»]) filles sont quelquefois habiles à posséder une pairie ; elles ne sont point habiles à succéder à la couronne. […] Cependant cette nation, la plus ancienne de tous les peuples qui subsistent aujourd’hui, celle qui a possédé le plus vaste & le plus beau pays, celle qui a inventé presque tous les Arts avant que nous en eussions appris quelques-uns, a toûjours été omise, jusqu’à nos jours, dans nos prétendues histoires universelles : & quand un espagnol & un françois faisoient le dénombrement des nations, ni l’un ni l’autre ne manquoit d’appeller son pays la premiere monarchie du monde. […] Il faut sur-tout s’attacher à l’histoire de sa patrie, l’étudier, la posséder, réserver pour elle les détails, & jetter une vue plus générale sur les autres nations.
On a de Saint-Simon et de sa femme vers cette époque de leur mariage, deux beaux portraits par Rigaud, que possède M. le duc actuel de Saint-Simon.
Son âme était digne du ciel qui la possède, et son exemple me soutenait contre le découragement qui m’accable souvent depuis sa mort.
Ils ont mis beaucoup d’eux-mêmes dans Charles Demailly : … Charles possédait à un degré suprême le tact sensitif de l’impressionnabilité… (Le style est bizarre ; mais ne parlons pas encore du style de MM. de Goncourt. ) Il y avait en lui une perception aiguë, presque douloureuse, de toutes les choses de la vie… Cela, qui agit si peu sur la plupart, les choses, avait une grande action sur Charles.
Pascal a les grands mouvements, la tendresse, l’ironie poignante ou la profonde pitié, une logique qui, pour convaincre la raison ou la forcer d’abdiquer, s’aide de la faiblesse même de l’imagination, qu’elle épouvante par ses dilemmes45 ; des nuances ou se peignent les divers états de son âme, tantôt calme et sereine, quand la foi la possède, tantôt troublée et exaltée par le doute qui la ressaisit ; jamais médiocrement touchée.
Chez les autres nations, qui ont possédé avant nous, ou fondé après nous, sur notre modèle, des institutions académiques, ces compagnies se sont formées sous l’influence d’un autre esprit.
Peu après rentre le chevalier, possédé de sa mâle angoisse : « Chante », lui dit le maître, actif à réconforter son génie.
D’autres fois on nous montre ces facultés traitant avec leur propriétaire ou maître, lui prêtant leur ministère, agissant sous son contrôle ou sa direction, lui fournissant de l’évidence, l’instruisant, l’éclairant par leurs révélations, comme si lui-même était détaché et à part des facultés qu’on dit qu’il possède, commande et écoute5. » On peut faire les mêmes remarques sur les sens : les organes des sens sont sans doute distincts de l’esprit ; mais les sens eux-mêmes ne le sont point.
Rappelons-nous que, dans le myriapode, c’est la tête ou segment terminal qui dirige, voit, flaire, mais tous les autres segments accomplissent aussi leurs fonctions propres et ont leur vie propre au milieu de la vie collective : si on coupe l’animal en plusieurs parties, ces diverses parties continuent de se mouvoir et de réagir sous les excitations extérieures ; il est donc improbable que la tète soit seule à posséder sensibilité et appétit.
XXII C’était l’habitation d’un vieillard dont j’ai parlé ailleurs, et qu’on appelait M. de Valmont ; les deux sœurs chez lesquelles il habitait depuis de longues années, sans qu’on lui connût de relation de parenté avec elles, étaient du pays ; elles possédaient pour toute fortune cette maison, ce jardin, ce verger, et quelques petits champs de vigne hors de l’enceinte, sur la colline de Bussières.
Il possédait déjà cette lucidité profonde des caractères et des mœurs qui est la force de son théâtre, et il l’appliquait aux physionomies de l’heure, aux gens que l’actualité rapide mettait en lumière.
C’est le grand talent qu’ont possédé Fléchier & Bossuet dans leurs Oraisons funèbres.
J’ai connu un homme qui, plus que personne, a appartenu à cette école ; pendant ses longues années de surnumérariat et d’apprentissage, pendant qu’il écrivait je ne sais combien de romans et de poésies qui jamais ne verront le jour, pendant qu’il lisait les maîtres de tous pays, pendant qu’il voyageait et qu’il allait demander à la nature les effluves fécondants qu’elle réserve à ceux qui veulent communier avec elle, il avait cru qu’il suffisait de posséder la Forme pour avoir le droit de parler à ses contemporains.
Il la faudra profonde, pour fournir à la comédie un aliment durable, superficielle cependant, pour rester dans le ton de la comédie, invisible à celui qui la possède puisque le comique est inconscient, visible au reste du monde pour qu’elle provoque un rire universel, pleine d’indulgence pour elle-même afin qu’elle s’étale sans scrupule, gênante pour les autres afin qu’ils la répriment sans pitié, corrigible immédiatement, pour qu’il n’ait pas été inutile d’en rire, sûre de renaître sous de nouveaux aspects, pour que le rire trouve à travailler toujours, inséparable de la vie sociale quoique insupportable à la société, capable enfin, pour prendre la plus grande variété de formes imaginable, de s’additionner à tous les vices et même à quelques vertus.
Outre ces propriétés passives, les cellules cérébrales possèdent des propriétés dynamiques d’un ordre supérieur qui en font des individualités vivantes pouvant non-seulement absorber et transformer les impressions sensorielles, mais encore réagir à distance par une sorte « d’antagonisme spontané », et propager leur activité vers les cellules environnantes.
Au reste, ou je m’abuse sur mon ouvrage, ou jamais république ne fut plus grande, plus sainte, plus féconde en bons exemples30. » Tite-Live nous montre on ne peut mieux comment pensent, parlent, agissent et combattent ces sénateurs, ces tribuns, ces généraux, ces partis, ces légions ; mais la nécessité extérieure qui régit le développement de cette ambition incessamment conquérante, le génie de la formule religieuse ou juridique qui préside à tous les faits intérieurs ou extérieurs de cette histoire, en un mot le véritable secret de l’explication des choses romaines, Tite-Live ne le livre point à ses lecteurs, parce qu’il ne le possède pas bien lui-même.
Nous avons toujours souhaité dériver du passé tout ce que nous possédons, comme un héritage légué par nos ancêtres876. » Nos titres ne flottent pas en l’air dans l’imagination des philosophes ; ils sont consignés dans la Grande Charte. « Nous réclamons nos franchises, non comme les droits des hommes, mais comme les droits des hommes de l’Angleterre. » Nous méprisons ce verbiage abstrait, qui vide l’homme de toute équité et de tout respect pour le gonfler de présomption et de théories. « Nous n’avons pas été préparés et troussés, comme des oiseaux empaillés dans un muséum, pour être remplis de loques, de paille et de misérables chiffons de papier sali à propos des droits de l’homme877. » Notre constitution n’est pas un contrat fictif de la fabrique de votre Rousseau, bon pour être violé tous les trois mois, mais un contrat réel par lequel roi, nobles, peuple, Église, chacun tient les autres et se sent tenu. […] Nous avons fait notre Église, comme notre roi et notre noblesse, indépendante ; « nous voyons sans chagrin ni mauvaise humeur un archevêque précéder un duc, un évêque de Durham ou de Winchester posséder dix mille livres sterling de rente. » Nous répugnons à votre vol, d’abord parce qu’il est un attentat à la propriété, ensuite parce qu’il est une tentative contre la religion.
Il n’est pas de science dont il n’ait la philosophie et ne possède à fond la langue. […] Il trouve excellents les vers de Boileau sur le pur amour : C’est ainsi quelquefois qu’un indolent mystique, Au milieu de péchés tranquille fanatique, Du plus parfait amour pense avoir l’heureux don, Et croit posséder Dieu dans les bras du démon146 .
Enfin, d’après Brown-Séquard, « l’inhibition est un pouvoir possédé par presque toutes les parties du système nerveux central et une portion considérable du système nerveux périphérique ». […] Il semble donc que la condition physique dernière, exigée par l’attention, consiste dans ce que tes physiologistes appellent la dynamogénie, c’est-à-dire, d’après la définition de Brown-Séquard, « le pouvoir que possèdent certaines parties du système nerveux de faire apparaître soudainement une augmentation d’activité par une influence purement dynamique ».
D’après la théorie positive de l’Humanité, d’irrécusables démonstrations, appuyées sur l’immense expérience que possède maintenant notre espèce, détermineront exactement l’influence réelle, directe ou indirecte, privée et publique, propre à chaque acte, à chaque habitude, et à chaque penchant ou sentiment ; d’où résulteront naturellement, comme autant d’inévitables corollaires, les règles de conduite, soit générales, soit spéciales, les plus conformes à l’ordre universel, et qui, par suite, devront se trouver ordinairement les plus favorables au bonheur individuel. […] Nos sentiments quelconques n’étant développables que par un exercice direct et soutenu, d’autant plus indispensable qu’ils sont d’abord moins énergiques, il serait ici superflu d’insister davantage, auprès de quiconque possède, même empiriquement, une vraie connaissance de l’homme, pour démontrer la supériorité nécessaire de l’esprit positif sur l’ancien esprit théologico-métaphysique, quant à l’essor propre et actif de l’instinct social.
Physionomie claire et honnête, et sur laquelle on ne lit rien que de bon, de simple, d’intelligent, avec ce que ces qualités comportent naturellement de spirituel et de fin chez celui qui les possède et les montre à ciel ouvert sur son visage.
Il ne s’agit point ici de l’unité absolue et métaphysique qui est la propriété d’être indivisible, ou mieux, sans parties, et que posséderait, par exemple, une monade de Leibniz.
Souvent il me semble qu’elles me font signe ; mais, lorsque je m’élance vers elles, de charmants souvenirs me rappellent ce que je possède encore, et la vie me paraît aussi belle que si j’étais encore dans l’âge de l’espérance.
Nous vous exposerons successivement tous les différents systèmes de philosophie qui ont possédé tour à tour le monde, depuis celle de l’Inde primitive jusqu’à celle du christianisme, en passant par Zoroastre, en Perse ; par Pythagore, en Italie ; par Salomon, en Judée ; par Anaxagore, Socrate, Platon, Aristote en Grèce ; par Mahomet, en Arabie ; par Confucius, en Chine ; par saint Paul, à l’éclosion des dogmes chrétiens, à Jérusalem ou à Éphèse ; par saint Thomas d’Aquin, dans le moyen âge ; par Descartes et par les philosophes du dix-huitième siècle en France ; enfin par les philosophes allemands et anglais de ces derniers temps.
Arnolphe possède un mépris systématique pour les femmes d’esprit : il se persuade qu’il n’y a de sûreté pour un mari qu’avec une sotte.
« Il faut considérer les changements brusques qui ne comportent pas de prévisions réelles et contre lesquels nous ne possédons aucune garantie scientifique.
Chacun veut à son tour les avoir, Ces salopes que tout le monde a possédées.
« Ces demi-pages sont si belles que, s’il y en avait beaucoup de cette nature, elles dégoûteraient l’homme qui les lit de vivre de la vie des sens ; elles suspendraient le battement du pouls dans ses artères, elles lui donneraient l’impatience de l’infini, la passion de mourir pour se trouver plus tôt dans ces régions indescriptibles où l’on entend de tels accents dans de telles ivresses, où l’intelligence bornée se précipite et se conjoint à l’intelligence infinie dans ce murmure extatique des lèvres, puis dans ce silence de l’amour qui est l’anéantissement de tout désir dans la possession de l’Être infini, infiniment adoré et infiniment possédé.
Ce n’est pas par ces trois caractères qu’on étonne de loin en loin l’univers, mais c’est par ces trois caractères qu’on le conquiert lentement et qu’on le possède longtemps.
Cet oncle, chanoine et grand vicaire d’Uzès, possédait de riches bénéfices et se proposait d’en résigner un à son neveu aussitôt que ce neveu serait entré dans l’Église.
Moi-même, quelque temps honteuse de ma peur, Je l’ai pris pour l’effet d’une sombre vapeur ; Mais de ce souvenir mon âme possédée À deux fois, en dormant, revu la même idée.