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67. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Nous trouvons cela déplacé et d’ailleurs impossible, quelle que soit la force de la main qui ose se permettre cette épouvantable compression. […] Il n’était point athée d’ailleurs, il n’était que sceptique, mais tellement poète qu’il se retrouvait catholique à certaines heures, — par exemple quand il entendait l’orgue dans les églises, — nous disent les mémoires de sa vie, — et plus profondément encore quand il écrivait ces strophes adorables (dans Don Juan) qui commencent par Ave Maria, la salutation angélique du soir, Shelley, lui, était un atheist froid, résolu, obstiné, au signe de la bête qu’il avait mis sur son front par-dessus le signe du génie ! […] La littérature et les arts n’ont à se préoccuper que d’une chose, tout aussi importante d’ailleurs que l’émancipation de l’humanité : c’est de la beauté à exprimer, — à inventer ou à reproduire, — mais à exprimer dans des œuvres fortes et parfaites, si l’homme de lettres ou l’artiste peuvent atteindre jusque-là… La littérature et les arts sont désintéressés de tout, excepté de la beauté qu’ils expriment pour obéir à cette loi mystérieuse et absolue de l’humanité, qui veut de la beauté, pour le bonheur de son être, tout aussi énergiquement qu’elle veut des vêtements et du pain… Je parle, bien entendu, de l’humanité à son sommet, élevée à sa plus haute puissance ; je ne parle pas d’elle à l’époque de ses besoins inférieurs… Mais c’est le vice justement des libres penseurs, strangulés par la logique que leur a faite l’épouvantable matérialisme de ce temps, de ne voir jamais que les besoins les plus bas de l’humanité. […] Edgar Poe, d’ailleurs, qui n’a pas l’avantage d’être une femme, doit être le moins sympathique des hommes à Barot. […] Je n’ai pas voulu entrer dans les détails de cette Histoire de la Littérature anglaise, et d’ailleurs je ne l’aurais pas pu.

68. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

D’ailleurs, des écrivains comme lui ne sont jamais désarmés. […] parce qu’un homme de bon esprit, étudiant les sciences, méditant sur les faits naturels, sur les lois qui les régissent, sur les origines mystérieuses et les transformations qui s’y opèrent, ne peut arriver à concevoir l’idée de Création proprement dite, et qu’il accepte plus volontiers l’idée d’une succession continue, avant comme après, pendant un temps infini, — cet homme qui, en raison de cette conception qui lui paraît la plus probable, ne peut avoir les mêmes idées que vous sur la Genèse et l’origine du monde ; — vous qui n’avez nulle idée des sciences proprement dites ni de leurs méthodes, ni de leurs résultats, ni de leur progrès continuel et croissant, vous l’insulterez pour ce fait seul, — lui qui est d’ailleurs un savant de mérite, un honnête homme, un sage ! […] Cet homme admet bien, comme vous, l’idée générale de Création, et même il ne saurait concevoir l’idée contraire, celle d’une succession continue à l’infini ; mais après cette idée de Création il s’arrête, il ne peut concevoir ni admettre que l’Intelligence et la Puissance infinie se soit, à un certain jour, incorporée, incarnée dans une forme humaine ; il respecte, d’ailleurs, au plus haut degré, à titre de sage et de modèle moral sublime, Celui que vous saluez d’un nom plus divin ; — et cet homme, parce qu’il ne peut absolument (à moins de se faire hypocrite) admettre votre idée à vous, avec toutes ses conséquences, vous l’insulterez ! […] — Cet autre homme, lui, est chrétien ; il admet la divinité, une émanation plus ou moins directe de la divinité, une inspiration d’en haut dans la vie, dans les actes et les paroles du Christ : mais il se permet de rechercher quels ont été au vrai ces actes et ces paroles ; il étudie les témoignages écrits, les textes ; il les compare, il les critique, et il arrive par là à une foi chrétienne, mais non catholique comme la vôtre : homme pur d’ailleurs, de mœurs sévères, de paroles exemplaires : et cet homme-là, parce qu’il ne peut en conscience arriver à penser comme vous sur un certain arrangement, une certaine ordonnance, magnifique d’ailleurs et grandiose, qui s’est dessinée surtout depuis le ve siècle, vous l’insulterez, vous l’appellerez à première vue blafard en redingote marron ! […] Est-il possible de venir afficher à tout instant comme modèle, de proposer pour remède, ses recettes morales, ses pratiques dévotieuses, le secret des confessionnaux et des oratoires, devant des esprits, sensés d’ailleurs, quoique très-divers d’opinions, qui trouvent cela au moins de mauvais goût, ou qui se révoltent de la prétention et s’en irritent ?

69. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Si l’on excepte les relations officielles, il vivait d’ailleurs dans le courant de société le plus opposé à l’Empire, et dans quelques-uns de ces salons de Paris où le maître de l’Europe ne régna jamais. […] C’était, d’ailleurs, un homme d’un caractère doux, de formes très aimables. […] Il se loue d’ailleurs des « relations agréables », des « communications franches » établies entre M. de Senfft et lui. […] Cet écrit, d’ailleurs très piquant, un vrai pamphlet des plus spirituels, où la satire est allée chercher tant de fois ses armes, réunit et cumule toutes les inconvenances. […] Gley, principal au collège d’Alençon, avec des notes relatives à l’ambassade de M. de Pradt à Varsovie (un vol. in-8°, 1816). — Trop empreint d’ailleurs du langage et des passions du temps, ce volume renferme quelques bons traits qui ne sont que là et qui portent leur cachet d’authenticité.

70. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VII » pp. 25-29

Ce chat a un peu interloqué mademoiselle Rachel, qui peut-être n’a pas aussi bien joué qu’elle aurait fait d’ailleurs. […] On est d’ailleurs en veine littéraire. […] Il a visité dernièrement le lac de Genève du côté de la Savoie, et il paraît vouloir s’y fixer… Assez triste cadeau pour le pays d’ailleurs : non loin du rocher où s’assit Saint-Preux, un sérail de Polonais et de Savoyards.

71. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Les journaux ne vantent d’ailleurs que les livres et les auteurs qu’eux-mêmes ils éditent. […] L'impression qui résulte de ces pages écrites par un esprit si modéré est bien défavorable d’ailleurs et à l’ancien régime et aux personnes royales qui y figurent. […] On peut croire d’ailleurs que dans les jugements qu’il exprime sur les choses et sur les hommes, M. de Barante ne fait que se régler sur les opinions qu’il a trouvées exprimées dans les papiers et les notes de M. de Saint-Priest.

72. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Notre intention n’est pas d’approfondir la nature de la matière, pas plus d’ailleurs que la nature de l’esprit. […] Il n’avait d’ailleurs pas le choix. […] Sur cette théorie nous aurions d’ailleurs beaucoup à dire. […] J’en dirais d’ailleurs autant du souvenir auditif. […] Heureux obstacle, d’ailleurs !

73. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Les traits dont les peint Einhard sont d’ailleurs exacts. […] Il n’est pas d’ailleurs aussi complet qu’il en a l’air. […] Il a dû d’ailleurs exister de cette lettre des éditions isolées. […] Il se tire d’ailleurs fort habilement d’affaire avec eux. […] Un des préceptes, le premier, s’est d’ailleurs perdu.

74. (1921) Esquisses critiques. Première série

Plus que de raison d’ailleurs. […] En France, d’ailleurs, pays de moralistes par excellence, en manqua-t-on jamais ? […] D’ailleurs l’éthique que formule M.  […] Rencontre-ton d’ailleurs des caractères dans ces comédies ? […] Montfort tend d’ailleurs toujours à la simplicité.

75. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Fort jolie personne, toute blonde et potelée, elle n’a point, d’ailleurs, le physique de son emploi. […] D’ailleurs, si M. d’Indy, à côté de M.  […] Nous admettons les musiciens français, d’ailleurs. […] D’ailleurs Regnault était un patriote, n’est-ce pas ? […] Le Guide Musical ne donne d’ailleurs d’intéressant que les articles toujours curieux de M. 

76. (1929) La société des grands esprits

D’ailleurs, le Gémiste Pléthon authentique a eu réellement ces audaces. […] D’ailleurs, toute cette satire est-elle décisive ? […] D’ailleurs Voltaire n’aimait pas la guerre, ni les guerriers. […] D’ailleurs, il ne le surfait pas tant que cela. […] Notez d’ailleurs que le curé Bournisien ne l’est pas moins, ni M. 

77. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Je n’aurais jamais cru rencontrer, je l’avoue, tant d’esprit de chicane et d’argutie chez une personne qui se pique d’ailleurs de libéralisme et d’aimer la vérité. […] D’ailleurs, au point de vue littéraire, l’éditeur de 1825, dans les portions où les manuscrits nous permettent de le contrôler, a perpétuellement agi comme s’il avait eu droit d’arranger et de traduire à sa guise les paroles du marquis d’Argenson, telles qu’il les trouvait toutes vives et ayant sauté du cœur sur le papier. […] Ceci tient d’ailleurs à tout un système de vérité ou de convention en littérature et en histoire.

78. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Remarque finale. Le Temps de la Relativité restreinte et l’Espace de la Relativité généralisée »

La première est d’ailleurs sortie d’un effort collectif, tandis que la seconde reflète le génie propre d’Einstein. […] Elle n’est d’ailleurs attribuable à aucun physicien en tant que physicien : elle ne surgira que dans une physique qui s’érigerait en métaphysique. […] La chose reste ici distincte de sa mesure, laquelle porte d’ailleurs sur un Espace représentatif du Temps plutôt que sur le Temps lui-même.

79. (1883) Le roman naturaliste

Nous saurons gré d’ailleurs à M.  […] L’émotion en est absente, comme d’ailleurs le drame est absent de ses romans. […] Mettez d’ailleurs maintenant à votre chapeau l’étiquette qu’il vous plaira. […] Brutale d’ailleurs ! […] Il y aurait d’ailleurs bien d’autres traits à noter.

80. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

On remarquera d’ailleurs que, tout Autrichien qu’il est, M.  […] D’ailleurs je n’ai pas les sentiments assez flexibles pour la domesticité ! […] La question est à peine faite, d’ailleurs, qu’elle se trouve résolue. […] Molière d’ailleurs ne lui donnait qu’un prêté pour un rendu. […] Ce ne sont plus là d’ailleurs que des comparses.

81. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Bien au contraire, elle l’a rétréci sur plus d’un point ; et c’est d’ailleurs ce qui a fait sa force. […] Toute notre science de l’esprit, toute notre métaphysique, depuis le xviie  siècle jusqu’à nos jours, proclame d’ailleurs cette équivalence. […] Voilà ce que nous apprennent les maladies de la mémoire des mots, et ce que ferait d’ailleurs pressentir l’analyse psychologique de la mémoire. […] Je reconnais d’ailleurs que cette mimique est de première importance. […] N’oublions pas, d’ailleurs, que l’espace est ce qui crée les divisions nettes.

82. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Un intuitif de goût peut d’ailleurs ne les apercevoir point et ne se point plaire à Paul Adam. […] Mais cette fin, d’ailleurs belle par le personnage si aiguisé de femme qui la conduit, est assez superfétative. […] D’ailleurs, on ne les cherche point. […] La gaffe commune de ces ascètes bourgeois, pleins d’ailleurs et bedonnants de bonnes intentions, consiste dans l’oubli d’une notion expérimentale : que notre plaisir ne peut susciter la joie d’autrui, — et dans la négligence d’une vérité plus foncière : que nos mouvements affectueux sont d’ordre sentimental, tandis qu’une équitable construction sociale serait d’ordre rationnel et scientifique. Celle-ci ne chercherait pas d’ailleurs à fomenter le bonheur, qui n’est point un article monopolisable par quelque gouvernement que ce soit.

83. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Que de fois, d’ailleurs, il arrive que nous ignorons le détail des obligations qui nous incombent et que, pour les connaître, il nous faut consulter le Code et ses interprètes autorisés ! […] On sait, d’ailleurs, que toute contrainte sociale n’est pas nécessairement exclusive de la personnalité individuelle11. […] On peut, d’ailleurs, confirmer par une expérience caractéristique cette définition du fait social, il suffit d’observer la manière dont sont élevés les enfants. […] D’ailleurs, alors même qu’elle n’est pas immédiatement donnée à l’observation, on peut souvent la réaliser à l’aide de certains artifices de méthode ; il est même indispensable de procéder à cette opération, si l’on veut dégager le fait social de tout alliage pour l’observer à l’état de pureté. […] D’ailleurs, cette seconde définition n’est qu’une autre forme de la première ; car si une manière de se conduire, qui existe extérieurement aux consciences individuelles, se généralise, ce ne peut être qu’en s’imposant13.

84. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Si la curiosité, toujours maligne, du lecteur, regrette par endroits tant de mesure de la part d’un témoin qui a si bien regardé du dedans, elle a d’ailleurs de quoi raisonnablement se satisfaire en ce qu’il raconte ; si l’on se trouve arrêté souvent plus vite qu’on ne voudrait, on sait du moins qu’on a été guidé constamment dans une voie consciencieuse et véridique. […] Les alliés, qui l’en firent sortir en 1814, ont pu voir son écrou et les motifs de sa détention. » Georges Cadoudal, le plus grand caractère d’entre les conspirateurs royalistes, le plus héroïque des brigands, le Vendéen roturier qui ne souffrait pas de nobles dans son armée ; physionomie attrayante d’ailleurs, ouverte, très replet, les cheveux bouclés, le teint clair et frais, l’œil assuré, mais doux, aussi bien que la voix ; Georges avait, il paraît, été reçu avec hauteur et dureté par le premier consul, lorsqu’il se présenta à lui après la pacification. […] Lorsque Fouché, avec tous les égards qu’il portait d’ailleurs à Moreau, rendit compte de l’explication au premier Consul, celui-ci s’écria : « Il faut que cette lutte finisse. […] L’intelligence des grands hommes d’action est subordonnée à leur vouloir : dès qu’il y a urgence sur un point, elle s’y porte et y fond comme l’éclair : elle se garde d’ailleurs de distraire l’énergie par des perspectives de côté, réelles peut-être, mais intempestives.

85. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Les plantes, d’ailleurs, ont sa préférence. […] C’est d’ailleurs resté une croyance populaire. […] Elle est d’ailleurs très difficile à vérifier. […] Elle ne m’effraie point particulièrement, d’ailleurs. […] L’erreur est la même, d’ailleurs, dans les deux cas.

86. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Or, Margiste a sa fille Aliste, suivante de Berte, Aliste qui ressemble à Berte mieux qu’un peintre ne saurait la peindre, et d’ailleurs Pépin n’y regarde pas de si près. […] Elle trouve un ermitage ; mais le vieil ermite ne la peut recevoir à cause d’un vœu, et d’ailleurs il ne sait trop si ce n’est pas une tentation ; car, malgré sa robe déchirée, la pâleur de son front et ses pieds en sang, Berte est bien belle. […] Moyennant quelque histoire qu’elle invente, on la garde : elle sait d’ailleurs si bien travailler et filer !

87. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Je ne reproche d’ailleurs rien à M.  […] J’avoue d’ailleurs qu’il ne m’a jamais ennuyé. […] Rien d’ailleurs de plus agréable et de plus facile. […] Il y a d’ailleurs de jeunes taupes. […] Un roman d’ailleurs ne démontre rien.

88. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Ils comportent d’ailleurs une matérialité tangible. […] Il ne vivait pas seul, d’ailleurs. […] D’ailleurs, nous ne savons à peu près rien de sa vie. […] Un Dieu, d’ailleurs, doit-il pleurer ? […] D’ailleurs, dans la proposition même de M. 

89. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Je ne nie pas, d’ailleurs, que cette continuité de gaieté légère y soit en un sens un défaut. […] Il ne croit pas d’ailleurs être le premier qui se soit avisé de raisonner ou de réfléchir sur son art. […] Il y avait d’ailleurs, en ce temps-là, plus d’un Samuel Bernard comme plus d’un La Fare. […] Souvenons-nous d’ailleurs qu’une tragédie seulement passable n’est pas déjà si facile à faire. […] D’ailleurs, je le répète, je ne méconnais point ses mérites.

90. (1903) La pensée et le mouvant

C’est d’ailleurs fort naturel. […] Il en est une autre, que nous subissons, et qui ne s’impose d’ailleurs qu’à la longue. […] À cette illusion d’ailleurs tout l’encourage. […] L’explication s’en trouvera d’ailleurs dans la structure du cerveau. […] D’ailleurs, à regarder du dehors, tout semblait devoir rapprocher M. 

91. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

D’innombrables détails matériels des évangiles trouvent, d’ailleurs, leur commentaire dans le Talmud. […] Nous avons d’ailleurs, à cet égard, un témoignage capital de la première moitié du IIe siècle. […] Chacun, d’ailleurs, puisait largement dans la tradition évangélique se continuant autour de lui. […] L’analogie, d’ailleurs, n’est pas complète, et la différence est en faveur du quatrième évangile. […] En même temps, d’ailleurs, qu’on voulait peindre le maître, on voulait le démontrer.

92. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Quoi qu’il en soit de ce rigorisme qui doit après tout moins exciter le blâme que le regret, on trouve d’ailleurs dans son livre des détails sur l’armée et sur l’émigration, d’où ressortent des vues générales assez curieuses, ce nous semble, et qu’on ne saurait trop rappeler. […] Il est vrai que ces places étaient peu considérées dans le monde, parce qu’on n’y voyait que le salaire des services ; elles étaient néanmoins une consolation et un but pour un cœur plébéien avide d’espérance ; et d’ailleurs l’exemple de Fabert n’était-il pas là, attestant que la gloire avait une fois été permise ? […] La diction en est d’ailleurs correcte, élégante et souvent fleurie : M. de Dampmartin en effet cultivait les lettres même avant la Révolution, et la rédaction de ces Mémoires atteste une plume exercée.

93. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

D’ailleurs, il savoit s’élever, quand les circonstances & les caracteres exigeoient plus de force & d’élévation. […] D’ailleurs, Boileau, nous le répétons, n’avoit en vue que les Tragédies de Quinault, & rendoit justice à ses autres Ouvrages, comme il s’en explique lui-même dans une de ses Préfaces. « En attaquant [dit-il] dans mes Satires les défauts de quantité d’Ecrivains de notre Siecle, je n’ai pas prétendu pour cela ôter à ces Ecrivains le mérite qu’ils peuvent avoir d’ailleurs.

94. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Ce « Chef d’École » — rôle ou d’ailleurs l’appelait la qualité d’aîné de sa petite bande (il a quelque 30 ans) — n’est ni le plus fécond ni le plus original de ces poètes, néanmoins l’accent tout particulier de tel de ses poèmes, les qualités de sonorité et de coloris qui distinguent son style font de ses œuvres des livres de bibliothèque. […] Pour les Jeunes dont nous nous occupons c’est d’ailleurs un « ancêtre ». […] Stuart Merrill Auteur des Gammes qui ont rencontré dans la presse quelques approbateurs, est resté plutôt parnassien, ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs de faire preuve de talent.

95. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Cet empiétement de l’art sur la science, qui empêche celle-ci de se développer, est d’ailleurs facilité par les circonstances mêmes qui déterminent l’éveil de la réflexion scientifique. […] Puisque, d’ailleurs, on ne conçoit pas que l’évolution sociale puisse être autre chose que le développement de quelque idée humaine, il paraît tout naturel de la définir par l’idée que s’en font les hommes. […] Ce passage y est, d’ailleurs, moins difficile à effectuer qu’en psychologie. […] Elle est, d’ailleurs, la base de toute méthode scientifique. […]  Conception, d’ailleurs, controversable.

96. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

D’ailleurs, il est un défaut de mon pays pour lequel je me sens une irrésistible faiblesse. […] Le malheur de la vie des poètes est d’ailleurs toujours le bonheur de leur gloire. […] D’ailleurs, cette verve même n’appartient pas uniquement à M.  […] … Tel est et tel ne cesse pas d’être, dans tout ce recueil d’ailleurs fort mince, l’amour poétique de M. 

97. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Le plaisir a flatté, moins ses sens que sa curiosité froide d’analyste. et d’ailleurs la réflexion qui l’y accompagnait ne l’eût jamais laissé s’y flétrir, si elle devait fatalement le désenchanter. […] Ce n’est donc même pas, à vrai dire, par idiopathie, qu’il a pu s’aventurer dans une métaphysique fort peu propre à s’accommoder d’une méditation sommaire, et qui ne semble d’ailleurs avoir servi qu’à exercer les transcendances récréatives d’un cerveau purement déductif. — Qu’il soit vraisemblable, après cela, que M.  […] Vaut-il d’ailleurs la peine de se borner au souci de savoir si l’on doit se figurer M.  […] France aime redire qu’elle est toute personnelle et référente à chacun, et laquelle est des cabotins et des reîtres, de cette morale qui est l’intelligence facultative du mal et la science du présentable ; il ne s’agit pas d’elle, qui pourrait être également la somme des préjugés communs aux neuf dixièmes des hommes, et dont, d’ailleurs, un bon nombre se prélassent, comme déifiés dans les augustes écrins juridiques. […] France, qui, à vrai dire, ne connaît ou ne veut connaître du scepticisme que sa forme apparente, ce brillant de la nuance négative qui met tout de suite à l’aise, parce qu’il plaide la cause de l’idée générale, contre les prétentions de l’idée personnelle, ou, du moins, parce qu’il a cet air-là, et que d’ailleurs, très certainement, il est altier, impossible à compromettre, à ternir, à humilier, et aristocratique, et encore et surtout spirituel.

98. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

L’affectation du style nuit d’ailleurs à l’expression du sentiment, et par conséquent à la vérité. […] On demandera sans doute comment une langue sujette à ce défaut importun, timide d’ailleurs, sourde et peu abondante, a fait dans l’Europe une si prodigieuse fortune ? […] Cicéron, si difficile d’ailleurs sur tout ce qui avait rapport à l’harmonie du style, condamne avec raison Théopompe, pour avoir porté jusqu’à l’excès le soin minutieux d’éviter le concours des voyelles2. […] Il ne faut donc pas s’étonner si quelques modernes, en rendant justice d’ailleurs à l’éloquence de Démosthène, n’en ont pas paru échauffés au même degré que les Athéniens. […] Le style serré, quand il n’est d’ailleurs ni décousu ni obscur, a le premier de tous les mérites, celui de rendre le discours semblable à la marche de l’esprit, et à cette opération rapide par laquelle des intelligences se communiqueraient leurs idées.

99. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Cette résistance est soumise d’ailleurs à des variations d’intensité. […] Ortega éprouve à lire Proust et dont il note d’ailleurs lui-même la haute qualité. […] Il avait pour les obtenir une méthode extraordinaire, d’ailleurs purement instinctive. […] Son grief revenait indéfiniment, comme une vague d’ailleurs amicale, battre ma position. […] D’ailleurs, ce goût elle l’apporte dans ses toilettes, dans son jeu.

100. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Depuis Balzac, à qui, d’ailleurs, M.  […] D’ailleurs, il n’y songea pas, sans doute. […]D’ailleurs, les discours ne s’improvisent pas. […] L’équilibre social est à ce prix… D’ailleurs, écoutez ce petit apologue. […] C’était d’ailleurs une raison.

101. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Que si, d’ailleurs, les morts pouvaient revivre, qui de nous le leur souhaiterait ? […] plus modérée d’ailleurs, mais plus ferme aussi dans sa modération ? […] La dernière, celle de l’Évolution, a d’ailleurs pour elle d’être plus conforme aux données de la science contemporaine. […] À la ville, répond Bayle, quoique d’ailleurs il y ait plus de corruption à la cour. […] Où est-elle d’ailleurs, de quel côté ?

102. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

* * * La vérité, d’ailleurs, c’est que l’acte en question est toléré par la « morale » commune, même par celle des gens « comme il faut », — à condition de demeurer secret. […] N’avez-vous point entendu dire que, rassurées par la bienfaisante antisepsie, des noceuses, les unes du monde et les autres d’ailleurs, hésitaient peu à se faire délivrer une fois pour toutes afin d’être tranquilles, attendu que sublata causa tollitur effectus ; et que cette opération, préservatrice de la maternité, était presque à la mode, au point qu’un humoriste a pu écrire que ce dont elles se débarrassent « ne se porte pas cette année ?  […] Il est très facile, mais complètement inutile — et d’ailleurs quels titres y aurais-je ?

103. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

Nous aurons une soirée intéressante, mais, d’ailleurs, il faut le dire, d’un intérêt fort différent de ceux qui nous avaient tout d’abord ligués. Et moi, adhérent de la « Patrie Française », si je suis assez magnanime pour reconnaître à mes compatriotes le droit de se grouper dans l’intention d’afficher et de propager des idées qui m’offensent, je trouve tout de même qu’on exigerait beaucoup de mon libéralisme, en me demandant, à cette minute, de m’allier avec la Société des Droits de l’Homme contre une législation d’ailleurs blâmable.‌ […] Voilà pourquoi nous avons si souvent proclamé le respect que nous inspirait une œuvre contre laquelle nous avons, d’ailleurs, deux objections très graves…‌ Or, un jour que nous avions ici même exprimé nos regrets d’une belle œuvre interrompue par la mort, nous avons reçu (d’une source sûre, mais qu’il importe peu d’indiquer) les notes que Taine avait rédigées sur « l’Association » et qui devaient se placer immédiatement à la suite de son tome II du Régime moderne.‌

104. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

J’ai d’ailleurs les manières honnêtes et l’humeur assez douce ; je rends volontiers service ; je hais les murmures et les détractions ; je suis porté d’inclination au travail, et je ne crois pas vous avoir déshonoré dans les petits emplois dont j’ai été chargé. […] Cependant on m’écrit de province qu’un visiteur, se vantant à table d’avoir contribué à m’y faire venir, en a donné pour raison que j’y serois moins dangereux qu’autre part, et qu’il falloit d’ailleurs tirer de moi tout ce qu’on peut du côté des sciences, puisqu’il seroit contre la prudence de me confier des emplois. […] Vous n’ignorez pas d’ailleurs le petità et non obtentà. […] En comprenant d’ailleurs que Prevost, de l’humeur dont on le connaît, a dû avoir inévitablement à se plaindre des préventions et des tracasseries monacales, on ne saurait juger que ces préventions aient été tout à fait sans motif et sans fondement : il se chargeait lui-même de les justifier par l’issue. […] La note précédente fournirait d’ailleurs une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de l’absurdité d’une anecdote qui courut dans le temps.

105. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Si, d’ailleurs, la vieillesse est déjà, par elle-même, une maladie, comment distinguer le vieillard sain du vieillard maladif ? […] Cette difficulté est, d’ailleurs, spéciale à la sociologie. […] Si, d’ailleurs, cet exemple est particulièrement démonstratif — et c’est pourquoi nous avons cru devoir nous y arrêter — il en est bien d’autres qui pourraient être utilement cités. […] Notre méthode a, d’ailleurs, l’avantage de régler l’action en même temps que la pensée. […] D’ailleurs, de ce que le crime est un fait de sociologie normale, il ne suit pas qu’il ne faille pas le haïr.

106. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Elle s’y oppose d’ailleurs directement s’il est vrai que, en raison même de son homogénéité parfaite, une société a toutes les chances possibles d’être fermée, exclusive, et de modeler à son image, fermés et exclusifs, les esprits qu’elle rassemble. […] D’ailleurs, abstraction faite des ressemblances qu’il établit entre membres de sociétés différentes, l’accroissement de l’hétérogénéité intérieure d’une société doit par lui-même élargir ses concepts sociaux. […] Il y a, d’ailleurs, plus d’une raison pour que, dans les groupes très homogènes, les droits propres à la personne soient formellement méconnus. […] D’ailleurs, et plus directement, par les sentiments qu’elle inspire aux individus qu’elle distingue comme par la façon dont elle les tient liés, la division du travail rend leur égalisation nécessaire. […] Elles aussi tendent vers l’universalité ; les dogmes précis, apanages d’une secte, d’une cité, ou d’une nation font place peu à peu à des croyances vagues qui embrassent le monde, et, en même temps qu’elles s’élargissent, se fondent d’ailleurs les unes dans les autres ; c’est l’âge des « congrès de religions ».

107. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

D’ailleurs les mécomptes allaient se succéder rapides et cruels. […] S’il a un petit groupe de fidèles, Napoléon est d’ailleurs environné d’ennemis. […] Mais d’ailleurs en quel sens prend-il ce mot ? […] Service inappréciable, d’ailleurs. […] Quelles qu’en soient d’ailleurs les causes, le fait est incontestable.

108. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

Il est juste pourtant de consacrer quelques mots à celui que Stuart Mill appelle « le premier père de l’Association. » D’ailleurs, en marquant le point de départ de l’École, on en comprendra mieux l’évolution. […] En rapprochant, sur la foi d’une hypothèse d’ailleurs, la vibration nerveuse de la sensation, il pose les premières bases d’une explication nouvelle du rapport physique et du moral, qui consiste à tout réduire, en dernière analyse, à l’association d’un état de conscience et d’un mouvement ; nous la verrons se produire dans la deuxième période de notre Ecole. […] D’ailleurs un opuscule anonyme publié à Lincoln, en 1747, sous ce titre : An enquiry into the origin of human appetites and affections, shewing how each arises from association, written for the use of the young gentlemen at the Universities contient déjà une formule très nette de la loi d’association, de « l’union inséparable » et des « latent impressions. » Cette dissertation a été rééditée par le docteur Parr.

109. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Mais la Chronique de Bertrand du Guesclin, du trouvère Cuvelier, pour être d’ailleurs plus plate que la Chanson de Renaud de Montauban, ne laisse pas de lui ressembler bien plus qu’elle n’en diffère. […] Que d’ailleurs, à ce titre même, et en raison de ce qu’ils contiennent de réalité vivante, d’actualité contemporaine de Louis XI ou de Charles VII, les Mystères nous soient de précieux documents pour l’histoire des mœurs, on n’en disconvient pas. […] Il faut ajouter, de l’édition Méon, 1826, Paris : Le Couronnement Renart — Renard le Nouvel ; — et Renard le Contrefait, édition Wolf, 1861, Vienne. — Une pièce comme celle que Rutebeuf a intitulée Renart le Bestourné peut servir à prouver la popularité du Roman, mais n’en fait d’ailleurs partie à aucun titre. […] La Farce de Pathelin n’est après tout qu’un fabliau dialogué ; — dont la donnée n’a rien de très spirituel, ni de très profond ; — quoique d’ailleurs la farce soit très bonne. — Qu’il faut maintenir la distinction des genres ; — et, à ce propos, d’une excellente page de Renan sur la bassesse de sentiments dont témoigne la Farce de Maître Pathelin. […] On trouvera d’ailleurs d’excellentes analyses de tous les Mystères qui nous sont parvenus, manuscrits ou imprimés, dans le second volume de M. 

110. (1925) La fin de l’art

Ils ont traité de même d’ailleurs la plupart des villes célèbres de l’Europe. […] D’ailleurs, ce n’était pas un esprit grossier. […] Je ne sais d’ailleurs pas s’il est des épées sans rigoles ? […] D’ailleurs, qu’était en dernier lieu l’Ile-de-France ? […] D’ailleurs, c’est là un point secondaire.

111. (1932) Les idées politiques de la France

Le mouvement porte d’ailleurs un nom religieux, un nom à majuscule : c’est le Progrès. […] Il y a là, d’ailleurs, un fait européen. […] Rien de plus lamartinien, d’ailleurs. […] Je ne veux pas dire d’ailleurs que le Français moyen lui soit hostile. […] Ces termes de géographie et de roman représentent d’ailleurs un idéal.

112. (1929) Amiel ou la part du rêve

Quand les mots d’ordre viennent d’ailleurs, on n’est plus que province. […] Cette croix est d’ailleurs faite à la mesure des petites misères supportables et quotidiennes. […] Il commence d’ailleurs à être temps. […] Pourquoi pas, d’ailleurs ? […] Il gardait d’ailleurs la rue des Belles-Filles pour sa bibliothèque et sa solitude.

113. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacaresco, Hélène (1864-1947) »

Elle ne s’y soumet d’ailleurs que pour mettre mieux en relief une originalité d’ailleurs très vive.

114. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Ne les considérons pas, d’ailleurs, comme étant sans rapports entre eux. […] Tout ceci n’offre d’ailleurs aucune difficulté. […] Le travail de création commence… Cette création va d’ailleurs se faire toute seule. […] D’ailleurs le germe paraît bien acquérir le caractère précis qu’il conservera et qui en fera l’originalité. […] Les choses d’ailleurs ne se passent pas toujours ainsi, et parfois il ne reste qu’une apparence de déviation.

115. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Il n’y a pas d’ailleurs de plus sûr moyen de perfectionner ce qu’on sait que de l’enseigner. […] Bossuet y avait eu d’ailleurs des devanciers illustres. […] Il n’exclut d’ailleurs aucune forme de gouvernement. […] Loin d’ailleurs de l’aigrir, l’obstination de Fénelon ne fit d’abord que l’inquiéter pour lui-même. […] Cet appui était d’ailleurs secret.

116. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

D’ailleurs, quoiqu’une action fournisse une réflexion morale, ce n’est pas une conséquence que l’auteur ait eu dessein de l’y mettre. […] La pharsale et le lutrin sont aussi bien des poëmes épiques que l’iliade ; et supposant d’ailleurs toutes choses égales dans ces ouvrages, on aura droit de se plaire à l’un plus qu’à l’autre, pourvû qu’on ne s’abandonne pas à traiter le goût contraire d’ignorance et de mauvais sens. […] Il ne paroît pas d’ailleurs qu’Homere ait une idée fixe de cette premiere cause. […] Des auteurs chrétiens, sensés et religieux d’ailleurs, ont voulu réhabiliter la mémoire de ces dieux, qui n’ont pas toujours trouvé grace devant leurs propres adorateurs. […] Je demande d’ailleurs à ces partisans si zêlés, quelle application ils peuvent faire de ce principe, aux autres espéces de répétition ?

117. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

D’ailleurs où les entendraient-ils ? […] Ces deux hommes peuvent d’ailleurs ne faire qu’un ; Stendhal nous en offre un excellent exemple. […] Et d’ailleurs n’y a-t-il pas plus d’écrivains qui payent pour être imprimés que d’auteurs qui payent pour être joués ? […] D’ailleurs, le théâtre d’aujourd’hui ne semble nullement inférieur à celui d’hier. […] D’ailleurs, « ce qui prouve que le livre est supérieur au théâtre », formule M. 

118. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Vielé-Griffin s’y intéresse davantage, mais encore d’assez loin et, comme pour M. de Régnier d’ailleurs, c’est en sa technique qu’on étudiera le mieux la musique qu’il apporte. […] Il est d’ailleurs très difficile d’allitérer ainsi sur une dominante, et les poètes les plus musiciens, fût-ce M.  […] — se reflète en son esthétique et fasse de celle-ci non pas la doctrine du self-government, qui est la plus féconde et suppose d’ailleurs des lois, mais celle d’une parfaite Anarchie. […] Je n’ai pas d’ailleurs la puérile prétention de rien inventer, sinon, peut-être, un Poème. […] La musique n’est-elle pas d’ailleurs — oh !

119. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Quelques exemples suffiront d’ailleurs pour rendre sensible cette division, dont l’importance n’est pas encore convenablement appréciée. […] Cette considération, d’ailleurs, me donnera lieu d’établir, relativement à l’exposition de nos connaissances, un principe général dont j’aurai plus tard à présenter de fréquentes applications. […] (4) La discussion précédente, qui doit d’ailleurs, comme on le voit, être spécialement développée plus tard, tend à préciser davantage, en le présentant sous un nouveau point de vue, le véritable esprit de ce cours. […] De tels défauts secondaires, qui sont strictement inévitables, ne sauraient prévaloir contre une classification qui remplirait d’ailleurs convenablement les conditions principales. […] Cette considération est tellement frappante, que, malgré son extrême importance pratique, je n’ai pas besoin d’insister davantage en ce moment sur un principe qui, plus tard, se reproduira d’ailleurs inévitablement, par rapport à chaque science fondamentale.

120. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Toutes ces questions d’intention sont, d’ailleurs, trop subjectives pour pouvoir être traitées scientifiquement. […] D’ailleurs, il n’y a rien dans la société que des consciences particulières ; c’est donc dans ces dernières que se trouve la source de toute l’évolution sociale. […] D’ailleurs, quelle peut être la portée d’une telle adhésion ? […] D’ailleurs, la science ne connaît pas de causes premières, au sens absolu du mot. […] Notre définition du fait, social ne faisait, d’ailleurs, que marquer d’une autre manière cette ligne de démarcation.

121. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Cette représentation abstraite est d’ailleurs une. […] Il est rare, d’ailleurs, que les deux opérations s’accomplissent isolément et qu’on les trouve à l’état pur. […] Souvent d’ailleurs les images, après avoir simplement joué entre elles, me demandent de recourir au schéma pour les compléter. […] Cette intellection tout automatique s’étend d’ailleurs beaucoup plus loin qu’on ne se l’imagine. […] Il s’en faut d’ailleurs que le schéma reste immuable à travers l’opération.

122. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Son mot, d’ailleurs, sur La Bruyère est excellent : « La Bruyère pensait profondément et plaisamment. » Que voulez-vous de mieux ? […] Il a tellement pris soin, d’ailleurs, de les joindre et de les entrelacer à ses documents et à ses textes, et de morceler ces derniers, qu’il est difficile de démêler les uns d’avec les autres : c’est une vraie pelote d’aiguilles très-fines. […] Plusieurs lettres, tout amicales d’ailleurs, furent échangées entre nous. […] J’espère d’ailleurs que le temps pourra quelquefois me justifier ; il apportera sur notre homme de grosses découvertes, mais on se souviendra des petites : la transcription, enfin raisonnable, de la lettre de La Bruyère à Santeul ; l’anecdote de la lettre de celui-ci remerciant La Bruyère de son portrait ; le certificat de licences prises par La Bruyère à Orléans ; l’anecdote de La Bruyère et du prédicateur ; celle de M. le Prince ne se frottant pas, pour s’en amuser, à son caustique gentilhomme ; la mention du mariage du frère aîné avec la fille de M. de Novion, par laquelle se trouve expliqué tout le côté parlementaire du livre ; l’histoire très-complétée de la petite Michallet, de son mariage, et du livre qui fut sa dot ; l’histoire non moins complétée des candidatures de La Bruyère et de sa réception à l’Académie ; le récit de sa mort soupçonnée de poison, etc., bien d’autres choses qu’on ne voit pas encore, parce que je n’ai rien fait pour les montrer ; pauvres aiguilles, comme vous dites, que j’ai perdues négligemment dans une botte de foin… » De mon côté, je ne restai pas sans réponse. […] Voici le portrait que trace de M. de Valincour Saint-Simon qui, d’ordinaire, ne flatte guère son monde : « C’était un homme d’infiniment d’esprit, et qui savait extraordinairement ; d’ailleurs, un répertoire d’anecdotes de Cour où il avait passé sa vie dans l’intrinsèque, et parmi la compagnie la plus illustre et la plus choisie ; solidement vertueux et modeste, toujours dans sa place, et jamais gâté par les confiances les plus importantes et les plus flatteuses : d’ailleurs très-difficile à se montrer, hors avec ses amis particuliers, et peu à peu, très-longtemps, devenu grand homme de bien.

123. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Un sentiment supérieur à l’idée de louange, et qui se formait en moi à cette lecture, est le respect qu’inspirent de semblables travaux pour la jeune vie, d’ailleurs si ornée, qui s’y consacre avec ardeur. […] Fille de paysans, sans éducation, elle ne pouvait composer ses tableaux de mémoire ; sa bonne foi d’ailleurs, sa simplicité parfaite, sa piété ardente, sont attestées par les hommes les plus éclairés qui la visitèrent. […] J’eus soin d’ailleurs de m’y maintenir dans cette ligne de neutralité littéraire que j’aime à observer, surtout en face de doctrines tranchées et absolues. […] Il ne me déplaît pas d’ailleurs de passer à la postérité sous l’habit que vous m’avez fait, et dont je vous remercie cordialement. […] Son Histoire des Moines d’occident, si éloquente qu’elle soit, montre d’ailleurs à quel point il sait se passer de critique.

124. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254

D’ailleurs le caractere que M.  […] D’ailleurs la bataille de Trasiméne ne fut point le premier succès d’Annibal en Italie. […] D’ailleurs on a toujours repris les poëtes tragiques de la Grece de ces fautes qui nuisent à la vrai-semblance de leurs suppositions, en combattant des veritez certaines et connuës.

125. (1915) La philosophie française « II »

Mais, tandis que les grands penseurs allemands (même Leibniz, même Kant) n’ont guère eu, en tout cas, n’ont guère manifesté, de sens psychologique, tandis que Schopenhauer (tout imprégné, d’ailleurs, de la philosophie française du XVIIIe siècle) est peut-être le seul métaphysicien allemand qui ait été psychologue, au contraire il n’y a pas de grand philosophe français qui ne se soit révélé, à l’occasion, subtil et pénétrant observateur de l’âme humaine. […] Nul, d’ailleurs, n’a plus contribué à fonder cette psychologie scientifique qu’un Moreau de Tours, un Charcot ou un Ribot. […] À cette idée on pourra toujours en opposer une autre, avec laquelle on construira, selon la même méthode, un système différent ; les deux systèmes seront d’ailleurs également soutenables, également invérifiables ; de sorte que la philosophie deviendra un simple jeu, un tournoi entre dialecticiens.

126. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Qu’importe, d’ailleurs ? […] » Il suffirait d’ailleurs que la mère pût avoir des doutes. […] L’habileté y est, d’ailleurs, presque excessive. […] Sa conscience est d’ailleurs si tranquille ! […] D’ailleurs, nous lie serons pas exigeants.

127. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

C’est ou un bond indivisible (qui peut d’ailleurs occuper une très longue durée) ou une série de bonds indivisibles. […] Mais il importe de l’envisager sous un autre aspect, qui n’est d’ailleurs qu’une transposition du premier. […] La reconstitution était d’ailleurs instantanée, l’enfant la trouvait toute faite, quand il ouvrait la boîte au sortir du magasin. […] Elle peut d’ailleurs le faire, précisément parce que le passé est du déjà inventé, du mort, et non plus de la création et de la vie. […] Entre cette conception de la nature et le cartésianisme on retrouverait d’ailleurs les intermédiaires historiques.

128. (1757) Réflexions sur le goût

Ainsi un philosophe dénué d’organe, eût-il d’ailleurs tout le reste, sera un mauvais juge en matière de poésie. […] Faute de suivre cette méthode, l’imagination échauffée par quelques beautés du premier ordre dans un ouvrage, monstrueux d’ailleurs, fermera bientôt les yeux sur les endroits faibles, transformera les défauts même en beautés, et nous conduira par degrés à cet enthousiasme froid et stupide qui ne sent rien à force d’admirer tout ; espèce de paralysie de l’esprit, qui nous rend indignes et incapables de goûter les beautés réelles. […] Mais qui ne voit d’ailleurs que ce second vers serait encore faible et froid, même après avoir été remis à sa véritable place ? […] Ajoutons qu’il n’est point à craindre que la discussion et l’analyse émoussent le sentiment ou refroidissent le génie dans ceux qui posséderont d’ailleurs ces précieux dons de la nature.

129. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Livre grave, qui se fronce et se donne un mal terrible pour être profond ; illisible d’ailleurs, quand on ne connaît pas le chinois de la philosophie moderne, et qui, pour cette raison, mériterait d’être traduit ! […] Doublet, quel que soit son âge d’ailleurs, est un franc jeune homme en philosophie. […] Honteux d’être obligé de rétrograder jusque-là, car il a un bon sens qui se révolte probablement contre les conclusions de sa philosophie, l’historien de l’intelligence essaie de s’abriter sous l’opinion (d’ailleurs rétractée) de saint Augustin, dont le génie, comme on le sait, élevé dans les écoles, oscilla plus d’une fois aux souffles de son temps, avant de devenir la ferme lumière qui a brillé dans le monde catholique, phare immobile à travers les siècles ! […] Ils se font ainsi justice eux-mêmes, et d’ailleurs, avant tout, même avant les convenances et les respects d’école, la vérité !

130. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Si d’ailleurs on y répondait, comme l’auteur même de la question [Cournot, Considérations sur la marche des idées dans les temps modernes, t.  […] On se grise royalement, au Temple, chez les Vendôme, où d’ailleurs ce n’est pas ce que l’on fait de pis. […] De récentes recherches ont établi que d’ailleurs jamais œuvre de polémique n’avait été plus laborieusement ni plus impartialement préparée [Cf.  […] Il a d’ailleurs moins agi sur les idées, — et, comme on le verra plus loin, ses attaques ont tout à fait échoué contre la préciosité Cf.  […] Aussi, pour Corneille, comme d’ailleurs en général pour les grands écrivains, n’indiquerons-nous en fait de sources que ce qu’il nous paraît indispensable d’en connaître.

131. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Il y a des natures, distinguées d’ailleurs, qui sont singulièrement prédestinées à la crédulité ; il ne s’agit pour elles que de savoir de qui elles seront dupes, et par malheur elles ne font pas le choix. […] On sait d’ailleurs que Ramond retourna en Suisse dans les années 1783-1784, et pour y rejoindre sans doute Cagliostro ; il l’accompagna ensuite à Lyon, et ce fut lui qui, par ordre du cardinal, l’installa à Paris, dans la rue Saint-Claude au Marais, en février 1785, prenant à cet effet tous les arrangements et passant tous les marchés nécessaires. […] Une grave complication, qui amena une catastrophe, vint altérer et envenimer ces relations, d’ailleurs assez innocentes et anodines, de Cagliostro avec le cardinal de Rohan. […] Ramond rendit, d’ailleurs, au cardinal le plus grand des services pour sa justification. […] Daru très jeune, lui ayant écrit en 1788 pour le consulter sur l’opportunité de publier à celle date un poème épique dont la guerre d’Amérique serait le sujet, et ayant paru attribuer la préséance dans la famille des Muses à celle qui présidait aux sciences, Ramond, en répondant, lui rappelait que c’est la poésie au contraire à laquelle il appartient de donner à tout la vie et l’immortalité ; et convenant d’ailleurs que les circonstances étaient peu propices à l’épopée, il ajoutait : Mais c’est la destinée ordinaire des grands ouvrages de ce genre de n’être jamais des ouvrages de circonstance ; et si, par cette raison, leur succès est plus lent et plus difficile, leur gloire est plus pure et moins mortelle.

132. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

D’ailleurs nous ne pouvons pas tous servir notre pays de la même façon ; chacun fait de son mieux, suivant ce que Dieu lui a réparti. […] Mais qu’on veuille y réfléchir : je le demande, Gœthe étant ce qu’il était par sa nature, par ses tendances, par la région élevée où habitait sa pensée, pouvait-il avoir une autre opinion sur le jeune et brillant poëte, dont il reconnaît d’ailleurs en maint endroit le grand talent d’imagination et la puissance ? […] Nulle part, même chez Manzoni, que d’ailleurs il goûtait et prisait tant, Gœthe n’aime ce qu’il appelle « les abominations » ; et, à ce titre, la peste du roman des Fiancés lui déplaisait. […] Non, il n’est pas jaloux de Byron, quoiqu’il ait dit de lui un jour, faisant remarquer que ce grand révolté n’observait de règle que celle des unités dans ses tragédies : « Cette limite qu’il se posait en observant les trois unités convenait d’ailleurs à son naturel, qui tendait toujours à franchir toutes limites. […] Dumont, de Genève, un des préparateurs de Mirabeau, publia ses Souvenirs en 1832 et raconta comment cela se passait autour du grand tribun, sans prétendre d’ailleurs le diminuer ; mais le cri en France fut presque unanime, comme si Dumont avait commis un sacrilège.

133. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Herold, ne s’enlisèrent en ce moyen âge fabuleux : sagement ils le concédèrent aux peintres, D’ailleurs rien n’était moins obscur que les légendes archéologiques contées vers 1889. […] L’inexactitude de certaines assertions, d’ailleurs banales, confine au comique. […] Ohnet, dont la mentalité m’est mal connue, c’est le réserviste Déroulède, expert en tirs, c’est un sportsman, Guy de Maupassant, doué d’ailleurs d’un sens très violent de la vie et d’une fameuse facilité littéraire, mais d’instruction superficielle, et c’est un marin, M.  […] (Cette commodité ne garantit d’ailleurs pas la justesse : il fut longtemps de clarté indiscutable que le soleil tournait autour de la terre.) […] Le coup d’épaule — je ne dis pas le déhanchement — indispensable pour parvenir « à la hauteur » est d’ailleurs le plus fortifiant des mouvements.

134. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Tandis que pour cette tâche, en effet, M. de Bonald était trop purement métaphysicien, M. de Chateaubriand trop distrait et profane, M. de Maistre d’une lecture peu accessible et alors presque inconnu, voilà que s’élevait un théologien ardent, unissant la hauteur des vues au caractère pratique, écrivain, raisonneur et prêtre, empruntant à Port-Royal, aux gallicans et à Jean-Jacques les formes claires, droites et françaises de leur logique et de leur style, les emplissant par endroits d’une invective de missionnaire, catholique d’ailleurs en doctrine comme Du Perron et Bellarmin. […] D’ailleurs le christianisme antérieur, qui s’en déduisait, renversait tous leurs préjugés sur le dogme catholique, dont, en effet, la plus large idée à nous, fils du siècle, nous était venue la veille par les conférences de Saint-Sulpice. […] Il n’en fut donc pas le seul, l’essentiel auteur, et on peut expliquer ainsi, s’il en est besoin, l’espèce de contradiction, d’ailleurs fort légère, qu’on s’est plu à faire remarquer entre certaines opinions énoncées par lui dans la suite, et un ou deux passages du discours préliminaire de ce livre. […] Il sentit que, dans l’âge futur régénéré, l’union de l’ordre de justice et de vérité avec l’ordre matériel n’aurait plus lieu que par un mode libre et nouveau, convenable à la virilité des peuples ; il avait hâte d’ailleurs de voir tomber ces liens  adultères qui, enchaînant un timide ou cupide clergé à un pouvoir enivré de lui-même, retardaient l’éducation spirituelle si arriérée et le ravivement du christianisme. […] Les systèmes mitoyens n’ont d’autre effet que de tourner contre lui tout ce qui dans l’État est doué de quelque action… Trouverait-on, quelle que soit d’ailleurs la nature de ses opinions, un homme, un seul homme qui veuille ce qui est, et ne veuille que ce qui est ?

135. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

C’est d’ailleurs un événement à peu près unique dans la vie, et qui sert plus qu’aucun autre à la connaissance parfaite de cette classe d’hommes qu’on appelle courtisans. […] La famille royale n’en était même pas instruite par lui, mais elle l’était d’ailleurs ; et n’osant pas venir, comme elle l’aurait voulu, pénétrer dans son intérieur pour savoir de ses nouvelles, elle se bornait à désirer qu’on le déterminât à revenir à Versailles. […] M. de Beauvau, d’ailleurs très-facile à vivre dans l’ordre ordinaire de la société, est ce qu’on appelle susceptible dans les choses qui tiennent à sa charge. […] D’ailleurs, je trouvais, au dedans de moi, assez juste que le roi, qui n’avait jamais dans sa vie goûté plus délicieusement aucun plaisir que celui d’inquiéter tous les gens qui l’entouraient sur leur santé, de leur annoncer la mort future ou prochaine, savourât d’avance, à son tour, la sienne, et se minât d’inquiétude. […] D’ailleurs, l’état du roi était même plus fâcheux que ne l’est communément à cette époque celui de ceux qui ont cette maladie.

136. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Et à cause de cela beaucoup de choses, sans échapper à son intelligence, restent en dehors de ses sympathies, quelque effort qu’il fasse d’ailleurs pour les aimer. […] Si un détail nous paraît faux ou choquant, cela n’est pas de conséquence, et d’ailleurs cela s’arrangera peut-être ou s’éclaircira un peu plus loin. […] Rien n’empêche d’ailleurs qu’un drame parfait soit par surcroît une œuvre de belle littérature : on en a vu des exemples aux deux derniers siècles et de nos jours. […] Elle n’est pas d’ailleurs si simple ni si facile à trancher, et on ne se la pose guère quand on écoute une tragédie de Racine, une comédie de Molière, une pièce de Dumas fils. […] Il y a dans la blague un certain mépris, très légitime d’ailleurs, pour les admirations convenues, pour les phrases toutes faites ; et à ce mépris se joint le plaisir de crever les ballons gonflés de vent, de se sentir supérieur en se prouvant qu’on n’est pas dupe.

137. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Que d’ailleurs nous le laissions en nous ou que nous le mettions hors de nous, le temps qui dure n’est pas mesurable. […] Peu importe d’ailleurs que ce soit un mobile ou un autre que nous adoptions comme compteur du temps. […] Cette analyse, qui n’a guère été tentée jusqu’à présent, nous révèle un fait dont pourrait d’ailleurs tirer parti la théorie de la Relativité. […] Comment d’ailleurs rejeter totalement l’expérience interne si l’on est physicien, si l’on opère sur des perceptions et par là même sur des données de la conscience ? […] Que le concept de point mathématique soit d’ailleurs naturel, c’est ce que savent bien ceux qui ont enseigné un peu de géométrie à des enfants.

138. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Nous nous en rapprocherons d’ailleurs indéfiniment, par le commun effort des bonnes volontés associées. […] Chacun de nous a d’ailleurs pu vérifier cette loi sur lui-même. […] On en dirait d’ailleurs autant de toutes les autres sensations. […] Que d’ailleurs ces deux existences — matière et conscience — dérivent d’une source commune, cela ne me paraît pas douteux. […] Parfois d’ailleurs le renseignement que nous nous figurons très loin, à l’infini, est à côté de nous, attendant qu’il nous plaise de le cueillir.

139. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Aucune doctrine philosophique, pourvu qu’elle s’entende avec elle-même, ne peut d’ailleurs échapper à cette conclusion. […] Les adversaires de l’associationnisme l’ont d’ailleurs suivi sur ce terrain. […] Ces plans ne sont pas donnés, d’ailleurs, comme des choses toutes faites, superposées les unes aux autres. […] Mais si la division de l’étendue est purement relative à notre action possible sur elle, l’idée de corpuscules indépendants est a fortiori schématique et provisoire ; la science elle-même, d’ailleurs, nous autorise à l’écarter. […] En même temps d’ailleurs que nous assistons à l’éclosion de cette conscience, nous voyons se dessiner des corps vivants, capables, sous leur forme la plus simple, de mouvements spontanés et imprévus.

140. (1929) Dialogues critiques

D’ailleurs, il n’est pas tenu à jour, et tel y est encore inscrit qui déclare avoir donné sa démission. […] D’ailleurs, elle tue bien mieux. […] Je crois d’ailleurs que le plus souvent il n’y tient pas, ni son ou sa partenaire non plus. […] D’ailleurs quel rapport avec le Journal des Goncourt ? […] D’ailleurs, on ne peut ne voir dans ce mot de Valéry qu’une boutade.

141. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Nous avons distingué trois termes, le souvenir pur, le souvenir-image et la perception, dont aucun ne se produit d’ailleurs, en fait, isolément. […] On observe d’ailleurs cette même exagération de la mémoire spontanée chez des hommes dont le développement intellectuel ne dépasse guère celui de l’enfance. […] La pathologie vient d’ailleurs confirmer ici, — sur des exemples grossiers, il est vrai, — une vérité dont nous avons tous l’instinct. […] Ici encore, d’ailleurs, la pathologie de la mémoire nous fournirait des renseignements instructifs. […] Pas plus dans un cas que dans l’autre, d’ailleurs, les souvenirs ne seront directement atteints ou lésés.

142. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

D’ailleurs, M.  […] Et, d’ailleurs, qui diable oserait l’entreprendre sérieusement ? […] Le temps est passé, d’ailleurs, des attendrissements imbéciles. […] D’ailleurs, il y a une autre raison. […] Ce n’est pas ici le lieu et, d’ailleurs, l’attrait me manque.

143. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

D’ailleurs, quel latin que celui de certains collèges ! […] Pourquoi, comme l’a remarqué un auteur moderne, telle compagnie, fort estimable d’ailleurs, qui a produit une nuée de versificateurs latins, n’a-t-elle pas un seul poète français qu’on puisse lire ? […] D’ailleurs, j’en prends à témoin les maîtres, l’émulation dans les collèges est bien rare ; et à l’égard de la société, elle n’est pas sans de grands inconvénients. […] D’ailleurs, il ne faut pas croire qu’un mot latin ou grec, pour avoir été employé par un bon auteur, soit toujours dans le cas de pouvoir l’être. […] Elles sont d’ailleurs presque aussi communes, même dans le discours ordinaire, que l’usage des mots pris dans un sens figuré, est commun dans toutes les langues.

144. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Ces séries pourront d’ailleurs être d’inégale importance. […] D’ailleurs, à côté de ces souvenirs normalement endormis, il en est d’éveillés et d’agissants. […] Le plus grand succès fut d’ailleurs remporté, ici encore, du côté où était le plus gros risque. […] Elle n’attendait d’ailleurs que cette occasion. […] Elles se ramènent à deux types, qui interfèrent d’ailleurs souvent l’un avec l’autre.

145. (1930) Le roman français pp. 1-197

Peu importe qu’on les appelle « épopées » ce qui d’ailleurs revient presque absolument au même. […] Comme d’ailleurs sans doute dans la réalité, les deux choses se mêlent de manière inextricable. […] Talent rude, énergique, tout à l’opposé, dans sa manière, à celle de Loti, que Farrère d’ailleurs vénérait. […] Il est vrai d’ailleurs que ce Français fournit d’ordinaire, individuellement, un effort considérable. […] C’est du “possible”, que nous élisons arbitrairement d’ailleurs, ça se voit tout de suite au style.

146. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

D’ailleurs les impuissants d’aujourd’hui sont des drôles sans drôlerie, et qui n’aiment guère insulter. […] D’ailleurs, vous avez peut-être raison de ne jamais parler des vrais écrivains. […] De tels péchés sont d’ailleurs véniels, puisqu’ils sont involontaires. […] D’ailleurs Jean-Jacques est le théoricien de l’absolutisme populaire, et M.  […] Qu’importe, d’ailleurs ?

147. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Le fond des récits et la façon dont ils sont traités les maintiennent au niveau des contes populaires indo-européens ou sémites, avec lesquels ces récits offrent d’ailleurs de manifestes ressemblances. […] On sait d’ailleurs qu’en France même, la pudibonderie… verbale ne remonte guère qu’à deux siècles et demi tout au plus. […] C’est, d’ailleurs, en les exagérant que l’humeur gaillarde du noir parvient à rendre comiques ces actes-là. […] J’ai répondu, je réponds encore ceci que ceux qui me les ont racontés appartenaient tous aux classes les plus modestes de la société ; que d’ailleurs, au cours de déplacements qui m’amenaient parmi des peuplades très diverses ; j’avais entendu raconter avec quelques variantes insignifiantes, les mêmes récits. […] Même dans le conte du serpent, cet animal agit plutôt en ingrat passif. — La Fontaine a d’ailleurs dit chez nous : … Que le symbole des ingrats.

148. (1922) Gustave Flaubert

Pas d’anticléricalisme d’ailleurs. […] Sa seule influence n’y aurait d’ailleurs pas suffi. […] Pas de jalousie d’ailleurs. […] On tirerait d’ailleurs de sa correspondance un manuel du célibataire. […] Flaubert d’ailleurs en convient.

149. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

Au xixe  siècle, c’est la sensibilité romantique qui prend d’ailleurs des aspects différents suivant les pays et les races ; puis c’est la sensibilité démocratique et socialiste qui est en train de se propager dans toute l’Europe, en s’adaptant, elle aussi, aux pays et aux tempéraments nationaux. […] Satisfactions d’ailleurs toujours insuffisantes. […] Ce qu’il y a de plus clair chez Stirner, dans cet ordre d’idées, c’est un besoin effréné d’indépendance, une revendication frénétique en faveur de la liberté des instincts ; revendication qui porte d’ailleurs sur les instincts les plus généraux de notre nature, ceux qui constituent le fond physiologique de tout être humain : l’instinct sexuel, la faim, l’instinct du bien-être. […] Cet individualisme d’ailleurs s’emporte et se supprime lui-même, de par son instantanéisme.

150. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

D’ailleurs, une science uniquement faite en vue des applications est impossible ; les vérités ne sont fécondes que si elles sont enchaînées les unes aux autres. […] Toutes les lois sont donc tirées de l’expérience ; mais pour les énoncer, il faut une langue spéciale ; le langage ordinaire est trop pauvre, il est d’ailleurs trop vague, pour exprimer des rapports si délicats, si riches et si précis. […] Ce caprice, qui lui-même d’ailleurs ne tarderait pas à se lasser, nous entraînerait sans doute bien loin les uns des autres et nous cesserions promptement de nous entendre entre nous. […] Ai-je besoin d’ailleurs de rappeler que M. 

151. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

D’ailleurs Heredia se trompe sur la place qu’il mérite dans le petit genre artificiel. […] Ce travailleur âpre et lent mérite d’ailleurs un salaire et je ne songe pas au ramasseur de mégots antiques sans me rappeler une anecdote lue, je crois, dans Quinte-Curce : On vanta à Alexandre un homme très habile : à une distance considérable, cet homme faisait passer par un trou minuscule une lentille. […] D’ailleurs on ne se refuse pas joie de railler un vaincu définitivement brisé. […] D’ailleurs, M. 

152. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Les pédants, qui se moquent de nous, ont glosé fort à leur aise sur Hypatia, l’Alexandrine, dont les écrits n’existent plus, et qui, d’ailleurs, n’avait écrit que des Commentaires sur Diophante et les Coniques d’Apollonius de Perge, Travail à la suite ! […] Mais cela n’est pas démontré d’abord ; et d’ailleurs, cela serait certain, qu’après tout ce ne serait là qu’un mariage philosophique, dans lequel le mari serait resté, — comme toujours, en matière d’idées, — le chef de la communauté. […] L’imagination, ce singe de l’intelligence, a dit Schiller, — ce qui n’est pas mal pour un Allemand, — l’imagination, qui est la première des facultés de la femme et d’un misérable siècle, chez qui la Raison est épouvantablement affaiblie, doit entraîner la femme, quand elle veut être littéraire, vers le roman dans lequel, d’ailleurs, elle cherche toujours un peu une place pour ses souvenirs et un miroir pour sa personne… D’un autre côté, par cela seul que le Roman est la forme la plus populaire des formes littéraires de ce temps, il rapporte du succès à plus bas prix… et l’Histoire, la sévère, l’Histoire, la désintéressée, n’a pas ces avantages… Il faut se croire très homme pour l’aborder. […] Et, d’ailleurs, la raison qu’elle donne, après Aristote, prouve plus la générosité de l’homme et son longanime oubli dans sa force, que la supériorité de la femme, qui était à démontrer.

153. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

C'est assez intéressant, mais trop long de documents, et, je le crois, un peu exagéré de conclusions, comme il arrive aisément à Cousin, qui est d’ailleurs un metteur en scène si habile, si dramatique et parfois si magnifique. […] Sue est d’ailleurs un assez bon garçon (good fellow,) qui ne prend pas trop au grave sa bonne fortune de grand homme ; il ne se donne pas pour un écrivain, mais pour un homme à idées et à combinaisons romanesques, ce qui est vrai. […] Tous ces détails sont faits peut-être pour intéresser, se rapportant au romancier le plus en vogue du jour et qui, je le répète, a d’ailleurs le bon esprit de prendre assez humainement son triomphe.

154. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Contre une légende »

Il est d’ailleurs beaucoup trop riche de substance pour pouvoir être résumé commodément en quelques lignes. […] Renan est devenu, aux yeux des esprits superficiels, synonyme de scepticisme et de dilettantisme, ces mots étant pris, d’ailleurs, dans leur sens le plus grossier. […] Puis, au lieu de le considérer dans les plus sérieux de ses travaux (qu’ils n’avaient point lus), et notamment dans toute la partie de son œuvre antérieure aux Dialogues philosophiques, les badauds l’ont jugé presque uniquement sur certaines fantaisies, délicieuses d’ailleurs, où il avouait lui-même que son imagination s’était donné carrière.

155. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Ces mots sont d’ailleurs sur la limite et on ne sait encore ce qu’ils deviendront : tramway semble s’acheminer vers tramoué plutôt que vers tranvé 75, quant à meeting, le peuple prononce résolument métingue, entraîné par l’analogie. […] Il était d’ailleurs bien inutile, puisque, d’après Viollet-Leduc, il a un exact correspondant en vrai français, bretèche 77. […] Cette niaiserie est d’ailleurs internationale, et le français joue chez les autres peuples, y compris l’Angleterre, le rôle de langue sacrée que nous avons dévolu à l’anglais.

156. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Notre injuste adversaire n’admet, d’ailleurs, ni l’idée, ni le plan de notre ouvrage […] Le travail, selon lui, n’apprend pas à écrire, parce qu’il y a de grands génies qui n’ont pas eu besoin de travailler, comme si nous n’avions pas dit cent fois qu’un Manuel de style n’est pas fait pour les grands génies et comme s’il n’était pas, d’ailleurs, historiquement prouvé que les plus grands écrivains eux-mêmes ont énormément travaillé! […] Oui, il a des idées, et des idées très simples, celles qu’on trouve sans se donner la peine de réfléchir, et qui suffisent, d’ailleurs, à écrire de tels articles.

157. (1907) L’évolution créatrice « Introduction »

Notre raisonnement, si sûr de lui quand il circule à travers les choses inertes, se sent d’ailleurs mal à son aise sur ce nouveau terrain. […] L’idée de considérer la vie comme transcendante à la finalité auquel bien qu’au mécanisme est d’ailleurs loin d’être une idée nouvelle. […] Dans le présent travail, nous faisons application de ces mêmes idées à la vie en général, envisagée d’ailleurs elle-même du point de vue psychologique.

158. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

Dois-je déclarer d’ailleurs, pour excuser l’ambition de ce titre d’Histoire, que je n’ai point prétendu compléter ni résumer les travaux antérieurs qui ont paru sur cette matière ? […] Ce que j’ai osé faire, croyant le terrain moins exploré, et conduit d’ailleurs par mon penchant, ç’a été de mettre en relief, dans l’examen historique de nos chefs-d’œuvre, le côté par lequel ils intéressent la conduite de l’esprit et donnent la règle des mœurs.

159. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de février 1829 »

D’ailleurs tous les inconvénients ont leurs avantages. […] Cependant il regrette que quelques censeurs, de bonne foi d’ailleurs, se soient formé de lui une fausse idée, et se soient mis à le traiter sans plus de façon qu’une hypothèse, le construisant a priori comme une abstraction, le refaisant de toutes pièces, de manière que lui, poète, homme de fantaisie et de caprice, mais aussi de conviction et de probité, est devenu sous leur plume un être de raison, d’étrange sorte, qui a dans une main un système pour faire ses livres, et dans l’autre une tactique pour les défendre.

160. (1881) Le naturalisme au théatre

D’ailleurs, cela suffisait pour l’époque. […] D’ailleurs, comme le dit très bien M.  […] D’ailleurs, M.  […] Il a du talent, d’ailleurs. […] je suis bien tranquille, d’ailleurs.

161. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

D’ailleurs, Aristote… D’ailleurs, Boileau… D’ailleurs, La Harpe… — En vérité ! […] La chose serait d’ailleurs impossible. […] Racine éprouva les mêmes dégoûts, sans faire d’ailleurs la même résistance. […] D’ailleurs, Voltaire, qui ne veut pas de Shakespeare, ne veut pas des grecs non plus. […] Qu’a-t-il fait d’ailleurs qui vaille cette peine ?

162. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Qui sont d’ailleurs ceux qui parlent ici de banqueroute ou de faillite ? […] J’avoue d’ailleurs sans difficulté que, dans l’état présent de l’érudition, on la sent, cette différence, plutôt qu’on ne saurait la définir. […] pour un seul article, d’un écrivain si « pâteux », dans un recueil d’ailleurs si peu lu ! […] Je reviendrai d’ailleurs sur ce point dans un instant. […] Assurément cela est « d’une personne étrangère à l’esprit philosophique. » J’aime d’ailleurs à penser que, dans les « questions scientifiques », M. 

163. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

La plaidoirie a d’ailleurs été fort éloquente et fort belle ; M. […] Ces croix d’ailleurs, en France, sont tellement prodiguées qu’elles ont perdu leur prix et leur vrai sens de distinction ; nous ne signalons cette marque d’honneur pour Jasmin qu’à cause du contraste que cela fait avec sa profession ; cette nouvelle sera bien accueillie dans le midi de la France qui voit en lui son poëte populaire.

164. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »

Mais jamais le parti anti-religieux, d’ailleurs trop habile, ne fit une telle faute, et n’apprêta un plus grand triomphe au christianisme. […] Prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats, sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux, il n’est pas donné à l’homme de pousser plus loin la vertu… Attaqué de la peste devant Tunis… il se fit étendre sur la cendre, et expira à l’âge de cinquante-cinq ans, avec la piété d’un religieux et le courage d’un grand homme. » Dans ce portrait, d’ailleurs si élégamment écrit, Voltaire, en parlant d’anachorète, a-t-il cherché à rabaisser son héros ?

165. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Ce Théophile et ce Tristan ont d’ailleurs de bien jolis endroits. […] D’ailleurs assez riche. […] Le peu de vente des tragédies imprimées le montre d’ailleurs. […] D’ailleurs ces amours sont chastes. […] (Ainsi fait, d’ailleurs, l’Alexandre de Racine lui-même.)

166. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Il n’apprit point le latin. » Ce qui ne veut pas dire que Bailly n’en ait appris plus tard ce qui lui était nécessaire pour comprendre les livres de science écrits en cette langue, et pour choisir à ses divers ouvrages des épigraphes bien appropriées ; mais il manqua d’un premier fonds classique régulier et sévère, et ce défaut, qui qualifie en général son époque, contribua à donner ou à laisser quelque mollesse à sa manière, d’ailleurs agréable et pure. […] Tout ceci est d’ailleurs très bien dit, et avec une délicatesse que les astronomes écrivains n’ont pas toujours eue. […] Bailly vient de publier sur l’ancienne astronomie, dans lequel il discute à fond tout ce qui est relatif à l’origine et au progrès de cette science : on verra que ses idées s’accordent avec les miennes ; d’ailleurs il a traité ce sujet important avec une sagacité de génie et une profondeur d’érudition qui méritent des éloges de tous ceux qui s’intéressent au progrès des sciences. […] Bailly, qui sentit le bonheur de cet à-propos et qui en profita, n’y donna d’ailleurs qu’avec grâce, légèreté, et en homme tout à fait d’esprit. […] Il a d’ailleurs des aperçus moraux pleins de finesse sur ce qu’il appelle l’âge d’or.

167. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Elles n’ont, d’ailleurs, pas d’autre intérêt. […] « La semaine prochaine, écrit-il à Madame Roger des Genettes (1er mai 1874) j’irai à Clamart ouvrir des cadavres… Oui, Madame, voilà jusqu’où m’entraîne l’amour de la littérature. » 27 Durant toute sa vie, sa vie puissante et angoissée d’ailleurs, il resta l’anatomiste du verbe et, « tenant la plume comme un Scalpel » 28, disséqua jusqu’à la souffrance ses phrases et ses périodes. […] L’intérêt de ces débuts universitaires est, d’ailleurs, surtout anecdotique. […] Elle lui aurait d’ailleurs été d’un piètre secours. […] D’ailleurs, l’école de Bayreuth ne nous offre actuellement aucune tendance à l’interprétation volontairement médicale des personnages cités.

168. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Comment, d’ailleurs, peut-on suspecter des théories qui ont permis d’écrire de purs chefs-d’œuvre ? […] Pourquoi, d’ailleurs, limiter à l’art d’écrire cette impossibilité d’enseignement dont nos adversaires mènent si grand bruit  ? […] Nous resterions, d’ailleurs, toujours au-dessous du vocabulaire de ces messieurs. […] Adolphe Brisson, dans un article, d’ailleurs très aimable, des Annales (21 juillet 1901) nous reproche « de ne pas avoir accordé assez d’importance au rythme, à ce signe fondamental, qui n’appartient pas seulement au poète, mais au prosateur. […] On nous a positivement fait le reproche de prendre trop au sérieux cette secondaire qualité du style, qui exige, d’ailleurs, un don très spécial.

169. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Le climat d’ailleurs y contribue. […] Il faut d’ailleurs distinguer les ouvrages. […] D’ailleurs, quel cas fait-on d’un frondeur ? […] Sa naissance, d’ailleurs, sa bonne conduite la mettoient à l’abri de la critique. […] D’ailleurs, l’ironie, dans tous les temps, fut un sujet de dérision.

170. (1900) La culture des idées

D’ailleurs la librairie actuelle ne comporte guère la brochure et il faut bien, quand on écrit, en suivre les usages. […] L’invention des sujets est d’ailleurs limitée, encore que flexible à l’infini ; mais, autre siècle, autre histoire. […] Dans l’un ou l’autre cas, d’ailleurs, il y a intervention évidente des forces subconscientes. […] Il est d’ailleurs fréquent que les abbayes cisterciennes soient, au contraire, d’une nudité presque désolée. […] On n’a encore jamais enseigné aux hommes à vivre dans le présent, d’ailleurs ils y répugnent.

171. (1927) André Gide pp. 8-126

D’ailleurs, puisque M.  […] D’ailleurs, il arrive qu’on ferraille vigoureusement avec un adversaire pour qui l’on n’a que de l’estime. […] D’ailleurs l’arme est à deux tranchants comme tout scepticisme. […] On sait d’ailleurs que Claudel est aussi libéral dans la conduite de sa vie qu’absolu dans sa doctrine. […] D’ailleurs, leur unique passion les force bien d’être impartiaux.

172. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Je ne doute point que ce ne soit là le plus grand art d’une tragédie ; et qu’à beautés d’ailleurs égales, celles où ces conditions seroient le mieux observées, ne l’emportassent de beaucoup sur les autres. […] Il n’y a pas même beaucoup de différences à cet égard entre des poëtes fort differents d’ailleurs. […] D’ailleurs qui pouvoit empêcher ses soldats de le joindre aussi-tôt ? […] Les rieurs ne seront pas pour l’apologiste : d’ailleurs, telle est nôtre pente, on passe plus aisément de la loüange au blâme, qu’on ne revient du blâme à la loüange. […] D’ailleurs, et voici peut-être l’avantage le plus considerable, la correction seroit infiniment aisée.

173. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Avant-propos »

Et efficaces aussi, les recours innombrables à la Chronique médicale, la curieuse revue en laquelle M. le Dr Cabanès — qui nous fut d’ailleurs personnellement favorable — répand des trésors d’érudition. […] Nous n’avons, de ce plan total et complexe, retenu, pour thèse inaugurale, que cette seconde partie, comme plus susceptible, par sa documentation restreinte, et ses limites arrêtées de cadrer avec les formules universitaires courantes, sans préjudice, d’ailleurs, de l’étude primitive que nous espérons sous peu rétablir en son intégralité.

174. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 445-448

D’ailleurs personne ne devroit être plus réservé sur la plaisanterie, lorsqu’il s’agit de Comédie, que l’Auteur de la Prude, de l’Indiscret, de la Femme qui a raison, du Droit du Seigneur, de Charlot ou la Comtesse de Givry, du Dépositaire, en un mot, de toutes les Comédies réprouvées qui ont paru sous son nom. […] Nous savons d’ailleurs qu’il est issu d’une famille honnête de notre ville d’Amiens ; que son aïeul & son pere y ont rempli différentes charge municipales, & qu’ils y ont toujours, ainsi que le sieur Gresset lui-même, vécu de cette maniere honorable, qui, en rapprochant de la Noblesse, est en quelque sorte un degré pour y monter, & c. »  

175. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Que s’ils manquent le premier objet de leur ambition, s’ils sont mal venus en ce premier amour, et si d’ailleurs, avec un esprit bien fait, ils chérissent sincèrement l’étude, il y a de la ressource et de la consolation. […] Dans l’article sur Henri Fonfrède, qu’il apprécie d’ailleurs avec justesse et indulgence, Timon a le bon goût de citer une sortie violente de ce même Fonfrède contre lui Timon, et il ajoute : « Par Jupiter ! […] Nous ne disons rien ici, d’ailleurs, pour protester contre un succès plus populaire et qui a voulu l’être. […] Une fois d’ailleurs le livre fait et paru, le peu qui a échappé en particularités et en minces détails arrive de toutes parts et rentre le plus souvent dans les cadres déjà exposés. […] Magnin sait le faire, si désintéressée que soit d’ailleurs cette douce passion, il est difficile d’y résister.

176. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Je suppose qu’à chaque point de l’un corresponde un point de l’autre et un seul, et inversement ; et de plus que les coordonnées d’un point soient des fonctions continues, d’ailleurs tout à fait quelconques, des coordonnées du point correspondant. […] S’il était impossible de s’imaginer l’un de ces termes, il serait inutile et d’ailleurs impossible de consulter l’expérience. […] Ainsi si nous choisissons les coupures d’une certaine manière, d’ailleurs arbitraire, il pourra se faire ou bien que le continu reste d’un seul tenant ou qu’il ne reste pas d’un seul tenant ; dans cette dernière hypothèse nous dirons alors qu’il est divisé par les coupures. […] Pour s’en affranchir, il a fallu introduire une notion nouvelle en respectant d’ailleurs les caractères essentiels du continu physique à plusieurs dimensions. […] J’y reviendrai d’ailleurs plus loin.

177. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Il lui avait d’ailleurs été soufflé par les Déliquescences d’Adoré Floupette, où avaient collaboré deux bons écrivains : Henri Beauclair et Gabriel Vicaire. […] C’est d’ailleurs ce sentiment qui m’a dicté le sonnet que vous connaissez : Je suis l’Empire à la fin de la décadence. […] « Un certain nombre de jeunes gens, las de lire toujours les mêmes tristes horreurs, dites naturalistes, appartenant d’ailleurs à une génération plus désabusée que toutes les précédentes, mais d’autant plus avide d’une littérature expressive, de ses aspirations vers un idéal, dès lors profond et sérieux, fait de souffrance très noble et de très hautes ambitions, — injustement, sans doute, un peu dépris de la sérénité parnassienne et de l’impassibilité pessimiste d’un Leconte de Lisle, d’ailleurs admiré, s’avisèrent un jour de lire mes vers, écrits pour la plupart en dehors de toute préoccupation d’école, comme je les sentais, douloureusement et joyeusement poétiques encore, et pleins, j’ose le dire, du souci de la langue bien parlée, vénérée comme on vénère les saints, mais voulue aussi exquise et forte que claire assez. […] Il la taquina si bien, cette oreille, ce nom d’un artiste suprême, de qui j’ai dit, d’ailleurs, qu’il considérait la clarté comme une grâce secondaire, qu’une assez plaisante confusion commença de régner. […] Un vent d’anarchie soufflait d’ailleurs à cette époque.

178. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Ce mal d’ailleurs existait déjà il y a soixante ans17. […]D’ailleurs ce n’est point le devoir d’un critique de faire vendre un ouvrage. […] S’y trompe-t-on d’ailleurs ? […] D’ailleurs quel est l’écrivain de valeur qui s’indignera d’une critique loyale, seul le commerçant peut se plaindre d’atteinte portée à ses affaires. […] Il le faut d’ailleurs pour évoquer l’âme du passé et la faire revivre hors de la poussière des documents.

179. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

D’ailleurs sa tête est belle. […] D’ailleurs cette conjecture est réfutée par les mêmes sujets tout autrement exécutés par des artistes antérieurs ou même contemporains. […] Tout étant égal d’ailleurs, c’est le mouvement, le tumulte qui engendre les grouppes. Tout étant égal d’ailleurs, les natures exagérées prennent moins aisément le mouvement que les natures faibles et communes. Tout étant égal d’ailleurs, il y aura moins de mouvement et moins de grouppes dans les compositions où les natures seront exagérées.

180. (1925) Proses datées

Cette réputation, d’ailleurs, était méritée. […] Cheval et voiture étaient d’ailleurs soigneusement tenus. […] Wagnérienne, d’ailleurs, ne l’était-elle pas de tradition ? […] Il n’y a pas, d’ailleurs, à s’étonner de cette faveur posthume. […] Sa lecture, d’ailleurs, nous renseigne.

181. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il est d’ailleurs irréfutable. […] D’ailleurs, la plupart des styles excellents que M.  […] La sottise sincère et vraie a d’ailleurs son utilité. […] Elle est d’ailleurs rare, étant omise la plupart du temps. […] Cette formation est d’ailleurs rare.

182. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

Le paradoxe était criant en effet ; il attaquait mille amours-propres en masse, et d’ailleurs le monde n’était pas encore, comme depuis, accoutumé à entendre, à tolérer, à embrasser les paradoxes. […] A part, d’ailleurs, un léger ton de persiflage qui ne nuisait pas à l’agrément, les raisons et arguments sur lesquels il appuyait son assertion ne manquaient ni de solidité ni d’évidence. […] L’exemple de Paul-Louis Courier vient d’être réfuté par des raisons trop solides et trop ingénieuses, pour être renouvelé de longtemps ; et d’ailleurs cette sorte d’espièglerie érudite, de laquelle il se tirait si bien, ne convenait qu’à lui seul ; mais, sans se réduire, ainsi qu’il le faisait, aux ressources du vieux langage, on ne doit pas absolument se les interdire.

183. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Ainsi donc, il y a peu de distinction entre vous et nous, sinon que nous vous accordons d’être les braves des braves, l’avant-garde des grandes Thermopyles ; mais vous et nous, d’ailleurs, c’est le même peuple et la même cause. » Il y avait peut-être, dans cet ordre plus expansif de sentiments, une inspiration poétique et une vérité politique qui n’auraient pas nui, d’ailleurs, à tout ce que M.  […] Pourtant, autant qu’il nous semble, la Pologne philosophique, raisonneuse, érudite, celle que Lelewel nous représente si vénérablement, et qui n’est pas tout à fait la Pologne dévote et naïve de Skrzynecki, cette Pologne qui est en minorité, je le crois, mais que d’inévitables lumières tendent à agrandir et à recruter, trouvera des objections de bon sens et de répugnances judicieuses contre certains préceptes d’un livre d’ailleurs si vivifiant et si salutaire.

184. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

M. d’Ault-Dumesnil, attaché au général en chef par sa position et aussi par les sentiments de confraternité qui l’unissaient à ses fils, à celui qui mourut en Afrique en particulier, indépendant d’ailleurs d’esprit et de caractère, a été, dès le premier jour, à même d’observer l’expédition par le centre et du côté intérieur et dirigeant. […] Ses idées là-dessus qui ajoutent un élément de plus, l’élément d’esprit et de vie aux pians d’ailleurs si judicieux du maréchal Clausel, méritent d’être méditées.

185. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 440-443

Le défaut de simplicité dans le plan, les négligences dans la versification, ont été cause du discrédit de cette derniere, quoiqu’elle soit d’ailleurs intéressante & pathétique. La premiere est beaucoup mieux conduite ; mais les défauts de l’élocution nuisent au mérite qu’elle a d’ailleurs.

186. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

C’est afin d’obéir à cette nécessité logique, que je crois devoir vous indiquer, dès ce moment, la série des considérations fondamentales qui ont donné naissance à ce nouveau cours, et qui seront d’ailleurs spécialement développées, dans la suite, avec toute l’extension que réclame la haute importance de chacune d’elles. […] (3) Cette révolution générale de l’esprit humain peut d’ailleurs être aisément constatée aujourd’hui, d’une manière très sensible, quoique indirecte, en considérant le développement de l’intelligence individuelle. […] Celles, d’ailleurs, dont les résultats présentent, au premier abord, un moindre intérêt pratique, se recommandent éminemment, soit par la plus grande perfection de leurs méthodes, soit comme étant le fondement indispensable de toutes les autres. […] Ces considérations auront d’ailleurs l’avantage plus important de présenter cet esprit sous un nouveau point de vue, propre à achever d’en éclaircir la notion générale. […] Je crois que les moyens de l’esprit humain sont trop faibles, et l’univers trop compliqué pour qu’une telle perfection scientifique soit jamais à notre portée, et je pense, d’ailleurs, qu’on se forme généralement une idée très exagérée des avantages qui en résulteraient nécessairement, si elle était possible.

187. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

« Deux écoles complètement opposées, d’ailleurs, ont contribué à la faire dévier de la bonne voie : d’une part, Auguste Comte, et d’autre part, la métaphysique allemande. […] D’ailleurs, en fait, nous savons ce qui se passe en nous-mêmes, soit grâce à la conscience, soit grâce à la mémoire, par voie directe dans les deux cas et non pas (comme cela arrive pour ce que nous avons fait en état de somnambulisme) uniquement par leurs résultats. […] D’ailleurs, si ces parties, les plus nobles de notre nature, ne sont pas originelles, elles ne sont pas pour cela factices et non naturelles. […] Stuart Mill demande d’ailleurs qu’on soit exigeant relativement aux explications fondées sur l’association : il ne faut pas se borner à des semblants d’analyse.

188. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Tout en cherchant à sonder la question d’avenir qu’offre le Rhin, il ne se dissimule point, et l’on s’en apercevra d’ailleurs, que la recherche du passé l’occupait, non plus profondément, mais plus habituellement. Cela se comprend d’ailleurs. […] Des esprits, excellents et nobles d’ailleurs, l’ont controversée en France assez vivement à cette époque, et ont pris tout d’abord, comme il arrive presque toujours, deux partis opposés, deux partis extrêmes. […] On le sait, la prodigieuse sonorité de la presse française, si puissante, si féconde et si utile d’ailleurs, donne aux moindres noms littéraires de Paris un retentissement qui ne permet pas à l’écrivain, même le plus humble et le plus insignifiant, de croire hors de France à sa complète obscurité.

189. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Il y a la numération quantitative qui, peut-on dire, est d’application toute mécanique, et la numération qualitative qui est parallèle, mais libre, entièrement livrée à l’intuition du poète, toujours inobservée chez le mauvais rimeur, mais qui est une ressource incomparable pour le véritable artiste dont elle accuse d’ailleurs toute l’originalité de composition. […] C’est d’ailleurs toujours à ses risques et périls. […] Mais pour nous, qui n’en sommes plus à croire que l’âme humaine, à travers les âges, reste imperturbablement égale à elle-même ; qui la concevons en perpétuel devenir, formée par toutes les capitalisations du passé et de l’hérédité, par toutes les acquisitions et par toutes les influences du savoir et des milieux, il est difficile d’admettre que le poète se doive complaire indéfiniment dans la contemplation de deux ou trois phénomènes généraux de la nature, signalés, d’ailleurs, depuis fort longtemps sous toutes les latitudes. […] D’ailleurs, c’est d’un domaine à l’autre, et l’un par l’autre, qu’il nous faut éclairer nos données et nos termes de comparaison.

190. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

A la vérité, il n’est pas de la dernière importance, puisqu’il se réduit à faire voir la dureté de l’empire que l’homme exerce sur les animaux et sur toute la nature ; mais c’est quelque chose de l’arrêter un moment sur cette idée ; et La Fontaine a d’ailleurs su répandre tant de beautés de détail sur le fond de cet Apologue, qu’il est presque au niveau des meilleurs et des plus célèbres. […] C’est que l’intention en est sage, morale, bien marquée, et que d’ailleurs l’exécution en est très-agréable. […] Ce trait ne pèche point contre la règle que nous venons d’établir, parce que le temps où Ulysse vivait est supposé compris dans l’époque que nous avons indiquée ; d’ailleurs, ce rapprochement des voyages d’Ulysse avec celui de la tortue est si plaisant, que le lecteur s’y rendrait bien moins difficile. […] Ésope, dont cette fable est imitée, a su éviter ce défaut en employant d’ailleurs une brièveté préférable aux ornemens de La Fontaine.

191. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

D’ailleurs ce n’est point ici le lieu d’entrer dans le fond même de la question, puisque je dois admettre, quant à présent, les deux hypothèses. […] D’ailleurs il n’y a des intérêts changés que parce qu’il y a eu un changement d’ordre de choses ; d’ailleurs encore, ainsi qu’on a pu le voir, je suis loin d’accorder aux intérêts toute la puissance qu’on est trop disposé à leur croire : les opinions et les sentiments sont beaucoup plus désintéressés qu’on ne pense. […] D’ailleurs il faudrait beaucoup de temps et l’appareil de beaucoup de faits et de raisonnements.

192. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Est-ce à dire que son portrait par Saint-Simon en sera moins vrai, de cette vérité qui saisit, et qui d’ailleurs, se rapporte bien à ce que disent les contemporains, mais en serrant l’homme de plus près qu’ils n’ont fait ? […] Tout cela ensemble forme un air modeste· et de grandeur qui imprime du respect : elle a d’ailleurs toute la beauté d’âme qu’une personne de qualité doit avoir, et elle ira de pair en mérite avec M. le duc de Saint-Simon son époux, l’un des plus sages et des plus accomplis seigneurs de la Cour. […] Saint-Simon, libre et vacant, et, sauf la faveur avec le roi perdue sans remède, nageant d’ailleurs en pleine cour, sur bien des récifs cachés, mais sans rien d’une disgrâce apparente, intimement lié avec plusieurs des ministres d’État, était plus que personne en position et à l’affût pour tout savoir et pour tout écrire. […] Ce petit boudrillon voulait qu’on fît le procès à M. le duc du Maine, qu’on lui fît couper la tête, et le duc de Saint-Simon devait avoir la grande maîtrise de l’artillerie. — Voyez un peu quel caractère odieux, injuste et anthropophage de ce petit dévot sans génie, plein d’amour-propre et ne servant d’ailleurs aucunement à la guerre ! […] C’est à quoi l’édition de 1829, qui a servi depuis aux réimpressions n’avait pas eu égard : à première vue, on y a considéré les phrases de Saint-Simon comme des à peu près de grand seigneur, et chemin faisant, sans parti pris d’ailleurs, on les a traitées en conséquence98.

193. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

L’instinct individualiste, d’ailleurs, ne se laisse pas opprimer sans protestation. […] Que l’influence, l’autorité soient d’ailleurs attachées à certaines qualités généralement utiles à l’espèce, cela est assez vraisemblable. […] Je n’en sais rien, et d’ailleurs ce n’est pas le cas. […] Il est d’ailleurs sacrilège de croire qu’elle est injuste, et même dépenser qu’elle peut l’être. […] Je n’aspire qu’à une vérité représentative et symbolique, et je sais d’ailleurs que nous n’en pouvons connaître d’autre.

194. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

Regnier, Corneille et André Chénier, voilà les pères en style de cette pièce (où il y a d’ailleurs bien des incorrections sans doute et des défauts). […] D'ailleurs ce n’est pas tout à fait une bonne pièce encore ni dans l’habitude suffisante du théâtre ; les personnages parlent longuement, en tirades, et sans couper le dialogue.

195. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemaître, Jules (1853-1914) »

Il y avait en effet dans les Médaillons, au milieu de pièces de premier ordre, des inégalités et des hasards (qui, d’ailleurs, donnaient au livre un air de jeunesse, et n’étaient pas déplaisants), trop d’habiletés faciles, de « belles chevilles » et de bric-à-brac parnassien. […] Lemaître, il y a d’ailleurs une grande sympathie intellectuelle.

196. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Ce pluralisme a d’ailleurs commencé par un dualisme, celui du classique et du romantique. […] Leur journal ne leur donne donc point la sagesse, dont ils se passent d’ailleurs fort bien, et qui n’est pas d’un si grand usage dans la vie. […] D’ailleurs, ces deux dangers, une bonne éducation peut en préserver. […] Treize signifie quatorze, puisqu’il y a l’amphitryon, placé au milieu, qui préside, et qui ne voit d’ailleurs dans les treize que ses images de pierre. […] Cela est d’ailleurs un peu naïf.

197. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Le jugement, d’ailleurs, vu hors du cadre, et si l’on y cherchait une conclusion définitive, ne soutiendrait pas l’examen ; il est parfaitement faux que Delille, en vieillissant, ait enfanté des beautés plus hardies et plus fières  ; c’est le contraire plutôt qu’il faudrait dire […] Je viens d’ailleurs ici moins m’apitoyer sur la destinée de l’abbé Delille, et la contempler du haut de notre point de vue actuel, que tâcher de m’y reporter et de la reproduire. […] Le Brun, d’ailleurs, n’était pas étranger à la critique de Clément, son ami, à qui il avait confié sa traduction, encore inédite, de l’épisode d’Aristée, pour être opposée à celle qu’en avait donnée Delille. […] D’ailleurs, à la politique proprement dite, est-il besoin de le dire ? […] L’anonyme, qui paraît avoir connu depuis longtemps Delille, s’attache, en ennemi intime, à flétrir toute sa vie ; il fait d’ailleurs de la publication de la Pitié un crime d’État, et le dénonce au Gouvernement consulaire.

198. (1926) L’esprit contre la raison

La déesse science, d’ailleurs, bien que tout le monde voulût s’obstiner à faire semblant de la croire capable d’illuminer les secrets de l’homme, n’en demeurait pas moins plus vacillante dans sa marche et fumeuse que les quinquets dont les bateleurs éclairaient leurs patelinades sur les tréteaux des foires. […] Le jeune homme stendhalien, d’ailleurs, par sa disponibilité désespérée, son impuissance à se contenter des solutions platement humaines, est le type le plus pur de tous ceux que les faillites quotidiennes à jamais ont écartés de l’opportunisme et de ses solutions. […] À noter d’ailleurs que cet acte, gratuit pour la plupart, présente au moins l’intérêt d’aider à croire à la possibilité de n’en prendre à rien. […] Le pittoresque vague d’une telle formule d’ailleurs ne pouvait que lui assurer un succès et la quasi universelle vanité se réjouit de ces mots où sa prétention a trouvé de quoi être doucement flattée, de quoi prendre sa revanche des épreuves que nul n’ignore dans notre lopin de temps et d’espace. […] Qui donc d’ailleurs, durant les premiers lustres de ce siècle, eût prévu à coup de quel vigoureux questionnaire seraient poursuivis les romanciers, benoîtement réalistes ?

199. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Nous nous bornerons d’ailleurs à des indications ; il ne peut être question ici de construire une théorie de la matière. […] Il dure, sans doute ; mais sa durée, qui coïncide d’ailleurs avec l’aspect intérieur qu’il prend pour ma conscience, est compacte et indivisée comme lui. […] S’il y a d’ailleurs une vérité que la science ait mise au-dessus de toute contestation, c’est celle d’une action réciproque de toutes les parties de la matière les unes sur les autres. […] Comme d’ailleurs elle ne cesse jamais d’être espace, elle implique toujours juxtaposition et par conséquent division possible. L’espace n’est d’ailleurs, au fond, que le schème de la divisibilité indéfinie.

200. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Car elles sont d’ailleurs composées avec une extrême nonchalance, écrites avec un vocabulaire restreint, en petites phrases d’une construction tout unie. […] Il noue des amitiés étroites avec des êtres primitifs et beaux, Samuel, Achmet, Yves, créatures plus nobles et plus élégantes que les civilisés médiocres, et avec qui son esprit n’a point à s’efforcer ni à se contraindre et goûte d’ailleurs le plaisir de la domination absolue. […] Sa sensibilité devait d’ailleurs, pour s’aiguiser toujours plus et se rajeunir, s’exercer sur des objets aussi divers que possible. […] je suis si peu un critique que, lorsqu’un écrivain me prend, je suis vraiment à lui tout entier ; et, comme un autre me prendra peut-être tout autant, et au point d’effacer presque en moi les impressions antérieures, comme d’ailleurs ces diverses impressions ne sont jamais de même sorte, je ne saurais les comparer ni assurer que celle-ci est supérieure à celle-là  « Mais nous ne tenons point à connaître les émotions que vous donnent les livres ; c’est sur leur valeur que nous désirons être édifiés. » Peut-être ; mais la plus belle fille du monde… Et d’ailleurs, je suis ici d’autant plus incapable de m’élever au-dessus du sentir, que Pierre Loti est, je pense, la plus délicate machine à sensations que j’aie jamais rencontrée.

201. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Cousin n’avait voulu que rétablir, contrairement aux résultats du xviiie  siècle, une philosophie où l’on prouvât, par diverses sortes de raisonnements plus ou moins rigoureux, l’existence de Dieu, la spiritualité de l’âme, son immortalité, la liberté morale de l’homme dans une certaine mesure, il y aurait eu peu à redire ; car une telle philosophie est la seule qui se puisse décemment enseigner, et elle a été généralement d’ailleurs la philosophie des Socrate, des Platon, des Descartes, des Bossuet, des Fénelon, des d’Aguesseau. […] Il en est résulté que sa grande et ambitieuse tentative, qui mécontentait et inquiétait les hommes religieux et le clergé, ne satisfaisait point d’ailleurs les savants et le petit nombre des libres philosophes ; elle avait contre elle les croyants, et n’avait pas pour elle les physiologistes. […] Villemain, il n’était que le plus brillant, le plus ingénieux, le plus éloquent des littérateurs, agrandissant et prolongeant sans doute le plus qu’il pouvait son domaine, un peu trop curieux, je le crois, d’y faire entrer avec une émulation visible les beautés parlementaires de nos voisins qui étaient à l’ordre du jour, mais fécondant d’ailleurs tout ce qu’il touchait, et nous en offrant le sentiment et la fleur. […] D’ailleurs, si on le pressait là-dessus, il s’empresserait d’ajouter que, dans ce morceau, « il y a pour le moins autant d’adhésion que d’opposition ». […] Nous qui parlons ici, nous en souffrons d’ailleurs autant que personne, et nous en ressentons la gêne.

202. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Comment s’étonner d’ailleurs de cette conséquence ? […] Que prouveraient d’ailleurs quelques faits particuliers dans une question si délicate et si complexe ? […] D’ailleurs, M.  […] D’ailleurs, la seule conclusion que l’on puisse tirer des faits que l’on cite, en assez petit nombre d’ailleurs, c’est que l’hallucination a pu coexister, en certains cas, avec le génie ; en un mot, que le génie n’exclut pas l’hallucination.

203. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

À certains traits, l’empreinte du philosophe est reconnaissable ; et il n’y a que lui dans la Grèce, si féconde d’ailleurs en beaux esprits, qui pût concevoir et exprimer sous cette forme de telles pensées. […] C’est ainsi qu’un masque provoque le rire dans celui qui le voit, sans que d’ailleurs ce soit un signe de souffrance. […] Ce dénouement est excellent, comme j’ai essayé de le faire voir ; et la meilleure preuve, c’est que, sur la scène et dans les concours, ces sortes de pièces, si d’ailleurs elles sont bonnes, paraissent les plus tragiques de toutes. […] La liberté d’ailleurs réserve toujours ses droits, plus imprescriptibles encore que ceux de la vérité. […] Il a réduit l’homme à un principe unique, tandis que l’homme est évidemment composé de deux principes, que sa raison distingue parfaitement, si d’ailleurs elle ne les voit jamais matériellement séparés.

204. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

On peut trouver un exemple de catastrophe purement morale dans la scène culminante de la Curée, — un roman prolixe d’ailleurs et souvent déclamatoire. […] Il y a d’ailleurs longtemps qu’on a remarqué ce caractère de l’œuvre de Balzac61. […] Il a beau se réclamer de la physiologie, Zola est un psychologue ; — ce mot, qui lui semblera peut-être une injure, est d’ailleurs pour nous un éloge. […] D’ailleurs, le personnage extraordinaire et tout d’une pièce n’est souvent, comme nous l’avons montré déjà, qu’un artifice, un aveu d’impuissance à tout embrasser et à tout comprendre de la part de l’écrivain. […] Tout cela d’ailleurs, le plus souvent, n’aboutit même pas ; les vrais gens du monde ont à peine la force d’être franchement charnels, et vouloir sans pouvoir est le mot de leur existence.

205. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Lemonnier, ne font pas oublier, il est vrai, que ses détails tombent souvent dans la diffusion, à force de fécondité ; que sa simplicité, pour être trop familiere, devient quelquefois triviale & rebutante ; que sa facilité à tourner une même pensée de différentes façons, donne un air languissant à certains endroits de ses Récits, riches d’ailleurs en tournures, en images, & en sentimens. […] Cette Préface est remplie d’ailleurs d’inutilités, de méprises, de paradoxes, de critiques injustes, très-faciles à réfuter, si les bornes d’un Article, tel que celui-ci, nous le permettoient.

206. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Leconte de Lisle, dont le parti pris n’est pas d’ailleurs aussi visible, ne le cèdent pourtant en rien aux trois maîtres que nous avons déjà nommés. […] Distinction purement illusoire, d’ailleurs, complètement futile, et qui ne repose que sur une apparence ! […] En réalité, d’ailleurs, elle n’a jamais existé et M.  […] Que la tentative d’ailleurs ait réussi ou avorté d’une manière absolue, peu importe pour le moment. […] Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de ce point d’esthétique littéraire, agitée, il y a une quinzaine d’années, par M. 

207. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Le livre sur Jacqueline Pascal est d’ailleurs une très-bonne publication, qui réunit à l’intérêt du fond les qualités littéraires, et cette sorte de prestige éloquent que la plume, comme la parole de M. […] Hippolyte Lucas, rédacteur ordinaire des feuilletons de théâtre au Siècle, et qui n’a d’ailleurs en rien, nous dit-on, la prétention de savoir le grec : il semble en vérité que ce soit la condition la moins requise pour traduire ces grands poëtes d’autrefois. […] Barthélemy a débuté avec son compatriote Méry (de Marseille) par des pamphlets satiriques en vers, la Villéliade, la Peyronéide ; le descriptif richement appliqué aux députés du centre et aux voltigeurs de la Restauration y était assez piquant : d’ailleurs nulle invention, rien du poëte ; il n’y avait que de l’esprit de détail, et le trait du pamphlet.

208. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Il n’est peut-être point de tyran, même le plus prospère, qui ne voulut recommencer avec la vertu, s’il pouvait anéantir le souvenir de ses crimes : mais, d’abord, il est presque impossible, quand on le voudrait, de persuader à un coupable qu’on l’absout de ses forfaits, l’opinion qu’un criminel a de lui-même est d’une morale plus sévère que la pitié qu’il pourrait inspirer à un honnête homme ; si, d’ailleurs, il est contre la nature des choses qu’une nation pardonne, quand même son intérêt le plus évident devrait l’y engager. […] Un homme véritablement criminel, ne peut donc point être ramené ; il possède encore moins de moyens en lui-même, pour recourir aux leçons de la philosophie et de la vertu ; l’ascendant de l’ordre et du beau moral perd tout son effet sur une imagination dépravée ; au milieu des égarements, qui n’ont pas atteint cet excès, il reste toujours une portion de soi qui peut servir à rappeler la raison : on a senti dans tous les moments une arrière-pensée, qu’on est sûr de retrouver quand on le voudra, mais le criminel s’est élancé tout entier ; s’il a du remord, ce n’est pas de celui qui retient, mais de celui qui excite de plus en plus à des actions violentes ; c’est une sorte de crainte qui précipite les pas : et, d’ailleurs, tous les sentiments, toutes les sources d’émotion, tout ce qui peut enfin produire une révolution dans le fond du cœur de l’homme, n’existant plus, il doit suivre éternellement la même route. […] D’ailleurs, un caractère particulier aux grands coupables, c’est de ne point s’avouer à eux-mêmes le malheur qu’ils éprouvent, l’orgueil le leur défend ; mais cette illusion, ou plutôt cette gêne intérieure ne diminue rien de leurs souffrances, car la pire des douleurs est celle qui ne peut se reposer sur elle-même.

209. (1890) L’avenir de la science « XI »

D’ailleurs les considérations de M.  […] Le fait des langues classiques n’a d’ailleurs rien d’absolu. […] Formée, d’ailleurs, par dissolution, la langue moderne ne saurait donner quelque vie aux lambeaux qu’elle essaie d’assimiler, sans revenir à l’ancienne synthèse pour y chercher le cachet qui doit imprimer à ces éléments épars une nouvelle unité.

210. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

D’ailleurs, est-il au pouvoir de l’homme de faire des ouvrages sans imperfection ? […] D’ailleurs cet écrit n’est que pour amuser la canaille : aussi trouva-t-on l’ouvrage si affreux, qu’il le désavoua bien vîte à la police. […] Malgré tous ses défauts, on a prétendu que d’ailleurs c’étoit un homme doux, affable, poli dans le commerce de la vie.

211. (1762) Réflexions sur l’ode

Si on vient un jour à ne plus parler la langue française, nos neveux mettront toujours La Fontaine au rang des grands poètes, parce qu’ils sauront le cas infini que nous en faisons, et que d’ailleurs nos neveux n’auraient garde de ne pas penser comme leurs ancêtres. […] Nos poètes d’ailleurs s’y trouvent plus à leur aise ; on passe des vers faibles dans une épître, on n’en passe point dans une ode. […] Quoi qu’il en soit, l’épître paraît plus faite pour réussir aujourd’hui ; elle se présente modestement et sans appareil ; la philosophie d’ailleurs, cette philosophie qui de gré ou de force s’introduit partout, croit y être plus à sa place, parce qu’elle s’y trouve plus libre, et plus maîtresse du ton qu’elle veut prendre.

212. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Cette école, dont Augustin Thierry, revenu à la Vérité, se sépare, dit-on, par le plus généreux travail entrepris sur le livre qui a fait la gloire de sa vie (Histoire de la conquête de l’Angleterre), cette école, qui n’eut jamais d’ailleurs l’insouciante hardiesse de son fondateur, cache maintenant, sous des formes modérées et cauteleusement respectueuses, une hostilité contre le Christianisme, arrêtée et profonde. […] nous ne lui aurions donc pas demandé, à lui, le dernier venu, si inférieur d’ailleurs à ses devanciers, ce que ces devanciers ignorent, c’est-à-dire la loi historique de ces faits tant de fois maudits et qu’il recommence de maudire, sans ajouter rien à la vulgarité de ces caduques malédictions. […] D’ailleurs, en histoire, tout a sa conséquence et son danger.

213. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Les Gaules étaient d’ailleurs remplies d’une foule de Romains. […] Ce n’était plus d’ailleurs la langue de Cicéron et d’Auguste ; elle était altérée. […] D’ailleurs, dur et impitoyable, avide d’or et de sang, en même temps féroce et faible, c’était un lion à la chaîne, que gouvernait Dioclétien, et qu’il avait approché du trône, pour le lancer de là sur les ennemis de l’empire.

214. (1933) De mon temps…

D’ailleurs, comment aurait-il pu trouver le repos ? […] C’est magnifique, d’ailleurs, ces Erinnyes ! […] D’ailleurs Mallarmé admirait très sincèrement les romans de Mirbeau. […] D’ailleurs, M.  […] D’ailleurs, le plus souvent, nul ne songe à le contredire.

215. (1881) Le roman expérimental

D’ailleurs, traitons tout de suite la question du style. […] D’ailleurs, il a beau s’embarquer dans des phrases fâcheuses, son style est toujours à lui. […] D’ailleurs, ces sortes de changements doivent se produire et s’imposer d’eux-mêmes. […] Aucune saleté d’ailleurs. […] D’ailleurs, la question de méthode domine tout.

216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Paul Verlaine Génie, le mot ne semblera pas trop fort à ceux assez nombreux qui ont lu ses pages impressionnantes à tant de titres, et ces lecteurs, je les traite d’assez nombreux en vertu de la clarté, même un peu nette, un peu brutale, et du bon sens parfois aigu, paradoxalement dur, toujours à l’action, qui caractérise sa manière si originale d’ailleurs. […] Car Charles Cros, il ne faut jamais l’oublier, demeure poète, et poète très idéaliste, très chaste, très naïf, même dans ses fantaisies les plus apparemment terre-à-terre ; cela, d’ailleurs, saute aux yeux dès les premières lignes de n’importe quoi de lui.

217. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Et d’ailleurs il ne se singularise pas. […] C’est d’ailleurs l’attitude naturelle de la science et de la philosophie. […] Le Parnasse n’en revint point d’ailleurs à Boileau et à Malherbe. […] Il me paraît d’ailleurs un des plus parfaits, techniquement, de Mallarmé. […] Il se peut d’ailleurs aussi fort bien que chez M. 

218. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

D’ailleurs, la question littéraire n’est qu’accessoire au but que je me propose. […] Les comédiens d’ailleurs m’auraient-ils entendu, eux qui ont eu la sottise de prendre pour un succès l’empressement d’un public curieux de voir une fois, une seule fois, ce qui est monstrueux, ridicule et bizarre ? […] Et d’ailleurs, comme aujourd’hui le moi se montre hardiment partout, comme on le rencontre à la fois à la tribune, dans les journaux et même dans tous vos écrits, je ne craindrai pas de m’en servir. […] Comme il serait trop long de les analyser, et que d’ailleurs cela intéresserait fort peu le lecteur, je me contenterai de vous prouver, par quelques raisonnements généraux, combien vous connaissez peu le théâtre. […] D’ailleurs, cette idée n’est pas nouvelle.

219. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Supposons aussi qu’il rapporte les points A′ et B′ à des axes situés dans son nouveau système, se plaçant d’ailleurs dans les conditions simplifiées que nous avons décrites plus haut quand nous établissions les équations de Lorentz. […] Une fois posée d’ailleurs la courbe à trois dimensions, espace et temps tout à la fois, la courbe à deux dimensions apparaîtrait au mathématicien de l’univers plat comme une simple projection de celle-ci sur le plan qu’il habite. […] Elle a simplement extrait du devenir ce qui intéresse la science, et la science ne pourra d’ailleurs utiliser cet extrait que parce que notre esprit rétablira le devenir éliminé ou se sentira capable de le faire. […] Le temps se présente d’ailleurs bien à notre conscience comme durée et succession, attributs irréductibles à tout autre et distincts de la juxtaposition. 2° Sur un film, tout serait prédéterminé ou, si vous aimez mieux, déterminé. […] Il ressemblera nécessairement beaucoup à celui que nous a donné l’examen des Temps multiples ; il ne peut d’ailleurs qu’en être une expression nouvelle.

220. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

D’ailleurs, on se le rappelle, la vie pour M.  […] Il a des images de la campagne plutôt que l’âme populaire, laquelle est d’ailleurs de la ville aussi bien que du village ; il fait songer à un promeneur qui regarde et s’étonne mais demeure étranger au paysage. […] Je pense d’ailleurs qu’à présent les idées ont un peu changé ; M.  […] III, page 63) montre bien cet état et en indique d’ailleurs le point culminant. […] La « manière » est d’ailleurs peu sensible chez M. 

221. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

D’ailleurs, si le sujet est très sensible, si ses différents instincts d’action et de réaction sont en équilibre très instable, ce peut être une cause beaucoup plus ténue encore, invisible, innommable qui décide avec nécessité de la tournure de l’acte. […] Cette fin, d’une importance majeure, et qui dépasse infiniment les intérêts individuels légitime d’ailleurs la place exorbitante que cette passion de l’amour occupe dans la vie réelle, dans le roman, au théâtre et d’une façon générale, dans tous les arts. […] Qui ne voit d’ailleurs qu’en cherchant à assouvir sa passion l’homme, pour l’ordinaire, non seulement se désintéresse des conséquences qui en résulteront pour l’espèce mais qu’il les redoute. […] Vient-il d’ailleurs à perdre la faculté de ressentir le besoin, qu’il tombe dans l’ennui. […] D’ailleurs, cette conséquence qui consiste à faire vivre des êtres destinés à mourir, n’est peut-être pas le seul moyen, par lequel la médecine pourvoit à sa nécessité.

222. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

L’assujettissement des études s’y réduisant presque à rien, il y continuait dans l’intervalle le cours de ses lectures toutes personnelles ; il s’essaya dès lors sur un sujet singulier et qui était prématuré non seulement pour lui, mais pour tous les hommes de son temps, sur le siècle de Sésostris ; il cherchait à y concilier, au moyen de suppositions d’ailleurs assez ingénieuses, les divers systèmes de chronologie. […] Il faut ajouter avec Suard qu’il prononçait avec affectation, et d’un ton de fausset, la langue française, laquelle il parlait d’ailleurs avec une rare correction et comme un livre. […] D’ailleurs aucun Anglais n’était moins disposé que lui, même dans la solitude de sa jeunesse, à l’ennui, au vague du cœur et au spleen. […] C’est bien le même homme qui, se jugeant plus tard à l’âge de cinquante-quatre ans, presque au terme de sa carrière, disait de lui encore : « Le sol primitif a été considérablement amélioré par la culture ; mais on peut se demander si quelques fleurs d’illusion, quelques agréables erreurs n’ont pas été déracinées avec ces mauvaises herbes qu’on nomme préjugés. » Culture, suite, ordre, méthode, une belle intelligence, froide, fine, toujours exercée et aiguisée, des affections modérées, constantes, d’ailleurs l’étincelle sacrée absente, jamais le coup de tonnerre : c’est sous ces traits que Gibbon s’offre à nous en tout temps et dès sa jeunesse. […] Suard, ce portrait en charge, qui est d’ailleurs amusant : L’auteur de la grande et superbe Histoire de l’Empire romain avait à peine quatre pieds sept à huit pouces ; le tronc immense de son corps à gros ventre de Silène était posé sur cette espèce de jambes grêles qu’on appelle flûtes ; ses pieds assez en dedans pour que la pointe du droit pût embarrasser souvent la pointe du gauche, étaient assez longs et assez larges pour servir de socle à une statue de cinq pieds six pouces.

223. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Cela fait le tissu le plus singulier, et cette bigarrure, qu’il portait jusque dans ses autres écrits, lui a été reprochée dans le temps même : elle est faite pour nous étonner bien plus encore aujourd’hui· Elle n’a d’ailleurs d’effrayant que le premier aspect ; avec un peu d’habitude des langues anciennes, on en vient bientôt à bout, sauf quelques mots qu’on peut négliger. […] — Ô grand philosophe (s’écrie à son tour Casaubon), je suis bien de ton avis, et je te prendrai plutôt pour conseil que ces miens amis, gens d’ailleurs de vertu et de prudence, qui m’engagent à changer de genre de vie et à embrasser si tard la profession d’enseigner le droit. […] Il était bien entendu, d’ailleurs, qu’on n’y devait discuter en rien ni aborder le fond des doctrines : c’était de simples questions de faits à éclaircir, une expertise et une vérification solennelle des textes, par une espèce de jury composé d’hommes notables de l’une et de l’autre communion. […] Il avait d’ailleurs le plaisir de trouver à qui parler, dans la familiarité de ce roi homme de lettres et quasi confrère. […] et je suis persuadé que ce qu’elle a approuvé, ce qu’elle a réglé et consenti, et qui n’est point d’ailleurs en contradiction avec ton Écriture, ne peut être rejeté ou changé indifféremment ; mais je suis, d’autre part, effrayé de cette tyrannie ouverte et tout à fait antichrétienne de l’évêque de Rome.

224. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Quelle lâcheté ou quelle sottise y a-t-il à désirer que l’artiste, supérieur aux autres par ses moyens d’expression, reste d’ailleurs un homme autant qu’il se peut ? […] MM. de Goncourt sont des spécialistes trop distingués pour qu’on essaye (ce qui serait d’ailleurs bien superflu) de les détourner un seul instant de leur ligne et de leur voie ; elle est la leur, ils se la sont faite, et ils ont certes droit de la tenir et de la garder : je ne voudrais, si j’avais à leur donner conseil, que les conseiller dans leur sens même et avec l’intelligence de leur direction. […] Ils sont loin d’ailleurs d’être toujours des réalistes purs ; ils ont de la fantaisie, et ils savent y mêler du sentiment. […] L’usufruit d’uno agrégation de molécules. » Ils s’arrêtent, d’ailleurs, à temps comme Rivarol, dans l’expression de la non-croyance ; en ce genre ils n’affichent rien : « Lorsque l’incrédulité devient une foi, pensent-ils, elle est moins raisonnable qu’une religion. » Leur incrédulité reste celle de gens comme il faut119. — Moralistes, ils ont des sorties misanthropiques à la Chamfort : « On est dégoûté des choses par ceux qui les obtiennent, des femmes par ceux qu’elles ont aimés, des maisons où on est reçu par ceux qu’on y reçoit. » Je crois avoir assez marqué la variété de ce Recueil, qui gagnerait à ce qu’on en retranchât, à la réimpression, une vingtaine de pensées par trop recherchées et aussi énigmatiques par le fond que par la forme. […] Dans son volume de Louis XV, un de ses moins bons d’ailleurs, un de ceux où l’auteur abuse le plus de ce que j’appellerai l’illuminisme de l’histoire.

225. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Les personnages antipathiques ont d’ailleurs chez Henry Bordeaux quelque diversité et les degrés de leur laideur disent avec précision depuis quel temps ils sont déracinés. […] L’adjectif est d’ailleurs plus banal ici que chez Barrès ou Paul Adam et seul, je crois, un naturiste oserait dire : « Il admira la moisson féconde, la substance magnifique du pain nécessaire. » Or c’est tout le temps comme ça. […] D’ailleurs mon expérience personnelle m’a appris que toute cette œuvre, à une exception près, est, en effet, de la même force. […] D’ailleurs Jehan Rictus, quelques années auparavant, avait par un piquant « soliloque » jeté un christ ahuri dans notre société moderne. […] Il s’est d’ailleurs appliqué à « encombrer » tumulte et sainte cérémonie de « danses mugissantes », à y introduire le « chœur terrible des voix tragiques », à « embarrasser » le tout « d’un tourbillon de nuées obscures ».

226. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Mais ce Socrate rappelle à Frédéric Alcibiade, et, de là, plus d’une allusion équivoque et hasardeuse, dans laquelle Voltaire d’ailleurs ne dédaigne pas d’entrer. […] Cette passion (c’est bien le mot) fut d’ailleurs réciproque : Voltaire ne peut le dissimuler ; lui-même, la grande coquette, il fut pris par Frédéric, et dans le spirituel mais si misérable libelle, et si peu digne de confiance, qu’il écrivit après sa fuite de Berlin pour se venger du roi, il ne peut s’empêcher de dire, en parlant des soupers de Potsdam : « Les soupers étaient très agréables. […] D’ailleurs, le Frédéric primitif et juvénilement enthousiaste a disparu ; il a fait place au philosophe, à l’homme supérieur expérimenté qui ne tâtonne plus en rien. […] Les honneurs d’ailleurs ne tournent point la tête à d’Alembert : il est touché, mais non enivré. […] Tous les bons côtés de Frédéric sont mis en saillie dans ce récit, et d’Alembert, circonspect d’ailleurs, n’a garde de voir autre chose durant ces trois mois de séjour.

227. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

    Grimm, si fait d’ailleurs pour goûter Rulhière, avec lequel il avait plus d’un rapport d’esprit, nous l’a représenté à l’une de ces lectures qu’il faisait de sa Révolution de Russie chez Mme Geoffrin, et si l’on s’en tenait à cette page de Grimm, destinée à être lue à Saint-Pétersbourg, on prendrait de Rulhière une idée fort injuste : on le croirait un homme de talent indiscret et étourdi, tandis qu’il n’était rien moins que cela. […] Pourtant il me semble que les principaux points du récit de Rulhière ont été généralement adoptés depuis, et par les historiens même (tels que Lévesque) qui sont d’ailleurs le moins disposés à le suivre. […] Rulhière n’était point d’ailleurs du bord de Diderot, et il s’en est expliqué quelque part très nettement. […] Il est naturel d’ailleurs que Monsieur ait eu de la prédilection pour Rulhière, qui aiguisait si bien l’épigramme salée et même au besoin le conte libertin, les deux genres littéraires favoris du futur monarque. […] Rulhière, averti d’ailleurs par son intérêt personnel, fut dès le principe un de ces esprits clairvoyants.

228. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Saint-Simon, qui nous l’a peinte à ravir dans sa première forme, nous la montre encore dans le plein de sa beauté et dans la grandeur de sa représentation, qu’elle sut soutenir à travers toutes les fortunes : C’était une femme plutôt grande que petite, brune avec des yeux bleus qui disaient sans cesse tout ce qui lui plaisait, avec une taille parfaite, une belle gorge, et un visage qui, sans beauté, était charmant ; l’air extrêmement noble, quelque chose de majestueux en tout son maintien, et des grâces si naturelles et si continuelles en tout, jusque dans les choses les plus petites et les plus indifférentes, que je n’ai jamais vu personne en approcher, soit dans le corps, soit dans l’esprit, dont elle avait infiniment et de toutes les sortes ; flatteuse, caressante, insinuante, mesurée, voulant plaire pour plaire, et avec des charmes dont il n’était pas possible de se défendre quand elle voulait gagner et séduire ; avec cela un air qui, avec de la grandeur, attirait au lieu d’effaroucher ; une conversation délicieuse, intarissable, et d’ailleurs fort amusante par tout ce qu’elle avait vu et connu de pays et de personnes ; une voix et un parler extrêmement agréables, avec un air de douceur ; elle avait aussi beaucoup lu, et elle était personne à beaucoup de réflexion. […] D’ailleurs, la personne du monde la plus propre à l’intrigue, et qui y avait passé sa vie à Rome par son goût ; beaucoup d’ambition, mais de ces ambitions vastes, fort au-dessus de son sexe et de l’ambition ordinaire des hommes, et un désir pareil d’être et de gouverner. […] C’est Saint-Simon qui nous le dit, et il lui rend toute justice d’ailleurs pour ses vives et hautes qualités. […] Le grand roi, d’ailleurs, crut devoir prendre des précautions extrêmes pour frapper le coup à propos. […] Elle est d’avis que les chefs de ce parti ressentent les marques du mécontentement du roi avant qu’on ait eu le temps de recevoir des réponses de France, afin qu’il paraisse bien que c’est une résolution prise par le roi d’Espagne et non suggérée d’ailleurs : Ne vous épouvantez point, je vous supplie, madame, de ces résolutions : il est heureux que les grands nous aient donné une si juste occasion de les mortifier.

229. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Ces jours derniers, d’ailleurs, il avait repris confiance, il escomptait même sa guérison prochaine. […] D’ailleurs, en quittant la maison mortuaire, nous nous sommes présenté à l’humble presbytère qu’habite le curé de Croissy, M. l’abbé Philippe. […] Vous comprendrez, d’ailleurs, que le secrétaire perpétuel ne puisse que se taire aujourd’hui, quand, demain, le directeur de l’Académie sera publiquement le digne et éloquent interprète des grands regrets de la compagnie, frappée au cœur et à la tête. […] À quoi bon, d’ailleurs, parler de l’écrivain ? […] On les rencontrait souvent, bras dessus, bras dessous, présentant le même aspect de sérénité un peu lourde et discutant leurs théories ; un passant qui aurait suivi leur conversation aurait sans doute entendu Gautier redire à Augier, d’un ton sentencieux, sa fameuse formule : « Rien ne sert à rien…, et d’abord il n’y a rien ; d’ailleurs, tout cela est bien indifférent ! 

230. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

I Pour nombre de penseurs, qui se recrutent, d’ailleurs, dans des milieux assez hétérogènes, la différence entre ces deux espèces de jugements est purement apparente. […] Il y a, d’ailleurs, une autre raison qui ne permet pas de confondre l’estimation objective et l’estimation moyenne c’est que les réactions de l’individu moyen restent des réactions individuelles. […] Mais, ainsi comprise, une théorie sociologique des valeurs soulève à son tour de graves difficultés qui, d’ailleurs, ne lui sont pas spéciales ; car elles peuvent être également objectées à la théorie psychologique dont il était précédemment question. […] De quel droit, d’ailleurs, met-on l’idéal en dehors de la nature et de la science ? […] C’est alors que les caractères intrinsèques de la chose peuvent paraître — à tort d’ailleurs — la cause génératrice de la valeur.

231. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Les contes où l’on parle de lui sont d’ailleurs très sobres de descriptions. […] Les guinné d’ailleurs se nourrissent volontiers de végétaux et si, l’on en croit le conte kouranko de Nancy Mâra, ne les mangent qu’à condition qu’ils n’aient pas subi de cuisson. […] C’est d’ailleurs chez les Ouolof que j’ai trouvé presque exclusivement ce type de guinné. […] Il existe d’ailleurs des exorcistes ou conjureurs des sorciers : les bourhama (en ouolof) qui les obligent par leurs conjurations à réparer le mal causé. […] Les possesseurs du mauvais œil sont d’ailleurs considérés comme des jettatori conscients, ce qui n’est pas toujours le cas, en Italie par exemple.

232. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

A toutes les époques, d’ailleurs, Jésus céda beaucoup à l’opinion, et adopta bien des choses qui n’étaient pas dans sa direction, ou dont il se souciait assez peu, par l’unique raison qu’elles étaient populaires ; seulement, ces accessoires ne nuisirent jamais à sa pensée principale et y furent toujours subordonnés. […] La supériorité de Jean était d’ailleurs trop incontestée pour que Jésus, encore peu connu, songeât à la combattre. […] Un grief tout personnel vint, d’ailleurs, s’ajouter à ces motifs d’État et rendit inévitable la perte de l’austère censeur. […] Le rapprochement des versets 22 et 23 du chapitre ni de Jean, et des versets 3 et 4 du chapitre IV du même évangile, porterait d’ailleurs à croire que Salim était en Judée, et par conséquent dans l’oasis de Jéricho, près de l’embouchure du Jourdain, puisqu’on trouverait difficilement, dans le reste de la tribu de Juda, un seul bassin naturel qui puisse prêter à la totale immersion d’une personne.

233. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

La grand’mère d’Hermine, qui est aussi sa tutrice, et qui se croit noble comme la reine de Pique, s’est d’ailleurs rebiffée, de toute sa hauteur, lorsqu’on est venu lui demander sa petite-fille pour le fils de Clara Vignot. […] Jacques Vignot peut intéresser par la décision énergique qu’il met à franchir les obstacles, très surmontables d’ailleurs, de sa destinée, il ne saurait nous émouvoir, ni nous attendrir un instant. […] On n’est pas édifié non plus de le voir plus ou moins mêlé aux relations adultères d’Henriette Sternay, sa nièce, avec un M. de Nervaux, qui reste d’ailleurs derrière la coulisse. […] D’ailleurs, de son coté, il a fait un choix : il a rêvé d’épouser mademoiselle Hélène de Brignac, une enfant de dix-huit ans qui rajeunirait ses vieux jours.

234. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Même des faits inconnus, et, par cela, d’un intérêt qu’on peut évaluer, ne suffisent pas pour nous montrer dans sa vérité nuancée et profonde, — dans toute sa vérité morale et historique, — la personne qu’on a suppléée dans des Souvenirs qu’elle n’écrivit pas, et il n’y a pas d’ailleurs de ces faits inconnus dans le livre que voici. […] Ou je me trompe fort, d’ailleurs, ou l’éditeur anonyme a vécu avec la société de son portefeuille et elle a pour lui l’intérêt de tous les milieux où l’on a vécu. […] Il n’y a, d’ailleurs, dans le volume de Madame Lenormant, que quatre à cinq lettres de Madame Récamier, et déchirées à l’endroit même où elles allaient peut-être devenir quelque chose. […] D’aucun de ces gens-là, comme de Madame Récamier d’ailleurs, il n’y a pas un mot qu’on puisse retenir, un mot vivant, qui dérange leur excellent ton, mais qui intéresse ou amuse, ce qui est le dernier degré de l’intérêt.

235. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Ce ne seraient d’ailleurs que des Temps fictifs, puisqu’ils ne pourraient être vécus comme différents du premier par qui que ce fût, ni par l’observateur en S qui les perçoit tous dans la même durée, ni par aucun autre observateur réel ou possible. […] On voit d’ailleurs aisément que le retard de la seconde horloge sur la première sera équation . […] La seconde n’est plus qu’une inégalité de lignes de lumière, c’est-à-dire de Temps conventionnels ; elle se produit d’ailleurs entre les mêmes durées psychologiques que la première. […] Ce ne seront d’ailleurs que des Temps conçus, à l’exception d’un seul, qui sera réellement perçu.

236. (1915) La philosophie française « I »

Les recherches et les réflexions de Lamarck avaient d’ailleurs été préparées en France par beaucoup de travaux originaux sur la nature et la vie. […] Mais la plus puissante des influences qui se soient exercées sur l’esprit humain depuis Descartes, — de quelque manière d’ailleurs qu’on la juge, — est incontestablement celle de Jean-Jacques Rousseau 18. […] Que d’ailleurs Maine de Biran ait une certaine parenté avec Pascal, c’est ce que nous entrevoyons quand nous lisons Ravaisson 27. […] Parti du criticisme kantien, qu’il avait d’ailleurs profondément modifié dès le début, Renouvier 35 s’en est dégagé peu à peu pour arriver à des conclusions qui ne sont pas très éloignées, quant à la lettre, de celles du dogmatisme métaphysique : il affirme, en particulier, l’indépendance de la personne humaine ; il réintègre la liberté dans le monde.

237. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

La vie est mauvaise, elle n’a d’ailleurs aucun sens. […] L’indifférence de l’auteur paraît d’ailleurs égale pour l’une et pour l’autre ; car la vie de celui-ci n’est, comme la vie de celle-là, qu’une série d’événements produits par des forces fatales, et fatalement enchaînés entre eux. […] Dirons-nous qu’Olivier est un grand fou, qu’il est des passions qu’on s’interdit à son âge, que la comtesse (plus excusable, d’ailleurs) n’a qu’à s’abriter en Dieu, que tout a une fin, qu’il faut savoir vieillir, accepter l’inévitable, et que ceux-là pâtissent justement qui vont contre les volontés de la nature ?

238. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

D’ailleurs, pourquoi le dire à un jeune prince ? […] D’ailleurs, un prince est moins obligé qu’un autre homme, de savoir tout. […] C’était d’ailleurs un prince très-instruit en littérature d’agrément.

239. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Voici, d’ailleurs, dans quels termes spirituels et trop flatteurs, M.  […] Voici, d’ailleurs, dans quels termes spirituels et trop flatteurs, M.  […] Et si ce pontife, si ce ratiocineur avait tout le talent exquis de M. de G…, que nous pèserions peu lourd dans sa main et que de pavés nous décocheraient, convaincus, les esthètes de sa suite, qui n’ont d’ailleurs ni idées ni style !

240. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Mais d’ailleurs, lorsque nous concédions à l’égalitarisme la capacité d’appeler à la vie les différentes formes sociales que nous avons énumérées, nous faisions la partie trop belle à nos adversaires. […] * ** On comprendra mieux, d’ailleurs, l’étroitesse d’une conception qui attribuerait, à la seule force de l’idée de l’égalité, le développement des formes sociales que nous avons énumérées, si l’on embrasse, d’un rapide coup d’œil, la multiplicité des conditions que suppose l’existence de chacune d’elles. […] D’ailleurs, le nombre des hommes agglomérés ne s’augmente pas de lui-même et mécaniquement : en même temps que de conditions physiologiques, on sait qu’il dépend de conditions psychologiques qu’il s’agirait d’analyser et de classer. — Inversement l’homogénéité d’une société dépend de conditions physiologiques en même temps que de conditions psychologiques.

241. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Je ne crains pas d’ailleurs de dire qu’il influa sur moi et que je fis en ce temps-là une paire de sonnets. […] Il importe d’ailleurs fort peu. […] Sa joie d’ailleurs était de vivre par le regard. […] Ceci d’ailleurs nous mène à l’essence de la question. […] D’ailleurs, à une certaine hauteur, la question cesse d’exister.

242. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 220-226

La modération & l’équité sont toujours indispensables dans la critique, quand d’ailleurs le même homme n’en met point dans la louange qu’il plaît de départir. […] Il est difficile de pousser plus loin la science numismatique, si propre d’ailleurs à servir de guide & d’appui à l’Histoire.

243. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Écrire serait dangereux ; d’ailleurs le Breton ne sait pas lire. […] Cela n’en finirait pas d’ailleurs, car il faudrait suivre M.  […] » Remarquez, d’ailleurs, qu’il s’en lave les mains. […] Il paraît d’ailleurs que M.  […] Pailleron non plus d’ailleurs.

244. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

N’exagérons d’ailleurs rien. […] Qu’on m’entende d’ailleurs bien. […] D’ailleurs nul parmi eux, si ce n’est un peu les Goncourt, n’a tenu le pinceau. […] D’ailleurs la choisit-on ? […] Le Journal intime est d’ailleurs écrit d’abord pour profiter intérieurement.

245. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Ne peut-on pas dire d’ailleurs à M.  […] Nous ne pouvons d’ailleurs tout dire sur cette question, l’une des plus grandes du siècle, et sur laquelle M.  […] En ai-je d’ailleurs bien compris, en ai-je fidèlement reproduit les principaux traits ? […] On s’étonne d’ailleurs de voir un esprit aussi familier que celui de M.  […] D’ailleurs il serait tout à fait inexact de voir dans M. 

246. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

J’ai d’ailleurs à faire un reproche plus vif au tableau en question. […] Il y a, d’ailleurs, un grand danger dans un tel sujet, situé à égale distance du tragique et du comique. […] Cela n’est pas peu propre à refroidir, dans un esprit raisonnable, un enthousiasme d’ailleurs tout prêt à éclore. […] D’ailleurs, pour revenir à l’Eve de M.  […] Mainte peinture de lui, spirituelle d’ailleurs et charmante, manque de solidité.

247. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Le risque paraîtra d’ailleurs moins gros à mesure qu’on adoptera davantage le point de vue où nous nous plaçons. […] Elle le côtoie sans cesse, d’ailleurs, dans la sensation. […] Parlant de cette chose qui n’est ni vers ni prose, il croirait d’ailleurs y penser : ce ne serait pourtant là qu’une pseudo-représentation. […] Le sens commun fait d’ailleurs instinctivement la distinction entre les deux espèces d’ordre, au moins dans les cas extrêmes : instinctivement aussi, il les rapproche. […] Entre cette humanité et la nôtre on conçoit d’ailleurs bien des intermédiaires possibles, correspondant à tous les degrés imaginables de l’intelligence et de l’intuition.

248. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

D'ailleurs, donnons à la méchanceté des hommes toute l'étendue possible : cette méchanceté, cet orgueil, infecteront-ils tous les mouvemens de leur ame ? […] Il est bon d'ailleurs qu'on ait une idée plus juste de l'humanité.

249. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

D’ailleurs il manque d’ordre. […] Le style n’est pas d’ailleurs entiérement exempt de néologisme & d’affectation.

250. (1879) À propos de « l’Assommoir »

D’ailleurs, son plan général était prêt depuis 1868. […] D’ailleurs, une accusation semblable ne se discute pas ; elle se prouve ou se dément par des faits. […] D’ailleurs, il est fort probable que M.  […] La tiare de m. zola est faite, d’ailleurs, du linge sale de gervaise. […] D’ailleurs, les mauvaises dispositions du public furent un peu retournées quelques jours avant la première de l’Assommoir.

251. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Le mécanisme de l’opération n’a d’ailleurs rien de mystérieux. […] Les faits cliniques viennent d’ailleurs confirmer ici l’observation journalière. […] Qu’on passe en revue les cas, assez rares d’ailleurs, de surdité verbale avec conservation des souvenirs acoustiques : on notera, croyons-nous, certains détails caractéristiques à cet égard. […] On assiste d’ailleurs souvent, en pareil cas, à une restauration intégrale des souvenirs disparus. […] La théorie que nous esquissons Ici ressemble d’ailleurs, par un côté, à celle de Wundt.

252. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Je pense d’ailleurs, en toute simplicité, que ni l’Aînée ni la Bonne Hélène n’en valent moins pour cela, de même que, pour avoir été reçue avec acclamation, Frédégonde n’en vaut pas mieux. […] Il arrive d’ailleurs à ces maîtres d’être inattentifs, ou bienveillants par lassitude et dédain, ou par scrupule de conscience et pour ne pas risquer de faire tort à une pièce qu’ils ont peu écoutée. — Il y en a un qui dit que votre langue « est solide », et je vous avertis que ce n’est pas vrai. […] Mais il paraît que Prétextat, vieux prêtre blanchi dans le saint ministère, et plein d’une terrible expérience, — d’ailleurs préparé au choc par les précédents aveux de la reine, déjà si semblables à de cyniques défis, — doit être surpris par sa dernière révélation, au point d’en perdre subitement et complètement la tête.

253. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Dans Cyrano de Bergerac, une intrigue quelconque (elle ne commence, d’ailleurs, qu’au second acte) relie entre eux les épisodes nécessaires aux pièces de cape, et d’épée : duel, escalade de balcon, mariage secret, bataille, etc. […] Un personnage providentiel est là pour intervenir sans cesse en faveur des amants ; ainsi qu’il sied, d’ailleurs, il est lui-même amoureux de l’héroïne, mais comme il est laid et comme son amour est sans espoir, il ne cherche qu’à faire le bonheur de celle qui ne le comprend pas. […] Rostand, d’ailleurs, ne semble pas très bien savoir à quelle époque vécut Cyrano : Cyrano, mort en 1655, a toujours ignoré, sans doute, l’emprunt que, dans les Fourberies de Scapin, jouées en 1671, Molière fit au Pédant joué ; et il est peu probable qu’il ait dédaigné d’être Dans les petits papiers du Mercure François, fondé en 1672.

254. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

D’ailleurs Despréaux oublia-t-il jamais que les défauts d’un Ouvrage n’ont rien de commun avec la personne de l’Auteur ? […] D’ailleurs, ce n’est pas en cela que consiste la vraie ressemblance des Ouvrages ; c’est dans leurs proportions, c’est dans leur emplacement qu’elle se trouveroit : mais rien de tout cela n’est pareil chez nos deux Poëtes ». […] D’ailleurs le sentiment n’est-il pas déplacé par-tout où il n’est pas nécessaire ?

255. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Ce Poëme est d’ailleurs frappant par la justesse du dessin, la disposition des parties, la vérité des couleurs, & le ton de noblesse qui y regne. […] D’ailleurs la Poésie n’a-t-elle pas ses priviléges ? […] Gaillard, Poëte d’ailleurs très-médiocre : Voyez la poule active, ou l’agile perdrix, Sous son aile inquiete assemblant ses petits, Habile à les conduire, ardente à les défendre, Craignant tout, bravant tout, &c.

256. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Virgile n’ignorait d’ailleurs aucune des grandes théories de son temps, qui sont encore sensiblement celles du nôtre. […] Au fait, on le voit, dans toute sa correspondance des vingt dernières années, très libéral et aumônier, d’ailleurs fort simple de mœurs. […] Il est d’ailleurs certain que l’« idée fixe », l’obsédante représentation de l’objet idolâtré exerce plus pleinement les puissances de l’âme que ne ferait sa présence réelle. […] L’ensemble de son œuvre ne serait pas mal intitulé : « Suite de paradoxes sur la littérature française. » Ce prétendu « immuable » s’est d’ailleurs beaucoup modifié en vingt ans. […] Et il est d’ailleurs singulier que ceux qui ont accablé le général persistent à tenir pour criminelle la phrase du maréchal Lebœuf sur les boutons de guêtre.

257. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

La science incline d’ailleurs à fortifier l’illusion du sens commun sur ce point. […] La nature de cet élément est d’ailleurs aisée à déterminer. […] Ce qui fortifie d’ailleurs votre illusion sur ce point, c’est l’habitude contractée de croire à la perception immédiate d’un mouvement homogène dans un espace homogène. […] Cette appréciation devra d’ailleurs être des plus grossières, et l’on peut prévoir qu’elle variera considérablement avec les personnes. […] Nous ne ferons d’ailleurs aucune difficulté pour admettre l’existence probable d’une loi de ce genre.

258. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Après quoi elle a épousé Xuthus, un étranger, d’ailleurs fils de Jupiter. […] Souvenez-vous, d’ailleurs, qu’elle est la fille du subtil et glissant M.  […] D’ailleurs c’est une fille galante, une créature. « Une créature de Dieu !  […] D’ailleurs, chef d’usine, il travaille et il se soucie de ceux qu’il commande. […] Nullement ému d’ailleurs.

259. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Les nombreux amis auxquels il lut, cahier par cahier, ces mémoires dont il était si fier, eurent raison d’en féliciter l’auteur, de lui donner des encouragements et des conseils ; de lui recommander « de les continuer dans le plus grand détail qu’il pourrait », de ne rien retrancher « de ce qui peint l’homme dans les moindres circonstances de sa vie », de ne pas trop céder sur ces points au goût simple et un peu nu du trop classique abbé Fleury, lequel en fut d’ailleurs très satisfait. […] Son mobile d’ailleurs n’est pas plus élevé en cette occasion que dans toutes les autres ; il ne songe qu’à se rendre nécessaire, à se faire un sort, comme on dit, du côté de l’abbé Bossuet, en lui prouvant qu’il est l’homme indispensable pour une édition des œuvres, et surtout pour la publication des écrits posthumes. […] D’ailleurs pas un mot de regret, d’affection sentie, d’admiration ni de culte pieux pour le grand homme dont il passait pour être l’Élisée. […] En lui envoyant copie de la Lettre latine de Bossuet au pape Innocent XI sur l’éducation du dauphin, il dit : « Je le fais bien valoir à cet abbé par la lettre que je lui écris, parce qu’avec de pareilles gens si méprisants il faut faire le gascon… Nous verrons comment notre abbé le recevra ; je veux qu’il sente le besoin qu’il a de moi. » — D’ailleurs il est heureux à sa manière, il s’arrange et s’acoquine à Meaux ; il achète une maison, grande affaire ; il se cache pour cela sous le nom du chanoine Blouin ; dès qu’on le sait, les anciennes jalousies contre lui se réveillent. […] Nous ne regrettons pas qu’il y perde ; le seul danger serait qu’en le lisant mal, et en s’emparant des circonstances triviales qui étaient la pâture naturelle de son esprit, on n’ôtât quelque chose au grand évêque, qui ne lui accorda jamais d’ailleurs, on ne saurait trop le redire, qu’une confiance très limitée.

260. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Laissons donc vite l’introducteur qui aurait eu si beau jeu pourtant à publier modestement, correctement, cette cinquantaine de lettres, imprimées qu’elles sont d’ailleurs avec le luxe typographique qui distingue les presses de M.  […] Collé, d’ailleurs, dégoûté pas l’accueil et la morgue des comédiens français, moins accessibles alors qu’aujourd’hui, n’y revint guère, et son théâtre de société, le théâtre du duc d’Orléans, fit, tant qu’il dura, son occupation et ses délices comme il est sa véritable originalité. […] Une autre raison qui m’est personnelle m’ôtait d’ailleurs le désir d’être de l’Académie. […] Jamais, de mes jours, je n’ai vu autant de sortes d’esprit que dans ces Mémoires… Je n’aime point Rousseau ; personne ne rend plus de justice que moi à son éloquence, à sa chaleur et à son énergie, mais je trouve Beaumarchais mille fois plus vrai, plus naturel, plus insinuant et plus entraînant que cet orateur, qui veut toujours l’être, le paraître, qui est d’ailleurs sophiste à impatienter son lecteur que l’on sent qu’il méprise, et dont il se joue perpétuellement comme le rat fait de la souris. » Sauf le dernier trait contre Rousseau qui n’est pas juste (car Rousseau n’y met pas tant de malice), l’ensemble du jugement est parfait. […] Le suicide n’avait rien, d’ailleurs, de contraire aux idées de Collé.

261. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

L’allusion d’ailleurs, dans La Bruyère, est une création ; c’est une personne. […] Et qui s’aviserait d’ailleurs de ne pas trouver bons des sermons recommandés par Voltaire ? […] Elle n’affecte pas d’ailleurs d’ignorer notre nature. […] Vauvenargues, d’ailleurs, n’a pas bien pris le genre. […] D’ailleurs, en fait de portraits, on ne fait pas ce qu’on veut ; on peint ce qui existe.

262. (1898) Essai sur Goethe

D’autres circonstances, d’ailleurs, contribuaient encore à l’isoler. […] Relisez-les, d’ailleurs, ces lettres que M.  […] Bref, il est une page de prose égarée dans un poème — que d’ailleurs il ne dépare pas, qu’il rattache à la réalité. […] D’ailleurs, est-ce que nos âmes n’importent pas davantage que nos écrits ? […] On railla — bien lourdement d’ailleurs — son universalité ; on attaqua son administration.

263. (1885) L’Art romantique

Au détriment de quelque autre chose peut-être, comme eux-mêmes avaient fait d’ailleurs ? […] On a d’ailleurs observé que l’artifice n’embellissait pas la laideur et ne pouvait servir que la beauté. […] Elles se font rares ; car, dans une crise de mauvaise humeur, bien légitime d’ailleurs, M.  […] — D’ailleurs, n’est-il pas mort depuis longtemps ? […] D’ailleurs, Junon m’a jeté un regard favorable, un regard qui m’a pénétré jusqu’à l’âme.

264. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Tout d’ailleurs est nerf dans cette ébauche de langue. […] Il est remarquable d’ailleurs que les tours qui sont comme la partie indigène de la langue sont plus mûrs que les mots que nous tirons des autres. […] Ces qualités pour ainsi dire organiques de notre langue ne se montrent d’ailleurs que dans les récits. […] A cette école où il était battu quand il variait à dire ses leçons de latin, il battait ses camarades, qui d’ailleurs le lui rendaient bien. […] Qu’était-ce, d’ailleurs, que la paix à cette époque ?

265. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

La métaphysique d’ailleurs est subjective, et la science doit être objective. […] Et qui prouvera d’ailleurs que les faits valent mieux que les idées, et les découvertes que les recherches ? […] Il est clair, d’ailleurs, que la psychologie générale doit profiter de toutes les découvertes dues aux parties subordonnées. […] Il est d’ailleurs aisé de voir que l’Éthologie ne se confond nullement avec l’histoire. […] Il combat d’ailleurs cette opinion.

266. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Ce ne fut qu’après mainte zizanie survenue et des manquements de parole qu’il était d’ailleurs trop aisé de prévoir, que la guerre sur un autre pied recommença et qu’il fut décidé qu’on pouvait en toute conscience déposséder des traîtres. […] Ils n’estiment rien que la vaillance, dit toujours Nicétas des Français d’alors et de ceux qu’il appelle Barbares, mais c’est la vaillance séparée des autres vertus ; ils la revendiquent pour eux comme infuse par nature et corroborée par un long usage, et ne souffrent qu’aucune autre nation puisse se comparer à eux en ces choses de guerre ; d’ailleurs étrangers aux Muses et n’ayant aucun commerce avec les Grâces, ils sont d’un naturel farouche, et ont la colère plus prompte que la parole. […] Villehardouin y remplit d’ailleurs un beau rôle, plus grand même que dans sa simplicité il ne nous le montre. […] Et quant au caractère même de l’homme, du guerrier si noblement historien, je dirai pour conclure : Villehardouin, tel qu’il apparaît et se dessine dans son Histoire, est bien un homme de son temps, non pas supérieur à son époque, mais y embrassant tous les horizons ; preux, loyal, croyant, crédule même, mais sans petitesse ; des plus capables d’ailleurs de s’entremettre aux grandes affaires ; homme de conciliation, de prudence, et même d’expédients ; visant avec suite à son but ; éloquent à bonne fin ; non pas de ceux qui mènent, mais de première qualité dans le second rang, et sachant au besoin faire tête dans les intervalles ; attaché féalement, avec reconnaissance, mais sans partialité, à ses princes et seigneurs, et gardant sous son armure de fer et du haut de ses châteaux de Macédoine ou de Thrace des mouvements de cœur et des attaches pour son pays de Champagne.

267. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

De tels contrastes flattaient les goûts du xviiie  siècle, qui était dans la meilleure condition d’ailleurs pour adorer l’idylle à laquelle ses mœurs se rapportaient si peu. […] Cet écueil est encore évitable dans les pièces plus courtes, dans les simples églogues et idylles proprement dites, qui, d’ailleurs, permettent bien moins de laisser entrevoir le revers de la destinée et de diversifier les couleurs ; mais Théocrite bien souvent, et Goldsmith une fois, y ont réussi. […] Et plus loin, en des vers d’ailleurs bien élégants, le poëte ajoute : Mais ces riches climats fleurissent en silence ; Jamais un chantre ailé n’y porte sa cadence : Ils n’ont point Philomèle et ses accents si doux, Qui des plaisirs du soir rendent le jour jaloux. […] Léonard, d’ailleurs, en même temps qu’il épanchait au sein d’un genre riant son âme honnête et sensible, étudiait beaucoup et recherchait tout ce qui pouvait composer et assortir le bouquet pastoral qu’il voulait faire agréer au public.

268. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Les causes qui ont retardé les progrès de la littérature allemande, s’opposent encore, sous quelques rapports, à sa perfection ; et c’est d’ailleurs un désavantage véritable pour une littérature, que de se former plus tard que celle de plusieurs autres peuples environnants : car l’imagination des littératures déjà existantes, tient souvent alors la place du génie national. […] Néanmoins la plupart des gouvernements n’appellent que les anciens nobles à se mêler de la politique ; et il n’y a d’ailleurs que les gouvernements représentatifs qui donnent à toutes les classes un intérêt direct aux affaires publiques. […] Ce n’est pas d’ailleurs le fait inventé dans un roman, ce sont les sentiments qu’on y développe qui laissent une trace profonde ; et cette maladie de l’âme qui prend sa source dans une nature élevée, et finit cependant par rendre la vie odieuse, cette maladie de l’âme, dis-je, est parfaitement décrite dans Werther. […] D’ailleurs toutes les vérités sont susceptibles d’évidence, et l’évidence ne fait pas de secte.

269. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Je reconnais d’ailleurs qu’il est peut-être aussi puéril de se moquer de l’érudition en bloc, que de faire de l’érudition comme quelques-uns en font. […] Elles ne supposent d’ailleurs, chez ceux qui s’y sont voués, que de la patience, une sagacité moyenne et le goût d’une certaine activité sans invention, qui peut fort bien s’allier à une réelle paresse d’esprit. […] Et d’ailleurs, si l’antiquité grecque et latine, aussitôt dévoilée, nous a séduits et subjugués, c’est sans doute que nous avions en nous l’instinct et le sentiment de cette forme accomplie et que nous y aspirions confusément. […] Les chansons, les fabliaux, les farces, les mystères, dont l’excellent et sec Boileau méprisait la grossièreté et que d’ailleurs il ne lisait pas, nous les lisons, un peu vite parfois et en dissimulant quelque ennui ; mais aussi nous y découvrons souvent, dans une phrase, dans un vers (et tout le reste en bénéficie), des merveilles de grâce, de finesse, d’émotion, de poésie, une malice exquise, ou bien une tendresse, une piété qui nous vont à l’âme.

270. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Ses premiers vers sont pleins de reflets dorés, d’images qui brillent et chatoient ; mais cet éclat — qui fut d’ailleurs en quelque sorte « traditionnel » et nullement doué d’un coloris spécial, — s’est apaisé à mesure que le poète devenait moins exclusivement objectif. […] Il suffit d’ailleurs de se rappeler combien rapidement nous fatiguent les statues qui lèvent le bras ou la jambe sans que l’on ait l’espoir de voir jamais retomber cette jambe ou ce bras. […] Celles-ci sont déduites brillamment plutôt qu’en un large élan de l’âme, et, très légitimement d’ailleurs, c’est en évoquant une silhouette immobile que le poète nous parle de l’action ; le geste apparent du dernier vers n’est lui-même qu’une attitude. […] Ces deux poètes le font d’ailleurs souvent oublier ; l’un, — M. 

271. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

D’ailleurs, l’Église les a désavoués. […] D’ailleurs son cœur aide son esprit. […] Il ne poursuivra pas d’ailleurs dans cette vole. […] Il n’y a plus à attendre que la démonstration d’authenticité, d’ailleurs douteuse, de ces papiers.

272. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Gauss, géomètre vraiment hors ligne ; mais le cerveau de Gauss était encore de 12 pour 100 supérieur à la moyenne, et d’ailleurs il est mort à soixante-dix-huit ans, c’est-à-dire à l’âge où le cerveau décroît. […] Ce n’est pas d’ailleurs le seul fait significatif de la liste de M.  […] Nous voyons d’ailleurs dans cette histoire, par l’exemple du bon Ebierbing et de sa femme Tookoolito, surtout de celle-ci, que ces humbles créatures ont une certaine aptitude à la civilisation qui ne demanderait qu’à être cultivée. D’ailleurs, pour pouvoir nier d’une manière absolue l’aptitude de telle ou telle race à la civilisation, il faudrait faire des expériences qui n’ont pas été convenablement faites, parce qu’elles sont très difficiles.

273. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Les trois quarts des spectateurs qui sont d’ailleurs très-capables de rendre justice à l’ouvrage, ne sont point assez lettrez pour deviner le sujet du tableau. […] D’ailleurs la poësie manque d’expressions propres à nous instruire de la plus grande partie de ces circonstances. à peine la physique viendroit-elle à bout, avec le secours des termes qui lui sont propres, de bien expliquer le temperament plus ou moins composé, et le caractere de chaque spectateur. […] La multitude des acteurs, dont le poëte tragique veut quelquefois soutenir sa sterilité, devient d’ailleurs très-embarassante pour lui quand le dénouëment s’approche, et quand il faut s’en défaire. […] D’ailleurs le tragique outré devient froid, et l’on est plus porté à rire d’un poëte, qui croit devenir pathetique à force de verser du sang, qu’à pleurer à sa piece.

274. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

On ne doit donc pas se faire une règle de traduire littéralement, dans les endroits même ou le génie des langues ne paraît pas s’y opposer, quand la traduction sera d’ailleurs sèche, dure et sans harmonie. […] D’ailleurs, si les finesses de notre propre langue exigent de nous tant d’étude pour être bien connues, combien n’en faut-il pas pour démêler encore les finesses d’une langue étrangère ? […] Pourquoi d’ailleurs se mettre à la torture pour rendre avec élégance une pensée fausse, avec finesse une idée commune ? […] On ne peut traduire un homme de génie, si on ne le traduit pas vivement et d’enthousiasme ; mais si cet homme de génie est en même temps un écrivain profond, il faut du temps pour l’étudier et pour le rendre ; il me semble d’ailleurs en général, que pour éviter tout à la fois la froideur et la négligence du style dans quelque ouvrage de goût que ce puisse être, il est nécessaire et d’écrire vite et de corriger longtemps.

275. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

D’ailleurs, un goût de vérité général s’est répandu ; moins il y en a dans nos mœurs, plus on en exige dans les écrits. […] D’ailleurs, son ton, ses yeux, sa voix, tous ses mouvements, de concert avec la passion qui l’anime, persuadent que cette passion est vraie. […] D’ailleurs, il y a des pays et des siècles où l’éloquence, par elle-même, doit moins réussir. […] D’ailleurs, il faut des choses nouvelles pour ébranler l’imagination ; et presque tous les grands tableaux ont été épuisés par les orateurs de tous les siècles.

276. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Et d’ailleurs, si le poète avait rappelé au roi qu’en l’état actuel des esprits, une pièce de théâtre, composée avec conscience et venue d’un certain côté littéraire, ne devait produire, par sa chute ou son succès, qu’un résultat bien étranger assurément à toute passion politique, le roi aurait bien pu, sans doute, à demi-voix et avec un sourire, prononcer ce terrible mot de romantisme ; mais il eût été facile de démontrer à sa bienveillante attention, que ces débats sont au fond bien moins frivoles, même sous le rapport politique, qu’on ne pourrait le penser. […] Ils aspirent aux jouissances de l’art, si puissantes à concilier et à purifier les âmes, que de longs ressentiments ont aigries ; et s’ils paraissent commencer en cette voie une sorte de révolution, celle-là du moins se passera tout entière dans la région des idées, dans le domaine de la poésie, et c’est d’ailleurs presque seulement de l’époque de la Restauration qu’elle date, et par des hommes de la Restauration qu’elle est tentée.

277. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

D’ailleurs ce mépris de la caricature me froisse partout où je le rencontre, car la caricature a autant de droit à l’admiration que tout autre forme d’art. » Telles sont ces notes et cette conversation. Si l’on se reporte pour la comprendre pleinement à l’étude sur le beau caractéristique qui se trouve à la tête du catalogue déjà cité, on verra qu’en somme M.Raffaëlli, à travers d’ailleurs bien des obscurités et des longueurs, écartant les désignations de classicisme, de réalisme, de romantisme et de naturalisme, posant en principe » qu’esthétiquement toute époque a une notion particulière du beau, que socialement notre époque est caractérisée par un épanouissement, complet de l’individualisme et de l’égalité, qu’ainsi l’unité humaine autonome et libre est le facteur principal de notre vie sociale, on arrive à cette page d’un grand souffle sur la nécessité où est la peinture de travailler à représenter l’homme et toutes sortes d’hommes.

278. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Je ne sache pas, d’ailleurs, que Racine ait été injurié par quelqu’un d’un peu intelligent depuis au moins quarante années. […] Nous savons d’ailleurs à peu près ce qu’avait été la Champmeslé. […] Tait qu’il ne tue pas, quelle que soit d’ailleurs sa violence, il appartiendrait à la comédie. […] J’avoue d’ailleurs qu’ici mon admiration hésite : qu’est-ce que les eaux de la Pudeur ? […] D’ailleurs il s’agit ici de crimes surtout politiques, et la tradition n’en était point encore perdue.

279. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Ne semble-t-elle pas venir d’ailleurs que de nous-mêmes, et de plus loin ? […] Le genre comique interdit d’ailleurs à l’écrivain certaines délicatesses. […] Cela, d’ailleurs, ne le trouble plus. […] Il a d’ailleurs continué. […] » Seront-ils, d’ailleurs, plus malheureux qu’auparavant ?

280. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Leur souffrance, d’ailleurs, ne devait pas se prolonger. […] Sa jeunesse, d’ailleurs, n’est pas exempte de folies. […] La supposition de Sismondi à son égard est-elle, d’ailleurs, certaine ? […] Il a, d’ailleurs, laissé peu d’imitateurs dans son pays. […] A côté de lui, d’ailleurs, Musset en a esquissé un autre.

281. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

L’allusion à Renan est transparente et d’ailleurs avouée. […] D’ailleurs, M.  […] D’ailleurs, M.  […] D’ailleurs M.  […] D’ailleurs, puisque M. 

282. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Il fallait d’ailleurs que la langue y fût comprise, et que le même mot s’étendît aux pensées et aux paroles. […] D’ailleurs Balzac est recommandé par un jugement de Descartes, d’autant plus digne de considération que l’éloge n’y paraît être qu’un sentiment juste du mérite de cet auteur, légèrement exagéré par une disposition bienveillante1. […] Il y a, d’ailleurs, de grandes ressemblances entre ces deux hommes, destinés à constituer la langue française dans ses deux formes, la poésie et la prose. […] Balzac d’ailleurs ne s’était pas plus oublié dans Aristippe que dans le Prince. […] Le bon effet d’ailleurs était produit, et le mauvais commençait.

283. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

… Bassesse d’explications qui n’expliquent rien, d’ailleurs, questions résolues par la question même, tautologie, truisme, fatalisme. […] D’ailleurs, la science fera des hommes au niveau de cet état de choses… Elle en fabriquera de sa façon. […] D’ailleurs, il est si fin, sous sa tendresse, ce moelleux M.  […] Et, d’ailleurs, il vaut mieux qu’il en soit ainsi, pour le compte même de la vérité. […] … Sceptique enchanté, d’ailleurs, qui va jusqu’à faire la poésie de son scepticisme : « Un trait, — dit-il encore, dans ce livre de l’Antechrist ; — un trait qui caractérise les grands hommes européens, — (il se nommerait, s’il osait !)

284. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Il offre d’ailleurs quelques Episodes intéressants. […] D’ailleurs la Féerie a pu nous être transmise par une espece de tradition. […] D’ailleurs M. de Crébillon a su encore se faire lire lors même qu’il a choqué & voulu choquer toute vraisemblance. […] On peut, d’ailleurs, lui reprocher des réflexions trop fréquentes, &, sur-tout, d’avoir plutôt l’air de disserter que de réfléchir. […] D’ailleurs celui-ci affiche l’instruction.

285. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

» Et, si j’ai bien compris, il finit par se faire à lui-même cette réponse ou à peu près : « Si la vie a un sens, elle a celui que lui donnent les honnêtes gens et les braves gens, quels que soient, d’ailleurs, l’espèce et le degré de leur culture. » Seulement il a l’air de songer tout le temps : « Peut-être bien que la vie n’a pas de sens du tout. » Et c’est pourquoi son livre est triste, aussi triste, en vérité, que la Course à la mort. […] D’ailleurs, l’ignorance où nous sommes de nos origines et de nos fins ne saurait être une souffrance positive, puisque cette ignorance est la condition même de l’activité de l’esprit, laquelle est nécessairement un plaisir. […] En voici un que je vous donne pour ce qu’il vaut et qui, d’ailleurs, n’est pas original (mais un credo ne doit pas être original).

286. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Il faut se rappeler, d’ailleurs, que toute idée perd quelque chose de sa pureté dès qu’elle aspire à se réaliser. […] Beaucoup de circonstances d’ailleurs semblent indiquer que Jésus ne fut thaumaturge que tard et à contre-cœur. […] Le problème, d’ailleurs, se pose de la même manière pour tous les saints et les fondateurs religieux.

287. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Qui ne sait d’ailleurs qu’outre les beautés de tous les temps et de tous les lieux, il y a pour chaque genre, des beautés analogues au climat, au gouvernement, à la religion, à la société, au caractère national ? […] Le même orateur a traité deux autres sujets moins pathétiques, sans doute, mais non moins intéressants, ce sont les éloges funèbres de deux grands hommes ; l’un était ce maréchal de Luxembourg, élève de Condé ; impétueux et ardent comme lui, mais vigilant et ferme comme Turenne, quand il le fallait ; persécuté par les ministres, et servant l’État ; fameux par les victoires de Fleurus, de Leuze, de Steinkerque et de Nerwinde, et qui, de dessus un champ de bataille, écrivit à Louis XIV cette lettre : « Sire, vos ennemis ont fait des merveilles ; vos troupes encore mieux : pour moi, je n’ai d’autre mérite que d’avoir exécuté vos ordres ; vous m’avez dit de prendre une ville et de gagner une bataille, je l’ai prise et je l’ai gagnée. » L’autre, qui avait un genre de mérite tout différent, était ce maréchal de Boufflers, fameux par la défense de Lille, appliqué et infatigable ; d’ailleurs excellent citoyen, et dans une monarchie, capable d’une vertu républicaine. […] L’espèce de grandeur qu’on croit apercevoir d’abord n’est qu’une grandeur de décoration ; d’ailleurs la marche est uniforme.

288. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Le fait d’ailleurs est réciproque. […] Cette théorie d’ailleurs explique fort bien la plupart des faits. […] Ce concept d’ailleurs est vague, vide, indéterminé. […] On pouvait d’ailleurs le prévoir a priori. […] Supposons d’ailleurs que nous acceptions sa théorie.

289. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Celle qu’obtint d’abord le Louis XI de Duclos fut grande : « Le livre a été lu de tout le monde avec avidité, surtout des dames, dont il a mérité l’approbation » ; c’est ce qu’écrivait l’abbé Desfontaines, assez favorable d’ailleurs à l’ouvrage58 : ce critique nous fait remarquer que des dames illustres et aimables s’intéressaient même au débit matériel et en plaçaient des exemplaires. […] Dans l’intervalle des phrases de Duclos que j’ai rapprochées, celui-ci a eu soin d’introduire un brillant éloge d’Agnès Sorel et un mot sur Jeanne d’Arc, qu’il appelle d’ailleurs une généreuse fille ; mais Agnès Sorel a tous les honneurs : Ce fut la maîtresse pour qui Charles eut la plus forte passion et qui fut la plus digne de son attachement : sa beauté singulière la fit nommer la belle Agnès… Rare exemple pour celles qui jouissent de la même faveur, elle aima Charles uniquement pour lui-même, et n’eut jamais d’autre objet dans sa conduite que la gloire de son amant et le bonheur de l’État. […] L’abbé Le Grand ne fait pas cette remarque, d’ailleurs très naturelle et judicieuse. […] Là où celui-ci nous dit nettement de Mlle Choin : « Ce n’a jamais été qu’une grosse camarde brune », Duclos se contente de dire : « Elle n’était pas jolie » ; mais d’ailleurs on pourrait faire comme pour ce qui est de l’abbé Le Grand et imprimer les portraits sur deux colonnes, on verrait les emprunts continuels et d’autant plus à noter qu’ils ne sont pas avoués : par exemple, toujours sur Mlle Choin : Duclos. […] Mademoiselle de Chausseraye, qui avait du bon et quelques principes de générosité, et qui d’ailleurs était amie du cardinal de Noailles, résolut de faire échouer, s’il se pouvait, cette machination du père Tellier, et, causant avec le roi, elle y parvint de la manière qu’expose Saint-Simon : Elle trouva le roi triste et rêveur ; elle affecta de lui trouver mauvais visage et d’être inquiète de sa santé.

290. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Louis XIV était trop loin, et d’ailleurs ce grand roi, qui envisageait les choses à un point de vue surtout politique et prudent, se fût bien gardé d’autoriser son général à une entreprise qui dépassait à ce point les horizons connus. […] Ce rappel lui fut accordé d’ailleurs dans les termes d’une entière satisfaction. […] « On envoie un empirique, disait-il gaiement, là où les médecins ordinaires ont échoué. » Il prit d’ailleurs sa mission très au sérieux, et eut dès l’abord des idées saines et justes sur l’esprit qu’il convenait d’y apporter : Je me mis dans la tête de tout tenter, d’employer toutes sortes de voies, hors celle de ruiner une des meilleures provinces du royaume ; et même que si je pouvais ramener les coupables sans les punir, je conserverais les meilleurs hommes de guerre qu’il y ait dans le royaume. […] J’en fis arrêter vingt des plus méchantes… Il voit des gens jusque-là réputés fort sages, un maire d’Alais, par exemple, à qui la tête tourne subitement et qui se croit prophète à côté d’une prophétesse, fou d’ailleurs sur ce seul point et sensé sur tous les autres, comme don Quichotte qui ne déraisonnait que quand il était question de chevalerie errante. […] Entre les deux généraux en chef rivaux, les procédés d’ailleurs étaient sur un pied de chevalerie courtoise : « M. de Marlborough, écrivait Villars, m’a envoyé quantité de liqueurs d’Angleterre, de vin de palme et de cidre ; on ne peut recevoir plus d’honnêtetés.

291. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Il rougissait à ce seul souvenir, peu calviniste d’ailleurs, aussi bien que légèrement catholique, homme sensible, comme bientôt on allait dire, inclinant à la philosophie, mais dissimulant tout cela sous une discrétion habituelle. […] Par sa condition dans le monde et ses avantages personnels, il avait d’ailleurs conservé assez d’accès et de crédit, un crédit toujours désintéressé. […] Mme de Pontivy, emmenée par sa tante dans une campagne éloignée, dut ne pas voir durant tout ce temps M. de Murçay, qui (en refroidissement d’ailleurs avec Mme de Noyon pour quelques sorties un peu vives contre l’esprit persécuteur) se confina de son côté dans une terre isolée, autre que celle où il avait reçu une fois son amie. […] Je les aurais rachetés aussitôt échappés, mais le monde survenant me contraignait ; et ma foi en vous, d’ailleurs, répondait à tout. […] Sa fille d’ailleurs avait grandi ; et c’était elle plutôt qu’il fallait songer à marier.

292. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Il est, d’ailleurs, de beaucoup, le plus grand homme de sa race. […] M. le Prince avait d’ailleurs fixé le nombre et la durée des visites que le duc d’Anguien pouvait faire à sa mère. […] Or, cela ne suppose qu’une aptitude particulière qui peut d’ailleurs s’allier à une foncière médiocrité d’esprit. […] Et d’ailleurs, qui alors ne connaissait « le colonel Gassion », favori de Gustave-Adolphe, distingué et protégé par Richelieu ? […] « Gassion aussi, dit M. le duc d’Aumale, avait écrit à Mazarin ; dans sa lettre, courte d’ailleurs, il avait trouvé moyen de ne parler que de lui-même. » Voyez-vous percer la malveillance ?

293. (1890) L’avenir de la science « II »

Ces résultats, d’ailleurs, sont presque toujours conçus de la façon la plus mesquine. […] C’est d’ailleurs dire plutôt ce qui devrait être et ce qui sera, que ce qui a été. […] D’ailleurs, le pas n’est plus à faire : l’humanité s’est définitivement émancipée, elle s’est constituée personne libre, voulant se conduire elle-même, et supposé qu’on profite d’un instant de sommeil pour lui imposer de nouvelles chaînes, ce sera un jeu pour elle de les briser. […] Toutes les réformes ont eu ce défaut à leur origine, et d’ailleurs ceux qui leur adressent un tel reproche le font presque toujours parce qu’ils n’ont pas une idée assez étendue des formes diverses de la société humaine et de son histoire. […] Je n’insiste pas sur ce point, et je consens à ce qu’on le tienne pour chimérique ; car, aux yeux de plusieurs bons esprits à qui je veux plaire, ceci ne paraîtrait pas de bon aloi, et, d’ailleurs, je n’en ai pas besoin pour ma thèse.

294. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Ce pouvoir périt dans ses mains, par ses propres fautes ; aussitôt grande rumeur ; il faut que toute l’Europe s’arme pour le lui restituer dans sa pureté et sa plénitude… Quelque usage d’ailleurs que ses conseillers en fassent, à quelques excès qu’ils se portent, de quelques inepties ou de quelques violences qu’ils se rendent coupables, ils n’en seront responsables qu’à Dieu ; et si la nation espagnole, ruinée, persécutée, réduite aux abois, poussée au désespoir, se relève enfin, et, sans attenter à la personne de son roi, sans porter atteinte à ses droits héréditaires, invoque et consacre un nouvel état de choses, cette nation ne sera plus qu’un assemblage de bandits qu’il faudra châtier et museler de nouveau. […] Autant qu’un autre, d’ailleurs, je sais que ce droit délicat et terrible, qui sommeille au pied de toutes les institutions humaines, comme leur triste et dernière garantie, ne doit pas être invoqué légèrement. […] À ces morceaux de critique, de premier ordre d’ailleurs, et si dignes de haute estime, il faut joindre l’Éloge du savant orientaliste M. de Sacy, prononcé par le duc de Broglie à la Chambre des pairs le 27 avril 1840, très bel éloge, très grave, religieux de ton, sobrement orné, et de tout point conforme au sujet. […] À mesure que l’ordre se rétablira, le poste que nous occupons deviendra de plus en plus l’objet d’une noble ambition ; les Chambres, dans un temps plus tranquille, verront les changements d’administration comme quelque chose qui compromet moins l’ordre public ; les hommes s’usent vite d’ailleurs, messieurs, aux luttes que nous soutenons. […] Il est resté tel, d’ailleurs, en apparence, qu’on le voyait dans les années précédentes.

295. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

D’ailleurs il est toujours avantageux d’être de l’âge du prince et un des premiers qu’il ait mis en place. » M.  […] Arrivé à l’île de France, il en décrit le sol et les végétaux avec détail et curiosité, mais sans joie et plutôt avec une sorte de tristesse : Il n’y a pas une fleur dans les prairies, qui d’ailleurs sont parsemées de pierres et remplies d’une herbe aussi dure que le chanvre. […] Hennin lui obtient de M. de Vergennes (29 novembre 1780) une gratification de trois cents livres sur les fonds destinés aux gens de lettres : « C’est peu de chose, mais il s’agit de débuter. » D’ailleurs ces gratifications sur les fonds littéraires sont annuelles et équivalent à une pension à vie, quoiqu’on ne l’annonce pas formellement. […] M. le comte de Vergennes, à qui toutes les personnes qui l’entourent parlent de vous comme d’un homme qui est malheureux, et qui cependant a fait preuve de bonne volonté en Pologne et bien servi à l’île de France, qui d’ailleurs peut être employé utilement, vous assigne une gratification sur des fonds affectés à son département et destinés à récompenser des services qui n’y ont qu’un rapport éloigné : vous appelez ce secours une aumône, vous le rejetez, et vous rudoyez l’ami qui, après trois ans de soins, est parvenu à décider le ministre en votre faveur. […] D’ailleurs les circonstances ne m’ont pas mis à portée de voir M. le maréchal de Castries assez libre pour lui parler de ce qui vous intéresse.

296. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Prétendre d’ailleurs qu’il y a une vérité absolue, ce n’est pas dire que cette vérité soit en la possession de certains hommes au détriment des autres hommes : il n’y a pas de privilège de ce genre, et c’est ce qui fait que nul n’a droit d’imposer aux autres sa manière de penser. […] Quelques poètes seuls ont quelquefois réclamé pour toutes les fantaisies de leur imagination cette sorte de droit divin, mais personne ne leur a donné raison ; c’était d’ailleurs dans le royaume des chimères et des rêves. […] D’ailleurs n’est-ce pas se faire une idée bien singulière de la vérité que de se la représenter comme une chose qui passe de main en main et que l’on met sous clef pour que personne n’y touche ? […] Remarquez d’ailleurs qu’il n’est point du tout nécessaire que cet examen tourne contre les vérités surnaturelles pour être appelé libre. […] Si d’ailleurs il y avait lieu d’espérer que l’on pût par quelque moyen empêcher les hommes de penser de telle ou telle manière, s’il y avait quelque procédé sûr de maintenir les esprits dans cet état d’obéissance que l’on regarde comme si souhaitable, je comprendrais à la rigueur qu’on l’essayât ; mais depuis que le flot du libre examen a fait irruption dans la science, dans la société, dans la religion, il a marché sans cesse de progrès en progrès : il a pénétré de couche en couche dans toutes les classes, il a gagné les contrées les plus rebelles à sa puissance ; il n’existe aucune force capable de le contenir et de le refouler ; les pouvoirs qui commencent par marcher contre lui se voient ensuite contraints de marcher avec lui.

297. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Désiré Nisard, dans ce célèbre manifeste, avait pris parti pour la réflexion, l’étude, la volonté inspirée, contre l’improvisation, la précipitation, le gaspillage ; parce qu’il s’était rangé du côté de la conscience littéraire contre les succès à tout prix et au rabais ; parce que, là comme dans ses autres écrits, il n’avait pas sacrifié toutes les qualités de l’écrivain à ce pittoresque que nous ne haïssons pas, mais qui avait positivement alors tourné la tête à toute la littérature ; parce qu’il honorait la tradition, qu’on ne respectait plus et même qu’on insultait très bien ; parce qu’il ne concevait pas la Critique en dehors de la morale chrétienne, quand le Beau seul suffit aux âmes, disaient les délicieux Esthétiques de ce temps ; parce qu’enfin il avait en lui la faiblesse la touchante faiblesse du xviie  siècle au lieu d’avoir l’orgueil insensé et insupportable du xixe , il fut bientôt classé, par les ardents et les rutilants de ce siècle-là, parmi les effacés, les chagrins, les retardataires, les professeurs d’ailleurs, les pédantisants ! […] Cet esprit, de principes si sévères qu’on l’a accusé d’être un puritain en littérature, n’a point, quand il touche aux œuvres contemporaines et aux hommes vivants, l’implacabilité qui est le caractère de toute justice qui doit frapper et courageusement frappe… Excepté ce coup de feu et de jeunesse, justifié par les guerres du temps, contre une masse, d’ailleurs, contre toute une littérature dans laquelle le nom d’un seul écrivain fut prononcé, et au milieu de quelle revanche d’éloges ! […] Byron, qui aimait la force physique pour trois raisons souveraines : parce qu’il était un être idéal, délicat et infirme, a toute sa vie recherché et choyé les heureuses créatures douées de cette mystérieuse puissance, si loin de lui qu’elles fussent, d’ailleurs, par la pensée, le sentiment et les autres distinctions faites par la nature ou par la société. […] Trelawney que l’auteur des Recollections l’aura fait, ce tour-là, et non à Byron, qui, d’ailleurs, n’a plus besoin de jambes, car il est passé buste, comme Homère et Virgile, et Shakespeare et Dante. […] Il cherchait son enfant Ada sur le front de toutes les petites filles, et il disait dans son génie ce que le Sauveur disait dans sa vie mortelle : « Laissez venir les petits enfants jusqu’à moi. » Qu’il le sût ou qu’il l’ignorât, c’était par tout cela qu’il était un génie chrétien, cet orgueilleux qui eut si souvent les humilités de la tendresse, et dont l’orgueil d’ailleurs, a dit magnifiquement M. 

298. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Mais n’est-il pas d’autres phénomènes sociaux, singulièrement plus vivants que les classes, et reposant, non plus sur quelques conventions d’ailleurs ébranlées, mais sur tout un système d’institutions solidement assises, orientées dans un même sens, et qui iraient directement, à l’encontre de l’une au moins des idées que nous avons, définies ? […] On sait d’ailleurs qu’en fait, lorsque des individus étrangers l’un à l’autre entrent en relation, ils ne se trouvent plus désormais, en face l’un de l’autre, dépourvus de droits. […] D’ailleurs, à l’intérieur même de cette église, est-il vrai que nous rencontrons notre idée des droits propres à l’individu ? […] S’il est vrai d’ailleurs que les lois de l’Empire effacent la distinction entre le civis et le peregrinus, ne tracent-elles pas une distinction nouvelle entre l’honestior et l’humilior ? […] Et là elle s’est montrée à deux reprises, séparées d’ailleurs par une longue éclipse : nous l’apercevons une première fois, comme s’éveillant à peine, dans le monde gréco-romain, — une seconde fois, plus vivante et vraiment agissante, dans le monde moderne occidental.

299. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

D’ailleurs, ce n’est pas seulement par le dehors, mais par le dedans qu’augmente la quantité de leurs membres. […] Un autre phénomène multiplie d’ailleurs les effets dus au grand nombre des individus rassemblés dans ces mêmes, sociétés, et les rend, quantitativement supérieures à toutes les autres : c’est la faculté dont jouissent leurs unités de franchir plus d’espace en moins de temps, c’est la mobilité sociale. […] A fortiori, pour expliquer la nature et l’évolution de l’ensemble qu’ils constituent, la sociologie ne doit pas négliger les mouvements mêmes des éléments sociaux : toutes choses égales d’ailleurs, la quantité sociale augmente à proportion de leur mobilité. […] D’ailleurs, les formes sociales n’agissent pas seulement ni même principalement sur nos théories politiques par les modes qu’elles imposent à l’action collective, par les formes gouvernementales qu’elles rendent nécessaires : le spectacle particulier que notre société nous représente chaque jour détermine plus directement encore notre idéal. […] Ainsi, sous quelque aspect qu’on la considère, l’augmentation de la quantité sociale semble bien faite pour conduire les esprits, par des voies d’ailleurs nombreuses et différentes, à l’égalitarisme.

300. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

Tel qui l’avait autrefois effleuré d’une épigramme légère ou d’un éloge équivoque, se trouvait non point pardonné, mais recherché, mais distingué par lui, et devenait, s’il le méritait d’ailleurs, l’objet de ses procédés les plus favorables. […] Dans un parallèle, assez contestable d’ailleurs, qu’il a établi entre l’œuvre du littérateur et l’action de l’homme d’État, il a rappelé la difficulté qu’il y a quelquefois, pour le meilleur gouvernement, à être le bienfaiteur des peuples qui ressemblent trop aux Athéniens de l’Antiquité ; il a parlé de cet esprit qui était aussi celui de Rome en de certains siècles (Roma dicax), de cet esprit de dénigrement devant lequel rien ne trouve grâce, et il s’est plaint de ce qu’il a nommé notre dissolvante ingratitude.

301. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

C'est déchoir d’ailleurs pour un homme aussi élevé que Quinet que de se faire en 1843 un controversiste anti-catholique. […] Je ne sais qui a dit qu’il était plus véritablement de l’école d’Horace que M. de Lamartine : ce n’est que vrai. — D'ailleurs, il est le rhapsode triomphal du Midi et y remporte des succès qui semblent fabuleux de loin, mais qu’explique le caractère de ces populations en même temps que celui du poëte.

302. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre premier. Que personne à l’avance ne redoute assez le malheur. »

L’égoïsme est ce qui ressemble le moins aux ressources qu’on trouve en soi, telles que je les conçois ; l’égoïsme est un caractère qu’on ne peut ni conseiller, ni détruire ; c’est une affection dont l’objet n’étant jamais ni absent, ni infidèle, peut, sous ce rapport, valoir quelques jouissances, mais cause de vives inquiétudes, absorbe, comme la passion pour un autre, sans faire éprouver l’espèce de jouissance toujours attachée au dévouement de soi : d’ailleurs, la personnalité, soit qu’on la considère comme un bien ou comme un mal, est une disposition de l’âme absolument indépendante de sa volonté. […] Les consolations de l’amitié agissent à la surface, mais la personne qui vous aime le plus, n’a pas, sur ce qui vous intéresse, la millième partie des pensées qui vous agitent ; de ces pensées qui n’ont point assez de réalité pour être exprimées, et dont l’action est assez vive cependant pour vous dévorer, excepté dans l’amour, où en parlant de vous, celui qui vous aime s’occupe de lui ; je ne sais comment on peut se résoudre à entretenir un autre de sa peine autant qu’on y pense ; et quel bien, d’ailleurs, en pourrait-on retirer ?

303. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Dans aucun livre enfin une pensée d’ailleurs plus ferme n’a revêtu, comme dit Bossuet, un style plus « triste » pour s’exprimer ; — et je pense qu’il veut dire un style plus capable de décourager le lecteur. […] Que si du Vair ne fait là que paraphraser Épictète, c’est d’ailleurs un symptôme qui a son importance à lui seul que ce choix d’Épictète pour guide. […] Dans l’intérêt de la société des hommes, et par conséquent, dans son intérêt même, personnel et particulier, que chacun de nous abdique donc un peu de cet égoïsme qui lui est d’ailleurs si naturel ! […] Le sieur des Essars n’en a d’ailleurs traduit que les huit premiers livres, qui ont paru de 1540 à 1548 ; — et dont la meilleure édition est celle d’Anvers, 1561, chez Christophe Plantin. […] — Qualités des tragédies de Garnier : — noblesse de son imagination ; — son style est celui de l’école de Ronsard. — Comment d’ailleurs il s’est trompé sur la nature de l’action dramatique ; — sur les moyens d’intéresser le public ; — et sur le choix de ses modèles.

304. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Il n’a d’ailleurs pas calomnié son personnage. […] Qu’on se garde d’ailleurs d’y chercher rien de plus solide et de plus profond. […] Menier dont il ne connaît d’ailleurs que la façade. […] C’est ce qui le rend si aimable, plus aimable d’ailleurs que vigoureux. […] Jusque-là, d’ailleurs, M. 

305. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Et, d’ailleurs, à quoi bon ? […] Il est, d’ailleurs, juste de le reconnaître, M.  […] Et, d’ailleurs, à quoi bon ? […] L’air poli, d’ailleurs, et même craintif. […] Il ne s’assied guère, d’ailleurs.

306. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Ces dames faisaient d’ailleurs des cadeaux à Thérèse, et auraient été charmées de s’occuper des enfants. […] Elle déteste d’ailleurs madame d’Houdetot. […] C’est d’ailleurs celui de ses livres que Rousseau a écrit avec le moins d’effort (en trois semaines). […] Ils croient d’ailleurs n’applaudir qu’à des phrases amusantes, qui les brusquent agréablement. […] D’ailleurs Rousseau ne légifère pas pour lui, mais pour les autres, ce qui le met bien à l’aise.

307. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Le gros rire, d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu involontaire que nous sommes touchés de quelque vérité. […] Savons-nous bien d’ailleurs si l’opposition qu’il fait à tout n’est pas mêlée de quelque désir de dominer ? […] C’est d’ailleurs le propre du travers religieux d’endurcir, de dessécher, de passionner ceux qui en sont atteints et d’exaspérer ceux qui en souffrent. […] Que ne pardonnerait-on pas d’ailleurs à Chrysale pour son excellent naturel ? […] Est-ce bien d’ailleurs une vérité de situation ?

308. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

On l’aimait parce qu’il ne lui échappait jamais rien contre personne ; qu’il était doux, complaisant, sûr dans le commerce, fort honnête homme, obligeant, honorable ; mais d’ailleurs si plat, si fade, si grand admirateur de riens, pourvu que ces riens tinssent au roi, ou aux gens en place ou en faveur ; si bas adulateur des mêmes, et, depuis qu’il s’éleva, si bouffi d’orgueil et de fadaises, sans toutefois manquer à personne, ni être moins bas, si occupé de faire entendre et valoir ses prétendues distinctions, qu’on ne pouvait s’empêcher d’en rire. […] Quels que soient d’ailleurs les points de supériorité de Saint-Simon sur Dangeau, et qui sautent aux yeux, il en est sur lesquels il a aussi ses ridicules et ses travers. […] Et d’ailleurs, dans ce genre de statistique et de chronique, si l’auteur se permet de choisir et d’élaguer une fois à son gré, il n’y a plus de garantie. […] Le roi, malade d’une tumeur et qui s’est fait opérer une première fois, n’est pas entièrement guéri et projette un voyage à Barèges ; il annonce ce voyage, qui d’ailleurs ne se fera pas : Mardi 21 (mai 1686), à Versailles. — Sur les sept heures (du soir), le roi entra dans le cabinet de Mme la Dauphine et lui déclara sa résolution sur le voyage.

309. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Il avait été, dès sa jeunesse, professeur de l’Université, sans avoir été élève et enfant de l’Université ; né et venu d’ailleurs, il n’avait pas de prédilection exclusive. […] Entre ces deux hommes, d’ailleurs, qui se fussent si bien complétés, il y avait des différences profondes d’origine, de tempérament et de nature ; elles sautent aux yeux. […] C’est assez parler de l’homme d’État, lequel d’ailleurs n’est pas au bout de ses récits : l’orateur politique nous appelle. […] D’ailleurs, l’effet fût-il souverain au-dedans, il expire aux portes de la Chambre ; il ne se transmet pas dans le public.

310. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Il avait d’ailleurs amassé en portefeuille un certain nombre de pièces légères ; il avait composé son Passage du mont Saint-Bernard, une Satire sur les Romans nouveaux, couronnée par l’Académie de Lyon, et sa pièce des Plaisirs du Poète. […] Les poëtes particulièrement (notons ceci) sont très-sujets à rencontrer d’honnêtes personnes, d’ailleurs instruites et sensées, mais qui ne semblent occupées que de les détourner de leur vrai talent. […] Il n’était pas encore malade et au lait d’ânesse, et certaines historiettes que des personnes, qui d’ailleurs l’ont connu, se sont plu à broder sur son compte, ne sont, je le répète, que des jeux d’imagination, et comme une sorte de légende romanesque qu’on a essayé de rattacher au nom de l’auteur de la Chute des Feuilles et du Poëte mourant. […] Cela d’ailleurs n’en vaut pas la peine, et l’injustice se consacrera.

311. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Cette façon d’agir n’a d’ailleurs aucune importance, car je constate que l’influence de la noble assemblée sur la littérature contemporaine est nulle, radicalement nulle. […] Eugène Montfort Depuis que l’objet de cette enquête est connu, j’ai rencontré plus d’un lettré disant : « Mais certainement, à présent, l’Académie s’ouvrirait devant Flaubert et devant Baudelaire… » Le lettré poursuivait : « Peut-être pas, d’ailleurs, devant des auteurs représentant aujourd’hui ce que Flaubert et Baudelaire représentaient de leur temps… » Opinion, à mon avis, mal fondée. […] D’ailleurs l’Académie n’est pas actuellement en décadence. […] D’ailleurs, pourquoi l’Académie française aurait-elle plus d’influence sur les lettres, et les encouragerait-elle mieux que la moderne Académie des Goncourt qui n’a pas voulu connaître Alfred Jarry et Charles-Louis Philippe.

312. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Je ne cite d’ailleurs que les traités de méthodologie composés par les savants, car, si je voulais parler des philosophes, cette énumération serait interminable. […] N’est-ce pas d’ailleurs un vrai trait de génie de la part de celui-ci d’avoir deviné que cette méthode toute neuve et à peine éprouvée était le renouvellement de la science et de l’esprit humain ? […] Entrer dans trop de détails serait trop nous éloigner de notre sujet ; cependant, je ne puis m’empêcher de citer quelques exemples qui nous ramèneront d’ailleurs aux idées mêmes de M.  […] Rien de plus excellent et de plus solide que ces idées, populaires d’ailleurs parmi les vrais savants, et dont M. 

313. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

C’est, d’ailleurs, que Stendhal n’est pas seulement un des écrivains les plus originaux de ce siècle, mais qu’un certain nombre de lettrés, sincèrement ou par imitation, les uns pour paraître subtils et les autres parce qu’ils le sont en effet, considèrent Beyle comme un maître unique, comme le psychologue par excellence, et lui rendent un culte où il y a du mystère et un orgueil d’initiation. […] Sans doute il est de son temps ; il admire encore Crébillon ; il déclare, après une représentation de la Suite du Misanthrope, que « d’Eglantine est le plus grand génie qu’ait produit le dix-huitième siècle en littérature »  Je comprends d’ailleurs que ce jeune homme de tant d’orgueil et d’énergie place très haut Corneille et même Alfieri : je conçois moins que celui qui doit écrire le livre de l’Amour fasse si peu de cas du théâtre de Racine. […] Ce que nous raconte le journal, c’est peut-être l’aventure d’un grand homme d’action paralysé peu à peu par un incomparable analyste, — lequel a gardé d’ailleurs, dans ses œuvres écrites, le goût le plus décidé pour l’énergie humaine.

314. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

C’est honorable, sans nul doute, d’éditer un ami qui n’est plus, mais il ne faudrait pas que ce fût aveugle, et d’ailleurs, ici, n’est-ce pas inutile ? […] Nul, sans le dévouement de l’amitié ou ces engagements de la vie qui nous mènent souvent plus loin que nous n’avions dessein d’aller, ne supportera, sans en souffrir, l’insignifiance d’un livre qui n’était pas un livre, d’ailleurs, écrit pour le public, et dont la médiocrité ne doit pas être reprochée à l’auteur ; car on a le droit d’être médiocre chez soi tout à son aise comme on a le droit d’y être en pantoufles, surtout quand on vit au milieu de gens qui sont disposés à vous trouver charmant, quoi que vous soyez… Malheureusement, il n’en est pas tout à fait ainsi pour cet indifférent de public. […] Le hasard lui avait donné jusqu’à un titre, pour qu’il pût l’oublier… Il mourut jeune, c’est vrai, — mais il ne vit point baisser ce qu’il put très bien prendre pour de la gloire, et d’ailleurs il ne croyait pas mourir.

315. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

D’ailleurs, quand on regarde à la lettre même de ses œuvres, Pascal n’est pas si grand qu’on l’a cru pour une Critique qui n’est pas gâtée par cette admiration traditionnelle que lui, le plus fier de tous les génies, méprisait. […] Mais tout ce qui est intense est magnifique dans ce monde sans énergie ; et d’ailleurs, la peur, ce n’est pas la lâcheté ! […] Après Kant, d’ailleurs, après Schilling, après Hegel, il faut convenir que, même sans M. 

316. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Car elle eut un succès immense, et qu’on peut s’expliquer d’ailleurs, un de ces succès oratoires qui, comme les succès dramatiques, sont les moins beaux, mais les plus éclatants des succès ! […] Encore une fois, ce fut là un succès très grand, et qui a donné de l’importance à la vie de Cousin, mais ce fut un succès d’époque, de parti, de parole, presque incompréhensible à présent quand on lit ces discours dédoublés de l’homme qui les prononça, ces discours devenus un livre, sans conviction et sans vérité, déshonorés, d’ailleurs, par l’aveu cynique et brutal du philosophe qui, à quatorze ans de là, se félicite d’avoir rencontré un complice de mensonge dans un autre philosophe comme lui. […] L’éclectisme, qui n’a jamais eu rien dans le ventre d’ailleurs, n’en a pas pour vingt années, malgré la graine de professeurs que Cousin a semée.

317. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

D’ailleurs, ce mot « d’extraordinaires » n’était pas même exact ici. […] Shylock est encore plus juif qu’avare ; d’ailleurs, il aime sa fille. […] C’est alors seulement qu’on se replie sur soi-même et qu’on admire… IV Ce chef-d’œuvre de Ludovic couvrirait de sa beauté de chef-d’œuvre, comme d’un manteau de roi tombé sur des haillons, les autres contes du recueil quand ils seraient les plus misérables pauvretés intellectuelles, ce que, d’ailleurs, ils ne sont pas… Mais il en est deux autres encore, qui nous montrent que l’inspiration d’un conteur de cette énergique invention ne s’est pas épuisée en une fois.

318. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Ce n’avait pas été grand’chose pour la gloire de Guérin que l’article de la Revue des Deux-Mondes, qui, d’ailleurs, resta solitaire, comme l’agréable oiseau des Psaumes : nycticorax in domicilio. […] III Mais, quoiqu’ils soient moins originaux, moins grandiosement profonds et moins étonnants que ce Centaure, qui n’est ni antique ni moderne, mais quelque chose de tout à fait à part de toutes les productions littéraires connues, et même pour cette raison-là, les autres fragments, et dans ces fragments, par exemple, les paysages, seront-ils plus goûtés du public des livres que Le Centaure, et sera-ce par eux que Guérin fera sa gloire, qui, d’ailleurs, ne sera jamais populaire ? […] Celle que l’on a arrangée ici pour les besoins du moment n’appuie sur rien, — et, d’ailleurs, même en n’appuyant pas, ne nous donne qu’une époque de la vie de Guérin, et l’époque la moins intéressante de la vie de ce poète qui n’était encore que la larve de lui-même quand il s’en revint de la Chesnaye vers nous qui le revîmes à Paris !

319. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

… Paul de Musset ne nous apprend pas qu’il est le frère d’Alfred, puisque nous le savions, et, d’ailleurs, cela n’importe pas ! […] des aptitudes et des puissances, fussent-ils bêtes, d’ailleurs, comme des choux. […] J’ai tenu à signaler ce léger détail de nos mœurs littéraires plus encore qu’à parler au long de la littérature d’Alfred de Musset, qui d’ailleurs n’a pas besoin de moi.

320. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

D’ailleurs, l’oppression, le malheur, les guerres renaissantes, les haines si actives entre des voisins jaloux, haines d’autant plus vives, qu’ils avaient moins de forces pour se nuire, mettaient partout des barrières, et empêchaient la communication. […] Les arts, d’ailleurs, qui jamais n’ont oublié ni leurs bienfaiteurs ni leurs tyrans, les arts lui devaient de la reconnaissance. […] On connaît d’ailleurs la malédiction éternelle dont est frappé l’esprit d’imitation ; et cet esprit, comme nous l’avons vu, était la maladie dominante du siècle.

321. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

D’ailleurs, le régent avait le secret des hommes et des cours. […] Il ne cherchait point à éblouir les hommes pour les subjuguer ; il n’abusait point pour se faire craindre : d’ailleurs, il n’était plus dans l’âge où les passions inquiètes et ardentes veulent occuper fortement les âmes. […] Patru, qu’on ne lit plus, avait alors des admirateurs ; c’était la première curiosité d’un peuple étonné de ses richesses, et qui en jouit avec l’empressement que donne une fortune nouvelle : il y a d’ailleurs, comme noua avons vu dans chaque époque, un certain niveau que prennent les esprits, les âmes, les mœurs, la langue, le style même : tout tend vers ce niveau et s’en rapproche.

322. (1903) Le problème de l’avenir latin

Il est d’ailleurs un fait, signalé par l’historien G. […] Jugement auquel d’ailleurs notre histoire courante a rigoureusement souscrit. […] Je me garde d’ailleurs d’attacher à cette idée un sens de réprobation. […] D’ailleurs, sans elle, la planète aurait cessé depuis longtemps d’être habitable. […] A peine, d’ailleurs, s’il en naît.

323. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

D’ailleurs notre naturel n’est pas aussi vif ni aussi sensible que l’étoit celui des atheniens. […] D’ailleurs combien de choses les poëtes imitent-ils, lesquelles ne sont pas l’ouvrage des hommes, comme le tonnerre et les autres metéores, en un mot toute la nature, l’ouvrage du createur.

324. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

D’ailleurs il est impossible qu’une piece dont le sujet est une action allegorique, nous interesse beaucoup. […] D’ailleurs ses trois dernieres comedies, du moins suivant l’ordre où elles sont arrangées, ont pour sujet une action humaine et vrai-semblable.

325. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

Léon Blum, dont j’aime, d’ailleurs, le talent très clair, est du nombre de ces critiques qui font vraiment trop d’honneur à mon invention. […] Vain souci, d’ailleurs.

326. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Son goût pour la joie lui fait parfois friser un léger épicuréisme  D’ailleurs, il n’a rien, absolument rien du sectaire. […] Les deux groupes ennemis, d’ailleurs, comprenaient également mal les textes qu’ils se jetaient à la tête. […] D’ailleurs, la perfection morale implique le détachement du monde, auquel au contraire nous lient les mille liens de la vie élégante, tellement que M.  […] Que peut gagner l’espèce à ces progrès, d’ailleurs presque négatifs, d’un nombre restreint d’individus ? […] Bientôt d’ailleurs, non content d’enlever son caractère sacré au livre de la révélation, M. 

327. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

D’ailleurs pourquoi désirerais-je l’immortalité ? […] Il eut d’ailleurs des compensations. […] D’ailleurs une âme élevée et un grand courage. […] et je m’arrête, d’ailleurs, aux écrivains encore vivants. […] André Chénier est encore inédit, et d’ailleurs inachevé.

328. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

L’expérience nous en fournit d’ailleurs des preuves constantes. […] Il ne lui arrive jamais, d’ailleurs, de les pousser ni au noir, ni au rose. […] Nous sommes là d’ailleurs pour lui dessiller les yeux, pour lui dire que jamais en faveur d’un des siens un pareil tapage n’a été fait. […] D’ailleurs, vous n’êtes pas assez naïfs pour supposer un seul instant qu’un acte de haute justice accompli par vous de temps à autre sous les impérieuses pressions de l’opinion publique, désarmera nos colères. […] Saint-Georges de Bouhélier, votre maître, pour qui j’ai d’ailleurs une grande estime littéraire, plus artificielles, plus exagérées que ce poème du chevalier, dans le merveilleux Tel qu’en songe, de M. 

329. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

D’ailleurs, presque toute notre littérature depuis un siècle procède de lui. […] Ces derniers chants de Mireille sont d’ailleurs admirables. […] D’ailleurs, un grand poète ne se trompe jamais tout à fait. […] Cette étude sur Sully Prudhomme est d’ailleurs très curieuse. […] D’ailleurs M. 

330. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Et cela est d’une mélancolie assoupissante et douce, d’ailleurs parfaitement malsaine […] Peut-être, d’ailleurs, ces réapparitions à travers les âges m’apporteraient-elles moins de surprises — hélas ! […] Trois belles personnes exécutent une danse du ventre — d’ailleurs tempérée — dont l’objet est de nous ragaillardir. […] Jambon, où le texte était d’ailleurs peu nécessaire et où nous l’avons à peine entendu. […] Le public était d’ailleurs très bien préparé à admettre les innocences et les vertus les plus paradoxales.

331. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Est-ce d’ailleurs une raison de le négliger ? […] Mais d’ailleurs, au régime de la Bastille, elle gagna, sur le régime de la Salpêtrière, dix ans de liberté. […] D’ailleurs je ne sais pas si vous faites trop bien de toucher cette corde-là. […] L’erreur de l’abbé napolitain, d’ailleurs, est assez familière aux hommes d’État, ou pour mieux dire aux hommes d’action. […] Dérision spirituelle, d’ailleurs, et digne d’émouvoir la bile des économistes !

332. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Ce fut d’ailleurs un homme de conscience. […] Mais d’ailleurs cette bonne fortune ne l’étonne nullement. […] Jugez-en d’ailleurs par le sujet. […] D’ailleurs, on n’entend pas la moitié des mots (rôle d’Andromaque). […] L’éclat de ce concours a, d’ailleurs, été modéré.

333. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Les prédécesseurs, en effet, ont largement fait brèche et déblayé le terrain ; ils ont renversé tous les obstacles, toutes les barrières, et sont loin d’ailleurs d’avoir satisfait (tant s’en faut !) […] Féline a grand’ raison de le traiter comme un écolier, en des vers qui sont d’ailleurs des mieux tournés, et mieux même qu’à lui n’appartient : Voilà de mes roués en sortant du collège !

334. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

Puis, faites attention que l’aptitude aux sciences mathématiques et physiques (je parle d’une aptitude moyenne et je connais d’ailleurs les exceptions) est la faculté qui témoigne le moins sûrement en faveur des autres dons de l’esprit et qui s’allie le mieux avec la médiocrité sur tout le reste. […] Je crois d’ailleurs que, si les amitiés y sont fortes, la « camaraderie » proprement dite y est moindre qu’à l’X.

335. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Renan, qui, d’ailleurs, se rassérène avec des solutions assez inquiétantes. […] Son livre, plein d’intérêt d’ailleurs et de lyrisme, est un livre d’éreintement.

336. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

D’ailleurs, la profession du poëte dramatique, est de peindre les passions telles qu’elles sont réellement sans exagerer les chagrins qui les accompagnent, et les malheurs qui les suivent. […] D’ailleurs, l’intrigue des pieces de Terence finit par un denoüement qui met le fils en état de satisfaire à la fois son devoir et son inclination.

337. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

Je n’ai fait toute ma vie que des raisonnements, je suis habitué aux abstractions ; il faut que je sorte de moi-même, que je change toutes les allures de ma pensée, que j’apprenne le style descriptif23. »‌ La question est donc tranchée, Taine lui-même nous le dit : son évolution a été réfléchie ; il a changé volontairement sa manière : cet effort lui a coûté ; il a peiné, travaillé, persisté, et le labeur a fini par développer ses dispositions naturelles, et c’est ainsi qu’il s’est assimilé le style descriptif, où il a, d’ailleurs, excellé.‌ […] Taine était, d’ailleurs, persuadé que l’art d’écrire s’enseigne, et il croyait très certainement à l’assimilation et à la démonstration technique du style, lorsqu’il adressait ces conseils à un ami, au sujet d’une jeune femme : « Il faut qu’elle se dise résolument et tous les matins : Je veux être écrivain.

338. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

D’ailleurs, toute couleur n’est perceptible que comme étendue, comme juxtaposition de parties colorées. […] Les deux se confondent d’ailleurs à l’origine, comme Guyau l’a montré. […] Lui-même ajoute, d’ailleurs : — « Est-ce à dire que le temps ne soit pas déjà en germe dans la conscience primitive ? […] Ce que dit Kant, — qu’il n’y a pas plusieurs temps, mais un seul, — ne s’applique d’ailleurs qu’à la notion savante et philosophique du temps. […] D’ailleurs, même aujourd’hui, nous n’avons aucune intuition pure du temps ; toutes les intuitions que nous en avons sont des intuitions concrètes et spatiales, disons le mot, sensitives.

339. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Jamais il n’eût écrit pour un journal René ou Le Dernier des Abencérages, dont certainement, d’ailleurs, aucun journal n’aurait voulu. […] Et d’ailleurs ce ne serait point par le petit dernier de cette puissante famille de livres qu’il y pourrait entrer. […] Quoi qu’il en soit, et d’ailleurs cela importe peu ! […] D’ailleurs, même pour ces lecteurs-là, cette Histoire des Jésuites était une œuvre rude à aborder. […] Donoso Cortès est solennel ; d’ailleurs, il n’est pas français : il est espagnol.

340. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

D’autre part, toute œuvre durable comporte une difficulté vaincue ; cette victoire souvent lente, exige la volonté de travail, la discipline, l’obstination dans l’effort, vertus qui ne sont pas, dit-on, caractéristiques des races du Midi et que, d’ailleurs, les conditions de vie trop facile, dissolvent. […] D’ailleurs, il faudrait commencer par s’entendre sur une délimitation exacte des pays de langue d’oïl et des pays de langue d’oc. […] Pierre Mille nous a répondu dans L’Avenir : On en arrive à se demander s’il n’y a point là affaire de génie spécial à la race — à la race telle que l’a fait évoluer en partie sa langue, d’ailleurs. […] En fait, à part la Normandie et les provinces des bords de la Loire (Anjou, Touraine, Orléanais), d’ailleurs voisines de la Capitale et souvent visitées par la Cour, c’est surtout Paris qui a fourni les grands poètes français. […] N’est-il pas vrai d’ailleurs que les pactes du Midi qui veulent écrire en français n’ont qu’une préoccupation : imiter, dans leur manière et jusque dans leurs erreurs, les poètes de Paris ?

341. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Et maintenant, pour en venir au doute qui me tourmente sur la moralité de son châtiment, si juste d’ailleurs, je me demande si la main d’où il part avait le droit de l’appliquer. […] Pécheresse d’élite d’ailleurs, s’il en fut jamais ; una prima donna de l’enfer ! […] Presque tous se résument, d’ailleurs, dans le caractère du personnage favori de la comédie, de celui qu’elle proclame, à son dernier mot, « le plus honnête homme qui soit ». […] Il ne peut deviner d’ailleurs les ressorts de sécheresse et d’hypocrisie qui la font agir. […] Supposons, d’ailleurs, un instant, la vérité de cette thèse ; alors ce n’est plus une Bourse qu’il faut ériger à la Fortune, c’est un temple.

342. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

120 On peut d’ailleurs, d’une façon générale, accepter l’idée de déformation et l’identifier à l’idée de création. […] Tout cela d’ailleurs est insignifiant et il semblera puéril d’indiquer que salope est un substantif et salaud, un adjectif, et que, loin d’être le masculin et le féminin l’un de l’autre, les deux mots semblent d’origine différente122. […] Purge est d’ailleurs resté, comme terme de droit et nage vit dans une locution. […] On ne sait d’ailleurs où des humanistes ont pris le p dont ils ornèrent ce mot. […] Impressionner a d’ailleurs pris un sens concret dans la photographie, où il serait malaisé, même à M. 

343. (1897) Aspects pp. -215

Lorsque vous pensez, c’est contre elle : d’ailleurs elle n’en sait rien. […] Il ne faut d’ailleurs ni l’en plaindre ni l’en louer. […] D’ailleurs rien de tranché. […] Cet incident est, d’ailleurs, sans aucune importance. […] D’ailleurs le poète ne saurait s’éperdre aux paroxysmes passionnels.

344. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Si nous ne savions d’ailleurs ces détails, le volume des Confidences suffirait pour nous les faire deviner. […] N’y a-t-il pas, d’ailleurs, quelque modestie à mettre tant de pierres précieuses en regard de sa pauvreté ?  […] D’ailleurs force esprit, de jolis mots, surtout dans le premier volume (le second est plus franchement passionné), une ironie froide, un sourire prolongé et humouristique.

345. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Que si cette vue, d’ailleurs, concorde assez bien avec les circonstances éparses, si seulement ces circonstances s’y prêtent et que le talent soit doué d’assez de puissance, non pas pour les créer (à lui seul il n’y suffirait pas), mais pour les rallier en faisceau, il en résulte les grands succès. […] Comme toute étude d’ailleurs qui porte sur l’histoire, l’éclectisme a sa réalité, indépendante même de la philosophie particulière à laquelle il s’appuie. […] Chacun a pu lire d’ailleurs, soit dans la Revue des Deux Mondes, soit dans le Journal des Débats, de grands extraits pleins d’élévation et d’éloquence sur Dieu, sur le mysticisme, sur le beau.

346. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Jouffroy se place seul, en présence de lui-même ; abstraction faite des cinq sens extérieurs, attentif à sa conscience intérieure ; il pense, il veut, il se sent ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte que, comme il y a en nous un certain nombre de fonctions dont nous n’avons pas conscience, le moi ne s’y reconnaît pas ; il ne se sent pas sécréter la bile dans le foie, l’urine dans le rein ; par conséquent, informé d’ailleurs, grâce à l’observation sensible, que ces fonctions s’accomplissent dans le corps, il les rapporte à d’autres forces qu’à lui, à des forces distinctes qui résident, l’une dans le rein, l’autre dans le foie, l’autre dans l’estomac ou le poumon, et dont il désigne l’ensemble sous le nom de force vitale. […] Cependant si, au lieu de faire abstraction de mes sens extérieurs, pour ne me servir que de mes sens intérieurs ; si, ouvrant les yeux et remuant la main, je me vois et je me touche dans toutes les régions de mon corps, depuis les cheveux de ma tête jusqu’aux ongles de mon pied, je sens très bien alors que partout sous mon doigt qui se promène, le moi s’éveille et répond ; et si je pouvais atteindre au-delà de la surface cutanée aux organes eux-mêmes, le moi s’y ferait également sentir par une sensation distincte, comme il arrive d’ailleurs en mainte circonstance, lorsque la digestion s’exécute péniblement, lorsqu’un calcul se forme dans le rein, lorsqu’un tubercule se développe dans le poumon. […] Mystères, incertitudes, matière à expériences et à conjectures ; mais il ne peut y avoir à tout cela qu’un lien, et ce lien, quels que soient d’ailleurs ses replis et ses détours, nous le sentons et nous l’appelons la vie.

347. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Employé ensuite à la réforme des statuts anglais et à la confection d’un code unique, puis gouverneur de la Virginie, député de nouveau au Congrès, de là, ministre plénipotentiaire en France à l’origine de notre Révolution, rappelé et nommé par le président Washington secrétaire d’État du nouveau Cabinet, vice-président et ferme à son poste d’opposition à la tête du sénat sous la présidence de John Adams, président enfin lui-même de 1800 à 1808, il remit alors par un bienfait signalé le gouvernement de son pays dans les voies sincèrement démocratiques d’où Washington, vers les derniers temps, l’avait laissé dévier, et d’où John Adams, si respectable d’ailleurs, l’avait de plus en plus éloigné à dessein. […] Traitée pendant huit années par ce chef intègre, frugal, économe, la République assainie a passé ensuite aux mains non moins pures des Madison, des Monroë, des Jackson : la seule interruption qu’on puisse signaler dans cette continuité de régime tout démocratique se rapporte à la présidence, d’ailleurs bien modérée, de John Quincy Adams, qu’un revirement fortuit de suffrages porta, en 1824, à la première magistrature. […] Nous sommes de celle-ci, de la République constitutionnelle, et non de la République démocratique, etc. » Et les distinctions abonderaient à l’appui : pour les inculquer dans la pratique, il ne s’agirait que de trouver un John Adams, quelque patriote illustre dont le caractère se fût lassé ; il n’en manquerait pas ; on en ferait un d’ailleurs, un, n’importe lequel, bien gouvernemental, un Casimir Perier, ou plutôt, comme la frénésie de tribune ne serait plus de mise, un M. 

348. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Le public, qui ne jouit pas d’ailleurs d’une extrême liberté, aime à entendre réciter des sentiments généreux exprimés en beaux vers. […] Le public va chercher au théâtre français actuel une suite d’odes bien pompeuses, et d’ailleurs exprimant avec force des sentiments généreux. […] Une des choses qui s’opposent le plus à la naissance de ces moments d’illusion, c’est l’admiration, quelque juste qu’elle soit d’ailleurs, pour les beaux vers d’une tragédie.

349. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Toutes ces chroniques ont les lecteurs qu’elles méritent et auxquels d’ailleurs elles s’adressent. […] Admirable journal d’ailleurs, à l’affût de tout ce qui surgit un moment sur l’horizon de Paris ; le journal-barnum, le mieux informé des journaux, c’est-à-dire rempli jusqu’aux bords de choses superflues ; souple et accommodant comme l’aimable valet de comédie dont il porte le nom ; étalant en première page les opinions politiques du comte Almaviva et entr’ouvrant la quatrième aux menues industries du mari de Rosine. […] Mais le don du style est un don gratuit, qui ne s’acquiert point, qui peut seulement se développer — et sans lequel on peut être d’ailleurs un honnête homme, un habile homme et même un grand homme.

350. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Anatole France me fit, dans le Temps du 5 août dernier, une réponse du plus haut intérêt, mais où je ne trouvai pas la solution des problèmes littéraires que je lui soumettais, Ces problèmes eux-mêmes, il se défendait d’en être passionné ; avec un peu d’ironie — d’ailleurs d’excellent ton — il me traitait d’esthète : Vous êtes esthète et vous voulez bien me croire esthète. […] Mais sur ces idées mêmes, j’ai tant à dire et, comme vous l’avez pensé, le sujet intéresse si fort quiconque n’est pas indifférent à la littérature, que je ne crois point excéder mes droits en vous demandant congé, Monsieur, de faire à votre réponse publique  puisque aussi bien elle se refuse à conclure et reste hérissée de points d’interrogation  une réponse publique aussi  D’ailleurs je me défends d’avance de toute ridicule prétention à rien vous enseigner ; vous parlez au nom de l’expérience et avec l’autorité que des livres excellents vous donnent : je ne vous opposerai guère que des intuitions, et no puis compter que sur l’incertain avenir pour légitimer par des œuvres les théories. […] Dans les besognes écrites auxquelles la vie réduit ceux d’entre nous qui ne sont pas nés avec des rentes ou qui n’ont pas su les garder, nous n’ignorons pas ce qu’il faut, improprement d’ailleurs, entendre par simplicité : c’est le fameux « style coulant », Vous ne parlez pas de cette simplicité-là.

351. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

Il n’est pas nécessaire d’ailleurs que toutes les beautés littéraires soient d’une aussi grande généralité ; mais la solidité et la durée des œuvres seront toujours en raison de cette généralité même. […] D’ailleurs, il ne s’agit pas de toute espèce de vérités générales ; les vérités purement abstraites, dans lesquelles l’homme n’est pas intéressé, appartiennent aux sciences et non à la littérature : telles sont, par exemple, les vérités de l’algèbre. […] Ce que vous appelez d’ailleurs la raison est une pure abstraction ; ce qui existe réellement, c’est ma raison, votre raison, la raison de Pierre ou de Paul.

352. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

D’ailleurs, pouvait-on attendre plus de lumières astronomiques d’un prêtre romain, que de Tycho-Braé, qui continuait à nier le mouvement de la terre ? […] D’ailleurs, rien ne dérange le compas du géomètre, et tout dérange le cœur du philosophe. […] Les mathématiques, d’ailleurs, loin de prouver l’étendue de l’esprit dans la plupart des hommes qui les emploient, doivent être considérées, au contraire, comme l’appui de leur faiblesse, comme le supplément de leur insuffisante capacité, comme une méthode d’abréviation propre à classer des résultats dans une tête incapable d’y arriver d’elle-même.

353. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

D’ailleurs, ajoute-t-il, la chironomie ou l’art du geste est un art connu dès les temps heroïques. […] D’ailleurs il est comme impossible que plusieurs de ces gestes ne fussent incompatibles avec la décence qu’il devoit garder dans sa déclamation. […] D’ailleurs ce poëte ajoute en plaisantant, qu’il y a du mérite à couper la poularde et le liévre avec un geste varié et propre à chaque operation.

354. (1760) Réflexions sur la poésie

Ce n’est pas à dire pour cela que des vers prosaïques, fussent-ils d’ailleurs bien pensés, puissent obtenir son suffrage. […] Il en est même de plus mécontents, qui n’attendent que le jour de leur arrêt pour lancer contre l’académie quelque épigramme qu’elle ignore ; ils se font d’ailleurs célébrer par des journalistes, car il y en a qu’on fait taire et parler comme on veut ; et si leur amour-propre n’est pas satisfait, il croit du moins être bien vengé. […] Enfin nous croyons la rime aussi indispensable à nos vers que la versification à nos tragédies : que ce soit raison ou préjugé, il n’y a qu’un moyen d’affranchir nos poètes de cet esclavage, si s’en est un ; c’est de faire des tragédies en prose, et des vers sans rimes, qui aient d’ailleurs assez de mérite pour autoriser cette licence.

355. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

La première, — par la date et par le talent — de ce temps, avant lequel il y eut bien des femmes qui écrivirent, mais où ce qu’on appelle le Bas-Bleuisme n’existait pas encore… Aussi, quand ce livre de Weymar et Coppet, qui n’a, d’ailleurs, de supériorité d’aucun genre, parut, il y a quelques années, il n’en attira pas moins l’attention de la Critique parce qu’il parlait de Mme de Staël. […] Mais dans ses romans, elle se raconte elle-même : elle est sa Corinne ou sa Delphine, l’une après l’autre ; mais en histoire et en politique, elle n’a guère que l’opinion des hommes qu’elle aime, ou son père, ou Benjamin Constant, ou Narbonne, ou tout autre, et elle dit même quelque part que la femme, dont elle juge d’ailleurs très bien la destinée, ne doit pas avoir d’autre opinion que celle-là ! […] D’initiative dans les idées, Mme Sand n’en a pas plus, d’ailleurs, que Mme de Staël et que toutes les femmes ; car on fait, pour qu’elles en aient, des idées aux femmes comme on leur fait des enfants !

356. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Sublime peut-être avec un homme sublime, mais plate avec tous les esprits plats, et d’ailleurs discutable toujours ! […] … On lui cherche partout des importances historiques… Et, d’ailleurs, il faut bien en convenir, il y a, dans l’histoire des peuplades de l’Amérique, — chez les Astèques, par exemple, les Mexicains, les Incas, à Quito, — de ces choses qui méritent bien pour les libres penseurs ce grand nom de civilisation, la flatterie moderne ! […] Et, d’ailleurs, ces questions, — des bobines sur lesquelles les Académies peuvent dévider leur fil pendant l’éternité !

357. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Joubert — disait-elle — a l’air d’une âme qui a rencontré un corps par hasard, et qui s’en tire comme elle peut. » Ce corps, d’ailleurs, était à ce qu’il paraît un à peu près de corps. […] L’homme peut faire singerie de tout, et, d’ailleurs, l’effort jamais ne fut la force. […] D’ailleurs, Fénelon est un grand homme de lettres qui a laissé derrière lui de ces constructions qu’on appelle des livres, et Joubert n’a point ce génie des castors.

358. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

Il n’a pas d’esprit, et peu importe pour nous, d’ailleurs, qu’on l’eût trouvé sans conversation à l’hôtel de Rambouillet, s’il avait eu la délicatesse, cette fleur des âmes bien nées qui vaut mieux que l’intelligence ! […] Les services qu’il avait rendus, très comptés par l’État, et d’ailleurs récompensés par le rang qu’il tenait dans le royaume, n’auraient pas suffi cependant pour lui valoir ces deux lignes d’histoire qui empêchent un nom de périr. […] D’ailleurs, ce grand faucheur, qui avait pris au sérieux la méthode de Tarquin, n’abattit point de fleurs innocentes ; toutes, plus ou moins, étaient empoisonnées, et si « les successeurs de Richelieu — nous dit Renée dans un dernier trait — n’eurent pas besoin de cette politique de sang pour réussir », c’est que la besogne avait été bien faite.

359. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

D’ailleurs, indépendamment de l’Oracle de la Revue des Deux-Mondes dont il était l’Alexandre, c’étaient les amis de M.  […] … Le dénoûment donc, sanglant ou non, d’ailleurs, est trop exclusivement la grande affaire de ce matérialiste qui abrège, de ce conteur distingué, mais qui sacrifie aux esprits vulgaires… rien n’étant plus vulgaire dans les choses de l’esprit que la curiosité du dénoûment. […] Quoique la littérature française tienne pour nous, Français, la plus large place dans la littérature de notre temps, et que cet ouvrage soit plus particulièrement consacré à la littérature française, cependant, quand, dans les autres littératures contemporaines, marquera, à tort ou à raison, une œuvre ou un homme, nous les regarderons par dessus leur frontière… A quoi bon, d’ailleurs, parler de frontière ?

360. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

D’ailleurs Hogarth a, comme tous les artistes très-chercheurs, des manières et des morceaux assez variés. […] D’ailleurs, relativement aux procédés de Goya, — aquatinte et eau-forte mêlées, avec retouches à la pointe sèche, — l’article en question contient tout ce qu’il faut. […] D’ailleurs, je remarque que le contraire se présente fréquemment dans l’histoire, et que les artistes les plus inventifs, les plus étonnants, les plus excentriques dans leurs conceptions, sont souvent des hommes dont la vie est calme et minutieusement rangée.

361. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Si Buffon tient du xviiie  siècle français par un esprit d’indépendance et par une secrète hostilité à la tradition, il s’en sépare d’ailleurs par l’ensemble de son caractère, par le maniement et la bonne économie de ses facultés, par toute son attitude ; en un mot, son esprit tient du xviiie  siècle bien plus que son genre de vie et son talent. […] J’ai vu des savants positifs, des observateurs de mérite, mais d’un horizon un peu restreint et rabaissé, qui, lorsqu’ils étaient interrogés sur Buffon, répondaient à peine ; et l’un d’eux me dit un jour : « Il y a encore Bernardin de Saint-Pierre qui a fait de beaux tableaux dans ce genre-là. » Évidemment ces savants de métier, ne trouvant pas chez Buffon le détail précis d’observation qu’ils prisent avant tout, y voyant du général ou du vague (ce qu’ils confondent), y ayant noté des erreurs, n’appréciant point d’ailleurs l’élévation et la nouveauté première de quelques-unes de ses conceptions lumineuses et de ses perspectives, lui rendent le dédain qu’il a eu pour leurs devanciers de même race ; ils exercent sur lui la revanche du naturaliste positif, de l’anatomiste, de l’observateur au microscope, sur l’homme de talent qui les a trop tenus à distance ; ils sont fiers d’être aujourd’hui plus avancés que lui, et, en le rapprochant si fort de Bernardin de Saint-Pierre qu’ils lisent très peu, ils le relèguent parmi les littérateurs purs, oubliant que Buffon a été un génie scientifiquement éducable, ce que Bernardin de Saint-Pierre ne fut jamais. […] Le côté métaphysique particulier aux auteurs domine un peu trop dans cet examen, qui est d’ailleurs plein de fermeté et qui, ce me semble, place Buffon naturaliste au rang où Cuvier le voyait déjà. […] La physionomie est belle d’ailleurs : elle est bien de « ce grand et aimable homme », comme l’appelait Gibbon.

362. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Il avait d’ailleurs lui-même ses passions et ses entraînements. […] Elles sont d’ailleurs restées manuscrites et dans les papiers de Conrart ; je regrette que dans l’édition présente on n’en ait pas inséré une ou deux au moins, en entier, pour donner l’exacte mesure des deux jouteurs. […] D’ailleurs Voiture n’avait d’Horace ni la justesse morale, ni l’élévation, ni le noble souci de l’immortalité et ce qui fait qu’on a droit à chanter son Exegi monumentum, rien de solide, ni même cette libéralité d’âme qui achève le goût, et qui fait qu’Horace, par exemple, en toute occasion, a parlé si honorablement de son père : Voiture, on le sait, était embarrassé du sien30. […] Voiture, en écrivant à son familier Costar, a pu d’ailleurs se donner les airs de parler une fois avec aisance sur un sujet qui d’ordinaire lui plaisait moins.

363. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Il y en a d’ailleurs de bien fines et d’excellentes, de bien vraies moralement : « Les êtres qui paraissent froids et qui ne sont que timides adorent dès qu’ils osent aimer. » « L’amour élève parfois, crée des qualités nouvelles, suspend les penchants coupables ; mais ce n’est que pour un jour. […] Ces femmes d’une éducation si parfaite, d’une culture si élaborée, mais qui ne sont pas Françaises, ont beau avoir tout l’esprit possible ; il y a un moment où elles forcent le ton, et la vendeuse d’herbes du marché aux fleurs leur dirait bien plus sûrement qu’à Théophraste : « Vous n’êtes pas d’ici. » De l’élévation d’ailleurs dans l’ensemble, des vues justes dans le détail, je suis loin de les lui refuser. […] Tout cela, je l’avoue, mis en regard des pensées de Mme Swetchine, m’a paru plus vrai, plus naturel, plus vraisemblable, sans mener d’ailleurs nécessairement à des conclusions rigoureuses. […] Le traité de la Résignation, d’ailleurs, échappe à la critique proprement dite : il est entremêlé de prières, et, dès que la prière commence, la critique littéraire expire.

364. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

D’ailleurs, elle n’est pas fort habile à le remuer. […] C’est, à ce titre, le plus intéressant endroit de cette Correspondance, où il ne se rencontre d’ailleurs, je le répète, ni le moindre petit mot pour rire, ni un trait d’esprit proprement dit, ni une saillie d’imagination. […] Ce contraste si marqué entre son nom illustre et sa maussade apparence fut sans doute une des raisons qui déterminèrent, malgré son mérite, les amis de son père à le pousser vers la finance et à le détourner d’une carrière purement littéraire, dans laquelle ses préjugés à demi jansénistes devenaient d’ailleurs un obstacle. […] La nature humaine est si faible d’ailleurs et si misérable, qu’il ne serait pas impossible que, dans ce besoin d’oubli et d’engourdissement à tout prix où on nous le montre, il y eût un coin de vérité.

365. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

L’usage dominant de l’une ou de l’autre méthode chez tel écrivain peut d’ailleurs s’évaluer en chiffres concrets. […] C’est d’ailleurs son œuvre immense et touffue que nous prendrons comme type de cette troisième méthode d’investigation médicale. […] Il avait d’ailleurs, sur une note assez désinvolte, répondu à ce sujet au Dr Cabanès en 1891 : … Je n’ai fait aucune étude médicale suivie, j’ai lu beaucoup de livres de médecine, de physiologie et de biologie : Le dictionnaire de Robin et de Littré, le livre de Broca, avec préface de Pozzi, la clinique de Charcot, l’anthropologie de Bossu, mais tout cela bien décousu et bien incohérent. » Il termine finement : « … Je ne crois pas beaucoup à la médecine, ce qui me permet d’aimer beaucoup les médecins, n’ayant plus rien à redouter d’eux. […] M. le Dr Féré (Pathologie des émotions, préface) a retrouvé d’ailleurs la filiation bibliographique de cet épisode, il fut signalé au célèbre écrivain par le Dr Liouville qui lui même l’avait découvert dans une note déjà très ancienne de la Gazette des Hôpitaux.

366. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Remarquez d’ailleurs que ce qui est surtout pittoresque, c’est la vie d’en haut, et celle d’en has, la vie conçue comme une vision de Véronèse ou comme une vision de Callot. […] D’ailleurs il ne sait pas être triste. […] Pas de Dieu, pas de loi morale, pas même de lois physiques : ce qu’on appelle ainsi, ce sont les habitudes des choses (ce qui revient d’ailleurs au même) : tout est gouverné par le hasard ; la Raison même, la Nature et le Progrès sont des idoles qu’il faut renverser comme les autres. […] Richepin, et d’ailleurs à quoi bon ? 

367. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Ils n’y peuvent d’ailleurs initier la foule, qui seule fait les langues et les littératures, et ils communiquent entre eux dans une langue qui ne se parle plus. […] Les philosophes et les théologiens avaient d’ailleurs dans un certain degré la connaissance du passé. […] La scolastique, en réduisant toutes choses au syllogisme, avait d’ailleurs fait disparaître des écrits l’imagination, la sensibilité et la raison elle-même, qui n’était plus qu’un mécanisme. […] Si d’ailleurs les progrès sont si lents, c’est que la nation elle-même est lente à se former.

368. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Leurs réclamations n’ont pas été inutiles d’ailleurs puisqu’en dénonçant des abus intolérables, elles ont contribué à les faire disparaître. […] Un seul des symbolistes de la première heure a chanté la joie, Francis Vielé-Griffin, mais il venait d’ailleurs, de Norfolk, aux États-Unis. […] D’ailleurs il avait su prendre sur nous un entier crédit par sa parole vive et imagée, sa franche et loyale nature, son obligeante assiduité. […] Pas plus d’ailleurs qu’ils ne s’inclinent devant les fausses gloires, ils ne reçoivent leurs arrêts de la mode.

369. (1886) De la littérature comparée

Tant qu’on a considéré le Beau littéraire comme un absolu, ou, plus exactement peut-être, tant qu’on n’a pas tenté l’analyse du Beau littéraire, la critique a pu demeurer ce qu’elle avait été à ses débuts, ce qu’on la voit dans les « Examens » de Corneille et de ses contemporains, dans le « Spectator » d’Addison, dans la « Dramaturgie de Hambourg » de Lessing : une discussion conduite en vue de rechercher si l’œuvre étudiée s’éloigne ou se rapproche d’un certain type d’œuvre admis comme type idéal ; si elle respecte ou viole certaines règles, tirées de l’examen des chefs-d’œuvre antiques et acceptées par une convention d’ailleurs tout arbitraire ; ou même, simplement, si elle plaît ou déplaît, soit au critique lui-même, soit à un groupe de personnes qu’il croit représenter, et qu’il appelle suivant les époques les « bons esprits » les « lettrés », le « public ». […] Sarcey l’ont maniée avec une légèreté qui va souvent jusqu’à la désinvolture, sans que leurs feuilletons cessent d’ailleurs jamais d’être des morceaux fort agréables à lire. […] D’ailleurs, l’Isagoge de Porphyre jouit d’une égale considération. […] La Grèce avait tiré sa littérature et ses arts de ce sens spécial que les Grecs désignaient par le mot mélodieux d’eurythmie ; Rome avait construit sur le civisme sa robuste civilisation, si pauvre d’ailleurs en œuvres originales ; l’Europe du Moyen-Âge, ces États hétérogènes formés comme par hasard par des mélanges et des heurts de nations, cette Europe informe et désordonnée comme une chanson de geste, que la diplomatie de plusieurs siècles n’a pas encore réussi à partager équitablement, cette Europe marchait et travaillait pourtant sous l’impulsion d’un sentiment tout aussi grand que l’eurythmie et le civisme : la foi religieuse.

370. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Ce n’était pas le talent qui lui manquait, car Belleau a fait d’ailleurs de fort jolies choses. […] Cette traduction d’ailleurs, qui peut aider à l’interprétation de l’auteur grec, est accompagnée d’un texte élégant, et suivie des nombreuses imitations anacréontiques tirées de nos meilleurs poètes.

371. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre premier. Impossibilité de s’en tenir à l’étude de quelques grandes œuvres » pp. 108-111

Comment d’ailleurs mesurer de combien ceux-ci s’élèvent au-dessus de la moyenne, si l’on commence par les détacher de leur entourage ? […] Quelle que soit d’ailleurs sa destinée, son action sur ses contemporains est très faible et souvent à peu près nulle.

372. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Lucrèce Borgia » (1833) »

L’une a prospéré, l’autre a été frappée d’une lettre de cachet ; l’idée qui fait le fond de la première restera longtemps encore peut-être voilée par mille préventions à bien des regards ; l’idée qui a engendré la seconde semble être chaque soir, si aucune illusion ne nous aveugle, comprise et acceptée par une foule intelligente et sympathique ; habent sua fata ; mais quoi qu’il en soit de ces deux pièces, qui n’ont d’autre mérite d’ailleurs que l’attention dont le public a bien voulu les entourer, elles sont sœurs jumelles, elles se sont touchées en germe, la couronnée et la proscrite, comme Louis XIV et le masque de fer. […] D’ailleurs il n’y a peut-être que Corneille au monde qui puisse rester grand et sublime, au moment même où il fait mettre une préface à genoux devant Scudery ou Chapelain.

373. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

D’ailleurs il y a dans un habit vieux une multitude infinie de petits accidents intéressants, de la poudre, des boutons manquants et tout ce qui tient de l’user ; tous ces accidents rendus réveillent autant d’idées et servent à lier les différentes parties de l’ajustement ; il faut de la poudre pour lier la perruque avec l’habit. […] Je vous avais demandé mon père de tous les jours, et vous ne m’avez envoyé que mon père des dimanches… C’est par la même raison que M. de La Tour, si vrai, si sublime d’ailleurs, n’a fait du portrait de M. 

374. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

D’ailleurs Melpoméne se plaît à parer ses victimes de couronnes et de sceptres ; et les maisons souveraines sont aujourd’hui tellement enlacées les unes avec les autres par les mariages, qu’on ne sçauroit faire monter présentement sur la scene tragique un prince qui ait regné depuis cent ans dans un état voisin, sans que le souverain du païs où la piece seroit répresentée, s’y trouvât interessé comme parent. […] D’ailleurs le commerce entre la France et Constantinople est si grand, que nous connoissons bien mieux les moeurs et les usages des turcs par les relations verbales de nos amis qui ont vêcu avec eux, que nous ne connoissons ceux des grecs et des romains sur le recit d’auteurs morts, et à qui l’on ne sçauroit demander des explications quand ils sont obscurs ou trop succincts.

375. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

D’ailleurs renchérir sur les critiques littéraires, c’était me donner le droit de les traiter de futiles et de les émousser ; et accorder quelque chose aux censures personnelles, c’était désintéresser autant qu’il était possible l’envie et la malveillance. […] D’ailleurs, simple particulier, ayant une presse, une imprimerie à lui, il en usait largement. […] Mme de Staël que quelque trait de plume avait blessée, s’en plaignait à lui en femme, avec bonne grâce, et lui disait un de ces mots qui n’accusent d’ailleurs autre chose en Roederer que l’indépendance d’un esprit critique et judicieux : « Je ne suis pas le premier des êtres qui vous ont aimé qui se soient plaints de l’impossibilité de fixer dans votre cœur un jugement durable. » C’est qu’en effet ce qui mérite le nom de jugement durable ne se fixe point dans le cœur, mais dans l’esprit, et encore, pour peu qu’on cherche le vrai, la balance y recommence toujours. […] » Roederer, qui, sans être proprement un idéologue, était très au fait et assez imbu des doctrines philosophiques courantes, rappela alors au général plusieurs points, d’ailleurs incontestables : que les signes des idées abstraites et des modes mixtes sont nécessaires pour les arrêter, pour les enregistrer dans notre tête et pour nous donner les moyens de les comparer, etc., etc. […] Tout le portrait, d’ailleurs, est à lire ; c’est un portrait en noir, mais bien accusé.

376. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Dans le temps d’ailleurs qu’il publiait ces productions de troisième ordre, productions peu authentiques, où il ne trempait souvent que comme collaborateur et auxquelles il n’attacha jamais son nom, M. de Balzac ne s’en exagérait pas la valeur, et trouvant un jour un de ses récents volumes aux mains d’un ami qui le lisait : « Ne lisez pas cela, lui dit-il ; j’ai bien dans la tête des romans que je crois bons, mais je ne sais quand ils pourront sortir. » Nous avons eu la curiosité de retrouver et de feuilleter la plupart de ces romans oubliés, espérant y saisir quelque trace du brillant écrivain d’aujourd’hui. […] Il faudrait encore dans Eugénie Grandet amoindrir l’inutile atrocité d’égoïsme du jeune Charles à son arrivée d’Amérique ; il est à la fois trop ignoble de la sorte envers sa cousine, et trop naïf aussi de n’avoir pas deviné la grande fortune de son oncle ; le résultat mieux ménagé pourrait être d’ailleurs absolument le même, et l’admirable Eugénie, au milieu des Des Grassins et des Cruchotins, près de sa fidèle Nanon, ne perdrait rien ni en pâleur mortifiée, ni en sensibilité profonde et rétrécie, ni en perpétuel sacrifice. […] Plus il sent le prix du bonheur, moins il croit que sa maîtresse puisse le lui facilement accorder ; d’ailleurs, peut-être se livre-t-il trop entièrement à son plaisir, et craint-il de n’en point donner. […] Cette maison Claës est d’ailleurs une véritable Casauba, et l’auteur y a, dès l’abord, enfoui toutes les ressources qu’il n’a fait que disperser çà et là en échantillons dans ses autres romans. […] c’est impossible ; je n’ai pas d’écurie d’ailleurs ; et puis un cheval de tel prix ! 

377. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

La dernière guerre de Louis XIV tirait à sa fin ; les emplois à l’armée étaient devenus très-rares ; mais il avait l’espérance, commune à une infinité de jeunes gens, d’être avancé aux premières occasions ; et, comme lui-même il l’a dit par la suite en réponse à ceux qui calomniaient cette partie de sa vie, « il n’étoit pas si disgracié du côté de la naissance et de la fortune qu’il ne pût espérer de faire heureusement son chemin. » Las pourtant d’attendre, et la guerre d’ailleurs finissant, il retourna à La Flèche chez les pères jésuites, qui le reçurent avec toutes sortes de caresses ; il en fut séduit au point de s’engager presque définitivement dans l’Ordre ; il composa, en l’honneur de saint François Xavier, une ode qui ne s’est pas conservée. […] Son christianisme est doux et tempéré, on le voit ; accommodant, mais pur ; c’est un christianisme formel qui ordonne à la fois la pratique de la morale et la croyance des mystères, d’ailleurs nullement farouche, fondé sur la Grâce et sur l’amour, fleuri d’atticisme, ayant passé par le noviciat des jésuites et s’en étant dégagé avec candeur, bien qu’avec un souvenir toujours reconnaissant. […] Lenglet l’avait brutalement accusé de s’être laissé enlever par une belle : Prévost répondit que de tels enlèvements n’allaient qu’aux Médor et aux Renaud, et il exposa en manière de réfutation le portrait suivant, tracé de lui par lui-même : « Ce Médor, si chéri des belles, est un homme de trente-sept à trente-huit ans, qui porte sur son visage et dans son humeur les traces de ses anciens chagrins ; qui passe quelquefois des semaines entières dans son cabinet, et qui emploie tous les jours sept ou huit heures à l’étude ; qui cherche rarement les occasions de se réjouir ; qui résiste même à celles qui lui sont offertes, et qui préfère une heure d’entretien avec un ami de bon sens à tout ce qu’on appelle plaisirs du monde et passe-temps agréables : civil d’ailleurs, par l’effet d’une excellente éducation, mais peu galant ; d’une humeur douce, mais mélancolique ; sobre enfin et réglé dans sa conduite. […] D’ailleurs, outre la physionomie de l’éloge, qui ne dément pas la paternité présumée, ce numéro où il est question de Manon Lescaut fait partie d’une série dont Prévost s’est avoué le rédacteur. […] On peut lire à ce sujet une gracieuse lettre de Mademoiselle, cousine de Louis XIV, à madame de Motteville, où elle trace à son tour un plan de solitude divertissante qui se ressent également de l’Astrée, et qui d’ailleurs fait un parfait pendant à l’idéal de Prévost d’après Cassiodore, par un couvent de carmélites qu’elle exige dans le voisinage.

378. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

D’ailleurs, quant à la question de date et d’origine, le russe n’est pas un dérivé du slavon, comme le romaïque, par exemple, est un dérivé du grec ancien ; ce sont deux dialectes issus d’une source commune, deux rameaux s’élevant de la même souche et qui ont pris en croissant chacun son développement particulier ; de même que le français et l’italien, provenant l’un et l’autre du latin, mais obéissant à des lois distinctes de transformation. […] On sent des réminiscences du Giaour et du deuxième chant de Don Juan ; réminiscences habilement déguisées d’ailleurs sous des couleurs nouvelles. […] La fille de la maison est d’ailleurs fort empressée à la mettre au fait et l’aide de son mieux. […] Sache-le bien, d’ailleurs, ni le pape, ni le roi, ni les grands ne se lient à mes paroles. […] D’après sa conduite et les lettres qu’on a d’elle, on voit que c’était une personne futile, pleine de vanité, d’ailleurs croyant pieusement comme son père à la fable de l’imposteur, lequel, par parenthèse, ne semble avoir eu jamais de confident.

379. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Dès lors, si deux faits ou groupes de faits sont tels que l’expérience nous les ait montrés jusqu’ici (sans exception connue) dans un rapport de succession invariable et inconditionnelle, il en résulte que l’un des termes donne l’autre, auquel il est indissolublement lié ; que si nous tenons la cause, nous pouvons inférer l’effet ; que si nous connaissons l’effet, nous pouvons inférer la cause, et que le passage s’opère ainsi légitimement du connu à l’inconnu ; que, d’ailleurs, l’uniformité des causes supposant celle des effets et réciproquement, nous passons ainsi du particulier au général. […] Mill, d’ailleurs, tout en refusant de voir dans la déduction un procédé fondamental, lui fait la part belle, puisqu’il pense que diverses sciences n’ont fait peu de progrès jusqu’ici que parce qu’elles ont induit au lieu de déduire. […] Elle a donné à ses partisans un sentiment pratique beaucoup plus approchant de la vérité que ne l’ont fait les nécessitariens111. » Ce n’est pas d’ailleurs que M.  […] Mais cette conviction que nous sommes libres, — que ce soit d’ailleurs conscience ou croyance, — qu’est-elle ? […] Le sentiment de l’effort (mot très impropre ici d’ailleurs) est le résultat de la bataille : il vient des vaincus aussi bien que des vainqueurs.

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