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746. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Je regarde donc Scott et Cooper comme des produits naturels de l’art de notre époque ; leurs œuvres rentrent tout à fait dans le principe du développement de l’art. […] Il est tout simple que l’Amérique du Nord, naïve et virginale quand on la considère sous un de ses aspects, vieille, refrognée, pédante et aristocrate quand on regarde sa civilisation exotique, produise la poésie de son ciel et de ses forêts, en contraste avec la mesquinerie de ses colons. […] Les êtres que nous appelons vivants et ceux que nous regardons comme inanimés, les édifices naturels que la terre présente à nos regards et les édifices que l’homme y a ajoutés, seront les miroirs où il lira et fera lire sa pensée. […] Il regarde la Corse et Sainte-Hélène, et y lit la destinée de Napoléon ; il voit cette destinée dans la bombe qui, partie de la terre, y revient après avoir touché le ciel ; il la voit dans le Vésuve, que l’œil découvre toujours au milieu de tous les sites et de toutes les merveilles de l’Italie ; et il rendra un culte d’artiste aux pyramides et à la colonne où Napoléon lui-même, ce grand artiste, a imprimé son sceau. […] Mais non seulement ils sont harmoniques par ce que je regarde comme le fond de leur nature et l’essence même de leur poesie ; ils s’harmonisent encore en ce que jusqu’ici ils ont adopté tous deux le même monde de convention, le même système social et religieux, la même révélation.

747. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

En ce qui regarde les tours, notre langue est formée dès le berceau : presque aucun n’a péri ; un petit nombre seulement est suranné. […] « Il disoient ou païs que le soudanc de Babiloine avoit mainte fois essaie d’ont le flum venoit, et y envoioit gens qui portoient une manière de pains que l’en appelle bequis pour ce qu’il sont cuis par deux foiz et de ce pain vivoient tant que il revenoient arieres au soudanc, et raportôient que il avoient cerchié le flum et que il estoient venus à un grant tertre de roches taillées là ou nulz n’avoit pooir de monter ; de ce tertre cheoit le flum, et leur sembloit que il y eust grant foison d’arbres en la montaigne en haut ; et disoient que il avoient trouvé merveilles de diverses bestes sauvages et de diverses façons, lyons, serpens, oliphans, qui les venoient regarder dessus la rivière de l’yaue, aussi comme il aloient à mont4. » Un esprit superficiel peut décider que c’est là un bien faible progrès, pour être l’ouvrage d’un siècle. […] Je ne sais même pas si la vraisemblance, en ce qui regarde l’histoire, est d’un rang inférieur à la vérité, et un motif de jugement moins certain ; outre que celle-ci, pour être reconnue, a besoin d’être conforme à celle-là. […] Avoit ce don de Dieu en son aspect, que oncques nul qui ennemy lui fust né le regarda, qu’il ne s’en contentast. […] Tracer d’une main impartiale les portraits des grands personnages, faire des réflexions sur les événements et les caractères des peuples, comparer leurs institutions, distinguer une bonne politique et une mauvaise, indiquer des progrès à faire, des réformes à réaliser, enfin regarder l’histoire comme un enseignement, voilà ce qui donnait à Comines le droit de prendre le titre d’historien, que Froissart s’attribue si naïvement.

748. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Regarde le cygne qui emporte ton héros. […] Aussi bien, si l’on regardait trop aux principes, on ne croirait jamais. […] Il les regarde passer comme des marionnettes ou des ombres chinoises. […] — Regardez-vous, madame, ajouta-t-il. […] Je me suis diverti à regarder des images.

749. (1903) La pensée et le mouvant

Regardons bien cette ombre : nous devinerons l’attitude du corps qui la projette. […] Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux. […] La philosophie ne va-t-elle pas consister à se regarder simplement vivre, « comme un pâtre assoupi regarde l’eau couler » ? […] La philosophie a une tendance naturelle à vouloir que la vérité regarde en arrière : pour James elle regarde en avant. […] D’ailleurs, à regarder du dehors, tout semblait devoir rapprocher M. 

750. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 269-271

Nous devons à cet Auteur un Essai sur le récit ou sur la maniere de raconter, qu’on peut regarder comme un Traité complet de la Narration, & où l’on trouve d’excellens préceptes sur l’Apologue, le Conte, le Poëme épique, la Poésie dramatique, & le Roman.

751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 437-438

Elles se réduisent à peu de chose, dès qu’on les sépare de celles de Brueys, qu’on peut regarder comme leur passeport.

752. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 523-524

Sans l’envisager ici sous un autre point de vue que celui que nous nous sommes proposé dans cet Ouvrage, on peut regarder ce Traité comme un monument de son zele & de son savoir.

753. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 222-223

S’il eût rejeté de fausses Anecdotes, choisi des faits plus avérés, ses morceaux d’Histoire pourroient passer pour des modeles ; mais sa Conjuration de Venise, celle des Gracques, l’Histoire de Dom Carlos, sont à présent regardées, avec raison, comme des Romans ingénieux, qui ne renferment de vrai que le nom des Personnages, & quelques faits trop ajustés au tour de sa brillante imagination.

754. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 274-275

C'est sur-tout en cela qu'on peut le regarder comme un des meilleurs modeles de Poésie pastorale, quoique la chaleur du sentiment n'anime pas toujours ses Interlocuteurs.

755. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Fragonard » p. 280

Ce vieillard regarde au loin.

756. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Ainsi André Chénier, dans ses promenades poétiques, regardait passer au fond des clairières les belles mortes des romans d’amour. […] Il se tournait tout entier pour la regarder. […] Il s’arrête pour regarder des bateleurs, pour écouter des empiriques. […] Il écoute, il regarde, et il dit à l’ami qui l’accompagnait : — Oh ! […] Je n’oublie point, certes, que déjà Aristote regardait la réalisation d’un ouvrage dramatique sur la scène comme quelque chose de secondaire.

757. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Samedi 5 janvier À regarder l’eau-forte d’un crépuscule (Sunset in Tipperary) de Seymour Haden, cette eau-forte, où existe peut-être le plus beau noir velouté, que depuis le commencement du monde, ait obtenu une pointe d’aquafortiste, à la regarder, dis-je, ce noir fait, au fond de moi, un bonheur intérieur, une petite ivresse, semblable à celle que ferait naître chez un mélomane, un morceau de piano d’un grand musicien, joué par le plus fort exécutant de la terre. […] Qu’on regarde la première plate-forme de la tour Eiffel, avec cette rangée de doubles guérites, on ne peut rêver quelque chose de plus laid pour l’œil d’un vieux civilisé, et le monument en fer n’est supportable que dans les parties ajourées, où il joue le treillis d’un cordage. […] Ces jours-ci on l’a vu couché au soleil sur le côté, au fond du jardin, puis le soir il est encore venu à la porte de la cuisine, a regardé Pélagie et sa fille, avec son œil éveillé de rat, a laissé au matin, la trace d’un petit lit, qu’il s’était fait dans les feuilles près de la maison, puis à partir de cette nuit, nous n’en avons plus eu de nouvelles. […] » Une nuit, après une de ces gronderies, Mistral se rappelant une toute petite fille, qui le regardait avec de beaux grands yeux, lors de la visite qu’il avait faite à la dame de Dijon, et qui était sa tante, il se demandait quel âge elle pouvait bien avoir, calculait qu’elle avait dix-neuf ans, partait pour Dijon, se rendait à la maison, où il avait fait une visite, une dizaine d’années avant, demandait en mariage la jeune fille, qui lui était accordée. […] Un ecclésiastique que j’ai devant moi, à la danse du ventre, se met à regarder de côté, toutes les fois, que le ventre de l’almée soubresaute voluptueusement, devient trop suggestif.

758. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nolhac, Pierre de (1859-1936) »

Gustave Larroumet Ce poète a regardé la nature française et italienne avec cette sorte de mélancolie que donne l’étude de l’histoire ; à vivre avec les morts, on aime d’autant plus les vivants, mais on contracte comme une tristesse reconnaissante qui, dans les choses du présent, fait toujours leur part à ceux qui y ont laissé-leur trace, en y imprimant une beauté matérielle ou morale dont ils ne jouissaient plus… Vous trouverez encore dans ces vers de lettré et d’artiste de curieux essais métriques.

759. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

Il auroit pu se dispenser de la farcir de mille choses qui n’ont nul rapport à ce Philosophe, & de plusieurs détails minutieux qui le regardent, mais qu’on devoit supprimer.

760. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 385-387

Les excellentes notes qui accompagnent cette édition, ne seront jamais confondues avec le verbiage des Commentateurs ; elles seront regardées, au contraire, comme des modeles de sagacité, de discernement, de goût & de bonne latinité.

761. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Carle Van Loo » pp. 92-93

On regarde, on est ébloui, et l’on reste froid.

762. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Amédée Vanloo » p. 218

On laisse là le prédicateur, le pape, le reste de l’auditoire, et on ne regarde que ce prélat.

763. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Vien » p. 173

des serins, dont l’un sort de sa cage pour attraper des papillons. la poule hupée ne permet pas de regarder cela.

764. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIV » pp. 95-96

Burette est un rabelaisien qui n’y regarde pas de si près.

765. (1874) Premiers lundis. Tome II « X. Marmier. Esquisses poétiques »

Au lieu d’envier le sort et de flatter par ses désirs la molle existence des oisifs, ne serait-il pas temps pour le poète de tourner la tête vers l’avenir, et de regarder, au sein de l’ardeur et des mouvements du siècle, l’enfantement merveilleux de ce qui va devenir l’espérance, la foi et l’amour du monde ?

766. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 175-177

On a pu regarder pendant quelque temps Lamotte & Henri Richer, comme les imitateurs de la Fontaine, en laissant toujours une distance très-grande entre le Maître & les Disciples.

767. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 222-224

Il faut donc regarder comme des inconséquences les déclamations de nos Philosophes, qui veulent qu’on tolere toutes les façons de penser, parce que leur premier intérêt est d’être tolérés.

768. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 407-409

Si le mauvais goût, qui va toujours en croissant, devient assez général pour ramener la barbarie parmi nous, ses Ouvrages subsisteront dans la Postérité, pour déposer contre son Siecle, & on le regardera comme ces monumens rares, élevés dans des temps de décadence, qui néanmoins sont les restes précieux & les images augustes des temps de perfection qui les avoient précédés.

769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 456-458

Non véritablement : & faut, veuillez ou non, que vous desrorrillonniez, deschauvesourissiez, déretiez, c’est-à-dire, que ne portiez plus en aisles de chauvesouris ou en façon de retz, vos cheveux par lesquels soulez prendre diaboliquement & enfiler les hommes pour rassasier votre désordonné appétit, ou bien que vous soyez perdues & damnées……. par cette mondanité qui vous abuse, voire qui vous rend si laides & abominables à regarder ; que si vous saviez comme cela vous messied, vous y mettriez plutôt le feu que de les montrer par la mauvaise grace qu’ils vous donnent ; & pleust à la bonté de Dieu qu’il fust permis à toutes personnes d’appeler celles qui les portent, Paillardes & Putains, afin de les en corriger !

770. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 334-336

L’amour de l’ordre prévaut toujours contre les secousses turbulentes de la nouveauté : ceux-là seuls qui ont travaillé à le maintenir ou à le rappeler, peuvent être regardés comme la gloire & les vrais bienfaiteurs du genre humain.

771. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 374-375

Son Livre de Recherches des Recherches d’Etienne Pasquier, peut être regardé comme les archives, où l’Auteur de la Défense de mon Oncle a puisé les injures qu’il a prodiguées à tant d’Ecrivains.

772. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 89-91

Celle du Maréchal de Luxembourg, celle du Duc & de la Duchesse de Bourgogne, dont le texte est aussi heureux que le sujet en étoit affligeant, seront toujours regardées comme un des plus beaux monumens de l’éloquence de la Chaire.

773. (1761) Salon de 1761 « Gravure —  Casanove  » pp. 163-164

Que les petites lumières partielles des sabres, des casques, des fusils et des cuirasses heurtées trop rudement, font, ce qu’on appelle, papilloter le tout, surtout quand on regarde ce tableau de près.

774. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Demarteau » p. 335

Les deux enfans en l’air, sortant de dessous un lambeau de draperie, sont d’une finesse et d’une légèreté étonnantes ; cette femme qui regarde ironiquement par-dessus son épaule, est d’une grâce et d’une expression peu communes.

775. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Argument » pp. 249-250

C’est une application de la méthode qu’on y a suivie, au plus ancien auteur du paganisme, à celui qu’on a regardé comme le fondateur de la civilisation grecque, et par suite de celle de l’Europe.

776. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. […] On a assez généralement regardé L’Amour médecin comme le premier acte d’hostilité de Molière contre la Faculté. […] Enfin, la principale figure de cette grande composition, Alceste, fut généralement regardée comme le portrait du duc de Montausier. […] Elle regardait cet endroit comme un trait indigne d’un si bon ouvrage. […] Cette production charmante a été regardée par tous les littérateurs comme l’essai heureux d’un genre frais et animé.

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