Sans doute, il y a dans ce volume d’autres conseils, d’autres enseignements, marqués, tous, soit au coin du goût littéraire soit à celui de l’observation humaine, du sens réel et positif, mais le fond de l’enseignement de Collé c’est la flatterie, la flatterie sur le plus grand pied, infatigable, continue, multiple, perpétuelle !
Mais Sophie Arnould, qui ne savait pas l’orthographe, n’était qu’une jouisseuse en toute chose, et elle laissait perdre la mousse de son esprit comme la mousse du vin de Champagne, sur le pied du verre, à souper… Spirituelle, n’étant que spirituelle en tout, cette diablesse d’esprit n’était pas jolie, et même le portrait qu’en donnent MM. de Goncourt, à la tête de leur ouvrage et d’après un dessin du xviiie siècle, nous la crache fort laide.
C’était, au fond, une espèce de philosophe dans un amoureux pédantesque, mettant souvent les deux gros pieds de son pédantisme sur une âme charmante… qui prenait cela comme une caresse !
Héloïse brave le mépris du monde, parce que l’homme qui l’a perdue est uni de ces fascinateurs de passage qui traversent de temps en temps l’histoire et qui voient pendant quelques minutes le monde idolâtre et imbécile à leurs pieds.
Partout, vous sentez, dans le drame que voici, le trait de Nestor, tombant affaibli aux pieds de l’Église, mais dirigé contre sa poitrine.
Eh bien, le peu d’entre ceux qui l’ont lu jusqu’au bout, ce livre lourd et ennuyeux, — car, il faut bien le dire, il est ennuyeux, — n’ont à peine osé lui dire la vérité qu’en l’étouffant sous tous les entortillements de la flatterie, et avec des ramperies infatigables, à couvrir devant lui trente pieds du sol !
Mais il y a des demi-heures terribles où l’on perd pied et où il semble qu’on se noie… Ah !
L’abbé Brispot a réuni et choisi avec un art exquis les fragments épars de cette belle mosaïque intellectuelle étendue, pour ainsi parler, sous les pieds du texte divin.
En soi et à le prendre au pied de la lettre, — de sa lettre si naïve et si pénétrante, — cet ouvrage ne semble qu’un récit, exact et touchant, de la Mission dont le pieux évêque de Victoria a été l’un des plus courageux apôtres.
Est-ce à cause de cette ressemblance avec les blancs dans l’insensé et dans l’atroce, que le nègre, cet enfançon vagissant et informe de la barbarie, et dont, grâce à Papa Soulouque, la tétrelle de sang est toujours pleine, pourra passer un jour de pied en cap à l’état d’homme ?
Il se mettrait à pied et sans le sou lui-même.
Il y était donc, Brummell éblouissant et endimanché (ce que Brummell ne fut jamais, par parenthèse), piaffant d’un pied discret sur le tapis, manchettes relevées jusqu’au coude, avec une voix incroyable de douceur, une voix caressante qui faisait dos de chat en parlant : c’était délicieux… mais suspect !
Théophile Gautier, cette interruption prolongée d’un livre qu’on a commencé équivaudrait à une mort sur pied de ce livre, mais M.
La politique intéressée craignit de rendre hommage à la vertu, et l’orateur, même au pied des autels, n’osa oublier un instant que l’auteur de Télémaque était exilé.
Laubardemont, conseiller d’état, et l’un de ces hommes lâches et cruels faits pour servir d’instrument au plus cruel despotisme, pour égorger l’innocence aux pieds de la fortune, pour calculer toutes les infamies par l’intérêt, et avilir le crime même aux yeux de celui qui le commande et qui le paie, Laubardemont, enivré de sang et affamé d’or, présidait à la plupart de ces tribunaux, allait prendre d’avance les ordres de la haine, les recevait avec le respect de la bassesse, se pressait d’obéir pour ne pas faire attendre la vengeance, et, après avoir immolé sa victime, venait, pour le salaire d’un meurtre, recevoir le sourire d’un ministre.
Quand ils approchèrent de la frontière, comme ils n’avaient point de passeport, ils voyagèrent de nuit et à pied ; car, en leur qualité d’émigrés, ils ne pouvaient rentrer que clandestinement dans leur patrie. […] Au pied de cette chaire se tenaient deux jeunes hommes alors inconnus du public, mais dont M. […] Cet enseignement produisit un effet dont les contemporains ont conservé le souvenir. « On vit se réunir au pied de la chaire de M. […] Quand il revint à lui, sa première parole à sa tante, bonne et pieuse femme, qui priait agenouillée au pied de son lit, fut celle-ci : « Eh bien ! […] Serre, cet esprit libéral venu de l’émigration et de l’armée de Condé ; le général Foy, qui appartient à la partie républicaine de l’armée, sont déjà au pied de la tribune.
Et ensuite, il n’aura de repos que dans une autre mansarde, celle de Sonia, par l’aveu, par le prosternement aux pieds d’une malheureuse couverte de toutes les souillures, et par cette pensée que le mépris châtie. […] Mais nos pieds sont rivés au sol. […] Nous voyons Lamartine de pied eu cap, poète, historien, voyageur, politique. […] Ô ma fiancée, je te soulève contre ma poitrine, que tes pieds ne frôlent pas les roses du seuil ! […] Il a vite fait de traiter un poète ou un philosophe d’idiot, de crétin, de gâteux érotique, quand ce poète et ce philosophe ont le malheur de s’écarter tant soit peu des routes foulées par les lourds pieds de M.
Des figures d’un pied et demi, sesquipedales ; des épaules découragées : « Vous étiez hier ? […] Simyan caresse une fois de plus — et ce projet doit être lustré de la tête aux pieds, tant il a reçu de caresses, — M. […] Voltaire était né « cabotin » de la tête aux pieds. […] Te voilà sur tes pieds droit comme une statue. […] À pied j’avais cent sous ; j’ai vingt francs en voiture.
Pareillement ici les personnages se démènent et hurlent, frappent la terre du pied, grincent les dents, montrent le poing au ciel. […] Edward, revoyant son favori Gaveston, verse devant lui son trésor, jette à ses pieds les dignités, lui donne son sceau, se donne lui-même ; et, sur une menace de l’évêque de Coventry, crie tout d’un coup47 : « Jetez bas sa mitre d’or, déchirez son étole, baptisez-le à nouveau dans le ruisseau. » Puis, quand la reine le supplie : « Pas de cajoleries, catin française, va-t’en d’ici ; Gaveston, ne lui parle pas, qu’elle sèche et crève. » Fureurs contre fureurs, les haines s’entre-choquent comme des cavaliers dans une bataille : le duc de Lancastre tire son épée devant le roi pour tuer Gaveston ; Mortimer blesse Gaveston. […] « Les places à la cour, dit-il, sont comme des lits dans un hôpital, où la tête de l’un est aux pieds de l’autre, et ainsi de suite, toujours en descendant68. » Voilà de ses images. […] Pied à pied, comme un soldat acculé contre une muraille, elle se défend, réfutant et bravant les avocats et les juges, incapable de pâlir ou de se troubler, l’esprit lucide, et la parole prête, au milieu des injures et des preuves, sous la menace de l’échafaud.
La première fois que je mis les pieds au Salon, je fis, dans l’escalier même, la rencontre d’un de nos critiques les plus subtils et les plus estimés, et, à la première question, à la question naturelle que je devais lui adresser, il répondit : « Plat, médiocre ; j’ai rarement vu un Salon aussi maussade. » Il avait à la fois tort et raison. […] « Je ne nie pas qu’il s’agenouille aux pieds des dames, puisque c’est la posture des éléphants ; qu’il jure que cet hommage sera éternel ; certes il serait malaisé de concevoir qu’il en fût autrement. […] Les peintres anciens aimaient aussi à avoir le pied dans deux domaines et à se servir de deux outils pour exprimer leur pensée. […] Vous traversez une grande ville vieillie dans la civilisation, une de celles qui contiennent les archives les plus importantes de la vie universelle, et vos yeux sont tirés en haut, sursùm, ad sidera ; car sur les places publiques, aux angles des carrefours, des personnages immobiles, plus grands que ceux qui passent à leurs pieds, vous racontent dans un langage muet les pompeuses légendes de la gloire, de la guerre, de la science et du martyre. […] Sa robe, exagérée en sa royale ampleur, S’écroule abondamment sur un pied sec que pince Un soulier pomponné joli comme une fleur.
Elle se voyait assise sur un banc, au pied d’un grand arbre, là, dehors, dans le jardin, toute pâle et défaite par les larmes. […] Il en a tracé un très beau portrait en pied, qui restera parmi ses meilleurs ouvrages. […] Bijou a toute la maison à ses pieds. […] C’est elle qui est aux pieds de toute la maison, toujours au service de tous. […] Un jour, à seize ans, en Auvergne, en pleines vacances, « nous nous assîmes au pied d’un mélèze pour nous reposer.
Financier millionnaire, joueur colossal et révolutionnant toutes les Bourses du monde, sa main est partout, et tous sont à ses pieds. […] Il la suit dans les champs, dans les mines, dans les forêts lointaines, à l’atelier, au musée, à la prison, au pied de l’échafaud. […] Il en est en effet, quelques-uns qui furent excessifs, et qui franchirent, d’un pied leste, le seuil de l’Interdit. […] D’aucuns lui reprochèrent, par exemple, dans Les Morticoles, la scène du Lèchement de pieds. […] … Je me souviens d’un de ses articles, dans Le Figaro — va-t-en voir si l’on en écrit de pareils aujourd’hui — où, pour stigmatiser l’Empire, il disait : « Étant donné un pain de quatre livres, trouvez la grosseur des doigts de pied de la boulangère… » Hein !
Mais Fauriel trouve que la question était susceptible d’une solution contraire ; il lui semble « que toutes les causes de la Réformation, renforcées et multipliées par quelques excès de plus dans l’exercice de l’autorité papale, et surtout par un degré de plus d’instruction et de lumières, degré que, d’après les données essentielles de la question, nul obstacle ne pouvait empêcher, il lui semble, dit-il, que toutes ces causes, pour avoir agi un peu plus tard, n’en eussent agi que d’une manière plus générale et plus complète. » En un mot, l’esprit humain, irrité du retard, eût très-bien pu, selon lui, sauter à pieds joints sur la Réformation pour arriver d’emblée en pleine philosophie. […] pourquoi te vois-je quitter ta monture, y placer ton familier malade, et poursuivre à pied, sous le soleil ardent de la Sicile, une route longue et montueuse ? […] » N’ai-je pas fait planter une quantité innombrable de violettes au pied de la butte que je viens de faire moi-même dans le jardin, uniquement pour justifier ce nom ? […] Si discrète, si contenue que soit l’expression de sa sympathie, tout son cœur, on le sent, est pour ce beau et malheureux pays, où tant de fois de barbares vainqueurs fondent à l’improviste, coupant (ce qui est vrai au moral aussi) les oliviers par le pied et les arrachant jusqu’à la racine. […] L’historien tient bon avec eux ; on dirait qu’il combat pied à pied à côté de Vaifre, dans cette espèce de Vendée désespérée, qui n’a laissé dans les chroniques que de rares vestiges.
Mardi 7 février Ce matin, Raffaëlli me demande à faire mon portrait en pied, pour l’exposition, avec l’insistance la plus gracieuse. […] Enfin il se guérit de sa maladie nerveuse, en se livrant à des promenades à pied de six heures, passant toujours par les mêmes routes, en évitant ainsi l’inquiétude des nouveaux et inconnus chemins. […] » Et là, son déjeuner se composait de quatre sous de moules, de deux sous de pain, et d’un demi-verre de vin. « Mais ce qui m’a fait souffrir le plus dans ce temps, s’écrie l’écrivain antisémitique, ce sont les pieds, oui, les chaussures. J’avais découvert un Décroche-moi ça, près de Saint-Germain-l’Auxerrois, presque en face des Débats… Mais quelles chaussures, et qu’elles faisaient mal aux pieds !
Femmes, enfants, mouchicks, boyards, popes, prélats, se jetèrent à ses pieds, et lui prouvèrent, non sans peine, que la Russie était perdue s’il n’acceptait l’empire. […] Plus tard, nous le retrouvons dans le palais du prince Adam Wiszniewiecki et aux pieds de la belle Marine. […] Dites-lui d’immoler aux pieds de la femme aimée sa vanité, son orgueil, la voix intérieure qui lui promet la gloire, et les transports de la foule enivrée ! […] Il sera prêt à saluer le despotisme, à coopérer à ses œuvres, à abdiquer sous ses pieds ses rêves de liberté. […] En renversant les remparts factices qui nous protégeaient contre de sourdes attaques, elle découvrait, sous nos pieds et au milieu des décombres, d’effroyables gouffres dont un seul suffisait à dévorer la raison et la fortune publiques.
L’embaucheur, payé à tant par homme qu’il recrute et à tant par pouce de taille au-dessus de cinq pieds, « tient ses assises dans un cabaret, régale » et fait l’article : « Mes amis, la soupe, l’entrée, le rôti, la salade, voilà l’ordinaire du régiment » ; rien de plus, je ne vous trompe pas, le pâté et le vin d’Arbois sont l’extraordinaire787. » Il fait boire, il paye le vin, au besoin il cède sa maîtresse : « après quelques jours de débauche, le jeune libertin qui n’a pas de quoi s’acquitter est obligé de se vendre, et l’ouvrier, transformé en soldat, va faire l’exercice sous le bâton ». — Étranges recrues pour garder une société, toutes choisies dans la classe qui l’attaque, paysans foulés, vagabonds emprisonnés, gens déclassés, ; endettés, désespérés, pauvres diables aisément tentés et de cervelle chaude, qui, selon les circonstances, deviennent tantôt des révoltés et tantôt des soldats.
C’est une ironie de philosophe qui inspire Pied, valet de Faust, enseignant au savant docteur les sciences de l’ignorance et de la nature.
Dix personnages principaux sont portraiturés « en pied » avec leurs mutuelles intrigues.
Je crois que toute image poétique, pour être vraiment belle, doit renfermer une pensée ; et sur ce pied-là je préfère les vers d’image, dignes de ce nom, aux vers qui ne renfermeraient qu’une pensée sans image, quoique ces derniers puissent avoir aussi beaucoup de mérite.
Parce qu’on a eu une adorable et admirable grand’mère, qui s’est peinte en pied dans un tableau qui s’appelle Corinne, on veut se montrer la petite-fille de cette grand’mère, fût-ce en miniature.
On y marchait par les mille pieds de toutes choses.