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1860. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Béranger ne pouvait impunément en dire autant sous les Bourbons, et, s’il touchait du bout du doigt au sacré, il sentait tout aussitôt le roussi, à titre de philosophe.

1861. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Lanfrey, l’Église et les philosophes , passim.

1862. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

CLXIX — Quel philosophe, que cette pauvre jeune femme qui ne sait pas lire !

1863. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Les Poèmes barbares, c’est, par bien des points, l’histoire parcourue à vol de corbeau, la bête étant philosophe et artiste.

1864. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

C’est une chose généralement admise par les philosophes et les critiques que la musique doit exciter dans l’âme certaines émotions, et que chacun des signes musicaux se trouve lié à une émotion de l’âme qu’il excite en se produisant.

1865. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Maintenant, dans la maison, au fond de la cheminée, assis parmi le caprice des lueurs, un mendiant, un peu sorcier, un peu poète, un peu philosophe, « trace des cercles dans les cendres du bout de son bâton ».

1866. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Bergeret, philosophe ingénieusement superficiel et romancier impuissant à créer un caractère, le font songer, ébloui, à « du Montaigne… dans du Balzac ».

1867. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Mais Olivier est un philosophe de trente ans, rompu à toutes les roueries de la vie pratique ; il a voyagé dans le demi-monde autant pour son instruction que pour son plaisir ; il n’a jamais pris au sérieux les comédies de mœurs et de prétentions qui s’y jouent.

1868. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Il faut seulement concevoir un déterminisme beaucoup plus complexe et, en même temps, plus flexible que celui auquel s’en sont tenus les philosophes, principalement l’école de l’association, qui divise l’esprit en idées ou en états séparés, pour les combiner ensuite comme les pierres d’une mosaïque.

1869. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Vos événements, pressés les uns sur les autres selon votre bon plaisir, sont plus romanesques qu’intéressants : ils se composent de la proscription d’un noble devenu chef de brigands, ce qui n’est pas nouveau ; d’un acte de générosité fait par un vieillard rodomont, jaloux et bavard, faible et fausse imitation du beau don Diègue de Corneille ; d’un galantin devenu empereur et philosophe profond au moment de son couronnement ; enfin, de la noce d’une demoiselle tant soit peu dévergondée ; et tout cela finit au bruit d’un cor merveilleux, qui force deux tendres amants, près de s’enivrer de la coupe du plaisir, à s’empoisonner de compagnie, le tout pour satisfaire la vengeance d’un vieillard stupide ; car c’est ainsi que vous l’appelez vous-même.

1870. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Ce sont ici leçons de la plus fine étoffe ; Je commente cet art, et j’y suis philosophe.

1871. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Royer-Collard, c’est le philosophe de la tribune.

1872. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

La passion de Daniel est sans intérêt et sans grandeur, car elle ne combat contre rien dans l’âme de celui qui l’éprouve, et qui est un philosophe à la manière de Champfort, lequel affirme que l’amour légitime tue par sa violence.

1873. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Le bon Vauvenargues fut le très pur et un peu naïf philosophe de ces tendances-là. […] À ce commerçant riche qui s’assied aux loges avec madame son épouse, on servira un petit couplet où on lui apprendra que « sans le savoir », homme modeste et simple, il est un « philosophe » tout comme un autre, qu’il est un sage, qu’il est un héros, que dis-je ? […] Et si je ne parle pas de Sulzer, principal rédacteur littéraire du Supplément de 1774, c’est que, vraiment, Sulzer, philosophe allemand, dont on traduit, à l’usage du Supplément, les pages les plus remarquables ou celles dont on a besoin, il ne faut plus le compter pour un encyclopédiste français, et faire état de lui pour se donner une idée de la critique française et des théories littéraires françaises vers le milieu du dix-huitième siècle. […] Elle a trouvé enfin dans Diderot un théoricien et dans Le Philosophe sans le savoir de Sedaine son second modèle très net. Tartuffe et le Philosophe sans le savoir sont les deux individus les plus précis et les plus classiques du genre comédie dramatique.

1874. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Et nous plongeant dans les abîmes de ces cruelles vérités, nous nous disons la belle publication à faire pour des philosophes et des moralistes, d’un choix de documents pareils, avec pour titre : Archives secrètes de l’humanité. […] Du reste, les philosophes, ainsi qu’on le verra dans la suite de ce journal, me semblent posséder la spécialité des prophéties qui ne se réalisent pas.

1875. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Se rend-il compte peut-être que les Grecs, ainsi que le dira plus tard un philosophe [Hegel, Esthétique, trad. […] 2º Le Philosophe. — Caractère énigmatique du personnage : —  il a été prêtre ; — il a même voulu se faire chartreux ; — de pieux prélats l’ont protégé ; — cependant il passe pour un « libertin » — et la contradiction qu’on remarque entre son personnage et sa réputation, se retrouve entre ses deux principaux ouvrages : — le Traité des trois vérités, lesquelles sont : 1º qu’il y a un Dieu ; 2º que ce Dieu n’a été connu que des chrétiens ; 3º que ce Dieu n’est adoré comme il l’a voulu que dans le catholicisme ; — et le Traité de la sagesse, où la plupart n’ont voulu voir qu’une systématisation du « scepticisme » de Montaigne. — Que la chronologie ne tranche pas la difficulté, puisqu’il connaissait Montaigne quand il a donné son Traité des trois vérités.

1876. (1887) Essais sur l’école romantique

C’est l’ouvrage d’un homme pratique qui a passé par les charges et qui croit à l’âme en philosophe, sinon en fidèle. Comme philosophe ; il a grand soin de faire ses réserves en traitant d’un sujet religieux. […] ne nous parlez pas de ces poètes philosophes, qui pèsent les croyances à leur utilité sociale ou philosophique, et qui pensent presque honorer de leur protection les dogmes populaires qu’ils chantent. […] En vérité, cela repose l’esprit du spectacle de tant d’intrigants, qui ont tout pour eux, au détriment des bons, richesse, honneurs, réputation ; des philosophes qui font des poèmes religieux, et des gens de religion qui font de la politique ; des écrivains qui ont trouvé moyen de surprendre pendant vingt ans au public une fortune, un rang et quelque chose comme un nom, et qui, au lieu de couver discrètement leur bien-être et de jouir en silence du malentendu qui les a faits riches et influents, écrivent des pamphlets contre les jeunes qui ont du talent et qui sont pauvres ; en un mot, cela réchauffe, dans un siècle égoïste et froid, de voir que les belles inspirations sont pour les cœurs honnêtes, et que la renommée vient au-devant du jeune poète qui ne la cherche pas, qui fait des vers sans y mettre son nom, et qui se livre à son art avec conscience, dignité, respect de soi. […] Soit donc que ce héros d’un roman, qui n’est autre chose que la vie humaine, se présente comme un philosophe qui se joue de ses propres illusions, qui se dédommage de ses désappointements par de piquants mépris contre cette espèce d’hommes dont la triste mission sur cette terre est de nous apprendre à n’être dupes ni d’eux ni de nous ; soit qu’il ait conservé dans une âme flétrie une sensibilité encore irritable, et qu’il pleure sur ses illusions détruites, sur sa jeunesse évanouie, sur les ravages du temps, avec toute l’amertume d’un homme qui a un immense besoin de croire, et qui ne croit à rien, ses leçons, tristes ou railleuses, tendres ou satyriques, profitent à tous ceux qui savent lire avec le cœur, et qui préfèrent dans les lectures l’attrait sévère et nourrissant de l’instruction au frivole plaisir de la curiosité.

1877. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Une des idées les plus singulières qu’ont eues les contradicteurs des Grands Jours, lors de la première publication, ç’a été de supposer que je ne sais quel philosophe du xviiie  siècle y avait intercalé à plaisir des passages ou des historiettes malignes pour faire tort à la religion et à la noblesse, et pour décrier l’ancien régime.

1878. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Le philosophe va au-delà et, dans la ligne qui sépare le langage émotionnel du langage rationnel, la connaissance intuitive de la connaissance conceptuelle, c’est-à-dire dans les racines de chaque langue, il découvre la véritable barrière qui sépare l’homme de la bête. » D’après ce qui précède, et de l’aveu de M. 

1879. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Mirabeau, Bailly, La Fayette, Sieyès, Barnave, Talleyrand, Lameth, agissaient en cela en philosophes, et non en grands politiques.

1880. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Cela lui suffisait, il était resté gai comme l’insouciance, pourvu que la conscience fût en repos, et qu’il contemplât comme le philosophe Vico les grandes et les petites oscillations de ce pendule alternatif des révolutions des empires, mouvement toujours, progrès quelquefois, vicissitude éternelle qui va du bien au mieux, du mieux au mal, du mal au pire, de la vie à la mort, de la vieillesse des sociétés à la mort des peuples, et qui se confie à Dieu du sort des nations ; il était content.

1881. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

. — Le rien sans rien, dit le philosophe Royer-Collard, mais je l’affirme !

1882. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Le philosophe Izoulet a trouvé cette formule : « L’individu comme principe et comme fin ; l’État comme moyen. » Voilà peut-être l’idéal nouveau.

1883. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Ce que nous ôterions au poète, par amour de l’art, un historien de Voltaire aurait à le restituer au philosophe.

1884. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Je regrettais par moments de n’être pas protestant, afin de pouvoir être philosophe sans cesser d’être chrétien.

1885. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

On ne sait trop comme l’on vit avec les philosophes.

1886. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Mais on peut affirmer que tout ce qui, dans leurs écrits, ne consiste pas, suivant la judicieuse expression d’un illustre philosophe positif (M. 

1887. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Mais si, contrairement à ces philosophes, nous disons que la vie sociale est naturelle, ce n’est pas que nous en trouvions la source dans la nature de l’individu ; c’est qu’elle dérive directement de l’être collectif qui est, par lui-même, une nature sui generis ; c’est qu’elle résulte de cette élaboration spéciale à laquelle sont soumises les consciences particulières par le fait de leur association et d’où se dégage une nouvelle forme d’existence81.

1888. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

C’est la royauté qui n’est plus le Dieu Terme de nulle part, qui abdique aussi lestement qu’une écuyère descend de cheval après sa représentation du Cirque, et qui, riche de tout, excepté de sa couronne, — la seule richesse à laquelle elle devrait tenir, — la sacrifie et l’oublie, avec la facilité des philosophes et des viveurs, pour les délices de cette Capoue qui s’appelle Paris, comme ce prince souverain de Brunswick — un type de roi exilé — qui troqua si facilement sa royauté contre les diamants laissés et emportés aux boutonnières de sa culotte !

1889. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Entre l’impulsion et l’attraction, entre la cause « efficiente » et la « cause finale », il y a, croyons-nous, quelque chose d’intermédiaire, une forme d’activité d’où les philosophes ont tiré par voie d’appauvrissement et de dissociation, en passant aux deux limites opposées et extrêmes, l’idée de cause efficiente, d’une part, et celle de cause finale de l’autre.

1890. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

L’un est philosophe aux pensers nobles et élevés, il a écrit des méditations où l’on ne sait ce qu’il faut admirer le plus de la mâle sévérité du sujet, ou de la correction avec laquelle il est traité. […] Le principal pour Valera, philosophe et moraliste en cela, c’était le caractère du séminariste, l’âme pleine de théologie, de mysticisme, dont le cœur bat, bien vite, d’un mouvement nouveau, sous le feu de deux yeux noirs. […] Juan Valera a voulu montrer comment la foi du moine et le scepticisme du philosophe peuvent s’accorder en ces délicates circonstances, s’unir dans un commun jugement et dans un commun plan de conduite. […] Il est de Santander, et fort lié avec le romancier José Maria de Pereda, le peintre incomparable des mœurs de la Montagne, et Juan Valera, à la fois romancier, quand il écrit Pepita Jimenez ou Le Commandeur Mendoza, et philosophe, quand il étudie les doctrines de Vivès ou de Lulle, mais avant tout, grand seigneur écrivain, styliste par nature et sans étude, immensément instruit, bien qu’il se prétende un apprenti helléniste dans la préface de cette traduction de Daphnis et Chloé, qui est le bijou littéraire de l’année. […] Et le poète est doublé d’un linguiste : le Trésor, mené à son terme, vaudra le Dictionnaire étymologique de la langue française, et si Littré est entré à l’Académie comme linguiste, bien que philosophe, Mistral peut y entrer, la tête haute, comme poète et comme linguiste, car il est, lui, croyant, dont l’œuvre admirable est inattaquable et au point de vue de la foi et au point de vue de la morale.

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