Elle badine volontiers sur les assassinats, se joue autour de la guillotine ; et les plus effroyables manifestations du mal physique, les pires cruautés de la nature mauvaise, incendie, inondations, tremblements de terre, catastrophes de toute espèce, lui sont matière à calembours et à coq-à-l’âne. […] Il y a peut-être du vertige et quelque chose de l’attrait d’un crime à simuler ainsi, dans sa propre intelligence, les effets d’un tremblement de terre… Enfin, que vous dirai-je ?
Ainsi, dans une de ses expériences, les images suivantes se présentèrent : un arc, une flèche, une personne tirant de l’arc et n’ayant que les mains visibles, un vol de flèches occupant complètement l’œil de la vision (contiguïté), des étoiles tombantes, de gros flocons de neige (ressemblance), une terre couverte d’un linceul de neige (contiguïté), une matinée de printemps avec un brillant soleil (contiguïté et contraste), une corbeille de tulipes, disparition de toutes les tulipes à l’exception d’une seule ; cette tulipe unique, de simple, devient double ; ses pétales tombent rapidement, il ne reste que le pistil, le pistil grossit, etc. […] Nous ne voyons pas davantage que l’aperception joue un rôle mystérieux dans la formation des idées générales. — Celles-ci se forment, dit Wundt, par la mise en relief d’un caractère important, aperçu et trié parmi les autres ; ainsi, parmi tous les caractères du cheval, il y en a un qui a vivement frappé l’Arya primitif, la vitesse ; pour les Aryas, le cheval fut le rapide ; l’homme fut le penseur ou le mortel, la terre la labourée, la lune la brillante.
Adam presse ensuite d’un baiser pur les lèvres fécondes de la mère des hommes…… Cependant le soleil était tombé au-dessous des Açores ; soit que ce premier orbe du ciel, dans son incroyable vitesse, eût roulé vers ces rivages ; soit que la terre, moins rapide, se retirant dans l’orient, par un plus court chemin, eût laissé l’astre du jour à la gauche du monde. […] Les oiseaux du ciel reposaient dans leurs nids, les animaux de la terre sur leur couche ; tout se taisait, hors le rossignol, amant des veilles : il remplissait la nuit de ses plaintes amoureuses, et le Silence était ravi.
S’il y avait une figure difficile à trouver, ce serait celle d’un homme de vingt-cinq ans qui serait formé subitement du limon de la terre, et qui n’aurait encore rien fait ; mais cet homme est une chimère. […] Cet homme qui implore, qui prie, qui dort, qui réfléchit, qui s’évanouit à discrétion, qu’a-t-il de commun avec le paysan étendu de fatigue sur la terre, avec le philosophe qui médite au coin de son feu, avec l’homme étouffé qui s’évanouit dans la foule ?
Les Dauphines littéraires12 I Un singulier phénomène, digne d’être décrit et classé par les moralistes de ce temps, c’est celui d’une Société, démocratique par envie, qui n’a pas mis du tout, comme elle s’en vante, l’aristocratie par terre, mais qui s’est seulement contentée de la transposer ; C’est convenu et c’est entendu. […] … Enfin toute religieuse et pure, et Imitation de Jésus-Christ et Introduction à la vie dévote qu’elle veuille être et se conserver, Mme Marie-Alexandre Dumas finit par ne plus y tenir ; et le tempérament Dumas prenant le mors aux dents, elle saute par-dessus toutes les réserves dans les terres de son père et de son frère, et la voilà qui nous raconte, — ma foi, tout aussi crûment qu’eux, — un horrible drame d’adultère et de meurtre que, pendant qu’elle est au couvent à Passy, son père et son frère, ces forts arrangeurs, pourraient planter à la scène et faire jouer.
En France, surtout, c’est presque impossible… Le courage contre tout le monde n’est pas connu dans ce pays… Or, tout le monde a, pour une raison ou pour une autre, contribué de sa propre badauderie à ces réputations qui semblent être des préjugés venus en pleine terre, mais cultivés en pot par des gens d’esprit, et même par des connaisseurs, comme des capucines par des grisettes. […] Madame de Sévigné s’y est trompée, mais la pauvre sœur Louise de la Miséricorde, interrogée, aurait répondu, du fond de ses Carmélites de Chaillot, que les passions qui souffrent ont d’autres accents dans les maisons du Seigneur… Madame de Sévigné, le xviiie siècle, Saint-Simon, et plus tard Duclos, toute la terre enfin, ont été dupes de quelque mystification inconnue.
Pierre Dupont est un socialiste éclairé qui croit que le mal périra sur la terre et que l’ivraie parmi le blé disparaîtra comme tous les abus. […] Le meilleur produit pour un peuple, c’est encore la gloire, et toutes les chimies et les industries de la terre ne remplaceront pas cette marchandise-là demain !
Non seulement vos yeux doivent être secs, mais vous devez même laisser éclater votre joie24. » Et plus bas : « Votre frère est heureux ; en mourant, il a laissé Claude, son auguste famille, et vous-même sur la terre. » Et ailleurs : « Je ne cesserai de vous offrir l’image de Claude. […] Que tous les dieux, que toutes les déesses le prêtent longtemps à la terre !
C’est dans ces moments-là que les grêles ravagent les moissons, que la terre s’entrouvre, que les villes sont englouties ; fléaux qui désolent le monde, non par la volonté des dieux, mais parce qu’alors leurs regards ne tombent point sur la terre : voilà, grand empereur, ce qui nous est arrivé, lorsque vous avez cessé de veiller sur le monde et sur nous. » Ensuite on prouve à Maximien que, malgré son grand âge, il ne pouvait sans injustice quitter le fardeau de l’empire ; « mais les dieux l’ont permis, lui dit l’orateur, parce que la fortune, qui n’osait rien changer tant que vous étiez sur le trône, désirait pourtant mettre un peu de variété dans le cours de l’univers ».
terre ! […] Belle et vraie poésie que celle qui sait entraîner un instant l’esprit hors du cercle où tourne la terre. […] ils sont bien plus heureux dans la terre des âmes ! […] Ils auraient plutôt douté de l’existence du ciel et de la terre que de leur communion vivante avec le Christ ressuscité. […] Le récit de la rencontre de la terre et de la comète est une des choses les plus saisissantes qu’on puisse lire.
La route est longue, la saison mauvaise, mais il se plaît aux ciels changeants, aux parfums de la terre, aux émotions, aux jouissances de la vie bohémienne. […] ce train-train sur terre ! […] … Au cimetière, parmi les ifs et les saules, le Fossoyeur a troué la terre ; il y jette les cadavres de sa misère. […] Et ils vaticinent, les fous, la mort du sol, la fin des germes, et que la terre est condamnée. […] Une sauvage destruction précédera les jours nouveaux, parce que la terre devra d’abord être purifiée des souillures des villes.
Je mets pied à terre, cherchant à m’orienter, à reconnaître au moins quelque chose. […] Les bailes sifflaient, un obus avait éclaté, en le couvrant de terre. […] Les enfants interrompirent, Josée ses pâtés de terre, Jeanne ses colliers de fleurs. […] La Terre promise. — 1892. […] Avant mille ans, espérons-le, la terre aura trouvé le moyen de suppléer au charbon de terre épuisé, et jusqu’à un certain point, à la vertu diminuée.
Pendant ces jours lugubres, son père, M. de Montmorin, ancien ministre des affaires étrangères, périt avec toute sa famille ; elle resta seule sur la terre. […] Pendant la Terreur, il s’était réfugié dans une terre éloignée de Paris. […] Il vivait étranger sur la terre, comme un esprit errant et rejeté d’un autre monde. […] Dans cette terre de Milly, qu’il a plus d’une fois célébrée avec une émotion vraie, il jouissait avec bonheur de l’air pur de la liberté. […] De quel ton parle-t-il de ce siècle « où tout passe, où tout s’en va, où la terre fuit sous nos pas ?
Cette terre se ressent du voisinage ingrat de la Brenne. […] C’est ici la terre âpre et féconde qui a nourri la souche robuste d’où il est sorti. […] De ces terres lointaines et de ces races étranges, l’utopie féministe a gagné de proche en proche notre pays et notre nation. […] Plus tard elle se répandit jusqu’à Moscou, et, là encore, c’est elle qui façonna des âmes neuves, poliça des mœurs rudes, féconda des terres vierges. […] À peine eut-on commencé à déblayer le temple de Zeus, que la radieuse Victoire de Pæonios sortit de terre.
Mais il faut qu’elle se fasse d’une mauvaise terre dans une bonne… » Cela n’est déjà plus la même chose. […] Pour les fourmis, la terre est plane comme une feuille de papier. […] Il faut un vide entre la terre et la mer, un désert entre les derniers arbres et les premières vagues. […] Du côté de la terre, on peut avancer sans cesse, on n’est jamais arrivé. […] Tère (terre).
Ce calendrier sent bon la terre et la vie rustique. […] Achetons de la terre, ma cousine, et plaignons les pauvres citadins. […] Tout à coup une forme humaine surgit de l’herbe où elle était couchée : un pauvre homme couvert d’une peau de bique, le visage couleur de terre. […] Les patriciens de l’ancienne Rome et aussi les seigneurs féodaux, rois sur leurs terres, vivaient « artistement » sans y songer. […] Sardou, de jouer les scènes où l’on crie, où l’on se roule par terre, où l’on est torturé, où l’on tue, où l’on se tue, où l’on est tué, Mme S.
Cette chaude vie frémissante qui devient une motte de terre gluante et pétrie ! […] Pareillement ici les personnages se démènent et hurlent, frappent la terre du pied, grincent les dents, montrent le poing au ciel. […] — Tous les corps célestes ne sont-ils qu’un globe, — comme cela est pour la substance de cette terre centrale ? […] Je ne suis pas encore folle… Le ciel sur ma tête semble d’airain fondu, et la terre de soufre enflammé, et pourtant je ne suis pas folle. […] Périgot trompé, poussé au désespoir, persuadé qu’elle est une débauchée, la frappe de son épée et la jette à terre, sanglante.
Les sens n’ont plus de rôle à jouer dans ce drame qui a les deux plus grands royaumes de la terre pour théâtre, et pour spectateurs le monde entier. […] Sainte-Beuve n’est pas toujours dans les nuages ; les aventures qu’il se charge de raconter, les tristes habitudes et les passions de son héros le ramènent à chaque instant sur la terre. […] Arrive le commandant du fort, qui se plaint de cette violation du territoire de Sa Majesté ; mais comme il approchait beaucoup trop près de Jacquemont, sans mettre pied à terre, l’impertinent ! […] Bientôt j’emmenai Neal-Sing comme pour l’entretenir moins publiquement, et je le fis asseoir par terre, tandis que j’avais fait préparer pour moi une de mes chaises. […] Le reste de la population apprit à cultiver la terre.
le monde imaginaire ne suffit pas aux âmes blessées, et le désir de l’idéal, pour s’assouvir, se rabaisse enfin jusqu’aux êtres de la terre. […] Ce chrétien vertueux a humé de loin la réjouissante odeur de ses terres, maisons, capitaux et autres valeurs mobilières et immobilières. […] Il la souleva de terre, la garda une minute serrée contre son cœur qui battait fort. Son visage était pourpre et ses yeux mouillés, quand il la déposa à terre. […] Toujours, au moment de parvenir, le hasard la rejette à terre.
Une terre au flanc maigre, âpre, avare, inclément, L’ombre est le mal pour l’intelligence, parce que c’est l’impénétrable et l’insondable. […] Ton soleil est lugubre et ta terre est horrible. […] Peu de terre, nul soin, nulle culture… Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible. […] Il y a sur la terre peu de fonctions aussi importantes que celle-ci : être charmant… Avoir un sourire qui, on ne sait comment, diminue le poids de la chaîne énorme traînée en commun par tous les vivants, que voulez-vous que je vous dise, c’est divin. » Il a aussi des peintures admirables du dévouement féminin, du dévouement de chaque jour : « Etre aveugle et être aimé, c’est en effet, sur cette terre, où rien n’est complet, une des formes les plus étrangement exquises du bonheur. […] Une terre au flanc maigre, âpre, avare, inclément, Où les vivants pensifs travaillent tristement.
On voyait, étendus sur la terre et en nombre plus qu’ordinaire, une quantité d’officiers prussiens qui avaient noblement payé de leur vie leurs folles passions. […] Sur six ou sept mille combattants, quatre mille environ, morts ou blessés, jonchaient la terre. […] De longues files de blessés, les uns se traînant comme ils pouvaient, les autres placés sur les bras des soldats, ou déposés à terre en attendant qu’on les transportât dans l’île de Lobau, des cavaliers démontés jetant leurs cuirasses pour marcher plus aisément, une foule de chevaux blessés se portant instinctivement vers le fleuve pour se désaltérer dans ses eaux et s’embarrassant dans les cordages du pont jusqu’à devenir un danger, des centaines de voitures d’artillerie à moitié brisées, une indicible confusion et de douloureux gémissements, telle était la scène qui s’offrait et qui saisit Napoléon. […] Il n’en était pas besoin : un seul de ses regards rappelant ce qu’il avait dit tant de fois sur le danger de guerres incessantes, le spectacle de ses deux jambes brisées, la mort d’un autre héros d’Italie, Saint-Hilaire, frappé dans la journée, l’horrible hécatombe de quarante à cinquante mille hommes couchés à terre, n’étaient-ce pas là autant de reproches assez cruels, assez faciles à comprendre ? […] les cieux racontent la gloire de Dieu ; mais la terre aussi et ses grands événements racontent la gloire de Dieu dans les choses humaines.
cette sœur, son unique refuge sur la terre, était destinée à mourir avant lui de ses propres peines. […] C’est l’histoire imaginaire, l’histoire altérée par les fables, l’histoire encadrée dans la poésie, mais enfin l’histoire, c’est-à-dire le récit, conforme aux temps, aux mœurs, aux costumes, aux événements, d’une des grandes races qui ont apparu sur la scène du monde, ou d’un des grands faits qui ont imprimé leur trace profonde sur la terre. […] Cette timidité l’a forcé d’user des petits ressorts de la magie, tandis qu’il pouvait tirer un parti immense du tombeau de Jésus-Christ qu’il nomme à peine, et d’une terre consacrée par tant de prodiges. […] « Elle fuit toute la nuit ; tout le jour elle erre sans conseil et sans guide : elle ne voit que ses larmes, elle n’entend que ses cris : enfin, au moment où le soleil détèle ses coursiers et se plonge dans l’Océan, elle arrive sur les bords du Jourdain, met pied à terre et se couche sur le sable. […] La Jérusalem conquise, épurée des épisodes trop profanes, mais aussi des grâces de la Jérusalem délivrée, était destinée, selon lui, à effacer ce premier poème de la mémoire des hommes, et à immortaliser son nom sur la terre en assurant son salut dans le ciel.
C’est, dans les Églogues, le doux exilé Mélibée et, quoi que j’en aie dit, le radieux berceau de l’enfant rédempteur, et la terre agitée d’une divine espérance. […] Vous avez devant vos yeux le ciel, la terre et tous les éléments. […] Nous avons un faible pour les saints plébéiens qui maltraitent les riches, les puissants, les heureux de la terre. […] Quoi de plus libre que celui qui ne désire rien sur la terre ? […] Pieux comme un ange, romanesque déjà, jusqu’à apprendre par coeur Théagène et Chariclée, très sensible à la beauté de la terre et du ciel : les sept Odes sur Port-Royal sont des paysages d’une forme puérile mais d’une émotion vraie.
À l’exception de quelques pages savoureuses et fortes de Balzac, le grand pantagruéliste, le plus étoffé des enfants de ce géant qu’on appelle Rabelais, et des adorables chansons de Désaugiers, — car Béranger est triste à porter en terre le diable auquel il ne croit pas, — tout fut empesté de mélancolie. […] Il faut bien le rappeler, quoique tout le monde et lui-même le sachent, le vrai talent de Paul Féval, sa profondeur, son essence, son originalité, la saveur embaumante de son talent, lui viennent de cette terre de Bretagne dont il est le fils. Aussi, dans son roman, voit-on avec chagrin son Kéramour quitter sa terre natale et entrer à Paris avec son valet Joson Menou, un bâton, pour la force, du temps de Bertrand du Guesclin, parce que là ils vont évidemment perdre tous deux de leur provincialité. […] Il fallait faire rentrer sous terre cette invention abjecte et scélérate. […] Avec ce que je sais de ces indifférents sublimes aux choses du temps, qu’on croit si occupés de la terre, Crétineau dut prendre l’initiative d’une histoire complète de leur ordre et leur demander la permission de l’écrire.
. — Apollon a repoussé du pied l’Envie, et a répondu : Vois le fleuve d’Assyrie, son cours est immense, mais il entraîne la terre mêlée à son onde et la fange. […] Son camarade, tout auprès, assis sur ses talons, se tenait en silence, les yeux baissés à terre ; il n’avait plus que deux osselets qu’il jetait machinalement l’un après l’autre : les éclats de rire du gagnant l’irritaient ; et, ayant bientôt perdu ce dernier reste, il s’en alla tout confus, les mains vides, sans s’apercevoir de l’approche de Vénus. » Celle-ci n’eut pas de peine à décider l’enfant à ce qu’elle voulut, moyennant promesse d’un jouet plus beau, de celui même qu’on avait fabriqué en Crète pour Jupiter enfant. […] N’y eût-il que le passage suivant, il n’y aurait pas moyen d’en douter : « La nuit, continue Apollonius, la nuit vint ensuite, amenant les ténèbres sur la terre ; les nautoniers sur la mer avaient les yeux fixés vers la grande Ourse et vers les étoiles d’Orion ; c’était déjà l’heure où tout voyageur et tout gardien aux portes des villes106 commence à désirer le sommeil ; un assoupissement profond s’emparait même des mères dont les enfants sont morts. […] Tantôt, dans leur pudeur, ils tenaient tous les deux leurs yeux attachés à la terre, tantôt ils les relevaient pour se voir, en s’envoyant de complaisants sourires de dessous leurs sourcils brillants. […] Et toi, ô Étranger, que la mer ne t’a-t-elle englouti avant que tu aies touché la terre de Colchide !
On apporta le goûter ; elle s’assit sur une planche à terre avec ma sœur et Élise, et je me mis sur l’herbe à côté d’elle. […] si M. de Lalande me fait nommer au Lycée de Lyon et que je gagne le prix de 60, 000 francs, je serai bien content, car tu ne manqueras plus de rien… » Ce fut Davy qui gagna le prix par sa découverte des rapports de l’attraction chimique et de l’attraction électrique, et par sa décomposition des terres. […] M’ôterez-vous tout bonheur sur cette terre ? […] Ô Seigneur, Dieu de miséricorde, daignez me réunir dans le ciel à ce que vous m’aviez permis d’aimer sur la terre ! […] De même, une idée de Herschel, se combinant en lui avec les résultats chimiques de Davy, lui suggérait une théorie nouvelle de la formation de la terre.
Parlez-moi comme à un père ; je me sens un véritable intérêt pour vous. » « — Je suis de province », lui répondis-je ; « ma famille est considérée dans notre pays ; elle habite ses terres dans les environs de Mâcon et dans les montagnes du Jura, patrie de ma grand’mère paternelle ; ma famille est riche, mais mon père ne l’est pas. Après avoir servi Louis XVI dans ses armées, il vit en gentilhomme oisif, mais lettré, dans une petite terre, apanage d’un cadet de famille. […] écoutez ma voix ; terre ! […] Peuples de la terre, chantez. […] Cieux, répandez votre rosée, Et que la terre enfante son Sauveur !
On ne reconnaîtrait plus si bien l’homme de toutes les autorités qui soient sur la terre, — qui fit de l’autorité une religion, et qui eut la religion de l’autorité. […] Michelet, comme la plupart des hommes nés dans le pêle-mêle social qui suit toujours les révolutions, et placé bien plus près de ce qui est en bas que de ce qui est en haut par les hasards de sa destinée, a dû se pencher avec les avides aspirations du désir et de l’orgueil souffrant vers la popularité, ce souffle qui nous vient de la terre, mais qui nous enlève. […] Michelet n’a pas toujours feuilleté l’histoire pour y porter le trouble ou pour l’y trouver… Celle du passé a dû lui apprendre que la France, selon l’heureuse expression d’un moraliste anglais, n’a jamais eu de salique que sa monarchie, et l’histoire du présent a dû ajouter à cette notion vraie : que sur cette vieille terre du Vaudeville et de la galanterie, la femme continue d’être pour les hommes, malgré l’épaisseur de leurs manières et la gravité de leurs cravates, la première et la plus chère de toutes les préoccupations. […] … Où qu’on prît ces héroïnes, qui ne forment pas un bataillon, mais toute une armée dans l’histoire, qu’on les prît sur notre terre de France, que ce fût sainte Radegonde, sainte Geneviève, sainte Clotilde, et tous ces cœurs vaillants de la vaillance de Dieu jusqu’à Jeanne d’Arc et depuis elle, n’importe où l’historien allât les choisir, elles étaient dignes de s’aligner en face des plus grandes (s’il y en avait) de la Révolution française, et de faire baisser les yeux à leurs portraits, plier le genou à leurs cadavres. Peintes par un homme de talent, qui sans être austère, aurait eu le chaste pinceau de la force, quelle galerie magnifique elles auraient formée devant le petit Panthéon de terre cuite de M.
En mettant le pied sur ce rivage de son espérance, elle trouva la colonie en révolte, le cousin massacré, sa veuve en fuite dans les hautes terres, et l’incendie partout dans les plantations. […] Je ne sais s’il y a sur la terre rien de plus utile et de plus doux que de retourner de bonne volonté à la source de notre être et de tout ce que nous avons aimé au monde. […] Je n’ai plus qu’à mettre à la suite les plaintes sans trêve, mais toujours humbles et soumises, de celle que j’ose appeler la Mater dolorosa de la poésie : « (1er avril 1853)… Ma bonne Camille, je te remercie de la tendre compassion de ton amitié. — Tu comprends bien ma blessure. — Elle est sanglante. — Je n’ose pas plus que toi-même appuyer sur la terrible épreuve qui est maintenant accomplie sur la terre. […] On ne peut plus trouver un grenier qu’au prix de douze ou quatorze cents francs… La terre où nous sommes a le vertige58 « … Ce bon M. de J… lui-même, qu’est-il devenu ? […] — Mais, Camille, si je la regrette avec amertume, je l’espère aussi et d’une foi profonde. — C’est pourquoi je lui envoie mes prières et ce tendre au revoir des âmes qui se sont vraiment nouées sur cette terre.
Ces seigneurs et ces dames parées qui passent leur vie à représenter ne se trouvent à leur aise qu’entre des panneaux sculptés, devant des glaces resplendissantes ; s’ils mettent le pied par terre, c’est sur des allées ratissées ; s’ils souffrent les bois et les eaux, ce sont des eaux lancées en gerbes par des monstres d’airain ; ce sont des bois alignés en charmilles. […] L’homme aujourd’hui ressemble à ces grandes capitales qui sont les chefs-d’oeuvre et les nourrices de sa pensée et de son industrie ; le pavé y couvre la terre, les maisons offusquent le ciel, les lumières artificielles effacent la nuit, les inventions ingénieuses et laborieuses encombrent les rues, les visages actifs et flétris se pressent le long des vitrines ; les souterrains, les égouts, les quais, les palais, les arcs de triomphe, l’entassement des machines étalent et multiplient le magnifique et douloureux spectacle de la nature maîtrisée et défigurée. […] Les grands arbres abattus, à demi cachés par les herbes, jonchent le sol ; leurs branches brisées et leurs feuilles froissées pendent vers la terre. […] Il va quêtant et flairant avec son gros museau noir, parmi les tas de feuilles, grattant la terre pour déterrer les racines savoureuses. […] Il est touchant de voir la brebis accourir au cri plaintif de son petit, le reconnaître dans cette multitude, se tenir immobile sur la terre froide et fangeuse jusqu’à ce qu’il ait tété, l’air résigné, regardant vaguement devant elle.
Si, comme le prétend Cicéron, le souverain bonheur après la mort est de connaître, j’ai eu lieu plus qu’une infinité d’autres à cette faveur, ayant parcouru à mon âge une si vaste étendue de terre et de mer. […] M. de Bougainville, qui a décrit sa route par le détroit de Magellan, a découvert des terres plus grandes que l’Europe ; une île entre autres, très peuplée, où jamais aucun vaisseau n’était abordé. […] Une petite terre et une petite maison aux environs de Paris suffiraient à mon ambition. […] Je ne forme plus de projet, mais j’ai souvent désiré d’avoir une bonne femme comme j’imagine la vôtre, une petite terre agréable et la liberté de m’occuper, dans le voisinage d’un ami comme vous, de l’étude de la nature. […] Nos Académies gardent à ce sujet un profond silence, d’autant que j’ai mis au jour leur erreur si étrange au sujet de l’aplatissement de la terre aux pôles qu’ils ont conclu de ce qui prouve son allongement, je veux dire de la grandeur même des degrés polaires.