant des Grecs. […] Et n’est-ce pas chez lui qu’on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (the milk of human kindness), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu’ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu’aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu’il s’y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c’est ainsi que les talents se complètent ; et Shakespeare, à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet. […] que si un jour, dans notre belle patrie, dans notre cité principale de plus en plus magnifique, qui nous la représente si bien, nous nous sentions heureux, sincèrement heureux d’en être ; que si surtout les jeunes âmes touchées d’un bon souffle, atteintes de ce contentement louable et salutaire qui n’engendre pas un puéril orgueil, et qui ne fait qu’ajouter à la vie de l’émulation, se sentaient heureuses de vivre dans un temps, dans un régime social qui permet ou favorise tous les beaux mouvements de l’humanité75 ; — si elles ne se constituaient pas dès le début en révolte, en fronde, en taquinerie, en aigreur, en regrets ou en espérances d’en arrière ou d’au-delà, si elles consentaient à répandre et à diriger toutes leurs forces dans le large lit ouvert devant elles ; — oh ! […] J’estime fort, par exemple, ces thèses que l’on voit se produire chaque année sur des sujets spéciaux, et où l’auteur a souvent cherché à creuser plus avant qu’on ne l’avait fait, à ajouter quelque chose à ce qu’on savait déjà ; je m’y instruis ; vous en ferez vous-mêmes bientôt, messieurs, et de bonnes, et même de neuves, j’espère.
Ainsi, dans l’affaire d’Orient, en 1840, il croyait qu’on devait appuyer le ministère du 1er mars ; et il l’écrivait à son ami M. de Beaumont (9 août 1840) : « Mais je n’approuve point, ajoutait-il, le langage de la presse officielle ; ces airs de matamores ne signifient rien. […] Les libres jugements que j’v porte et sur mes contemporains et sur moi-même rendraient cette publication impraticable, quand même il serait dans mon goût de produire ma personne sur un théâtre littéraire quelconque, ce qui assurément n’est, pas. » Ainsi il y a de lui un livre commencé sur la Révolution de 1848 ; les Œuvres dites complètes aujourd’hui ne le sont que provisoirement : il restera encore beaucoup à y ajouter, et pour la Correspondance et pour les fragments d’histoire. […] Ici il n’y a pas de quoi s’offenser : c’est l’auteur même qui parle, qui se démontre, et la dissection ne porte que sur les procédés de l’intelligence ; ce que l’auteur ajoute sur sa disposition morale est digne de ce qui précède, et résume nettement sa profession de foi politique : « J’ai l’orgueil de croire que je suis plus propre que personne à apporter dans un pareil sujet une grande liberté d’esprit, et à y parler sans passion et sans réticence des hommes et des choses : car, quant aux hommes, quoiqu’ils aient vécu de notre temps, je suis sûr de n’avoir à leur égard ni amour ni haine ; et quant aux formes des choses qu’on nomme des constitutions, des lois, des dynasties, des classes, elles n’ont point, pour ainsi dire, je ne dirai pas de valeur, mais d’existence à mes yeux, indépendamment des effets qu’elles produisent. […] A chaque instant chez lui, lorsqu’il emploie les expressions les plus simples et les plus indiquées, il lui arrive d’ajouter avec dédain : pour employer le jargon moderne. […] Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’article même.
Nisard en a été désormais bien dessinée ; tous ses travaux, depuis, n’ont fait qu’y ajouter et la rendre plus respectable ; il y est assis, il s’y appuie en toutes choses, il s’en prévaut ; il le sait, et il le donne à connaître ; et lui-même, en tête de je ne sais plus quel article écrit vers le temps de sa polémique, il a naïvement exprimé cette satisfaction intime qu’on éprouve, lorsque, après des tâtonnements, ayant enfin trouvé sa voie, on s’assied sur une borne un moment, et qu’on parcourt du regard, derrière et en avant, sa belle carrière, prêt à repartir. […] Nisard, que celui-là pleure, qui veut me courber sous le poids de la tristesse, » et il ajoute : Quel fatras ! […] Nisard traduit : « (Vos vers sont si coulants et si harmonieux) que sur leur surface polie les soudures rejettent le doigt le plus sévère, » et il ajoute : « Effundat ungues….. […] Cependant je veux ajouter quelques mots encore. […] Nous dirons, pour ceux qui l’ignorent, que ce qu’on appelle le premier Paris dans les journaux politiques est l’article du commencement non signé, et dans lequel, quand le journal est au pouvoir, l’écrivain anonyme parle tout naturellement au nom de la pensée d’Etat. — Ce ne serait que justice d’ajouter, pourtant, que, parmi ceux qui ont écrit ou qui écrivent le premier Paris aux Débats, une exception est à faire, depuis déjà longtemps, pour un publiciste modeste des plus consommés et des plus sensés dans sa cause : n’est-ce pas nommer M. de Sacy ?
Il faut ajouter, à l’honneur du poète, que sa continuelle allégorie n’est jamais tout à fait sèche, languissante, ennuyeuse, que dans les endroits où nulle réalité ne peut le soutenir et le guider, comme lorsqu’il décrit les souffrances conventionnelles de l’amour courtois. […] Il ajouta un peu plus de 18000 vers aux 1669 de son devancier. […] Guillaume de Lorris avait esquissé la figure hypocrite de Papelardie, sans désigner personne : Jean de Meung, avec emportement, brosse l’image horrifique de Faux-Semblant, richement enluminée de tons crus et violents ; et de peur qu’on ne s’y trompe, il ajoute à l’image une légende qui nomme les originaux. […] Jean de Meung ne fait pas plus que ses devanciers la psychologie de l’hypocrisie : il n’ajoute à leurs satires que quelques degrés de virulence et de passion, et ses rares et fortes qualités d’écrivain. […] Il n’a que mépris pour le baron « qui court aux cerfs ramages » ; mais, avec une hauteur remarquable de pensée, il ajoute que le vice est plus condamnable chez les clercs que chez « les gens laïcs, simples et nices ».
Cette sœur, qui lui a survécu pour mourir quelque temps après lui, inconsolable de sa perte, admirait son frère de cette admiration fervente que la sensibilité de son esprit ajoutait à la sensibilité de son âme ; et c’est cette admiration, tournée par la mort en angoisse, qu’elle exprima avec la variété des sentiments infinis, dans des lettres incomparables. […] Enfin il est exact d’ajouter que, tous les mois, elle se préparait à la mort et choisissait un des saints qu’elle affectionnait le plus pour imiter ses vertus. » Tel est le memorandum que nous avons des jours de Mlle Eugénie, Il n’a pas été fait par elle, mais par le seul témoin qui reste maintenant de ses journées, et qui a pu compter tous les points de cette dure couture de bonnes œuvres, achevée devant Dieu. […] Y ajouter un mot nous semblerait une profanation. […] « Quand le ciel tomberait, écrivait Eugénie, il n’ajouterait rien à mon accablement. » Sans la foi, qui lui fit soutenir sa croix, à deux bras sur son cœur brisé, elle aurait, comme tant d’autres, qui ont l’air de vivre et qui sont finis, été finie à la source des palpitations et dans les racines mêmes de son être. […] Tout n’est que vanité », ajouta-t-elle.
Le diagnostic est, ajoutons-le, flatteur. […] » Il ajoute : « En voilà, des merveilles ! […] La chose dite, ils n’ajoutent rien, quand d’autres artistes ajoutent et ajoutent ! […] Il n’a point ajouté à son roman ce ragoût ; mais, ce dont il nous détournait, il nous l’a montré. […] Une âme ajoutée à la réalité.
Henri Béraud le regretté Jacques Rivière, reproduisant ma réponse, avait refusé de me donner gain de cause, malgré l’évidence, et avait ajouté ; « Oui, mais pourquoi M. […] Ce n’est pas tout. « Même la description des personnages, ajoute-t-il, ne me paraît point appartenir proprement au genre. […] Au point de vue qui est avant tout le mien dans cette rubrique, j’ajoute que, littérairement, c’est une erreur. […] Il ajoute qu’il la confondait avec l’art. […] On ajoutera que la même méthode pourrait faire conclure à la divinité littérale de Platon, auquel on ne donnait jusqu’ici ce nom de divin que par métaphore.
» — C’est un honnête homme, a-t-il ajouté, et il a eu le bonheur d’être blessé ! […] Richepin tient la promesse de son titre, car il y a de tout cela, et même plus, dans le livre qu’il vient d’ajouter à la liste de ses œuvres. […] La guérison fut complète et est à ajouter à celles que nous signale notre cher docteur Bianchon. […] J’ajouterai que M. […] Mais, ajoute M. de Persigny, par une fatalité singulière, cette pièce tomba d’abord sous les yeux de l’Impératrice elle-même.
Ajouterons-nous qu’il était écrit en français ? […] Tout justement et uniquement ce qu’y vient ajouter la querelle des anciens et des modernes. […] Ajoutez quelques pièces relatives à son procès. […] Ajoutons, pour terminer, — 4º un Recueil de lettres latines. […] Il convient d’ajouter que, de 1710 à 1820, peu d’auteurs ont été plus réimprimés que Jean-Baptiste Rousseau.
Ajoutons à cela qu’ils se défient tous ensemble, qu’ils croient avoir des raisons de se défier de la « baronne » de Staël et du « vicomte » de Chateaubriand ! […] Ajoutez-y le Raphaël et la Graziella de Lamartine. […] On y a depuis ajouté : Vie de Napoléon, 1876 ; et les cinq ou six volumes publiés par M. […] Ajoutez Les Philosophes français, 1856 ; — et une brochure sur Le Suffrage universel, 1871. […] Il y faut ajouter le grand ouvrage intitulé Mission de Phénicie, 1865 ; — et sa part de collaboration au Corpus inscriptionun semiticarum.
La moelle de chaque siècle, ajoutée à la leur, accroît leur force, leur puissance et leur joie. Chaque civilisation qu’on étudie est une octave qu’on ajoute à son clavier. […] Guizot ajoute, avec raison, qu’ils annonçaient la tragédie. […] de grâce, Monsieur, laissez-les vivre encor ; Qu’ajouterait leur perte à votre renommée ? […] J’ajoute que son vers alexandrin héroïque y convient mieux, ce semble, que le vers plus court et moins ample du poète espagnol.
Le matérialisme s’empresse d’admettre cette définition et il se borne à ajouter : — Ce qui est ainsi représenté, c’est un mouvement d’atomes tout matériels ; le mouvement est la seule cause de tous les changements dans le monde, la représentation interne n’en est que le miroir. — Et comment, en effet, une représentation pure agirait-elle ? […] Le tout-un où les phénomènes sont sentis est toujours impliqué, et les phénomènes doivent toujours être considérés synthétiquement dans leur rapport à l’intérieur, au centre de vie mentale qui non seulement les « représente » et les pense, mais y ajoute ses émotions et sa réaction volontaire. […] En d’autres termes, les lois vraiment psychologiques ne sont plus une pure coordination causale de phénomènes dans le temps ; nous ne nous contentons plus de ranger le phénomène A au premier moment, le phénomène B au second moment, etc., et d’ajouter que, dans les mêmes circonstances, le même ordre se reproduira. […] En même temps, nous éprouvons des sensations vagues de tension dans l’organe de l’ouïe, qui s’accommode comme pour écouter ; nous avons simultanément des sensations venues des muscles du larynx, de la poitrine, etc. ; ajoutez-y la sensation de notre cerveau en travail et d’une certaine chaleur qui se développe. […] Nous avons dit tout à l’heure que la psychologie n’est pas simplement ni essentiellement la science de la représentation ; nous pouvons ajouter maintenant qu’elle est, en dernière analyse, la science de la volonté, de même que la physiologie est la science de la vie.
Gaveaux avait rendu cette pensée rêveuse et ce charme de la solitude qui font le caractère d’Atala » et remarquait que « depuis deux mois les journaux sont attelés à ce roman, on en morcelle, on en altère chaque phrase, on le parodie sans esprit, on le plaisante sans gaîté » ; mais, ajoutait-il, « le nom de l’héroïne et de l’auteur seront dans toutes les bouches qui récompensent le succès ». […] « Des femmes à cheval sur les cadavres d’hommes entassés dans les tombereaux, cherchaient avec des rires affreux à assouvir la plus monstrueuse lubricité. » La seule possibilité d’ajouter créance à de telles anecdotes et de les répéter suffit pour caractériser l’affolement des esprits. […] Pour sauver mes jours… ma mère promit à la Reine des Anges que je lui consacrerai ma virginité. »« J’ai coûté la vie à ma mère en venant au monde », narre le cadet de Bretagne, mais ça ne lui suffit pas, il ajoute : « J’ai été tiré de son sein avec le fer. » Cette gasconnade romantique n’est pas de son crû, elle est une réminiscence du Macbeth de Shakespeare, que René Chateaubriand avait appris en Angleterre à connaître et à admirer. […] Les Rêveries sur la nature primitive de l’homme, de Senancour, publiées quelques années avant René, bien qu’imprégnées de mélancolie et surchargées de divagations métaphysiques, passèrent inaperçues, selon l’observation de Sainte-Beuve, qui ajoute que, « le monde de René était véritablement découvert par celui qui n’a pas eu l’honneur de le nommer ». […] Atala a été élevée à leur école, elle se protège elle-même : « Je n’apercevais autour de moi, dit-elle en faisant la moue, que des hommes indignes de recevoir ma main »… even to flirt with, aurait-elle ajouté, si elle se fût exprimée en anglais.
Il rappelle à ce sujet, qu’un soir, étant entré voir la représentation de L’Assommoir, vers la dixième, Dailly grisé par son succès, chargeait son rôle d’une façon odieuse, ajoutait des mots au texte, si bien qu’il avait été au moment de faire dresser par huissier un procès-verbal de ses ajoutés, de ses enrichissements du rôle, et de les lui interdire au bas d’une assignation. […] Decan ajoute : « C’était un peintre du matin et non de l’après-midi. […] Et là, il ajoute avec un éclair de l’œil féroce, comme opposition à cette lente et pénible trouvaille d’un dessin et d’une légende, la joie, certains jours, de jeter son venin en un quart d’heure. […] Puis, au bout de quelque temps, il ajoute : « Ceci est confidentiel… J’ai depuis longtemps l’idée de faire un Panthéon de ce temps-ci… un Panthéon que je ferai avec mes contemporains, hommes et femmes. […] Le docteur Blanche ajoutait : « Il ne me reconnaît plus, il m’appelle docteur, mais pour lui, je suis le docteur n’importe qui, je ne suis plus le docteur Blanche. » Et il faisait un triste portrait de sa tête, disant qu’à l’heure présente, il y a la physionomie du vrai fou, avec le regard hagard et la bouche sans ressort.
Et il ajoute : — « En même temps qu’il y a un infini hors de nous, n’y a-t-il pas un infini en nous ? […] Dire : la plante veut ; au lieu de : la plante croît ; cela serait fécond en effet, si l’on ajoutait : l’univers veut. […] Et nous ajoutons : il n’y a peut-être pas de travail plus utile. […] « Jusque dans les belles pièces des Contemplations que Victor Hugoa consacrées à la mémoire de sa fille, on sent, ajoute M. […] — Il ajouta après un silence : Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes.
Sur quoi un père de l’Oratoire, qui était dans un coin, ajouta : « Et il y a bien quatre arches de ce pont de rompues. […] Et dans l’Appendice, j’ai pu ajouter encore quelques détails inédits authentiques : j’y disais : « Il y eut véritablement deux temps très marqués dans la carrière ecclésiastique et oratoire de Massillon.
Ce qui donne encore un air d’artifice à plus d’une page du célèbre explorateur, c’est ce qui aurait pu, tourné autrement, ajouter à la beauté de son récit : ce sont les ressouvenirs de son éducation protestante. […] Et tout à coup il ajoute : « Cependant, quelque féroce que soit le caractère des naturels, rétive leur disposition et bestiale leur façon de vivre, il n’en est pas qui ne décèlent des germes de progrès (vous n’aviez pas prévu cette conclusion !)
Ils l’ont jugée imparfaite, mais ils ont dû ajouter que cette morale-là coïncide pourtant, sur bien des points, avec la morale du cœur. […] Je me hâte d’ajouter qu’ils sont à peine miens et que, les ayant tenus, je voudrais bien en faire tout le premier mon profit.
Il ajoute à la vérité : « C’était sans doute parce qu’ils ne sont pas beaux. […] » Toutefois il paraît que la facilité de madame de Sévigné était contraire à l’usage, puisque Bussy-Rabutin ajoute encore ce trait de satire : « Il n’y a guère que l’usage qui la pourrait contraindre ; mais elle ne balance pas à le choquer plutôt que les hommes 29. » Il paraît que Voiture, après avoir reçu de Julie une leçon de réserve, se crut en droit d’en donner de semblables à d’autres.
Peut-être faut-il encore ajouter à cela des accidents particuliers. […] « Ma mère infortunée qui a suivi mes pas, et que n’ont pu retenir ni les rivages de la patrie, ni les murs du roi Aceste. » Il ajoute un instant après : …… Nequeam lacrymas perferre parentis.
Mais vous, ajouta-t-il, quelle fut votre conduite avec le célebre Rameau ? […] Le cilice ne fait rien à la chose, ajouta le Génie. […] J’ajouterai qu’il l’est encore plus de se respecter soi-même ? […] Le sombre de son coloris ajoute encore à l’énergie de ses tableaux. […] Il soutint le genre, mais il n’y ajouta rien.
Cette allégorie perpétuelle ajoutait un charme particulier à cette peinture de la vie polie. […] J’ajouterai que la littérature est un effet avant d’être une cause. […] Comme observation générale, j’ajouterai que M. […] Victor Hugo avait fait un évêque romantique, j’ajouterai qu’il l’a mis en face d’un conventionnel de fantaisie. […] N’est-ce pas une misère qu’un homme du talent, et j’ajouterai de l’âge de M.
Malgré les défauts de sa manière, a dit M. de Chateaubriand au même endroit, elle ajoutera un nom de plus à la liste des noms qui ne doivent point mourir. […] J’ajouterais :… Vous paraissez n’être pas heureuse ; vous vous plaignez souvent dans votre ouvrage de manquer de cœurs qui vous entendent. […] Ajoutez la nécessité si invraisemblable, et très-fâcheuse pour l’émotion, que ces personnages s’enferment pour écrire lors même qu’ils n’en ont ni le temps ni la force, lorsqu’ils sont au lit, au sortir d’un évanouissement, etc., etc. […] Elle avait ajouté au bas, de sa propre main, d’une grosse écriture inégale et défaillante : Bien des compliments de ma part à René. […] La première fois que je le lus, ce fut en Suisse (1816), d’après le désir de Mme de Staël ; » et il ajoute un mot contre une supposition fausse qui avait couru.
S’il y avait plus dans le second terme que dans le premier, si, pour passer de la présence à la représentation, il fallait ajouter quelque chose, la distance serait infranchissable, et le passage de la matière à la perception resterait enveloppé d’un impénétrable mystère. […] Il n’y aura rien là de positif, rien qui s’ajoute à l’image, rien de nouveau. […] Elles n’ajoutent rien à ce qui est ; elles font seulement que l’action réelle passe et que l’action virtuelle demeure. […] Il est incontestable que le fond d’intuition réelle, et pour ainsi dire instantanée, sur lequel s’épanouit notre perception du monde extérieur est peu de chose en comparaison de tout ce que notre mémoire y ajoute. […] Nous ajouterons maintenant : puisque la perception pure nous donne le tout ou au moins l’essentiel de la matière, puisque le reste vient de la mémoire et se surajoute à la matière, il faut que la mémoire soit, en principe, une puissance absolument indépendante de la matière.
Quelques critiques insistent avant tout et préférablement sur l’aspect idéal et pur de l’art grec, sur la beauté dont il donne le suprême exemple ; il est permis de ne pas moins insister sur la simplicité inséparable et la vérité qui en sont le fond et l’accompagnement, sur cette naïveté dans le sentiment et dans l’expression, qui se joint si bien à la grâce et qui ajoute aussi au pathétique et à la grandeur. […] les petites mauves, lorsqu’elles ont comme péri dans le jardin, et le vert persil, et le frais fenouil tout velu, revivent par la suite et repoussent à l’autre année ; mais nous autres hommes, les grands, les puissants ou les génies, une fois que nous sommes morts, insensibles dans le creux de la terre, nous dormons à jamais le long, l’interminable, l’inéveillable sommeil. » — Ce passage fait souvenir de l’ode d’Horace : Diffugere nives, dans laquelle le poëte exprime la mobilité des saisons, le printemps qui renaît et qui sollicite à jouir de l’heure rapide, car l’hiver n’est jamais loin : « Mais, ajoute-t-il en s’attristant également de la supériorité de la nature sur l’homme, les lunes légères ne tardent guère à réparer leurs pertes dans le ciel, tandis que nous, une fois descendus là où l’on rejoint le pieux Énée, le puissant Tullus et Ancus, nous ne sommes que poussière et ombre. » La pensée d’Horace est belle, elle est philosophique et d’une mélancolie réfléchie ; mais je ne sais quoi de plus vif et de plus pénétrant respire dans la plainte de Moschus. […] Cette pièce, dont je disais qu’elle était comme l’enseigne du jardin des Hespérides, contient les noms de quarante-six poëtes, sans compter ceux tout modernes et d’hier qui avaient fourni leur brin au bouquet, parmi lesquels, lui Méléagre, il avait semé çà et là, ajoutait-il, les premières violettes matinales de sa propre muse. […] Ajoute à ce que j’ai dit dès longtemps, ajoute… — Mais je déraisonne de plus en plus ; ne dis rien, absolument rien… — Ou seulement… — Non, dis tout, ne t’épargne pas à tout dire… — Et cependant pourquoi est-ce que je t’envoie, ô Dorcas ? […] xli. — Dans son Cours d’Etudes historiques (tome VI, page 98), au moment où il vient de nommer Horace et Virgile, Daunou ajoute : « Après de tels noms, je ne puis proférer ceux d’un Méléagre, d’un, etc., etc. » Je suis fâché de ce dédain pour Daunou : excellent critique dans le genre moyen, il ne sentait ni la délicatesse exquise chez Méléagre, ni la grandeur chez Napoléon.
Il ne se bornait pas aux simples faits principaux ni à l’analyse des ouvrages, ni même à la peinture de la physionomie et du caractère ; il voulait tout savoir, renouer tous les rapports du personnage avec ses contemporains, le montrer en action, dans ses amitiés, dans ses rivalités, dans ses querelles ; il visait surtout à ajouter par quelque page inédite de l’auteur à ce qu’on en possédait auparavant. […] De tous les genres littéraires qui sont tous capables d’un si énorme ennui, le plus ennuyeux assurément est le genre parénétique, autrement dit le sermon ; il trouve moyen d’ennuyer, même lorsqu’il est bon ; ici il était relevé par les passions politiques, mais elles n’y ajoutaient le plus souvent qu’un surcroît de dégoût et des vomissements de grossièretés. […] Moi-même, longtemps préoccupé de cette question de la Ménippée, j’ai besoin d’ajouter ici dans l’intérêt de notre ami quelques raisons subsidiaires qu’il eût pu donner pour se défendre. […] Que sera-ce si l’on ajoute qu’une fois présent à Paris, il redevint le plus utile et le plus fréquent à cette Revue, la ressource habituelle en toute rencontre, d’une plume toujours prête à chaque à-propos, innocemment malicieuse, et tout égayée et légère au sortir des doctes élucubrations ? […] Pourtant nous nous garderions d’ajouter que tous ces fruits de tant d’espérance s’en sont allés avec lui, quae nunc omnia cum ipso si ne fructu posteritatis aruerunt.
Nous allons écrire son histoire le plus poétiquement aussi que nous le pourrons ; d’une main qui dans un autre âge écrivit des vers ; mais nous n’ajouterons aucune circonstance ou aucune couleur imaginaire à la merveilleuse vérité de ce récit. […] « Je fais les derniers efforts, ajoute-t-il, pour arracher ma pauvre fille des mains de ses ennemis, pour qu’il ne lui arrive pas ce qui est arrivé à sa malheureuse mère, laquelle (je le tiens pour avéré) a été empoisonnée par ses frères pour se libérer de sa dot. » « Je sais », dit-il dans une lettre à sa sœur Afra, la nonne de Bergame, « que plus j’adorai cette jeune femme, moins je devrais m’affliger de sa perte, puisque la mort est la fin de toutes les adversités dans l’océan desquelles elle était incessamment plongée à cause de moi. […] Elle aimait tant notre fils Torquato et moi que, forcée de vivre loin de nous, sans espoir d’être jamais tranquille et heureux ensemble, son cœur était torturé de mille angoisses comme celui de Tityus, dévoré par les vautours ; elle désirait vivre avec moi, fût-ce même en enfer », ajoute-t-il. « Résignons-nous donc à ce qui finit ses peines ! […] L’extrême jeunesse et la beauté pensive de Torquato ajoutèrent l’attrait et la tendresse à cet accueil. […] Le costume habituel du Tasse était, ajoute Manso, conforme à la gravité et à la simplicité de goût d’un homme qui se respecte lui-même jusque dans ses vêtements.
Il appelle Hélène fleur fatale ; puis il ajoute : Âme sereine comme la mer tranquille. […] Ajoutez à ces cinquante-six pièces une trilogie probable des Labdacides ; ajoutez des tragédies, les Égyptiens, le Rachat d’Hector, Memnon, rattachées sans doute à des trilogies ; ajoutez toutes ces satyrides, Sisyphe transfuge, les Hérauts, le Lion, les Argiens, Amymone, Circé, Cercyon, Glaucus Marin, comédies où était le rire de ce génie farouche. […] Goltzius ajoute que l’Apothéose d’Orphée était récitée aux mystères des Lycomides. […] Ajoutons ceci : être hiératique, cela ne l’empêchait pas d’être démotique.
Un homme a ajouté aux travaux d’un homme ; un siècle a ajouté aux lumières d’un siècle ; et c’est ainsi qu’en joignant et perpétuant leurs efforts, les générations qui se reproduisent sans cesse ont balancé la faiblesse de notre nature, et que l’homme, qui n’a qu’un moment d’existence, a jeté dans l’étendue des âges la chaîne de ses connaissances et de ses travaux, qui doit atteindre aux bornes de la durée. […] Enfin, chez les athéniens, les spectacles donnés par les magistrats en certains temps de l’année, étaient des fêtes pompeuses et magnifiques où se signalait la brillante rivalité de tous les arts, et où les sens, séduits de toutes les manières, rendaient l’esprit des juges moins sévère et moins difficile ; ici, la satiété, qui naît d’une jouissance de tous les jours, doit ajouter beaucoup à la sévérité du spectateur, lui donner un besoin plus impérieux d’émotions fortes et nouvelles ; et de toutes ces considérations, on peut conclure que l’art des Corneille et des Racine devait être plus étendu, plus varié et plus difficile que l’art des Euripide et des Sophocle. […] Le tissu de sa diction est tel, qu’on n’y peut rien déplacer, rien ajouter, rien retrancher. […] Ajoutez à tous ces intérêts qui lui étaient contraires, cette disposition secrète qui, même au fond, n’est pas tout-à-fait injuste, et qui nous porte à proportionner la sévérité de notre jugement au mérite de l’homme qu’il faut juger. […] Qu’ajouter à cet éloge généralement adopté ?
Témoin, dans les dernières années de sa vie, de la Révolution française, il se plaisait à adhérer en tout à la profession de foi de Burke : « J’admire son éloquence, disait-il, j’approuve sa politique, j’adore sa chevalerie, et j’en suis presque à excuser son respect pour les établissements religieux. » Et il ajoutait qu’il avait quelquefois pensé à écrire un dialogue des morts, dans lequel Lucien, Érasme et Voltaire se seraient fait leur confession, seraient convenus entre eux du danger qu’il y a à ébranler les vieilles croyances établies et à les railler en présence d’une aveugle multitude. […] Il faut ajouter avec Suard qu’il prononçait avec affectation, et d’un ton de fausset, la langue française, laquelle il parlait d’ailleurs avec une rare correction et comme un livre. […] Nous le savons déjà aimant la discussion et raisonneur ; ajoutons qu’il n’était point chicaneur, et qu’à toute raison qui lui semblait bonne il se rendait. […] Qui ne sent pas son prix n’est pas digne d’elle ; mais qui l’a pu sentir et s’en détache est un homme à mépriser… — Gibbon a l’honnêteté de renvoyer à cette lettre où les noms étaient restés masqués par des initiales ; il indique que c’est à lui qu’elle s’applique, et il ajoute : « Comme auteur, je n’appellerai pas du jugement, ou du goût, ou du caprice de Jean-Jacques ; mais cet homme extraordinaire, que j’admire et que je plains, aurait pu mettre moins de précipitation à condamner le caractère moral et la conduite d’un étranger. » j.
J’ai promis une anecdote littéraire, ou plutôt c’est toute une scène à laquelle Dangeau et Saint-Simon nous permettent d’assister, et j’en vais donner un compte rendu fidèle comme si elle s’était passée de nos jours, sans rien inventer, sans rien ajouter. […] Cette harmonie baroque, à laquelle l’intention du débit devait ajouter tout son poids, ressemblait à un tintement de cloche avant la cérémonie. […] Ont-ils été ajoutés après coup, comme on l’a prétendu ? […] Sur quoi Saint-Simon ajoute au plus vite cette explication : « C’est qu’il n’y ayant plus de filles d’honneur que les deux souffertes à Mme la princesse de Conti, il n’y avait plus personne pour quêter. » Mais cette incorrection parfois incroyable de diction ne doit pourtant pas faire admettre de lui toute locution étrange d’après une copie fautive.