J’ai parlé un peu légèrement de Dandolo, le Vénitien patriote dont la douleur éloquente émut à un certain jour Bonaparte ; j’ai emprunté les termes mêmes dont le maréchal Marmont s’était servi à son égard.
Ici on alla au-devant des vœux de Catherine, on les interpréta ; on la servit malgré elle et plus qu’elle ne l’aurait demandé. Elle ne put ensuite que pardonner un excès de zèle dont elle profitait ; car ce crime, après tout, n’était pas une faute : il servait son règne, s’il devait faire tort à sa mémoire.
Carlier, pour la littérature, le jeune homme demeura rebelle au régime auquel la tradition monarchique, servie par d’assez plats directeurs, soumettait sans trop de peine les fils bien pensants de l’aristocratie. […] William d’Alton, né le 1er janvier 1766, volontaire à quinze ans (avril 1781) au régiment d’infanterie de Berwiek, y avait gagné ses premiers grades lorsque la Révolution éclata ; il eut à subir bien des vicissitudes ; il était en 1793 à l’armée du Rhin, commandée par Beauharnais ; il fit la campagne de 1795 dans l’armée de Rhin-et-Moselle, puis passa dans l’armée de l’Ouest, où il devint aide de camp du général Hédouville ; il l’accompagna à Saint-Domingue en 1798 ; il était estimé de Hoche, sous qui il avait servi en Vendée ; mais cette expédition de Saint-Domingue l’avait retardé dans sa carrière ; il eut quelque peine à se voir confirmé dans le grade de chef de brigade (colonel) que le général Hédouville lui avait conféré dans la traversée ; nommé par le premier consul aux fonctions d’adjudant commandant (titre analogue), employé à l’armée d’Italie, il allait enfin pouvoir se produire sur un théâtre en vue, quand la fortune du premier coup le mit en lumière et le frappa.
La brièveté consiste à prendre son point de départ où il faut, sans remonter trop haut ; à ne point énumérer les parties où il suffit de montrer le tout (souvent on peut se contenter de dire le fait sans entrer dans le détail ni dire le comment) ; à ne point prolonger la narration au-delà de ce qu’on a besoin de savoir ; à n’y point mêler de choses étrangères ; à faire entendre parfois ce qu’on ne dit pas par le moyen de ce qu’on dit ; à écarter non seulement ce qui nuit au récit, mais aussi cc qui ne lui nuit ni ne lui sert, à ne dire chaque chose qu’une fois ; à ne point recommencer ce qu’on vient justement d’achever de dire. […] Rien ne sert en effet de noter exactement tout le détail d’un événement, si l’on n’en a en soi-même une représentation imaginaire, où toutes les circonstances se groupent autour du fait principal, étagées selon leur importance, par plans successifs, plus ou moins noyés d’ombre ou baignés de lumière.
Tout ce qui, dans l’œuvre des théologiens depuis cent cinquante ans, pouvait servir à la démolition de la religion, se ramassa dans les écrits de Pierre Bayle et surtout dans son Dictionnaire historique et critique 467. […] Édition :Œuvres, Paris, 1790, 8 vol. in-8. — À consulter : l’abbé Trublet, Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de M. de Fontenelle, in-12, 1761 ; Faguet, xviiie siècle.
demande le catéchisme romain J’ai été créé et mis au monde pour aimer Dieu, le servir et, par là, mériter la vie éternelle. » M. […] Rod, le dilettantisme ne l’a pas empêché de se marier par amour, et il lui a sans doute servi à jouir plus délicatement de cette bonne fortune.
Les améliorations matérielles servent la cause de l’esprit. […] La liberté ne sert de rien pour la production d’idées nouvelles.
Il vit bâtir, en Galilée ou aux environs, Tibériade, Juliade, Diocésarée, Gésarée, ouvrages pompeux des Hérodes, qui cherchaient, par ces constructions magnifiques, à prouver leur admiration pour la civilisation romaine et leur dévouement envers les membres de la famille d’Auguste, dont les noms, par un caprice du sort, servent aujourd’hui, bizarrement altérés, à désigner de misérables hameaux de Bédouins. […] Nous montrerons plus tard que quelques-uns des documents qui servirent de base aux Évangiles synoptiques ont été écrits en ce dialecte sémitique.
A la veille de voir finir le monde, on regardait comme inutile tout ce qui ne sert qu’à continuer le monde. […] Que sert à un homme de gagner le monde entier et de se perdre lui-même 886 ?
Mais enfin, sans querelle, sans reproche, sans éclat, sans le chasser, sans éclaircissement, sans vouloir le confondre, elle s’est éclipsée elle-même ; et, sans quitter sa maison, où elle retourne encore quelquefois, sans avoir dit qu’elle renonçait à tout, elle se trouve si bien aux Incurables, qu’elle y passe quasi toute sa vie, sentant avec plaisir que son mal n’était pas comme celui des malades qu’elle sert. […] D’ailleurs, il s’agit ici de cercles, de conversations ; et madame de La Sablière tient un rang considérable dans leur histoire : sachant ce qu’en pensait madame de Sévigné, nous entendrons mieux ce qu’en dit La Fontaine67 : ……………………………………… Le nectar, que l’on sert au maître du tonnerre… C’est la louange, Iris.
La voïe de discussion et d’analise, dont se servent ces messieurs, est bonne à la verité, lorsqu’il s’agit de trouver les causes qui font qu’un ouvrage plaît ou qu’il ne plaît pas, mais cette voïe ne vaut pas celle du sentiment lorsqu’il s’agit de décider cette question. […] C’est la portion de nous-même qui juge sur l’impression qu’elle ressent, et qui, pour me servir des termes de Platon, prononce sans consulter la regle et le compas.
Ainsi la parole écrite n’a servi longtemps qu’à constater les résultats ou les conséquences de la parole traditionnelle. […] Les Chaldéens ne purent se servir des lunettes de Galilée pour observer les astres ; et les premiers navigateurs eurent, au défaut de la boussole, un astrolabe plus ou moins parfait.
Quand on a le bonheur d’avoir une pareille tante, on en jouit d’abord, et puis on s’en sert. […] — de manières, d’élégance, de ton (le ton qui sert bien plus que l’esprit dans la vie et qui cache l’absence de l’esprit, quand on a le malheur de n’en pas avoir !).
Le stylet dont il s’est servi pour écrire sur ses tablettes son Histoire du Péloponèse, est emmanché du bois de l’olivier que Minerve avait planté du fer de sa lance. […] Il ne le voit pas, lui, et il nous le tend de sa main d’aveugle, mais nous, nous le voyons, et nous nous servirons tout à l’heure de sa lumière.
Il ne porterait pas pour épigraphe ces mots irréfléchis, tracés par madame d’Alonville elle-même : « Destiné à vivre parmi les hommes, médite ces mots et prends-les pour devise : connaître, tolérer, aimer, servir. » Car la destinée de l’homme est d’habiter un jour le ciel conquis par ses œuvres, et non pas de passer chétivement parmi ses semblables trente-trois ans et demi, en moyenne actuelle. Et tolérer, cette chose lâche, n’a rien à faire avec ces choses courageuses : connaître, aimer, servir.
Son talent ne sert plus qu’à édifier ceux qui ont sa foi, mais si la Grâce surnaturelle ne s’en mêle pas, il ne change ou ne modifie ni les convictions opposées à la sienne, ni les scepticismes, ni les incrédulités. […] Né de l’aumône ramassée dans le sang des martyrs, — car les premiers Fidèles, au temps des persécutions et jusque dans les catacombes, portaient leurs offrandes aux évêques et aux prêtres, « et, outre les objets mobiliers, — dit M. de L’Épinois, — ils donnaient des biens territoriaux dont les revenus servaient à l’entretien des clercs », — ce gouvernement temporel ne cessa jamais de représenter la justice, la miséricorde et l’action morale sur la terre.
On sent bien en elle quelque chose de dépaysé, d’étranger, quelque chose qui n’est pas de l’Inde, mais qui sert à faire mieux comprendre que sans remonter jusqu’aux chefs-d’œuvre enfantés par la civilisation chrétienne, le premier poème venu de nos climats, imprégné de Christianisme, la première vie des Saints de nos plus humbles légendes, sont plus purement et plus profondément poétiques que tous les épisodes mis ensemble de la singulière épopée que l’on nous donne pour la gloire de l’esprit humain ! […] Vous pouvez tourner les pages du Ramayâna les unes après les autres, et vous n’en trouverez pas une seule qui rappelle en énergie et en vérité l’épisode du Koran, par exemple, où les amies de la femme de Putiphar, qui ont commencé à blâmer l’amour honteux de la belle égyptienne pour son esclave, ne s’aperçoivent pas qu’elles se coupent les doigts avec leurs couteaux, dans leurs rêveries, en le regardant servir à table, affolées qu’elles sont déjà de l’éclatante beauté de Joseph.
Il s’endormait, et puisqu’il aimait le latin, on le servait en latin : dormitat bonus Janinus. […] Pour me servir d’une expression hégélienne, il voulut, il essaya de repenser la pensée même de Richardson, et il prodigua dans cette tentative les ressources d’un très-grand talent.
Ce philosophe avait été, comme Platon, le disciple et l’ami de Socrate ; mais l’un se contenta d’éclairer les hommes, et l’autre voulut encore les servir. […] On sait qu’il était né dans cette ville où la plus étonnante des institutions avait créé une nature nouvelle ; où l’on était citoyen avant que d’être homme ; où le sexe le plus faible était grand ; où la loi n’avait laissé de besoins que ceux de la nature ; de passions que celle du bien public ; où les femmes n’étaient épouses et mères que pour l’État ; où il y avait des terres et point d’inégalité ; des monnaies et point de richesse ; où le peuple était souverain quoiqu’il y eût deux rois ; où les rois absolus dans les armées, étaient ailleurs soumis à une magistrature terrible ; où un sénat de vieillards servait de contrepoids au peuple et de conseil au prince ; où enfin tous les pouvoirs étaient balancés, et toutes vertus extrêmes.
Les appréciateurs sévères du cardinal de Richelieu examinent ensuite quels sont les moyens dont ce ministre se servit pour élever l’autorité royale et la sienne au-dessus des grands qu’il combattait, et ils lui reprochent ses haines, ses vengeances, et ce caractère fier et terrible qui ne pardonna jamais. […] Son grand mérite fut l’art de négocier ; il y porta toute la finesse italienne avec la sagacité d’un homme qui, pour s’élever, a eu besoin de connaître les hommes, et a appris à les manier, en les faisant servir d’instruments à sa fortune.
Ils lui servent ordinairement de prétexte pour développer un trésor de connaissances supplémentaires qui jusqu’ici n’avaient pas paru bien nécessaires au talent d’un conteur. […] On a souvent parlé des épisodes sinistres, catastrophes ou crimes, assassinats ou suicides, qui sillonnèrent comme des éclairs cette dernière année de la monarchie, et servirent d’avant-coureurs au triomphe révolutionnaire. […] Oui, car une leçon énorme doit sortir de ce livre difforme, pour nous servir des rimes favorites de l’auteur des Contemplations : il faut voir jusqu’à quel degré de démence l’orgueil peut conduire le génie. […] « L’aventure des Calas, écrit-il huit mois plus tard (5 janvier 1763), peut servir à relâcher beaucoup les chaînes de vos frères qui prient Dieu en mauvais vers. […] Cousin, a été, pour nous servir d’un mot fort prodigué, une époque transitoire.
En sorte que le défaut ou la qualité qu’il y avait remarqué lui servait de texte pendant la revue de toutes les études des élèves peintres et dessinateurs. […] On savait seulement qu’il avait servi aux armées, mais qu’un attrait invincible pour l’art de la peinture l’avait engagé à quitter sa première profession. […] Ce goût nouveau devint une passion dominante chez Mendouze, qui, après avoir servi quelque temps dans les armées, partit pour la Grèce, où il a péri, au massacre de Chio. […] J’avais demandé à faire celles qui devaient servir pour l’Académie, et chacun le désirait. […] À Albano, on refusa de nous louer une calèche ; nous n’en pûmes trouver qu’à Vellettri, et on nous fit bien payer la nécessité où nous étions de nous en servir.
Le Dantec n’est pas de ceux qui se servent de la science comme d’une échelle pour grimper aux honneurs et aux postes fructueux. Et loin de s’en servir, il la sert, au contraire, avec une passion désintéressée. […] A plus d’un timide, d’ailleurs, la tête d’Orpheus servira de bouclier. […] L’idée de se servir d’ustensiles de table déjà maniés par des Européens le fait frémir d’horreur. […] Son intelligence, sa grâce, son éloquence ne lui servirent de rien, et il fut très malheureux.
Le fils jugeait l’Empire, et ses parents l’avaient servi. […] Guizot, alors directeur général à l’intérieur, et pendant toute l’année 1819 il servit de sa plume une politique qui tendait à réaliser ses vœux. […] La prohibition ne servait, en effet, que l’ordre établi, dont on commençait à se soucier très-peu ; la liberté plaisait à la bonne compagnie, la première puissance de cette époque. […] Il apprenait l’allemand pour lire Kant, et il s’en servit pour traduire avec son ami, M. de Guizard, le théâtre presque entier de Gœthe217, dans la collection des Théâtres étrangers. […] De quoi serviraient à l’homme ces notions ineffaçables, qu’il trouve en lui-même, de son origine et de sa fin, si elles ne donnaient à sa destinée les caractères d’une mission ?
Ou laissez-moi la liberté d’aller à cette chasse, ou veuillez, du moins, m’expliquer comment vous croyez me servir en vous y refusant ? […] Il plaça ensuite son propre fils mort dans le berceau, et après l’avoir revêtu des riches vêtements qui avaient servi à l’autre enfant, alla l’exposer dans le lieu le plus désert de la montagne. […] Ils n’ont aucun soin domestique ni aucune dépense à faire ; les mets consacrés leur servent de nourriture, et chaque jour on leur présente en abondance de la chair de bœuf et des oies. […] En combattant dans un défilé très-étroit, où la supériorité du nombre ne pouvait leur servir, ils avaient encore le désavantage des armes, les piques qu’ils maniaient étant plus courtes que celles des Grecs. […] J’aime mieux le Fiat lux de Moïse que tout le sens commun d’Hérodote ; mais Hérodote sert à prouver aussi que le sens commun est très-vieux.
Alphonse Germain Ses dons merveilleux d’artiste, il ne lui suffit point de les concrétiser en harmonies, il veut les faire servir à la gloire du Créateur des Harmonies, il médite des poèmes qui soient des doxologies.
Le même Auteur a publié depuis un nouvel Ouvrage, qui peut servir de suite au précédent, & où le défaut d’exactitude & de fidélité se fait un peu moins sentir.
Boileau n’a pas craint de se servir de ses Remarques sur le Traité du Sublime de Longin, dans la Traduction qu’il a donnée de ce Rhéteur ; & M.
Tout ce qu’il a écrit néanmoins, quand il a su se borner à la Morale sans toucher aux Dogmes, marque un Auteur judicieux, plein de sentimens, d’honneur & de religion ; un Littérateur instruit, qui ne se sert de ses connoissances que pour orner la vertu & en inspirer l’amour ; un Ecrivain estimable, qui, sans avoir un style élégant, correct ni précis, a dans sa maniere de s’exprimer un ton de chaleur & d’intérêt, qui fait goûter ses Ouvrages.
Cette Piece a encore l’avantage d’avoir servi de modele à M.
Les Principes pour la lecture des Orateurs, peuvent servir aussi de Rhétorique.