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1014. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Il en paroissoit tous les jours quelque nouvelle, tellement qu’il prit le parti de les repousser.

1015. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation.

1016. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

C’est qu’il faut un goût plus original, un sentiment plus vif du vrai pour tirer parti de ces sortes de sujets.

1017. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Toute la Grece étoit encore pleine d’asyles également respectez des deux partis.

1018. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Elle avait contracté, sur ses derniers jours, une humeur horriblement peccante qui faisait d’elle le plus insupportable coqueluchon de lettres qu’on ait peut-être jamais vu Saint-Simon en aurait tiré parti, s’il l’avait connue.

1019. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Partis d’un même principe, ils ne s’entendaient plus dans leurs conclusions différentes sur l’avenir du monde, titubants, incohérents et contrastants par tout ce qu’il y a de plus opposé dans l’âme des hommes : le désespoir et l’espérance !

1020. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Tel qu’il est cet esprit, du reste, et nous dirons tout à l’heure ce qu’il est, c’est de l’esprit, c’est-à-dire quelque chose de fin et de prudent, qui s’avise, qui s’observe, qui s’arrête, qui a ses précautions, ses circonspections et ses partis pris… On glace les fruits pour les rendre meilleurs, et ils ne sont pas meilleurs, ils ne sont que plus froids.

1021. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Guizot ; vingt fois agité depuis au gré des aspirations libérales ou des passions rétrogrades de tel parti, il a donné lieu aux systèmes les plus opposés. » Voilà tout ce qu’il sait du Moyen Âge !

1022. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

De quelles sanglantes peintures à la Zurbaran et de quels noirs effets à la Goya ces haïsseurs du Catholicisme, qui veulent même que la couleur soit de leur parti, ne se régaleront-ils pas dans un pareil sujet d’histoire !

1023. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

L’histoire du journalisme en France, c’est-à-dire l’histoire de toutes les idées, de toutes les passions, de tous les partis qui se sont servis du journalisme comme d’une arme bonne à toute main, est, en effet, à cette heure, cruellement difficile, et qui l’entreprend doit avoir plus de froideur de tête et plus de mépris des préjugés contemporains que pour écrire toute autre histoire.

1024. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

« Philosophiquement, dit-il, nous ne savons le comment de rien : mais voilà pourquoi, ajoute-t-il, il y a une religion naturelle. » Moi, je dirais plutôt : Voilà pourquoi il doit y avoir une religion positive, une religion qui, sur toutes les questions important à l’homme et à sa destinée, prend un parti net et lui impose une solution.

1025. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Qu’on le sache et qu’on le nie, avec l’hypocrisie des partis qui ont leur chemin à faire et qui veulent tourner pacifiquement les résistances, ou qu’on l’avoue, au contraire, avec cette foi exaltée aux idées fausses qui a ses racines dans l’orgueil, de tels systèmes, si on les acceptait comme on les donne, ne seraient pas seulement avec le passé une rupture haineuse et profonde, ils mèneraient droit à l’effacement radical de tout ce qui a produit pendant dix-huit siècles la gloire, la force et les vertus de la société européenne.

1026. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Nul concurrent ne pouvait ou n’aurait osé s’y tromper… Des hommes si profondément littéraires, connaissaient trop l’histoire pour supposer que l’esprit de parti ou de secte la violât dans un travail qu’ils devaient juger et couronner.

1027. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Il n’a fallu rien moins, pour m’apaiser, que la supériorité absolue du Mémoire (car c’en est un) de Barthélemy Saint-Hilaire ; de ce chef-d’œuvre de critique impartiale, juste et presque généreuse, dont le double caractère est d’augmenter, par la manière dont il les expose et par le parti qu’il en tire, le désir de lire ces histoires, et de pouvoir en dispenser.

1028. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Oui, on trouve encore dans ce livre le réaliste qu’on savait trop bien, le réaliste avec ses fausses prétentions, ses partis pris de vulgarité, ses tendances volontairement abaissées ; et c’est dommage !

1029. (1890) Dramaturges et romanciers

Cependant, tant qu’il y aura une littérature d’imagination telle quelle, notre devoir est de la surveiller et d’en tirer à notre profit personnel et au profit du lecteur le meilleur parti possible. […] C’est une belle scène que celle où la duchesse avoue à Sibylle, qui ne le connaît pas encore, l’amour qu’elle éprouve pour le comte de Chalys, et où, sur le conseil de la jeune fille, elle prend le parti de tout déclarer à son mari. […] Certes l’éloge sera aussi complet que possible, si je dis que ce provincial légitimiste peut soutenir la comparaison avec les magistrats de comté jacobites de Walter Scott, et que ces conversations sur Paris et la province m’ont rappelé sans désavantage aucun les nombreuses et si amusantes conversations où les squires du vieux parti tory se lamentent sur le désordre qui règne à bord du vaisseau de la vieille Angleterre depuis que les rats du Hanovre s’y sont introduits. […] Comme ces œuvres partent le plus souvent de partis pris strictement personnels et se renferment volontairement dans des limites fort étroites, il est à peu près impossible de les embrasser dans un jugement synthétique et d’en tirer des conséquences générales qu’exclue l’absence de tout lien commun entre elles. […] Je vois parmi nous des éléments en lutte, des partis rivaux et hostiles, des oppositions irréconciliables, des groupes sans rapports communs, mais y a-t-il dans tout cela une société générale ?

1030. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Un parti, quel qu’il soit, du moment qu’il est un parti, a toujours intérêt à s’approprier un honnête homme de plus, et une renommée d’intégrité incontestée. […] Ce malheureux Fréron, que l’on se représente, sur la foi de Voltaire, comme le défenseur soudoyé du parti de la cour, du parlement, du clergé contre le parti des encyclopédistes, savez-vous bien qu’il n’intrigua pas beaucoup moins de vingt ans avant d’y réussir ? […] Et lorsque la publication des deux premiers volumes eut provoqué tout un grand parti contre les imprudents éditeurs, Diderot et d’Alembert, ce fut certainement Malesherbes qui les couvrit de sa réputation de droiture et de son autorité de magistrat. […] C’est le parti que l’auteur en tire à l’application, avec une rare dextérité, qui permet de lire encore aujourd’hui les Dialogues sur le commerce des blés, de les lire avec plaisir, et non pas même sans profil. […] Il commence par déclarer que personne jusqu’ici n’a connu le premier mot de la question, il démonte ses adversaires par quelques-unes de ces « idées toutes neuves, étranges, inouïes » dont il excelle à trouver la formule, et le voilà parti.

1031. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

“J’avouerai, dit-il, pour l’amour de la justice, que le mari, le beau-frère et tous les prêtres de leur parti avaient bien les meilleures raisons pour ne pas approuver mes trop fréquentes visites dans cette maison, quoiqu’elles ne sortissent pas des bornes de l’honnêteté.” […] A-t-il pris spontanément ce parti, comme il l’affirme, pour prévenir la sentence pontificale ? […] Les éléments très mêlés de la société qui se réunissait chez eux étaient à demi révolutionnaires, à demi royalistes, en mesure ainsi avec les deux partis qui luttaient dans la nation.

1032. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

C’était un de ces moments où les partis politiques, exaspérés par la lutte, se demandent s’ils peuvent en conscience répondre aux partis contraires par les armes qu’on emploie contre eux, et profiter de leur victoire pour tuer ceux qui les tuent. […] Il avait eu, au milieu de beaucoup de chimères, un rare bon sens, celui de réduire son ambition politique à sa juste valeur et de renoncer de bonne heure à cet axiome faux : « J’ajouterai peut-être le titre de grand citoyen au titre d’homme littéraire. » Il avait espéré un moment que l’estime de ses compatriotes le porterait à la députation : il n’en fut rien ; on reconnut promptement que son éloquence, toute de cœur, ne convenait pas au régime parlementaire, qui vit de parti et non de vérité.

1033. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Cacault lui paraissaient raisonnables et fondés ; que toutefois, en affaires si délicates, il ne voulait pas agir sans demander conseil à plusieurs ; que je devais donc assembler, pour le jour suivant, une congrégation de tout le sacré-collège, et que cette congrégation se tiendrait en sa présence ; que j’aurais à y relater tout ce qui s’était passé, et que l’on écouterait les dires de chacun ; qu’il se résoudrait alors au parti qui lui semblerait le meilleur, et qu’en attendant il accorderait l’audience demandée par M.  […] Joseph ajouta que le premier consul avait terminé l’entretien en le chargeant de me dire que lui, Bonaparte, il voulait absolument cet article, tel qu’il l’avait fait rédiger dans l’exemplaire apporté par l’abbé Bernier, et que je n’avais qu’un de ces deux partis à prendre : ou admettre cet article tel quel et signer le concordat, ou rompre toute négociation ; qu’il entendait absolument annoncer dans le grand repas de cette journée ou la signature ou la rupture de l’affaire. […] Le soir arrivé, nous reçûmes tous un billet du ministre nous annonçant que le ministre de la police, parti pour Saint-Cloud avant lui, venait de lui communiquer à son retour que l’Empereur avait avancé son départ, qu’en conséquence l’audience n’avait pas eu lieu.

1034. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Il n’est pas prudent, tant s’en faut, de se tenir à portée de l’animal, qui dans ce cas ferait certainement à l’agresseur un mauvais parti. […] Le 8 octobre, il ne restait plus un seul pewee sur la plantation ; mes petits compagnons étaient tous partis pour leur grand voyage. […] Je tins la gageure, et nous voilà partis au trot de nos chevaux, moi désirant beaucoup me prouver ici encore, qu’à force d’appliquer son esprit à un sujet, on peut finir tôt ou tard par le bien connaître.

1035. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

La musique, en outre, complète et renforce l’expression dont la poésie a revêtu les sentiments ; elle donne aux paroles et aux cris partis du cœur une puissance de pénétration plus grande ; elle leur donne en même temps une signification plus large, plus générale, en les traduisant dans une langue universelle. […] Ce sera Mme Guizot qu’on trouve un jour toute en larmes, parce que le gouvernement prorogeait les élections de certains départements et que cela compromettait la nomination des députés de son parti. […] Ne disons-nous pas d’un homme qu’il a « barres » sur un autre, et des gamins maniant la fronde dans les fossés de Paris, à la barbe de la police, n’ont-ils pas eu l’honneur inattendu de voir le nom de leur amusement passer à un parti d’opposition politique ?

1036. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Je scais bien qu’en peinture, ainsi qu’en littérature on ne tire pas grand parti d’une idée d’emprunt ; mais cela vaut encore mieux que rien. […] Mettez un bonnet de laine sur la tête ignoble de ce dauphin, et vous aurez un malade de l’hôtel-dieu ; et tous ces bambins avec leur cordon bleu, sans en excepter le revenant de l’autre monde avec son cordon bleu ; et l’inadvertance de la mère et des frères, pour ce revenant ; et le parti qu’on pouvoit tirer de ce revenant pour donner à la scène un peu d’intérêt et de mouvement ; et toute cette scène qui n’en reste pas moins immobile et muette, qu’en dites-vous ? […] Ils ont vu que la même cause qui les produisait, les fortifiait, les conduisait à la perfection, finissait par les dégrader, les abâtardir et les détruire ; et ils se sont divisés en différents partis !

1037. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

— Nous avons pensé qu’il y aurait un troisième parti à prendre. […] Mais la question est de savoir si certaines conditions, que nous tenons d’ordinaire pour fondamentales, ne concerneraient pas l’usage à faire des choses, le parti pratique à en tirer, bien plus que la connaissance pure que nous en pouvons avoir. […] À cette conclusion devaient nécessairement aboutir, quoique partis de points tout différents, les deux physiciens du xixe  siècle qui ont pénétré le plus avant dans la constitution de la matière, Thomson et Faraday.

1038. (1902) Le critique mort jeune

Entre les époques où on se compte, on se bat par la parole, par la plume, par la propagande, par la pression, par l’intimidation, par la corruption, chaque parti faisant tous ses efforts pour diminuer les forces du parti contraire. […] Il ne faut pas revenir sur cela. » Je crois que le parti de M.  […] Personne n’est plus négligent de se fixer dans un parti et de persister dans un effort. […] Partis tous deux d’un individualisme métaphysique, tous deux aboutissent à la ruine de l’individu. […] Il comprend à merveille tout le parti que peut tirer des circonstances un homme de sa souplesse.

1039. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Un peintre ainsi doué aura parfois de terribles partis pris. […] De là des partis pris de coloration, à la signification desquels on pourrait se méprendre. […] C’est un parti qui peut s’admettre à la rigueur ; mais au moins faudrait-il le suivre jusqu’au bout, et peindre comme on les voit les choses que l’on voit. […] L’imagination est complaisante, elle se prête aux caprices de l’exécution ; si le pinceau ou l’ébauchoir ne rend pas exactement son idée, elle en prend trop facilement son parti. […] Quand il n’y aurait eu aucune raison déterminante pour adopter tel parti plutôt que tel autre dans le rendu d’une couleur, le seul fait de s’être arrêté à ce parti déterminera l’artiste à adopter pour la couleur contrastante un parti inverse.

1040. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Or Froissart est invariablement Bourguignon, et l’esprit de parti colore son appréciation des événements. […] Froissart, qui reflète toujours à merveille l’esprit de ceux qui l’entourent, ne nous donne de la maison d’Orléans que l’image odieuse et déformée qu’on s’en faisait dans le parti bourguignon au plus fort de la brouille. […] « Il plaît aujourd’hui, par exemple, à certains républicains de proclamer que la Terreur est une période glorieuse et sacrée pour leur parti et d’ériger Robespierre en idole. […] « Compagnon le plus aimable et le plus sûr de son père, ce fils prenait déjà part à ses luttes et ressentait les injustices des partis. […] Une fois parti, nous resterons maîtres du terrain.

1041. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Dumas ne s’est pas entièrement résigné à suivre ce parti « le plus sage et le plus sûr ». […] Un honnête homme parti de bas, tire vanité d’avoir pour fils un libertin qui le décrasse. […] Dans le Village (1852) il prend nettement parti pour la famille, pour le mariage et même pour le ménage. […] Comme cela est naturel, il n’en prend pas son parti et voudrait faire illusion. […] Or ce sont les partis pris nettement tranchés qui font les œuvres fortes.

1042. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il n’est plus le don Quichotte parti en campagne sur un coursier fabuleux à la poursuite de mirages. […] À nous d’en tirer le meilleur parti possible… » Et encore : « Nous ne vivons qu’une fois. […] Par sa faiblesse devant les exigences de son parti, le député radical d’aujourd’hui se fait le complice de scélérats. […] Le nationalisme n’est pas un parti. […] » Ce que Platon n’ajoute pas, c’est que ces partis pris d’effacement ont leurs heures d’agonie.

1043. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il a, par avance, pris soin d’en tirer un parti savoureux. […] Sans doute Nicolas prit le parti de La Fontaine contre un médiocre rival, auteur d’un autre Joconde. […] Il lui faut un parti, comme on a besoin d’un point d’appui pour frapper de grands coups. Peu lui importe l’étiquette de ce parti, pourvu qu’il soit d’opposition intransigeante. […] « Singulière minute pour parler de Claudel que celle-là où les gens qui lisent semblent avoir pris parti.

1044. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Rendons hommage aux services que peut rendre le franc parti de cet ennemi de son temps et de ce dépisteur du romantisme et admettons sa chapelle, à lui, sa chapelle sévère où l’on chante au lutrin — celui de Boileau — sur les textes solides d’autrefois. […] Famille, Église, État, ce problème du conformisme est au fond le problème qui se pose à chaque conscience anglaise et qu’elle résout fréquemment par des partis pris énergiques et totaux. […] De sorte que le franc parti de schématisme et de concision qu’a pris André Gide était peut-être après tout le bon parti. […] La course à la vente fit tomber Zola dans le mépris, jusqu’au moment où l’affaire Dreyfus, dans laquelle il se conduisit avec l’orgueil naïf d’une nature italienne (ses manifestes sont de l’Annunzio sans ailes, un Annunzio biffin au lieu d’un Annunzio aviateur) mais avec désintéressement et courage, groupa derrière lui toutes les files d’un parti politique. […] Quand le livre parut débité en tranches minces dans la Revue de Paris, comme d’Otrante à Cadix, les lecteurs partis trente au premier numéro se trouvèrent à peine dix au dernier.

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