Suard et De Vaines, l’encouragèrent à de premiers essais avec une bienveillance suivie, attentive. […] Elle a dit quelque part de la raison chez Boileau : « C’était en lui un organe délicat, prompt, irritable, blessé d’un mauvais sens comme une oreille sensible l’est d’un mauvais son, et se soulevant comme une partie offensée sitôt que quelque chose venait à la choquer. » Il y a un peu de cette vivacité, de cette vigilance de raison, en Mlle de Meulan, durant la période si active où nous l’allons suivre. […] Comment en fit-elle l’inspiration unique et vive de tous ses ouvrages qui suivirent ? […] Personne de vérité jusqu’au bout, elle ne voulut mêler, même aux devoirs qui suivent la mort, rien de factice et de convenu, rien que de conforme à l’intime pensée.
Jeté loin de la vue des rivages sur l’immensité des mers, le pilote peut prendre hauteur et marquer avec le compas la ligne du globe qu’il traverse ou qu’il suit ; l’esprit humain ne le peut pas ; il n’a rien hors de soi-même à quoi il puisse mesurer sa marche, et toutes les fois qu’il dit : Je suis ici ; je vais là, j’avance, je recule, je m’arrête ; il se trouve qu’il s’est trompé et qu’il a menti à son histoire, histoire qui n’est écrite que bien longtemps après qu’il a passé, qui jalonne ses traces après qu’il les a imprimées sur la terre, mais qui d’avance ne peut lui tracer son chemin. […] Nous suivîmes notre route entre le désert à gauche et les ondulations de l’Anti-Liban à droite, en longeant quelques petits champs cultivés par les Arabes pasteurs, et le lit d’un large torrent qui serpente entre les ruines, et aux bords duquel s’élèvent quelques beaux noyers. […] Les parois de ce rempart de granit étaient tellement perpendiculaires, que les chevreuils mêmes de la montagne n’auraient pu y trouver un sentier, et que nos Arabes étaient obligés de se coucher le ventre contre terre et de se pencher sur l’abîme pour découvrir le fond de la vallée ; le soleil baissait, nous avions marché bien des heures, il nous en aurait fallu plusieurs encore pour retrouver notre sentier perdu et regagner Éden ; nous descendîmes de cheval, et nous confiant à un de nos guides qui connaissait, non loin de là, un escalier de roc vif, taillé jadis par les moines maronites, habitants immémoriaux de cette vallée, nous suivîmes quelque temps les bords de la corniche, et nous descendîmes enfin par ces marches glissantes, sur une plate-forme détachée du roc et qui dominait tout cet horizon. […] À côté de cette destinée philosophique, rationnelle, politique, sociale de la poésie à venir, elle a une destinée nouvelle à accomplir ; elle doit suivre la pente des institutions et de la presse ; elle doit se faire peuple et devenir populaire comme la religion, la raison et la philosophie.
A des lettres de la direction du Gaulois les invitant à faire connaître leur opinion, les compositeurs français ont répondu comme il suit : M. […] Comme l’authenticité des réponses publiées par le Gaulois nous a semblé douteuse, nous avons écrit aux musiciens interrogés par le Gaulois et ces messieurs nous ont répondu comme il suit : M. […] Le voici à titre de document : Pour cette première représentation, le prix des places est fixé ainsi qu’il suit : Loge de huit places : 500 francs. Fauteuil d’orchestre : 50 francs Fauteuil de balcon : 50 francs Amphithéâtre : 25 francs Pour les neuf autres représentations, le prix est fixé ainsi qu’il suit : Loge de huit places : 200 francs.
Les Pleureuses viennent l’une après l’autre ; tous leurs yeux n’ont pas les mêmes larmes, mais c’est le même convoi, qu’elles suivent, le convoi, dirait-on d’une âme morte avant de naître… C’est bien une âme, oui, plutôt même qu’un cœur, qui se désole en ce poème, tant tous les sentiments, l’amour, les désespoirs, et les haines aussi, s’y font rêve… Les Pleureuses pleurent en des limbes, de souvenance où se serait reflété le futur. […] Tu le suivras : la rame a bondi sur la mer ; Mais avant qu’à tes pieds manque le sable amer. […] On la suivit dix ans plus tard. […] — Elle suit la route où fleurissent les violettes de Mlle Renée Vivien.
Les règles et conclusions qui vont suivre sont presque toutes extraites de l’admirable ouvrage de Gærtner sur l’hybridation des plantes. […] Quelques espèces ont une facilité remarquable à se croiser avec d’autres ; certaines espèces d’un même genre ont le don particulier de léguer leur ressemblance à leur postérité hybride ; mais l’une de ces facultés n’amène ou ne suit pas nécessairement l’autre. […] Il en est de même des hybrides qui sont aussi éminemment variables pendant le cours des générations qui suivent un premier croisement, ainsi qu’a pu l’observer tout expérimentateur. […] D’autre côté, les ressemblances des unes et des autres à leurs parents respectifs, et plus particulièrement chez les hybrides provenant d’espèces proche-alliées, suivent, selon lui, des lois identiques.
Hugo, nous avons tout loué dans son volume d’Aujourd’hui… Ôtez le livre Pauca meæ, consacré au deuil de sa vie, vous n’avez plus dans les livres qui suivent — En marche — Au bord de l’infini — qu’un horrible fatras incohérent et furieux, et où le sublime prend par le grotesque et s’y arrête… Nous parlions d’invention, celle de M. […] Nul simulacre obscur ne suit l’être arômal. […] il pouvait suivre les transmigrations diverses des âmes avec les longs et purs regards d’une fantaisie rêveuse et la caresse d’imagination que les poètes font à la Chimère. […] Ce rejaillissement ne tient-il point aux sujets que le plan de son poème a imposés au poète ; et dans les poèmes qui vont suivre et qui doivent parachever le plan, dont il nous a parlé dans sa préface, ce poème de Dieu et cette fin de Satan, dont le titre m’inquiète, ne sont-ils pas la preuve qu’au fond, les idées n’ont pas bougé en M.
Rien n’est plus largement conté, plus clair, plus circonstancié que cette bataille, mieux suivi dans ses moindres circonstances en même temps que posé dans son ensemble et couronné par une fin vraiment touchante. On suit à la fois distinctement le plan général comme dans une relation moderne, et chaque duel singulier comme dans un combat de l’Iliade. […] Jusqu’à cette époque de son histoire, Froissart avait plus ou moins suivi la Chronique de Jean le Bel : c’est à partir de l’année 1356 et de la bataille de Poitiers seulement, qu’il commence à cheminer seul, et, dès les premières pages, il débute par un grand tableau digne d’un maître.
Mais, dès qu’il se fut aperçu que l’ennemi ne songeait pas à pousser à bout son succès, Rodrigue, qui était porte-étendard ou général en chef des Castillans, releva le courage de son roi et lui dit : « Voilà qu’après la victoire qu’ils viennent de remporter, les Léonais reposent dans nos tentes comme s’ils n’avaient rien à craindre : ruons-nous donc sur eux à la pointe du jour, et nous obtiendrons la victoire. » Son conseil fut suivi ; les Léonais, surpris dans le sommeil, furent la plupart égorgés, quelques-uns à peine échappèrent ; le roi Alphonse, qui était de ceux-là, fut pris bientôt après et jeté dans un cloître, d’où il ne se sauva que pour l’exil. […] Dès les premiers temps de son bannissement, Rodrigue, après avoir passé quelques semaines à la Cour du comte de Barcelone, qui ne semble pas l’avoir accueilli, se rend à Saragosse, où il entre au service d’un roi maure, Moctadir, de la famille des Beni-Houd, prince ambitieux et perfide, que les scrupules de croyance ne gênaient pas ; et, à sa mort, dans les guerres qui suivirent entre ses fils, il se déclare pour l’aîné, Moutamin, qui avait obtenu Saragosse. […] Damas-Hinard une édition critique et une traduction française, est tout autre chose que la Chronique : c’est une œuvre de talent, une œuvre suivie et soutenue, naïve et forte, souvent admirable de détail ; on sent un poète dans le jongleur et le chanteur.
Il continua en ces termes (et ici je ne fais que donner l’extrait même du Moniteur) : « Le bon exemple ne serait peut-être pas suivi, hélas ! […] Je suivais un raisonnement, je le continue : la question est celle de savoir pourquoi je suis ici. […] Villemain, secrétaire perpétuel de l’Académie française, dans son Rapport lu en séance publique, en parlait comme il suit : « L’un (des deux ouvrages couronnés), l’Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, par M.
Quand Saül s’éveilla et sortit de la caverne, David le suivit de loin avec ses compagnons de guerre, le bord du manteau coupé dans la main. […] ” » Et elle monta sur une ânesse, et cinq jeunes filles la suivirent, et elle épousa le héros. […] Dans toutes ses odes l’artiste en gloire suit la même marche : une invocation et un récit qui paraît étranger d’abord au sujet, et auquel il rattache les plus poétiques aventures des dieux et des hommes.
XIII La nuit, à l’heure convenue, Alexandre, ayant couvert d’un masque son visage, suivit Lorenzino et entra furtivement dans sa maison, en apparence déserte. […] Catherine de Médicis et Marie de Médicis régnèrent en France ; l’Italie poétique et artistique émigra avec elles, les arts les suivirent ; elles bâtirent le Louvre et le charmant château des Tuileries ; leur règne fut le règne de quelques vices et de beaucoup de génie. […] Je ne crains pas non plus que ton autorité soit inférieure à celle que j’ai eue jusqu’à ce jour : mais parce qu’une cité entière est un corps à plusieurs têtes, comme l’on dit, et qu’on ne peut pas être au gré d’un chacun, souviens-toi, au milieu de cette diversité, de suivre toujours le dessein que tu jugeras le plus honnête, et d’avoir égard à l’intérêt de tous plutôt qu’à l’intérêt d’un seul. » Il donna ensuite des ordres pour ses funérailles, pour qu’elles se fissent à l’instar de celles de son aïeul Côme, dans la mesure enfin qui convient à un simple particulier.
Des romans en prose accompagnèrent, précédèrent peut-être parfois, et plus probablement suivirent les romans en vers. […] Ces Poitevins, ces Gascons, ces Toulousains, ce poète Bernard de Ventadour, qui la suivaient, avaient encore plus dans leur esprit que dans leur costume de quoi étonner les barons du Nord : ils les instruisirent, et firent éclore le courtisan dans le vassal. . […] Ils blessent des biches à voix humaine, suivent des sangliers magiques, se couchent dans des barques qui les portent au pays fatal où s’accomplira leur destinée de joie ou de misère.
Ils les suivent servilement ou les altèrent sans raison. […] En 1511, au Mardi gras, Gringore, étant Mère Sotte, fit représenter aux Halles le Jeu du prince des Sots, suivi d’une moralité et d’une farce. […] Les allusions à la comédie et au caractère de Patelin se suivent jusqu’à 1470 : avant, il n’y a rien.
C’est là qu’a porté son effort le plus suivi ; là est sa plus sûre originalité et son meilleur titre de gloire. […] Sarcey, les principales, je crois ; mais je ne puis les enregistrer toutes ni surtout suivre le critique dans son infini travail d’expériences et d’applications. […] Sarcey s’est mis de si bon cœur avec le peuple qu’il s’y est peut-être trop mis. « Il faut bien que je le suive, nous dira-t-il, puisque je suis son critique ; il faut bien que je pense comme lui puisque je suis chargé de l’éclairer. » Aussi s’en donne-t-il de rire, de pleurer, de vibrer avec le parterre !
Il va falloir bientôt songer à en faire des résumés analytiques suivis de morceaux choisis. […] Sans doute il y a là la détente qui suit l’assouvissement des grandes ambitions, et l’on y peut voir aussi quelque hypocrisie. […] Ferdinand Fabre n’en reste pas moins « une », car il n’a dit que les sentiments les plus simples — ou les plus sérieux ; il n’a peint que les âmes qui suivent le mieux la nature, ou celles qui s’élèvent le plus au-dessus.
Tout ce qui suivit cette première déclaration de Luther n’en devait être que la conséquence. […] Les principes, c’est à savoir les paroles mêmes des livres saints, sont d’abord exposés et interprétés ; puis viennent les témoignages tirés des Pères, dont la suite forme la tradition consacrée dans la matière ; la réfutation des objections suit en dernier lieu. […] L’Institution chrétienne est le premier ouvrage de notre langue qui offre un plan suivi, une matière ordonnée, une composition exacte et parfaitement appropriée.
Je me garderai de suivre l’économie politique dans ses déductions ; les économistes attribueraient sans doute à mon incompétence les défiances que ces déductions m’inspirent ; mais je suis compétent en morale et en philosophie de l’humanité. […] Le meilleur système que l’on puisse suivre pour faire l’éducation des races sauvages, c’est celui que la Providence a suivi dans l’éducation de l’humanité ; car ce n’est pas au hasard apparemment qu’elle l’a choisi.
Je pourrais suivre chez les romanciers et les auteurs dramatiques de notre siècle les métamorphoses subies par les idées et les sentiments qui se rapportent à ce sujet si grave : l’union de l’homme et de la femme. […] Saint-Marc Girardin, dans son Cours de littérature dramatique, a suivi curieusement quelques-unes de ces métamorphoses. […] C’est au théâtre surtout et ensuite dans le roman et la chanson qu’il y a lieu de suivre les gens de maison, et de Scapin jusqu’à Ruy Blas en passant par Figaro, de Martine jusqu’à la servante-maîtresse de Maître Guérin en passant par Lisette et Marton, la liste est longue des personnages en qui les écrivains ont incarné cette classe populaire si intimement liée à la vie des classes supérieures.
Pour certaines écoles, aujourd’hui fort en vogue, la notion de causalité implique une sorte de lien mystérieux ; et comme il ne peut exister entre deux faits physiques de lien de cette sorte, on en conclut la nécessité de remonter plus haut, jusqu’aux essences et à la constitution intime des choses pour trouver « la cause vraie, celle qui n’est pas seulement suivie de l’effet, mais qui le produit93 » ; mais M. […] Dans le langage exact que doit parler la philosophie, la cause est donc « la somme des conditions positives et négatives prises ensemble, le total des contingences de toute nature que le conséquent suit invariablement, quand elles sont réalisées. » Cependant cette définition de la cause n’est encore que partielle. […] Herbert Spencer, dans une lettre à Stuart Mill où il répudie le titre d’anti-utilitaire que celui-ci lui avait appliqué, formule ainsi sa critique en se fondant sur la doctrine des conditions d’existence : « Je diffère des Utilitaires non sur le but à atteindre, mais sur les moyens à suivre.
Son triste héros refroidirait l’intrigue la plus vive et la mieux suivie. […] Jean de Thommeray l’a suivie, il est devenu son amant, et le jeune sauvage apprivoisé hume déjà, avec convoitise, les fumets de luxe et de jouissance qu’exhale ce monde si nouveau pour lui. […] Voilà un beau fils de province, qui, s’ennuyant dans son petit castel, quitte père et mère et abandonne sa promise, pour suivre une cocodette parisienne dont il s’est coiffé.
Les chevaliers eux-mêmes, s’ils sortaient aujourd’hui de leurs tombeaux, suivraient la lumière de notre siècle. […] » S’il fallait chercher une ligne un peu suivie dans la conduite politique de M. de Chateaubriand, ce serait celle-là : mais combien de fois on la verrait brisée par la colère, le ressentiment et les plus chétives des passions ! […] Il ouvrit son feu dans les Débats par deux magnifiques articles, du 29 juin et du 6 juillet, dans lesquels il démontrait que le système actuel suivi par le ministère, et hier encore approuvé par lui-même dans son ensemble, était aussi contraire au génie de la nation qu’à celui de nos institutions et à l’esprit de la Charte.
En regardant cette foule, je songe que c’est une singulière chose que la justice de cette première postérité, qui suit un talent à peine refroidi. […] — Suivez cet homme qui court ! […] Un chat le suit, blanc comme les animaux qui habitent la mort, comme les souris blanches des cimetières.
Mais ses traits ont perdu quiconque l’a suivi. […] A l’égard de nous autres, hommes, Je ferais notre lot infiniment plus fort ; Nous aurions un double trésor : L’un, cette âme pareille en tous, tant que nous sommes, Sages, fous, enfants, idiots, Hôtes de l’univers, sous le nom d’animaux ; L’autre, encore une autre âme, entre nous et les anges Commune en un certain degré ; Et ce trésor à part créé Suivrait, parmi les airs, les célestes phalanges, Entrerait dans un point sans en être pressé, Ne finirait jamais, quoique ayant commencé. […] Enfin, et ceci est encore de la prudence je ne vous donne du reste que les exemples les plus saillants ceci est encore de la prudence, ne pas faire trop d’attention aux propos, ne pas vouloir suivre les indications, les conseils que tout le monde vous donne, car autant il y a de têtes autant il y a d’avis, et l’on ne saurait jamais ce que l’on a à faire si l’on écoutait les propos divers.
Au moyen âge, nous avons l’énorme trésor des fableaux, ou fabliaux, qui sont, comme vous le savez, plus que les contes anciens, des narrations, de petits récits, toujours, ou presque toujours, satiriques, et qui vont comme donner le ton à tous les contes qui suivront. […] Il a toujours, (même dans ses fables), une telle préoccupation, je ne dirai pas critique, mais de théorie littéraire, que ses idées littéraires, que ses doctrines littéraires le suivent partout. […] J’ai vu la beauté même et les grâces dormantes ; Un doux ressouvenir de cent choses charmantes Me suit dans les déserts.
Bien que le détail de cette action, qui de sa nature est secrète, échappe nécessairement, il est possible encore aujourd’hui de suivre dans la conduite du président une certaine ligne générale, et d’expliquer les circonstances même où il sembla s’en écarter. […] Le président était sincèrement affectionné au duc de Mayenne, à qui cette amitié fait honneur, et il fut du petit nombre de ceux qui lui dirent : « Vous avez tort, mais je vous suivrai jusqu’au bout. » Jeannin servit donc Mayenne jusqu’à la dernière extrémité et osa être un vaincu.
Je connus l’abbé Lacordaire à l’époque de ses premiers débuts et pendant tout le cours de sa liaison avec l’abbé de Lamennais, et je continuai de le voir encore dans les années qui suivirent, jusqu’à ce que son dernier habit fût venu mettre une sorte de barrière entre les profanes purement respectueux et lui. […] Il y aurait bien ici quelque chose à dire pour le style et pour le rapport des images ou des expressions entre elles : un mélange de deux mondes, qui, tombant dans une âme, la saisit sous une double étreinte… Ce n’est pas très-régulier ni d’une analogie bien suivie.
car il en est du sujet d’Homère dans son ensemble comme de ces comparaisons même, si libres et si vastes, qu’il affectionne ; il suffit qu’elles marchent et qu’elles se dessinent par une partie essentielle ; le reste suit avec un certain désordre qui est le cortége de la grandeur ou de la grâce. […] On y suit par toute l’Iliade Homère à la trace et comme par des sillons de lumière.
Pendant cette singulière maladie qui ravage les races à bout de sang, de soudaines accalmies succèdent aux crises. » La liste est longue, des traitements suivis : hydrothérapie, suppression des alcools, du café et du thé, régime lacté, promenades et exercice, assa fœtida, valériane et quinine, sans compter l’emploi d’une thérapeutique morale où « il essaya des lectures émollientes, tenta, en vue de se réfrigérer le cerveau, des solanées de l’art, lut ces livres si charmants pour les convalescents et les mal à l’aise… les romans de Dickens ». […] Pour l’opium, Baudelaire avait un guide plutôt que de personnels souvenirs : Thomas de Quincey, helléniste distingué, écrivain supérieur, homme d’une respectabilité complète56, qui osa jeter à la face pudibonde de l’Angleterre l’aveu de sa passion pour la « Noire idole », « décrire cette passion, en représenter les phases, les intermittences, les rechutes, les combats, les enthousiasmes, les abattements, les extases et les fantasmagories suivies d’inexprimables angoisses. » 57 ⁂ De telles expériences ne valent que par les résultats artistiques qui peuvent en découler.
Ce dont il avait un impérieux besoin, il l’a promptement connu : mais les progrès qui ont suivi les découvertes indispensables, sont à proportion infiniment plus lents que les premiers pas. […] Les progrès des Grecs, sous les rapports philosophiques, sont extrêmement faciles à suivre.
Celle qui se vouerait à la solution des problèmes d’Euclide, voudrait encore le bonheur attaché aux sentiments qu’on inspire et qu’on éprouve ; et quand elles suivent une carrière qui les en éloigne, leurs regrets douloureux, ou leurs prétentions ridicules prouvent que rien ne peut les dédommager de la destinée pour laquelle leur âme était créée. […] Les critiques, qui suivent nécessairement les éloges, détruisent la sorte d’illusion à travers laquelle toutes les femmes ont besoin d’être vues.
Après un million, et un milliard, après mille milliards de divisions, il s’en présentera toujours de nouvelles, avec le même reste et le même quotient, avec un quotient total toujours trop petit, trop petit d’une fraction qui aura pour numérateur 2, et pour dénominateur l’unité suivie d’autant, de zéros qu’il y aura d’unités dans le nombre des divisions accomplies. […] Mais, au bout d’un temps, celles-ci ne nous frappent plus ; n’étant plus nouvelles, elles ne sont plus singulières ; n’étant plus singulières, elles ne sont plus remarquées ; dès lors, dans le manuscrit comme dans l’imprimé, il nous semble que nous ne suivons plus des mots, mais des idées pures. — On voit maintenant pourquoi, dans nos raisonnements et dans toutes nos opérations supérieures, le mot, quoique présent, doit paraître absent.